Le FMI et la Banque mondiale ont revu leurs projections d’endettement ; L’amélioration de la note souveraine par Fitch Ratings a entraîné l’amélioration des notes de crédit de 7 banques nigérianes et de 4 États ; Les obligations nigérianes pourraient rejoindre l’index GBI-EM de J.P. Morgan. Le FMI et la Banque mondiale révisent à la baisse les projections de croissance du Ghana ; Le Président Mahama lance le programme Adwumawura visant à créer des opportunités d’affaires pour les jeunes.

 

LE CHIFFRE À RETENIR

2,1 Md USD

C’est le montant des flux de capitaux entrants au Nigeria en janvier 2025, en augmentation après 1,6 Md UD en décembre.

 

ÉVENEMENT À VENIR

Inscrivez-vous à la Business Expedition Ville Durable organisée par la Chambre de Commerce et d’Industrie France-Ghana à Accra les 10 et 11 juin 2025 !

 

Nigeria

 

Le FMI et la Banque mondiale ont revu leurs projections concernant la trajectoire d’endettement du Nigeria

A l’occasion de la publication de son bulletin économique mondial semestriel, le Fonds monétaire international (FMI) a mis à jour ses projections économiques à l’égard du Nigeria. Le dernier bulletin datait d’octobre 2024.

Le FMI revoit à la hausse le taux d’endettement public brut du Nigeria sur le court terme, avec 52,9% du produit intérieur brut (PIB) en 2024 et 52,5% du PIB en 2025 (contre 51,3% et 50,0% en octobre dernier). Cette détérioration du ratio d’endettement fait écho à la revue à la baisse des prévisions de croissance sur le court terme, en raison de la baisse attendue du cours du pétrole.

Pour rappel, le FMI a révisé à la baisse les perspectives de croissance économique du Nigeria pour les deux prochaines années : l’économie devrait croître de 3,0% (-0,2pt) en 2025 et de 2,7% (-0,3pt) en 2026, après avoir enregistré une croissance plus forte que prévu, à 3,4% en 2024 (+0,5pt). Le FMI a réduit les prévisions de croissance des pays émergents et en développement de 0,5pt pour 2025 et de 0,3pt pour 2026.

Néanmoins, le FMI projette une réduction de l’endettement du pays plus importante que dans sa publication d’octobre sur le moyen terme. Le ratio d’endettement devrait en effet progressivement diminuer pour atteindre 45,4% à l’horizon 2030 selon le FMI, alors que ce dernier prévoyait une réduction plus modeste, à 49,3% d’ici 2029.

En parallèle, la Banque mondiale a également procédé à la mise à jour de ses projections, qui dataient également d’octobre dernier et étaient très similaires à celles du FMI. La Banque mondiale prévoit une augmentation du ratio d’endettement du Nigeria jusqu’à atteindre un pic à 54,7% en 2026 avant de se réduire pour s’établir à 53,5% en 2027.

Prévisions d’endettement du Nigeria du FMI et de la Banque mondiale d’octobre 2024 et d’avril 2025 (% PIB)

Prévisions d’endettement du Nigeria du FMI et de la Banque mondiale d’octobre 2024 et d’avril 2025 (% PIB)

Sources : Fonds monétaire international, Banque mondiale

Clef de lecture : selon les projections du FMI d’octobre 2024, le ratio d’endettement du Nigeria devait s’établir à 49,3% en 2029 (courbe bleu clair), celles d’avril 2025 l’établissent plutôt à 45,4% en 2030 (courbe bleu foncé. Selon les projections de la Banque mondiale en octobre 2024, le ratio devait atteindre 48,4% en 2027 (courbe orange clair), et désormais 53,5% à la même date (courbe orange foncé).

 

L’amélioration de la note souveraine du Nigeria par Fitch Ratings de B- à B/Stable a entraîné l’amélioration des notes de crédit de sept banques nigérianes et de quatre États fédérés

L’amélioration de la note souveraine de crédit du Nigeria de B- à B/Stable par Fitch Ratings le 11 avril dernier a entraîné l’amélioration de plusieurs notations de crédit d’entités nigérianes. La notation souveraine joue un rôle d’ancrage pour les notations d’autres entités, comme les banques et les gouvernements locaux.

Sept banques nigérianes ont ainsi vu leur notation être revu à la hausse, passant également de B- à B/Stable. Il s’agit d’Access Bank, de Zenith Bank, d’United Bank for Africa, de Guaranty Trust Bank, de First Bank of Nigeria, de Fidelity Bank et de Bank of Industry et également des holdings Guaranty Trust et First HoldCo.

En parallèle, et selon la même mécanique, les notations de crédit de quatre États fédérés, Lagos, Kaduna, Kogi et Oyo.

