Actualités économiques du Nigeria-Ghana semaine du 20 octobre 2025
Le ministre français des Affaires étrangères en visite au Nigeria ; Le Nigeria prépare un cadre réglementaire pour les stablecoins ; Le fonds souverain nigérian a participé au Sommet OPSWF à Paris ; Dangote précise son plan d’extension de sa raffinerie ; Le gouvernement lance un plan pour l’emploi des jeunes diplômés ; Le Ghana signe un accord de restructuration de la dette ; Le Ghana publie un indicateur mensuel de croissance ; Forte progression des échanges commerciaux France–Ghana au H1 2025.
LE CHIFFRE À RETENIR
+47%
C’est la croissance de l’indice boursier NGX depuis le début de l’année 2025
Nigeria
Point d’étape dans la coopération France – Nigeria à l’occasion de la mission du ministre français des Affaires étrangères au Nigeria
Le forum Création Africa a été l’occasion d’une mission officielle du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères au Nigeria. Sa venue à Abuja a permis la tenue d’un dialogue stratégique avec son homologue nigérian, Yusuf Tuggar. Accordant une place centrale aux questions économiques, les deux ministres ont réaffirmé le caractère mutuellement bénéfique du partenariat économique unissant nos pays, saluant à la fois le dynamisme du secteur privé français au Nigeria et la présence croissante d’entreprises nigérianes en France. Les secteurs prioritaires identifiés pour approfondir cette coopération incluent notamment la tech, l’IA, le numérique ainsi que les industries créatives et culturelles.
Ce point d’étape a également permis de souligner les progrès réalisés par la coopération sur les minerais stratégiques, amorcée lors de la visite d’État du président Tinubu à Paris en novembre 2024. À Lagos, Jean-Noël Barrot a participé à une réunion du Conseil d’affaires France-Nigeria, plateforme de dialogue entre les acteurs économiques des deux pays. Enfin, l’inauguration du Lycée français de Lagos a offert l’occasion d’échanges avec la communauté French Tech de Lagos.
Jean-Noël Barrot et son homologue Yusuf Tuggar, le 19 octobre à Abuja
Le Nigeria prépare un cadre réglementaire pour encadrer les stablecoins
Après avoir établi un cadre pour les crypto-actifs, la Banque centrale du Nigeria (CBN) lance un groupe de travail dédié aux stablecoins, afin d’en évaluer les implications économiques, réglementaires et technologiques. Ce groupe réunira la CBN, le ministère des Finances et d’autres institutions publiques, dans un contexte d’essor rapide des cryptomonnaies au Nigeria, deuxième marché mondial avec 59 Md USD de transactions entre 2023 et 2024. Les stablecoins représentent déjà près de 40% du marché national des crypto et 22 Md USD de transactions entre juillet 2023 et juin 2024. Le Nigeria pourrait ainsi devenir le premier marché africain à définir un cadre réglementaire pour ces actifs numériques.
Le fonds souverain nigérian a participé au Sommet OPSWF à Paris
Le fonds souverain du Nigeria (NSIA) s’est rendu à Paris du 21 au 23 octobre à l’occasion du 8ème Sommet One Planet des fonds souverains, sur invitation du Président de la République Emmanuel Macron. Les échanges ont principalement porté sur l’intégration de critères climatiques et de durabilité dans les activités des fonds souverains, marquant un engagement stratégique en matière de transition climatique. Les marchés africains en particulier ont été cités comme un champ d’opportunités pour l’investissement durable.
Créée en 2011, la NSIA fait état d’un portefeuille de 2,76 Md USD sous gestion, alimenté par l’excédent de recettes des exportations pétrolières.
« Il y a huit ans, lors du Sommet One Planet, nous avons entamé un processus visant à aligner les capitaux à long terme sur la durabilité à long terme de notre planète. Aujourd'hui, cette communauté continue de démontrer que l'action climatique et la création de valeur vont de pair. »
Emmanuel Macron, 8ème Sommet OPSWF, octobre 2025
Dangote précise son plan d’extension des capacités de sa raffinerie, de 650 000 à 1,4 M de barils par jour
En juillet, Dangote avait dévoilé son projet d'agrandir la raffinerie du même nom pour augmenter les capacités de 650 000 - 700 000 bpj d'ici la fin de l'année, à 1,4 M bpj, sans préciser l'horizon temporel. Ainsi, la raffinerie Dangote deviendrait la plus grande au monde, devant celle située à Jamnagar, en Inde, qui produit 1,36 M bpj.
