Flash Conjoncture Pays avancés - Royaume-Uni : la hausse récente de l’inflation ne devrait être que temporaire
Après avoir reflué au 1er trimestre (passant de +3,0 % en janvier à +2,6 % en mars en glissement annuel), l’inflation a rebondi au Royaume-Uni ces deux derniers mois, s’établissant à +3,5 % en avril, puis à +3,4 % en mai. Cette hausse avait été largement anticipée par les marchés, mais aussi par la banque centrale (BoE) et le FMI, qui prévoyaient une progression de l’inflation jusqu’au 3e trimestre 2025 sous l’effet de la hausse des prix administrés de l’énergie (les prix de l’électricité et du gaz ont été relevés de +6 % en moyenne le 1er avril) et de l’eau (de l’ordre de +25 %), et des répercussions sur les services de la hausse des cotisations patronales en avril (de 13,8 % à 15,0 %).
Une première lecture des grands postes d’inflation (alimentation, énergie et sous-jacent, ventilé entre services et biens industriels hors énergie) confirme que la hausse de l’inflation en avril s’explique par un moindre recul des prix de l’énergie (−0,9 % après −8,0 % en mars) et une hausse des prix des services (+5,4 % après +4,7 %), bien qu’ils repartent à la baisse en mai (−1,7 % pour l’énergie et +4,7 % pour les services).
Ce rebond inflationniste devrait être passager et plusieurs éléments suggèrent que l’inflation pourrait avoir atteint un pic en avril plutôt qu’au 3e trimestre comme initialement attendu :
- D’abord, les contributions des prix de l’énergie et de l’eau n’augmentent plus entre avril et mai et une baisse des prix de l’énergie de −7 % a été annoncée pour le mois de juillet.
- Ensuite, la hausse des prix des services en avril n’est pas généralisée, mais a pour origine deux effets ponctuels : (i) elle a surtout été tirée par la hausse des prix des services de transport personnel, qui a pour origine une augmentation en avril de la taxe routière sur les véhicules neufs ; (ii) Pâques a eu lieu en avril cette année, mais au mois de mars l’année dernière, ce qui a conduit à des hausses des contributions des postes « forfaits vacances et transports » et « transport de services » en avril 2025 par rapport à avril 2024. L’évolution des contributions de certaines catégories de services (médicaux, restauration) qui baissent en avril et se stabilisent en mai suggère en revanche que la hausse des cotisations patronales n’est à ce stade pas pleinement répercutée sur les prix des services.
La contribution du poste « alimentation, boissons et tabac » pourrait quant à elle continuer d’augmenter. La BoE a mentionné plus précisément les hausses des prix du café et du cacao dont la production mondiale est affectée par le réchauffement climatique, et des prix du bœuf en raison d’une baisse du nombre de bovins.
Malgré ce regain d’inflation, la forte baisse anticipée des emplois salariés anticipée par la BoE pourrait peser sur la croissance, et l’inciter à baisser son taux directeur. Les marchés anticipent en effet une nouvelle baisse des taux directeur de la BoE lors de la prochaine réunion de politique monétaire le 7 août.