Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

Trump, Tariffs, Trade: quid du GCC ?

 

Les déclarations récentes du secrétaire américain au Commerce, et surtout les annonces de Donald Trump le 2 avril, ont suscité certaines interrogations sur la nature des relations économiques entre les États-Unis et les pays du Golfe.

Le Koweït avait d’abord été mentionné parmi les partenaires appliquant les droits de douane jugés élevés sur les produits américains, il y a quelques jours. Selon le portail officiel de l’International Trade Administration du gouvernement américain, dédié à l’appui au commerce extérieur des États-Unis, le Koweït applique depuis 2003 le tarif douanier commun du Conseil de coopération du Golfe (CCG), fixé à 5 %, sur la majorité des biens qu’il importe. Certains produits de première nécessité, notamment les denrées alimentaires de base et médicaments, sont même exemptés de tarifs douaniers. Seuls les produits du tabac sont soumis à un droit de 100 %, vraisemblablement pour des motifs de santé publique plutôt que de protection commerciale. 

Les données de l’OMC confirment une politique tarifaire des pays du GCC simple, modérée et peu dispersée. Les régimes douaniers des pays du Golfe apparaissent lisibles, stables et sans différenciation sectorielle marqué. En somme, les politiques tarifaires apparaissent comme linéaires, peu segmentées, conformes à une logique d’économie ouverte mais surtout faiblement industrialisées, où la fiscalité douanière ne constitue pas un outil majeur de politique économique.

En tout état de cause, la structure des économies du Golfe limite le recours aux instruments tarifaires. En moyenne, 2/3 des recettes publiques proviennent des exportations d’hydrocarbures, et les secteurs manufacturiers domestiques demeurent pour l’instant relativement peu développés. Dans ce contexte, les droits de douane ne constituent ni une source budgétaire significative ni un levier central de politique industrielle. L’absence d’un appareil productif à protéger rend la mise en place de barrières tarifaires économiquement peu pertinente.

Par ailleurs, le solde commercial Etats-Unis-GCC apparaît en excédent en faveur des Etats-Unis (+19,5Mds EUR avec les EAU en 2024, + 443 M EUR avec l’Arabie Saoudite, + 2 Mds EUR avec la Qatar etc.). Les importations américaines depuis les pays du GCC sont concentrées sur des produits énergétiques et chimiques. La structure de ces échanges illustre la complémentarité classique entre une économie industrielle avancée et un fournisseur d’hydrocarbures.

Dans ce contexte, les annonces d’un tarif de 10 % appliqué sur les importations en provenance des EAU, du Qatar, d’Oman, d’Arabie saoudite et de Bahreïn, entrant en vigueur le 5 avril, ne devraient pas avoir un impact direct majeur sur ces économies, les hydrocarbures (qui constituent l’essentiel de leurs ventes) n’étant pas ciblés par les mesures. En revanche, des effets indirects pourraient être plus marqués. D’une part, à court terme, le ralentissement de la demande mondiale induit par un durcissement protectionniste pourrait peser mécaniquement sur les prix du baril, une tendance que l’on observe déjà avec un baril de nouveau sous les 70 USD. D’autre part, à plus long terme, une politique incitative à la production domestique d’énergie aux États-Unis (incarnée par le slogan « drill baby drill ») pourrait accroître l’offre mondiale et accentuer les pressions baissières sur les cours dans les prochaines années, d’autant plus que les pays de l’OPEP+ ont annoncé la remise sur le marché de leur coupes volontaires de production. Ces deux canaux combinés pourraient potentiellement fragiliser les équilibres budgétaires des pays du Golfe, surtout ceux qui sont les plus dépendants aux hydrocarbures et ont un cours « breakeven », équilibrant les comptes publics, supérieur aux niveaux actuels.

 

Leila Larbi, Adjointe au Chef de Service économique régional et
Conseillère financière régionale

Pétrole et gaz

Brent 04/04/2025 à 12h00 GST :  65,83 USD/Bbl

Le Brent a connu une chute marquée, tombant à 65,83 USD le 4 avril, dans une dynamique baissière accélérée. Il recule ainsi de 4,31 dollars (-6,15 %) sur la seule journée, marquant une chute de près de 9 dollars depuis son pic du 31 mars à 74,69 dollars. Cette baisse brutale, la plus marquée depuis plusieurs mois, s’inscrit dans une tendance amorcée dès janvier, rompant la zone de support technique des 70–72 dollars, qui faisait jusqu’alors figure de plancher.