Afin d'agrandir la raffinerie et de développer un nouveau projet pétrochimique en Chine, Dangote envisage activement un partenariat stratégique avec des entreprises du Moyen-Orient. Selon ses mots : « Notre concept commercial va changer. Désormais, au lieu d'être détenue à 100% par Dangote, notre entreprise comptera d'autres partenaires. »
Au cours de l'année prochaine, la raffinerie pourrait coter 5 à 10% de ses actions à la bourse nigériane, suivant ainsi la stratégie mise en place par les activités cimenterie et sucrière du groupe.
Le gouvernement fédéral débute la seconde phase du plan pour l’emploi des jeunes diplômés, doté de 220 M USD
Le vice-président Kashim Shettima a annoncé le lancement de la phase 2 du programme Nigeria Jubilee Fellows Programme (NJFP 2.0), soutenu par le programme des Nations unies pour le développement et l’Union européenne, fixant comme objectif la création d’au moins 20 000 emplois par an pour les jeunes diplômés, grâce à un budget de 220 M USD. L’horizon de décaissement de ce budget n’est pas connu. Le programme, qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie présidentielle « Renewed hope », vise à renforcer l’employabilité des jeunes dans des secteurs d’avenir tels que les technologies numériques, les énergies renouvelables et l’industrie.
Lancée en 2021, la première édition du programme avait bénéficié d’un financement de 44 M EUR de l’Union européenne. Luttant contre le chômage des jeunes, la première étape du plan a permis à 20 000 jeunes Nigérians d’effectuer des expériences professionnelles d’un an dans divers secteurs, public comme privé. La deuxième phase de ce plan vise en particulier à la conversion de ces expériences d’un an en emplois stables.
Ghana
Le Ghana signe un 5ème accord bilatéral de restructuration de la dette
Le Ghana poursuit le calendrier fixé pour la finalisation des négociations bilatérales de restructuration de sa dette d’ici la fin de l’année. Le dernier accord a été signé à Accra ce mois-ci entre le ministre des Finances, Cassiel Ato Forson, et l’ambassadeur d’Espagne, Ángel Lossada Torres-Quevedo. Il s’ajoute aux accords précédemment conclus avec la France, China Exim Bank, la Finlande et le Royaume-Uni.
Pour précision, l’accord de restructuration de 256 M USD signé avec le Royaume-Uni à la fin du mois de septembre a permis la reprise des financements de l’agence britannique UK Export Finance (UKEF) pour cinq projets structurants : la route Bolgatanga–Bawku–Pulimakom ; la modernisation de l’hôpital universitaire Komfo Anokye (KATH) ; la phase II de l’échangeur Obetsebi Lamptey ; la construction de la route Tema–Aflao (phase I) et la modernisation du marché central de Kumasi.
Ces accords successifs confirment le bon déroulement du processus de restructuration de la dette externe du Ghana.
Le Ghana publie son premier indicateur mensuel de croissance : +4,5% en juillet 2025
La progression repose avant tout sur le secteur des services, en expansion de 6,4% contre 4,5% un an plus tôt. Ce secteur demeure le principal moteur de l’économie, contribuant à hauteur de 58,4% à la croissance mensuelle. L’agriculture affiche également une performance en nette progression : +8,0% après 2,4% en juillet 2024, soit une contribution de 37,1% à la croissance totale. À l’inverse, l’industrie a marqué le pas, avec une quasi-stagnation à 0,1% après 17,7% en juillet 2024, en raison d’un recul de la production pétrolière et gazière, et malgré le dynamisme du secteur aurifère.
Le MIEG constitue un nouvel outil de suivi en « quasi temps réel » de l’évolution conjoncturelle, conçu pour fournir une lecture plus fréquente et réactive que les comptes trimestriels. Aligné sur la méthodologie de calcul du PIB, il vise à renforcer la capacité d’analyse des décideurs publics et des acteurs économiques.
Forte progression des échanges commerciaux France–Ghana au 1er semestre 2025
Les exportations françaises vers le Ghana ont augmenté de 32,9% au 1er semestre 2025 en glissement annuel, pour atteindre 126 M EUR (après 95 M EUR au 1er semestre 2024). Cette progression traduit un intérêt accru pour les produits français, notamment les machines agricoles et autres solutions industrielles. Dans le même temps, les importations françaises en provenance du Ghana ont augmenté de 68,8% en glissement annuel, s’établissant à 361 M EUR (contre 214 M EUR sur la même période de l’exercice précédent), reflétant la montée en puissance des achats français, en particulier des produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture.
Si le solde commercial bilatéral reste déficitaire pour la France, à – 35 M EUR au 1er semestre 2025, après – 119 M EUR un an auparavant, cette progression simultanée conforte la dynamique positive des échanges commerciaux bilatéraux.