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Région

Face aux tarifs américains, les ministres de l’Économie de l’ASEAN prônent le dialogue mais renoncent à toute mesure de rétorsion

Réunis à Kuala Lumpur le jeudi 10 avril, les ministres de l’Économie de l’ASEAN ont vivement réagi aux récentes annonces tarifaires de l’administration Trump, qu’ils jugent de nature à perturber les échanges et investissements, fragiliser la stabilité régionale et pénaliser les économies les plus vulnérables. Les exportateurs asiatiques redoutent un recul des échanges avec les États-Unis, alors que l’incertitude ambiante freine tout redéploiement clair des chaînes de valeur.

En réponse, les ministres ont convenu de la création d’un groupe de travail géoéconomique régional et ont appelé à un dialogue constructif avec Washington pour préserver l’intégration régionale et la stabilité des échanges.

Recul généralisé de l’Asie du Sud-Est dans l’indice de confiance des investisseurs étrangers 2025

Selon le Foreign Direct Investment Confidence Index 2025 publié par Kearney, plusieurs économies d’Asie du Sud-Est enregistrent un recul dans les anticipations d’investissement étranger. Singapour, seul pays de la région présent dans le classement principal, recule de trois places (15ᵉ), derrière la France (7ᵉ). Dans l’indice spécifique aux marchés émergents, plusieurs pays de la région reculent également : la Thaïlande passe du 9ᵉ au 10ᵉ rang, la Malaisie du 10ᵉ au 11ᵉ, les Philippines du 13ᵉ au 16ᵉ, et le Vietnam du 18ᵉ au 19ᵉ. L’Indonésie demeure stable à la 12ᵉ place. Ce recul est à mettre en relation avec la montée des incertitudes géopolitiques, les tensions commerciales accrues sous la nouvelle administration américaine et la volatilité des prix des matières premières. En réaction, plusieurs ministres de la région ont réaffirmé leur volonté de renforcer la sécurité juridique et d’améliorer le climat des affaires, mettant en avant leur résilience économique et les réformes en cours. L’efficacité du cadre réglementaire et les perspectives de croissance demeurent les deux critères les plus déterminants pour les investisseurs, selon le rapport.

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Chute des prix du riz en Asie du Sud-Est sous l’effet du retour des exportations indiennes

Les prix du riz en Asie du Sud-Est ont fortement chuté en raison d’un d’un afflux d’offre provoqué par la reprise des exportations indiennes. Selon la Thai Rice Exporters Association, le prix à l’exportation du riz blanc en Thaïlande s’établissait à 412 USD la tonne, soit une baisse de 31 % sur un an, la plus forte chute observée pour un mois d’avril depuis onze ans. Au Vietnam, les prix avoisinent 400 USD la tonne, soit environ 40 % de moins qu’en décembre 2023, atteignant leur plus bas niveau depuis neuf ans selon la Vietnam Food Association. Cette tendance fait suite à la levée en septembre 2024 des restrictions imposées par l’Inde sur le riz blanc non basmati, puis à la reprise en mars des exportations de riz brisé. En réaction, les principaux pays importateurs renforcent leur autosuffisance alimentaire : l’Indonésie a annoncé la suspension de ses importations en 2025 et les Philippines ont déclaré l’état d’urgence alimentaire en février. Face à la chute des revenus agricoles, les gouvernements thaïlandais et vietnamien ont engagé des discussions pour stabiliser les prix et annoncé des mesures de soutien aux producteurs. Aucune coordination régionale n’a encore été finalisée.

Indonésie

L’inflation revient en territoire positif en mars 2025

L’inflation s’établit à 1,03 % en mars en g.a., tirée par la hausse des prix des produits alimentaires et du tabac (+2,07 % par rapport à mars 2024). La fin d’un programme de subvention temporaire pour les tarifs de l’électricité participe également à cette reprise de l’inflation, bien que l’indicateur agrégé pour les prix dans les secteurs du logement, de l’eau, de l’électricité et des combustibles domestiques reste encore inférieur à son niveau de mars 2024 (-4,68 % en g.a., mais +8,45 % en glissement mensuel). Un sondage réalisé par Reuters auprès d’experts indique que l’inflation pourrait être d’environ 1,2 % sur l’année 2025, légèrement en deçà de la fourchette cible de la banque centrale (1,5 – 3,5 %).

