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Région

Transition énergétique : une inertie fossile plus pronocée dans les pays de l’ASEAN 

Dans un récent rapport sur l’état de la transition énergétique dans l’ASEAN+3,  l’AMRO propose un indicateur intégré de « préparation à la transition », basé sur deux piliers : (i) l’inertie fossile, c’est-à-dire le  poids des énergies fossiles dans la production d’électricité et les secteurs fortement émetteurs ; (ii) le niveau de développement financier et la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée. Les résultats montrent une inertie fossile nettement plus élevée dans les pays ASEAN+3 que dans les économies avancées. Seules la Chine, le Japon, la Corée, ainsi que la Malaisie et la Thaïlande, affichent une préparation à la transition relativement bonne, grâce notamment à des marchés financiers plus matures. Les centres financiers internationaux (IFCs), à l’instar de Singapour, pourraient ainsi jouer un rôle central dans la structuration de la finance de transition grâce au développement d’instruments innovants (titrisations vertes ou dérivés durables), ou encore via un accès facilité aux marchés de capitaux mondiaux, permettant de financer à grande échelle des projets de décarbonation. À titre d’exemple, l’initiative FAST-P, lancée par Singapour à la COP28, vise à combler les lacunes de financement de la transition énergétique en Asie via des mécanismes de finance mixte, avec un engagement en capital concessionnel de l’État singapourien.

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Indonésie

La roupie sous pression

La roupie indonésienne a atteint son plus bas niveau depuis la crise financière de 1998, atteignant brièvement 16 650 IDR pour 1 USD le 25 février, avant de se stabiliser autour de 16 580 en fin de journée. Cette dépréciation s’explique par plusieurs facteurs : l’inquiétude des marchés quant aux politiques mises en œuvre par le nouveau gouvernement, l’incertitude liée aux nouvelles taxes américaines annoncées par Donald Trump ainsi que le durcissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine. Bank Indonesia prévoit une intervention sur les marchés des changes et des obligations, mais sa mise en œuvre sera retardée par les congés de la fête du nouvel an balinais Nyepi (29 mars) et de la fin du ramadan (31 mars-1er avril). La faiblesse de la monnaie indonésienne reflète aussi des inquiétudes concernant les fondamentaux de l’économie du pays : la baisse du pouvoir d’achat, les difficultés du secteur manufacturier et la chute des prix des principales exportations, comme l’huile de palme et le charbon. Bien que les réserves de change du pays et des taux d’intérêt élevés peuvent permettre de soutenir temporairement la roupie, les analystes estiment que celle-ci pourrait encore se déprécier après les fêtes, risquant d’atteindre 17 000 ou 18 000 IDR pour 1 USD. Cette tendance pèse sur les entreprises, qui voient leurs coûts d’importation augmenter et leurs marges se réduire, ce qui pourrait affaiblir encore davantage la demande intérieure et freiner la croissance économique.

Licenciements massifs en janvier et février 

Deux fabricants de textiles, PT Karyamitra Budisentosa et PT Sri Rejeki Isman, mieux connu sous le nom de Sritex et dont la faillite a récemment fait l'objet d'un débat national, ont été à l'origine d'environ 10 000 licenciements chacun. Ces licenciements massifs surviennent dans un contexte de suppressions d'emplois importantes : entre janvier 2023 et décembre 2024, au moins 60 fabricants de textiles et de vêtements ont cessé leurs activités. Début 2025, d’autres grands groupes manufacturiers ont également cessé leurs opérations, à l’instar de Yamaha Music et Sanken Electronic qui ont choisi de relocaliser leur production au Japon ou en Chine, portant à 60 000 le nombre de travailleurs licenciés en seulement deux mois. Les analystes pointent une concurrence étrangère accrue, notamment des produits textiles peu chers en provenance de Chine, et une baisse de la consommation, aggravée par la première déflation en 20 ans. Le gouvernement a annoncé des aides et des mesures de relance, dont des aides sociales et des réductions de tarifs durant le ramadan.

