Israël s’est fixé en 2020 un objectif de production de 30 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030.

Israël s’est fixé en 2020 un objectif de production de 30 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030. Le solaire doit y jouer une large part ; en 2023, il représentait près de 94% de la capacité de production d'énergie renouvelable du pays. La part de l’énergie solaire dans le mix électrique a constamment progressé ces dix dernières années, contribuant à 14% de la production électrique l’année dernière. EDF Renewables a largement soutenu la dynamique du secteur en Israël à travers le développement, la construction et l’exploitation de centrales photovoltaïques à grande échelle. Pour confirmer son ambition, l’État hébreu compte désormais accélérer la modernisation du réseau, soutenir le développement du stockage et réformer les cadres réglementaires qui entravent la croissance du secteur. 

Israël rattrape progressivement son retard dans les énergies renouvelables grâce au solaire

Une forte ambition dans un segment solaire au potentiel encore insuffisamment exploité. En 2024, la capacité installée d’énergie solaire s’élève à 4,5 GW et cette source contribue à environ 14 % de la production électrique du pays. De nets progrès ont été enregistrés depuis quinze ans (cf. annexes 1 et 2) grâce à la dynamique du secteur privé, soutenu par des acteurs industriels et innovants (SolarEdge, Arava Power, etc.). Le gouvernement est déterminé à porter la part du solaire dans le mix énergétique à 30% d'ici 2030 et le Ministère de l’Énergie et des Infrastructures (MEI) vise 26,9 TWh d'électricité solaire supplémentaire chaque année. En supposant 1 700 heures d'ensoleillement par an, la puissance solaire totale requise en 2030 serait de 17 GW. Cette ambition gouvernementale s’est traduite récemment dans des programmes volontaristes à l’instar de « 100 000 Toits Solaires » lancé début 2025, qui vise à recouvrir 15% des toits résidentiels du pays pour ajouter 1,6 GW de capacité installée[1]. Pour autant, les analystes estiment à ce stade qu’Israël ne produira que 19% d’électricité à partir d’énergie renouvelable à l’horizon 2030.                 

EDF Renewables a largement contribué au développement du parc solaire israélien depuis quinze ans. Depuis sa création en 2011, l’entreprise israélienne, filiale à 100% du groupe EDF, a remporté la quasi-totalité des appels d’offres auxquels elle a concouru. Elle a agrandi son portefeuille pour détenir 37 projets solaires d’une capacité installée de 630 MW et a fait de l'énergie solaire la source d'électricité la moins chère du pays. En août 2024, elle a remporté un appel d’offres pour construire la plus grande ferme solaire du pays à Dimona sur 300 ha et d’une capacité de 265 MW, avec un tarif d’électricité inférieur à 1,7 ct EUR/kWh, établissant un record de compétitivité-prix pour un projet de ce type. EDF Renewables maîtrise enfin de nombreuses technologies : elle conçoit des centrales solaires flottantes ou dotées de batteries pour stocker l’électricité solaire produite pendant la journée et fait figure de pionnière en agrivoltaïsme (installations solaires couplées à des exploitations agricoles pour ajuster l’ensoleillement des plantations).

L’État hébreu fait face à des contraintes territoriales, structurelles et financières

Plusieurs contraintes compromettent l’atteinte des objectifs gouvernementaux. Les goulets d'étranglement bureaucratiques ralentissent le déroulement des appels d'offres de l’application des réformes incitatives à l’installation de panneaux photovoltaïques. En outre, Israël fait face à un manque de ressources foncières, en particulier dans le centre du pays à la forte densité démographique (1 800 hab/km2) et soumis à une concurrence intense pour l’usage des terres. Enfin, la gestion centralisée des terres et la sous-exploitation du potentiel solaire urbain limitent la croissance du secteur.

Un obstacle à l’expansion de l’énergie solaire en Israël réside par ailleurs dans la capacité limitée du réseau électrique à intégrer une production renouvelable croissante. De nombreux entrepreneurs ne peuvent injecter l’électricité produite dans le réseau en raison de sa saturation. Dans ce contexte, l’opérateur national NOGA a soumis un plan ambitieux de modernisation du réseau de transport, comprenant plus de 400 projets pour un coût de 17 Mds ILS (4,3 Mds EUR), afin de doubler la longueur des lignes à très haute tension (400 kV), d’augmenter de 30 % celles à 161 kV et d’accroître de 50 % le nombre de sous-stations et postes de transformation. En parallèle, l’Israel Electric Corporation, principale entreprise d’électricité en Israël, a présenté un plan d’extension du réseau de distribution estimé à 20 Mds ILS (5,6 Mds EUR), indispensable pour accueillir la production solaire décentralisée. Si le ministère des Finances a validé le plan de NOGA, celui de l’IEC reste en attente d’approbation dans un contexte budgétaire contraint par les lourdes dépenses liées à la guerre à Gaza. Une deuxième solution réside dans le développement des infrastructures de stockage. Israël compte actuellement 42 installations solaires intégrant des systèmes de stockage d’une capacité totale d’environ 650 MW. En février dernier, l’Autorité de l’Electricité a annoncé les résultats d’un appel d’offres inédit portant sur l’installation de dispositifs de stockage à haute tension, pour une capacité cumulée de 1 500 MW.