Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

Affaire Bybit: le hacking du siècle ?

Alors que les Émirats arabes unis cherchent à s’affirmer comme un hub incontournable des actifs numériques, le piratage massif de Bybit il y a quelques jours (entraînant la disparition de 1,5 milliard de dollars) ravive les interrogations sur la sécurité des plateformes d’échange de cryptomonnaies. Au-delà de ses répercussions directes, cet événement soulève des enjeux plus structurels. Il souligne notamment la nécessité d’un cadre réglementaire adapté à ce secteur en pleine expansion aux Émirats, mais encore dépourvu de mécanismes de protection pleinement établis. Comment un pays qui mise sur l’innovation et l’afflux de capitaux internationaux peut-il sécuriser son écosystème financier sans freiner sa croissance fulgurante ?

Un point clé ressort immédiatement : bien que basée à Dubaï, Bybit ne disposait pas encore d’une licence complète pour opérer. La Dubai Virtual Assets Regulatory Authority (VARA), en charge de la régulation du secteur, a rapidement précisé que l’entreprise n’avait obtenu qu’un agrément provisoire. Cet élément suggère une évaluation toujours en cours, et donc le fait que les autorités émiriennes avancent avec prudence, cherchant à équilibrer attractivité et effectivité du contrôle réglementaire sur ce type d’entités. À la différence de certaines juridictions ayant privilégié une approche trop souple avant d’être confrontées à des difficultés (à l’image de ce qui s’est passé aux Bahamas avec FTX), Dubaï cherche vraisemblablement à structurer son cadre réglementaire avant d’octroyer des licences opérationnelles. Pour autant, l’octroi de licences provisoires à des acteurs de premier plan pose aussi la question des conditions réelles de supervision et des mesures mises en place aux Émirats pour limiter les risques systémiques.

En l’occurrence, cet incident soulève la question de la résilience des infrastructures de stockage d’actifs numériques, y compris celles considérées comme les plus sécurisées. La faille exploitée par les hackers a visé un cold wallet, un dispositif théoriquement protégé par son isolation d’internet. Le fait qu’un tel mécanisme ait été compromis illustre le niveau croissant de sophistication des cyberattaques ciblant les plateformes d’échange de cryptomonnaies. Aux Émirats arabes unis, où la transformation numérique constitue un axe stratégique (cf. par exemple la feuille de route « UAE Digital Government Strategy 2025 »), cet épisode met en évidence l’importance de renforcer les capacités en cybersécurité pour anticiper les nouveaux risques liés aux actifs numériques.

La réaction de Bybit constitue aussi un élément clé de cette affaire. Contrairement à d’autres plateformes ayant minimisé leurs pertes par le passé, Bybit a immédiatement affirmé que les retraits restaient possibles et que la perte était absorbable. Avec 20 milliards de dollars sous gestion, la plateforme dispose des liquidités nécessaires pour faire face à cette crise. Dans un secteur encore en quête de crédibilité, la capacité des entreprises à prouver leur résilience face aux chocs devient un impératif. La régulation locale pourrait logiquement évoluer en ce sens, avec des exigences accrues en matière de gestion des risques opérationnels.

Si ce piratage pourrait être perçu comme un choc pour l’écosystème des actifs numériques, les tendances sur ce marché suggèrent une certaine capacité de résilience, souvent jugée supérieure à celle d’autres secteurs financiers. Après l’effondrement de FTX, beaucoup anticipaient une perte de confiance durable et une correction sévère des valorisations. Pourtant, le Bitcoin et l’Ethereum se négocient aujourd’hui à des niveaux supérieurs à ceux observés lors de la crise. Après chaque attaque de grande ampleur, les régulateurs et les entreprises du secteur réagissent généralement en renforçant leurs protocoles et en s’adaptant aux nouvelles menaces. La question ne semble donc pas tant de savoir si la confiance va revenir, mais plutôt combien de temps mettra-t-elle éventuellement à se rétablir.

