Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

La Guerre Détroit aura-t-elle lieu ?
Ormuz, talon d'Achille du marché des hydrocarbures


Le mois de juin 2025 aura vu ressurgir une crainte ancienne des marchés pétroliers : la menace de fermeture du détroit d’Ormuz, alors que s’intensifient les tensions entre Iran et Israël.
Ce corridor, véritable goulet d’étranglement de 33 km, voit transiter chaque jour près de 20-21 Mb/j de pétrole (soit 20 % de l’offre mondiale et 30 % du commerce maritime), auxquels s’ajoutent environ 80 Mt/an de GNL (20 % du marché global). Cette dépendance, particulièrement forte pour l’Asie (plus de 70 % des flux), ancre Ormuz au cœur de la sécurité énergétique mondiale. Les alternatives logistiques, telles que les pipelines saoudien (Petroline, 5 Mb/j) et émirati (Habshan-Fujaïrah, 1,5 Mb/j), ne permettent de rediriger qu’environ un quart du trafic normal, tandis que le Koweït et le Qatar restent sans issue terrestre, et l’Iran n’exporte hors Ormuz qu’une fraction marginale de sa production (via le pipeline Goureh-Jask, dont le débit est estimé à 0,3 Mb/j en 2025, pour une capacité nominale de 1 Mb/j).

Pourtant, au-delà de la rhétorique belliciste, la matérialisation d’un blocus est historiquement rare: les précédents épisodes (« guerre des tankers » dans les années 1980, menaces en 2011, sabotages en 2019) ont certes fait bondir le Brent et s’envoler les coûts logistiques — affrètement d’un VLCC dépassant 100 000 $/jour, primes de war risk multipliées par dix — mais sans interruption durable de l’offre mondiale. Cette résilience tient à trois amortisseurs : la capacité excédentaire de l’OPEP+, la mobilisation rapide des stocks stratégiques, et la flexibilité des flux grâce à l’intervention militaire américaine (opération Earnest Will en 1987, Praying Mantis en 1988). Ainsi, chaque épisode de tension alimente une prime de risque latente désormais intégrée dans la courbe à terme du Brent.

Dans ce contexte, trois scénarios haussiers peuvent être envisagés :

Premier scénario : le conflit reste limité, sans fermeture effective.

La hausse du Brent demeure contenue (85–95 dollars), l’OPEP+ absorbe la perte temporaire des exportations iraniennes (~1,5 Mb/j au maximum). Un tel retrait se traduirait par une hausse de 10 à 15 % du prix du Brent (soit +10 $/baril). Selon les modèles du FMI et de l’OCDE, chaque augmentation de 10 $/baril ampute le PIB annuel de l’OCDE de 0,2 point et ajoute 0,2 à 0,5 point d’inflation.

Second scénario : perturbation partielle prolongée.

Une attaque sur des infrastructures majeures ou un blocage temporaire fait perdre 3 à 5 Mb/j de flux (3 à 5 % de l’offre mondiale). Ici, la demande restant quasi-inélastique, le Brent pourrait atteindre ponctuellement les 110 $ avant une correction partielle. L’Asie, importatrice nette, subirait un choc de balance des paiements, l’Europe verrait ses coûts énergétiques augmenter par effet d’entraînement, tandis que le marché du GNL flamberait.

Troisième scénario : blocage total du détroit. Si 13–15 Mb/j deviennent inaccessibles (soit environ 14 % de l’offre mondiale), le Brent pourrait s’envoler jusqu’à 150 $, amputant le PIB mondial de plus de 1 000 Mds $. Les mécanismes de compensation (pipelines, stocks stratégiques de l’AIE) ne couvrent qu’une fraction du déficit. Au-delà, la destruction de la demande est inévitable, comme en 1973 ou 1979.

