Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen...

Budget 2026 des ÉAU : ancrer les anticipations

Les Emirats arabes unis (EAU) viennent d’adopter le plus important budget fédéral de leur histoire, avec 92,4 Md AED (soit 25,2 Md USD) de dépenses et également 92,4 Md AED de recettes projetées, en hausse de 29 % par rapport à 2025. Cette augmentation intervient malgré un contexte de prix du pétrole plus bas mais à un niveau toujours supérieur au prix d’équilibre estimé par le FMI à 50 USD/b. Même si le marché pétrolier est, selon l’AIE, en situation d’excédent d’offre, la croissance du PIB s’élèverait à +4,8 % en 2025 et +5,0 % en 2026 selon le FMI. Toutefois, une baisse importante des cours ne manquerait pas de générer un impact significatif sur les recettes publiques, les revenus issus du pétrole représentant autour de 70 % des recettes publiques totales.

Le cabinet des Emirats arabes unis annonce pour l’année 2026 un budget à l’équilibre, conformément au principe de « discipline budgétaire » inscrit dans la loi fédérale sur les finances publiques n°26 de 2019. Cet équilibre nominal masque toutefois une position budgétaire consolidée structurellement excédentaire, selon le FMI. Le solde public s’élèverait à +5,1 % en 2025, puis +4,8 % en 2026, après +6,4 % du PIB en 2024. Cet excédent structurel s’explique par un niveau de dépense sous contrôle, ainsi que la diversification des recettes publiques, qui proviennent de plus en plus des secteurs « non-oil », notamment depuis l’introduction d’un impôt sur les sociétés en juin 2023.

L’augmentation des recettes par rapport à 2025 traduit en partie un renforcement de la capacité des EAU à mobiliser des revenus non pétroliers. Si les recettes demeurent encore majoritairement issues de la rente pétrolière, leur progression traduit l’effet cumulatif de réformes fiscales engagées ces dernières années (TVA, impôt sur les sociétés ou encore hausse des dividendes versés par les grandes entreprises et les fonds souverains). La hausse des recettes témoigne ainsi d’une amélioration structurelle de la base des revenus, liée à la diversification de l’économie et à la consolidation du cadre fiscal.

Le budget 2026 favorise les secteurs porteurs de croissance potentielle. Plus d’un tiers des dépenses (37 %, soit 34,6 Md AED) est destiné à l’éducation, à la santé, aux pensions et aux affaires sociales. Près de 29 % du budget (27,1 Md AED) est alloué aux affaires gouvernementales, tandis que 17 % (15,4 Md AED) concerne les investissements financiers, multipliés par plus de 4 par rapport à 2025, en lien avec la stratégie d’investissement extérieur (IDE) des EAU (+9 % en 2024, atteignant 1 100 Md AED). Enfin, le secteur des infrastructures et du développement économique reçoit 3 % du budget (2,6 Md AED), témoignant d’une externalisation de ce secteur à forte valeur ajoutée aux fonds souverains. 

Graphique 1 – Evolution du budget fédéral des EAU par poste de dépense

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Source : Oxford Economics, SERPA

A rebours de la procyclicité historique des budgets de la région, dimensionnés en fonction du cours du baril, ce budget émirien ancre la trajectoire de développement fédéral dans un contexte de prix du baril durablement bas, et, selon les prévisions, probablement en baisse au 1er semestre 2026. Au-delà des effets favorables liés à la stabilité des investissements publics, ce changement de perspective renforce la confiance des investisseurs étrangers et crédibilise la guidance du plan We the UAE 2031. Ce faisant, la diversification de l’économie résulte d’une boucle de rétroaction vertueuse, autant liée aux efforts domestiques du gouvernement, qui portent déjà leurs fruits, qu’à la continuité et à la cohérence d’une stratégie de nature à attirer les investisseurs internationaux. Toutes choses égales par ailleurs, on ne peut donc qu’être optimiste sur l’atteinte des objectifs économiques stratégiques du pays à l’horizon du plan.

