Marché de la dette privée : nouveau levier de financement dans le Golfe ?
Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....
Marché de la dette privée : nouveau levier de financement dans le Golfe ?
Morgane Abbas, Analyste macro-économique et financière
Évènement - Cercle des Économistes
Cette semaine, le Service Économique Régional pour la Péninsule arabique (SERPA) a organisé la première rencontre du Cercle des économistes francophones aux Émirats arabes unis, en partenariat avec Sorbonne Université Abu Dhabi.
Cette rencontre a permis un échange approfondi sur les dynamiques de l’inflation dans les économies du Golfe, à partir d’une intervention stimulante de Bassem Kamar, ancien chef économique de la Banque centrale des Emirats, chercheur en macroéconomie appliquée et praticien aguerri des politiques publiques.
Les discussions ont mis en perspective le trilemme de Mundell-Fleming, selon lequel un pays ne peut simultanément garantir la stabilité de son taux de change, la libre circulation des capitaux et l’autonomie de sa politique monétaire. Ce principe fondamental en macroéconomie internationale a été mobilisé pour éclairer les arbitrages auxquels sont confrontés les pays du CCEAG, dont les régimes de change sont arrimés au dollar américain. En maintenant une parité fixe dans un environnement de mobilité quasi-totale des capitaux, ces pays renoncent de facto à une politique monétaire indépendante, rendant l’ajustement aux chocs inflationnistes partiellement exogènes plus complexe.
Pétrole et gaz
Brent 21/03/2025 à 12h00 GST : 71,67 USD/Bbl
Le Brent s'établit à 71,67 dollars le baril au 21 mars 2025, confirmant une légère reprise par rapport au niveau de 70,43 dollars observé la semaine dernière. Cette remontée modeste intervient après que les cours aient atteint leur plus bas niveau en trois ans début mars, gravitant autour de 68-69 dollars le baril. La tendance générale depuis janvier 2025 demeure baissière comme le montre clairement le graphique, avec un déclin prononcé depuis le début de l'année où les prix avoisinaient les 82 dollars. La pression à la baisse s'est toutefois temporairement atténuée cette semaine, permettant au Brent de se stabiliser autour de la barre des 71-72 dollars.
Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient ont brièvement soutenu les cours cette semaine. L'escalade du conflit entre Israël et le Hamas à Gaza et les nouvelles frappes américaines contre les positions houthies au Yémen ont ravivé les inquiétudes concernant l'approvisionnement régional en pétrole. Les sanctions américaines contre l'Iran restent en vigueur, maintenant une pression sur l'offre à court terme. Cependant, les rumeurs d'assouplissement des sanctions contre la Russie demeurent un facteur potentiellement baissier pour les prix du pétrole, générant une incertitude persistante sur le marché.
La politique commerciale américaine continue de peser sur les perspectives de demande mondiale. L'entrée en vigueur imminente des droits de douane sur les importations canadiennes et mexicaines, prévue pour avril, renforce l'inquiétude quant à un ralentissement économique mondial.
L'OPEP+ maintient son plan d'augmentation progressive de la production à partir d'avril 2025, avec une hausse totale prévue de 2,2 millions de barils par jour d'ici septembre 2026. Toutefois, face à la faiblesse des prix, certains membres expriment désormais des réticences quant au calendrier initial. L'Arabie saoudite, cherchant à défendre un prix plancher de 80 dollars le baril pour équilibrer son budget, pourrait plaider pour un report de cette augmentation lors de la prochaine réunion du cartel. Cette position est soutenue par plusieurs autres producteurs préoccupés par la tendance baissière actuelle. Les données d'inventaires américains publiées cette semaine montrent une augmentation des stocks de brut de 1,5 million de barils, dépassant les attentes du marché et exerçant une pression supplémentaire sur les prix. Le Brent évolue actuellement dans une zone critique, testant la résistance des 71,30 dollars mentionnée dans l'analyse de la semaine dernière.
L'indicateur stochastique n'est plus en zone de survente, suggérant que le potentiel de rebond technique pourrait s'essouffler. Le RSI (Relative Strength Index) à 14 jours se situe désormais autour de 45, indiquant un marché ni suracheté ni survendu, avec une marge de progression limitée à court terme¹. Le positionnement des hedge funds demeure pessimiste, avec des positions longues spéculatives sur le WTI toujours proches de leurs plus bas historiques. Cette configuration limite l'ampleur des rebonds potentiels et augmente le risque de volatilité à court terme.