Les nouvelles mesures tarifaires américaines pèsent lourdement sur les perspectives de demande mondiale. Les droits de douane de 25 % sur les véhicules importés, étendus aux pièces automobiles dès le 3 mai, s’ajoutent à l’augmentation des tarifs sur les importations chinoises (20 %) et sur l’acier et l’aluminium (25 %). Bien que les importations de pétrole, de gaz et de produits raffinés soient formellement exemptées¹, les conséquences macroéconomiques sont tangibles : Goldman Sachs a abaissé sa prévision pour le Brent à 66 dollars en décembre 2025², tandis que JPMorgan a porté à 60 % la probabilité d’une récession américaine cette année³.

L’OPEP+ poursuit le relèvement progressif de son offre, accentuant la pression sur les prix. Le cartel prévoit une hausse mensuelle de 137 000 barils/jour jusqu’en septembre 2026, pour un total de +2,2 millions b/j. Huit pays sont concernés (Arabie saoudite, Russie, Irak, Koweït, EAU, Algérie, Kazakhstan, Oman). Cette stratégie, bien que présentée comme "graduelle et flexible", alimente une pression baissière dans un contexte de demande fragile.

Les signaux macroéconomiques négatifs en Asie assombrissent les perspectives de la demande. La croissance chinoise s’essouffle, la consommation indienne reste atone, et seule l’Europe montre des signes timides de reprise. Les sanctions américaines sur l’Iran et le Venezuela pourraient resserrer l’offre, mais des pourparlers autour de la Russie introduisent une incertitude géopolitique majeure.

Les indicateurs techniques confirment un net basculement en territoire baissier.
Le RSI (Relative Strength Index) du Brent est tombé à 27,5⁴, franchissant le seuil des 30, typique d’une situation de survente⁵. Cette dynamique traduit une accélération du mouvement de baisse.

Les signaux graphiques sont alignés avec une configuration classique de marché baissier. Le 2 avril, la moyenne mobile à 20 jours (MM20) a franchi à la baisse la MM50, formant une death cross. Le Brent évolue désormais bien en dessous de sa MM200 (74,35 USD) ⁷, seuil de référence pour distinguer marchés haussiers et baissiers. Les analystes convergent pour qualifier la situation de marché baissier établi.

La rupture du seuil des 70 USD pourrait déclencher de nouvelles ventes techniques. L’absence de catalyseurs haussiers crédibles, conjuguée à une volatilité nourrie par les incertitudes politiques et commerciales, alimente un sentiment de repli généralisé.

Le scénario central reste celui d’une consolidation modérée, sous forte réserve géopolitique. Sous réserve d’un choc d’offre ou d’un pivot stratégique, le Brent devrait osciller à court terme dans une zone de 64–67 USD. La probabilité d’un rebond durable reste faible tant que les fondamentaux de demande ne s’améliorent pas.

Notes techniques

  1. Exemption tarifaire pétrole/gaz : Le 2 avril 2025, la Maison Blanche a annoncé que les importations de pétrole, de gaz et de produits raffinés seraient exemptées des nouveaux droits de douane imposés par le président Trump.
  2. Prévisions Goldman Sachs : Note du 4 avril 2025 abaissant la prévision Brent 2025 à 66 USD, citant l’impact cumulé de la hausse OPEP+ et des tensions commerciales.
  3. Probabilité de récession – JPMorgan : Relevée de 40 % à 60 % le 4 avril 2025, selon Bruce Kasman, dans une note intitulée "There will be Blood", évoquant un choc fiscal inédit depuis 1968.
  4. RSI (Relative Strength Index) : Indicateur de momentum qui mesure la vitesse et l’amplitude des variations de prix. Un RSI <30 indique une condition de survente.
  5. Survente : Situation technique où un actif est considéré comme excessivement vendu, souvent suivie d’un rebond.
  6. Death cross : Signal baissier classique, produit par le croisement à la baisse de deux moyennes mobiles (ex : MM20 passant sous MM50).
  7. Moyenne mobile (MM) et MM200 : Moyenne des cours sur une période donnée ; outil clé pour lisser les fluctuations et détecter les tendances. Le MM200 est la moyenne mobile sur 200 jours ; indicateur de tendance long terme. Le franchissement à la baisse est un signal majeur.
  8. Marché baissier établi : Conjonction de signaux négatifs : cours sous MM200, death cross, momentum faible.

Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier

Brèves économiques 

Brèves régionales

FADES et sa nouvelle stratégie de développement - Le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES) a signé, mercredi 26 mars, un accord de financement de 10M USD avec InvestBank pour soutenir le commerce en Jordanie et renforcer le secteur privé. Selon Bader Al-Saad, directeur du FADES, ce financement s’inscrit dans la stratégie de diversification du Fonds et bénéficiera aux banques jordaniennes et aux entreprises locales. L’accord couvre plusieurs secteurs clés, dont l’agriculture, la technologie, la santé et les transports, favorisant les échanges régionaux et internationaux. Il s’agit de la deuxième coopération entre les deux institutions après un prêt de 20M USD en 2024.  Le financement apportera à INVESTBANK les fonds nécessaires pour soutenir ses clients dans l'expansion de leurs activités commerciales, l'amélioration de leur gestion de trésorerie et la maîtrise efficace des risques commerciaux.

La société d'interconnexion électrique du Conseil de coopération du Golfe (CCG) prévoit d'investir jusqu'à 1,3 milliard de dollars dans l'extension de son réseau entre 2025 et 2027 - Ce programme d'investissement sera entièrement financé par l'emprunt, le financement viendra de banques de développement locales, notamment du Koweït, du Qatar et des Émirats arabes unis selon S&P Global Ratings. L'Autorité d'interconnexion électrique du CCG (GECA) assure la sécurité de l'approvisionnement en électricité dans la région. Au cours des 15 dernières années, elle a soutenu les réseaux nationaux de transport d'électricité dans plus de 2 000 situations d'urgence. « Nous estimons que les pays du CCG sont extrêmement susceptibles de soutenir la GCCIA en cas de difficultés, notamment son principal actionnaire, l'Arabie saoudite » (S&P Global Ratings).

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Le taux de chômage des saoudiens est tombé à 7,0 % au T4 2024 – Selon les données publiées par l’Autorité générale des statistiques (GASTAT), le taux de chômage des saoudiens est tombé à 7,0 % (-0,8 pp. en glissement trimestriel), son nouveau plus bas historique. Le royaume atteint donc déjà l’objectif de 7,0 % qu’il s’était initialement fixé d’ici 2030, avant de le revoir à 5,0 % face à la dynamique positive du marché du travail saoudien. Cette baisse du taux de chômage des saoudiens par rapport au T3 est notamment portée par la baisse du taux de chômage des femmes qui s’élève à 11,9 % (-1,7 pp en g.t.). Le taux de chômage des hommes s’élève à 4,3 % (-0,4 pp en g.t.). Le taux de chômage global s’élève à 3,5 % (-0,8 pp en g.t.).

Energie, Industrie & Services

Aramco complète l’acquisition d’une participation de 50 % dans Blue Hydrogen Industrial Gases Company (BHIG) – Saudi Aramco a finalisé l’acquisition d’une participation de 50 % dans Blue Hydrogen Industrial Gases Company (BHIG), une filiale d’Air Products Qudra basée à Jubail. Cette opération, initiée par un accord signé en juillet 2024, s’inscrit dans le développement de la filière hydrogène bas-carbone en Arabie saoudite. Spécialisée dans la production d’hydrogène à faible empreinte carbone, notamment à partir du gaz naturel avec captage et stockage du CO₂ (hydrogène bleu), BHIG devrait entamer ses opérations commerciales en coordination avec les projets de captage de carbone (CCS) d’Aramco à Jubail. Ce partenariat s’inscrit dans une dynamique plus large, avec la construction en cours d’un hub de CCS capable de stocker jusqu’à 9 millions de tonnes de CO₂ par an d’ici 2027, dans le cadre du programme ACCS piloté par Aramco, Linde et SLB.

