Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen...

De l'huile dans le gaz

Non loin d’Abou Dabi, le port de Khalifa tente de se hisser au rang de centre névralgique du commerce gazier dans la région. En novembre 2025, AD Ports et l’allemand Nimex ont annoncé investir 1 Md USD pour ériger deux hubs de stockage et soutage de GNL et GPL. Avec une capacité totale de 680k m3, ce projet, qui devrait entrer en service en 2028, est une illustration parmi tant d’autres d’un mouvement plus large : la mutation accélérée des monarchies du Golfe vers le gaz naturel.

Pour Riyad, le gaz est d’abord un vecteur d’optimisation et de valorisation des exportations d’hydrocarbures. Le Royaume reste le premier consommateur mondial de pétrole pour la production d’électricité, brûlant près de 1 M bpj de brut dans ses centrales. Cette utilisation sous-optimale de pétrole (environ 43 % du mix électrique, le reste étant alimenté au gaz) réduit d’autant les volumes de brut exportables, en sachant que les quotas OPEP ne concernent que la production, pas les volumes d’exportation. Un gain d’1 M bpj dans les exportations équivaut à environ 10 % des volumes d’export brut saoudiens.

Consciente de ces enjeux, l’Arabie saoudite investit dans le gaz via des projets massifs tels que Jafurah, à l’est du pays, à quelques kilomètres du Qatar. Avec plus de 229 Tcf de réserves et près de 75 Mds de barils de condensats associés, il mobilise à lui seul 100 Mds USD d’investissement. Sa montée en puissance – jusqu’à 2 Gpi³/j en 2030 – générerait 630k bpj de condensats. Toute surproduction gazière potentielle pourrait être orientée vers l’export, mais le cœur de la démarche saoudienne reste domestique : substituer du gaz au pétrole dans la génération électrique afin d’optimiser son positionnement de grand exportateur de brut, et par la même occasion réduire les émissions de CO2aux bornes du royaume.

Pour Abou Dabi, il s’agit autant d’une démarche commerciale que d’un enjeu de souveraineté énergétique, afin de maîtriser toute la chaîne, du puits au terminal. Depuis 2008, les ÉAU importent près de 1,9 Gpi³/j de gaz du Qatar via le gazoduc Dolphin – dont les contrats expirent en 2032. ADNOC a déjà engagé plus de 130 Mds USD pour ses projets d’exploration et de développement, notamment les gisements offshore Hail & Ghasha (1 Gpi³/j de gaz acide prévu) et la concession de Ruwais, dédiée au gaz de schiste. La compagnie nationale opère un pivot assumé vers le non conventionnel (schiste, houille, hydrates de méthane) en testant les techniques américaines de « fracking » hydraulique : les premiers résultats sont jugés « très prometteurs », au point de « dépasser dans certaines zones » les performances observées aux États-Unis, confie le PDG. Reste une équation industrielle exigeante : le gaz ultra-acide renchérit les coûts, le schiste d’Abou Dabi impose des cadences de forage soutenues et l’atteinte de l’autosuffisance d’ici 2030 dépendra de la tenue des calendriers. Dans le scénario central, les Émirats aborderaient l’ère post-Dolphin en léger excédent.

Le Qatar, de son côté, mise sur sa longueur d’avance et ses coûts bas pour dominer durablement le marché mondial du GNL. Bénéficiant du gisement North Field (conjoint avec l’Iran) et d’une infrastructure GNL éprouvée, Doha a lancé l’expansion la plus ambitieuse de l’histoire du secteur. Ses six méga-trains en construction vont porter la capacité du pays de 77 à 126 Mt de GNL par an d’ici 2027 – une hausse de plus de 60 % en quelques années. Conscient que produire ne suffit pas, encore faut-il vendre, le Qatar déploie une stratégie commerciale offensive pour sécuriser des débouchés à long terme. Traditionnellement adepte des contrats de très longue durée, QatarEnergy multiplie les accords afin de préserver à l’avance ses parts de marché. Une stratégie de remplissage illustrée par la signature du plus long contrat de l’histoire, engageant le chinois Sinopec fin 2022 à acheter 4 Mt/an de GNL sur 27 ans – suivi en 2023 d’un 2ème contrat de 3 Mt/an.

