OCDE - Croissance Verte - Forêts, agriculture et utilisation des terres, pierres angulaires de l'action climatique
Les 2 et 3 juillet 2025, l’OCDE a tenu son Forum sur la Croissance Verte et le Développement Durable, centré cette année sur les forêts, l’agriculture et les autres usages des terres. considérés comme des piliers de l’action climatique.
Les 2 et 3 juillet 2025, l’OCDE a tenu son Forum sur la Croissance Verte et le Développement Durable, centré sur les forêts, l’agriculture et les autres usages des terres, considérés comme des piliers de l’action climatique. Réunissant décideurs publics, chercheurs, entreprises, ONG et représentants de communautés locales, le Forum a bordé cinq thématiques : gestion forestière, agriculture durable, mesure des émissions de gaz à effet de serre, financement de la nature et sylviculture et développement rural.
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Retrouvez les sessions :
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Forêts et action climatique : un rôle pivot
Les discussions ont réaffirmé les engagements communs en faveur des objectifs de l’Accord de Paris, de la neutralité carbone et de la lutte contre la déforestation. Le rôle central des forêts dans l’atténuation du changement climatique a été largement souligné. Les océans et les sols absorbent 50 % des émissions de carbone, ce qui met en lumière l’importance des puits naturels de carbone que sont notamment les forêts.
Mais le rythme de déforestation reste préoccupant, atteignant 6,7 millions d’hectares en 2024. En Nouvelle-Zélande, le couvert forestier est passé de 80 % à 30 % depuis l’arrivée des premiers peuples polynésiens. Si les forêts jouent un rôle de puits de carbone, elles peuvent, en cas de dégradation, devenir elles-mêmes émettrices. Plusieurs leviers ont été proposés face à cette évolution : afforestation, diversification des plantations, protection renforcée – avec toutefois des limites face au risque de reboisements massifs inefficaces ou mal situés.
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Agriculture et adaptation climatique
L’agriculture a été identifiée comme un autre enjeu majeur. Occupant 50 % des terres habitables, elle représente environ un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les discussions ont mis en lumière la nécessité de réorienter ce secteur vers un modèle plus durable.
Un point d’alerte a concerné la dégradation progressive de la qualité nutritionnelle des aliments, liée au changement climatique. En réponse, une transition vers des régimes davantage végétalisés – moins dépendants de l’élevage intensif – a été encouragée, d’autant plus que la majorité des ressources agricoles sert aujourd’hui à nourrir le bétail.
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Mesurer, financer, coordonner
Le Forum a mis en lumière les défis de mesure des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture et des forêts et les incertitudes quant aux flux de carbone forestiers. Ces difficultés sont accentuées par le manque de financements et la diversité des outils de mesure et de suivi. La nécessité d’harmoniser les normes de mesures des émissions de GES, en dépit des contraintes techniques, a été soulignée.
Les nouvelles technologies apparaissent comme des leviers clés : le croisement de données satellitaires avec d’autres indicateurs permet d’identifier plus finement les causes des émissions et leur cartographie. Des outils comme MapBiomas (Brésil) facilitent la cartographie annuelle de la biomasse de manière accessible.
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Un rôle-clé pour les communautés locales et la coordination des acteurs
L’implication des communautés locales – et en particulier autochtones – a été un fil rouge des échanges. Leur contribution à l’entretien des forêts et leur connaissance des écosystèmes ont été largement valorisées. Leur intégration dans la gouvernance environnementale est apparue essentielle à la réussite des politiques climatiques.
Plus globalement, l’importance d’une coordination renforcée entre acteurs publics, privés et locaux a été rappelée pour gérer tous ces défis (forêts, agriculture, mesure des émissions, financements). Une approche multi-niveaux est indispensable pour articuler les actions à l’échelle locale, nationale et internationale.
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En conclusion
Le Forum a mis en lumière plusieurs priorités : renforcer la recherche, clarifier les politiques forestières, améliorer les connaissances sur la biomasse, adapter les financements aux spécificités locales et à la nature (idée de « crédits forêts » s’inspirant des crédits carbone) et « planter les bons arbres aux bons endroits ». La complémentarité des acteurs – publics, privés, locaux – et la mise en cohérence des actions locales, régionales, nationales et internationales constituent un levier indispensable pour faire de la gestion des terres un moteur efficace de l’action climatique.