L'EIA maintient globalement ses projections de mars 2025, anticipant une contraction des stocks pétroliers mondiaux au T2 2025 qui pourrait soutenir une remontée des prix du Brent vers 75 dollars. Goldman Sachs a légèrement révisé à la baisse ses prévisions pour le Brent en 2025, désormais à 72 dollars contre 74 dollars précédemment, citant les préoccupations liées aux tensions commerciales et au ralentissement économique chinois. L'AIE (Agence Internationale de l'Énergie) souligne que la croissance de la demande mondiale pourrait être revue à la baisse, passant des 1,4 mbj initialement prévus à 1,1 mbj en 2025 si les tensions commerciales s'intensifient.
À court terme, les cours semblent se stabiliser dans une fourchette de 68-72 dollars pour le Brent, avec des facteurs techniques suggérant un potentiel de hausse limité. Le franchissement durable de la barre des 71,30 dollars reste crucial pour confirmer un renversement de tendance.
- RSI (Relative Strength Index) : Oscillateur mesurant la vitesse et l'ampleur des mouvements de prix. Une valeur autour de 50 indique un équilibre entre acheteurs et vendeurs, tandis que des niveaux sous 30 ou au-dessus de 70 signalent respectivement des conditions de survente ou de surachat.
Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier
Brèves économiques
Arabie saoudite
Macroéconomie & Finance
L’Arabie saoudite lève 704 M USD à travers l’émission de sukuk de mars du NDMC – Le National Debt management Center (NDMC) a annoncé avoir complété son émission de sukuk libellés en riyals pour le mois de mars et levé 2,64 Md SAR (704 M USD). L’émission de mars a été divisée en 4 tranches : une première de 364 M SAR (97 M USD) qui arrivera à échéance en 2027, une deuxième de 316 M SAR (84 M USD) qui arrivera à échéance en 2029, une troisième de 1,46 Md SAR (389 M USD) à échéance 2032, et enfin une quatrième de 500 M SAR (133 M USD) à échéance 2039. Cette émission fait partie du programme du gouvernement saoudien de sukuk libellés en riyals. En janvier et février, le NDMC avait respectivement levé 1 Md USD et 818 M USD. La prochaine émission est prévue pour le 21 avril 2025.
L’inflation s’est élevée à 2,0 % en février 2025 en Arabie saoudite – Selon l’Autorité générale des statistiques (GASTAT), le taux d’inflation annuel s’est élevé à 2,0 % en février 2025. L’inflation est contenue mais toujours très hétérogène selon les postes et les villes. Elle est principalement portée par la hausse des prix des loyers qui ont augmenté de 8,5 % dans le royaume par rapport à février 2024. À Riyad et à La Mecque, l’inflation sur les loyers est encore plus forte : ces derniers ont respectivement augmenté de 17,6 % et 26,9 % sur la période. Pour rappel, le FMI prévoit une inflation à 1,9 % en 2025. Selon l’étude du cabinet Knight Frank, et comme analysé dans nos brèves de la semaine du 23 février 2025, le marché de l’immobilier saoudien connaît une croissance forte mais aussi des tensions. Les prix des appartements dans la capitale saoudienne ont augmenté de 75 % entre 2019 et 2024, tirant également le prix des loyers vers le haut. Cette hausse des prix traduit un déséquilibre entre l’offre et la demande, notamment dans le segment du logement abordable.
Le fonds saoudien pour l’environnement met en place une initiative de financement de 267 M USD soutenue par Riyad Bank – Le fonds saoudien pour l’environnement, Environment Fund, a annoncé une initiative de financement de 267 M USD (1 Md SAR) pour financer des projets dans les secteurs de l’environnement et la météorologie. Cette initiative est soutenue par la banque saoudienne Riyad Bank et vise notamment à attirer les entreprises et investissements étrangers. En complément, le programme s’accompagne du lancement d’une plateforme numérique dédiée aux incitations et subventions environnementales. Celle-ci simplifiera les démarches des entreprises et entrepreneurs souhaitant obtenir un financement pour des projets axés sur la réduction des émissions polluantes, la préservation des ressources naturelles et la sensibilisation environnementale. Dans le même temps, le fonds pour l’environnement a signé un partenariat avec le programme de garantie des prêts « Kafalah » afin de faciliter l’accès des PME aux financements des projets environnementaux locaux. La banque saoudienne Riyad Bank se montre particulièrement active dans les initiatives « vertes » depuis la fin de l’année dernière. En septembre 2024, la banque avait levé 750 M USD à travers l’émission d’un sukuk vert et avait contribué au financement de 2,6 Md USD accordé à ACWA Power, Badeel, et Aramco Power pour développer trois projets de panneaux photovoltaïques en Arabie saoudite. Toujours en septembre 2024, la banque avait également signé une facilité bancaire islamique de 60 M USD avec Tadweer, entreprise émirienne de gestion et recyclage des déchets.