Évolution de la notation souveraine du Nigeria des agences Fitch Ratings, Standard & Poor’s et Moody’s

Évolution de la notation souveraine du Nigeria des agences Fitch Ratings, Standard & Poor’s et Moody’s

Sources : Standard & Poor’s, Fitch Ratings, Moody’s

Clef de lecture : la note de crédit du Nigeria par Standard & Poor’s s’établit à B-/Stable en avril 2025 (courbe verte, échelle de gauche), celle de Fitch Ratings est à B/Stable (courbe rouge, échelle de gauche) et à Caa1/Positif pour Moody’s (courbe bleue, échelle de droite).

Les perspectives positives/négatives sont affichées avec un ajustement de +/-0,33 point. La veille de crédit positive/négative avec un ajustement de +/-0,67 point.

 

Les obligations souveraines nigérianes pourraient rejoindre l’index GBI-EM de J.P. Morgan

Le Bureau de gestion de la dette du Nigeria (DMO) a annoncé que les obligations souveraines nigérianes pourraient rejoindre l’index GBI-EM de la banque J.P. Morgan.

L’index GBI-EM est un indice de référence boursier développé par J.P. Morgan pour suivre les évolutions des obligations souveraines en monnaie locale émises par les gouvernements de marchés émergents, constitué actuellement d’obligations émises par 18 pays.

L’intégration du Nigeria dans cet index pourrait être permise par les réformes récentes mises en place pour améliorer la liquidité et l’efficacité du marché des changes. Cela pourrait améliorer l’attractivité des émissions obligataires nigérianes en naira et consolider cette source de financement pour le gouvernement nigérian.

 

Ghana

 

Le FMI et la Banque mondiale révisent à la baisse les projections de croissance économique du Ghana pour 2025 à 4,0% et 3,9%

Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont tous les deux révisé à la baisse leurs prévisions de croissance économique pour le Ghana en 2025, suite à la publication de leurs rapports d’avril en marge des réunions de printemps à Washington. Le FMI table désormais sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) à 4,0% (contre 4,4% lors de ses prévisions d’octobre) tandis que la Banque mondiale l’estime à 3,9% (4,3% lors de ses prévisions d’octobre). Ces chiffres s’alignent sur les prévisions du gouvernement du Ghana, révisées à 4,0% dans le Budget 2025 présenté en mars par le ministre des Finances, M. Ato Forson.

Cette prudence s’explique par une inflation persistante, des vulnérabilités extérieures, et des chocs climatiques affectant notamment la production de cacao. Malgré cela, des signes de reprise apparaissent, portés par une hausse de la demande globale et une amélioration des chaînes d’approvisionnement. L’indice des directeurs d’achat (PMI) est passé de 47,9 en janvier à 50,6 en mars, signalant un retour à la croissance de l’activité commerciale. Pour 2026, le FMI et la Banque mondiale anticipent un rebond à respectivement 4,8% et 4,6%.

Sur le plan du niveau général des prix, le FMI prévoit un taux d’inflation de 17,5% à la fin de l’année 2025, et la Banque mondiale prévoit 17,2%, des taux nettement supérieurs à la cible gouvernementale de 11,9%. Néanmoins, ils restent optimistes prévoyant un recul à 9,4% d’ici fin 2026.

 

Le Président Mahama lance le programme Adwumawura visant à créer des opportunités d’affaires pour les jeunes

Le gouvernement a lancé le programme Adwumawura à Kumasi dans le but de simuler l’entrepreneuriat chez les jeunes au Ghana. Ce programme vise à lutter contre le chômage des jeunes en soutenant et en formant 10 000 entrepreneurs âgés de 18 à 35 ans par an, en leur fournissant un capital de démarrage, une formation professionnelle et un accompagnement personnalisé.

L’initiative sera menée par le Programme national pour l’entrepreneuriat et l’innovation (NEIP) sous l’égide du ministère du Développement et de l’autonomisation des jeunes, avec l’objectif de créer 40 000 emplois décent pendant 4 ans. Un comité technique a été mis en place pour superviser l'identification des start-ups viables, lever les obstacles réglementaires et assurer la cohérence avec les priorités économiques nationales. Le ministère des Finances a alloué 300 M GHS (21 M USD) pour démarrer ce programme, avec l'objectif de mobiliser des financements supplémentaires auprès des partenaires au développement. Le gouvernement a indiqué qu’il souhaitait privilégier en majorité les femmes, les personnes en situation de handicap et les jeunes anciennement engagés dans les activités minières illégales. Les demandes sont actuellement ouvertes, et un comité a été chargé de sélectionner les bénéficiaires à travers le pays.