L’inflation baisse à 22,2% en juin ; L’indice PMI au Nigeria est en expansion en juin ; Le Nigeria remplit l'objectif fixé par l'OPEP ; Dangote affiche ses ambitions futures ; Le Nigeria veut arrêter ses importations de poisson ; Le Nigeria reprend le transbordement maritime ; Hausse de 13% de la production de la mine Segilola ; Hausse des prix à la production de 5,9% en juin ;Le GIPC lance un projet pour faciliter les investissements ; Le Ghana lance un plan entre entreprises et droits humains

 

Nigeria :

L'inflation poursuit son recul en atteignant 22,2% en juin en glissement annuel ; L’indice des directeurs d’achat (PMI) au Nigeria est en expansion en juin pour le septième mois consécutif ; Le Nigeria atteint le quota de production pétrolière fixé par l’OPEP pour la première fois depuis janvier ; Le Groupe Dangote affiche ses ambitions de développement industriel ; Le Nigeria souhaite réduire ses importations halieutiques pour stimuler la production locale ; Le Nigeria relance le transbordement maritime pour se positionner comme hub logistique en Afrique de l’Ouest ; La mine de Segilola enregistre une hausse de 13% de sa production au premier semestre 2025.

Ghana :

L’inflation des prix à la production chute à 5,9% en juin 2025, son taux le plus bas en glissement annuel depuis novembre 2023 ; Le Centre de promotion des investissements du Ghana (GIPC), guichet unique des entreprises souhaitant investir au Ghana, lance un projet de cartographie des opportunités d’investissement (IOMP) ; Le gouvernement ghanéen lance son Plan d’action national sur les entreprises et les droits humains 2025-2029 (NAP-BHR), faisant du Ghana le cinquième pays d’Afrique à adopter un tel cadre.

 

Nigeria

 

L’inflation poursuit son recul en atteignant 22,2% en juin en glissement annuel

Le Bureau national des statistiques nigérian (NBS) a publié les résultats d’inflation du pays pour le mois de juin 2025. Le Nigeria enregistre 22,2% d’inflation en juin en glissement annuel, un niveau toujours élevé mais en diminution pour le troisième mois consécutif. Il s’agit du plus faible niveau d’inflation en glissement annuel enregistré depuis la mise à jour de la méthodologie de calcul de l’inflation du NBS en janvier.

Les prix de l’énergie, en particulier ceux du carburant ont connu une importante déflation en juin (-11,0% en variation mensuelle, après -0,4% en mai et deux augmentations mensuelles successives importantes de 9,2% et 13,5% en mars et avril). Ils représentaient notamment les principaux relais de l’inflation en mars et avril.

La relative stabilité du naira, autour de 1550 NGN pour 1 USD, est également un facteur d’apaisement de l’inflation.

L’inflation alimentaire s’est établie à 22,0% en glissement annuel après 21,1% en mai et 21,3% en avril. Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement accentuées par la saison des pluies, les défis logistiques et l'insécurité dans les principales régions productrices de denrées alimentaires restent en revanche des défis structurels.

Le prochain Comité de politique monétaire de la Banque centrale du Nigeria (CBN) doit se réunir les 21 et 22 juillet prochains. Il est attendu que la CBN maintienne son cap avec un taux directeur fixé à 27,5%. La banque Stanbic IBTC mise sur une baisse du taux directeur de l’ordre de 150 à 200 points de base d’ici à la fin de l’année.

Le FMI prévoit une inflation de 24,0% en moyenne en 2025 après 31,4% en 2024. La Banque mondiale est plus optimiste avec 22,1% après 26,6% en 2024 tandis que la Banque africaine de développement projette 24,7% d’inflation moyenne en 2025 après 31,4% en 2024.

 

Évolution de l’inflation en glissement annuel au Nigeria depuis 2023

Évolution de l’inflation en glissement annuel au Nigeria depuis 2023

Source : National Bureau of Statistics NBS

Clef de lecture : L’inflation du Nigeria s’élève à 22,2% en juin 2025 (courbe bleu foncé), l’inflation alimentaire représente 22,0% (courbe bleue) et l’inflation sous-jacente 22,8% (courbe bleu clair). Le taux directeur de la CBN (pointillé noir) est fixé à 27,5% depuis novembre 2024.

