Actualités économiques Nigéria - Ghana semaine du 23 juin 2025
Le Président Tinubu a promulgué quatres lois pour une réforme fiscale ; Le Nigeria a émis des obligations vertes ; Le Nigeria est le leader du commerce intra-africain en Afrique de l’Ouest en 2024 ; Le Nigeria est la première destination mondiale des financements publics pour l’énergie propre ; La Société Générale et l’IFC soutiennent financièrement le secteur du cacao ; Le bénéfice net de Goil en hausse de 55% ; Le projet «Airport City Kumasi» pour le développement de l’Ashanti.
EVENEMENT À VENIR
LE CHIFFRE À RETENIR
6e
Nigeria
Le Président Tinubu a promulgué quatre nouvelles lois constituant le paquet de réformes fiscales
Ce paquet est composé de :
- La Nigeria Tax Bill (Ease of Doing Business) : loi d’harmonisation et de clarification des règles fiscales pour faciliter le climat des affaires ;
- La Nigeria Tax Administration Bill : loi établissant un cadre juridique et opérationnel uniforme pour l’administration fiscale entre gouvernement fédéral, États fédérés et administrations locales ;
- La Nigeria Revenue Service (Establishment) Bill : loi à l’origine de la création du Service des recettes du Nigeria (NRS), plus autonome avec des objectifs de performance mais également de transparence, remplaçant l’actuel Service fédéral des impôts (FIRS) ;
- La Joint Revenue Board (Establishment) Bill : créant une structure de gouvernance et de supervision pour faciliter la coopération et la répartition des recettes fiscales entre les différentes autorités.
Cette réforme devrait ainsi simplifier, clarifier et harmoniser la règlementation fiscale nigériane, tout en améliorant son système de gouvernance et établissant un cadre pour la répartition des ressources entre État fédéral, États fédérés et gouvernements locaux. Elle met fin à plusieurs mois de consultations et prendra effet le 1er janvier 2026.
L’élargissement de l’assiette fiscale et l’amélioration de la collecte des recettes fiscales sont des enjeux clés pour le développement du Nigeria et le renforcement de ses finances publiques. Le pays enregistre l’un des plus faibles ratios de recettes fiscales en part de PIB au monde. Les retraits des subventions au change et au carburant ont néanmoins permis l’amélioration de ce ratio, passé de 8,8% du PIB en 2023 à 13,3% du PIB en 2024 d’après la Banque mondiale. Cette réforme représente également l’opportunité de diversifier les recettes publiques et ainsi limiter la dépendance aux revenus issus de l’exploitation pétrolière.
Le Nigeria a réalisé sa troisième émission d’obligation vertes
L’offre était initialement fixée à 50 Md NGN, soit près de 28 M EUR, avec un coupon de 18,95% par an pour une maturité de 5 ans. Le DMO s’est félicité d’un taux de souscription de 183%, signe d’une forte attractivité auprès des investisseurs. Cette sursouscription pourrait indiquer une possible réduction des rendements lors de prochaines émissions et ainsi d’alléguer le coût de financement pour le secteur public.
Cette émission financera des projets verts pour permettre au Nigeria de réaliser ses engagements climatiques dans le cadre de l’Accord de Paris, et notamment son objectif net zéro à l’horizon 2060. Ont été cités entres autres des projets d’électrification solaire, de reforestation et de traitement des eaux usées.
Cet évènement s’inscrit dans la stratégie plus large du DMO de diversifier ses instruments de dette sur le marché domestique pour étendre sa base d’investisseurs et limiter le coût de l’endettement.
Le Nigeria en tête du commerce intra-africain en 2024
Selon le rapport sur le commerce africain en 2025 publié par Afreximbank en marge de son assemblée anuelle, le Nigeria s’affirme comme le premier pays d’Afrique de l’Ouest en matière de commerce intra-africain avec un volume d’échanges de 18,4 Md USD en 2024, après 8,1 Md USD en 2023.
Cette progression s’appuie principalement sur les exportations de pétrole brut, mais bénéficie également de l’essor des ventes de produits raffinés, appuyé par le lancement opérationnel de la raffinerie Dangote qui alimente directement le Cameroun et d’autres marchés voisins.
Au niveau continental, le Nigeria se classe désormais quatrième exportateur intra-africain, derrière l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et l’Égypte.
Le Nigeria a affiché au premier trimestre 2025 un volume d’échanges extérieurs de 36 000 Md NGN, en hausse de 6,2% par rapport à la même période l’année précédente d’après l’Office National des Statistiques (NBS). A la même période, les exportations se sont élevées à 20 600 Md NGN, soit une hausse de 7,4% par rapport au premier trimestre 2024, contre 15 430 Md NGN (+4,6%) pour les importations, générant un excédent commercial de 5 170 Md NGN.
Ces dynamiques récentes illustrent un renforcement des échanges intra-africains et une transformation graduelle de la structure des échanges du Nigeria.
