Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

Libres mais surveillés : le contrat social des stablecoins  

 

Abu Dhabi a annoncé le lancement d’un stablecoin adossé au dirham, marquant une avancée majeure dans la stratégie numérique des Émirats arabes unis (EAU). Le 28 avril 2025, trois institutions émiriennes de premier plan, First Abu Dhabi Bank (FAB), International Holding Company (IHC) et le fonds souverain ADQ, ont dévoilé leur projet de lancer un stablecoin adossé au dirham et émis par FAB, sous réserve de l’approbation finale de la Banque centrale des Émirats arabes unis (CBUAE) qui en assurera la régulation complète. Ce jeton numérique, qui fonctionnera sur la blockchain développée localement, ambitionne de transformer les paiements numériques aux EAU.

Ce jeton numérique est une brique de plus à l’écosystème digital émirien. Ce projet s’inscrit en effet dans une stratégie plus large visant à renforcer l’infrastructure numérique des EAU. En décembre 2024, la CBUAE avait déjà approuvé AE Coin, le premier stablecoin régulé du pays, également adossé au dirham. AE Coin circule déjà, à échelle encore modeste, dans les portefeuilles numériques des particuliers pour leur usage quotidien. Le nouveau stablecoin, annoncé le 28 avril, 2025 est le fruit d’alliances stratégiques entre géants d’Abu Dhabi : il cible également les transactions interentreprises et l’intégration dans des infrastructures numériques avancées.

L’approche retenue par les autorités émiriennes en matière de stablecoin vise à encourager leur développement tout en limitant les risques. Leur émission est strictement réservée aux entités dûment licenciées par la CBUAE, constituées localement conformément à la loi fédérale sur les sociétés commerciales. Ces entités doivent maintenir des réserves ségréguées, soumises à audit, et répondre à des exigences de transparence. À l’inverse, les émetteurs étrangers ne peuvent proposer de stablecoins que dans un cadre limité, exclusivement destiné aux activités de trading, leur utilisation dans les paiements domestiques étant proscrite. Ce cloisonnement peut refléter la volonté des autorités de préserver la souveraineté monétaire du dirham aux EAU, face à des devises numériques concurrentes. Il permet ainsi d’éviter une substitution progressive du dirham dans les paiements quotidiens par des stablecoins indexés sur d’autres monnaies, par exemple le dollar.

La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT) constitue un axe central du dispositif encadrant les stablecoins aux Émirats arabes unis. La Payment Token Services Regulation prévoit l’application intégrale du cadre LCB-FT en vigueur aux stablecoins, notamment les obligations posées par la loi fédérale n°20 de 2018. Selon la loi, les entités concernées (émetteurs, dépositaires, prestataires de transfert) doivent ainsi mettre en œuvre des dispositifs renforcés de vigilance client (KYC), de surveillance des transactions et de déclaration des opérations suspectes. En prévoyant de telles exigences, la Banque centrale entend aligner les pratiques locales sur les standards internationaux. Cette vigilance accrue s’inscrit dans un contexte où les EAU, engagés dans un processus de réformes, restent observés de près en raison de leur inscription passée sur la liste grise des juridictions à risque en la matière. La capacité du régulateur à assurer l’effectivité de ses contrôles dans un secteur si innovant sera déterminante pour la crédibilité du cadre.

Le lancement du stablecoin est prévu pour le quatrième trimestre 2025, en parallèle du déploiement du Dirham numérique (CBDC). La CBUAE prévoit en effet également de lancer le Dirham numérique, une monnaie numérique de banque centrale, d’ici la fin de l’année. Cette initiative complémentaire vise à offrir une solution de paiement numérique étatique.​ Son développement, qui intervient en parallèle de l’encouragement des stablecoins privés, doit là encore contribuer à renforcer la centralité du dirham dans l’écosystème numérique. Cependant, il pose la question des cas d’usage et des conditions de coexistence entre initiatives publiques et innovations du secteur privé pour éviter une fragmentation des infrastructures de paiement.

