Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

Capital humain : l'autre dépendance

 

Après trois décennies de forte croissance démographique – passant de 3,5 millions d’habitants en 2000 à 11,3 millions en 2025 – les Emirats arabes unis entrent dans une phase de croissance plus modérée, avec une population projetée à 15,4 millions en 2050 selon l’OMS. Cette dynamique traduit la stabilisation progressive du modèle de croissance des EAU jusqu’ici permis par l’arrivée massive et la dépendance à une main d’œuvre étrangère à la fois peu et très qualifiée, combinée à un taux de natalité divisé par deux en 20 ans (3,76 enfants par femme en 1994 contre 1,21 en 2024) selon le World Fertility Report 2024 publié par l’ONU. En témoigne d’une part la part des 20-39 ans qui représentait 53,4 % de la population en 2020, contre 45,6 % aujourd’hui et projetée à 40,6 % en 2050, et d’autre part l’augmentation de la part des +65 ans qui passera de 2 % à 12,8 % de la population nationale sur la même période (selon les projections de Fitch. Avec un marché du travail en constante expansion et un taux de chômage très bas (2,2 % de la population active en 2025 selon Fitch), les Emirats arabes unis restent un pays fondé sur un modèle de croissance démographique tiré par la migration économique.

Graphique 1 – Structure démographique des EAU en 2024 et projections pour 2050[1]

graphique 1 - structure démographique

Source : OMS, Banque Mondiale, Calculs SERPA

La structure démographique des Emirats arabes unis demeure marquée par un sex-ratio déséquilibré, reflet de la nature historiquement migratoire de la croissance démographique du pays. En 2025, le ratio hommes/femmes est estimé à 2,2, un déséquilibre dû à la prédominance de travailleurs masculins dans les secteurs à forte intensité de main d’œuvre, notamment la construction et la logistique. Cette configuration devrait graduellement évoluer au cours des prochaines décennies selon Fitch, avec un ratio hommes/femmes projeté à 1,9. Cette augmentation de la part des femmes dans la population totale s’accompagne d’une hausse constante du taux de participation féminine au marché du travail, estimé à 54 % en 2024 selon la Banque mondiale (contre 37 % 20 ans plus tôt), soit un niveau supérieur à la moyenne mondiale (47 %) et largement supérieur à celui observé dans la région (28 % en Arabie saoudite). Ainsi, la montée en puissance du « consommateur féminin » représente un levier de diversification pour les entreprises tournées vers la demande domestique, dans différents secteurs (tels que la santé, l’éducation, ou encore la finance), qui adaptent leur offre à une clientèle féminine au pouvoir d’achat plus important et plus instruite.

La croissance démographique à venir sera essentiellement urbaine : 88 % des habitants résident déjà dans les grandes agglomérations, proportion qui devrait atteindre plus de 90 % à l’horizon 2040, sous l’effet de l’expansion continue des villes de Doubaï, Abou Dabi et Charjah. Ce mouvement renforce la concentration de la population dans des zones à productivité élevée et à forte densité de consommation, où les ménages bénéficient d’infrastructures modernes et de niveaux de vie supérieurs à la moyenne régionale.

Aussi, la structure économique de la démographie émirienne est caractérisée par une forte polarisation, reflet du modèle migratoire et du positionnement économique du pays. Selon les données Fitch, pour l’année 2025, 36 % des ménages appartiennent à la catégorie des revenus moyens supérieurs (entre 50 000 et 100 000 USD/an), tandis que 18 % relèvent des revenus élevés (+100 000 USD/an), proportions parmi les plus élevées du CCEAG. A l’inverse, près d’un tiers des ménages disposent de revenus inférieurs à 30 000 USD/an, principalement composés de travailleurs expatriés peu qualifiés. Il s’agit là de deux économies coexistant au sein d’un même territoire : d’une part une économie urbaine à hauts revenus, tournée vers la consommation premium, les services financiers et l’immobilier, et d’autre part une économie à faibles revenus centrée sur les services de base et soumise à une forte pression sur les coûts du logement et de la vie quotidienne.

