Lancement officiel du projet Ras El Hekma
Le lancement officiel des travaux du projet de Ras El Hekma et la conclusion de premiers contrats à l’occasion de la visite officielle, les 3 et 4 octobre 2024, du Sheikh Mohammed bin Zayed, sont intervenus sept mois seulement après l’annonce de l’accord bilatéral sur ce projet sans précédent en Égypte.
I. Un investissement historique des Émirats Arabes Unis à Ras El Hekma
Le développement de la péninsule de Ras El Hekma a fait l’objet d'un accord d’investissement historique, signé le 23 février 2024, avec le Fonds souverain émirien d'Abu Dhabi, ADQ, pour un projet de développement d’une ville nouvelle. Ras El-Hekma, située dans le gouvernorat de Matrouh sur la côte Méditerranéenne, à 350 km au nord du Caire, couvrira une zone de 170 km² et prévoit la construction d’un complexe touristique, d'une zone franche, d'infrastructures portuaires et aéroportuaires, ainsi que plusieurs quartiers commerciaux et résidentiels destinés à accueillir à terme 2 millions d’habitants. L’accord conclu porte sur un premier investissement de 35 Mds USD, dont 11 Md USD en conversion de dépôts émiriens à la Banque Centrale. Le premier versement (15 Mds USD) a été réalisé cinq jours après la signature de l’accord, et le second (20 Mds USD) en mai 2024. Constituant le plus important investissement étranger dans l’histoire du pays [représentant l’équivalent de 9% du PIB], le développement de Ras El Hekma devrait, d’après les autorités, catalyser un volume d'investissements total de 150 Mds USD d'ici 20-30 ans.
II. Le lancement officiel du projet à l’occasion de la visite du Président émirien a donné lieu à la conclusion de plusieurs accords relatifs à son développement.
Le point culminant de la visite en Égypte du Sheikh Mohammed Bin Zayed, dont le précédent voyage au Caire datait de fin juillet, a été le lancement officiel de la construction du projet de Ras El Hekma par les deux présidents, suivi d’une première présentation du plan de développement de la ville. Cette étape clé a été accompagnée par la signature de plusieurs accords, dont un partenariat entre le fonds souverain émirien ADQ et le développeur saoudien Modon Holding qui s’est vu attribuer la maîtrise d’œuvre d’ensemble de ce mégaprojet. Modon Holding sera ainsi chargé de mener à bien la première phase du projet qui s’étend sur une zone de 42 m2 et dont les travaux devraient commencer dès le mois prochain et durer près de 3 ans. A l’occasion de cette visite, Modon Holding a en outre scellé plusieurs partenariats stratégiques avec des acteurs locaux, mais également régionaux et internationaux, consolidant les premières bases nécessaires au développement du projet.
III. Les grands groupes égyptiens sont appelés à occuper une position centrale dans la réalisation des travaux d’infrastructure de la ville.
Alors qu’un accord-cadre a été signé avec Orascom Construction pour ces travaux, Modon a également signé un protocole d’accord avec Elsewedy Electric pour la fourniture de matériaux de construction et le développement, l'exploitation et la maintenance de parcs industriels. Un protocole d'accord avec Taqa Misr a également été signé pour le développement des infrastructures de services publics - usines de dessalement, réseaux électriques, etc. Etisalat, premier opérateur de services de télécommunications en Égypte, portera le projet de « smart city », assurant également la gestion du réseau et des systèmes de collecte de données à l’échelle de la ville. Les entreprises émiriennes devraient naturellement y être étroitement associées. Ainsi, Abu Dhabi Airports devrait prendre la charge de la construction d’un aéroport tandis que l’émirien Burjeel Holding sera positionné sur les infrastructures de santé.