Dans le Golfe, les EAU tiennent ainsi à s’imposer comme une référence en matière d’actifs numériques régulés, en cultivant une image de juridiction innovante mais aussi désormais rigoureuse sur le plan réglementaire. En combinant infrastructures technologiques avancées et cadre réglementaire lisible, les autorités déploient une stratégie désormais bien rodée, qui vise à attirer les acteurs privés tout en gardant la main sur les risques, notamment en matière de réputation. Sur un marché des actifs numériques en plein essor, les EAU veulent jouer le triptyque gagnant : compétitivité financière, maîtrise des risques, souveraineté monétaire.

Leila Larbi, Adjointe au Chef de Service économique régional
et Conseillère financière régionale

 

Pétrole et gaz

Brent 02/05/2025 à 12h00 GST : 62,06 USD/Bbl

Le prix du baril de Brent s’établit ce vendredi midi à 62,06 dollars, marquant une nette baisse de -7% par rapport aux 66,8 dollars enregistrés la semaine dernière. Les cours ont atteint leur taux le plus bas jeudi 1er avril, autour de 59,4 dollars, avant de remonter légèrement après que la Chine et les États-Unis aient exprimé des signes d’ouverture, bien que modestes et conditionnés, en vue d’une désescalade de la guerre tarifaire.

Du côté de l’offre, la possible augmentation de la production de l’OPEP+ le mois prochain, malgré la tendance baissière des prix, a entretenu les craintes d’un surplus d’offre, participant à la baisse des cours. Alors que l’OPEP + déjà annoncé tripler les niveaux de productions prévus pour le mois de mai (411 000 bpj contre 135 000 bpj initiaux), la prochaine réunion du groupe, qui se tiendra la semaine prochaine, pourrait en effet voir une décision de la même nature se profiler pour le mois de juin. Notamment, certaines sources indiquent que l’Arabie Saoudite se serait montrée prête à supporter une baisse durable des prix, semblant marquer une rupture avec la stratégie traditionnelle du royaume, qui consiste à soutenir les cours via la maîtrise de la production.

La dégradation des indicateurs économiques aux États-Unis a également participé à exercer une pression à la baisse sur les prix en laissant entrevoir une baisse soutenue de la demande. Au T1 2025, l’économie américaine a en effet enregistré une contraction de 0.3 % en glissement annuel selon de nouvelles données du Département du Commerce des États-Unis, alors même que de fortes performances de + 2.4 % et + 3.1 % étaient respectivement enregistrées pour le T3 et T4 2024. Il s’agit ainsi de la première contraction de l’économie depuis le T1 2022, entraînée notamment par une augmentation significative des exportations (+ 51 % en g.a.) en amont de l’entrée en vigueur des droits de douane américains. Ces chiffres ne prennent donc pas en compte la période post-«Liberation day » (2 avril), marqué par cette nouvelle donne tarifaire mais également par un niveau de confiance significativement bas des consommateurs américains dans leur économie (le plus bas depuis mai 2020). Alors que certains analystes n’excluent pas le risque de récession dans les prochains mois, ces prévisions influencent les cours.

Néanmoins, le prix du baril s’est légèrement redressé en fin de semaine.

Premièrement, malgré les orientations de l’OPEP + décrites plus haut, les niveaux de production du groupe ont curieusement baissé pour le mois d’avril, contribuant au soutien des cours. En effet, selon de nouvelles données de Bloomberg parues en fin de semaine, la production de l’OPEP+ aurait baissé de 200 000 bpj le mois dernier pour s’établir à 27,24 millions de bpj. L’Arabie Saoudite n’aurait elle-même augmenté sa production que de 20 000 bpj, tandis que les EAU ont abaissé leur production de 80 0000 bpj. La baisse du niveau de production global du groupe reste grandement attribuable au Venezuela, visé par d’importantes sanctions américaines.