Energie, Industrie & Services
Diriyah repousse la date limite de soumission des offres pour les travaux sur la route King Khalid – Diriyah Company a prolongé jusqu’au 23 mars la date limite de soumission des offres pour les travaux principaux de construction de la King Khalid Road, qui traverse le projet Diriyah à Riyad. L’appel d’offres avait été lancé le 3 novembre, avec une échéance initiale fixée au 12 mars. Le projet, estimé à 4 Md SAR (1 Md USD), porte sur la réalisation de trois échangeurs et la connexion de la King Khalid Road avec les rocades nord et ouest de Riyad. Les travaux du tunnel de la rocade ouest, long de 435 mètres et comportant huit voies, ont été achevés fin 2023 et inaugurés en janvier 2024. Ce tunnel relie Diriyah à la sortie 38, l’une des principales entrées de la capitale. Pour rappel, le projet Diriyah, porté par Diriyah Company, couvre 14 km² au nord-ouest de Riyad et ambitionne de devenir une destination touristique et culturelle majeure. En 2023, plusieurs contrats majeurs ont été attribués, parmi lesquels un contrat de 2 Md USD au groupement El-Seif Engineering & Contracting / China State pour le North Cultural District, un contrat de 2,1 Md USD au groupement Albawani / Urbacon pour le district de Wadi Safar, et un contrat de 1,5 Md USD à Nesma & Partners pour le quartier culturel Jabal Al-Qurain.
Les sociétés remettent leurs propositions finales pour le développement de l’Arena à Diriyah – Diriyah Company a reçu cette semaine les propositions finales pour le contrat de construction des actifs du « Arena Block » dans la zone Boulevard Southwest (DG2) du projet Diriyah. L’attribution de ce marché, portant sur des installations à usage mixte, notamment des bureaux, est attendue prochainement. L’évaluation des offres pour l’Opéra Royal de Diriyah est également en phase finale, avec une signature du contrat prévue en mars. La société a lancé des appels à préqualification pour la construction d’un musée et des travaux d’infrastructures dans la zone DG2.
La RCU a reçu les offres finales pour le projet de logements du personnel à AlUla – La Commission royale pour AlUla (RCU) a reçu les offres finales pour la construction d’un complexe résidentiel destiné au personnel travaillant sur le développement d’AlUla. Les propositions ont été soumises le 5 mars, et l’attribution du contrat est attendue prochainement. Le projet couvre une surface de 23 739 m². Parallèlement, les appels d’offres se poursuivent sur d’autres projets à AlUla, notamment les infrastructures du futur tramway. La première phase de ce tramway comprendra une ligne de 22,4 km avec 17 stations, reliant l’aéroport international d’AlUla à cinq zones historiques, avec une mise en service prévue pour 2027. Ce projet s’inscrit dans un contexte de ralentissement du secteur de la construction en 2024, marqué par une révision des priorités des grands projets et un recours croissant aux partenariats public-privé pour diversifier les sources de financement.
Aramco lancera les appels d’offres pour l’expansion de Sasref au T2 2025 – Saudi Aramco prévoit de lancer, au T2 2025, la procédure de manifestation d’intérêt pour le principal appel d’offres relatif au projet d’expansion de sa filiale Saudi Aramco Jubail Refinery Company (Sasref). Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme stratégique « liquids-to-chemicals » d’Aramco, doté de 100 Md USD, et vise à transformer le complexe de Sasref, à Jubail Industrial City, en une plateforme intégrée de raffinage et de pétrochimie, grâce à la construction d’un vapocraqueur à alimentation mixte et d’un vapocraqueur à éthane connecté à la raffinerie existante. Le groupe sud-coréen Samsung E&A assure actuellement les études de pré-ingénierie (pre-feed) et d’ingénierie détaillée (feed), dans le cadre d’un contrat attribué par Aramco en mars 2023 pour une durée de 18 mois. En novembre dernier, Aramco a renforcé sa coopération avec le chinois Rongsheng Petrochemical en signant un accord-cadre à Pékin pour accompagner ce projet. Cet accord prévoit la mise en place d’un partenariat stratégique avec une prise de participation potentielle de Rongsheng à hauteur de 50 % dans Sasref, et réciproquement d’Aramco dans l’affilié chinois ZJPC. Aramco détient d’ores et déjà 10 % du capital de Rongsheng via sa filiale Aramco Overseas Company. Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large d’investissement d’Aramco en Asie, après avoir acquis en 2019 la totalité des parts de Shell dans Sasref pour 631 M USD. Par ailleurs, Aramco a signé un protocole d’accord avec le groupe chinois Hengli pour un éventuel rachat de 10 % de sa filiale Hengli Petrochemical, exploitant plusieurs complexes de raffinage et de pétrochimie en Chine.