L’Arabie saoudite prévoit d’étendre son réseau électrique de 60 % dici 2030 La Saudi Electricity Company (SEC) a pour ambition d’élargir son réseau de transport d’électricité à 160 000 km d’ici 2030, soit une augmentation de 60 % par rapport aux 99 800 km actuels. Cette expansion accompagne la croissance de la demande énergétique nationale et l’intégration des énergies renouvelables au mix électrique du royaume. Plus de 4 000 km de lignes de transmission sont en construction pour connecter environ 34,4 GW de capacités renouvelables d’ici 2027, dont 6,6 GW qui ont déjà été intégrés en 2024. Parallèlement, la capacité de production connectée au réseau a atteint 92,15 GW en 2024 (+6,9 %), dont 56,4 GW directement détenus par SEC. L’entreprise développe actuellement 11 projets de production totalisant 23,4 GW, incluant des projets en propre, des extensions et des coentreprises. Dans le cadre de la transition énergétique, SEC convertit aussi certaines centrales au fioul vers le gaz naturel, comme à Riyad (PP10), et développe des solutions de stockage. Son premier projet de batterie (BESS) de 500 MW à Bisha est achevé, avec 22 GWh supplémentaires en cours de développement.

Qiddiya annonce l’ouverture de ses premiers parcs à thème d’ici 2025 – La Qiddiya Investment Company (QIC) prévoit d’inaugurer d’ici la fin de l’année 2025 deux de ses principales attractions : le parc à thème Six Flags et le parc aquatique Aquarabia. Les travaux de construction sont achevés à 89 % pour Six Flags et à 84 % pour Aquarabia, selon une mise à jour publiée sur le site de QIC. Ces deux projets phares, dont les contrats de construction cumulés s’élèvent à 1,5 Md USD, ont été confiés respectivement à des consortiums franco-saoudiens (dont Bouygues Construction fait partie) et émirato-saoudiens. Le parc Six Flags s’étendra sur 320 000 m² avec 28 attractions, tandis qu’Aquarabia, présenté comme le plus grand parc aquatique de la région, couvrira 250 000 m² avec 23 installations.

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

Les EAU ont signé un plan d’investissement de 1 400 Mds USD sur 10 ans aux États-Unis - Ce cadre vise en particulier l'IA, les semi-conducteurs, l'énergie et l'industrie manufacturière. Parmi les principaux projets évoqués, la construction d’une usine EGA et l’accord de 25 Mds USD entre ADQ et Energy Capital Partners pour investir dans l’infrastructure énergétique et les centres de données.

Le PIB d'Abu Dhabi a progressé de 3,8 % en 2024, atteignant un niveau record de 326,71 Mds USD, selon les estimations préliminaires du Centre de statistiques d’Abu Dhabi - Cette croissance a été largement portée par le secteur non pétrolier, en hausse de 6,2 %, représentant 54,7 % du PIB total. Parmi les principaux contributeurs figurent le secteur manufacturier (9,5 % du PIB total), la construction (9,1 %) et les services financiers et assurances (6,6 %). 

10 % de droits de douane entreront en vigueur pour les EAU à partir du 5 avril, dans le contexte de l’annonce générale de « droits de douane réciproques » imposés par le président américain - Similaire aux autres pays du GCC, ce taux demeure le moins élevé de la fourchette imposée par les États-Unis à l’ensemble des pays (pouvant vaciller de 10 % à  50 %).

Deux accords CEPA (Comprehensive Economic Partnerhsip Agreement) négociés avec le Costa Rica et l’Ile Maurice sont entrés en vigueur - Ils soutiendront les efforts de diversification économique des EAU en boostant le commerce non-pétrolier du pays, ayant déjà atteint la somme historique de 817 Mds USD en 2024. Entre les EAU et l’Ile Maurice, l’accord de libre-échange devrait par exemple conduire à une augmentation du commerce bilatéral non-pétrolier de presque 300 M USD sur une période de cinq ans.

La Banque centrale des Émirats arabes unis (BCEAU) prévoit une croissance du PIB de 4,7 % en 2025 et 5,7 % en 2026, soutenue par la diversification économique et l'augmentation de la production pétrolière.  