 

Hayet AFOU, Attachée macroéconomique et financière

Pétrole et gaz

Brent 7/11/2025 à 12h00 GST : 64,070 USD/Bbl

 

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Cette semaine, les cours du pétrole sont plus volatiles et peinent à suivre une direction claire. L’annonce par l’OPEP+ d’une hausse limitée des quotas de production pour décembre 2025 n’a pas suffi à orienter le marché, toujours partagé entre signes d’une demande mondiale affaiblie et indicateurs d’une offre excédentaire.

Vendredi à la mi-journée les contrats à terme sur le Brent s’échangeaient à 64,07 USD le baril, soit une baisse hebdomadaire de 0,55 USD (-0,85 %). Le WTI évoluait parallèlement à 60,01 USD le baril, contre 60,90 USD une semaine plus tôt (-1,32 %). Le gaz naturel continue sa forte hausse à 4,40 USD/MMBtu (11,2 €/MWh). Les prix européens du gaz sont stables à 31,58 €/MWh.

Cette semaine s’est tenue à Abou Dabi l’ADIPEC, la plus importante conférence énergétique du Moyen-Orient, attirant plus de 200 000 visiteurs, et où exposent environ 2 250 acteurs du secteur. Les échanges ont notamment porté sur la géopolitique (impact des sanctions américaines contre la Russie, risques pesant sur les marchés pétroliers…) et le développement de l’IA comme facteur de développement des capacités de production d’énergie, y compris Oil & Gas.

Concernant les sanctions américaines, malgré l’annonce d’un nouveau volet de pénalités jugées « sérieuses » contre le secteur énergétique russe, la réaction des marchés pétroliers demeure limitée. Les discussions tenues à l’ADIPEC ont souligné un consensus parmi les traders et dirigeants pétroliers : l’impact sur l’offre mondiale devrait rester contenu et la Russie parvenir, comme par le passé, à exporter sa production via des circuits alternatifs, notamment vers l’Asie.

Les intervenants ont également souligné que les tensions géopolitiques, bien que persistantes, ne se traduisent plus systématiquement par une prime de risque sur le baril. Ce recul de la sensibilité du marché à l’événementiel géopolitique illustre un changement de perception structurel : les acteurs privilégient désormais l’analyse des fondamentaux de l’offre et de la demande. Dans ce contexte, la politique de production de l’OPEP+ demeure perçue comme le principal facteur d’équilibre du marché mondial, même si la part de marché du cartel s’est étiolée depuis quelques années.

Côté offre, le week-end passé, les huit membres de l’OPEP+ ont officialisé une maigre hausse de 137 000 bpj pour décembre 2025. Le cartel a annoncé suspendre temporairement ses augmentations pour le T1 2026, invoquant la « saisonnalité » de la période. Habituellement, la demande de brut baisse en début d’année lorsque les raffineries tournent à plus faible régime. Cette annonce pourrait d’autre part traduire des inquiétudes naissantes au sein de l’organisation quant à un excédent d’offre sur le marché, notamment l’Arabie saoudite dont le cours d’équilibre des comptes publics (point mort) est en augmentation avec des conséquences significatives sur le déficit.

Du côté de la demande, la consommation mondiale de pétrole a progressé d’environ 850 000 barils par jour en 2025, un rythme légèrement inférieur aux prévisions de JP Morgan, en raison d’une consommation atone aux États-Unis et d’une activité de transport moins soutenue. Parallèlement, selon l’American Petroleum Institute, les stocks américains de brut ont bondi de 6,5 millions de barils la semaine dernière, atteignant leur plus forte hausse depuis juillet. Ces signaux, à savoir une demande moins conséquente qu’espérée et des stocks en hausse, continuent d’alimenter les craintes des investisseurs quant à un désajustement offre-demande.

En tout état de cause, selon les estimations récentes de J.P. Morgan, le cours du brut de référence pourrait se situer aux alentours de 66 USD/baril fin 2025, puis retomber vers 58 USD/baril en 2026, en l’absence de choc majeur. Par ailleurs, Morgan Stanley a relevé sa prévision pour le premier semestre 2026 à environ 60 USD/baril, en raison du gel annoncé des hausses de production par l’OPEP+ et des sanctions contre la Russie.