L’effet collatéral majeur de la ruée vers le gaz est l’afflux de condensats sur le marché pétrolier. En effet, les gisements contiennent souvent du gaz humide, riche en condensats – des hydrocarbures légers liquides à température ambiante, pouvant facilement être raffinés pour produire par exemple de l’essence.  L’expansion du North Field qatarien ajoutera 250k bpj de condensat d’ici la fin de la décennie. Aux EAU, le projet Hail & Ghasha pourrait extraire 120k bpj de condensat en offshore. Au total, plus de 1 M bpj supplémentaires de ces hydrocarbures liquides pourraient déferler sur le marché d’ici 2030 grâce aux développements gaziers du Golfe.

Ces volumes additionnels de condensats viennent gonfler l’offre pétrolière mondiale alors même qu’ils ne sont pas du pétrole brut classique. Ils bénéficient d’un traitement particulier au sein de l’OPEP : le condensat, qualifié de « brut ultra-léger », n’est pas soumis aux quotas de production imposés par l’organisation. Cette exception – justifiée par le fait que le condensat est un sous-produit inévitable de la production gazière – offre aux pays du Golfe une porte dérobée pour augmenter leurs exportations totales d’hydrocarbures en contournant les quotas OPEP sur le pétrole brut.

Le pari gazier n’est donc pas sans risques : ces nouveaux volumes arriveront en pleine période d’offre surabondante, ce qui pourrait faire baisser les prix spot et compliquer la conclusion de contrats supplémentaires. Aramco anticipe ainsi qu’entre le pétrole économisé et les condensats produits, son programme gazier pourrait ajouter plus de 1 M de barils équivalent pétrole par jour aux exportations saoudiennes d’ici 2030.

Selon l’AIE, la capacité mondiale de GNL augmentera de près de 50 % d’ici 2030, marquant la plus forte expansion de l’histoire du secteur. Les 174 Mt/an de capacités supplémentaires prévues, principalement issues des États-Unis et du Qatar, risquent de créer un excédent structurel. Les prix pourraient être durablement sous pression dès 2026, avec un surplus estimé entre 6 et 13 % des capacités mondiales à la fin de la décennie.

Emile Debats, analyste macroéconomique et financier

Pétrole et gaz

Brent 14/11/2025 à 12h00 GST : 64,018 USD/Bbl

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Cette semaine, les cours du pétrole sont marqués par une forte volatilité, oscillant au gré des prévisions et des perturbations des flux. L’OPEP+ a révisé sa lecture du marché au T3 dans son dernier rapport, passant d’un déficit attendu à un surplus d’environ 500 000 bpj et prévoit un marché excédentaire en 2026, conduisant d’abord à des pressions baissières sur les prix. Les fortes tensions sur le marché énergétique russe ont toutefois conduit à une hausse importante du prix du baril en fin de semaine.

Vendredi à la mi-journée les contrats à terme sur le Brent s’échangeaient à 64,02 USD le baril, inchangés par rapport à la semaine dernière. Le WTI évoluait parallèlement à 59,60 USD le baril, contre 60,01 USD une semaine plus tôt (-0,68 %). Le gaz naturel continue sa hausse à 4,54 USD/MMBtu (14,25 €/MWh). Les prix européens du gaz sont en baisse à 30,73 €/MWh.

Ce jeudi 13 novembre, la baisse du prix du baril est survenue suite à la publication du dernier rapport de l’OPEP+ qui a confirmé que l’offre mondiale excédait la demande au troisième trimestre, notamment sous l’effet d’une hausse soutenue de la production américaine. Selon Bloomberg, la courbe à terme du WTI est désormais en contango, indiquant une demande insuffisante pour les barils disponibles. De plus, les exportations américaines ont également atteint en octobre leur plus haut niveau depuis juillet 2024, confirmant l’abondance de l’offre locale. L’OPEP+ estime ainsi un surplus d’offre de 500 000 bpj, alors qu’elle anticipait encore un déficit de 400 000 bpj le mois précédent. Pour 2026, l’organisation prévoit également un marché excédentaire, bien que plus modéré que d’autres estimations.