La BCEAU a imposé des sanctions financières d’un montant de 713,700 USD à l’égard de cinq banques et deux compagnies d’assurance pour non-respect des obligations de conformité fiscale (notamment en termes de diligence raisonnable et d’exactitude des rapports financiers) - La lutte contre l’évasion fiscale et les efforts en faveur d’un système financier transparent s’inscrivent dans un contexte de renforcement de la fiscalité aux EAU ces dernières années (introduction d’un taux d’imposition des sociétés de 9 %, d’une taxe de 15 % sur les multinationales etc.).

Emirates NBD s'associe à BlackRock pour offrir à ses clients en gestion de patrimoine un accès aux marchés privés, notamment au crédit privé et aux investissements alternatifs - Les deux entreprises ont signé un protocole d'accord pour établir une plateforme d'investissement aux EAU.

Energie, Industrie & Services

Masdar a investi près de 30 Mds AED en fonds propres et sécurisé 16,5 Mds AED de financements pour des projets dans neuf pays en 2024 - Depuis sa création en 2006, Masdar a développé et soutenu des projets dans plus de 40 pays et vise à atteindre une capacité de 100GW d’énergie renouvelable d’ici 2030. Selon WAM, elle s’est rapprochée de cet objectif en augmentant la capacité de production de son portefeuille de projets à 51 GW. 

AD Ports Group a enregistré des résultats records en 2024, avec un chiffre d'affaires de 17,29 Mds AED (+48 %) et un EBITDA de 4,51 Mds AED (+69 %) par rapport à 2023 - Le groupe a intégré deux acquisitions majeures, Noatum et Global Feeder Shipping (GFS), et renforcé sa présence internationale avec de nouvelles concessions portuaires en Égypte, Pakistan, Angola, Tanzanie et Géorgie. 

Dubaï lancera des essais de taxis autonomes l'année prochaine dans le cadre de son objectif visant à rendre 25 % des trajets de la ville autonomes d'ici 2030 - La RTA s'est associée à Uber et WeRide pour déployer des taxis autonomes via la plateforme Uber.

Emsteel a annoncé un chiffre d’affaires de 8,3 Mds AED (2,26 Mds USD) en 2024, marquant une baisse de 6 % par rapport à 2023 - Selon l’entreprise, cette diminution est attribuée à la volatilité des prix de l’acier, à la concurrence accrue et à l'incertitude économique sur les marchés clés.

Masdar a annoncé un accord avec Endesa pour acquérir une participation de 49,99% dans quatre centrales solaires en Espagne, d’une capacité totale de 446 MW pour 702 M AED - Cette dernière transaction porte la capacité opérationnelle totale de Masdar dans la péninsule ibérique à 3,2 GW. 

Emsteel et Yellow Door Energy s’associent pour développer un projet solaire de 31 MW - Le projet, qui débutera cette année et sera opérationnel en 2026, prévoit de générer 50 M de kWh d'électricité propre par an. Emsteel s'engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % dans l'acier et de 30 % dans le ciment d'ici 2030, avec un objectif de zéro émission nette d'ici 2050.

Edgnex, une filiale du promoteur immobilier Damac, a acquis Hyperco, un développeur immobilier spécialisé dans les centres de données dont le siège est à Helsinki - Hyperco exploite des centres de données en Finlande et en Suède, en s’appuyant sur « les sources d’énergie renouvelable de la région, un écosystème numérique mature et une connectivité élevée ». 

E& PPF Telecom, filiale du groupe Emirates Telecommunications (e&), a finalisé l'acquisition de 100 % de Serbia Broadband (SBB), un fournisseur serbe de télévision par câble et d’internet haut débit, pour un montant de 825 M EUR - Avec cette acquisition, e& prévoit de fusionner SBB avec sa filiale mobile serbe Yettel. 

Qatar

Le Ministre des Municipalités (MoM), Abdullah bin Hamad bin Abdullah Al Attiyah, annonce des projets d’infrastructures à venir d’une valeur de 81 Mds QAR (22,2 Mds USD) au cours des deux prochaines années - Le ministre a mentionné le lancement prochain de développement de projets immobiliers en BOT, de projets d’envergure, tels que « Land of Legends » à Simaisma et le Safari Zoo. Par ailleurs, un projet de recyclage des déchets et de production d'énergie à partir de déchets (WtE), d’une valeur estimée à 5 milliards de QAR (1,37 Md USD), sera lancé début 2025.