 

Emile DEBATS, Analyste macroéconomique et financier

 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

L’OPEP+ approuve une nouvelle hausse de production pour décembre avant une pause au premier trimestre 2026. Les huit principaux membres de l’OPEP+, dont l’Arabie saoudite, ont convenu le 2 novembre d’une hausse limitée de la production de 137 000 barils par jour (bpj) en décembre 2025, identique à celle d’octobre et de novembre. L’organisation a également annoncé suspendre toute augmentation de production pour le premier trimestre 2026, invoquant la saisonnalité de la demande et le risque de surabondance de l’offre sur le march2 Gpi³/j de gaz  expliqé mondial. Depuis avril, l’OPEP+ a relevé ses quotas d’environ 2,9 Mb/j, soit 2,7 % de l’offre mondiale, mais a progressivement ralenti ce rythme face à la baisse des cours et aux signaux de surproduction. Les sanctions occidentales récentes contre la Russie, ciblant notamment Rosneft et Lukoil, compliquent par ailleurs la mise en œuvre de la stratégie d’augmentation des volumes. Les prix du Brent, tombés à 60 USD le baril le 20 octobre (plus bas niveau en cinq mois), se sont légèrement redressés à environ 65 USD, soutenus par les restrictions sur la production russe et un regain d’optimisme lié aux discussions commerciales américaines. Les 8 principaux membres se réuniront de nouveau le 30 novembre pour ajuster la trajectoire de production à partir du deuxième trimestre 2026.

Le PIF et UKEF signent un MoU de 6,8 Md USD. Le Public Investment Fund (PIF) et l’agence de crédit export (ECA) britannique UK Export Finance (UKEF) ont signé un memorandum of understanding (MoU) visant à renforcer la coopération en matière de financements et à accroître les échanges commerciaux et les investissements entre le Royaume-Uni et l’Arabie saoudite. L’accord a été en marge de la 9ᵉ édition du Future Investment Initiative le 28 octobre, et prévoit une couverture totale pouvant atteindre 6,8 Md USD pour soutenir les projets du portefeuille du PIF. Il permettra aux entités affiliées au Fonds de bénéficier de financements UKEF afin de faciliter leurs achats de biens et services auprès d’entreprises britanniques, renforçant ainsi les opportunités pour les exportateurs du Royaume-Uni dans le cadre de Vision 2030.

Le déficit budgétaire saoudien se creuse au troisième trimestre sur fond de baisse des recettes pétrolières. Selon le ministère des Finances, le déficit budgétaire a continué de se creuser au T3 2025 et s’est élevé à 24 Md USD, portant le cumul pour 2025 à 50,0 Md USD. Les recettes pétrolières se sont contractées à 40 Md USD, contre 51 Md USD en glissement annuel (g.a.), tandis que les recettes non pétrolières sont restées stables à 32 Md USD. Le gouvernement anticipe désormais un déficit public de 5,3 % du PIB en 2025, soit plus du double de la prévision initiale (2,3 %), en raison d’u niveau de dépenses élevé et de recettes pétrolières plus faibles. Cette détérioration s’inscrit dans un contexte de prix du pétrole largement inférieurs au seuil d’équilibre budgétaire, estimé à 91 USD le baril par le FMI en 2025.

Energie, Industrie & Infrastructure

Aramco finalise un accord de cession-bail de 11 Md USD sur les actifs gaziers de Jafurah. Saudi Aramco a finalisé un accord de lease-and-leaseback d’une valeur de 11 Md USD portant sur les installations de traitement du champ gazier non conventionnel de Jafurah, avec un consortium mené par Global Infrastructure Partners (GIP), filiale du gestionnaire d’actifs américain BlackRock. Une nouvelle entité, la Jafurah Midstream Gas Company (JMGC), détiendra les droits d’exploitation du gazoduc de traitement du champ de Jafurah et de l’unité de fractionnement de condensats Riyas NGL pour une durée de 20 ans, avant rétrocession à Aramco. Aramco conservera 51 % de JMGC, tandis que le consortium GIP détiendra 49 %, aux côtés de Hassana Investment Company, du Arab Energy Fund (TAEF) et d’investisseurs institutionnels d’Asie et du Moyen-Orient. Situé dans la Province orientale, Jafurah constitue le plus grand gisement de gaz de schiste liquide du Moyen-Orient (229 tcf de gaz et 75 Mds bbls de condensats). Aramco prévoit d’y produire jusqu’à 2 Gpi³/j de gaz et 630 000 b/j de liquides d’ici 2030, dans le cadre de son objectif d’augmenter de 60 % sa capacité gazière entre 2021 et 2030.