Émirats arabes unis
Macroéconomie & Finance
Le commerce non-pétrolier s’intensifie entre les EAU et l’Union Européenne (UE), atteignant un montant de 67,6 Mds USD en 2024 (soit +18,1 % par rapport à 2022 et +3,6 % par rapport à 2023) - L’UE est en effet le deuxième plus grand partenaire commercial des EAU, représentant 8,3 % du commerce non-pétrolier total du pays. Les secteurs clés de cette relation commerciale forte incluent notamment le secteur manufacturier, la santé, ou encore le e-commerce.
La banque centrale émirienne (CBUAE) a annoncé maintenir son taux de rémunération des dépôts (taux d’intérêt perçu par les banques commerciales pour leurs dépôts à la banque centrale) à 4,40 % - Cette décision intervient après l’annonce de la Réserve fédérale américaine (FED), dont la CBUAE suit la politique monétaire pour maintenir la parité fixe du dirham vis-à-vis dollar, de maintenir son taux IORB (Interest on Reserve Balances) inchangé.
La fintech Tabby, basée aux EAU, annonce intégrer son modèle de paiement différé « Buy Now, Pay Later » (BNPL) à la plateforme du fournisseur de solutions de paiement Checkout.com - Ce modèle permettra aux commerçants de proposer à leurs clients d’effectuer leurs achats en 4 paiements différents, sans intérêts. Le modèle BNPL a fortement gagné en popularité aux EAU et en Arabie Saoudite avec un taux d’adoption, représentant respectivement 39 % et 42 % des méthodes de paiement d’achats en ligne sur les douze derniers mois.
La banque d’investissement Shuaa Capital a émis des MCBs (Mandatory Convertible Bonds) en vue d’une restructuration de sa dette - Ces obligations (qui seront donc à terme convertibles en actions après validation de la SCA) sont d’une valeur de 97,7 M USD, dont 23 Mds USD à destination de nouveaux investisseurs et 74,7 Mds USD pour les investisseurs existants. En effet, Shuaa Capital avait déjà émis une ancienne obligation de 150 Mds USD en 2020 qui expire à la fin du mois de mars, et dont l’échéance à déjà été repoussée deux fois. Les MBCs permettront à la banque d’augmenter son capital tout en allégeant sa dette.
La fintech Hubpay a annoncé le lancement de Hupbay Payroll, un dispositif permettant d’optimiser et de réduire les coûts du processus de paiement des salaires pour les entreprises employant des salariés à l’international - Cette nouvelle solution bénéficiera notamment aux petites et moyennes entreprises (PME), essentielles au développement économique des EAU.
Energie, Industrie & Services
Barakah : Les discussions sur l’extension de la centrale nucléaire de Barakah pourraient être retardées de deux ans - Les autorités envisageraient une comparaison des coûts entre une nouvelle centrale nucléaire et un projet d’énergie renouvelable de 5,2 GW avec stockage par batterie de 19 GWh à Abu Dhabi développé par Masdar.
Tabreed a signé un accord de concession avec Dubai Holding Investments pour fournir des services de refroidissement urbain à Palm Jebel Ali, à Dubaï - Le projet prévoit une capacité de refroidissement d’environ 250 000 tonnes de réfrigération et nécessitera un investissement estimé à 1,5 Md AED (408 M USD). Une coentreprise a été établie, avec Tabreed détenant 51 % des parts et Dubai Holding Investments 49 %. La construction du réseau de refroidissement commencera au deuxième trimestre 2025, avec une mise en service prévue pour 2027.