Cette trajectoire démographique interroge donc la soutenabilité d’un modèle de croissance économique reposant largement sur la main d’œuvre étrangère. La question de la « nationalisation » des emplois, notamment dans les segments à haute valeur ajoutée, devient centrale pour une économie qui cherche à s’autonomiser en réduisant notamment sa dépendance au facteur travail importé, alors que le ralentissement du renouvellement naturel de la population émirienne réduit la capacité à alimenter le marché du travail local. A moyen terme, le développement de l’IA pourrait redéfinir la structure même de la demande en compétences, en réduisant le nombre de postes qualifiés occupés par des expatriés à « col blanc ». La question de la place des Emiriens dans une économie de plus en plus fondée sur la technologie et l’innovation nécessitera quant à elle la poursuite d’investissements massifs dans l’éducation au profit des jeunes générations émiriennes.

 

Hayet AFOU, Attachée macroéconomique et financière

Pétrole et gaz

Brent 10/10/2025 à 12h00 GST : 64,969 USD/Bbl

pétrole au 10-10

Les cours du brut se redressent légèrement cette semaine, autour de 65 USD le baril, effaçant une partie des pertes subies avant la réunion de l’OPEP+ dimanche dernier. La décision du cartel d’opter pour une hausse de production plus modeste qu’anticipé a rassuré des investisseurs inquiets d’un excès d’offre additionnel sur le marché.

En moyenne hebdomadaire, vendredi à la mi-journée les contrats à terme sur le Brent s’échangeaient à 64,97 USD le baril, soit une hausse de 0,58 USD (+0,9%). Le WTI évoluait parallèlement à 61,43 USD le baril, contre 60,65 USD une semaine plus tôt (+1,3%). L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) anticipe un prix spot du Brent à 52 USD d’ici le T1 2026, ce qui le rapprocherait de l’estimation de breakeven budgétaire des Emirats arabes unis et du Qatar. Le gaz naturel est en baisse à 3,21 USD/MMBtu (8,12 €/MWh). Les prix européens du gaz sont en hausse à 32,02 €/MWh.

Dimanche, l’OPEP+ a confirmé une hausse de 137 000 bpj pour novembre, identique à celle d’octobre et inférieure aux attentes du marché. Cette prudence nouvelle a suffi à provoquer un rebond immédiat des cours de plus d’un dollar. Après cinq relèvements successifs entre mai et septembre, supérieurs à 400 000 bpj, l’organisation semble désormais adopter une approche plus mesurée, d’autant que plusieurs membres produisent déjà au maximum de leurs capacités, limitant toute marge de manœuvre supplémentaire.

Les grandes institutions financières demeurent préoccupées par la perspective d’un surplus structurel début 2026. Macquarie évoque un déséquilibre « cartoonish », tandis que Citigroup souligne les doutes de ses clients quant à la capacité d’un prix plancher de 60 USD à rééquilibrer le marché. Si la Chine a jusqu’ici absorbé une grande partie des excédents via ses achats stratégiques, les analystes jugent cette dynamique peu soutenable à moyen terme : un ralentissement de ces achats pourrait précipiter une nouvelle chute des prix.

En outre, malgré les sanctions onusiennes, la flotte fantôme de l’Iran est active avec des livraisons plus rapides et plus efficaces pesant également sur l’offre mondiale, selon un rapport de Vortexa[1]. Depuis le rétablissement du mécanisme de “snapback” des sanctions de l’ONU le 27 septembre 2025, l’Iran a réussi à maintenir un niveau d’exportations stable, entre 1,3 et 1,6 Mbj, grâce à une flotte fantôme désormais hautement structurée. Les expéditions vers la Chine, qui représentent près de 90 % des flux, reposent sur un système de transbordements maritimes (STS) devenu fluide et rapide, principalement au large de la Malaisie et de Foujaïrah. Les durées moyennes de voyage se sont contractées à 50–70 jours, contre plus de 85 jours en 2022, signe d’une professionnalisation logistique et d’une coordination renforcée.

Enfin, les stockages flottants sur des tankers utilisés en dernier recours lorsque la surabondance rend les infrastructures terrestres, moins onéreuses, insuffisantes ont atteint leur plus haut depuis 2022 :

 

Graphique 2 – quantité de pétrole en transit en mer

 pétrole en transit en mer

Source : Vortexa, Bloomberg, données SERPA au 26 sept. 2025

 

Côté demande, les stocks américains de brut ont augmenté pour la deuxième semaine consécutive, selon les données de l’EIA, tout en demeurant proches de leurs plus bas niveaux saisonniers. Les réserves du hub de Cushing ainsi que les stocks de produits raffinés ont reculé, traduisant une tension sur les capacités disponibles.