L’Arabie saoudite attribue 4,5 GW de nouveaux projets solaires et éoliens. La Saudi Power Procurement Company (SPPC) a attribué cinq projets renouvelables totalisant 4,5 GW dans le cadre du sixième cycle du National Renewable Energy Program (NREP), dont quatre solaires et un éolien. Le projet éolien de Dawadmi (1,5 GW) a été remporté par un consortium KEPCO–Nesma–Etihad WE à un tarif record mondial de 1,338 cents/kWh. Côté solaire, Masdar développera les projets de Najran (1,4 GW) et Al-Darb (600 MW), tandis que les projets de Samtah (600 MW) et Al-Sufun (400 MW) reviennent respectivement aux consortiums SEC–EDF et Al-Jomaih–TotalEnergies. Avec cette sixième vague, la capacité totale sous contrat atteint 43,2 GW, dont 12,3 GW déjà raccordés au réseau, confirmant l’accélération du déploiement renouvelable dans le cadre de Vision 2030.

L’italien Cannon Artes fournira l’usine de dessalement du projet Hajr Expansion. L’entreprise italienne Cannon Artes a remporté un contrat d’ingénierie et de fourniture pour une usine de dessalement d’eau de mer de 34 000 m³/jour, destinée à alimenter la centrale à cycle combiné Hajr Expansion (3 GW) dans la Province orientale saoudienne. Le projet, d’un montant total de 2,6 Md USD, est développé par un consortium réunissant ACWA Power, la Saudi Electricity Company (SEC) et Haji Abdullah Alireza & Co. Les travaux EPC sont assurés par Técnicas Reunidas (Espagne) et Orascom Construction (Égypte). L’usine utilisera des technologies membranaires avancées (ultrafiltration et osmose inverse) et fournira de l’eau déminéralisée, potable et de service pour le fonctionnement de la centrale.

 

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

La Dubai Chamber of Commerce a accueilli plus de 53 000 nouvelles entreprises sur les neuf premiers mois de 2025 (+4 % en g.a.), confirmant l’attractivité de l’émirat pour les investisseurs. La valeur des exportations et réexportations de ses membres a progressé de 16 %, atteignant 260 Mds AED, soutenue par un climat d’affaires favorable et les réformes liées à l’agenda économique D33, qui visent à renforcer la compétitivité et la durabilité du modèle économique de Doubaï.

Les EAU confirment en 2025 leur position de pôle régional de croissance à travers une politique d’investissement soutenue dans les infrastructures physiques et numériques. D’après un rapport de MEED, les projets de transport ont atteint un niveau record de 15,5 Mds USD en 2024, tandis que le déploiement d’infrastructures en intelligence artificielle et centres de données constitue désormais un axe majeur de diversification. La croissance du PIB est estimée à 4,8 % en 2025, portée par les secteurs non pétroliers – industrie, logistique, tourisme et technologies. Parallèlement, ADNOC poursuit l’augmentation de ses capacités amont et Doubaï investit 22 Mds USD dans un programme stratégique d’assainissement urbain. Malgré certaines tensions dans la construction et l’immobilier, cette dynamique traduit une diversification maîtrisée et une vision à long terme fondée sur la résilience économique et l’innovation technologique.

ADNOC Drilling poursuit sa politique d’acquisitions avec l’achat de 80 % de MB Petroleum Services, société active dans les services pétroliers et de forage, pour une valeur d’entreprise de 204 M USD (749 M AED). L’opération, qui doit être finalisée au S1 2026, s’inscrit dans la stratégie de croissance régionale du groupe après son entrée dans les activités de forage terrestre de SLB à Oman et au Koweït. Cette acquisition renforce la présence d’ADNOC Drilling dans quatre pays du Golfe (Oman, Koweït, Bahreïn et Arabie saoudite) et ajoute 21 appareils de forage disposant d’un carnet de commandes de 270 M USD, supérieur au coût d’acquisition. Selon la direction financière, le rendement attendu dépasse 15 % avec un cash-flow yield supérieur à 10 %, confirmant la solidité du modèle économique du groupe dans un contexte de prix du pétrole sous pression mais d’activité de forage régionale soutenue.