Dubaï South : Dubaï Municipality a lancé un appel à préqualification pour achever la construction de la station de pompage de Dubai South (« DS255 ») - Le projet vise à augmenter la capacité de pompage et à moderniser l’infrastructure. Par ailleurs, Dubaï Municipality prépare l’extension de la station d’épuration de Jebel Ali via un partenariat public-privé.
Le fonds souverain MGX a annoncé un investissement de 2 Mds UDS en stablecoins dans Binance (plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies au monde), marquant le premier investissement institutionnel de la plateforme - Cet accord fait de MGX un actionnaire minoritaire de Binance et représente l’un des plus grands investissements jamais réalisés dans l’industrie des cryptomonnaies.
PureHealth : Deux filiales de PureHealth, SSMC et Sakina, se sont associées pour établir une nouvelle clinique spécialisée sur la médecine cognitive - Cette clinique vise à améliorer le diagnostic précoce et le traitement des troubles cognitifs, notamment la démence, en intégrant des technologies de pointe. Elle propose une approche multidisciplinaire combinant psychiatrie gériatrique, neuropsychologie et thérapies comportementales, tout en offrant un soutien aux aidants. Ce projet répond à un besoin urgent aux EAU, où le vieillissement de la population et les maladies chroniques augmentent les risques de troubles cognitifs.
Fabtech Engineering, spécialiste de la fabrication d’acier à Dubai Industrial City, a signé un accord stratégique avec le français Groupe M pour soutenir l’innovation et le développement durable dans les secteurs de l’énergie nucléaire et renouvelable aux EAU.
Le gouvernement d’Abu Dhabi a annoncé un partenariat avec Core42 et Microsoft pour la création d’un cloud souverain de pointe capable de traiter plus de 11 millions de transactions numériques par jour entre les entités gouvernementales, les citoyens, les résidents et les entreprises.
Qatar
Conformément aux directives de l’Emir, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, le Qatar fournit désormais de l’électricité à la Syrie via la Jordanie - Cette initiative, menée par le Qatar Fund for Development (QFFD) en partenariat avec la Jordanie et le PNUD, vise à pallier la pénurie énergétique en Syrie. Le projet prévoit une production initiale de 400 MW par jour. L’électricité sera distribuée dans plusieurs villes syriennes.
La 5ᵉ session du Comité conjoint russo-qatarien sur la coopération commerciale, économique et technique s’est tenue à Doha - Le Comité a été coprésidé par Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, et Denis Manturov, vice-Premier ministre de la Fédération de Russie. Lors de cette session, les deux parties ont discuté du renforcement des relations bilatérales dans les domaines économique, commercial et technique, tout en réaffirmant leur soutien aux efforts internationaux pour une solution pacifique à la crise Russie-Ukraine.
Le Premier ministre Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani établit un Comité de Pilotage pour le Gouvernement Intelligent et le Leadership Numérique - Ce comité, présidé par le Premier ministre et composé de hauts responsables gouvernementaux, supervisera la mise en œuvre de la Stratégie de Gouvernement Numérique du Qatar. Il vise à coordonner les initiatives numériques entre ministères, institutions publiques et ONG.
Selon le Premier ministre Cheikh Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, le secteur touristique a contribué à hauteur de 10 % au PIB en 2024 - L’annonce a été faite à l’occasion du Forum National du Développement.
Le Ministère du Commerce et de l'Industrie (MoCI) et le Ministère des Transports (MoT) du Qatar autorisent l’intégration des activités de fret terrestre, maritime et aérien sous une seule inscription commerciale - Cette initiative vise à simplifier les procédures, réduire les coûts et améliorer l’environnement des affaires pour les entreprises logistiques. Désormais, les entreprises du secteur peuvent utiliser un seul entrepôt pour toutes leurs activités de transport. La taille du marché du fret et de la logistique du Qatar est estimée à 10,14 Mds USD en 2025 et devrait atteindre 13,49 Mds USD d'ici 2030, affichant un taux de croissance annuel composé (TCAM) de 5,89 % au cours de la période 2025-2030.
Abdullah Mohammed Al Ansari a été nommé PDG de la Bourse du Qatar (QSE) - Il prendra ses fonctions le 16 mars 2025. Ancien Directeur des Fonds du Qatar au sein de la Qatar Investment Authority (QIA), où il travaillait depuis 2011, il a joué un rôle clé dans le développement de l’économie locale et le développement du marché boursier.
