Westminster & City News N°27 - du 1 au 14 juillet 2025
Royaume-Uni - Veille du secteur financier, de la politique commerciale et de la macroéconomie
Fait marquant : Volte-face sur les prestations sociales et inquiétude budgétaire
Le gouvernement travailliste a reculé sur sa réforme des prestations sociales, suscitant des doutes sur sa capacité à tenir le cap budgétaire. La réforme devait, en substance, durcir les critères d’éligibilité au personal independence payment (prestation d’invalidité) et réduire le complément santé de l’universal credit (minimum social). Présentée avant tout comme une réforme luttant contre les désincitations au retour à l’emploi, elle visait en grande partie à effectuer des économies (jusqu’à 4,8 Md£ d’économies annuelles d’ici 2029-30) dans le but de respecter les règles budgétaires. Mais face à la vive opposition de nombreux députés travaillistes, le Premier ministre Keir Starmer a cédé. Le 2 juillet, la chancelière de l’Échiquier Rachel Reeves, fragilisée, a dû entériner le retrait des principales mesures. Le texte final, vidé de sa substance, pourrait même induire un coût de 300 M£/an.
Actualités macroéconomiques
- Selon l’ONS, le taux de croissance mensuel du PIB s’établit à −0,1 % en mai, après −0,3 % en avril.
- L’activité des services au Royaume-Uni a accéléré en juin, tandis que les pressions inflationnistes continuent de s’atténuer, renforçant les anticipations de baisse des taux.
- Le Royaume-Uni entre dans une période de vulnérabilité budgétaire critique, avec une dette élevée, des déficits persistants et une capacité d’ajustement fortement réduite.
- Le Premier ministre Keir Starmer n’exclut pas de prolonger le gel des seuils d’imposition, une mesure fiscale efficace pour augmenter les recettes mais sensible politiquement.
- La baisse attendue de la demande des fonds de pension pour les gilts pourrait accroître les coûts d’emprunt de l’État britannique de manière durable.
- Les réformes fiscales du gouvernement pourraient conduire de nombreux millionnaires à quitter le Royaume-Uni.
- Alors que la marge budgétaire s’amenuise, le gouvernement britannique n’exclut pas de nouvelles hausses d’impôts sur les plus fortunés.
Actualités commerciales
- Depuis le 1er juillet, le Department for Business and Trade met en place de nouvelles mesures de sauvegarde sur les importations d’acier.
- La Commission européenne a annoncé qu’elle ne soutiendrait pas à ce stade une adhésion du Royaume-Uni à la Convention pan-euro-méditerranéenne (PEM), telle que le gouvernement britannique l’avait indiqué dans sa nouvelle stratégie commerciale.
- Les entreprises et les consommateurs britanniques bénéficient depuis le 10 juillet de nouvelles mesures commerciales qui leur permettront d’accéder plus facilement à des produits en provenance de pays en développement à des prix plus compétitifs.
- Le Royaume-Uni et le Japon ont signé le 10 juillet un partenariat d’investissement, établissant un cadre formel pour accélérer les investissements britanniques au Japon et renforçant ainsi leur relation économique.
Actualités financières
- Le gouvernement britannique a présenté un projet de loi sur les retraites qui vise à orienter les fonds de pension à cotisations définies (DC) vers des actifs privés britanniques, faisant l’objet de discussions vives.
- La Prudential Regulation Authority (PRA), la Financial Conduct Authority (FCA) et la Société de Lloyd’s ont officialisé un nouvel accord visant à fluidifier et accélérer le processus d’autorisation des gérants de syndicats d’assurance afin de soutenir la croissance du marché.
- Le rapport de stabilité financière de juillet 2025 de la Banque d’Angleterre dresse un état des lieux des risques pesant sur le système financier britannique et de sa capacité à y faire face dans un environnement global incertain
- La Banque d’Angleterre a infligé une amende de 11,9 M£ à Vocalink Ltd (détenue majoritairement par Mastercard depuis 2017), pour manquement à ses obligations réglementaires
- En juillet 2025, la PRA et la FCA ont modifié les règles encadrant les prêts immobiliers à ratio élevé entre le montant emprunté et les revenus (LTI).