Flash Conjoncture Pays avancés - Où en est la mise en œuvre du PNRR en Italie et en Espagne ?
Le PNRR italien est le plus important de l’UE (en valeur absolue), avec un montant total de 238 Md€. Il comprend 194,4 Md€ issus du programme NextGenerationEU (dont 71,8 Md€ de subventions et 122,6 Md€ de prêts), auxquels s’ajoutent 30,6 Md€ issus de fonds propres et 13 Md€ du programme React-EU. Fin 2024, l’Italie avait reçu 121,6 Md€ sur les 194,4 Md€ au sein du programme NextGenerationEU, et n’en avait effectivement dépensé que 63,8 Md€, soit 52 % des fonds perçus (cf. Graphique 1). Par ailleurs, l’Italie a déposé fin 2024 sa 7e demande de paiement auprès de l’UE, d’un montant de 18,3 Md€.
Le PNRR espagnol est le deuxième plus important de l’UE, avec un montant total de 163 Md€. Il est financé quasi intégralement par le programme NextGenerationEU, avec 80 Md€ de subventions et 83 Md€ de prêts. Fin 2024, l’Espagne avait reçu 48,3 Md€ sur les 163 Md€ alloués par l’UE, et en avait effectivement dépensé 41,2 Md€, soit 85 % des fonds reçus (cf. Graphique 2). Par ailleurs, l’Espagne a déposé fin 2024 sa 5e demande de paiement auprès de l’UE, d’un montant de 25,1 Md€ (dont 9,1 Md€ de subventions et 16,0 Md€ de prêts, alors que jusqu’à présent, les fonds reçus n’ont été que des subventions).
Ainsi, entre 2021 et 2024, le stock accumulé, c’est-à-dire l’écart cumulé entre les fonds reçus de la part de l’UE et les dépenses effectivement réalisées, atteint 58 Md€ en Italie et 7 Md€ en Espagne.
Le taux d’absorption des fonds budgétés au titre du PNRR, défini comme le rapport entre les dépenses effectivement réalisées et les dépenses budgétées, s’élève à 59 % en Italie en cumulé sur la période 2021-2024, et 34 % en Espagne. Ce taux d’absorption a diminué au cours des deux dernières années : en 2024, il s’établit à 39 % en Italie (contre 93 % en 2021) et 27 % en Espagne (contre 45 % en 2021). Par ailleurs, selon les données d’exécution à fin mai 2025, l’Espagne avait budgété 17,8 Md€ de fonds au titre du PNRR pour l’année 2025, sur lesquels elle a dépensé un peu moins de 1 Md€, soit un taux d’absorption de 5 % pour l’année 2025 pour le moment (contre 3 % à fin mai 2024).
Les dépenses budgétées non utilisées une année donnée ne sont pas perdues et peuvent être reportées sur l’exercice suivant. En Italie la reconduction des dépenses budgétées non dépensées déroge systématiquement au plafond de 3 % grâce à une clause insérée chaque année dans la loi de finances, suivie d’un décret du MEF. Cette pratique repose sur l’article 34 de la loi organique n° 196/2009, lequel fixe un plafond général pouvant être levé par la loi de finances. En Espagne ce report est rendu possible par une clause datant de 2021 et est décidé en Conseil des ministres.
Les États membres ont jusqu’au 31 août 2026 pour atteindre les cibles et jalons de leur plan, jusqu’au 30 septembre 2026 pour transmettre à la Commission européenne leurs demandes de paiement correspondantes, et jusqu’au 31 décembre 2026 pour recevoir les fonds. Tous les fonds que les pays auront reçus d’ici au 31 décembre 2026 grâce à l’atteinte des cibles et jalons de leur PNRR pourront être dépensés après cette date au bénéfice de l’économie réelle.