L’Indonésie rejoint la New Development Bank des BRICS

L’Indonésie a rejoint ce mardi 25 mars la New Development Bank (NDB), l’institution financière des BRICS, dans le but de diversifier ses sources de financement et soutenir son développement économique. Cette décision, annoncée par le président Prabowo Subianto après une rencontre avec la présidence de la NDB Dilma Rousseff, vise notamment à avoir accès à davantage de financements pour les infrastructures. La NDB, dotée d’un capital initial de 100 Md USD, a financé environ 120 projets pour un total de 39 Md USD depuis sa création en 2014, principalement en Chine et en Inde. Toutefois, cette adhésion implique des engagements financiers pour l’Indonésie notamment un apport en capital et des frais d’adhésion, tandis que l’accès aux financements pourrait rester limité, avec des conditions souvent moins avantageuses que celles d’autres banques de développement. De plus, malgré l’intérêt potentiel que représenterait la souscription d’emprunts en roupie ou pour des partenariats public-privé (PPP), la NDB privilégie les prêts en dollars et les emprunteurs souverains, qui représentent la majorité de son portefeuille. Cette démarche s’inscrit aussi dans la volonté de Jakarta d’affirmer son rôle au sein du Sud global, après son intégration officielle au BRICS en janvier 2025.

Malaisie

Prévision de croissance par la Banque nationale entre 4,5 % et 5,5 % pour 2025

À l’occasion de la publication de son rapport annuel et des résultats du secteur financier au 2nd semestre 2024, la Banque nationale malaisienne (BNM) a présenté sa prévision de croissance qui s’inscrit en ligne avec celle du gouvernement, entre 4,5 % et 5,5 % pour 2025 (4,7 % pour le FMI et 4,5 % pour la Banque mondiale) après 5,1 % en 2023. L’activité économique serait portée par la demande interne en particulier par la consommation des ménages (+5,6 % après +5,1 % en 2023) soutenue par des augmentations de revenus. Les investissements privés resteront dynamiques (+10,1 % après 12,3 % en 2023) alors que les exportations seront plus modérées (5,2 % contre 7,5 % en 2023). L’institution anticipe une inflation comprise entre 2,0 % et 3,5 % compte-tenu de l’élargissement du périmètre de la taxe sur les ventes et les services (SST) à compter du 1er mai, de l’augmentation des salaires et de la réduction des subventions au carburant SP95. Le contexte international devrait également soutenir l’inflation en particulier par le renchérissement des produits importés, le renforcement du dollar américain et une augmentation des coûts de production résultant de perturbations des chaines d’approvisionnement. Les conditions monétaires en 2024 n’ont pas fragilisé le système bancaire qui demeure sain et bien capitalisé avec un ratio de fonds propres de 18,3 %, un ratio de liquidité à court terme de 160,7 % et un ratio de liquidité à long terme de 116,3 %. Les tests de résistance conduits en 2025 ont confirmé la solidité du secteur dans le scénario le plus dégradé (contraction du PIB de 6 % et dépréciation du ringgit jusqu’à 30 % face au dollar). La dette des ménages par rapport au PIB a augmenté de 83,8 % en juin 2024 à 84,2 % en fin d’année mais celle-ci reste gérable selon l’institution. Si les bons résultats du secteur de la construction et la hausse des exportations ont permis à plusieurs entreprises d’améliorer leur situation financière, de fortes incertitudes demeurent toutefois pour 2025. La numérisation du secteur financier se poursuit rapidement. Les paiements électroniques ont progressé de 19 % soit 409 opérations par personne en 2024. Cette tendance s’est accompagnée d’une hausse des opérations frauduleuses dont le montant global n’a pas été communiqué. À cet égard, la BNM indique avoir mis en place une plateforme pour identifier et endiguer les opérations suspectes.