La Chine accélère l’expansion de ses réserves stratégiques de pétrole, dans le cadre d’un vaste plan de sécurisation énergétique. Les compagnies d’État Sinopec et CNOOC prévoient d’ajouter 169 millions de barils de capacité de stockage d’ici fin 2026, dont 37 millions déjà achevés. Cette montée en puissance, amorcée après l’invasion russe de l’Ukraine, vise à renforcer les capacités de réserve nationales face à la volatilité géopolitique

 

Emile DEBATS, Analyste macroéconomique et financier


[1]  Vortexa, Iran’s oil network matures under sanctions pressure, 7 octobre 2025

 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

L’Arabie saoudite souhaiterait lever 10 Md USD via un prêt syndiqué. Selon Bloomberg, le ministère saoudien des Finances serait en discussion avec plusieurs banques internationales pour contracter un prêt syndiqué de 10 Md USD. Cette opération constituerait une nouvelle étape dans la stratégie de diversification des sources de financement du Royaume, dans un contexte de déficit budgétaire qui se creuse plus rapidement que prévu, tiré par les faibles prix du pétrole. Depuis 2016, l’Arabie saoudite a réalisé au moins deux emprunts souverains similaires de plus de 10 Md USD, tout en privilégiant jusqu’ici les émissions obligataires. Le Royaume a déjà levé près de 20 Md USD sur les marchés cette année, proche du record établi en 2017. La démarche intervient alors que le baril de Brent s’échange autour de 67 USD, bien en-deçà du prix d’équilibre budgétaire estimé à 92 USD par le FMI. Selon Fitch Ratings, une part croissante du financement futur devrait provenir de sources dîtes « non-marché » afin de contenir la hausse du coût de la dette.

Aramco maintient inchangé le prix de son brut d’Arab Light à destination de l’Asie pour novembre. Saudi Aramco a décidé de maintenir inchangé le prix officiel de vente (OSP) de son brut Arab Light destiné au marché asiatique pour novembre, à +2,20 USD/baril au-dessus de la cotation d’Oman/Dubaï. Cette décision, contraire aux attentes du marché qui anticipait une hausse de 0,30 USD, reflète une approche prudente du géant pétrolier dans un contexte de volatilité accrue des cours mondiaux. Aramco a en revanche réduit de 0,30 USD/baril les prix de ses bruts Medium et Heavy, tout en laissant inchangés les tarifs du Super Light et de l’Extra Light. Cette baisse sur les qualités plus lourdes reflète un affaiblissement de la demande régionale pour les bruts à plus forte teneur en soufre.

Cette orientation intervient alors que l’OPEP+ vient d’annoncer une nouvelle augmentation de la production de 137 000 barils/jour en novembre, marquant un deuxième mois consécutif d’assouplissement des quotas. L’alliance poursuit ainsi sa stratégie de reconquête de parts de marché, au détriment d’une politique de soutien des prix. Les prix du Brent restent faibles, autour de 65 USD/baril, en baisse de plus de 12 % depuis le début de l’année, tandis que la prime du brut du Golfe sur le Brent s’est réduite. Dans ce contexte de surabondance anticipée de l’offre, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) prévoyant un excédent record de pétrole en 2026, les analystes restent pessimistes : UBS table sur un Brent à 62 USD d’ici fin 2025, tandis que Goldman Sachs anticipe une baisse proche des 50 USD en 2026.

Le PIF ralentit le rythme de ses introductions en bourse locales face aux moins bonnes performances du Tadawul. Selon Bloomberg, le PIF a ralenti la préparation de plusieurs projets d’introductions en bourse (IPO) en Arabie saoudite, en raison d’un affaiblissement du sentiment de marché et de valorisations jugées trop basses. Ce ralentissement pourrait affecter l’un des leviers de financement du Royaume. Parmi les opérations désormais susceptibles d’être repoussées à 2026, figurent les introductions en bourse de Saudi Global Ports Co., Saudi Tabreed District Cooling Co., Nupco (société nationale d’approvisionnement médical) et Saudi Information Technology Co. (SITE). Le PIF attend également une amélioration de la demande avant de procéder à de nouvelles cessions secondaires sur ses participations existantes. Cette prudence intervient alors que l’indice Tadawul affiche une baisse d’environ 4 % depuis le début de l’année, faisant du marché saoudien l’un des moins performants de la région. Malgré les réformes envisagées par l’Autorité des marchés pour assouplir les règles de détention étrangère, la dynamique boursière reste fragile : seules trois des dix plus grosses IPO de 2025 se négocient actuellement au-dessus de leur prix d’introduction.