Le transporteur maritime local de gaz naturel, Nakilat, lance la construction de six nouveaux navires au sein du chantier naval HD Hyundai Samho en Corée du Sud - Deux des navires seront des transporteurs de GNL et quatre des transporteurs de GPL/ammoniac. Les transporteurs de GNL auront une capacité de 174 000 m³, tandis que les transporteurs de GPL auront une capacité 88 000 m³ chacun. Les livraisons sont prévues entre 2026 et 2027.
Ooredoo Group signe un accord avec l'autorité CITRA pour le déploiement du câble sous-marin Fiber in the Gulf (FIG) au Koweït - Avec 16 paires de fibres et une capacité allant jusqu’à 480 Tbps, ce câble reliant sept pays de la région – le Qatar, Oman, les Émirats arabes unis, Bahreïn, l’Arabie saoudite, le Koweït et l’Irak - renforcera la connectivité régionale et mondiale, soutenant la demande croissante en cloud, IA et big data. Sa mise en service est prévue pour le 4ᵉ trimestre 2027.
L’Autorité de Régulation des Communications (CRA) du Qatar a lancé une consultation publique sur l’Offre Standard d’Accès aux Stations d’Atterrissage des Câbles Sous-Marins (SCLS) - Cette seconde consultation intègre les retours des parties prenantes pour améliorer la concurrence et l’accès aux services de connectivité internationale. Le document révisé précise les exigences minimales pour les propriétaires de SCLS et le processus d’accord d’accès avec d’autres fournisseurs de services. Les parties intéressées peuvent soumettre leurs commentaires avant le 23 mars 2025.
L’Organisation du Golfe pour la Recherche et le Développement (GORD) et l’American Concrete Institute (ACI) ont signé un protocole d’accord pour promouvoir des solutions de béton bas carbone - Cet accord vise à renforcer la durabilité et l’atténuation climatique dans l’industrie du béton. La signature a été officialisée par Dr Yousef Alhorr, président fondateur de GORD, et Michael J. Paul, président de l’ACI.
Bahreïn
Oxford Economics prévoit une croissance de l’économie bahreïnie de 2,8 % en 2025 – Dans le dernier rapport préparé par le cabinet de conseil Oxford Economics pour le Institute of Chartered Accountants in England and Wales (ICAEW), la prévision de croissance de l’économie bahreïnienne en 2025 s’élève à 2,8 %. Elle serait soutenue par la croissance non pétrolière (+3,1 %) et une reprise de la croissance pétrolière (+0,9 %), stimulée par la modernisation de la raffinerie de BAPCO qui devrait augmenter la capacité de raffinage de 267 000 à 400 000 barils par jour en 2025. Néanmoins, l’effet sur les finances publiques bahreïniennes sera limité par les faibles prix du pétrole. Le prix du baril d’équilibre budgétaire pour le Bahreïn en 2025 est de 124,9 USD. Pour rappel, dans ses World et Regional Economic Outlook d’octobre 2024, le FMI prévoit une croissance de l’économie bahreïnienne de 3,2 % en 2025, portée par la croissance non pétrolière (3,7 %), avec une croissance pétrolière nulle.
Oman
Excédent commercial de 7,5 Mds OMR en 2024 principalement porté par le pétrole, et des exportations hors-hydrocarbures en baisse - En 2024, le Sultanat d'Oman a enregistré un excédent commercial de + 7,5 Mds OMR (+ 19,48 Mds USD), porté par une augmentation notable de ses exportations. Selon les données préliminaires du Centre National des Statistiques et de l'Information (NCSI), les exportations ont atteint 24,23 Mds OMR, en hausse de 6,8 % par rapport à l'année précédente, où elles étaient de 22,69 Mds OMR. Les importations ont connu une hausse encore plus marquée de 12,1 %, totalisant 16,71 Mds OMR contre 14,91 Mds en 2023. Cette dynamique est principalement due à l'augmentation des exportations d'hydrocarbures, qui ont représenté une part significative de la croissance. Les exportations de pétrole brut ont atteint 9,91 Mds OMR (+0,8 %), tandis que celles des produits raffinés ont bondi de 185,5 %, s'élevant à 3,85 Mds OMR. Paradoxalement, les exportations de gaz naturel ont diminué de 1,9 %, se chiffrant à 2,53 Mds OMR. Les exportations non pétrolières, en revanche, ont enregistré un recul de 16,3 %, avec une valeur totale de 6,23 Mds OMR, affectées principalement par une baisse des exportations de produits miniers (-36,8 %). Dans le cadre des réexportations, le Sultanat a observé une croissance de 14,9 % avec des exportations réexportées évaluées à 1,71 Mds OMR, tirées par les produits alimentaires et les boissons (+30,6 %). Les principales destinations des exportations non pétrolières ont été les EAUs, avec 1,46 Mds OMR (+11 %), suivis par l'Arabie Saoudite et l'Inde. La Chine, le Koweït et l'Iran ont été les principaux fournisseurs d'Oman. Cette performance commerciale en 2024 montre l’assertivité, manifestement croissante, du secteur pétrolier omanais, cela malgré un contexte d’efforts accrus vers la diversification économique, sans reflets visibles dans la balance commerciale.