L’Indonésie envisagerait de réduire certaines barrières non-tarifaires aux échanges en réponse à la hausse des droits de douane américains

Suite à l’annonce de la hausse des droits de douane américains applicables aux produits d’origine indonésienne (cf. Brèves de la semaine précèdente), dont l’entrée en vigueur a finalement été suspendue pendant 90 jours, un forum économique a été organisé mardi 8 avril. Le Président Prabowo Subianto y a présenté les mesures qu’envisage de prendre le gouvernement indonésien pour soutenir le commerce extérieur et l’économie indonésienne. La création d’une task force, rassemblant des membres du gouvernement, des syndicats professionnels, des représentants du monde académique, ainsi que de l’agence de protection sociale BPJS, qui serait chargée de réfléchir aux réponses à apporter à la problématique des licenciements dans l’industrie a été évoquée. Selon le président de la Confédération des syndicats indonésiens (KPSI), ce serait en effet 50 000 emplois qui pourraient être menacés par la hausse des droits de douane américain annoncée par Donald Trump la semaine passée. En outre, le Président indonésien a encouragé son gouvernement à simplifier les procédures administratives auxquelles sont confrontées les exportateurs, à assouplir les obligations en matière de contenu local s’appliquant à de nombreux secteurs, ainsi qu’à revoir la procédure de quotas d’importation pour certaines commodités, notamment alimentaires.

Malaisie

Premières révisions à la baisse des prévisions de croissance pour 2025

Plusieurs banques malaisiennes ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour la Malaisie en 2025 après l’annonce par le Président Trump, et avant leur suspension pour 90 jours, des droits de douanes additionnels de 24% qui devaient être appliqués à partir du 9 avril. Avec un impact négatif évalué entre 0,5 point et 1 point, leurs projections s’établissent désormais à 4,0 % pour CIMB (contre 5,0 % précédemment) et pour UOB (au lieu de 4,7 %), à 4,3 % pour Maybank (contre 4,9 %) et à 4,5 % pour RHB (au lieu de 5,0 %).

Stratégie de réponse à la hausse des tarifs douaniers américains

Le ministre de l’investissement, du commerce et de l’industrie malaisien (MITI) a présenté en conférence de presse le 7 avril le plan d’action prévu pour atténuer les effets de la hausse des droits douaniers imposée par les Etats-Unis. La stratégie repose sur la poursuite de discussions de haut niveau dans le cadre de l’accord-cadre sur le commerce et l’investissement signé entre les deux pays en 2004, la recherche d’exemptions de droits de douanes sectorielles et l’étude d’une possibilité d’accord sur les biens technologiques. Une délégation menée par le ministre doit se rendre à Washington fin avril. Un « Centre national de commandement géoéconomique », institué à l’initiative du MITI, évaluera l’impact de la hausse des droits de douane et des mesures mise en œuvre pour y répondre.

Croissance de près de 10 % du marché de capitaux malaisien en 2024

Selon le rapport annuel publié par la Securities Commission, l’autorité malaisienne de régulation des marchés financiers, le marché des capitaux a connu une hausse de 9,7 % en 2024 en g.a. avec un montant historique atteignant 899 Md USD. La capitalisation boursière (441 Md USD) a augmenté de 9,7 % en 2024 en g.a. et l’encours obligataire (458 Md USD) a gagné 4,3 % en g.a. Cette croissance a été principalement portée par les investisseurs domestiques. Les non-résidents sont restés vendeurs nets sur le marché des actions ( 0,9 Md USD après  0,5 Md USD en 2023) et leur participation à celui des obligations s’est réduit (+1 Md USD de flux nets entrants contre +5 Md USD en 2023).