 

Culture, Construction & Aérospatial

Qiddiya attribue un contrat de 1,4 Md USD pour son centre des arts du spectacle. Qiddiya Investment Company (QIC) a attribué à Nesma & Partners un contrat de 5,4 Md SAR (1,4 Md USD) pour la construction du centre des arts du spectacle de Qiddiya Entertainment City. Le complexe comptera plus de 3 000 places réparties sur trois théâtres et un amphithéâtre suspendu de 500 places offrant une vue sur le plateau inférieur. Conçu par Brewer Smith Brewer Gulf et Tom Wiscombe Architecture, le projet illustre la volonté de Riyad de développer une offre culturelle et touristique de rang mondial, aux côtés du stade MBS, du parc Six Flags et du futur Aquarabia.

Diriyah Company lance la Grande Mosquée du roi Salman (244 M USD). Diriyah Company a confirmé l’attribution d’un contrat de 915 M SAR (244 M USD) à un consortium Almajal Alarabi – Man Enterprise Al-Saudia pour construire la Grande Mosquée du roi Salman à Diriyah Square. Conçue par le cabinet X Architects de Dubaï, la mosquée pourra accueillir plus de 10 000 fidèles et devrait être achevée en 2028. Ce chantier s’inscrit dans le plan directeur de Diriyah, destiné à faire du site historique un centre culturel et touristique majeur du Royaume.

Riyadh Air effectuera son premier vol vers Londres le 26 octobre.  La nouvelle compagnie nationale Riyadh Air, détenue par le PIF, effectuera son vol inaugural le 26 octobre entre Riyad et Londres-Heathrow à bord d’un Boeing 787-9 "Jamila”. Cette étape marque le lancement officiel des opérations commerciales, avant l’ouverture prochaine de lignes vers Dubaï et d’autres destinations en 2026. La compagnie a également inauguré son lounge premium “Hafawa” à l’aéroport King Khalid (2 000 m², 370 places), lancé son programme de fidélité “Sfeer”, et signé plusieurs partenariats stratégiques avec Saudia, Uber et la marque de bien-être Kayanee. Les uniformes, créés par le designer saoudien Mohammed Ashi, et la restauration, assurée par Catrion (contrat de 2,3 Md SAR sur 5 ans), complètent cette montée en gamme.

  

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

L’activité du secteur privé non pétrolier des Émirats arabes unis s’est renforcée en septembre, l’indice PMI S&P Global atteignant 54,2 (contre 53,3 en août), son plus haut niveau en sept mois. Cette amélioration reflète une forte reprise de la demande et une hausse de l’emploi au rythme le plus rapide depuis mai. Le PIB réel a progressé de 3,9 % au T1 2025, dont +5,3 % pour le non-pétrolier (77 % du PIB). La Banque centrale et le FMI prévoient respectivement +4,9 % et +4,8 % de croissance en 2025, confirmant la résilience de l’économie émirienne.

Le Dubai International Financial Centre (DIFC) a publié son rapport The Future of Alternative Investments, soulignant la montée en puissance de Doubaï comme passerelle mondiale vers les marchés émergents à forte croissance. Alors que les investissements alternatifs dépassent désormais 20 000 milliards USD d’actifs sous gestion, Dubaï se distingue par un cadre réglementaire attractif, une infrastructure financière de pointe et un écosystème dynamique reliant capitaux mondiaux et opportunités régionales. Le DIFC, qui abrite plus de 440 sociétés de gestion d’actifs, confirme ainsi le rôle stratégique de Doubaï comme hub majeur pour les investisseurs en quête de diversification et d’innovation durable.