À rebours, un scénario baissier, fondé sur la désescalade diplomatique ou un nouvel accord nucléaire, impliquerait la levée des sanctions sur l’Iran et le retour progressif de 600 000 à 800 000 barils/jour sur le marché, faisant rechuter le Brent vers 60–65 dollars voire moins en raison des révisions à la baisse récentes de la demande mondiale. Cette correction offrirait un répit aux importateurs, mais fragiliserait les équilibres budgétaires de plusieurs États du Golfe, dont les seuils de rentabilité budgétaire varient entre 45 et 90 dollars/baril, voire plus pour Bahreïn et pour l’Arabie si l’on inclut les dépenses des entités rattachées au gouvernement.

Au-delà de la dynamique des prix, la singularité de la crise 2025 tient à la montée en puissance de la dissuasion stratégique. La théorie des jeux éclaire la stratégie iranienne : fermer durablement le détroit lui coûterait plus qu’à ses adversaires, puisque l’essentiel de ses recettes disparaîtrait immédiatement. Dès lors, la menace n’est crédible qu’en tant qu’instrument de négociation. La coalition importateurs–producteurs joue en miroir, mobilisant à la fois la menace militaire et la flexibilité logistique, ce qui dissuade Téhéran de mettre ses avertissements à exécution. Le système atteint un « équilibre de Nash » précaire : chaque acteur maximise son utilité sous la contrainte de la riposte adverse.

Dans ce contexte d’incertitude stratégique, le marché pétrolier s’appuie sur trois amortisseurs majeurs : la capacité excédentaire de l’OPEP+ (4-5 Mb/j selon Energy Intelligence), la libération coordonnée de 4 Mb/j de stocks stratégiques par l’AIE sur 90 jours, et la flexibilité du shale américain qu’une forte hausse des cours rentabiliserait. Toutefois, la résilience reste inégale : grâce à leurs pipelines de contournement et à des fonds souverains cumulant plus de 3 000 Mds $, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis disposent d’un coussin budgétaire de plusieurs trimestres, alors que le Koweït et le Qatar restent quasi-captifs d’Ormuz et verraient fondre leur matelas financier face à un choc prolongé.

Dès lors, la capacité des producteurs dotés de pipelines terrestres, au premier rang desquels l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, à ajuster simultanément leurs volumes ainsi que la liquidité de leurs fonds souverains fait d’eux les véritables stabilisateurs du marché. À l’inverse, le Koweït et le Qatar, captifs d’Ormuz, voient chaque accès de tension accélérer leur impératif de diversification économique. Oman se distingue ici : ses exportations pétrolières, acheminées directement vers l’océan Indien via les ports de Sohar, Duqm et Mina al-Fahal, ne transitent pas par Ormuz, ce qui confère au sultanat une résilience logistique unique. Pour les investisseurs, cette asymétrie se traduit par une prime de risque structurelle : un plancher de 70–80 $/b reflète désormais l’internalisation d’un scénario Ormuz défavorable mais plausible. Quant à l’Iran, son levier réside moins dans la fermeture effective du détroit, économiquement autodestructrice, que dans la simple crédibilité de sa menace. In fine, la stabilité du Golfe repose sur la coordination des amortisseurs financiers. La crédibilité des capacités excédentaires et des dispositifs de sécurité maritime reste centrale, tandis que la transition énergétique introduit une contrainte supplémentaire : des prix trop bas, maintenus trop longtemps, fragiliseraient les fondements mêmes du pacte énergétique post-pétrolier que le Golfe s’efforce de bâtir.

Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier

Pétrole et gaz

Brent 20/06/2025 à 12h00 GST :  77,1 USD/Bbl

oil and gas

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

SNB émet une obligation de 1,25 Md USD – La Saudi National Bank (SNB), deuxième plus grande banque d’Arabie saoudite en capitalisation boursière, a lancé une émission obligataire de catégorie Tier 2 d’un montant de 1,25 Md USD, d’une maturité de 10 ans et d’un spread de 200 points de base au-dessus des bons du Trésor américain. L’opération, qui a suscité une forte demande avec un carnet d’ordres dépassant les 4 Md USD, constitue la plus importante émission libellée en USD réalisée à ce jour par la banque. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large d’endettement des établissements saoudiens, visant à soutenir le plan de transformation économique du royaume évalué à plus de 2 000 Md USD. Dans un contexte marqué par une baisse des prix du pétrole, un ralentissement conjoncturel et des besoins d’investissement soutenus, les banques du Royaume ont recours de manière croissante à la dette subordonnée pour préserver leurs capacités de prêt, notamment à destination des « gigaprojets ». L’émission fait suite à une émission AT1 en sukuk d’un montant de 1,73 Md SAR (soit 461 M USD) finalisée par SNB plus tôt en juin. Les fonds levés contribueront principalement à renforcer les fonds propres réglementaires de la banque. Les établissements bancaires saoudiens envisagent également d’autres leviers de liquidité, notamment la titrisation de créances douteuses, avec une première opération potentielle attendue cette année. La multiplication des émissions de dette subordonnée confirme le rôle central des banques saoudiennes dans le financement de la diversification économique, tout en soulignant les tensions croissantes pesant sur les finances publiques et la capacité de mobilisation de capitaux privés de l’Arabie saoudite.

L’introduction en bourse de Flynas connait des turbulences – Flynas, compagnie aérienne low-cost saoudienne, a réalisé son introduction en bourse (IPO) le 18 juin 2025 sur le Tadawul, la bourse de Riyad. Le prix d’introduction a été fixé à 80 SAR par action, soit le plafond de la fourchette annoncée, valorisant l’entreprise à 13,7 Md SAR (3,7 Md USD). L’opération a permis de lever 1,1 Md USD, avec un carnet d’ordres supérieur à 100 Md USD. C’est la plus importante IPO du Moyen-Orient depuis le début de l’année et la première d’une compagnie aérienne de la région depuis près de 20 ans. La première séance de cotation a été marquée par une forte volatilité. Le cours de l’action a chuté de 13 % en début de séance, atteignant 69,9 SAR, avant de remonter pour enregistrer un gain maximal intrajournalier de 5 %. Les échanges ont été suspendus deux fois au cours des vingt premières minutes. L’indice principal de la bourse saoudienne a reculé de 1 % sur la journée. Cette introduction intervient dans un contexte boursier régional dégradé, marqué par une correction des marchés actions et une révision à la baisse des multiples de valorisation. Le recul de Flynas suit une tendance amorcée par d’autres sociétés récemment introduites, comme United Carton Industries, et intervient dans un environnement régional instable. L’escalade du conflit entre Israël et l’Iran a entraîné des perturbations du trafic aérien, avec la fermeture temporaire de plusieurs espaces aériens (Iran, Irak, Jordanie, Liban, Syrie). La baisse des titres aériens régionaux inclut Air Arabia (– 3 % sur la semaine) et Jazeera Airways (– 4,2 % le 18 juin, plus forte baisse depuis 2020). Malgré ce contexte, la demande structurelle pour le transport aérien en Arabie saoudite reste soutenue par la croissance des flux touristiques et religieux. Les IPO saoudiennes ont permis de lever 3 Md USD depuis janvier 2025, positionnant le royaume comme premier marché d’introductions publiques du Moyen-Orient.

L’inflation s’est élevée à 2,2 % en mai en Arabie saoudite – En mai 2025, le taux d’inflation annuel en Arabie saoudite s’est établi à 2,2 % par rapport à mai 2024, un niveau stable par rapport aux mois précédents. Cette progression reste essentiellement portée par la hausse des prix du logement, de l’eau, de l’électricité, du gaz et des autres combustibles, dont les prix ont augmenté de 6,8 % en glissement annuel (g.a.). Ce poste, qui représente 25,5 % du panier de consommation, constitue le principal contributeur à l’inflation. La hausse est en grande partie imputable à l’augmentation des loyers à + 8,1 %. Néanmoins, l’inflation des loyers, particulièrement élevée à Riyad, semble ralentir.