Energie, Tourisme & Immobilier 

Lors d’ADIPEC 2025, les dirigeants du secteur énergétique ont anticipé une demande pétrolière soutenue en 2026, tout en alertant sur un déficit d’investissements. Sultan Al Jaber, PDG d’ADNOC, a estimé que la demande mondiale de pétrole resterait au-dessus de 100 M de barils par jour au-delà de 2040, soulignant la nécessité d’injecter plus de 4 000 Mds USD par an dans les infrastructures énergétiques mondiales.

Dewa a lancé l’appel d’offres pour la septième phase du parc solaire Mohammed Bin Rashid Al-Maktoum, qui ajoutera 2 000 MW de capacité photovoltaïque et un système de stockage par batteries de 1 400 MW. Prévue en plusieurs étapes jusqu’en 2027, cette phase s’inscrit dans l’objectif de porter la capacité du parc à 7 260 MW d’ici 2030, pour un investissement total de 13,6 Mds USD, dans le cadre de la stratégie “Dubai Clean Energy 2050” visant 100 % d’énergie propre d’ici 2050.

Les EAU ont dévoilé un plan d’investissement de 46 Mds USD pour moderniser leur réseau routier et ferroviaire d’ici 2030. Le programme prévoit l’élargissement des grands axes ainsi que la construction d’une quatrième autoroute fédérale de 120 km. Côté rail, Etihad Rail lancera le transport de passagers en 2026 et prépare une ligne à grande vitesse Abo Dabi – Doubaï pouvant atteindre 320 km/h, première étape d’un réseau national en quatre phases. Le projet inclut aussi le tramway d’Abu Dhabi, qui reliera l’aéroport Zayed International à Yas Island et Khalifa City d’ici 2030.

Abou Dabi prévoit d’étendre l’aéroport international Zayed d’ici deux ans pour accompagner la croissance d’Etihad et du tourisme, portant sa capacité de 45 à 65 M de passagers. L’opérateur déploie aussi des technologies biométriques et d’IA pour fluidifier les parcours et optimiser les opérations. L’aéroport vise 32 à 33 M de passagers en 2025, contre 29,4 M en 2024.

Qatar

La Banque centrale du Qatar (QCB) abaisse ses taux d'intérêt directeurs de 25 points de base. La QCB a annoncé ramener son taux de dépôt (QCBDR) à 4,10 %, et son taux de prêt (QCBLR) à 4,60 %. La QCB a également abaissé son taux de refinancement (REPO) à 4,35 %.

La Banque centrale du Qatar (QCB) procède à l’émission de Bons du Trésor d’un montant de 250M QAR (68,6 M USD). Le montant total des souscriptions de bons du Trésor s’est élevé à 1,11 Mds de QAR (302 M USD), soit une sursouscription de 344 %.

Le ministre des Finances (MoF), Ali bin Ahmed Al-Kuwari, a rencontré Yasir bin Othman Al-Rumayyan, gouverneur du fonds souverain saoudien, le Public Investment Fund (PIF). La rencontre a eu lieu en marge de la 9e édition de la conférence Future Investment Initiative (FII), qui s'est tenue à Riyad, en Arabie saoudite.

Cheikh Bandar Al-Thani, gouverneur de la Banque Centrale du Qatar (QCB) s’est entretenu avec Larry Fink, PDG du gestionnaire d’actifs américain BlackRock. La rencontre a eu lieu à Doha, où Global Infrastructure Partners (GIP), acquis en 2024 par BlackRock, a établi un bureau.

La Qatar Businessmen Association (QBA), qui réunit les principales holdings familiales qatariennes, reçoit le Premier ministre de la République arabe d’Egypte, Mostafa Madbouly. Lors de la rencontre, les membres de la QBA ont exprimé leur intérêt d’investir dans les secteurs du tourisme et de la santé en Egypte.