Le ministère des Finances a tenu à Abou Dabi une retraite stratégique destinée à définir son plan 2027–2029, dans une optique de renforcement durable des finances publiques. Sous la direction de Younis Haji Al Khoori, secrétaire d’État, l’événement a réuni hauts responsables, partenaires gouvernementaux et experts internationaux afin d’identifier les priorités du prochain cycle de planification fédéral. Les discussions ont porté sur les grandes tendances économiques mondiales et la modernisation de la gestion publique autour de trois axes : digitalisation, développement des compétences nationales et consolidation des partenariats internationaux. Cette démarche, inscrite dans la continuité des progrès réalisés en matière de stabilité budgétaire et d’efficacité administrative, vise à doter le ministère d’une stratégie plus agile, innovante et alignée sur la Vision Émirats 2071

 

Santé, Transports & Immobilier

Washington a autorisé l’exportation de plusieurs milliards de dollars de puces Nvidia vers les EAU, première livraison depuis l’arrivée de D. J. Trump à la Maison-Blanche. Cette décision s’inscrit dans le cadre de l’accord bilatéral sur l’IA prévoyant des investissements émiriens équivalents aux États-Unis, marquant une étape clé du rapprochement technologique entre les deux pays.

PureHealth a acquis 60 % du Hellenic Healthcare Group pour 929 M USD, valorisant le groupe à 1,5 Md USD. L’intégration de ses 11 hôpitaux, 23 centres de diagnostic et 6 700 professionnels permettra de soigner 1,4 million de patients par an. Cette opération s’inscrit dans la stratégie mondiale de PureHealth après l’achat de Circle Health (1,2 Md USD) au Royaume-Uni et un investissement de 500 M USD dans Ardent Health aux États-Unis.

Abou Dabi lance la construction de la ligne 4 de son tramway, reliant l’aéroport international de Zayed à Yas Island et Al Raha Beach, avec ouverture prévue en 2030. Le projet, mené par l’ADTC, sera réalisé en trois phases et s’étendra ensuite vers Khalifa City.

Les aéroports des Émirats arabes unis ont accueilli environ 102,9 millions de passagers entre janvier et août 2025, soit une hausse de 5,3 % par rapport à la même période en 2024 (97,9 millions). Sur la dernière décennie (2015 2024), le trafic passagers cumulé des aéroports des Émirats a dépassé un milliard, avec plus de 6,4 millions de mouvements d’avions.

La demande pour les espaces industriels et logistiques aux Émirats arabes unis reste forte, portée par le e-commerce, la production locale et les stratégies « D33 » et « Operation 300bn ». Après une hausse record de 225 % en 2024, le marché se stabilise en 2025 faute d’offre suffisante. Des acteurs comme Amazon, JD.com et Noon étendent leurs capacités, tandis que des investisseurs institutionnels tels que Blackstone, Lunate ou CapitaLand injectent des milliards dans des entrepôts de catégorie A. Près de 7,2 millions de ft² de nouvelles surfaces doivent être livrées d’ici 2029.

Le marché immobilier de Doubaï enregistre un record historique au T3 2025 : 59 228 transactions pour 170,7 Mds AED, portant les ventes sur neuf mois à 498,8 Mds AED (+32 % en valeur). Les appartements dominent les ventes (49 370) suivis des villas (7 078) et des terrains (1 214). Les projets neufs représentent la majorité des ventes (73 % du volume, 66 % de la valeur), soutenus par une population dépassant 4 millions et près de 10 000 nouveaux millionnaires attendus en 2025, stimulant la demande dans tous les segments.

Qatar

La Qatar Central Bank émet des bons du Trésor à hauteur de 400 millions de QAR (109,8 M USD). Les maturités des bons du Trésor et titres financiers islamiques sukuk varient entre 7 et 364 jours, et proposent des taux d’intérêt compris entre 3,99 % et 4,36 %. Le montant total des soumissions pour cette émission a atteint 1,2 Md de QAR (329 M USD), dépassant ainsi trois fois le volume proposé. Ce succès reflète l’attractivité croissante des titres de dette qatariens.

En visite à Doha, le ministre indien du Commerce et de l’Industrie, Piyush Goyal, indique que l’Inde et le Qatar travaillent à la conclusion d’un accord de libre-échange d’ici le troisième trimestre de 2026. Pour rappel, les échanges bilatéraux entre les deux pays ont atteint 14,15 Mds USD sur l’année 2024–2025.