Energie, Industrie & Services

L’Arabie saoudite et la France identifient 2,6 Md USD d’opportunités dans l’aviation au Salon du Bourget - A l’occasion du 55ème Salon du Bourget, un dialogue stratégique franco-saoudien a mis en lumière plus de 2,6 Md USD (10 Md SAR) d’opportunités d’investissement dans les infrastructures aéroportuaires, la navigation aérienne et les technologies avancées. Lors d'une table ronde présidée par le chef de l’aviation civile saoudienne Abdulaziz Al-Duailej, plus de 65 entités publiques et privées des deux pays ont échangé autour de partenariats industriels et de l'engagement du Royaume à diversifier son économie sous Vision 2030. Plusieurs accords ont été signés, notamment entre Saudi Ground Services Co., le groupe français Alvest et Arabian Alvest Equipment Maintenance, en vue de localiser des technologies vertes pour les services au sol et de renforcer la formation technique via un programme diplômant. Airbus et la société saoudienne Cluster2 Airports ont également signé un protocole d’accord pour déployer des solutions numériques avancées visant à améliorer l’efficacité opérationnelle, la sécurité et l’intégration des aéroports au sein de son réseau.

Aramco prolonge l’évaluation des offres pour la quatrième phase du développement gazier de Jafurah - À la demande d’Aramco, les entreprises candidates au contrat EPC de la quatrième phase du projet gazier non conventionnel de Jafurah ont accepté de prolonger la validité de leurs offres jusqu’à fin septembre. Ce nouveau volet du développement, localisé dans la province orientale, porte sur la construction de trois stations de compression de gaz, chacune capable de traiter 200 millions de pieds cubes de gaz par jour. Le contrat est estimé entre 2 et 2,5 Md USD. L’appel d’offres principal avait été lancé en juillet 2023, avec des soumissions techniques initialement attendues le 15 octobre, puis repoussées au 15 janvier 2024. Les entreprises ayant soumis des offres comprennent JGC (Japon), Larsen & Toubro (Inde), Samsung E&A (Corée du Sud), ainsi qu’un consortium entre Técnicas Reunidas (Espagne) et Sinopec (Chine). Les clarifications techniques sont toujours en cours entre Aramco et les soumissionnaires.

Un contrat de 2,2 Md USD attribué pour la conduite d’eau Jubail-Buraydah - La société saoudienne Mutlaq Al-Ghowairi Contracting Company (MGC) a remporté le contrat EPC pour le projet de conduite indépendante d’eau (IWTP) entre Jubail et Buraydah. Long de 587 km, le pipeline reliera la province orientale à la région de Qassim, avec une capacité de transfert de 650 000 m³/jour. L’infrastructure comprendra deux stations de pompage principales situées à Jubail et Al-Qulaib, une conduite en acier carbone et un système de flux bidirectionnel permettant l’acheminement de l’eau jusqu’à Al-Shimasiyah, avec possibilité d’inversion via Al-Qulaib. Le projet prévoit également la construction de 11 réservoirs d’une capacité totale de 1,63 millions de m³ répartis sur plusieurs sites. Le coût total du projet s’élève à 2,2 Md USD (8,5 Md SAR). Il s’agit du deuxième projet IWTP lancé par Saudi Water Partnership Company (SWPC), après celui de Rayis-Rabigh (2,07 Md USD), développé par Alkhorayef Water & Power Technologies et l’espagnol Cobra. Ces projets s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie nationale de l’eau 2030, qui vise à assurer que 90 % de l’eau urbaine provienne du dessalement, réduisant ainsi la pression sur les ressources souterraines non renouvelables.