 

L’indice des directeurs d’achat (PMI) au Nigeria est en expansion en juin pour le septième mois consécutif

La banque Stanbic IBTC a publié les résultats de juin de son enquête mensuelle auprès des directeurs d’achats. L’indice PMI (Purchasing Manager’s Index) indique une expansion de l’activité économique en juin pour le septième mois consécutif, avec 51,6, en ralentissement néanmoins après 52,7 en mai et 54,2, en avril. Un score supérieur à 50 indique une expansion économique par rapport à la période précédente.

L’étude confirme l’amélioration de la conjoncture économique et la croissance du secteur privé depuis le début de l’année 2025. Les résultats indiquent une modeste expansion de l’activité en juin en matière de nouvelles commandes et de production. Les pressions inflationnistes continuent de peser sur le secteur privé.

Juin enregistre en parallèle le niveau le plus élevé d’optimisme dans les attentes des entreprises pour les 12 prochains mois depuis août 2022, après une période d’attentes historiquement faibles.

En parallèle, l’Index BPI de performance des affaires (Business performance index) issu de l’enquête réalisée par le Groupe de conseil économique nigérian (NESG) et Stanbic IBTC s’est élevé à 13,6 en juin. L’indice reflète ainsi l’amélioration du climat des affaires et l’expansion économique au Nigeria depuis le début de l’année 2025 (après 9,78 en mai), notamment dans les secteurs industriel, manufacturier et du commerce. L’accès au financement dans un contexte de politique monétaire restrictive et donc de taux élevés reste une contrainte.

La banque a maintenu ses perspectives et réaffirmé sa projection de croissance annuelle de 3,5% du PIB en 2025.

 

Le Nigeria atteint le quota de production pétrolière fixé par l’OPEP pour la première fois depuis janvier

D’après les chiffres officiels, la production de pétrole brut du Nigeria a franchi la barre des 1,5 millions de barils par jour (mbj) en juin, le quota de production fixé par l’OPEP, pour la première fois depuis janvier.

Après 1,45 mbj en moyenne en mai et 1,49 mbj en avril, la production pétrolière s’est en effet améliorée pour atteindre 1,51 mbj en juin. Selon les sources secondaires de l’OPEP, la production a atteint jusqu’à 1,5 mbj en juin.

Ces chiffres font écho aux efforts des autorités pour améliorer les niveaux de production. Le gouvernement a notamment fixé un objectif de production 2,1 mbj dans son budget 2025.

Cette hausse s’explique notamment par une meilleure disponibilité des grands champs pétroliers, avec des interruptions techniques moins nombreuses qu’auparavant et des efforts pour limiter la vandalisme affectant les infrastructures. La stratégie nationale d’expansion vise à moyen-terme une augmentation de la production de pétrole brut grâce à une coopération renforcée entre acteurs publics et privés, comme l’a annoncé le CEO de la compagnie pétrolière nigériane NNPC lors de la réunion des pays de l’OPEP à Vienne.

 

Évolution de la production et des exportations pétrolières (en mbj) du Nigeria 2014

Évolution de la production et des exportations pétrolières (en mbj) du Nigeria 2014

Source : Central Bank of Nigeria CBN

Clef de lecture : Le Nigeria a atteint un niveau de production de 1,5 millions de barils par jour en juin 2025 (courbe bleu foncé), les exportations de pétrole brut ont représenté sur la période 1,1 mbj (courbe bleu clair) et le prix baril de brut nigérian s’est établi à 73,5 USD en moyenne en juin 2025 (courbe noire).

 

Le Groupe Dangote affiche ses ambitions de développement industriel

La raffinerie Dangote, avec sa capacité de production de 650 000 barils par jour, entend se fournir intégralement en pétrole brut nigérian d’ici la fin de l’année. En raison des perturbations affectant l’approvisionnement local, la raffinerie a dû importer du pétrole brut pour assurer sa production de carburant. La raffinerie compte sur l’amélioration de la production locale de pétrole et des relations avec les autorités nigérianes pour s’assurer un approvisionnement stable et continu.

La mise en service de la raffinerie en septembre a permis de réduire considérablement les importations de carburant du Nigeria, le premier producteur pétrolier d’Afrique. L’approvisionnement complet de la raffinerie en pétrole local permettrait de limiter davantage la dépendance du pays aux importations pétrolières et d’alléger les équilibres externes de l’économie nigériane.