Le Ministère du Commerce et de l'Industrie (MoCI) lance un programme d’enquête d'évaluation des risques sectoriels visant à renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LBA-FT) - Les objectifs du programme sont le soutien à l’évaluation nationale des risques LBA-FT, le classement des entreprises en fonction de leur niveau de risque institutionnel, la promotion de la transparence et l’amélioration de l’efficacité des entités réglementées. Cette initiative s'inscrit dans le plan d’action de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme mis en place par le Comité national de lutte contre le blanchiment d'argent (NAMLC).

La Banque de Développement du Qatar (QDB) dévoile les détails de son Programme de Garantie Partielle d’Investissement, lancé fin 2024 pour dynamiser le capital-risque au Qatar - L’initiative vise à réduire les risques financiers et à encourager les investisseurs individuels et les fonds d’investissement à soutenir les startups technologiques. QDB offrira des garanties partielles aux investisseurs répondant à des critères d’éligibilité spécifiques afin de les inciter à élargir leurs portefeuilles d’investissement.

Le groupe Qatar National Bank (QNB) a signé un accord stratégique avec QLM, leader de l’assurance médicale au Qatar, afin d’offrir des solutions d’assurance aux PME - Cette collaboration permet aux entrepreneurs d’accéder à des services financiers et d’assurance via un guichet unique. Par ailleurs, QNB lance une campagne de financement des centres médicaux.

Le Président américain Donald J. Trump entend se rendre au Qatar lors de sa tournée dans les pays du Golfe - Le premier voyage présidentiel du Président américain en Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis (EAU) et au Qatar pourrait avoir lieu les deux prochains mois. Depuis l’investiture de Donald Trump, les pays du Golfe ont annoncé un certain nombre d’investissements dans l’économie américaine.

La Qatar Central Bank (QCB) accorde sa première licence pour les services Buy-Now-Pay-Later (BNPL) à la fintech qatarienne PayLater - La QCB a rappelé que la délivrance de cette licence s’inscrit dans la stratégie de digitalisation des services bancaires et financiers, et porte le nombre d’entreprises fintech sous sa supervision à 13.

Les banques qatariennes affichent des ratios de couverture parmi les plus élevés au sein du Conseil de Coopération des Etats du Golfe (CCEAG) - Dans son rapport annuel sur la performance des banques cotées du CCEAG, KPMG indique que les établissements bancaires du Qatar présentent des ratios de provision pour pertes sur prêts nets et des ratios de couverture pour les prêts de niveau trois (85,1 %) parmi les plus élevés du CCEAG. De même, les banques du pays bénéficient des ratios coûts/revenus les plus faibles de la zone (25,6 %). KPMG souligne également que la Qatar National Bank (QNB) est la plus grande banque du Golfe en termes d'actifs, atteignant 356 Mds USD en 2024.

Le Qatar représente 81 % des 95 millions de tonnes de capacité annuelle de liquéfaction de GNL au Moyen-Orient - Les projets d’expansion North Field East (NFE), North Field South (NFS) et North Field West (NFW) porteront les capacités de production annuelles du Qatar d’ici 2030 à 170 millions de tonnes/an. Ces projets représenteraient 70 % de la capacité totale de liquéfaction de GNL ajoutée dans la région en 2030 et pourraient permettre à l’Emirat de contrôler près de 25 % du marché du GNL mondial.

Bahreïn

Résultats financiers : le bénéfice net d’Alba en 2024 s’élève à 491 M USD, en hausse de 56 % Aluminium Bahrain (Alba), entreprise nationale bahreïnie d’aluminium, a annoncé un bénéfice net de 491 M USD en 2024, soit une hausse de 56 % par rapport à 2023. Ce résultat record s’appuie sur la hausse des prix de l’aluminium sur le London Metal Exchange (+7 % sur l’année) et sur la performance opérationnelle de l’entreprise. Le chiffre d’affaires a augmenté de 72 % pour atteindre 488 M USD. Alba a annoncé un dividende de 100 M USD pour l’année. En 2024, le volume de vente de l’entreprise a atteint 1,6 million de tonnes, avec une augmentation de la productivité et des économies de coûts de 60 M USD.  Pour rappel, l’entreprise avait mis fin en janvier à ses discussions de fusion avec Maaden, filiale minière du PIF, un partenariat qui visait à intégrer verticalement ses activités avec celles de Maaden.