La révision des anticipations de l’AIE le 12 novembre a également surpris les marchés. Alors que l’agence anticipait encore en juin un pic de la demande avant 2030, elle introduit désormais un « Current Policies Scenario » (CPS) dans lequel la consommation mondiale continue de croître jusqu’en 2050. Le cas échéant, la demande augmente de 13 % pour atteindre 113 M bpj en 2050, portée par une proportion moins importante de véhicules électriques après 2035, soutenant encore durablement l’usage de carburants fossiles. L’agence maintient encore parallèlement son « Stated Policies Scenario » (STEPS) où la demande atteindrait un pic en 2030. La demande projetée est également révisée à la hausse dans ce cas, désormais à 96,9 M bpj contre 93,1 M bpj précédemment.

Les sanctions américaines continuent de peser fortement sur le secteur énergétique russe. Les Etats-Unis ont fixé au 21 novembre l’échéance contraignant les groupes russes à céder leurs actifs étrangers sous peine de voir toute transaction bloquée. Lukoil devrait donc se désengager de plusieurs positions stratégiques, notamment au Kazakhstan et en Bulgarie, alors même que ces sanctions ont déjà perturbé ses opérations en Irak et en Finlande. Selon Reuters, Lukoil avait déjà tenté de vendre une partie de ses actifs étrangers au négociant Gunvor, mais l’opération a été bloquée par les autorités américaines. Selon JPMorgan, environ 1,4 M bpj de brut russe seraient désormais immobilisés dans des tankers, soit un tiers de son potentiel d’exportations maritimes.

Ce vendredi 14 novembre, le prix du baril est en hausse de 2 % après une attaque de drone ukrainien sur un dépôt pétrolier russe, deuxième hub d’exportation russe. Le terminal pétrolier de Sheskharis, point névralgique des exportations de pétrole russe relié aux oléoducs de Transneft, a notamment été endommagé. Cette attaque alimente la pression haussière sur les prix, renforçant le risque de perturbation des flux physiques de pétrole, conjugué aux sanctions américaines.

Hayet AFOU, Attachée macroéconomique et financière

 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Aramco surprend avec un bénéfice en légère hausse au T3 malgré les prix faibles du pétrole – Aramco a publié au T3 2025 un résultat net ajusté en hausse de 1 % en glissement annuel, à 28 Md USD, dépassant les prévisions des analystes. Cette performance met fin à une série de replis trimestriels et reflète la hausse des volumes de production de l’OPEP+. Le groupe a vendu son baril de brut à 70 USD, contre près de 79 USD un an plus tôt, dans un contexte où les prix du Brent ont diminué d’environ 13 % depuis janvier. La production de liquides a augmenté de 3,8 % (10,8 Mb/j), tandis que la production de gaz a augmenté de 5 %, permettant un rebond de la production totale d’hydrocarbures d’environ 1 million de barils équivalent pétrole par jour par rapport au T1. Le flux de trésorerie disponible (free cash-flow en anglais) a atteint 23,6 Md USD, couvrant pour la première fois depuis deux ans le coupon global (21,4 Md USD). Le ratio d’endettement (“gearing”) a diminué et s’est élevé à 6,3 % (contre 6,5 % fin juin). Aramco poursuit ses investissements dans les grands projets, notamment le développement du champ gazier Jafurah, qui soutient la révision à la hausse de l’objectif d’augmentation de la production de gaz à +80 % d’ici 2030 (contre +60 % précédemment).

Riyad Bank lève 1,5 Md USD auprès de banques asiatiques – La banque saoudienne Riyad Bank a obtenu un prêt syndiqué de 1,5 Md USD auprès de 34 banques asiatiques, largement souscrit par des banques chinoises, mais aussi taïwanaises et coréennes. L’opération inclut une option de surallocation (“greenshoe”) de 500 M USD. L’opération illustre l’intérêt croissant des emprunteurs de la région, notamment saoudiens, pour les liquidités bancaires asiatiques, qui répondent aux besoins de financements massifs des grands projets du Royaume. Les emprunteurs du Moyen-Orient ont levé un montant record de 12 Md USD de prêts syndiqués auprès d’établissements de la zone Asie-Pacifique depuis début 2025, soit près du triple du niveau observé un an plus tôt. La facilité offre des maturités de 5 ans et 7 ans, avec des marges respectives de SOFR + 90 bps et SOFR + 117,5 bps.

