Actualités économiques Nigéria - Ghana semaine du 9 juin 2025
Pavillon national nigérian à VivaTech ; Excédent commercial en biens de 3,4 Md USD au T1 2025 ; Programme de restauration de machines pour renforcer l’appareil industriel et agricole ; L’État de Lagos annonce le lancement de son marché carbone ; Finalisation d’un accord de financement de la BMRD pour un chantier naval ; Lancement d'un accélérateur IA avec Meta. La Banque centrale du Ghana veut ramener les taux d’intérêt sous 10% d’ici 4 ans ; Fidelity Bank Ghana atteint 173 M USD de revenus.
EVENEMENT À VENIR
LE CHIFFRE À RETENIR
100 M USD
C’est le montant des fonds levés par les startups nigérianes au premier trimestre 2025
Nigeria
Le Nigeria inaugure son premier pavillon national à VivaTech
Pour la première fois, le Nigeria dispose d’un pavillon national à VivaTech, le plus grand salon européen dédié à l’innovation technologique, qui s’est tenu à Paris du 11 au 14 juin 2025. Plus de 20 start-ups nigérianes ont été mises à l’honneur, illustrant le dynamisme de l’écosystème tech du pays.
Le ministre des Communications, de l’Innovation et de l’Économie numérique, Bosun Tijani, a fait le déplacement à Paris afin de renforcer les collaborations entre les écosystèmes français et nigérian. Le Commissaire pour l'Innovation, la Science et la Technologie, Olatubonsun Alake, de l’État de Lagos était également présent, témoignant de l’engagement des autorités locales aux côtés du gouvernement fédéral.
Cette première participation officielle marque une étape stratégique dans la volonté du gouvernement nigérian de positionner le pays comme un hub technologique de premier plan, en attirant investissements, partenariats internationaux et visibilité pour ses entrepreneurs.
Le pavillon nigérian et ses ambassadeurs au salon VivaTech 2025
Le Nigeria a dégagé un excédent commercial en biens de 3,4 Md USD au premier trimestre 2025
Après 13,2 Md USD d’excédent commercial sur la balance des biens en 2024, le plus important depuis 2017, le Nigeria enregistre une performance suivant une tendance similaire début 2025. Ces performances s’expliquent par l’importante dépréciation du naira entre mai 2023 et décembre 2024 (-73%), qui a stimulé les exportations du pays et contracté au contraire ses importations.
Les importations se sont réduites de 7% par rapport au dernier trimestre 2024 tandis que les exportations ont crû de 3%, atteignant respectivement 15 400 Md NGN et 20 600 Md NGN (soit 10,1 Md USD et 13,5 Md USD). L’excédent commercial représente 5 200 Md NGN, soit 3,4 Md USD (après 2,6 Md USD au quatrième trimestre 2024).
Si le pétrole brut représente toujours le premier poste d’exportation avec 63% des exportations totales, sa part a fortement diminué (81% au premier trimestre 2024), témoignant de la relative diversification des exportations nigérianes. La part des exportations non pétrolières est notamment passée de 9% à 15% entre le T1 2024 et le T1 2025, tandis que la part des exportations d’hydrocarbures non brut (gaz et pétrole raffiné) s’est élargie de 10% à 22% sur la même période, résultat entre autres de la mise en service de la raffinerie Dangote en septembre 2024.
La France était la 4ème destination des exportations du pays au premier trimestre 2025, avec 950 M USD, soit 7% des exportations nigérianes. La France se place sixième partenaire commercial du Nigeria en volume de biens échangés avec 1,1 Md USD (comme en 2024 où elle était 2ème destination des exportations nigérianes et 5ème provenance des importations).
Évolution des exportations et importations de biens du Nigeria par trimestre depuis 2020 en % du PIB
Source : National Bureau of Statistics
Clef de lecture : les exportations nigérianes au premier trimestre 2025 représentent 25,5% du PIB (courbe bleu foncé), tandis que les importations en représentaient 19,1% (courbe bleu clair), résultant en un excédent commercial de 6,4% du PIB (courbe pointillée noire).
Le vice-président du Nigeria lance un programme de restauration d’infrastructures et de machines pour renforcer la capacité de l’appareil industriel et agricole du pays
Le vice-président du Nigeria Kashim Shettima a lancé le programme de restauration d’actifs de l’Agence nationale pour les infrastructures scientifiques et techniques (NASENI). Le programme vise à restaurer près de 26 000 machines agricoles et industrielles et réutiliser près de 500 000 pièces détachées inutilisées et pourrait représenter plus de 10 000 Md NGN (5,6 Md EUR) d’économies.
Le programme s’inscrit dans l’objectif gouvernemental de soutenir l’industrialisation, la productivité, et la gestion durable des actifs et permettrait de renforcer la capacité de l’appareil industriel et agricole du pays.
L’État de Lagos annonce le lancement de son marché carbone
L’État de Lagos a annoncé le lancement futur du premier marché carbone d’Afrique à l’échelle régionale (seulement le deuxième dans le monde après celui de la Californie).