QatarEnergy (QE) attribue au coréen Samsung C&T le contrat d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction (EPC) d’un projet de captage et de stockage de carbone (CCS). Les infrastructures sont destinées à desservir les installations de production de GNL existantes de QE à Ras Laffan et permettront de capter et séquestrer jusqu’à 4,1 millions de tonnes de CO₂ par an. Commentant ce projet, le ministre d’Etat aux Affaires énergétiques et PDG de QE, Saad Sherida Al-Kaabi, a précisé que tous les projets de GNL qatarien seront déployés avec des technologies de CCS, avec pour objectif de capter plus de 11 millions de tonnes de CO₂ par an d’ici 2035.

Saad Sherida Al-Kaabi, ministre d’Etat aux Affaires énergétiques et PDG de QatarEnergy (QE), a participé à la conférence internationale du pétrole d’Abu Dhabi (ADIPEC), lors de laquelle il a réitéré son opposition à la Directive européenne sur le devoir de diligence en matière de durabilité (CSDDD).

Qatar Airways (QA) et Air Algérie étendent leur réseau et renforcent leur coopération grâce au lancement d'un partenariat de partage de codes. S'appuyant sur un partenariat existant entre les deux compagnies, le partage de codes permet aux clients de QA un accès plus facile à Alger ainsi qu'à six autres destinations clés du réseau domestique d'Air Algérie, dont Annaba, Constantine, Oran, Tamanrasset, Timimoun et Tindouf.

Le programme du ministère des Communications et des technologies de l’information (MCIT), Scale Now, visant à soutenir l’internationalisation des start-up technologiques qatariennes, a conclu des accords pour un total de 12,9 M USD. Sur les 12,9 M USD de transactions conclues, 7,2 M USD concernaient des transactions B2B et 5,7 M USD des investissements directs.

Oman

Visite d’Etat du Sultan d’Oman en Espagne : approfondissement du partenariat économique, axé sur l’énergie et l’innovation. Lors de la visite d’État du Sultan Haitham bin Tarik en Espagne du 3 au 5 novembre, les deux pays ont signé plusieurs mémorandums d’entente dans les domaines de l’énergie propre, de l’eau, de l’agriculture, des transports et de la culture, ainsi qu’un accord entre leurs chambres de commerce. Les échanges ont porté sur le renforcement des partenariats économiques et technologiques, notamment dans la transition énergétique, l’hydrogène vert, l’intelligence artificielle, le tourisme et les industries minières. Le Sultan a souligné le rôle de l’Espagne comme un partenaire stratégique pour soutenir les objectifs omanais de produire 30 % d’électricité issue des énergies renouvelables d’ici 2030 et d’exporter un million de tonnes d’hydrogène vert à l’horizon 2035, inscrivant cette visite dans une dynamique de consolidation du partenariat économique bilatéral et d’intégration aux chaînes de valeur énergétiques mondiales.

Plateformes de livraison paralysées, restaurateurs lourdement impactés. À Mascate, la paralysie des principales plateformes de livraison – dont Talabat et Khedmah – perturbe fortement le secteur de la restauration, avec une baisse moyenne estimée à 70–80 % des commandes pour les cafés, restaurants et cloud kitchens. L’interruption, liée à un durcissement des contrôles du Ministère du travail sur les livreurs (visas, permis et licences), a révélé la dépendance structurelle des PME omanaises aux plateformes numériques, qui constituent souvent leur principal canal de vente. Depuis la pandémie, le marché de la livraison en ligne a été multiplié par dix et relie plus de 5 000 établissements, générant plusieurs millions d’OMR de transactions mensuelles. L’absence de cadre réglementaire clair sur le statut des livreurs et la politique de nationalisation du secteur fragilisent aujourd’hui l’écosystème, faisant peser des risques immédiats sur la trésorerie et la viabilité de nombreuses entreprises locales.