L’inflation s’élève à 2,2 % en octobre 2025 – Le taux d’inflation annuel s’est élevé à 2,2 % en octobre 2025, tiré par le poste « logement, électricité, gaz et autres carburant » (+4,5 %), malgré un net ralentissement de l’inflation locative à 5,7 %, contre 11,6 % un an plus tôt. Pour rappel, le prince héritier Mohammed ben Salmane a ordonné fin septembre un gel des loyers à Riyad pour les cinq prochaines années. Cette décision s’applique au segment résidentiel comme commercial et intervient alors que le gouvernement cherche à réguler le marché et à préserver l’accessibilité du logement, fragilisée par une inflation locative forte, particulièrement à Riyad.

Energie, Industrie & Infrastructure

L’attribution du contrat d’infrastructure du tramway d’Al-Ula serait imminente – Selon MEED, la Royal Commission for Al-Ula (RCU) serait sur le point d’attribuer le contrat de construction des infrastructures du tramway d’Al-Ula, les évaluations des offres ayant atteint un stade avancé. Les entreprises avaient remis des offres révisées en août, incluant des schémas de financement (crédit-export notamment). La première phase du projet prévoit une ligne de 22,4 km, comprenant 17 stations et opérée par 20 rames, reliant l’aéroport international d’Al-Ula aux principaux sites historiques. Le périmètre couvre la construction du dépôt, des voies, des bâtiments techniques et des stations. La société française TSO est positionnée sur les travaux d’infrastructure. Alstom avait remporté en décembre 2023 le contrat de fourniture du matériel roulant.

Aramco avance sur le projet d’extension de la capacité de compression de gaz de Shedgum et Uthmaniya – Aramco progresse dans le processus de mise en concurrence pour son projet d’augmentation de la capacité de compression et de traitement de gaz des usines de Shedgum et Uthmaniya (Province orientale). Les deux installations reçoivent actuellement 870 Mpi³/j et 1,2 Gpi³/j de gaz brut Khuff, respectivement. Le géant pétrolier prépare la réception des offres pour plusieurs lots EPC (engineering, procurement & construction), avec une date limite fixée au 17 novembre. Les appels d’offres avaient été émis au T2 2025, après une phase de recueil d’intérêt lancée fin 2024. Ce projet s’inscrit dans la stratégie d’Aramco visant à accroître de 60 % la capacité nationale de production et de traitement du gaz d’ici 2030 (base 2021). Il inclut également la construction de nouveaux pipelines pour renforcer le transport gazier.

Automobile – Le PIF confirme le contrat de construction de l’usine de pneus Pirelli à KAEC – Mena Tyre Company, coentreprise détenue à 75% par le PIF et 25 % par l’italien Pirelli Tyre, a confirmé la signature du contrat de construction pour l’usine Pirelli à King Abdullah Economic City (KAEC). Le contrat estimé à 167 M USD, a été attribué à Saudi Amana, filiale locale du groupe émirien Amana. La future usine, intégrée au King Salman Automotive Cluster, devra entrer en production en 2026 et afficher une capacité annuelle de 3,5 millions de pneus. Elle produira des pneus pour véhicules particuliers sous la marque Pirelli, ainsi qu’une nouvelle marque locale destinée au marché domestique et régional.

 

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

Le gouvernement émirien a réalisé sa première transaction en dirham numérique via la plateforme mBridge. Ce programme a été lancé dans le cadre du programme de transformation de l’infrastructure financière de la Banque Centrale émirienne, pour accélérer l’adoption des paiements numériques et renforcer la position des EAU comme centre mondial de l’innovation financière.