En parallèle, le groupe Dangote cherche à étendre et diversifier ses activités pétrochimiques, en doublant sa capacité de production d’engrais et d’urée. Aliyu Suleiman, à la tête de la stratégie du groupe, a fait savoir que le groupe cherchait à atteindre une capacité de production pouvant répondre à l’ensemble de la demande africaine. La capacité actuelle représente 2,8 M de tonnes par an.

Le groupe souhaite introduire ses activités en bourse, d’ici 2025 pour la production d’engrais et d’ici la fin de l’année 2026 pour la raffinerie.

Enfin la prochaine étape d’expansion industrielle du groupe pourrait être la construction d’un port en eau profonde à proximité des raffineries et installations industrielles, dans la zone de libre-échange d’Olokola dans l’État d’Ogun. Le groupe a déposé une demande d’autorisation auprès des autorités nigérianes. Le projet portuaire d’Olokola permettrait une complète maîtrise de la chaîne de valeur, l’amélioration de la chaîne logistique, le désengorgement des ports d’Apapa et de Tin Can Island et concurrencer le port en eau profonde de Lekki.

 

Le Nigeria souhaite réduire ses importations halieutiques pour stimuler la production locale

Le gouvernement nigérian a réaffirmé sa volonté de réduire progressivement les importations halieutiques afin de stimuler la production locale. L’objectif est de renforcer la souveraineté alimentaire en comblant un déficit de production estimé à plus d’1 M de tonnes par an. Selon le ministre de la Marine et de l’Économie bleue, Adegboyega Oyetola, la stratégie repose sur le développement de la pisciculture locale à travers des incitations concrètes : crédits à taux réduits, subventions ciblées et appui technique renforcé.

Parallèlement, l’État investit dans la modernisation de l’ensemble de la chaîne logistique : amélioration des capacités de transformation, réduction des pertes post-récolte, et structuration des coopératives de pêcheurs. Cette volonté s’inscrit parfaitement dans le cadre de la stratégie présidentielle Renewed Hope Agenda qui met l’accent sur l’autosuffisance alimentaire, l’emploi des jeunes ainsi que la diversification économique.

Le Nigeria relance le transbordement maritime pour se positionner comme hub logistique en Afrique de l’Ouest

Le Nigeria a relancé ses activités de transbordement maritime, visant à capter une part importante du trafic de conteneurs actuellement acheminé via le Ghana, le Togo ou encore la Côte d’Ivoire. Sous l’impulsion de la Nigerian Ports Authority (NPA), cette stratégie repose sur la modernisation des ports de l’État de Lagos, notamment Tin Can Island, Apapa et Lekki, et l’accord conclu avec Maersk Line, qui a déjà repris les opérations de transbordement interrompues depuis 2023. L’objectif est de positionner le Nigeria comme hub logistique en Afrique de l’Ouest et profiter de sa position géographique stratégique pour devenir un centre de redistribution régional.

Selon la NPA, cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer la compétitivité maritime du pays, alignée avec la stratégie de l’économie bleue du gouvernement.

 

La mine de Segilola enregistre une hausse de 13% de sa production au premier semestre 2025

Thor Explorations a publié sa mise à jour opérationnelle pour le deuxième trimestre 2025 concernant la mine d’or de Segilola, seule exploitation industrielle d’or en activité au Nigeria. La production du trimestre s’élève à 22 784 onces, portant le total semestriel à 45 574 onces, en hausse de 13% par rapport à la même période en 2024. Les ventes ont atteint 25 900 onces, pour un chiffre d’affaires record de 82,5 M USD, porté par la hausse des prix de l’or. L’entreprise maintient son objectif annuel de production entre 85 000 et 95 000 onces, après avoir atteint 85 057 onces en 2024. Le coût de production par once reste contenu, entre 800 et 1 000 USD.

Par ailleurs, Thor Explorations a poursuivi ses campagnes d’exploration autour du site de Segilola. Un programme de forage souterrain est en cours pour identifier de nouveaux gisements exploitables et prolonger la durée de vie de la mine. Les premiers résultats confirment le potentiel d’extensions en profondeur. Ces résultats confirment la place stratégique de Segilola dans le paysage minier nigérian, alors que le pays cherche à mieux valoriser ses ressources naturelles.