Malgré les turbulences, les cryptomonnaies conservent un potentiel d’expansion significatif. Seulement quelques jours après l’affaire Bybit survenue à Dubaï, qui représentait le plus grand piratage de l’histoire des actifs numériques, l’administration Trump a annoncé son intention d’intégrer les cryptomonnaies dans les réserves de la Fed. Ce signal institutionnel fort a immédiatement soutenu le marché, générant sa meilleure performance de l’année. Porté par un président lui-même entrepreneur du secteur, cet événement met en lumière l’évolution du positionnement des cryptomonnaies dans le paysage financier mondial : tout en restant exposées à des risques structurels, elles continuent de gagner en légitimité au sein des cadres financiers historiques.                                                 

 Leila Larbi, Adjointe au Chef de Service économique régional et
Conseillère financière régionale

Pétrole et gaz

Brent 07/03/2024 à 12h00 GST : 69,942 USD/Bbl

Le Brent s'établit ce vendredi 7 Mars 2025 à 12h à 69,942 USD/baril, enregistrant son plus bas niveau depuis octobre 2024. Cette baisse prolongée (-7,03 % depuis janvier 2025) reflète une conjonction complexe de facteurs économiques et géopolitiques, soulignée par l'ensemble des analyses publiées cette semaine.

Le recul récent des cours est principalement expliqué par la combinaison d'une abondance des stocks américains et d'une faible demande mondiale persistante. Ainsi, l'EIA confirme une hausse des inventaires aux États-Unis (+3,6 millions de barils en une semaine), portant le total à 433,8 millions de barils. Ces excédents alimentent une dynamique baissière, accentuée par des inquiétudes sur l'équilibre offre-demande mondial.

D'un point de vue technique, la chute sous le seuil critique de 70 USD/baril pourrait indiquer un test imminent du support situé à 68 USD. Certains analystes techniques évoquent un modèle harami baissier sur les graphiques quotidiens.

Du côté des perspectives économiques mondiales, les prévisions restent mitigées. L'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) maintient une estimation prudente avec une croissance attendue de la demande mondiale limitée à environ 1,1 million de barils par jour. Ce scénario s'explique notamment par un ralentissement économique marqué dans plusieurs grandes économies asiatiques et européennes, entraînant une demande industrielle plus modérée.

Concernant la politique de l'OPEP+, les analystes de JPMorgan estiment que la reprise progressive de la production dès avril 2025 pourrait stabiliser les prix tout en maintenant une concurrence efficace face aux producteurs non-OPEP, notamment américains et brésiliens.

Dans ce contexte, la volatilité devrait rester élevée à court terme, avec une stabilisation potentielle des cours prévue autour d'une moyenne annuelle de 74 USD/baril selon Trading Economics et Goldman Sachs.

Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier

Brèves économiques 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

L’indice PMI de l’Arabie saoudite est tombé à 58,4 en février 2025 En février 2025, l’indice des directeurs d’achat* (Purchasing Manager Index ou PMI) de l’Arabie saoudite s’est élevé à 58,4, contre 60,5 en janvier - Après avoir atteint son plus haut niveau depuis 2014 le mois dernier, les analystes s’attendaient à une légère baisse de l’indice en février. Toutefois, le PMI reste nettement au-dessus du seuil de 50, indiquant une croissance de l’économie non pétrolière par rapport au mois dernier. Le principal moteur de cette croissance a été la forte augmentation des nouvelles commandes, bien que celle-ci ait ralenti par rapport au pic de janvier où l’augmentation des nouvelles commandes avait atteint son niveau le plus élevé depuis juin 2011. L’augmentation des nouvelles commandes en février est soutenue par la demande du marché, les initiatives de marketing des entreprises, et l’élargissement des clientèles. Tout cela s’est traduit par une hausse de l’emploi à son plus haut niveau depuis 16 mois, les entreprises ayant augmenté leurs effectifs pour accroître leur capacité opérationnelle et répondre à la forte demande. Les entreprises ayant répondu à l’enquête ont également souligné l’augmentation du tourisme comme facteur de croissance. Cependant, le coût des intrants reste élevé et les coûts de production ont encore augmenté, alors qu’ils avaient déjà atteint un pic de 4 ans le mois dernier.