International Holding Company (IHC) prévoit d’investir entre 20 et 24 Md USD dans les neuf prochains mois, financés par une combinaison de dette, fonds propres et nouvelles cessions. Le conglomérat, désormais organisé autour de sa nouvelle plateforme 2PointZero (énergie, consommation, mines), vise une croissance annuelle de 15 à 20 % et continue d’accroître sa présence à l’international, notamment en Inde, aux États-Unis et prochainement en Arabie saoudite. IHC veut notamment doubler la taille de son bilan à 800 Md AED d’ici 2030 et cible une forte croissance de ses revenus annuels, portée par l’expansion de ses activités à l’étranger.

Adnoc Gas a enregistré un bénéfice net record de 1,34 Md USD au T3 (+8 % en g.a.), porté par la solidité de la demande domestique en gaz (+4 % sur neuf mois) et par l’amélioration des marges liée à la renégociation de contrats. Sur les neuf premiers mois, le bénéfice net atteint 3,99 Md USD (+10 %), malgré un prix moyen du baril en recul (71 USD contre 83 USD un an plus tôt). L’entreprise introduit désormais un dividende trimestriel, avec un premier versement de 896 M USD en décembre et une croissance annuelle de 5 % garantie jusqu’en 2030. Adnoc Gas poursuit parallèlement l’expansion de son portefeuille international, avec de nouveaux contrats long terme de fourniture de GNL vers l’Inde.

Selon un rapport d’HSBC, neuf entreprises internationales sur dix basées aux Émirats prévoient d’investir en Arabie saoudite dans les cinq prochaines années. Près des trois quarts considèrent l’Arabie comme un pilier central de leur stratégie régionale, notamment dans les secteurs technologiques et de l’innovation. Les investisseurs citent la stabilité économique, le rôle de hub régional et l’agenda de durabilité saoudien parmi les principaux atouts du marché.

Les EAU prévoient de conclure d’ici la fin de l'année un accord commercial global (CEPA) avec le Tchad, alors que les échanges bilatéraux atteignent 1,9 Md USD, en hausse de 30 %. En marge du forum EAU-Tchad à Abu Dhabi, 39 accords ont été signés pour 6,2 Mds USD. Le Tchad a présenté son plan “Chad Connection 2030”, visant 30 Mds USD d’investissements.

La croissance économique de Dubai s’est élevée à 4,4% au S1 2025, portée par le tourisme, l’immobilier, et les services financiers, avec un PIB atteignant 241 M AED. La croissance a atteint +4,7 % au T2, avec +7 % pour le secteur immobilier et +5 % d’arrivées touristiques sur les huit premiers mois.

Energie, Tourisme & Immobilier 

Masdar développera en Ouzbékistan le plus grand système de stockage d’énergie du pays (300 MW), capable d’alimenter 1,3 million de foyers. Une seconde phase portera la capacité totale à 575 MW d’ici 2028.

Masdar (EAU) et OMV (Autriche) ont signé un accord pour construire une usine d’hydrogène vert de 140 MW près de Vienne, l’une des plus grandes d’Europe. Le projet est détenu à 51 % par OMV et 49 % par Masdar, avec un démarrage prévu en 2027.

DEWA relève de 60 % l’objectif du Mohammed bin Rachid Al Maktoum Solar Park, dont la capacité atteindra 8 000 MW d’ici 2030, contre 5 000 MW initialement prévus. Déjà forte de 3 860 MW installés, Dubaï vise 36 % d’énergie propre dans son mix et une réduction de 8,5 Mt de Co2 par an.

AD Ports Group et l’allemand Nimex Terminals annoncent un investissement de plus d’1 Md USD pour construire à Khalifa Port des terminaux de GNL (400 000 m³) et de GPL (280 000 m³). Le projet, évalué à plus de 8 Mds USD sur 50 ans, doit débuter en 2028 et soutenir la stratégie Net Zero 2050 des Émirats.