Oman

S&P confirme la note souveraine BBB- avec perspective stable - Standard & Poor’s Global Ratings (S&P) a maintenu la note de crédit souveraine d’Oman à BBB- avec perspective stable, saluant la réduction de la dette publique et l’amélioration des finances de l’État. Après un relèvement en septembre 2023, l’agence envisage une nouvelle amélioration sous deux ans si Mascate poursuit l’augmentation des recettes non pétrolières et l’optimisation des dépenses publiques. Le PIB réel devrait croître de 2 % entre 2025 et 2028, tandis que la dette publique nette devrait diminuer de 1,5 % du PIB en moyenne sur la période. L’agence prévoit un excédent du compte courant de 1,3 % du PIB et une inflation modérée à 1,5 % par an. S&P souligne enfin le potentiel du secteur hydrogène, clé de la stratégie de neutralité carbone d’Oman d’ici 2050.

Oman lance des appels d’offres pour de nouvelles concessions pétrolières et gazières - Dans le but de répondre aux besoins énergétiques du pays, le ministère de l’Énergie et des Minéraux d’Oman a annoncé la mise en concession de vastes zones d’exploration pétrolière et gazière à fort potentiel. Cette initiative s’inscrit dans les efforts du ministère pour augmenter la production pétrolière et garantir la continuité de l’approvisionnement énergétique tant au niveau local qu’international. Parmi les nouvelles concessions figurent le Bloc 18 en mer d’Oman, ainsi que les Blocs 36, 43A et 66 onshore. Ces appels d’offres seront lancés dans le cadre d’un nouveau système de concession, en partenariat avec OQEP et Scotiabank, spécialisé dans le conseil en fusions et acquisitions dans le secteur énergétique. Le ministère prévoit au total 11 nouveaux blocs à lancer au cours de plusieurs appels d’offres en 2025.

Shell prévoit de céder les blocs pétroliers 42 et 55 à Oman - Shell a annoncé son intention de se retirer des blocs 42 et 55, une décision qui ne remettra toutefois pas en cause sa position de leader dans le secteur énergétique à Oman. Cette annonce a été faite dans le rapport annuel 2024 de l'entreprise, publié le mardi 25 mars 2025. Malgré les cessions prévues, Shell conserve une présence substantielle dans le secteur de l’énergie upstream à Oman. L’entreprise détient une participation de 34 % dans Petroleum Development Oman (PDO), qui exploite la concession pétrolière du Bloc 6, la plus grande d’Oman, représentant la majorité de la production pétrolière, gazière et de condensats du pays. En outre, Shell détient un contrat de concession pour le développement et la production de gaz naturel et de condensats dans le Bloc 10 (participation de 53,45 %). Dans le domaine du GNL, le groupe détient une participation de 30 % dans Oman LNG, ainsi qu’une participation indirecte de 11 % dans Qalhat LNG.

Le PIB nominal d'Oman augmente de 1,7 % en 2024 - En 2024, le PIB en valeur d’Oman (à prix courants) a atteint 41,119 Mds OMR selon les données préliminaires du Centre national des statistiques et de l'information (NCSI), en hausse de 1,7 % par rapport à 2023 (40,716 Mds OMR). Le secteur pétrolier a diminué de 4 %, totalisant 14,162 Mds OMR (32,1 % du PIB), tandis que les activités non pétrolières ont progressé de 4,1 %, à 28,319 Mds OMR. Les services ont dominé avec 19,127 Mds OMR, suivis de l’industrie (8,121 Mds OMR) et de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche (1,070 Mds OMR). Dans l’économie non pétrolière, l’activité de la construction a représenté 7,1 % du PIB, tandis que le commerce de gros et de détail a contribué à hauteur de 8 %. L'administration publique et la défense ont représenté 9 %, et les autres activités non pétrolières ont constitué 40 % du PIB total.

