Les derniers chiffres économiques irlandais apportent un éclairage nuancé sur un premier semestre en trompe-l’œil. D’un côté, la croissance du PIB a été boostée par une explosion des exportations pharmaceutiques vers les États-Unis dans un contexte d’anticipation tarifaire. Mais ce bond spectaculaire masque la réalité plus fidèle du cycle domestique : une demande intérieure modifiée désormais estimée à +2,0 % en glissement trimestriel, contre 1 % auparavant. Cette performance est tirée par la consommation privée et les dépenses publiques, tandis que l’investissement reste volatil. Ces chiffres révèlent une incertitude structurelle sur les moteurs de croissance à moyen terme. La performance d’ensemble reste dépendante d’un petit nombre de secteurs et vulnérable aux turbulences politiques internationales, notamment aux États-Unis. Les finances publiques restent saines, même si elles reposent largement sur des éléments exogènes (à commencer par la propriété intellectuelle). Les recettes fiscales dynamiques et le regain de l’attractivité en matière d’IDE – 10 000 nouveaux emplois annoncés au premier semestre – confirment que l’économie domestique conserve des leviers solides, malgré les doutes qui pèsent sur le commerce mondial. Pour autant, les signaux de fragilité structurelle ne peuvent être ignorés. Comment transformer ce regain en moteur pérenne de croissance ? En renforçant ses investissements productifs, en accélérant la construction de logements, et en diversifiant son tissu économique. La publication de la nouvelle stratégie de compétitivité et de productivité, et la révision du National Development Plan détailleront, dans les prochaines semaines, les intentions du gouvernement sur ces différents chantiers.

Ces brèves traitent des contenus suivants:

1. Croissance, activité économique et commerce international

2. Inflation, consommation et épargne

3. Marché de l'emploi et chômage

4. Finances publiques

5. Banque et finance

6. Logement

7. Infrastructures

8. Environnement et climat