Baisse de l’inflation à 1,5 % en février

L’indice des prix à la consommation a connu en février sa plus faible augmentation depuis 13 mois à 1,5 % en g.a. (contre 1,7 % en g.a. en janvier). Celle-ci est due au ralentissement de l’augmentation des prix pour la catégorie logements et services associés (2,3 % en g.a contre 2,8 % en g.a. en janvier), les transports (0,7 % en g.a. contre 0,9 % en g.a. en janvier) ainsi que la santé (1 % en g.a. contre 1,2 % en g.a. en janvier). La hausse s’est stabilisée par ailleurs pour les boissons et aliments à 2,5 % en g.a et les prix continuent de baisser pour l’habillement ( -0,2 % en g.a contre -0,3 % en g.a. en janvier).  Ces chiffres, meilleurs que ceux prévus par l’institut MIDF Research, ont amené ce dernier à réviser sa prévision d’inflation pour l’année 2025 de 2,8 % à 2,5 %.

Lancement d’un appel à intérêt pour le transport urbain de Johor

La structure en charge des partenariats publics-privés auprès du Premier ministre (UKAS) a lancé le 20 mars un appel à intérêt pour la construction et la gestion de trois lignes aériennes de transport urbain dans l’Etat fédéré de Johor. Le projet prévoit plusieurs connexions intermodales notamment avec la future ligne RTS qui rejoindra Singapour mais aussi avec le terminal de bus de Larkin Sentral ainsi que les gares desservies par l’opérateur ferroviaire national KTM. Sont autorisées à soumissionner les entreprises qui ont notamment mené à bien un contrat d’un montant minimum de 110 M USD lors des 10 dernières années et pouvant disposer d’un financement d’au moins 170 M USD. Selon les professionnels du secteur, ce projet, d’un montant estimé à 1,8 Md USD, reprend à l’identique le tracé du métro léger de Johor pour lequel 3 consortiums malaisiens avaient déjà remis une offre non sollicitée auprès des autorités locales ces derniers mois.

Singapour

UOB annonce une émission obligataire de 2 Md USD

La United Overseas Bank (UOB) de Singapour a annoncé son intention d’émettre des obligations multitranches libellées en dollars américains pour un montant total de 2 Md USD. Cette émission comprend 800 M USD d'obligations senior à taux fixe de 4,401 %, 900 M USD d'obligations senior à taux flottant et 300 M USD d'obligations senior à taux flottant arrivant à échéance respectivement en 2028 et 2030. La banque a déclaré dans un communiqué qu'elle avait profité des conditions de marché favorables et d'une fenêtre de stabilité, avant la mise en place des droits de douane par le président américain Donald Trump le 2 avril prochain.

19ème édition de la Singapore Maritime Week

Le 24 mars dernier, Murali Pillai, ministre d'État chargé de la loi et des transports, a inauguré la Singapore Maritime Week (SMW). À cette occasion, le Ministre des transports M. Philippe Tabarot, en visite officielle à Singapour, a prononcé un discours. L'évènement a réuni plus de 20 000 participants de 80 pays, autour de thématiques de numérisation et décarbonation du secteur maritime. Singapour a ainsi dévoilé son premier Maritime Digital Twin pour optimiser les opérations portuaires et lancé la plateforme MariOT dédiée à la cybersécurité maritime. Enfin, l'ancien Premier ministre Lee Hsien Loong a souligné lors de son discours que les tensions commerciales et l'incertitude politique sont autant de défis pour le commerce mondial. Il a de même rappelé que Singapour dispose de 27 accords de libre-échange couvrant 90 % de son commerce et reste résolument engagé en faveur de l’ouverture. Singapour, dont le port accueille en permanence plus de 1 000 navires, voit son secteur maritime contribuer à plus de 6 % du PIB et générer environ 140 000 emplois.