Koweït

La Chine ancre sa présence au fond du Golfe avec le développement du port de Mubarak Al-Kabeer - Lors d'une visite d'inspection des travaux sur l’île de Bubiyan, La ministre des Travaux publics, Noura Al-Mashaan, a souligné l'importance stratégique du projet portuaire, Elément majeur de la "Vision Koweït 2035" et priorité de l’Emir, le port de Mubarak Al-Kabeer vise à transformer le pays en hub commercial et en centre de transport régional. Un contrat majeur signé le 16 mars marque une étape clé du projet : cruit des accords bilatéraux entre le Koweït et la Chine, conclus en septembre dernier, ce partenariat confie à Pékin l’étude, la conception et la mise en œuvre des infrastructures portuaires.

Un baril chasse l’autre : le Koweït prend du retard dans la course à l’or bleu - L’émirat est confronté à d'importants défis d’approvisionnement en eau douce qui n’ont pas encore trouvé réponse. Ces difficultés structurelles et résultent de la dépendance du pays à l'égard du dessalement de l'eau de mer (90% des ressources), d’une consommation par habitant très élevée (500/l/j) et de l’inefficacité du réseau d'approvisionnement. Avec des réserves ayant chuté à 55% de la capacité de stockage et des temps d'arrêt de plus en plus longs pour la maintenance des unités de dessalement -par ailleurs particulièrement énergivores- le risque de pénurie s'accroît. Pour sécuriser un approvisionnement en eau durable de l'eau, certains suggèrent que le Koweït adopte le dessalement à partir d'énergies renouvelables, notamment le solaire, en s’appuyant sur des unités autonomes de production (« Independent Water and Power Provider »).

L'appel d'offres pour le projet de liaison ferroviaire reliant le Koweït au CCG est sur les rail - L'Autorité générale des routes et du transport terrestre devrait publier un appel d'offres pour le contrat principal du projet ferroviaire avant la fin 2025. Le contrat qui porte sur un premier tronçon de 112 kms, est estimé à près de 1 Md USD (300 M KWD). Selon des sources industrielles, le contrat comprendrait les travaux de génie civil, l'installation des voies et la fourniture des trains. La conception du projet avait été attribué en janvier 2025 à la société turque PROYAPI. Une fois le projet régional achevé, le réseau ferroviaire du CCG s'étendra sur 2 177 kilomètres, reliant la ville de Koweït au nord au sultanat d'Oman au sud.

Le Koweït projette de construire le plus grand hôpital pour enfants du monde - Le ministère des Travaux publics, en coordination avec le ministère de la Santé, vient de lancer un appel d'offres pour la construction du plus grand hôpital pédiatrique du monde. Situé dans le district médical de Sabah, cet hôpital de 800 lits offrirait une gamme complète de spécialités pédiatriques, créant ainsi un établissement médical de tout premier plan et plaçant le Koweït sur la carte des pays leaders dans le domaine de la pédiatrie. (ndlr : les plus grands hôpitaux pédiatriques en 2025 : Texas Children’s hospital : 700 lits ; Cincinnati Children's Hospital Medical Center: 715 lits ; et en France, Robert Debré : 380 lits)

Les recettes fiscales progressent timidement dans le projet de budget pour 2025/26 - Le budget 2025/2026 du Koweït prévoit des recettes fiscales et des droits de 631 M KWD, en hausse de 2,8% (18 M KWD) par rapport à l'année précédente. Les principales recettes fiscales comprennent 420 M KWD issus des prélèvements ou droits de douane sur le commerce et les transactions internationales,  185 M KWD d'impôts sur le revenu (les salaires en sont exemptés) et sur les bénéfices des entreprises étrangères et locales et 26 M KWD d'impôts fonciers. Les recettes fiscales futures devraient augmenter avec la mise en œuvre de la loi sur les entités multinationales étrangères (250 M KWD) et une taxe sélective prévue sur les produits nocifs pour la santé (200 M KWD). (ndlr : en dépit de leur progression, les recettes fiscales ne représentent qu’environ en 2025 5% des revenus budgétés).