Ghana

 

L'inflation des prix à la production chute à 5,9% en juin 2025, son taux le plus bas en glissement annuel depuis novembre 2023

L’inflation des prix à la production (PPI) au Ghana continue à fortement baisser en juin 2025 pour le cinquième mois consécutif, atteignant 5,9% en glissement annuel après 10,1% en mai 2025, selon les données publiées par le Service statistique du Ghana (GSS). Cette évolution traduit un reflux des pressions inflationnistes sur les coûts à la sortie des usines.

La baisse est principalement tirée par les secteurs minier et manufacturier, ainsi que par la diminution des coûts dans les transports et l’hôtellerie. En effet, le secteur des mines et carrières, principal contributeur à l’IPP, a vu son inflation chuter de 13,7% en mai à 6,5% en juin.

Si les analystes y voient le signe d’une stabilisation des structures de coûts dans l’économie réelle, le Dr. Alhassan Iddrisu, statisticien officiel du gouvernement ghanéen, appelle les entreprises à « repenser leurs prix et à renégocier intelligemment » et exhorte le gouvernement à « verrouiller la stabilité macroéconomique, à stimuler la production et à soutenir les secteurs clés comme l’exploitation minière et l’industrie manufacturière avec des incitations intelligentes pour maintenir l’élan et protéger les emplois ».

Le suivi de l'évolution de l'inflation des prix à la production permet d’anticiper et de comprendre les tendances des prix à la consommation. Au Ghana, cette baisse pourrait se traduire dans les prochains mois par une baisse des prix pour les consommateurs, à condition que les entreprises et distributeurs répercutent la diminution des coûts sur les prix de détail. Pour mémoire, l’inflation à la consommation s’élève à 13,7% en juin, en forte baisse après 18,4% le mois précédent.

 

Le Centre de promotion des investissements du Ghana (GIPC), guichet unique des entreprises souhaitant investir au Ghana, lance un projet de cartographie des opportunités d’investissement (IOMP)

Cette initiative nationale, élaborée en collaboration avec le ministère du Commerce, de l’Agroalimentaire et de l’Industrie (MOTAI) et l’Autorité de promotion des exportations du Ghana (GEPA), vise à identifier et promouvoir des opportunités d’investissement viables à travers l’ensemble du territoire ghanéen.

Elle prévoit notamment la création d’une base de données qui permettra aux investisseurs ghanéens et étrangers d’accéder à des informations actualisées sur les opportunités d’investissement dans les 261 districts du Ghana. A travers cette initiative, le gouvernement entend combler le manque de données fiables nécessaires pour prendre des décisions d’investissement éclairées et renforcer la promotion du Ghana en tant que destination attractive pour les investisseurs locaux et internationaux.

Dans le cadre de l’IOMP, plusieurs projets phares seront activement promus, tels que le corridor économique de la Volta, le parc d’innovation pharmaceutique de Legon, le parc de machines et de technologies de Kumasi, ainsi que le cluster des vêtements et des textiles d’Akosombo-Juapong.

 

Le gouvernement ghanéen lance son Plan d’action national sur les entreprises et les droits humains 2025-2029 (NAP-BHR), faisant du Ghana le cinquième pays d’Afrique à adopter un tel cadre

Élaboré par la Commission des droits de l’homme et de la justice administrative (CHRAJ), le Bureau du procureur général, le ministère de la Justice et leurs partenaires, ce plan quinquennal vise à promouvoir et garantir la protection, le respect et la réparation des atteintes aux droits de l’homme liées aux activités commerciales, tout en renforçant la responsabilisation des acteurs économiques.

Avec ce lancement, le Ghana rejoint le Kenya, l’Ouganda, le Nigeria et le Liberia parmi les pays africains ayant finalisé un tel plan d’action, s’inscrivant dans la dynamique impulsée par le premier Forum africain sur les entreprises et les droits de l’homme tenu à Accra en 2022.

Le directeur pays d’Oxfam, Mohammed-Anouar el-Sadate Adam, a salué un « engagement audacieux » marquant une volonté de concilier développement économique, respect de la dignité humaine, protection des communautés vulnérables, justice sociale et durabilité environnementale : autant d’enjeux régulièrement soulevés dans le secteur des industries extractives, moteur du développement économique du Ghana.