Global Financial Centers Index : la cité-État maintient son rang de 4ème centre financier mondial

Selon le Global Financial Centres Index publié le 20 mars 2025, Singapour conserve son titre de 2ème centre financier d’Asie (750 points) et se classe 4ème au niveau mondial derrière New York (769 points), Londres (762 points), et Hong Kong (760 points). En comparaison, Paris ne se hisse qu’au 17ème rang. Le GFCI est un classement semestriel de la compétitivité des hubs financiers mondiaux, établi par le cabinet britannique Z/Yen en partenariat avec le China Development Institute.

Vietnam

En signe de conciliation vers Washington, le Vietnam abaisse certains taux de droits de douanes

Le 25 mars 2025, le Ministère des finances vietnamien a annoncé abaisser les droits de douanes « nation la plus favorisée » pour 10 catégories de produits. Ces taux sont applicables d’office à tous les membres de l’Organisation mondiale du commerce. La plupart des produits visés sont néanmoins des postes d’exportation importants pour les États-Unis. Sont en effet concernés le gaz naturel liquéfié (dont le taux passe de 5 % à 2 %), les véhicules assemblés (dont le taux est abaissé à 32 %), l’éthanol (dont le taux passe de 10 % à 5 %), certains produits agroalimentaires (pistaches, amandes, pommes fraiches, raisin, etc.). Devant l’impossibilité pour les États-Unis de ratifier un accord de commerce bilatéral (le Congrès y serait opposé), le Vietnam réfléchit par ailleurs aux moyens légaux à sa disposition afin de consentir à des baisses de droits de douanes unilatérales au bénéfice des États-Unis. Pour rappel : les États-Unis ont enregistré un déficit commercial de 123,5 Md USD avec le Vietnam (troisième déficit bilatéral) en 2024, et l’administration Trump a fait de la réduction de ces déficits une des priorités de sa politique étrangère. 

Le Vietnam devrait enregistrer une croissance de 8 % au T1- 2025 selon Standard Chartered Bank 

La banque britannique estime également que le PIB vietnamien devrait croitre de 7,5 % au premier semestre et de 6,7 % sur l’année. Cette croissance sera soutenue par les entrées d’IDE solides (6,9 Md USD au cours des deux premiers mois, +35,5 % en g.a.), la reprise du tourisme (4 millions de touristes internationaux sur les 2 mois, +30,2 % en g.a.) et la production industrielle (+7,2 % en g.a. sur les 2 premiers mois). Selon certains experts, afin d’atteindre l’objectif annuel de 8 % fixé par les autorités, le gouvernement devrait stimuler la consommation (qui a contribué à 60 % au PIB en 2024). Par ailleurs, le renforcement de l'investissement privé reste crucial, notamment dans le secteur immobilier. Le gouvernement prévoit de réduire de 30 % les conditions commerciales défavorables et de mener des réformes institutionnelles afin de stimuler le secteur privé et favoriser une croissance durable et dynamique. 

Le Vietnam veut renforcer le secteur privé

Le vice-Premier Ministre Nguyen Chi Dung a présidé le 24 mars une réunion avec les ministères et agences pour discuter du projet de développement du secteur privé du pays, dont le secrétaire général du PCV, To Lam, souhaite qu’il contribue au PIB vietnamien à hauteur de 70 % d’ici 2030. En cours d’élaboration, le projet devra définir les orientations et la feuille de route pour développer ce secteur pour une vision jusqu’à 2045. A ce jour, le secteur représente environ 51 % du PIB du Vietnam, plus de 30 % des recettes du budget de l'État, plus de 30 % du chiffre d'affaires total de l'import-export, près de 60 % du capital d'investissement social total et 82 % de la main-d'œuvre. Pour rappel, en 2017, le 5ème plénum du 12ème Congrès du Parti communiste vietnamien avait déjà adopté une résolution visant à « faire de l’économie privée une force moteur importante de l’économie de marché à orientation socialiste ». Entre autres objectifs : voir les entreprises privées contribuer à l’économie vietnamienne à hauteur de 55 % d’ici 2025.

