L’indice PMI est en expansion en septembre ; Renouvellement pour deux ans de l’accord « Naira contre pétrole brut » entre la NNPC et la raffinerie Dangote ; Lancement du projet de résilience climatique NEWMAP-EIB co-financé par la BEI ; Lancement de la cinquième revue du programme du FMI ; La ligne ferroviaire Tema–Mpakadan devient opérationnelle ; Lancement de l’Accra Reset pour le développement mondial ; Le Ghana et le Niger renforcent leur coopération commerciale.

LE CHIFFRE À RETENIR

9,4%

C’est le taux d’inflation en g.a. au Ghana en septembre, en baisse pour le 9ème mois consécutif, le premier taux à un chiffre depuis 2021

 

Nigeria

 

L'indice des directeurs d’achat (PMI) est en expansion en septembre

La banque Stanbic IBTC a publié les résultats de septembre de son enquête mensuelle auprès des directeurs d’achats. L’indice PMI (Purchasing Manager’s Index) indique une expansion de l’activité économique en septembre pour le dixième mois consécutif, avec 53,4, après 54,3 en août et 54,0 en juillet. Un score supérieur à 50 indique une expansion économique par rapport à la période précédente.

L’étude confirme l’amélioration de la conjoncture économique et la croissance du secteur privé depuis le début de l’année 2025 mais également l’atténuation des pressions inflationnistes observées depuis le début du troisième trimestre. Les coûts de fourniture ont en effet enregistré leur plus faible augmentation en 5 ans et demi. Les résultats indiquent l’expansion de l’activité en septembre en matière de nouvelles commandes, de production mais également d’emploi, qui a connu sa plus forte expansion depuis octobre 2023.

La banque a réévalué sa projection de croissance de 3,5% à 4,0% du PIB pour l’année 2025.

 

Renouvellement pour deux ans de l’accord « Naira contre pétrole brut » entre la NNPC et la raffinerie Dangote

La Nigerian National Petroleum Company (NNPC), la compagnie pétrolière nationale, a signé un nouvel accord « Naira contre pétrole brut » avec la raffinerie Dangote, qui prolonge les approvisionnements pendant deux ans.

En octobre 2024, la NNPC avait accepté de vendre 445 000 barils de pétrole brut par jour à la raffinerie Dangote en nairas afin d'alléger la pression sur la monnaie et les réserves de change, mais également de stabiliser les prix à la pompe sur le marché intérieur. En contrepartie, la raffinerie devait également vendre son carburant produit en monnaie nationale.

Après une interruption en mars à cause des difficultés d’approvisionnement en brut local de la NNPC, l’accord avait été renouvelé en avril. En un an, 82 M de barils auraient été livrés à la raffinerie, dont 60% vendus en naira.

Selon le gouvernement, ce type d’accord pourrait être étendu à d'autres raffineries nationales.

 

Lancement du projet de résilience climatique NEWMAP-EIB co-financé par la Banque européenne d’investissement

Le gouvernement fédéral du Nigeria a annoncé le lancement du plan NEWMAP-EIB (Nigeria Climate Adaptation – Erosion and Watershed), financé par la Banque européenne d’investissement (BEI) à hauteur de 175 M EUR. Le montant total du projet est estimé à 578 M EUR et sera déployé sur 5 ans. Il vise à renforcer la résilience climatique de 23 États du pays face à l’érosion des sols et aux risques d’inondations.

L’initiative consiste en des investissements en infrastructures de gestion des bassins versants et un appui institutionnel aux autorités locales dans la gestion des risques climatiques. Le plan NEWMAP a été initialement lancé en 2013, soutenu par la Banque mondiale. La BEI s’est positionnée à partir de 2020 pour l’extension du projet, de 7 à 23 États.

Le Nigeria est particulièrement exposé aux risques climatiques, en particulier le secteur agricole.

 

Ghana

 

Lancement de la cinquième revue du programme du FMI (Facilité élargie de crédit de 3 Md USD)

Le ministre des Finances, Dr Cassiel Ato Forson, a accueilli le 29 septembre la mission du Fonds monétaire international (FMI), marquant le démarrage de la cinquième revue du programme de Facilité élargie de crédit (FEC).