Également, alors que la guerre tarifaire continue d’être un élément clé de la tendance générale baissière des prix de l’or noir, un espoir de désescalade des tensions a également participé à la hausse des cours en fin de semaine. La Chine a en effet déclaré « évaluer » la proposition américaine en vue de débuter des négociations pour désamorcer la guerre commerciale. Cet espoir reste tout de même incertain et conditionné, modérant la hausse des cours qui s’en est suivie.

Morgane Abbas, Analyste macroéconomique et financière

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Le marché obligataire saoudien approche les 500 Md USD d’encours malgré un contexte mondial volatil – Selon Fitch Ratings, le marché saoudien de la dette devrait dépasser les 500 Md USD d’encours d’ici fin 2025, soutenu par la diversification des financements, les projets de Vision 2030 et des réformes réglementaires. Fin mars 2025, le marché atteignait 465,8 Md USD, en hausse de 16 % sur un an, avec les sukuk représentant 60,4 % de l’encours total. L’Arabie saoudite a été le premier émetteur de dette en dollars parmi les pays émergents (hors Chine) au 1er trimestre 2025, et le premier émetteur mondial de sukuk en devises. La baisse des prix du pétrole et l’élargissement du déficit budgétaire (prévu à 5,1 % du PIB en 2025) devraient renforcer le recours aux émissions obligataires. Parallèlement, la dette ESG représente9 % des émissions en dollars, et la part des investisseurs étrangers dans la dette locale est passée de 4,5 % à 7,7 % en un trimestre. Fitch note également que 94 % des sukuk notés sont classés dans la catégorie "A", avec des perspectives majoritairement stables.

Le PIF enregistre une hausse de 390 % de ses actifs depuis 2016 et vise désormais 2 670 Md USD d’ici 2030 - Entre 2016 et 2024, les actifs du fonds souverain saoudien (PIF) sont passés de 160 Md USD à 941,3 Md USD, enregistrant un taux de croissance annuel moyen de 22 %, selon le dernier rapport annuel de Vision 2030. Ce niveau dépasse l’objectif fixé pour 2024 (880 Md USD), incitant le fonds à relever sa cible à 2 670 Md USD d’ici 2030 (contre 1 870 Md USD auparavant). Acteur central de la diversification économique, le PIF consacre 40 % de son portefeuille aux entreprises saoudiennes et aux gigaprojets. Le fonds affirme avoir contribué à la création d’1,1 million d’emplois en 2024 (contre 77 000 en 2021), et renforcé la part des secteurs non pétroliers dans le PIB, désormais à 51 %. Il a aussi attiré plus de 37 Md USD d’investissements privés et accru ses capacités via le transfert de 8 % d’Aramco sur la même période.

L’Arabie saoudite et le Qatar ont annoncé leur intention de régler les arriérés de la Syrie auprès de la Banque mondiale – La dette syrienne auprès de la Banque mondiale s’élève à 15 M USD. Cette décision, relayée par l’agence de presse saoudienne le 27 avril, intervient dans le cadre du rapprochement diplomatique avec le gouvernement intérimaire syrien mis en place après la chute de Bachar al-Assad. Le règlement de cette dette permettra à la Syrie de reprendre ses relations avec la Banque mondiale, suspendues depuis 2011, et de bénéficier à nouveau d’un appui financier et technique. Cette annonce suit la participation, pour la première fois en plus de 20 ans, de responsables syriens aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