Le marché immobilier de Sharjah atteint un record de 12,1 Mds USD sur les neuf premiers mois de 2025, en hausse de 58 % sur un an, porté par la forte demande et le lancement de 12 000 unités. Arabian Business

Orbitworks, fruit d’un partenariat entre Marlan Space et Loft Orbital, a inauguré une usine de 4 600 m² située dans la zone économique de Kezad capable de produire jusqu’à 50 satellites par an.

Qatar

QatarEnergy (QE) conclu trois contrats de partage de production (PSC) au Suriname et en Guyane. Les deux premiers contrats PSC portent sur les blocs pétroliers offshore 9 et 10 situés au Suriname. Selon les dispositions de ces nouveaux accords, Qatar Energy détiendra 20 % du bloc 9, tandis que Petronas (Brésil) en possédera 30 %, Chevron 20 %, et Paradise Oil Company (POC), filiale de la société nationale pétrolière du Suriname Staatsolie, les 30 % restants. QE détiendra également 30 % du bloc 10, tandis que Chevron et POC en posséderont chacun 30 %. La même semaine, TotalEnergies, QE et Petronas ont signé un contrat de PSC pour le bloc S4 avec le ministère guyanais des Ressources nationales. Dans le cadre de ce projet, TotalEnergies détiendra 40 % du quote-part de la production, QE 35 % et Petronas les 25 % restants.

Qatar Diar, filiale de la Qatar Investment Authority (QIA) spécialisée dans l’immobilier et le développement urbain, et l’Égypte signent un projet immobilier de 29,7Mds USD sur la côte méditerranéenne. Étendu sur 7,2 km de littoral, le projet comprendra des quartiers résidentiels de luxe, des infrastructures hôtelières, des zones commerciales et de loisirs, ainsi qu’une marina internationale visant à faire de la zone une destination touristique. L'accord comprend un versement direct de 3,5 Mds USD et une contrepartie en nature de 396 000 mètres carrés de surface bâtie, dont la vente devrait générer au minimum 1,8 Mds USD.

La Qatar Investment Authority (QIA) s’associe au groupe financier japonais Orix Corporation pour créer un fonds de capital-investissement de 2,5Mds USD ciblant des entreprises japonaises. Orix apportera 60 % du capital du fonds qui investira dans des entreprises japonaises, en ciblant principalement la transmission d’entreprises, la privatisation d’entreprises cotées, et les opérations de transfert de devisions ou filiales avec une valeur d’entreprise d’au moins 30 Mds de Yen (~200 M USD) par investissement. C’est la première fois qu’Orix lance un fonds accueillant un investisseur international pour des placements en capital-investissement au Japon, et la première participation de la QIA dans un fonds domestique dédié au marché japonais.

Qatar Airways se retire de Cathay Pacific, la compagnie aérienne internationale de Hong Kong. Cathay Pacific a annoncé le rachat des 9,57 % détenus par Qatar Airways pour 6,97 Mds de HKD (896 M USD). Qatar Airways avait acquis cette participation fin 2017, dans le cadre d’une stratégie d’investissement dans plusieurs compagnies majeures, dont International Airlines Group (IAG) et Latam Airlines. La même semaine, la compagnie aérienne qatarienne a élargi son réseau à l’Arabie Saoudite. Elle desservira à partir de janvier 13 villes saoudiennes.

Le ministère syrien de l’Énergie finalise des accords de concession avec un consortium international mené par le conglomérat qatarien Power International Holding (PIH). Le consortium inclut également les entreprises turques Kalyon Energy et Cengiz Energy, pour construire et exploiter quatre centrales à cycle combiné au gaz naturel (localisées à Alep Nord, Deir Ezzor, Zayzoun et Mhardeh) d’une capacité totale de 4 GW ainsi que quatre projets solaires (situés à Widian Al-Rabee, Deir Ezzor, Alep et Homs) d’une capacité de 1 GW. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du partenariat énergétique qataro-syrien et fait suite au protocole d’accord signé en mai 2025, visant à la réhabilitation et au développement des infrastructures électriques du pays.

Les ministres des Transports (MoT) qatarien et bahreïnien, Cheikh Mohammed bin Abdullah bin Mohammed Al-Thani et Cheikh Abdulla bin Ahmed Al-Khalifa, inaugure la liaison maritime Qatar-Bahreïn. Cette liaison comprend un service régulier de ferry passagers entre Al Ruwais (Qatar) et Sa’ada Marina (Bahreïn), couvrant près de 35 milles nautiques (~65 km).