L’OPEP+ commencera à augmenter progressivement sa production de pétrole en avril 2025 – L’OPEP+ a annoncé le 3 mars maintenir son calendrier de hausse progressive de la production pétrolière à partir d’avril 2025, comme convenu lors de leur réunion du 5 décembre 2024, alors que l’organisation avait déjà reporté à trois reprises la fin progressive des coupes de production décidées en juin 2023. Ainsi, dès avril 2025, l’organisation menée par l’Arabie saoudite et la Russie augmenterait sa production de 138 000 barils par jour, amorçant une série de hausses mensuelles destinées à rétablir un total de 2,2 millions de barils par jour d’ici 2026. L’organisation justifie cette décision par les « perspectives positives du marché ». L’OPEP+ a précisé que cette augmentation pourrait être suspendue ou inversée selon les conditions du marché afin de préserver la stabilité des prix. Suite cette annonce surprise, le prix du baril de Brent a baissé de 2,8 % à 71 USD après être passé brièvement sous les 70 USD, son plus bas niveau depuis septembre 2024. Si l'OPEP+ applique son plan de retour de 120 000 barils quotidiens supplémentaires par mois pendant 18 mois, les analystes prévoient que le prix du baril de Brent tombera dans une fourchette entre 60 et 70 USD. Cette décision de l’OPEP+ s’inscrit dans un contexte de relations diplomatiques et économiques mouvantes : la Russie, sous sanctions américaines, pourrait bénéficier du rapprochement avec l’administration Trump, tandis que les restrictions sur les exportations iraniennes pourraient bénéficier aux membres de l’OPEP+. Pour rappel, l’Agence internationale de l’énergie prévoit un excédent d’offre de 450 000 barils par jour en 2025, en raison d’une production concurrente accrue aux États-Unis, au Brésil, au Canada et en Guyane. Cette situation risque d’accentuer la pression baissière sur les prix du pétrole.

L’Arabie saoudite a ouvert les souscriptions à l’émission de mars de son produit d’épargne « Sah » Le National Debt Management Center (NDMC) a ouvert le 2 mars les souscriptions à l’émission de mars de son produit d’épargne « Sah » offrant un rendement de 4,98 %. Pour rappel, ce produit d’épargne destiné aux particuliers a été émis pour la première fois en février 2024. « Sah » est le premier produit d’épargne spécifiquement conçu pour les particuliers et conforme aux principes d’obligations islamiques. Il est émis sous la forme d’une obligation (« sukuk ») dans le cadre du programme local d’émission de sukuk libellé en riyal saoudien. La souscription minimale est de 1 000 SAR (soit 267 USD) et le plafond est fixé à 200 000 SAR (53 313 USD) par investisseur sur l’ensemble des émissions. Sans frais et à faible risque avec un rendement fixe sur un an, Sah est ouvert aux citoyens saoudiens de 18 ans et plus et vise à encourager l’épargne individuelle. Les émissions de janvier et février 2025 avaient offert des rendements respectifs de 4,95 % et 4,94 %.

Le PIF et Goldman Sachs Asset Management signent un MoU pour la création de fonds dédiés aux pays du CCG – Le fonds souverain saoudien a signé le 3 mars un protocole d'accord (MoU) non contraignant avec Goldman Sachs Asset Management pour devenir l’investisseur de référence (anchor investor) de nouveaux fonds qui se concentreront sur les stratégies de crédit privé et de public equity dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Les fonds de crédit privé cibleront les prêts aux entreprises des pays du CCG ou fortement exposées à cette région, tandis que les fonds de public equity viseront des investissements dans des entreprises cotées en Arabie saoudite ou entretenant des liens économiques étroits avec le royaume. En juin 2024, Goldman Sachs était devenue la première banque de Wall Street à ouvrir son siège régional (RHQ) en Arabie saoudite.