Energie, Industrie & Services

Airbus sécurise son titane en Arabie saoudite face aux incertitudes russes – Ce 23 avril 2025, Airbus a signé un contrat d’approvisionnement en titane avec le Royaume pour un montant de 585 M EUR, dans un contexte de pression sur les chaînes logistiques mondiales. Historiquement, près de 50 % du titane utilisé dans l’aéronautique provenait de Russie ; face aux sanctions occidentales, Airbus cherche à diversifier ses sources et à sécuriser l’accès à ce métal stratégique. L’accord s’accompagne d’une commande ferme de 10 A330neo par Saudia, assortie d’options pour 10 appareils supplémentaires, destinée à soutenir l’expansion de la compagnie nationale et de sa filiale low-cost flyadeal. Ce partenariat s’inscrit dans le cadre de la stratégie saoudienne Vision 2030, qui vise à faire du secteur le troisième pilier de l’économie du Royaume après le pétrole et la pétrochimie, avec une contribution de 75 Md USD au PIB en 2030, contre 17 Md USD en 2024. L’Arabie saoudite se positionne donc comme une alternative crédible à la Russie et vise à capter la demande des grandes industries aérospatiales, en contribuant à environ 12 % à la production mondiale de titane. S&P Global anticipe une montée en puissance rapide du secteur minier saoudien. Les réserves minérales du sol saoudien sont désormais estimées à 2 500 Md USD, en hausse de 90 % par rapport à 2016, grâce à de nouvelles découvertes de terres rares, d’or, de phosphates et d’autres ressources stratégiques.

Phase de préqualification pour trois lots du Mukaab de Riyad - La New Murabba Development Company (NMDC) a lancé un appel à préqualification pour trois nouveaux contrats liés à la construction du Mukaab, avec une date limite fixée au 30 avril. Ces trois lots, concernant la Central Core Tower, les Outriggers et les Vertical Ribs, seraient estimés à 2,6 Md USD. Pour rappel, le gigaprojet Mukaab est un bâtiment qui mesurera 400 mètres de haut, 400 mètres de large et 400 mètres de long. Il comprendra 2 millions de mètres carrés d’espace pour l’hôtellerie, des espaces commerciaux, des attractions culturelles et touristiques. En octobre dernier, les travaux d’excavation avaient atteint 86 % d’avancement, avec plus de 10 millions de mètres cubes de terre déplacés.

Mawani développe une zone logistique de 79 M USD au port de Dammam - L’Autorité générale des ports saoudienne (Mawani) a signé un accord pour développer une zone logistique de 79 M USD (300 M SAR) au port King Abdulaziz de Dammam. Cette nouvelle installation, couvrant 382 000 m², sera dédiée à l'importation et à la réexportation de véhicules et de pièces détachées, contribuant à l'ambition du Royaume de devenir un hub logistique régional. Le projet, réalisé en partenariat avec Alissa International Motors, comprendra un entrepôt de 7 000 m² pour le stockage de pièces détachées et pourra accueillir plus de 13 000 véhicules. Il s'inscrit dans le cadre de la Stratégie Nationale des Transports et de la Logistique de l'Arabie Saoudite, visant à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et attirer des investissements. Ce développement fait partie d’un plan plus large d’investissement de 2,66 Md USD (10 Md SAR) pour établir 20 hubs logistiques à travers le Royaume. Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour une zone logistique supplémentaire au même port, pour 53 M USD, renforçant encore l’infrastructure logistique de la région. En 2024, l’Arabie Saoudite a lancé huit zones logistiques, soutenues par des investissements du secteur privé d'environ 773 Md USD.

Qatar

L'Emir inaugure les centrales solaires de Ras Laffan et Mesaieed. Les deux centrales, d'une capacité combinée de 875 mégawatts (MW), devraient plus que doubler la production d'énergie solaire du Qatar afin d’atteindre les 1 675 MW d'énergie renouvelable - Lors de la cérémonie d’inauguration, le ministre de l’Energie et PDG de Qatar Energy, Saad Sherida Al Kaabi, a indiqué que 30 % de la demande totale d'électricité du Qatar sera ainsi couverte par les quatre centrales solaires du pays, y compris celle de Dukhan, qui devrait être opérationnelle d'ici 2029.

Le ministre des Finances (MoF), Ali bin Ahmed Al-Kuwari, participe à une table ronde sur le financement du redressement et de la reconstruction du Liban - En marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, cette table ronde a été suivie d’une rencontre entre le ministre et son homologue américain Scott Bessent, de même qu’avec le ministre libyen du pétrole et du gaz, Khalifa Abdul Sadiq.