La valeur totale des actifs sous gestion a elle aussi atteint son plus haut niveau, à 234 Md USD en 2024, soit une progression de 9,6 % en g.a. Les actifs investis à l’étranger (75 Md USD) ont augmenté de 9,6 % en g.a. mais ne représentent plus que 32,2 % du total (contre 33,8 % en 2023). Les principaux pays et régions d’investissement sont les Etats-Unis (11,8 % du total), l’Union européenne (5,7 %), l’ASEAN hors Malaisie (3,9 %), le Chine (1,8 %), le Japon (1,2 %) et le reste de l’Asie Pacifique (5,5 %).

Singapour

Tarifs américains : Singapour met en place une taskforce et anticipe un ralentissement

Face aux droits de douane de 10% imposés par Donald Trump sur les exportations singapouriennes, Singapour anticipe un ralentissement de la croissance et renforce ses mesures de résilience économique. Le premier ministre Lawrence Wong a annoncé la création d’une taskforce présidée par le vice-premier ministre Gan Kim Yong pour soutenir entreprises et salariés, dans un contexte de remise en cause du multilatéralisme commercial. Alors que la prévision de croissance pour 2025 (1 % à 3 %) pourrait être révisée à la baisse, le risque d’une récession n’est pas écarté par le PM. La Monetary Authority of Singapore (MAS), qui avait déjà réduit en janvier la pente de sa bande de politique monétaire (S$NEER) pour la première fois depuis 2020, pourrait procéder à un nouvel assouplissement lors de sa réunion du 14 avril, selon les économistes de plusieurs banques régionales. La probabilité d’une baisse de 50 points de base est désormais jugée élevée, alors qu’en février seuls 15,8 % des analystes sondés par la MAS anticipaient une telle décision. Singapour redoute surtout les mesures de représailles qui pourraient fragiliser davantage les chaînes d’approvisionnement et miner la stabilité régionale.

Changi Airport sacré meilleur aéroport mondial pour la 13e fois

Changi Airport a été désigné meilleur aéroport du monde 2025 par les World Airport Awards, organisés par Skytrax le 9 avril à Madrid, confirmant ainsi sa position de référence internationale avec une 13e distinction depuis 2000. L’évaluation repose sur une enquête menée entre août 2024 et février 2025 auprès de voyageurs de plus de 100 nationalités, portant sur 565 aéroports et couvrant des critères tels que l’enregistrement, la sécurité, les arrivées ou les services en porte. Outre le prix principal, Changi Airport a remporté les catégories World’s Best Airport Dining, World’s Best Airport Washrooms et Best Airport in Asia. Le Crowne Plaza Changi Airport a été reconnu World’s Best Airport Hotel et Best Airport Hotel in Asia. Doha Hamad International Airport et Tokyo Haneda Airport se classent respectivement deuxième et troisième, ce dernier étant également salué pour la propreté et l’accessibilité.

Baisse du rendement des T-Bill à 6 mois malgré une forte demande

Le rendement marginal du dernier T-Bill à 6 mois émis par la Monetary Authority of Singapore s’est établi à 2,5 % lors de l’adjudication du 10 avril, en baisse par rapport au taux de 2,73 % observé lors de l’émission précédente clôturée le 26 mars. Cette diminution intervient dans un contexte de demande accrue, avec 17,2 Md SGD (environ 12,8 Md USD) de soumissions pour une offre de 7,4 Md SGD (5,5 Md USD), soit un ratio de couverture de 2,32 contre 2,14 précédemment. Le rendement médian a reculé à 2,4 %, contre 2,6 %, tandis que le rendement moyen est tombé à 2,1 %, contre 2,5 %. L’allocation des soumissions non compétitives a atteint 1,6 Md SGD (1,2 Md USD), en hausse par rapport à 1,4 Md SGD. La baisse des taux, légèrement inférieure aux attentes selon OCBC, reflèterait un excès de liquidités domestiques et un attrait persistant des investisseurs pour des rendements toujours supérieurs aux taux de swap à plus long terme. Le cadre budgétaire autorise Singapour à émettre jusqu’à 1 515 Md SGD (1 125 Md USD) de dette souveraine d’ici 2029, contre une limite précédente de 1 065 Md SGD.