Sun Group au chevet de la SCB

Selon Reuters, Sun Group, l’un des plus grands conglomérats privés du Vietnam (immobilier, tourisme), est mandaté depuis novembre 2023 pour restructurer la Saigon Joint Stock Commercial Bank (SCB). La SCB est au cœur de la plus grande fraude financière du Vietnam. Mme Truong My Lan, présidente de Van Thinh Phat Group, qui détenait plus de 90 % de la SCB, a en effet été jugée coupable d’avoir détourné 44 Md USD de prêts bancaires via la SCB. Depuis son arrestation en 2022, la SCB a été renflouée à hauteur de près de 26 Md USD de la Banque d’Etat du Vietnam (SBV), soit 5 % du PIB du pays en 2024, afin de faire face au retrait massif des dépôts (« bank run »). Toujours selon Reuters, Sun Group prévoit un plan de restructuration de la SCB, avec un remboursement à la SBV des 26 Md USD sur 15 ans grâce à la vente d'actifs et de nouveaux investissements. L’approbation de ce plan par le gouvernement reste par contre incertaine. 

Thaïlande

Motion de censure contre la Première ministre largement rejetée

La motion de censure contre la Première ministre Paetongtarn (PM) a été rejetée à 319 votes contre 162, mais le débat a mis en évidence plusieurs critiques de la gestion des politiques économiques du gouvernement en place. L’opposition a dénoncé la gestion économique du gouvernement, notamment l’inefficacité de sa politique de relance face à la hausse des prix de l’électricité et la faiblesse des prix agricoles. La PM n’a pas fourni de réponse sur le fond et a semblé éviter le débat. Les accusations sur l’influence politique de son père, l’ex-Premier ministre Thaksin, omniprésent dans l’actualité politique, ont été au cœur de l’argumentation de l’opposition. Cette motion de censure renforce l’image d’instabilité politique et d’immobilisme économique qui caractérisent le pays, avec un gouvernement à sa tête qui peine à mettre en place des réformes structurelles face à la persistance d’indicateurs macroéconomiques défavorables sur le temps long.

Des avancées sur le cadre légal de deux projets phares du gouvernement

Le Ministère des transports a présenté son projet de loi visant à créer une zone économique spéciale (ZES) dans le sud du pays (Southern Economic Corridor) pour accélérer la construction du Land Bridge, une infrastructure à 29 Md USD (980 Md THB) reliant la mer d’Andaman au golfe de Thaïlande. Cette zone serait la seconde du genre en Thaïlande, avec la ZES de l’Eastern Economic Corridor (EEC) au Sud-Est de Bangkok. Le projet de liaison du Land Bridge comprend à ce jour la construction deux ports en eau profonde à Ranong et Chumphon, estimée à 18,7 Md USD (630 Md THB), et un axe routier et ferroviaire de 100 km. Le projet, visant à concurrencer le détroit de Malacca et dont le plan de financement reste à établir, est toujours prévu pour 2030 selon les autorités thaïlandaises. Celles-ci déclarent que les investisseurs étrangers qui souhaiteront entrer dans le projet pourront de détenir plus de 50 % des joint-ventures locales. Le cabinet des ministres a également approuvé un projet de loi – qui doit encore être validé par le Parlement et le Roi - visant à développer des complexes de divertissement géants et à y autoriser d’établissement de casinos sur 10 % maximum de leur surface, dans le but de dynamiser le tourisme et d’attirer des investissements estimés à 2,8 Md USD (100 Md THB) pour la construction de ces complexes. Ces complexes seraient tournés vers la clientèle étrangère, avec des restrictions importantes prévues pour les joueurs thaïlandais, dont un droit d’entrée de 140 USD (5 000 THB) et une exigence de détenir 1,4 M USD (50 M THB) en dépôts bancaires, ce qui exclurait la très grande majorité de la population.