Riyad grimpe de 60 places et se hisse au 23ème rang mondial des écosystèmes émergents de startups - Selon le Global Startup Ecosystem Report 2025, publié le 12 juin par Startup Genome et le Global Entrepreneurship Network, Riyad figure désormais à la 23ème place du classement des 100 principaux écosystèmes émergents, après un bond de 60 places en trois ans. La capitale saoudienne se classe également 3ème au Moyen Orient et en Afrique du Nord en matière de financement de startups. Cette progression témoigne de la transformation rapide de l’écosystème entrepreneurial du Royaume, portée par un fort soutien institutionnel, un accès facilité aux grands acheteurs du marché et une exposition croissante à l’échelle régionale. Le rapport souligne les rôles primordiaux que jouent des acteurs comme la National Entrepreneurship Committee, chargée d’orienter les politiques en faveur des entrepreneurs, et la Saudi Venture Capital and Private Equity Association (SVCPEA), qui mobilisent les investisseurs pour accompagner la croissance du secteur.  Depuis 2018, plus de 2,6 Md USD de capital-risque ont été injectés dans l’économie saoudienne, via des véhicules publics tels que Saudi Venture Capital Co., Jada et le Fonds public d’investissement (PIF).

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

Selon S&P Global, la croissance économique des EAU se stabilisera autour des 4 % entre 2025 et 2028 - Cette dernière sera soutenue par un secteur non-pétrolier dynamique et une augmentation de la production pétrolière. Par ailleurs, l’agence de notation financière prévoit des excédents budgétaires moyennant autour de 3,2 % du PIB jusqu’en 2028, en considérant que le prix du baril de Brent s’établisse autour de 60 USD en 2025 et de 65 USD jusqu’en 2028. L’incertitude des perspectives régionales découlant de l’escalade des tensions entre l’Iran et Israël reste tout de même à prendre en compte au vu de son effet sur les marchés pétroliers. Pour finir, S&P Global prévoit le maintien d’une dette publique relativement stable, s’établissant en moyenne à 28 % du PIB sur les 4 prochaines années.

La BCEAU maintient ses taux d’intérêt à 4.40 % en alignement avec la FED - Alors que les Émirats ont une politique monétaire alignée sur celle des États-Unis, cette décision fait suite à l’annonce de la FED (Federal Reserve) de maintenir ses taux sur les réserves (IORB - Interest on Reserve Balances) inchangés. La décision de la BCEAU fait référence au taux de base applicable au mécanisme de dépôt au jour le jour.

Le PIB des EAU atteint 484 Mds USD en 2024, soit une croissance de 4 % par rapport à 2023 - Les secteurs ayant le plus rapidement augmenté leur contribution au PIB sont ceux du transport (principalement via les aéroports) et du stockage (+9.6 % en g.a.), du bâtiment et de la construction (+ 8,4 % en g.a.), de la finance et de l’assurance (+ 7 % en g.a.) et de l’hôtellerie (+ 5,7 % en g.a.). Le PIB non-pétrolier a quant à lui augmenté de 5 %, propulsé principalement par les secteurs du commerce, de l’industrie manufacturière et des activités financières/de l’assurance.

La compagnie pétrolière ADNOC, via sa branche d’investissement XRG, prend la tête d’un consortium international qui a soumis une offre indicative de 18,7 Mds USD pour acquérir le groupe australien Santos (acteur majeur du GNL) - Cela permettrait à ADNOC d’acquérir des actifs stratégiques en Asie-Pacifique dans le domaine du GNL, en mettant la main sur plusieurs projets dans la région (notamment Australie et Papouasie Nouvelle-Guinée).   

Energie, Industrie & Services

BEEAH a lancé son premier projet immobilier en pleine propriété à Sharjah, Khalid Bin Sultan City, comprenant 1 500 unités résidentielles - Le projet repose sur quatre piliers - durabilité, technologie, culture et population - et intégrera une oasis centrale de 2 km avec des infrastructures vertes et intelligentes. Il comprendra également un quartier design et affaires, destiné à soutenir l’économie créative des EAU.