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Forte hausse du prix des certificats d'immatriculation pour les voitures, tirée par l’essor des véhicules électriques

Le prix des certificats d'immatriculation (COE) à Singapour a poursuivi sa hausse en avril, notamment pour les voitures grand public (catégorie A), dont le prix a atteint un sommet en 2025 à 97 724 SGD (72,3 k USD), en hausse de 3,4 % par rapport à la mi-mars. Depuis son point bas annuel de 85 000 SGD début février, l’enchère a progressé de 15 %. Cette évolution s'explique par le lancement de nouveaux modèles électriques éligibles à cette catégorie, comme la Tesla Model Y, la GAC Aion V ou le MG S5, attirant une demande accrue en raison de leur compétitivité prix, notamment grâce aux aides gouvernementales pouvant atteindre 40 000 SGD (29,6 k USD). Le prix des COE pour les véhicules plus puissants (catégorie B) a également légèrement augmenté à 117 899 SGD (+0,9 %), tandis que celui des motos (catégorie D) a enregistré la plus forte hausse (+4 %) à 9 889 SGD. La demande a aussi été renforcée par l’allongement du délai entre deux sessions d’enchères, donnant aux concessionnaires davantage de temps pour accumuler les commandes. Seule la catégorie des véhicules utilitaires a connu un repli à 68 782 SGD (-1,9 %). Pour rappel, à Singapour, tout acheteur de véhicule doit obtenir un ce certificat d’immatriculation (Certificate of Entitlement, COE), délivré aux enchères bimensuelles, qui donne le droit d’utiliser le véhicule pendant dix ans – un système conçu pour réguler le nombre de véhicules en circulation et limiter la congestion routière.

Vietnam

Entretien téléphonique entre Donald Trump et le Secrétaire général du PCV, To Lam, pour discuter des droits de douanes « réciproques »

Le 4 avril 2025, soit deux jours après l’annonce, par Donald Trump, de l’entrée en vigueur, en deux temps (5 et 9 avril) de droits de douanes supplémentaires « réciproques » sur l’ensemble des principaux partenaires commerciaux américains, le Secrétaire Général du PCV, To Lam, a été le premier chef d’Etat à obtenir un entretien téléphonique avec Donald Trump afin de discuter de la possibilité d’une solution négociée. En l’espèce, To Lam a proposé d’abaisser à zéro l’ensemble des droits de douanes applicables aux produits américains exportés vers le Vietnam, à condition que les Etats-Unis fassent de même pour les exportations vietnamiennes. Chargé de mener les négociations, le vice Premier Ministre Ho Duc Phoc, est en déplacement aux Etats-Unis du 6 au 14 avril. D’après un communiqué en date du 10 avril, les deux parties seraient d’accord pour négocier un accord de commerce bilatéral (qui devra toutefois obtenir l’aval du Congrès). Entre temps, le président Trump a déclaré un moratoire de 90 jours sur les droits de douanes en surplus des 10 % applicables à l’ensemble des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis. Pour rappel, le Vietnam fait partie des économies sujettes aux droits de douanes « réciproques » américains aux taux les plus élevés (46 %). Les conséquences de l’entrée en vigueur de tels droits de douanes pourraient être dévastatrices pour l’économie du pays, très dépendante de l’export pour sa croissance (85 % du PIB en 2024) et des IDE étrangers (qui produisent généralement au Vietnam à des fins d’exportation) pour sa montée en gamme industrielle.

Le PIB vietnamien enregistre une croissance de 6,93 % au premier trimestre 2025.