Renforcement des liens économiques et de recherche entre la Thaïlande et la Corée du Sud

La Thaïlande et la Corée du Sud ont signé un accord de coopération sur le nucléaire, axé sur le partage de connaissances et de technologies. Cet accord a été officialisé lors d'une réunion entre la ministre de l'Éducation supérieure thaïlandaise et l'ambassadeur sud-coréen le 21 mars 2025. L'accord porte sur la collaboration en matière de R&D autour des réacteurs modulaires de petite taille (SMR) et sur la coopération en matière de sécurité nucléaire, de fusion nucléaire, d’intelligence artificielle. L’accord comprend également un volet spatial. Ce partenariat s’inscrit dans un cadre plus global de partenariat stratégique en construction entre les deux pays. Le quatrième tour de négociations pour un accord de partenariat économique bilatéral s’est tenu à Séoul au début du mois, et a couvert 17 secteurs d’activités. Les deux pays ont également signé en février un accord de coopération pour une étude de faisabilité de 3 ans portant sur la possibilité de l’établissement d’un port spatial en Thaïlande, comprenant un site de lancement de fusées et un lieu d’atterrissage pour vols spatiaux.

Lancement du Bangkok Motor Show, une opportunité pour relancer le marché automobile

La 46ème édition du Bangkok International Motor Show s’est ouverte mercredi 26 mars 2025. Très populaire, l’événement organisé jusqu’au 6 avril à Nonthaburi, réunit 54 constructeurs du monde entier, dont plusieurs acteurs chinois (Zeekr, Omoda, Geely) présents pour la première fois. La Chine est en effet au centre du salon cette année, un hall de 9 000 m² étant consacré spécifiquement aux pièces et accessoires pour véhicules électriques chinois. L’édition 2024 avait enregistré plus de 53 000 réservations de voitures, un record qui représente l’équivalent d’un mois de ventes sur le marché local. Cette année, l’événement aura pour objectif de relancer un marché automobile domestique qui reste fragile : les exportations sont en baisse de 8,8 % en 2024, faisant face au ralentissement de la demande mondiale, et une demande intérieure aussi en berne (- 7 % en février 2025) malgré les mesures de relance à destination des PME. Le gouvernement maintient son objectif d’une production nationale de 1,5 millions de voitures en 2025, majoritairement issues des constructeurs japonais. Pour rappel, le marché thaïlandais de l’automobile a souffert des restrictions d’accès au crédit, dans un contexte de fort endettement des ménages. La baisse récente des taux directeurs pourrait assouplir sensiblement cette situation.

Philippines

En 2024, la position extérieure nette s’est fortement détériorée (-83 %)

En 2024, la position globale de la balance des paiements s'est contractée de 83,4 % (609 M EUR) sous l’effet d’une détérioration marquée du compte courant (-41,4 % en g.a) pour atteindre -17,4 Md USD (soit 3,8 % du PIB). Cette dégradation résulte avant tout de la contraction de la balance des services (−19,8 %), bien qu’elle demeure largement excédentaire (14,6 Md USD). Malgré une hausse des exportations de services (+7,5  % à 52,0 Md USD), l’augmentation plus marquée des importations de services (+24  % à 37,4 Md USD) a pesé sur l’excédent du secteur. Par ailleurs, le déficit commercial, caractéristique structurelle de l’économie, s’est encore aggravé (-3,1 % en g.a), atteignant 54,2 Md USD, sous l’effet d’un léger recul des exportations (-0,5 % à 73,2 Md USD), et a une progression de +1 % des importations (127,4 Md USD). L’excédent des revenus secondaires (31,7 Md USD ; +1,8 % en g.a.) demeure un facteur clé de l’économie philippine porté par la hausse des envois de fonds des 10 millions de Philippins résidant à l’étranger (38,3 Md USD, +3,0 % en g.a). D’autre part, le compte financier met en évidence la faiblesse d’attractivité pour les capitaux étrangers, avec un déficit de −17,6 Md USD en 2024 (-29,6 % en g.a). Les investissements de portefeuille ont enregistré une sortie nette de 3,6 Md USD (-202 % en g.a), et les IDE se sont stabilisés à 8,9 Md USD (+0,1 %) après deux ans de recul, mais demeure largement inférieurs aux niveaux des grandes économies d’ASEAN.

