Accord du Conseil d’administration du FMI sur la première revue de l’EFF et sur un nouveau programme RSF de 1,3 Mds USD

Le conseil d’administration du FMI, réuni le 9 mai, a approuvé la première revue du programme EFF du Pakistan, accompagnée d’un décaissement immédiat de 1 Md USD qui alimentera les réserves de la Banque centrale. Parallèlement, un nouveau programme au titre de la Facilité de Résilience et de Durabilité (RSF) a été validé, ouvrant l’accès à 1,3 Md USD, dont les premiers décaissements sont attendus après la première revue de septembre.

Pour mémoire, Le programme repose sur cinq axes : consolidation budgétaire, politique monétaire restrictive et change flexible, réforme du secteur énergétique (tarifs, dette circulaire), restructuration des entreprises publiques et renforcement de la résilience climatique. L’ensemble des critères de performance quantitatifs (7) ont été atteints ; les critères de performance continue ont été atteints (2) : les cibles indicatives ont été partiellement atteintes (5 sur 8) ; les conditionnalités structurelles ont pour la plupart atteintes ou sont reportées de quelques mois.

Dans son communiqué, Le FMI salue les progrès du Pakistan dans le rétablissement de la stabilité macroéconomique malgré un contexte difficile, tout en appelant à accélérer les réformes structurelles (fiscalité, énergie, gouvernance, ouverture commerciale) pour assurer une croissance durable portée par le secteur privé.

Premiers échanges entre les services du FMI et les autorités pakistanaises sur le budget 2026

Les services du FMI ont démarré cette semaine des discussions techniques avec les autorités pakistanaises sur le budget 2026 (pour mémoire, juillet 2025-juin 2026). Ces échanges doivent se poursuivre la semaine du 19 mai par des négociations au niveau politique pour finaliser les mesures budgétaires, en vue de l'annonce du budget fédéral le 2 juin.

Les services du Fonds tablent sur une croissance de 3,6% pour l’exercice 2026 et un taux d’inflation moyen de 7,7%, ce qui devrait entrainer une hausse des recettes fiscales du FBR (Federal Bureau of Revenue) de 1400 Mds PKR, auxquelles viendraient s’ajouter de nouvelles recettes provinciales avec l’introduction d’une taxe sur les revenus agricoles, portant les recettes totales du Pakistan à 19 900 Mds PKR (près de 15,2% du PIB). Les services du Fonds appellent aussi à une réduction des dépenses publiques pour porter le déficit budgétaire à 5,1% du PIB, contre 15,9 % pour l'exercice en cours.

Crise Pakistan-Inde – Impact économique

Le ministre des Finances Muhammad Aurangzeb a déclaré que l’impact budgétaire de la crise actuelle entre l’Inde et le Pakistan était limité et pouvait être géré dans le cadre du budget 2025 sans nécessiter de révision budgétaire. Il a affirmé que les dépenses militaires supplémentaires n'entraîneront pas de révisions économiques majeures. Il a qualifié le conflit de « courte durée » avec un impact budgétaire minimal. Interrogé sur une éventuelle augmentation des dépenses militaires dans le prochain budget, il a estimé qu'il était prématuré d'en discuter, tout en affirmant que les besoins de défense seraient satisfaits.

Les marchés financiers ont fortement réagi à la montée des tensions entre l’Inde et le Pakistan : le 8 mai, la Bourse de Karachi (KSE-100) a chuté de plus de 6 500 points en une seule séance, à la suite de l’annonce d’attaques par drones, entraînant une suspension temporaire des échanges. L’indice s’est ensuite partiellement redressé et a enregistré un net rebond de 9 % le lundi 12 mai, à la suite de l’annonce d’un cessez-le-feu le 10 mai et de l’approbation par le conseil d’administration du FMI d’un nouveau programme ainsi que de la première revue du programme en cours. Le jeudi 14 mai, le KSE-100 a poursuivi sa progression, clôturant en hausse de 1 425 points, porté par la confirmation de la Banque centrale (SBP) de la réception d’un décaissement de 1,02 milliard de dollars correspondant à la deuxième tranche du prêt accordé dans le cadre de la facilité élargie de crédit du FMI.