Le projet représenterait 1 Md USD de revenus sur 15 ans à travers l’échange de 1,2 M de crédits carbone. Ces revenus permettraient de financer des projets et investissements stratégiques pour renforcer la résilience climatique et la transition énergétique.
La Banque multilatérale régionale de développement maritime a annoncé la finalisation d’un accord de financement de 150 M USD pour un chantier naval au Nigeria
Le CEO de la Banque multilatérale régionale de développement maritime (BMRD), Adeniran Aderogba, a annoncé la finalisation d’un accord de financement à hauteur de 150 M USD d’un chantier naval au Nigeria. Ce projet vise à répondre au manque d’infrastructures dans le pays pour la réparation des navires, obligeant les armateurs à assurer la maintenance de leurs navires à l’étranger tel qu’au Ghana ou à Dubaï. Ce projet s’inscrit dans la stratégie de la banque de faire du Nigeria un hub stratégique pour la maintenance de navires en renforçant les capacités locales. Le site n’a néanmoins pas encore été dévoilé. Il s’agirait d’une première étape de la stratégie de la BMRD pour renforcer les capacités du secteur maritime en Afrique de l’Ouest et du Centre, tel que fixé par son mandat.
Le Nigeria s’allie à Meta pour lancer un accélérateur en IA et renforcer son attractivité technologique
Le ministère des Communications, de l’Innovation et de l’Économie numérique, a annoncé un partenariat avec Meta pour lancer le Nigeria AI Accelerator Programme. Cette initiative, opérée par la NITDA (Agence nationale pour le développement des technologies de l'information) et son centre de recherche NCAIR (Centre national pour l’intelligence artificielle et la robotique), vise à soutenir des start-ups développant des solutions d’intelligence artificielle (IA) adaptées aux défis économiques du pays.
Les programmes d’accélération se dérouleront d’août à décembre 2025. Cette collaboration renforce la stratégie nigériane d’engagement avec les géants technologiques pour stimuler la croissance économique par l’innovation.
En 2024, le gouvernement avait déjà lancé avec Google un fonds IA de 100 M NGN, suivi d’un engagement de 1,5 M USD avec Luminate. Google a également annoncé un soutien accru à la formation en IA en Afrique subsaharienne, avec un investissement de 5,8 M USD.
Ce nouvel accélérateur s’inscrit dans la stratégie nationale d’intelligence artificielle initiée en 2023, et vise à faire du Nigeria un pôle de référence pour les investissements technologiques et le développement d’un écosystème IA durable et inclusif.
Ghana
Le gouverneur de la Banque centrale du Ghana ambitionne de ramener les taux d’intérêt en dessous de 10% d’ici quatre ans
Cet engagement, annoncé lors du forum annuel de l’Association des industries du Ghana (AGI), vise à stimuler l’investissement privé et à faciliter l’accès au crédit, en particulier pour les PME, souvent pénalisées par des coûts d’emprunt prohibitifs.
Pour y parvenir, la BoG engage des réformes structurelles et travaille en étroite collaboration avec les banques commerciales afin de définir des stratégies durables. Le gouverneur a mis en avant les progrès récents en matière de maîtrise de l’inflation et de stabilisation du cedi, qui contribuent à restaurer la confiance des investisseurs et offrent une base solide pour la poursuite des réformes financières.
Dans ce contexte, la décision récente de maintenir le taux directeur à 28% illustre la vigilance de la BoG, soucieuse de consolider ces progrès macroéconomiques avant d’engager une détente monétaire. Le président de l’AGI (Association of Ghana Industries), Humphrey Ayim-Darke, a salué cette initiative, tout en appelant à veiller à ce que les progrès macroéconomiques bénéficient concrètement aux acteurs économiques.
Fidelity Bank Ghana atteint 173 M USD de revenus et renforce ses fonds propres en 2024
Pour la deuxième année consécutive les revenus annuels de la banque dépasse 2 Md GHS. Son bénéfice avant impôts progresse également de 4%, à 1,21 Md GHS (environ 89 M USD), illustrant la résilience de son modèle face à un environnement économique contraint.
Malgré une perte de 37% sur ses détentions d’eurobonds, Fidelity Bank a vu la valeur de ses actifs progresser de 28%, à 22,11 Md GHS (1,63 Md USD), portée par une collecte soutenue de dépôts (+40%, à 17,65 Md GHS). Les prêts et avances se sont établis à 3,14 Md GHS (231 M USD), dans le cadre d’une politique de croissance maîtrisée, avec un taux de créances douteuses inférieur à 10%, nettement en dessous de la moyenne sectorielle. La banque affiche un ratio de fonds propres de base de 19,6% (après 14,4% en 2023).
Le directeur général, Julian Opuni, a souligné les avancées de la banque en matière de financement des PME et des particuliers, appuyées par des partenariats renforcés avec les fintechs et une automatisation accrue des processus.
Dans un secteur bancaire encore marqué par une faible capacité de financement de l’économie réelle, Fidelity Bank confirme sa capacité en matière de solidité financière et de gestion du risque.
Plus globalement, selon la Banque Mondiale, huit banques domestiques sur treize disposent désormais d’un ratio d’adéquation du capital conforme au standard requis (13%).