Le Département de l’Économie et du Tourisme de Dubaï (DET) a signé un protocole d’accord avec Marriott International, qui gère plus de 80 établissements (dont 59 à Dubaï) et 23 000 chambres aux EAU - Ce partenariat vise à promouvoir Dubaï auprès des clients du groupe hôtelier via des campagnes marketing conjointes ou encore une formation des professionnels du secteur grâce au programme du Dubai College of Tourism. Dubaï a enregistré 7,15 millions de visiteurs internationaux entre janvier et avril 2025 (+7 % par rapport à 2024), après avoir atteint un record annuel de 18,72 millions de visiteurs l’an dernier (+9 % sur un an).

L'entreprise britannique Serco a obtenu une prolongation de contrat de 495 M AED (135 M USD) avec Dubai Airports Company jusqu'en décembre 2030, pour fournir des services d’expérience client dans les aéroports DXB et DWC - Plus de 1 500 employés de Serco y facilitent le déplacement de 93 millions de passagers par an. Ce nouvel accord prolonge de cinq ans un partenariat existant depuis six ans.

Emirates a présenté son nouvel Airbus A350 au Salon du Bourget 2025, marquant son retour après 15 ans et réaffirmant son partenariat stratégique avec la France via 130 Mds USD d’investissements dans l’aéronautique française - La compagnie prévoit de desservir 17 destinations d’ici fin 2025 avec sa flotte d' A350, dont 7 sont déjà livrés.

Qatar

D’après les informations recueillies par Bloomberg, QatarEnergy demande aux navires transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) d'attendre à l'extérieur du détroit d'Ormuz jusqu'à la veille de leur chargement - L'ordre de précaution ne devrait néanmoins pas retarder les expéditions. Le chargeur japonais Nippon Yusen KK aurait également demandé à ses navires de maintenir une distance de sécurité avec le rivage lorsqu'ils naviguent dans les eaux iraniennes. Pour rappel, environ 20 % du commerce mondial de GNL passe par le détroit d’Ormuz, ce qui en fait un point de passage essentiel pour les navires transportant du GNL.

En marge de Vision Golfe, évènement organisé par Business France sous l’égide du ministre de l’Economie et des Finances afin de renforcer les liens entre la France et les pays du Conseil de coopération du Golfe (GCC), le ministre d'État qatarien chargé du Commerce extérieur, Dr. Ahmad bin Mohammed Al Sayed, s’entretient avec le ministre français délégué au commerce extérieur, Laurent Saint-Martin - La réunion a porté sur les moyens de renforcer la coopération économique et commerciale entre le Qatar et la France. Le ministre qatarien a également prononcé un discours en ouverture de Vision Golfe, insistant sur le développement des relations économiques entre la France et le Qatar, en particulier dans les domaines des infrastructures, des chaînes d'approvisionnement et de l'économie circulaire.

QatarEnergy remporte au côté de TotalEnergies une licence d'exploration onshore en Algérie - Le consortium composé de QatarEnergy (avec une participation effective de 24,5 %), de TotalEnergies (24,5 %) et de la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach (51 %) s’est vu attribuer les droits d’exploration et de production du bloc terrestre Ahara, situé dans l’est de l’Algérie et couvrant une superficie d'environ 14 900 km².

Qatar Airways suspend ses vols vers l'Iran, l'Irak et la Syrie en raison des tensions régionales - Trois grands aéroports en Iran, dont la capitale Téhéran, l’aéroport de Damas et cinq aéroports en Irak, dont la capitale Bagdad, sont concernés, a indiqué la compagnie aérienne.

Qatar Airways est nommée « compagnie aérienne de l'année » par l’agence de notation du transport aérien Skytrax pour la neuvième fois - Le transporteur a également reçu d’autres récompenses, dont celles de « Meilleure classe affaires du monde ».

