Brèves économiques de juillet 2025
Projet d'accord commercial UE-US +++ Autriche : croissance à moyen terme de 0,9 % par an +++ Dette publique : 412 Mrd EUR +++ 2024 : Excédent commercial de plus de 2 Mrd EUR +++ Reprise de production chez KTM +++ Slovénie : taxe de 25 % sur les crytoactifs +++ Lek construit un site de production de 400 M EUR +++ 5 millions de véhicules à Novo Mesto +++ Croatie : hausse des dépenses de défense +++ FRR : 7ème tranche de 1,07 Mrd EUR +++ Joadrolinija investira 114 M EUR +++ Entrée en bourse de Zito
Projet d’accord commercial
Union européenne - Etats-Unis
Les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) sont parvenus à un accord de principe le 27 juillet, qui sera suivi d’une phase de négociation formelle. Selon les informations actuellement disponibles[1], l’accord prévoit la suppression des différents droits additionnels institués par les Etats-Unis depuis le début de l’année pour les remplacer par un taux de droit de douane unique de 15 % sur toutes les importations aux États-Unis de marchandises originaires de l'UE[2].
Plusieurs secteurs bénéficieront d’exemptions de droits de douane de part et d'autre de l'Atlantique (aéronautique, certains produits chimiques et pharmaceutiques, ou encore certaines matières premières jugées critiques). En revanche, les droits additionnels américains de 50 % imposés sur l'acier et l'aluminium restent en place, des discussions étant en cours pour introduire un système de contingents à l'importation aux États-Unis. Ce compromis amorce un processus de négociation qui va se poursuivre et qui pourra aboutir à de nouvelles exemptions pour l’UE.
L’accord prévoit par ailleurs un engagement européen d’achat d’énergie à hauteur de 750 Mrd USD (638 Mrd EUR) sur trois ans et des investissements européens de 600 Mrd USD (515 Mrd EUR) aux Etats-Unis. Ces annonces correspondent à l’agrégation des intentions connues des opérateurs économiques.
Si les niveaux d’exposition de l’Autriche, de la Croatie et de la Slovénie aux tarifs américains diffèrent largement, tous trois subissent – directement ou indirectement – les conséquences de la politique tarifaire américaine.
Les Etats-Unis étant de loin le premier marché à l’export hors UE de l’Autriche, l’accord y est accueilli avec soulagement et prudence.
Avec 16,23 Mrd EUR d’exportations en 2024, en hausse de 10 % par rapport à 2023, les Etats-Unis représentent le deuxième client de l’Autriche (8,5 % du total de ses exportations) derrière l’Allemagne (29,7 %). Le commerce avec les Etats-Unis a généré l’excédent commercial le plus important de l’Autriche en 2024 (8,51 Mrd EUR). La dépendance structurelle de l’Autriche au marché américain est à la fois directe et indirecte via l’intégration aux chaînes de valeur de l’industrie allemande.
Les simulations réalisées par l’institut économique IHS au mois de juillet concluaient au fait que les droits de douane additionnels imposés depuis le début de l’année par les États-Unis pourraient réduire la performance économique de l'Autriche de 0,2 pp en 2025 et de 0,1 pp en 2026, en particulier dans l'industrie automobile et le secteur métallurgique.
Le ministre de l’économie, Wolfgang Hattmannsdorfer, s’est réjoui de ce que l’accord met fin à l’escalade tarifaire et donne de la prévisibilité aux entreprises autrichiennes, tout en appelant l’UE à renforcer sa souveraineté économique et à diversifier ses relations commerciales.
Pour la Croatie, l’impact direct des droits de douane additionnels américains est a priori modéré, mais l’accord provisoire pourrait constituer une opportunité pour le terminal GNL de Krk.
En 2024, la Croatie a importé pour 781 M EUR de biens en provenance des Etats-Unis et a exporté pour 804,5 M EUR, principalement des produits pharmaceutiques, des équipements électriques et des armes et munitions. L’impact direct des tarifs imposés par l’administration Trump ne concerne ainsi qu’une poignée d’entreprises croates exportatrices sur le marché américain. Le pays est toutefois très dépendant des marchés allemand, italien, autrichien et hongrois ; l’impact sur les pays voisins a donc des conséquences sur le commerce intra-UE de la Croatie, qui consacre notamment une part non négligeable de ses exportations de produits intermédiaires à l'industrie automobile allemande et italienne.
Les annonces de la Commission européenne dans le cadre de l’accord du 27 juillet sur l’augmentation des approvisionnements européens, notamment en gaz naturel liquéfié (GNL) américain, renforcent le positionnement de la Croatie. En effet, le terminal GNL de Krk dont la capacité passera fin 2025 de 2,9 à 6,1 milliards de m3 par an dépend déjà depuis le début de la guerre en Ukraine à plus de 70 % des importations de GNL américain, pourcentage qui pourrait ainsi encore augmenter avec l’ambition de desservir les marchés d’Europe centrale via le réseau de gazoduc de l’entreprise publique Plinacro. L’accord a été notamment salué par le Premier ministre croate, Andrej Plenković, qui s’est félicité du fait qu’une escalade tarifaire ait été évitée et qu’une plus grande prévisibilité du commerce UE-Etats-Unis puisse être envisagée pour les entreprises européennes.