D’après le bureau national des statistiques vietnamien (GSO), le PIB vietnamien a enregistré une croissance de 6,93% au premier trimestre 2025. Il s’agit du taux de croissance d’un premier trimestre le plus dynamique depuis 2020. La croissance a principalement été portée par les services (+7,7 % ; 42,4 % du PIB en 2024), l’industrie et la construction (+7,4 % ; 37,6 % du PIB en 2024), l’agriculture et la pêche (11,9 % du PIB en 2024) ne progressant que de 3,7 %. Le secteur des services a notamment bénéficié du pic de consommation durant la période du Nouvel An lunaire, ainsi que de l’augmentation du nombre d’arrivées de touristes internationaux (6 M, en croissance de 29,6 %). L’inflation est demeurée maîtrisée, puisqu’elle a atteint 3,22 %, bien en deçà de la cible fixée par l’Assemblée nationale en février (4,5-5 %). Pour rappel : pour 2025, le pays s’est fixé un objectif de croissance du PIB d’au moins 8 %, et ambitionne un taux de croissance supérieur à 10 % entre 2026 et 2045.

Vietnam Airlines signe un protocole d’entente avec la banque américaine CitiBank pour obtenir un financement de 560 M USD

A l’occasion de la visite du vice Premier Ministre Ho Duc Phoc aux Etats-Unis (voir par ailleurs), Vietnam Airlines a signé un protocole d’entente avec CitiBank en vue d’obtenir un financement de 560 M USD. Ce financement pourrait être dédié au soutien de « l’expansion du réseau international de Vietnam Airlines » et de sa « capacité à opérer ». Cet accord intervient alors que l’administration Trump cherche à réduire le déficit commercial bilatéral avec le Vietnam, troisième plus important déficit bilatéral du pays en 2024 (104,4 Md USD). Pour rappel, lors de la visite à Hanoi du président américain, Joe Biden, en septembre 2023, un protocole d’entente avait été signé entre Vietnam Airlines et Boeing, qui portait sur l’acquisition par la compagnie aérienne nationale de 50 Boeing 737 (narrow body). Non contraignant, cet accord n’avait toutefois pas été suivi de contrats fermes.

Thaïlande

Commerce avec les Etats-Unis : Un plan autour de 5 piliers pour équilibrer la balance commerciale

Le report de 90 jours pour l’entrée en vigueur des 36 % de droits de douane sur les exportations thaïlandaises à destination des Etats-Unis a été salué par le Ministre des finances Pichai, qui espère que cette fenêtre laissera le temps de signer un accord « mutuellement bénéfique » pour les deux pays et estime que la Thaïlande peut tirer son parti de la guerre commerciale naissante entre la Chine et les Etats-Unis.

Les jours précédents, le Ministre s’était montré prêt à partir aux Etats-Unis pour négocier avec l’administration Trump, en affirmant que le Représentant américain au commerce (USTR) avait accepté d’échanger avec la Thaïlande. Un plan structuré en 5 piliers a été monté par la Thaïlande, dans l’objectif d’équilibrer la balance commerciale entre les deux pays sur le long terme : augmentation des importations américaines en produits issus de l’agriculture et en énergie, réduction des droits de douane sur les produits américains, priorité donnée aux exportations des industries à fort contenu local par opposition aux produits chinois légèrement transformés et réexportés, simplification des procédures pour les entreprises américaines. Par ailleurs, Thai Airways a confirmé ses achats de 45 avions Boeing, plus 35 en option.

Nombreuses ventes de voitures à la suite du succès du Bangkok Motor Show 2025

Le salon Bangkok Motor Show 2025 s’est clôturé le 6 avril et a enregistré 77 379 ventes de voitures (+45 % par rapport à 2024), ce qui représente l’équivalent de plus d’un mois et demi de ventes sur le marché thaïlandais. Ce rebond intervient dans un contexte compliqué pour le marché automobile depuis le début de l’année, le gouvernement ayant réagi avec des aides à l’achat de pickups neufs pour les PME.

Les véhicules électriques et hybrides représentent désormais les deux tiers des ventes, tandis que les constructeurs chinois connaissent une croissance spectaculaire, s’arrogeant 56 % de part de marché contre seulement un tiers l’an dernier. BYD s'impose comme le premier constructeur avec 9 819 véhicules vendus, détrônant Toyota. Sept nouveaux acteurs chinois ont également fait leur apparition cette année. Le salon avait mis à l’honneur la Chine, en consacrant un hall entier dédié aux composants des constructeurs du pays.