Le ministère de l’Environnement et du Changement Climatique (MoECC) lance la Stratégie nationale de lutte contre la désertification 2025-2030. La stratégie vise à protéger les ressources naturelles, prévenir la dégradation des terres et atténuer les effets de la sécheresse. Elle prévoit un cadre national complet pour atteindre la neutralité en matière de dégradation des sols et renforcer la gestion durable des ressources, conformément à la Vision nationale du Qatar 2030.

Le ministre des Transports qatarien, Cheikh Mohammed bin Abdulla bin Mohammed Al-Thani, et la vice-ministre de la Marine marchande de Chypre, Marina Hadjimanolis, signent un protocole d’accord visant à développer la collaboration dans le domaine du transport maritime. L’accord vise à accroître la coopération relative à la sécurité en mer, la protection de l’environnement marin, la prévention de la pollution d’origine maritime, ainsi que le partage d’expertise et de technologies.

L’entreprise de BTP qatarienne UCC Holding, via sa filière Urbacon Airports, signe cinq accords de conception et de conseil dans le cadre du projet de réaménagement complet de l’aéroport international de Damas. Les accords ont été signés avec l’entreprise d’ingénierie saoudienne Hesco, la société qatarienne d’architecture H’Collective, la société de conseil libanaise Dar Al-Handasah, une JV constituée du qatarien Elegancia Catering (groupe PIH) et de Newrest Gulf, filiale locale de l’entreprise française de restauration collective, ainsi qu’avec DG Jones and Partners, le cabinet de conseil en construction britannique. Le projet prévoit la rénovation des terminaux existants, la construction d’un hôtel cinq étoiles de 200 chambres avec accès direct aux terminaux, ainsi que l’amélioration des infrastructures clés, dont la route reliant la frontière libano-syrienne à l’aéroport. L’ambition finale est de créer un hub aérien moderne et durable pouvant accueillir 31 millions de passagers par an.

QatarEnergy conclut un accord avec Shell pour acquérir 27 % du bloc en mer d’exploration North Cleopatra en Égypte. Le britannique Shell conserve 36 % des parts, tandis que l’américain Chevron et l’égyptien Tharwa Petroleum détiennent respectivement 27 % et 10 %.

Qatar Airways renforce sa connectivité avec les Etats-Unis, proposant 18 nouvelles liaisons grâce à des accords de coopération avec la compagnie aérienne irlandaise Aer Lingus et l’espagnole LEVEL. La compagnie aérienne qatarienne élargit notamment son portefeuille avec les transporteurs du groupe IAG, notamment British Airways, Iberia, LEVEL et Vueling.

La Qatar Development Bank (QDB) et le National Debt Management Center (NDMC) d’Arabie saoudite ont signé un protocole d’entente visant à soutenir les exportations qatariennes. L’accord facilitera la présence des entreprises qatariennes sur le marché saoudien, notamment sur des contrats d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction.

La Qatar National Bank (QNB) obtient l’approbation de la Banque centrale d’Égypte pour créer ezbank, une nouvelle banque 100 % numérique. Pour rappel, le groupe est très actif en Egypte, principalement à travers sa filiale QNB Alahli, une des plus grandes banques privées du pays.

L'Autorité des zones franches du Qatar (QFZ) a signé un protocole d'accord avec Marina Port Vell Barcelona, l'une des principales destinations de yachts au monde et un leader maritime de luxe. L’accord vise à développer conjointement l’écosystème Marsa Maritime en un pôle de premier plan pour les opérations sur les yachts de luxe.

Oman

Lancement officiel du conseil d’affaires conjoint France-Oman. Le MEDEF International et la Chambre de commerce et d’industrie d’Oman ont officiellement lancé le Conseil d’affaires conjoint France -Oman (« Oman-France Joint Business Council »), une plateforme bilatérale destinée à renforcer la coopération économique et à stimuler les échanges commerciaux et d’investissements entre les deux pays. Le Joint Business Council réunit des représentants du secteur privé, des fédérations professionnelles et des institutions économiques omanais et français, avec pour mission de créer un espace de dialogue et de partenariat autour de secteurs stratégiques pour les deux pays et en phase avec nos stratégies nationales respectives, tels que l’énergie, la transition verte, les infrastructures, le tourisme, les nouvelles technologies, l’agroalimentaire, la logistique et la santé. Le lancement officiel s’est tenu en présence de SE l’Ambassadeur de France au Sultanat d’Oman, M. Nabil Hajlaoui. Côté français, le co-président est M. Lionel Rabin, fondateur et directeur exécutif d’Haltiqa. Il est accompagné de M. Gérard Wolf, directeur exécutif du JBC, basé en France. M. Jamil Ali Sultan occupe le poste de co-président côté omanais. La création de ce Conseil bilatéral marque une étape significative dans le partenariat entre le Sultanat d’Oman et la France, offrant un cadre structuré et durable pour explorer de nouvelles opportunités économiques au service de la prospérité partagée.