L’ambassadeur de Chine en Oman décrypte la quatrième session plénière du 20ᵉ Comité central du Parti communiste chinois. Lors d’une conférence de presse à Mascate le 4 novembre, l’ambassadeur de Chine en Oman, Lyu Jian, a présenté aux autorités omanaises les grandes orientations du futur 15ᵉ plan quinquennal (2026–2030), conçu comme un cadre d’opportunités pour approfondir la coopération économique bilatérale. Pékin y met en avant une croissance « de haute qualité » fondée sur l’innovation, la transition verte et l’ouverture commerciale, rappelant que la Chine a enregistré 5,5 % de croissance moyenne annuelle entre 2021 et 2024 et demeure premier producteur manufacturier mondial. L’ambassadeur a invité Mascate à renforcer la synergie entre la Vision 2040 et la stratégie chinoise dans les domaines des énergies renouvelables, de l’hydrogène vert, de l’intelligence artificielle, de la fabrication avancée et de l’aérospatial, tout en annonçant de nouvelles mesures de connectivité – vols directs entre Oman et la Chine dès le 30 novembre, exemption unilatérale de visa pour les ressortissants omanais, et extension des programmes linguistiques et universitaires – destinées à rapprocher davantage les deux pays.

 

Koweït

Il y a loin de la coupe aux lèvres … Une analyse révèle la persistance d’un taux d’exécution des projets gouvernementaux. Le quotidien Al Jarida rapporte que l’écart entre les fonds alloués et les taux de dépenses et de mise en œuvre continuent de baisser, ce qui interroge quant à l'efficacité du système de planification du développement du Koweït. Les experts attribuent l’écart à plusieurs facteurs, notamment la complexité des procédures d'approbation des projets, les retards dans l'attribution des contrats et la faible coordination entre les autorités chargées de la mise en œuvre et les autorités réglementaires. Les enchevêtrements bureaucratiques, le chevauchement des responsabilités et la lenteur des processus décisionnels ont largement contribué au retard dans la réalisation des projets. Pour relever ces défis, les analystes recommandent une restructuration complète du système de gestion des projets gouvernementaux. Selon les statistiques, le montant total des fonds alloués aux projets de développement au cours des 16 dernières années a atteint environ 52,5 Mds KD, mais seuls 33,8 Mds KD ont été effectivement dépensés, soit un taux de mise en œuvre moyen de 64,32%.

Le Koweït dans les « nuages » avec Google. S'exprimant lors du « Kuwait Cloud Day », le ministre d'État chargé des Communications, M. Al-Omar a souligné que le partenariat avec Google soutenait la transition du Koweït vers une économie numérique axée sur l'innovation et l'intelligence artificielle. Dans le cadre de cet accord, plusieurs projets nationaux ont été lancés afin de jeter les bases pratiques de la transformation numérique au Koweït. Le premier d'entre eux est la plateforme nationale d'échange de données (Apigee), décrite comme la pierre angulaire de l'intégration gouvernementale, qui unifie les interfaces de programmation d'applications (API) entre les entités gouvernementales. Parmi les initiatives figure la migration des systèmes gouvernementaux vers l'environnement Google Cloud. Shaima Al-Turkait, directrice générale de Google Cloud au Koweït, a mentionné trois initiatives clés : des programmes nationaux de formation et de renforcement des capacités en partenariat avec l'Agence centrale pour les technologies de l'information, un programme de cartographie des données en coopération avec le Centre de communication du gouvernement, et un projet visant à améliorer le secteur touristique du Koweït à l'aide de technologies d'intelligence artificielle, mis en œuvre avec Google.org et la Spark Foundation.

La technologie chinoise donne la banane à l’agriculture koweïtienne. M. Al Azmi a commencé avec huit bananiers. Voulant développer une agriculture moderne en serre il se rend en 2016 à la Foire de Canton, et découvre le système de serre automatisé qu’il adopte. Lorsque la température extérieure avoisine les 50 °C, des ventilateurs et un système de circulation d'eau maintiennent la température des serres en dessous de 30 °C surmontant ainsi l'un des plus grands défis de l'agriculture de désert. Tous ses bananiers survivent, prospèrent et produisent à leur tour des jeunes plants. Aujourd'hui, la ferme Al Azmi en compte plus de 20 000... Cette exploitation familiale est devenue une ferme de 85 000 m2 comprenant plus de 200 serres. Le recours à des serres automatisées emporte des effets économiques importants en divisant par deux le prix des fruits sur le marché koweïtien : « Les bananes importées se vendent environ 0,6 KD (2 USD) le kilo, tandis que celles que nous cultivons localement se vendent 0,3 KD ». M. Al Azmi cultive aujourd'hui plus de 30 variétés de fruits et légumes, dont des oranges et des fruits du dragon. Selon l'Union des agriculteurs koweïtiens, le pays compte environ 7 500 exploitations agricoles intensives, situées pour la plupart à Al Wafrah et Al Abdali.