Construction d’un nouveau terminal gazier à Map Ta Phut dans l’EEC

Gulf Development, grand groupe thaïlandais actif dans l’énergie, le numérique et les infrastructures, prévoit de construire un terminal de réception de gaz naturel liquéfié (GNL) à Map Ta Phut dans la zone économique spéciale de l’EEC, en partenariat avec le groupe national PTT qui détiendra 30 % du projet. Ce sera le troisième terminal de ce type en Thaïlande, avec une capacité initiale de 5 millions de tonnes par an (Mt), extensible à 10,8 Mt. Les deux autres terminaux, également détenus par PTT (dont un en joint-venture avec l'Electricity Generating Authority of Thailand) représentent une capacité de 18 Mt. Le terminal sera accompagné d’une unité de regazéification et visera à approvisionner les centrales électriques du pays en GNL importé, ainsi que des clients industriels. La construction devrait démarrer à l’été 2025. Ce projet vise à garantir la sécurité énergétique du pays, où le gaz représente 60 % de la production électrique, alors que la production domestique est en diminution et que Thaïlande envisage d’augmenter ses importations de gaz des Etats-Unis. Les importations de gaz ont augmenté de 40 % en 2023, à 11,5 Mt. 

Philippines

Manille envisage une baisse ciblée des droits de douane sur les produits américains

Les Philippines envisagent de réduire certains droits de douane sur les importations en provenance des États-Unis, en réponse aux mesures protectionnistes américaines, et notamment, avant leur suspension pour 90 jours, aux droits de douanes additionnels de 17 % qui devaient être appliqués à partir du 9 avril. La ministre du commerce Cristina Roque a indiqué le 7 avril que les autorités économiques étudient actuellement les produits concernés par une éventuelle baisse, dans une volonté de compromis avec l’administration Trump. En parallèle, les autorités philippines cherchent à tirer parti des nouvelles conditions commerciales pour accroître leurs exportations vers les États-Unis, notamment dans les secteurs des semi-conducteurs, de la noix de coco et de la mangue. Le ministre des finances Ralph Recto a souligné que les exportateurs philippins de vêtements pourraient bénéficier de la hausse des droits de douane visant leurs concurrents asiatiques (Chine, Bangladesh, Vietnam) ainsi que le Mexique et l’Inde. Cristina Roque a également exprimé sa volonté de rencontrer prochainement son homologue américain pour discuter d’un éventuel accord.

Cambodge

Libéralisation du transport aérien

Le 4 avril, a été approuvé une nouvelle politique nationale sur le transport aérien pour la période 2025-2035. Cette politique vise à développer un transport aérien efficace, durable et résilient, en favorisant la connectivité du Cambodge. Un objectif ambitieux a été fixé : 25 millions de passagers aériens et 205 000 t de fret d’ici 2035 (contre 6,2 millions et 77 852 t en 2024). Pour y parvenir, plusieurs stratégies ont été définies. Elles reposent sur la libéralisation des droits aériens, des destinations de vol, des capacités, de la nationalité des actionnaires, de la direction des compagnies aériennes, ainsi que des services aéroportuaires, de la maintenance et du fret. La promotion d’une concurrence loyale, la coordination et l’utilisation des technologies figurent également parmi les stratégies prioritaires. Enfin, la politique prévoit une meilleure intégration avec les stratégies du tourisme, du commerce et de la culture, ainsi que le renforcement de la qualité des services et la protection des passagers aériens.

Vers la réduction des inégalités économiques régionales

Le gouvernement a lancé, le 9 avril, un « programme spécial de promotion des investissements dans les quatre provinces du Nord-Est » – Kratie, Stung Treng, Ratanakiri et Mondulkiri – pour la période 2025-2028. Cette initiative vise à stimuler les investissements et diversifier le développement économique du pays au-delà de grandes zones urbaines. Trois secteurs prioritaires ont été identifiés pour les investissements dans ces provinces : agriculture, agroalimentaire et tourisme. Pour encourager les investisseurs, une série des mesures incitatives sont prévues, telles que des avantages fiscaux et douaniers, des prêts à faible taux d’intérêt, une réduction des coûts de production, des procédures administratives simplifiées et une facilitation des investissements. Il est à noter que les quatre provinces comptent collectivement plus de 560 000 ha propice au développement agricole, soit 10,3 % de surface agricole totale du pays. Leurs principales productions agricoles incluent caoutchouc (44,5 % de la production totale du caoutchouc du pays), noix de cajou (37,4 %), manioc (20,3 %) et bananes (77,1 %).