1,5 Md USD de  financement japonais à destination des  infrastructures, de la santé et du climat

Lors de la 15ème réunion du Comité Philippines-Japon sur le développement des infrastructures et la coopération économique, tenue le 24 mars, le ministre des finances philippin Ralph Recto a rencontré le Dr Mori Masafumi, conseiller spécial du Premier ministre japonais, accompagné de sa délégation. À cette occasion, plusieurs accords de financement ont été signés, notamment pour la construction d’une rocade à Davao (310 M USD) afin d’améliorer la mobilité et le commerce, l’aménagement du chenal Pasig-Marikina (300 M USD) pour renforcer la gestion des inondations à Manille, ainsi qu’un projet de réduction des risques d’inondation à Cavite (96 M USD). Par ailleurs, 230 M USD de prêt budgétaire sont alloués à l’initiative « Climate Change Action Program, Subprogram 2 » et 200 M USD au renforcement du système de santé universelle « Build Universal Health Care, Subprogram 2 ».

Le NEDA approuve 1,2 Md USD de projets pour la résilience et les infrastructures

Le Conseil d’administration du NEDA (l’agence de planification économique et de développement), sous la présidence de Marcos, a approuvé ce 19 mars, 1,2 Md USD de projets visant à renforcer la résilience des communautés et les infrastructures. Le principal financement concerne le programme de résilience communautaire philippine (PCRP) du ministère du Bien-être social (DSWD), soutenu à hauteur de 990 M USD par la Banque mondiale. Il bénéficiera à 4,1 millions de ménages vulnérables aux catastrophes naturelles et aux chocs économiques. De plus, 240 M USD seront consacrés à la construction du projet polyvalent de la rivière Tumauini, qui améliorera la productivité agricole en irrigant environ 8 200 ha. Le Centre de partenariat public-privé (PPP) a également présenté les progrès de ses projets, avec 244 PPPs en cours, incluant les aéroports de Ninoy Aquino, Bulacan, Bohol et Laguindingan, et 175 projets en phase de préparation.

Cambodge

Des parcs industriels plus verts ?

Le ministère de l'Industrie, des Sciences, des Technologies et de l'Innovation (MISTI) a lancé un projet visant à promouvoir le développement de parcs éco-industriels au Cambodge ; il est soutenu par l'ONUDI (Organisation des Nations-unies pour le développement industriel). Il s‘agit d’encourager le verdissement des zones économiques et parcs industriels existants. Des experts réaliseront donc des études et formuleront des recommandations sur l’utilisation plus efficace des ressources (eau, électricité, matières premières) et la lutte contre la pollution. Face à sa graduation des PMA (déc. 2029), le Cambodge se prépare à répondre aux besoins plus stricts de ses partenaires commerciaux. Ces derniers exigent production et approvisionnement plus durables et moins émissifs. Selon le MISTI, en 2024, le Cambodge comptait 30 zones économiques spéciales et 20 parcs industriels en service, principalement dans les secteurs du textile, les pièces détachées automobiles, l'électronique et l'assemblage de vélos. Les exportations de ces zones économiques représentent plus de 20 % des exportations totales du pays.