Le Qatar est en pourparlers avancés pour investir 3,5 Mds USD dans un projet touristique sur la côte nord de l'Égypte - L'accord, qui pourrait être signé d'ici fin 2025, prévoirait 1 Mds USD payé immédiatement après la signature, puis le solde au cours des 12 mois suivants. Cet engagement ferait suite à un investissement de 35 Mds USD déjà fait par les Emirats arabes unis pour l'aménagement d'une vaste bande du même littoral. Pour rappel, lors de la visite en avril du président égyptien au Qatar, les deux pays avaient annoncé travailler sur un programme d'investissement de 7,5 Mds USD en Égypte.

Applied Intuition, une startup qui développe une technologie pour les véhicules autonomes et les drones, lève 600 M USD auprès d’investisseurs, dont le fond souverain qatarien (QIA), et atteint une valorisation de 15 Mds USD - Le financement a été codirigé par des fonds gérés par BlackRock et la société de capital-risque Kleiner Perkins. Parmi les autres investisseurs figurent également Franklin Templeton, Lux Capital, BOND et General Catalyst. Ce nouvel accord représente une augmentation significative de la valeur de l'entreprise, qui était de 6 Mds USD l'année dernière.

Les entreprises cotées à la Bourse du Qatar (QSE) ont déclaré un bénéfice net de 13,22 Mds QAR (3,63 Mds USD) pour le 1e trimestre 2025 - Les bénéfices des entreprises cotées à la QSE ont ainsi enregistré une hausse de 120 M QAR (33 M USD) par rapport à la même période l’année précédente.

Koweït

Incheon et ADP-TAV au deuxième tour - L’autorité des marchés publics koweïtiens a indiqué que ne restaient plus en lice pour l’attribution du marché des opérations du terminal 4 de l’aéroport de Koweït que l’opérateur coréen et le consortium franco-turc. Après analyse des offres techniques, l’autorité a classé Incheon premier avec 87,5 pts sur 100, talonné de très près par TAV-ADP qui recueillait 87 points offres financières des deux concurrents devraient désormais être ouvertes dans les prochaines semaines et le marché attribué avant la fin de l’été. Le montant du marché est estimé à 200 M USD.

Quand l’IA est au cœur du baril. La dépendance du secteur pétrolier à l'égard des systèmes de contrôle automatisés rend la cybersécurité essentielle à la continuité des opérations - Avec en ligne de mire une résilience accrue face aux risques géopolitiques, la holding pétrolière KPC renforce ses capacités de défense contre des cyberattaques. Quotidiennement confronté à des cybermenaces (piratage, vol de données, logiciels malveillants ciblant les systèmes de contrôle industriels et les virus infectant les ordinateurs internes), le secteur pétrolier a développé des outils d’analyse continue des risques et procède périodiquement à des tests de pénétration afin d’identifier d’éventuelles vulnérabilités. KNPC vient ainsi de mettre en place le premier centre opérationnel unifié de cybersécurité, dont une des priorités vise à assurer la sécurité d’un secteur vital pour l’économie de l’émirat.

Les routes de la soie au Koweït : les économistes réclament plus d’infrastructures et moins de papier - Bien devant être lancée en 2003 et achevée en 2026 selon le programme « Vision 2035 » pour le Koweït, le projet de zone d’activité économique du nord du pays (Boubiyan) est toujours au point mort. À ce jour, les réalisations se cantonnent aux discussions entre l'agence responsable et la Chine afin de définir les contours du plan cadre du projet de la route de la soie, et à la proposition d'une législation visant à créer une zone économique franche. De nombreux économistes koweïtiens estiment que le lancement réel du projet aurait des retombées bénéfiques, notamment en créant des emplois pour les Koweïtiens jeunes diplômés. Son emplacement stratégique près du port de Mubarak et de la frontière irako-iranienne a également été mis en avant comme un facteur susceptible de favoriser le succès du projet, le comparant à une « zone franche économique moderne » susceptible d’attirer de nombreux capitaux étrangers et diversifier l’économie.