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Cheikh Mohammed Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, et David Lammy, le ministre britannique des Affaires étrangères, inaugurent le 2nd Dialogue Stratégique Qatar-UK. Cette deuxième édition a inclus des discussions sur le renforcement de la coopération bilatérale dans des secteurs tels que la défense, la sécurité, la lutte contre le terrorisme, le commerce, l'investissement, la santé, la science, la technologie et l'innovation.

Qatar Airways et Philippine Airlines annoncent un nouveau partenariat stratégique - À partir du 16 juin 2025, Philippine Airlines proposera des vols quotidiens sans escale entre Manille et Doha. Qatar Airways effectuera un partage de code sur les sept vols hebdomadaires opérés par Philippine Airlines au cours de la première phase de cette coopération stratégique.

Qatar Navigation (Milaha) annonce le lancement de son nouveau service « Milaha Pharma » visant à fournir des solutions de stockage de produits médicaux et de soins de santé - Ce nouveau service sera spécialisé dans l’entreposage de produits pharmaceutiques qui nécessitent une technologie avancée ainsi que des normes de stockage spécifiques.

Invest Qatar et Iberdrola publient un rapport conjoint sur l'innovation numérique - Celui-ci souligne le rôle des technologies numériques dans l'amélioration de l'efficacité énergétique, de la durabilité et de la diversification économique. Pour rappel, Invest Qatar et Iberdrola avait annoncé en mai 2022 la création d’un centre d’innovation dédié à l'avancement de l'IA dans le secteur énergétique.

Bahreïn

Le nombre de permis de construire délivrés au T1 2025 a atteint un niveau record depuis 2021 - Bahreïn a enregistré un nombre record de permis de construire délivrés au premier trimestre 2025, atteignant 2 637, soit une augmentation de 62 % par rapport à la même période en 2024. Le ministre des Affaires municipales et de l'Agriculture, Wael Al Mubarak, a indiqué que le secteur du développement urbain et des investissements connaissait une croissance soutenue. Il a souligné que cette augmentation reflétait le programme de développement global mené par le roi Hamad et soutenu par le prince héritier Salman bin Hamad Al Khalifa. La superficie totale construite autorisée s’élève par ailleurs à 862 000 m2, soit une augmentation de 70 % par rapport au premier trimestre 2024.

Oman

Total Energie, en présence de leur PDG, lance la construction de l’usine Marsa LNG à Sohar- La première pierre de l’usine Marsa LNG a été posée à Oman par TotalEnergies (80%) et OQEP (20%). Avec une capacité annuelle d’un million de tonnes, cette unité entièrement électrifiée, alimentée par un parc solaire de 300 MWc, vise une intensité carbone inférieure à 3 kg CO₂e/bep. Elle ambitionne de devenir l’une des usines de GNL les plus sobres en carbone au monde. Dès 2028, Marsa LNG alimentera un nouveau hub de soutage GNL destiné au transport maritime régional. Le site bénéficie d’un emplacement stratégique à l’entrée du détroit d’Ormuz. Ce projet s’inscrit dans la stratégie de transition énergétique du Sultanat et de TotalEnergies dans le GNL bas carbone. Un an après la décision finale d’investissement, cette pose de la première pierre ce 1er mai s’est faite en présence du ministre de l’énergie et des mines d’Oman, Salim Al Aufi, du CEO d’OQ Exploration & Production, Ahmed Al Azkawi, et du PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné.

Le premier forum Advantage Oman à Mascate : une tentative pour positionner le Sultanat comme hub d’exportation suite aux mesures américaines - Le Sultanat d’Oman a organisé la première édition du forum Advantage Oman du 27 au 28 avril 2025, une initiative stratégique du ministère du Commerce, de l’Industrie et de la promotion des investissements, dans un contexte de recomposition des chaînes de valeur mondiales. Conçu vraisemblablement en réponse aux nouvelles barrières tarifaires américaines, notamment sur les produits chinois, le forum vise à promouvoir Oman comme plateforme alternative d’exportation, notamment vers l’Europe et les États-Unis. Réunissant plus de 250 décideurs, il a abouti à un accord de 565 M USD avec JA Solar Energy pour une usine de fabrication de panneaux solaires à Sohar. L'événement a mis en lumière les avantages compétitifs d’Oman et son alignement avec la Vision 2040 en matière de durabilité et de diversification économique. Y ont assisté de nombreux ministres et hauts fonctionnaires omanais, ainsi que le secrétaire général du CCEAG, Jasem Al Budaiwi et le représentant spécial de l'UE pour le Golfe, Luigi di Maio.  