Trois groupes soumettent une offre pour un projet de 2,4 GW de capacités thermiques. Deux centrales à cycle combiné gaz soumises à un unique appel d’offres par Nama Power & Water Procurement Company (PWP) — Misfah (1 600 MW) et Duqm (800 MW), soit 2 400 MW au total — ont reçu trois offres : (i) ACWA Power ; (ii) un consortium mené par Korea Western Power Co. Ltd. et comprenant Nebras Power QPSC (Qatar), Etihad Water & Electricity Company PJSC (EtihadWE, détenue par l’Emirates Investment Authority) et Bahwan Infrastructure Services (Oman) ; (iii) un consortium conduit par Shenzhen Energy Group avec Oman National Engineering & Investment Co. Selon PWP, les trois candidats disposent des capacités requises en financement, ingénierie, construction et exploitation d’unités thermiques à haute efficacité. Les deux IPP seront développés en Build-Own-Operate (BOO), conçus pour pouvoir fonctionner partiellement à l’hydrogène vert, et visent à sécuriser l’offre électrique, remplacer des capacités anciennes et compenser l’intermittence solaire/éolienne ; calendrier ciblé : early power le 1er avril 2028 et commercial operation le 1er avril 2029. En parallèle, PWP prévoit un important portefeuille solaire/éolien visant ~40 % de la capacité installée d’ici 2030, avec des flux d’investissement estimés à ~5 milliards de dollars.

Hafit Rail lance les travaux de percement des tunnels du réseau ferroviaire Oman–Émirats. Hafit Rail, maître d’ouvrage et opérateur du projet ferroviaire conjoint Oman–Émirats arabes unis, a annoncé le début des travaux de percement des tunnels dans les monts Hajar, au gouvernorat d’Al Buraimi. Les études de conception sont achevées et les voies d’accès aux entrées de tunnels construites, permettant le lancement des opérations d’excavation et de dynamitage. Le chantier prévoit ensuite la pose des rails et systèmes ferroviaires une fois les ouvrages civils achevés. Parallèlement, l’entreprise a réceptionné via le port de Sohar une première cargaison de rails et poursuit la construction d’infrastructures connexes, incluant 881 ouvrages hydrauliques et 57 ponts de grande portée.

MSX approuve la cotation du premier sukuk d’Energy Development Oman pour 50 M OMR (112 M EUR). La Bourse de Mascate (MSX) a validé l’admission à la cote du premier sukuk d’Energy Development Oman (EDO), d’une valeur de 50 M OMR, sur son marché obligataire et sukuk à compter du 8 octobre 2025. Structuré sous certificats Al Ijarah et Al Wakalah, le programme comprend 50 000 unités d’une valeur nominale de 1 000 OMR, assorties d’un rendement annuel de 4,40 %, et restera coté jusqu’à son échéance le 7 octobre 2028.

Oman et l’Arabie saoudite instaurent la reconnaissance mutuelle des certificats d’origine. Mascate et Riyad ont franchi une étape vers l’intégration économique régionale en reconnaissant mutuellement leurs certificats d’origine, supprimant ainsi un frein à la circulation des marchandises. Les exportations industrielles omanaises ont progressé de 39 % à 733 M OMR en juillet 2025, tandis que les exportations saoudiennes vers Oman ont atteint 762 M OMR (+10 %), portant le commerce bilatéral à 1,575 Md OMR (+20 % sur un an). Au-delà de la facilitation douanière, l’accord instaure un cadre pour des chaînes de valeur communes, l’égal accès aux appels d’offres publics et un système accéléré de conformité, réduisant coûts et délais pour les exportateurs. Salué par les industriels comme un « tournant stratégique », ce dispositif ouvre la voie à des projets conjoints dans les technologies, l’aluminium bas carbone ou l’agroalimentaire.