Le marché boursier omanais en recul sous l’effet des tensions commerciales Trump II et de performances sectorielles contrastées - Le Muscat Stock Exchange (MSX) a chuté de 1,88 % cette semaine, effaçant les gains accumulés depuis le début de l’année. Ce repli s’explique par la volatilité des prix du pétrole et les incertitudes liées aux tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. L’inflation américaine plus élevée que prévu renforce également l’hypothèse de taux d’intérêt durablement élevés, pesant sur les marchés. Les secteurs des services (-1,60 %) et financier (-1,13 %) ont été les plus touchés, avec notamment Sohar International Bank (-3,60 %) et OQ Gas Networks (-2,27 %) en net recul. En revanche, l’industrie a progressé de 3,16 %, portée par Jazeera Steel (+20,63 %), qui a bénéficié de l’annonce d’un dividende attractif.
Genel Energy acquiert sa première participation en exploration et production en Oman sur le bloc 54 - La société pétrolière Genel Energy, basée au Royaume-Uni et spécialisée dans l’exploration et la production d’hydrocarbures, a signé un accord pour acquérir 40 % du Bloc 54 à Oman, en partenariat avec OQ Exploration & Production (60 %), qui en assurera l’exploitation. Fondée en 2002 en Turquie sous le nom de Genel Enerji, avant de fusionner en 2011 avec Vallares (société d’investissement britannique dirigée par l’ancien patron de BP, Tony Hayward), l’entreprise est historiquement très présente au Kurdistan irakien, où elle exploite plusieurs champs pétroliers majeurs. Genel cherche aujourd’hui à diversifier son portefeuille en investissant notamment à Oman. Situé dans le sud d’Oman, le Bloc 54 (5 632 km²), aussi connu sous le nom de Consession Karawan, reste sous-exploré malgré sa proximité avec des zones en production. Un investissement de 25 M USD sur trois ans est prévu pour tester et forer des puits et acquérir des données sismiques. Genel voit dans ce projet une opportunité stratégique, profitant de la stabilité réglementaire d’Oman et de l’ouverture de son secteur pétrolier.
Oman impose l’utilisation d’applications mobiles pour tous les taxis dès le 1er avril - Le ministère omanais des Transports a annoncé que, dès le 1er avril, tous les taxis blancs et orange opérant dans l’espace public devront être intégrés à une application agréée. Les plateformes concernées incluent OTaxi, Marhaba, Hala, Tasleem et le tout nouveau OmanTaxi. Cette obligation s’inscrit dans le cadre d’une modernisation souhaitée par le gouvernement du secteur de la mobilité urbaine, déjà appliquée aux taxis d’aéroport, d’hôtels et de centres commerciaux depuis novembre 2023. L’objectif étant d’améliorer la sécurité, la transparence et le suivi des trajets tout en protégeant la vie privée des utilisateurs, cette mesure marque l’uberisation totale du transport par voiture privée en Oman.
Oman mise sur l’IA et la formation pour créer 45 000 emplois en 2025 - Le ministère du Travail d’Oman a annoncé un plan ambitieux de 45 000 nouvelles opportunités d’emploi pour 2025, incluant 11 000 formations, 10 000 postes dans le secteur public et 24 000 emplois dans le secteur privé. Cette initiative repose sur une intégration accrue du numérique dans la gestion des ressources humaines, avec le lancement du projet “Smart Management”, développé avec le secteur privé et financé pour une phase pilote. Trois applications expérimentales seront également testées pour explorer les opportunités à renforcer l’intelligence artificielle, l’image de marque et la gestion des connaissances dans les processus de recrutement. Le programme “Waiting List” visera quant à lui à optimiser l’appariement des offres et des demandes d’emploi via des outils intelligents. Des comités de gouvernance de l’emploi ont été créés dans 17 secteurs stratégiques (tourisme, énergie, IT, santé, finance…), avec en ligne de mire un renforcement de l’Omanisation pour les postes clés. En effet, si le gouvernement met l’accent sur la sécurisation de l’emploi, avec une baisse des licenciements validés dans le privé, la prédominance des travailleurs étrangers (plus de 2 millions contre 265 000 Omanis dans le privé) reste un défi. L’Omanisation des postes de direction est donc une priorité majeure pour le Ministère. De même, l’impact réel des nouvelles mesures en faveur des travailleurs indépendants et des auto-entrepreneurs reste à mesurer face aux obstacles structurels du marché du travail omanais.