Cette étape vise à évaluer la performance économique du Ghana à fin juin 2025 dans le cadre de l’accord conclu en mai 2023 avec le FMI et dont l’échéance est fixée à mai 2026. Une évaluation concluante ouvrirait la voie à un nouveau décaissement de 360 M USD en octobre 2025, portant le total des décaissements à 2,6 Md USD dans le cadre d’un programme d’un montant global de 3,0 Md USD.

Les discussions porteront notamment sur la soutenabilité budgétaire, la mobilisation des recettes intérieures, la gestion de la dette publique, la solidité du secteur bancaire ainsi que sur l’avancement des audits d’arriérés. La sixième et dernière revue est prévue pour avril 2026.

 

La ligne ferroviaire Tema–Mpakadan devient opérationnelle

La Ghana Railways Development Authority (GRDA) a lancé le 1er octobre 2025 l’exploitation commerciale de la ligne ferroviaire Tema–Mpakadan. Premier chemin de fer à écartement standard du Ghana, la ligne s’étend sur 98 km et a été financée par la Banque d’import-export indienne.

Le contrat de construction a été attribué à Afcons Infrastructure Ltd (Inde), filiale du groupe Shapoorji Pallonji et le Ghana a commandé deux rames Diesel Multiple Units (DMU) à PESA (Pojazdy Szynowe Pesa, Pologne) pour cette ligne. Conçue pour désenclaver le port de Tema et désengorger les axes routiers, cette ligne ambitionne de renforcer l’intégration multimodale (fluvial via la Volta), d’améliorer le transport de passagers et de fret, de réduire les coûts logistiques et de favoriser les échanges régionaux. Inaugurée une première fois en novembre 2024, elle avait été temporairement suspendue pour correction de défauts techniques.

La ligne Tema–Mpakadan s’inscrit dans le plan ferroviaire national prévoyant la construction de 4 000 km de lignes pour un investissement estimé à 30 Md USD. Ce plan vise à mailler l’ensemble du territoire et à établir des connexions régionales, notamment avec le Burkina Faso, grand utilisateur du port de Tema. Selon les autorités, environ 25% des projets prévus sont en cours ou achevés, le reste encore en phase d’études ou de financement.

 

Lancement de l’Accra Reset : un cadre africain pour refonder l’architecture du développement mondial

En marge de la 80ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, le président John Mahama a lancé l’Accra Reset, une initiative visant à refonder l’architecture mondiale de la gouvernance et du financement du développement, dans la perspective de l’après-ODD.

Porté avec l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, ce cadre repose sur trois piliers - souveraineté, efficacité et valeur partagée - et propose un modèle plus fonctionnel et résilient face aux crises. Le secteur de la santé servira de champ initial d’application du modèle, dans la continuité du Sommet africain sur la souveraineté sanitaire tenu à Accra en août 2025.

L’initiative prévoit la création d’un Conseil présidentiel mondial pour le pilotage politique, d’un collège d’experts pour l’élaboration des mécanismes financiers, et d’un Club d’Accra chargé de tester des innovations de financement et des espaces de dialogue et de négociation dédiés à chaque secteur prioritaire (santé, climat, sécurité alimentaire, emploi).

L’Accra Reset ambitionne de rompre avec le “development-as-usual” et de replacer l’Afrique au cœur de la refondation du système international de coopération.

 

Le Ghana et le Niger renforcent leur coopération pour faciliter le commerce de transit

L’Autorité des chargeurs du Ghana (GSA) et le Conseil nigérien des chargeurs ont signé un protocole d’accord (MoU) destiné à promouvoir un commerce de transit plus fluide, transparent et compétitif entre les deux pays. Cet accord s’inscrit dans une démarche commune de renforcement de l’intégration logistique régionale et de compétitivité du corridor Ghana–Niger, axe stratégique reliant le port de Tema aux pays enclavés du Sahel.

Selon le directeur général par intérim de la GSA, Pr Ransford Gyampo, ce partenariat consolide une coopération de longue date fondée sur une vision partagée. Le protocole vise à résoudre plusieurs obstacles persistants au commerce de transit, notamment le manque de transparence dans la gestion des cargaisons en transit, les problèmes de surcharge à l’essieu et les défis de sécurité sur les corridors.

Pour le Ghana, cet accord s’inscrit dans une stratégie plus large visant à positionner ses infrastructures portuaires et logistiques comme portes d’entrée régionales privilégiées pour le Sahel, tout en soutenant les objectifs d’intégration économique de la CEDEAO.