Qatar Tourism et la Saudi Tourism Authority signent un protocole d’accord visant à renforcer la coopération dans la promotion et le marketing touristique. L’initiative prévoit des actions conjointes dans les salons internationaux, l’organisation d’événements, le développement de secteurs spécialisés comme le tourisme balnéaire, culturel et patrimonial, ainsi que l’échange de données et d’expertises pour offrir des expériences touristiques innovantes et fluides entre les deux pays.

Oman

Le Muscat Stock Exchange (MSX) renforce sa structure avec le lancement de l’Alternative Investment Market (AIM), un compartiment dédié aux PME, startups et family offices disposant d’un capital supérieur à 0,5 million OMR. Ce marché offre des conditions d’inscription simplifiées ainsi que des incitations fiscales et opérationnelles. L’AIM vise à permettre aux entreprises de lever des fonds, renforcer leur gouvernance et préparer une future cotation sur le marché principal. Alignée sur la Vision 2040, cette initiative vient compléter la bonne performance du , MSX, qui attire progressivement davantage les investisseurs étrangers nets acheteurs, et contribue à renforcer l’écosystème financier omanais, avec un ratio capitalisation boursière/PIB qui avoisinerait 76 %.

Le secteur bancaire omanais continue d’afficher une solide résilience, avec un total d’actifs projeté à 47,8 milliards OMR en 2025, contre 25,8 milliards OMR en 2015, soit un taux de croissance annuel moyen de 6,1 %. Selon les données présentées lors du sommet Building a Future-Ready Bank organisé par Cedar-IBS Intelligence, cette expansion traduit une gestion prudentielle efficace et une demande de crédit stable. Les dépôts progressent plus modérément, à 18,1 milliards OMR, reflétant une liquidité resserrée malgré une utilisation efficiente des actifs. La rentabilité du secteur s’améliore parallèlement, avec des bénéfices nets attendus à 620 millions OMR en 2025, contre 350 millions OMR dix ans plus tôt. La banque islamique représente désormais 19 % du total des actifs (8,6 milliards OMR), confirmant son intégration croissante. Sous l’impulsion de la Banque centrale d’Oman, les réformes en matière de digitalisation et d’innovation financière soutiennent la stabilité et la diversification du système, en cohérence avec les objectifs de la Vision 2040.

Selon les données publiées par le Centre national des statistiques et de l’information (NCSI), l’indice des prix de l’immobilier à Oman a progressé de 10,8 % au deuxième trimestre 2025 par rapport à la même période l’an dernier. La valeur totale des transactions immobilières a atteint 259,6 M OMR (≈ 582 M EUR), dont 172,3 M OMR dans le résidentiel et 87,3 M OMR dans le commercial. Le segment résidentiel demeure le principal moteur, avec une hausse annuelle de 11,8 %, tirée par l’augmentation des prix des villas (+17,6 %) et des terrains résidentiels (+11,3 %). La gouvernorat de Mascate enregistre la plus forte progression (+38,1 %), portée par le dynamisme urbain et les projets mixtes, tandis que certaines régions comme Al Buraimi (-37,7 %) accusent un recul marqué. Le secteur commercial progresse de 8,8 %, soutenu notamment par la hausse des prix du foncier industriel (+16,1 %), reflet du développement des secteurs industriel et logistique.

Signature du contrat d’achat d’électricité (PPA) du projet éolien Dhofar II, remporté par Sembcorp et OQ Alternative Energy. Ce partenariat prévoit la construction, propriété et exploitation d’un parc éolien de 125 MW dans la wilayat de Shaleem et les îles Al Hallaniyat (gouvernorat du Dhofar), pour un investissement estimé à 43 millions OMR (≈ 96 millions EUR). Le projet, dont la mise en service commerciale est prévue au 3ᵉ trimestre 2027, permettra d’alimenter plus de 18 000 foyers en électricité propre, d’éviter l’émission annuelle de 158 000 tonnes de CO₂ et d’économiser environ 76 millions m³ de gaz naturel.