Le Nigeria : principale destination des financements publics internationaux pour l’énergie propre
Selon un rapport publié en juin 2025 par la Banque mondiale et l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le Nigeria se positionne comme l’un des principaux bénéficiaires des capitaux publics internationaux destinés à accélérer la transition énergétique sur le continent africain. Entre 2010 et 2021, le pays a capté, avec l’Afrique du Sud, plus de la moitié (56 %) des 34,6 Md USD de financements publics mobilisés pour soutenir les projets d’énergies renouvelables.
Le document souligne l’attractivité du Nigeria, qui combine un important potentiel solaire, des besoins énergétiques considérables et un marché vaste, incitant les bailleurs à concentrer une partie significative de leurs engagements dans le pays. Cette dynamique représente une opportunité stratégique pour le Nigeria de diversifier son mix énergétique et améliorer l’accès à l’électricité, dont une grande partie de la population reste encore privée.
À l’échelle du continent, de nombreux États continuent toutefois à rencontrer des difficultés pour attirer des financements, en raison d’un environnement réglementaire jugé peu favorable et de risques élevés pour les investisseurs. Les auteurs du rapport appellent à renforcer les financements concessionnels et à simplifier les dispositifs d’aide pour élargir l’accès aux ressources et favoriser une transition énergétique plus équilibrée en Afrique.
Ghana
La Société Générale et la SFI renforcent le financement durable du secteur cacaoyer
La SFI mobilise un prêt en monnaie locale équivalent à 40 M USD via un mécanisme de partage de risque non financé, permettant à la banque de déployer jusqu’à 80 M USD de crédits en faveur des Licensed Buying Companies (LBCs), chargées d’acheter directement le cacao auprès des producteurs.
Le dispositif, d’une durée de quatre ans, devrait soutenir jusqu’à 320 M USD de transactions commerciales en cacao et bénéficier à environ 75 000 petits exploitants, en facilitant leur accès aux marchés, aux intrants et à l’expertise technique.
Le partenariat comprend également un appui en conseil et renforcement des capacités pour améliorer la traçabilité, encourager des pratiques durables et limiter les risques de déforestation. Le cacao représente 6% du PIB ghanéen et fait vivre près de 30% de la population rurale.
Ce nouvel accord prolonge une coopération entamée en 2020 entre les deux organisations, au titre de laquelle 75 M USD ont déjà été mobilisés pour soutenir les PME au Ghana.
Goil enregistre un bénéfice net en hausse de 55%, porté par une gestion rigoureuse et une stratégie d’expansion ciblée
Grâce à une gestion financière rigoureuse, le groupe a absorbé la hausse de ses coûts d’exploitation (+11,2%) et de ses charges financières (+20,3%) grâce à une forte dynamique de chiffre d’affaires. Les actifs consolidés ont progressé de 20,1% pour atteindre 4,8 Md GHS, avec une croissance notable des actifs courants (+34%).
Pour 2025, Goil entend renforcer sa présence dans les segments stratégiques de l’aviation, du gaz pour véhicules (auto gas) et du secteur minier. Deux unités de conditionnement de gaz de pétrole liquéfié (GPL), d’une capacité totale de 1 200 tonnes, seront mises en service à Tema et Kumasi dans le cadre du Cylinder Recirculation Model. L’entreprise prévoit également une accélération de l’automatisation de ses processus et l’intégration de solutions technologiques pour améliorer la gestion des risques.
Selon son président du conseil, Nana Philip Archer, le climat politique apaisé et la stabilisation macroéconomique offrent une fenêtre d’opportunité pour accélérer l’expansion. Le directeur général, Edward Abambire Bawa, a réaffirmé l’ambition de faire de Goil le premier opérateur pétrolier du pays, tout en intégrant les innovations vertes et en optimisant ses approvisionnements.
Le projet « Airport City Kumasi » marque une nouvelle étape dans l’attractivité économique de l’Ashanti
Portée par HDG Group et Miller Holding, cette ville intelligente de 50 acres, située en face de l’aéroport international Prempeh I, accueillera à terme 750 logements haut de gamme, un hôtel cinq étoiles Best Western Premier (15 M USD), un centre d’affaires grade A, un centre commercial, des infrastructures médicales et éducatives, ainsi qu’un centre d’évènements et de vastes espaces verts. Certaines unités seront livrées d’ici fin 2025.
Estimé entre 70 et 100 M USD, ce projet devrait générer des centaines d’emplois et atténuer le déficit régional en logements, alors que 41% des ménages vivent en location dans la région. Il s’inscrit dans les priorités gouvernementales en matière d’urbanisation durable.
L’Asantehene, Otumfuo Osei Tutu II, a appelé à des politiques incitatives pour stimuler l’investissement privé local et salué la récente stabilité du cédi, perçue comme un levier de confiance pour les entrepreneurs.