La vulnérabilité directe des échanges de la Slovénie avec les Etats-Unis est mineure, mais son industrie automobile est très exposée aux fluctuations de la demande allemande.
Les États-Unis ne représentent que 1,5 % des exportations slovènes (921,9 M EUR en 2024), et 1,7 % des importations (1,19 Mrd EUR). L’Allemagne, en revanche, est le 2ème client (7,33 Mrd EUR) de la Slovénie. Le secteur automobile, qui représente le 2ème poste à l’exportation de la Slovénie (24 % en 2024), reste dépendant de la demande allemande, elle-même exposée aux fluctuations transatlantiques. La Slovénie aura par ailleurs un intérêt dans la poursuite des négociations UE-Etats-Unis en vue de l’obtention de quotas d’exportation sur l’acier et l’aluminium, ce segment représentant près de 9 % des exportations slovènes vers les Etats-Unis.
Dans l’attente des détails de l’accord, le ministère slovène de l’économie a pour l’heure rappelé que la stabilité commerciale est essentielle pour les secteurs stratégiques du pays, en particulier l’automobile et l’industrie pharmaceutique.
[1] voir notamment le site de la Commission européenne ou des douanes françaises.
[2] Les Etats-Unis ont en effet annoncé depuis le mois de février 2025 des droits additionnels sur les importations en provenance de l’UE (qui s’élevaient fin juillet à 10 % sur tous les produits européens, 25 % sur les véhicules et pièces automobiles, 50 % sur l’acier et l’aluminium) et menaçaient d’introduire des droits transversaux de 30% à partir du 1er août.
AUTRICHE
Le chiffre du mois à retenir
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Compte tenu de la dégradation des finances publiques (déficit à 4,7 % en 2024) et de l’absence d’une conjoncture favorable à court terme, l’Autriche a été placée, comme s’y attendait le gouvernement, sous procédure de déficit excessif par la Commission européenne et le Conseil. Face à ce contexte économique dégradé, le gouvernement a fait voter fin juin un budget de consolidation budgétaire pour 2025 et 2026. Le double budget fait état d’efforts de consolidation de 1,3 % du PIB en 2025 (6,3 Mrd EUR) et de 1,8 % du PIB en 2026 (8,7 Mrd EUR), dans l’objectif de ramener le déficit public sous la barre des 3 % à l’horizon 2029. Toutefois, les économistes estiment ces efforts insuffisants. L’équivalent du Haut conseil des finances publiques autrichien chiffre l’effort supplémentaire nécessaire à hauteur de 2,2 Mrd EUR pour atteindre l’objectif de 2,8 % de déficit en 2029.
etc.
SLOVENIE
Le chiffre du mois à retenir
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A l’issue du premier semestre de l’année 2025, le budget de l’Etat slovène affiche un déficit de 800 M EUR, reflet d’une dynamique où la croissance des dépenses a significativement dépassé celle des recettes. Ce solde, en nette détérioration par rapport aux 50 M EUR enregistrés à la même période l’an passé, s’inscrit toutefois dans la trajectoire anticipée par les documents budgétaires en vigueur. Le Conseil budgétaire, dans son analyse rendue publique en début de mois, souligne que cette évolution, bien que substantielle, reste cohérente avec le cadre macroéconomique et budgétaire actuel.
etc.
CROATIE
Le chiffre du mois à retenir
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…le déplacement en Mongolie, au Japon, et en Chine du ministre croate des Affaires étrangères européennes M. Gordan Grlić-Radman
Au cours de sa visite en Mongolie, M. Grlić-Radman a souligné la volonté de partager l’expertise croate et de renforcer les liens bilatéraux. Des accords sectoriels ont été signés pour stimuler la coopération économique, notamment dans le domaine du transport routier et de la gestion forestière. Les chambres de commerce croate et mongole se sont également engagées à favoriser les échanges commerciaux et les investissements croisés. Le ministre s’est également rendu à Osaka, au Japon pour participer à l’Expo 2025. Le pavillon croate a mis l’accent sur le développement durable, l’innovation et la transition écologique. Sur le plan bilatéral, la Croatie souhaite attirer davantage d’investissements japonais et devrait renforcer son dialogue bilatéral. En Chine, M. Grlić-Radman a mis en avant l’intérêt croate à favoriser les investissements chinois notamment dans le secteur des énergies renouvelables et des infrastructures. La stratégie croate vise également à augmenter le volume du commerce, en particulier pour les produits agricoles et technologiques et à développer le tourisme pour les ressortissants chinois en établissant notamment une liaison aérienne directe.
etc.
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