 

Koweït

Le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (KFAED) prête 100 M USD au Bahreïn. Ce prêt, qui s'inscrit dans le cadre du programme de stabilisation financière, vise à renforcer et à développer les réseaux de transport d'électricité de 220 kV et 66 kV afin de répondre à la demande croissante en électricité dans le Royaume de Bahreïn. La KFAED a indiqué que le coût total du projet -sur la base des contrats signés et exécutés- est estimé à environ 200 M USD. Il s'agit du 5ème prêt accordé par le Fonds pour financer le projet de développement du réseau de transport d'électricité de 220 kV et 66 kV à Bahreïn. Pour mémoire, le Fonds a déjà accordé 22 prêts au Bahreïn pour un montant d’environ 915 M USD.

Un projet de batterie géante de 6 GW survolte la capacité de réserve électrique du Koweït. L’émirat projette de construire l'un des plus grands projets de stockage d'énergie par batterie au Moyen-Orient afin de renforcer la fiabilité du réseau électrique et d'accélérer la transition vers les énergies renouvelables. Le système offrirait une capacité de décharge de 1,5 GW et une capacité de stockage totale oscillant entre 4 et 6 GWh. Bien que le projet soit encore en cours de négociation, les responsables soulignent qu’il pourrait servir de référence en matière de résilience énergétique pour tout le Moyen-Orient. Le nom des partenaires avec lesquels les autorités sont en discussion n’a pas été révélé.

Les banques koweïtiennes renforcent leur contrôle sur les transactions effectuées via les applications de paiement « Wamd » et « Link ». Dans le cadre des efforts réglementaires visant à lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, les responsables bancaires ont intensifié leur surveillance des fonds transférés via les services « Wamd » et « Links », à tel point qu'ils s'informent désormais de tout montant important déposé sur les comptes des clients, même s'il s'agit d'une seule transaction. Tout montant de transfert incompatible avec le niveau de revenu enregistré dans les données « Know Your Customer » (KYC) de la banque, et qui le dépasse de manière significative, déclenche une enquête de la banque et, potentiellement, un signalement à la cellule de renseignement financier. Par ailleurs, il est désormais interdit de percevoir des redevances ou d’effectuer des transactions à caractère commercial via ces applications.

L’interconnexion électrique du Moyen-Orient monte en tension. Le réseau électrique du CCG, qui relie les six États du Golfe, prévoit d'investir plus de 3,5 Mds USD au cours des dix prochaines années pour renforcer le réseau, intégrer les sources d'énergie renouvelables et ouvrir de nouvelles opportunités d'exportation vers les pays voisins, a déclaré mardi à Reuters le directeur de l'opérateur du réseau, GCCIA. Le réseau électrique du CCG devrait être connecté à l'Irak en avril prochain, sa première connexion externe au-delà de la région. Est également envisagée la connexion ultérieure à la Jordanie et à l'Égypte, ainsi qu’éventuellement à la Syrie, a déclaré Ahmed Al-Ebrahim, PDG de la Gulf Cooperation Council Interconnection Authority (GCCIA).

 

Yémen

Le ministère de l'Industrie et du Commerce a annoncé, par l'intermédiaire du Comité de relance économique et en coordination avec l'Union européenne (UE), la mise en place imminente d'un système électronique unifié de tarification des biens. Ce dispositif stratégique vise à renforcer la transparence des chaînes d'approvisionnement et à activer le contrôle des prix, contribuant ainsi de manière significative à la stabilité des marchés et à la protection des consommateurs.

Les autorités locales du gouvernorat d'Hadramaout ont inauguré un nouveau centre d'exportation agricole, financé par l'Union européenne. Ce centre est destiné à soutenir l'activité économique du gouvernorat et à améliorer les conditions de vie de milliers d'agriculteurs. Il exportera des produits clés tels que les oignons et les dattes. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet SIERY (Renforcement de la résilience institutionnelle et économique au Yémen), mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) grâce au financement de l'UE.