Le business, un pont entre le Golfe et l’Europe. L'Union européenne (UE) et le Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont organisé conjointement le 9ème Forum des entreprises UE-CCG les 5 et 6 novembre. Cet événement a réuni des hauts fonctionnaires, des chefs d'entreprise et des innovateurs afin de renforcer la collaboration dans les domaines du commerce, de l'innovation et de l'investissement. Organisé sous le thème « Ensemble pour une prospérité partagée », ce forum s'inscrivait dans le cadre du dialogue plus large sur la diversification économique. Ce dialogue, lancé en 2018, vise à aider les Etats du CCG à diversifier leurs économies afin de réduire leur dépendance économique et budgétaire aux hydrocarbures.

 

Yémen

Le Comité national des importations insiste sur l'obligation des commerçants de déposer les produits de leurs ventes sur un compte bancaire. L'équipe dirigeante du Comité national de réglementation et de financement des importations a souligné la nécessité pour le secteur commercial de se conformer pleinement aux procédures techniques et de déposer régulièrement le produit de leurs ventes sur leurs comptes bancaires. Il s'agit d'un principe fondamental du mécanisme opérationnel du comité et d'un pilier essentiel pour rétablir le flux de fonds vers le système bancaire. Cette déclaration a été faite lors d'une réunion qui s'est tenue dimanche au siège de la Banque centrale à Aden, sous la présidence du gouverneur adjoint de la Banque centrale chargé de la supervision bancaire, Mansour Rageh.

Rapport du Programme Alimentaire Mondial (PAM) : les importations de carburant et de denrées alimentaires vers les ports contrôlés par les Houthis chutent de 24 % depuis le début de l'année. Les importations de carburant et de denrées alimentaires vers les ports de la mer Rouge contrôlés par la milice houthie dans l'ouest du Yémen ont diminué de plus de 20 % depuis le début de l'année, en raison des dégâts causés à leurs infrastructures par les frappes aériennes des mois précédents. Selon le dernier rapport du Programme alimentaire mondial (PAM), les ports de Hodeïda, Salif et Ras Issa, contrôlés par les Houthis sur la mer Rouge, ont reçu environ 4,6 millions de tonnes de carburant et de denrées alimentaires entre janvier et septembre 2025.

PAM : l’importations de carburant et de denrées alimentaires vers les ports gouvernementaux en hausse de 11 % depuis le début de l'année. Les importations de carburant et de denrées alimentaires vers les ports du sud du Yémen, contrôlés par le gouvernement yéménite, ont augmenté de plus de 10 % depuis le début de l'année, atteignant leur plus haut niveau de ces trois dernières années. Le PAM indique dans son dernier rapport sur la sécurité alimentaire au Yémen que le total des importations de carburant et de denrées alimentaires vers les ports gouvernementaux d'Aden et de Mukalla a atteint 2,032 millions de tonnes entre janvier et septembre 2025.

Cinq mégaprojets transforment la ville de Mocha et lui offrent un avenir prometteur. La ville yéménite de Mocha (Mokha) est au centre d'une vision de développement visant à la transformer en un pôle économique et touristique dynamique sur la mer Rouge. Ce plan repose sur cinq mégaprojets clés :

  1. La création d'une cité touristique maritime ;
  2. Le développement du port en un port commercial de classe mondiale ;
  3. La construction d'une usine de dessalement (pour résoudre la crise de l'eau et soutenir l'agriculture) ;
  4. L'établissement d'une zone industrielle (pour la production locale) ;
  5. Un vaste projet d'infrastructures (pour relier le port et faciliter le commerce).