À l’occasion d’une réunion des Conseillers du commerce extérieur, le 20 mars à Sydney, le SER de Canberra a lancé une Task Force dédiée aux transports en présence de Tim Parker, CEO de la High Speed Rail Authority (HSRA). L’initiative rassemble l’ensemble des entreprises françaises engagées dans la chaîne de valeur du secteur : Alstom, Transdev, RATP Dev, Vinci, Systra, Bouygues etc. Cette mobilisation vise à renforcer la coopération franco-australienne dans le domaine des transports urbains.

Présentation du projet de Ligne à Grande Vitesse par Tim PARKER

Inspiré par le modèle français du TGV, le projet australien de High Speed Rail (HSR) ambitionne de relier les grands pôles du pays - Brisbane, Sydney, Canberra et Melbourne - à travers une infrastructure moderne et décarbonée. Cette initiative vise à

  • Réduire les temps de trajet entre les grandes métropoles ;
  • Décarboner le transport interurbain dans une logique de transition énergétique en ligne avec les ambitions gouvernementales ;
  • Stimuler la croissance des économies régionales ;
  • Rééquilibrer la répartition démographique en facilitant l’accès à des logements abordables hors des grands centres.

Le projet est donc conçu pour être un levier de développement économique et social, capable de désengorger les métropoles tout en renforçant la cohésion territoriale.

Créée en 2023, la High Speed Rail Authority (HSRA) a récemment déposé un dossier de faisabilité, avec pour ambition de signer les premiers contrats à horizon 2027. Le hub national de la grande vitesse serait basé à Newcastle.

 Réunion transports

Tim Parker - CEO HSR

Enjeux politiques et de financement

La réussite du projet repose sur un environnement institutionnel stable. Or, la situation politique australienne est marquée par :

  • Des cycles politiques courts (mandats fédéraux de trois ans)
  • Des revues de projets tous les 100 jours, pouvant ralentir les décisions
  • Une perception mitigée des partenariats public-privé (PPP) souvent associés aux expériences passées

Malgré ces obstacles, la baisse des dépenses publiques dans les infrastructures rend nécessaire une réflexion approfondie sur le rôle des PPP. De la même manière, la sensibilisation de l’opinion publique aux bénéfices économiques et sociétaux d’un tel projet constituera un facteur clef de succès.

Un soutien fédéral fort, une coordination active avec les Etats fédérés concernés, ainsi qu’un engagement politique bipartisan seraient par ailleurs indispensables pour garantir la stabilité et la lisibilité du projet sur le long terme.

Positionnement des entreprises françaises et bénéfices d’une mobilisation en Task Force

Les acteurs français du secteur des transports, aujourd’hui bien implantés sur tout le territoire australien, ont exprimé leur pleine mobilisation pour rejoindre et s’impliquer au sein de la Task Force transports. Leur participation repose sur trois axes :

  • L’excellence française en matière de methods engineering, un savoir-faire reconnu permettant de la rigueur dans la planification, une limitation des coûts et une optimisation des délais ;
  • L’innovation dans la mobilité verte, avec des solutions à base d’hydrogène ou de batteries déjà éprouvées et adaptées aux enjeux australiens en matière de transition énergétique ;
  • La promotion de standards internationaux favorisant l’interopérabilité et l’industrialisation des solutions.

Lors de cette réunion en présence de Tim Parker, la présentation conjointe des entreprises françaises a été perçue comme un véritable catalyseur. Elle a mis en lumière la capacité de la France à fédérer ses forces, à valoriser ses réussites internationales (TGV, Grand Paris Express), et à proposer des solutions concrètes face à la concurrence internationale. Cette collaboration mérite d’être approfondie et poursuivie.

 Panel entreprises françaises

Chiffres Clés :

 

  • 15 millions : Nombre de passagers annuels utilisant actuellement la ligne ferroviaire de Newcastle, soulignant son importance stratégique.
  • 30 millions : Nombre de passagers potentiels supplémentaires, indiquant une forte demande pour le réseau ferroviaire à grande vitesse.
  • 2 à 2,5 ans : Durée estimée pour la phase de développement, incluant les consultations industrielles et l'attribution des contrats.

 

Calendrier :

  • 2023 : Création de l'Autorité du Rail à Grande Vitesse (HSRA) pour superviser le projet.
  • 2024 : Soumission du dossier d'affaires au gouvernement, incluant un rapport de définition du produit pour le réseau national.
  • 2025-2027 : Phase de développement, comprenant des consultations industrielles et l'attribution de contrats pour les travaux de génie civil et les systèmes ferroviaires.
  • Fin 2027 : Objectif d'avoir les premiers contrats majeurs en place, sous réserve de la décision d'investissement du gouvernement.

 

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