Des scellés électroniques pour une meilleure gestion des transits

La douane cambodgienne a annoncé le test d'un nouveau système de suivi du transport de marchandises, utilisant des scellés électroniques, dès le 1er avril. En complément des scellés physiques existants, le recours à des scellés électroniques vise à améliorer la capacité de contrôle douanier du fret en transit et à promouvoir ainsi le commerce transfrontalier et régional légitime. La mise en œuvre de cet essai permettra de recueillir des données de référence en vue de la mise en œuvre officielle du système dans huit bureaux douaniers au Cambodge, situés aux ports internationaux de Sihanoukville et de Phnom Penh, à Bavet, à Poipet, dans les ZES de Zhejiang Guoji et de Phnom Penh, ainsi que dans les ports secs de Hong Leng Huor et de Tec Srun. Des experts du secteur estiment que l’utilisation des scellés électroniques est une avancée positive pour lutter contre les pratiques illicites et améliorer le recouvrement des recettes douanières.

Laos

Payez votre TVA

Ce serait la devise, ou l’avertissement, du ministère des finances. Sa direction des impôts continue d’œuvrer à une meilleure collecte de cet impôt normalement très efficace. Or, la pratique montre que nombre de factures papier sont émises sans TVA ; en fait, ce ne sont pas de réelles factures. Via le système mis en place par le ministère des finances, TaxRIS, un lien sera établi entre paiements électroniques et paiements de la TVA. Le ministère des finances en attend plus de transparence, qui permettrait de mieux connaître le revenu des entreprises, et un meilleur rendement de la TVA ; enfin, une meilleure perception Cette mesure fera sans doute grincer quelques dents, si elle parvient à être réellement efficace. Mais, le budget de l’Etat a besoin de recettes, pour faire face aux besoins de politiques socio-économiques du pays, comme lui permettre de faire face à ses dettes.

Pas que du vent

Les autorités laotiennes ont signé un accord pour la construction de centrales éoliennes dans les provinces de Louang Namtha et Oudomxay, aux confins de la province chinoise du Yunnan. La contrepartie ? Une société chinoise d’État, visa sa filiale laotienne CGN Energy Technology (Laos) Co., Ltd. En l’espère, ce sont trois installations qui seront construites ou achevées, pour une capacité totale installée de 1,56 GWc. Le ministre laotien de l’énergie et des mines, Phoxay Sayasone, a déclaré que c’était une nouvelle étape significative de la coopération dans le cadre de la BRI, après le train Laos-Chine. Ces centrales seront connectées à la dorsale de 500 kV, qui relie le nord du Laos à la Chine. Il n’est pas clair dans quelle mesure cela contribue au développement de l’ASEAN et au rôle de batterie de l’Asie du Sud-Est que revendique le Laos. De fait, cette ligne à 500 kV n’est pas reliée avec des lignes allant vers le sud du pays. Pour mémoire, la société CGN est également, via l’une de ses filiales, majoritaire dans le capital de EDL-Transmission, qui contrôle les réseaux de transport électrique laotien.

Birmanie

Planification du budget pour l’exercice à venir 2025-26 : des hypothèses macroéconomiques officielles très optimistes

Lors de la réunion de la commission des finances pour la préparation du budget de l’exercice 2025-26 (avril 25-mars 26), le chef de la junte a annoncé l’objectif du gouvernement d’atteindre une croissance du PIB de +3 % sur cet exercice. Selon la junte, la croissance sur l’exercice précédent, d’avril 2024 à mars 2025, devrait s’établir à +2,9 % (pour une prévision initiale dans la loi de planification nationale de +3,8 %), tirée par l’ensemble des secteurs à l’exception de l’énergie et du secteur minier. Ces prévisions officielles divergent significativement des prévisions de la Banque mondiale de décembre dernier, qui prévoyait une contraction de -1 % sur 2024-2025 et un rebond de +2 % sur 2025-2026, tandis que le Business Monitor Institute de Fitch a publié ce mois-ci des prévisions à -2 % sur 2024-2025 et s’attend à une nouvelle contraction de -2,5 % en 2025-2026. S’agissant des prévisions financières, les allocations budgétaires, non détaillées par le chef de la junte, auraient été augmentées pour l’intérieur, la défense, la santé et l’éducation.

 

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