Le fonds souverain omanais et l’Azerbaijan Investment Holding créent un fonds conjoint de 77 M OMR pour stimuler la diversification et l’investissement durable. L’Oman Investment Authority (OIA) a signé un partenariat stratégique avec l’Azerbaijan Investment Holding (AIH) portant sur la création d’un fonds d’investissement conjoint doté de 77 millions OMR, financé à parts égales par les deux pays. L’accord, conclu lors de la visite à Mascate d’une délégation azerbaïdjanaise de haut niveau, vise à investir dans l’agroalimentaire, l’industrie, les énergies renouvelables, la logistique, la santé et le commerce de détail. Ce dixième fonds bilatéral d’OIA, après des collaborations avec la Turquie, le Qatar ou encore la Chine, s’inscrit dans les objectifs partenariaux du fonds souverain.

 

Koweït

15 Mds d’euros vont survolter le Koweït. Le ministère de l'Électricité, de l'Eau et des Énergies renouvelables a récemment obtenu l'accord de l'Agence centrale des marchés publics (CAPT) pour attribuer deux marchés publics pour l'extension et le soudage de câbles souterrains à moyenne tension dans quatre gouvernorats pour un coût total de 5,3 Mds KD (15 Mds €). L'un des appels d'offres concerne l'extension des câbles dans les gouvernorats de Jahra et Farwaniya pour un coût total de 2,6 Mds KD, tandis que l'autre concerne l'extension des câbles dans les gouvernorats d'Ahmadi et Mubarak Al-Kabeer pour un montant total de 2,7 Mds KD. Les documents d’appel d’offre devraient être publiés après l’approbation du cahier des charges par le « State Audit Bureau ».

Le Koweït accèlère son électrification. Les appels d'offres pour la première phase du projet mixte eau/énergie Al Khairan, sur la côte sud de l’émirat, ont été lancés. Développé sous forme de PPP (BOOT : « Build, Own, Operate, Transfer »), le projet vise à produire à terme 1,8 GW d’électricité et 125 M de gallons impériaux d’eau par jour (environ 475.000 m3). Trois consortiums et deux entreprises ont été invités à soumettre des propositions : le premier, mené par Abu Dhabi National Energy Company (TAQA), le deuxième par ACWA Power (Arabie saoudite) et le troisième par China Power International Holding. Les autres entreprises qualifiées sont Nebras Power (Qatar) et Sumitomo Corporation (Japon). Le soumissionnaire gagnant formera une société de projet pour signer un accord de 25 ans pour vendre de l'électricité et de l'eau au gouvernement. Au terme du PPP Une participation de 50% sera ouverte aux citoyens koweïtiens, le reste étant conservé par le gouvernement. Pour mémoire, en août dernier, le Koweït avait signé un PPP de 3,27 Mds USD avec ACWA Power et Gulf Investment pour les phases 2 et 3 d'Al-Zour North.

Un petit émirat, mais un géant bancaire arabe. Avec le Bahrain et le Qatar, le Koweït place le plus grand nombre de banques dans le top 100 des banques arabes. Les 8 koweïtiennes totalisent des actifs combinés atteignant environ 367,7 Mds USD, selon l'étude analytique annuelle de l'Union des banques arabes (UAB) pour 2024, publiée jeudi. On retrouve dans ce classement la NBK (1ère au niveau local, 8ème dans le monde arabe et 179ème au niveau mondial.), la KFH (2ème au niveau local, 10ème au niveau régional et 198ème au niveau mondial), la Burgan Bank (3ème au Koweït, 40ème dans la région arabe et 571ème au niveau mondial) ou la Gulf Bank (4e position au niveau local, 41e dans le monde arabe et 587e au niveau mondial). Les 100 premières banques arabes totalisent 4.500 Mds USD d’actifs sous gestion (24 d’entre elles sont des banques islamiques, cumulant 991 M USD d’actifs).

La finance américaine poursuit son expansion dans le Golfe et se tourne vers le Koweït. Après Blackrock en septembre, Goldman Sachs, Carlyle Group, Franklin Templeton et State Street prévoient tous d’ouvrir des bureaux au Koweït dans les prochains mois. Ce mouvement renforce le rôle du pays comme hub régional et dynamise les flux d’investissements.