Koweït

6 Mds de dollars dépensés en infrastructure pour 2025/2026 - Le Koweït a alloué près de 6 milliards de dollars à des projets d'infrastructures et de services dans son budget 2025-2026, en mettant l'accent sur les chemins de fer, les routes, l'eau, l'électricité ainsi que sur la construction du port Mubarak Al Khabeer. Par exemple, deux nouveaux stades de football sont prévus dans les nouvelles villes du nord du Koweït, pour un coût total de 1,7 milliard de dollars koweïtiens ces deux projets sont compris dans la candidature du Koweït pour accueillir la coupe d’Asie 2031.Bien que le budget soit ambitieux, le Koweït a besoin de projets qui offrent des avantages à long terme, qui l’aide à maintenir un avantage concurrentiel et qui créent des opportunités d'emploi pour les 25 000 nouveaux diplômés qui entrent sur le marché du travail chaque année.

La ministre des Finances préside une réunion bilatérale avec le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, dans le cadre de sa visite officielle au Koweït ainsi qu’avec le directeur général de l'Autorité générale d'investissement, Cheikh Saud Salem Al-Abdulaziz - Elle a permis de discuter des moyens de renforcer les partenariats stratégiques et les accords de coentreprise entre l'Autorité générale d'investissement et les entreprises françaises, compte tenu de la volonté des deux parties d'approfondir la coopération économique bilatérale. La réunion a mis en lumière l'approche proactive du Koweït visant à élargir sa présence en matière d'investissement mondial, ainsi que les efforts de la France pour attirer les investissements directs étrangers. Les deux parties ont souligné l’importance de soutenir les investissements à long terme dans des secteurs tels que la technologie, l’intelligence artificielle, l’énergie et l’éducation. La possibilité pour les entreprises françaises d'établir des sièges régionaux au Koweït a également été évoquée, dans le cadre des efforts visant à renforcer la position du pays en tant que pôle régional d'investissement et d'innovation, tout en soutenant les partenariats institutionnels et l'échange de connaissances entre les institutions françaises et koweïtiennes.

Fitch Ratings estime que les nouvelles lois koweïtiennes sur la dette publique et l'hypothèque stimuleront la croissance et la diversification du secteur bancaire, car les réformes créeront de nouvelles opportunités de prêt et soutiendront la diversification économique - L'agence a révélé dans un récent rapport que l'impasse politique au Koweït a retardé d'importantes réformes économiques jusqu'à récemment, contribuant à une baisse de la croissance du PIB de 3,6 % en 2023, qui devrait diminuer de 2,8 % au cours de l'année écoulée. Fitch s'attend à ce que la croissance du crédit bancaire au Koweït s'accélère, passant de 2,1 % en 2023 à 6,8 % l'année dernière, avec une forte croissance de 8 à 9 % attendue cette année, si les grands projets gouvernementaux prévus sont attribués rapidement, suite à l'approbation récente de la loi sur la dette publique. L'approbation de la loi sur les prêts hypothécaires résidentiels pourrait stimuler la croissance grâce à une forte demande de prêts immobiliers. Pour rappel, la loi sur la dette publique, qui permet aux États souverains d'émettre jusqu'à 30 milliards de dinars sur 50 ans, soutiendra les dépenses du gouvernement pour des projets importants et variés tout en préservant les actifs étrangers, y compris les réserves de devises. Cela devrait compenser l'impact négatif du ralentissement de la croissance du PIB réel mondial et de la baisse des prix du pétrole.