Koweït
La valeur des participations de l’Etat cotées à la Bourse du Koweït a bondi de plus de 5,5% depuis le début de l’année - En progression de 352 M KWD (1,1 Mds USD) les avoirs cotés détenus par l’état atteignent désormais 6,3 Mds KWD, (plus de 20 Mds USD) soit l'équivalent de 13,3 % de la capitalisation boursière totale. Cette augmentation s’inscrit dans une tendance engagée depuis 2018, la valeur des avoirs publics cotées à la Bourse du Koweït ayant bondi d'environ 2 Mds KWD (6,5 Mds USD) sur les six dernières années, équivalent à une augmentation de 47%. Les institutions possédant le plus grand nombre d’actions sont la « Kuwait Investment Authority » (fonds souverain koweïtien), « PIFSS » (fonds de pension public de l'État), et L'Autorité publique pour les affaires des mineurs.
L'ouverture du nouveau terminal 2 de l’aéroport est prévue pour la fin 2026. Elle porterait la capacité d'accueil de passagers de 16 à 27 M par an - Dans une interview télévisée, le directeur général par intérim de la Direction générale de l’aviation civile (DGCA) du Koweït, Duaij Al-Otaibi, a annoncé l'achèvement et la mise en exploitation de projets clés à l'aéroport international du Koweït, notamment une troisième piste, une nouvelle tour de contrôle et Air Cargo City, l'un des plus grands du Moyen-Orient, avec une capacité de 77 avions cargo géants. Al Otaibi a également indiqué que la création d'une Autorité de l'aviation civile (AAC) chargée de superviser la gestion de l'aéroport et de la navigation aérienne était en cours. Un deuxième aéroport dans le nord du Koweït, qui serait relié au port de Moubarak el Kebeer, est également à l'étude. Al Otaibi a conclu son propos en soulignant le rôle de l'aviation dans la croissance économique, estimant qu’il pourrait contribuer à hauteur de 25 % au revenu national au cours de la prochaine décennie.
L'excédent commercial du Koweït pour 2024 représente 11,6 Mds KWD (environ 37,5 Mds USD) contre 14,2 Mds KWD en 2023, en forte contraction de -18,4% (-2,6 Mds KWD) par rapport à 2023 - De la même manière, le volume des échanges décroit significativement (-11,8%) reflétant plus particulièrement une baisse des exportations de produits pétroliers, en baisse de 2, 8 Mds KWD. Si les exportations non pétrolières progressent en valeur relative (+17%), elles demeurent modestes (1,3 Mds KWD pour 2024 contre 1,1 Mds KWD pour 2023). Les recettes du Koweït provenant des exportations de pétrole et de produits dérivés continuent de représenter plus de 90% des exportations totales du pays.
Une première depuis 2017 : le Koweït adopte une loi permettant à l’état d’emprunter 30 Mds KWD (97,5 Mds USD) sur 50 ans - Les avantages mis en avant ont convaincu le gouvernement d’aller de l’avant avec la proposition portée par la Ministre des Finances. Les atouts considérés tiendraient notamment à la flexibilité du crédit que l’emprunt permet -ce qui protègerait le budget des fluctuations du prix du pétrole- et au coût de l’émission de dette, cette dernière constituant un mécanisme a priori plus efficient et stable que l’utilisation des plus-values dégagées par les avoirs de l’état. Enfin, l’émission de dette permettrait de réguler les niveaux de liquidités. La loi encadre toutefois ces émissions futures qui s’écarteraient de la pratique antérieure (l’émission de 2016/17 visait à couvrir le déficit budgétaire) pour ne concerner que l’investissement dans des projets de développement et d’infrastructures en partenariat avec le secteur privé.