Laos

Electricité charbonnée pour le Cambodge

Le Cambodge s’est fixé le net zéro en 2050. Le pays développe donc son potentiel hydroélectrique, y compris avec des projets de station de transfert d’énergie par pompage (STEP). Il prévoit surtout de multiplier par 4 sa production photovoltaïque, avec 1,5 GWc de de nouveaux projets en cours. Il faut dire que le pays dispose d’un potentiel évalué à 24 GWc. Dans le même temps, le Royaume pousse les feux…du charbon. Dans le cadre d’un contrat d’achat d’Electricité du Cambodge, l’entreprise laotienne Phonesack Group investit 4 Md USD pour la construction d’une centrale au charbon. Située dans la province méridionale de Sékong et d’une capacité de 1 800 MW, elle livrera sa production au Cambodge via une ligne à 500 kV de 235 km. Ce projet impliquera Petro Vietnam Power Corp., pour la formation des personnels et la maintenance (les équipements étant fournis par China Western Power Corp.). Enfin, une partie du financement est fourni par Military Commercial Joint Stock Bank (Vietnam). Le bouquet électrique cambodgien va donc se dégrader en termes d’émissions avec la mise en service des trois phases de cette centrale entre 2028 et 2030.

Durion et poisson-chat

Pas l’alliance de la carpe et du lapin, mais la poursuite déterminée d’une politique d’exportation de produits agricoles vers la Chine. Ainsi, les autorités de la province d’Attapeu, aux confins du Cambodge et du Vietnam, ont accordé des concessions de 30 ans pour 300 ha à trois compagnies laotiennes. Ces dernières y cultiveront des durions, destinés au marché chinois. Ce roi des fruits y est fort prisé pour ses qualités gustatives et sa délicate odeur ; il s’y vend à bons prix. La Chine consommerait 91 % de la production mondiale de durions. Elle s’approvisionne aujourd’hui en Thaïlande et dans une moindre mesure en Malaisie. Dans le même temps, la première expédition de filet de pangasius, provenant d’élevage de rivière, a eu lieu le 31 mars. Elle était destinée au marché e Shenzhen. Cette production a été développée par la société Shenzhen Zhongyu Marine Technology. Le Mekong Fishery Pangasius Industrial Park couvre 2 863 ha. Sa production annuelle serait de 20 000 t, associée à une usine de transformation de 12 000 t. Les ambitions sont bien plus élevées toutefois, les 500 000 t étant visées à terme.

Birmanie

Champ gazier offshore de Yadana : une nécessaire stimulation de la production

Un protocole d’entente a signé le 9 avril 2025 entre Myanmar Oil and Gas Enterprise-MOGE, l’entité d’Etat birmane du ministère de l’énergie (sous sanctions américaines et européennes) et PTTEP International Ltd, filiale de la compagnie nationale d’énergie thaïlandaise PTT, visant à accroître la production du champ gazier offshore de Yadana exploité par PTTEP depuis le retrait de TotalEnergies en 2022. 80 % de la production de Yadana est exportée vers la Chine et la Thaïlande. Pour la Thaïlande, qui importe au total 40 % de ses besoins en gaz, le gaz en provenance du Myanmar et en particulier du champ de Yadana, revêt une importance majeure en matière d’approvisionnement énergétique, et la production déclinante (-32 % entre la production enregistrée en l’année budgétaire 2018/2019 et les prévisions de production pour l’année budgétaire 2024/2025 qui s’achève) est une difficulté. Pour le Myanmar, les revenus d’exportation du gaz sont une source importante de devises étrangères.

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