Energie, Industrie & Services

L'Arabie saoudite attribue un contrat de 2,2 Md USD pour le développement et lexploitation dun pipeline de transport deau L'Arabie saoudite a attribué un contrat de 2,2 Md USD pour le développement et l'exploitation de son deuxième projet de pipeline de transport d'eau indépendant (IWTP), reliant Jubail à Buraydah sur 587 km. Ce pipeline aura une capacité de 650 000 m³ par jour et s'inscrit dans la National Water Strategy, visant à sécuriser l'approvisionnement en eau et à réduire la dépendance aux ressources souterraines non renouvelables. Le consortium composé d'Aljomaih Energy & Water, Nesma Company et Buhur for Investment Company a remporté l'appel d'offres en proposant un coût de 3,59 riyals/m³, surpassant l'offre concurrente du groupe Vision Invest/Taqa. L'accord a été signé par le gouverneur de la région de Qassim et le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture. Ce projet dépasse en taille le premier IWTP du pays reliant Rayis à Rabigh, dont le développement est assuré par un autre consortium pour 2 Md USD. Il est soutenu par un accord de garantie de crédit du ministère des Finances et s'inscrit dans les efforts de modernisation des infrastructures hydrauliques du Royaume.

L’entreprise américaine Turner a été désignée pour assurer la gestion du projet de la Jeddah Tower L’entreprise américaine Turner a été désignée pour assurer la gestion du projet de la Jeddah Tower, future plus haute tour du monde avec plus de 1 000 mètres de hauteur. Turner, qui avait déjà supervisé la construction du Burj Khalifa à Dubaï, accompagne ainsi la reprise des travaux de ce gratte-ciel emblématique en Arabie saoudite. Le chantier a officiellement redémarré le 20 janvier 2025, avec le début des coulées de béton, et le groupe Saudi Binladin Group (SBG), en charge de la construction, a reçu un paiement de 190 M USD pour ses travaux. En 2024, la Jeddah Economic Company (JEC) avait signé un contrat de 2,1 Md USD avec SBG pour achever la tour en 42 mois, alors qu’elle était jusque-là construite à un tiers de sa hauteur, avec 63 des 157 étages prévus. Le projet est conçu par le cabinet Adrian Smith & Gordon Gill, avec l’ingénierie assurée par Dar Al-Handasah. Il constitue le cœur du vaste développement de la Jeddah Economic City, qui s’étend sur 1,5 million de mètres carrés. Les principaux actionnaires de JEC sont Kingdom Holding Company (40 %), Bakhsh Group (40 %) et Sharbatly Group (20 %).

La Destinations Development Company (DDC) lance deux appels d’offres pour les infrastructures du Monolith Resort à AlUla – La Destinations Development Company (DDC), détenue par le PIF, a lancé deux appels d’offres pour le développement des infrastructures du Monolith Resort dans la région d’Al-Ula. Ces appels, émis le 31 décembre 2024, concernent les lots 6a et 6b, avec une date limite de soumission fixée au 9 mars. Le lot 6a comprend la construction de 23 km de routes et de ponts, reliant le projet à la Route 375, tandis que le lot 6b prévoit la réalisation de 6 km de routes, de tunnels en tranchée couverte et d’autres infrastructures associées. Le Monolith Resort, également connu sous le nom de Project W, prévoit la construction d’un complexe hôtelier de 1 000 clés perché sur un escarpement, accompagné d’infrastructures touristiques majeures. Ce développement comprendra notamment un spa, un amphithéâtre, des écuries, un parc aquatique, un centre sportif, un observatoire et un parcours de golf 18 trous.

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

Les EAU occupent le second rang du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) sur le marché des émissions primaires de dette sous forme dobligations et de sukuk (instruments obligataires islamiques) pour lannée 2024 - Selon des données récentes du centre financier du Koweït (Markaz), les EAU ont en effet enregistré un total de 109 émissions représentant 38,5 Mds USD sur les 147,9 Mds USD enregistrés dans le CCG, soit 26% du marché régional. L’Arabie Saoudite domine largement le classement, avec des émissions représentant un total de 79,5 Mds USD soit 53,7 % du marché régional.

Les EAU ont enregistré une croissance économique réelle de 3,8% (en g.a.) durant les neuf premiers mois de l’année 2024 selon de nouvelles données du ministère de l’économie émirien. La croissance a été principalement soutenue par une expansion du secteur non-pétrolier, ayant augmenté de 4,5% et représentant une contribution 74,6% au PIB réel (1322 Mds AED) dans un effort de diversification économique du pays.

ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company) et l’autrichien OMV ont annoncé s’associer, dans le cadre d’une joint-venture d’une valeur de 60 Mds USD, dans la création de Borouge Group International qui deviendra un acteur majeur dans le secteur des produits chimiques - Issu de la fusion des participations respectives de ADNOC et OMV dans Borouge plc et Borealis AG, le groupe sera en passe de devenir le quatrième plus grand producteur mondial de polyoléfines, notamment grâce à la prévision de son acquisition de la société canadienne Nova Chemicals pour un montant de 13,4 Mds USD.

Le gouvernement de Ras Al Khaimah (RAK) prévoit l’émission d’un sukuk libellé en dollars américains d’une durée de 10 ans, en vue d’être listé sur la bourse Nasdaq Dubai - Plusieurs banques émiriennes (Emirates NBD, First Abu Dhabi Bank, etc.) ont été mandatées. Le gouvernement de RAK dispose d’une notation souveraine solide (A/A+ par S&P et Fitch).

La croissance du secteur non-pétrolier aux EAU reste solide pour le mois de février avec un indice PMI (S&P Global UAE PMI) se stabilisant à 55,0, identique au mois de janvier et légèrement supérieur à la moyenne de long-terme (54,4) - L’indice PMI de Dubaï s’établit à 54,3 (contre 55,3 pour le mois de janvier), enregistrant son score le plus bas sur les trois derniers mois.

Le gestionnaire d’investissements alternatifs Lunate et la société d’investissement International Holding Company (IHC) ont annoncé la signature d’un Memorandum of Understanding (MoU)  en vue d’intégrer IHC et les entreprises de son portfolio au plan Ghaf Benefits –  Le fonds Ghaf Benefits, dont la création a été annoncée par Lunate début février, offre aux employés d’entreprises privées aux EAU la possibilité de placer leur provision pour indemnité de fin de service dans ce fonds plutôt que de le laisser en trésorerie.

Deem Finance, une société de services financiers basée aux EAU et appartenant au groupe familial Gargash Group, a obtenu un financement de 400 M USD sous forme de ligne de crédit renouvelable de J.P. Morgan - Cette ligne de crédit sera garantie par des titres adossés à des actifs et permettra à Deem Finance d’améliorer l’accès au crédit pour les particuliers et les petites et moyennes entreprises (PME).

La société de refroidissement urbain basée à Abu Dhabi, Tabreed, a levé 700 M AED (190,6 M USD) via une émission de sukuk vert d’une durée de cinq ans - Le produit de ce dernier sukuk soutiendra le cadre de financement vert de Tabreed.

Energie, Industrie & Services

La RTA a annoncé le lancement de l’appel d’offres pour le contrat de consultant principal de la Gold Line, une nouvelle ligne de métro dans l’Emirat de Dubaï - La date de clôture de l’appel d’offres est fixée en mai. Parmi les entreprises candidates figurent Aecom (États-Unis), AtkinsRealis (Canada), Jacobs (États-Unis), Mott MacDonald (Royaume-Uni), Parsons (États-Unis) et Systra (France). La Gold Line débutera dans le quartier de Bur Dubaï. Elle suivra un tracé parallèle à la Red Line existante, avant de passer par Business Bay, Meydan, Global Village et les zones résidentielles de Dubailand. 

Dubai Holding a signé un accord de 6 Mds AED (1,6 Md USD) avec l'Autorité des Routes et des Transports de Dubaï (RTA) pour développer des routes visant à améliorer la connectivité avec ses projets immobiliers dans l'émirat - La RTA construira des ponts et des routes afin d'améliorer l'accès à cinq projets de Dubai Holding : Jumeirah Village Circle, Dubai Production City, Business Bay, Palm Jumeirah et la phase 3 d'International City. 

En février, les ventes immobilières sur le marché de Dubaï ont atteint 51,1 Mds AED (13,8 Mds USD), soit une hausse de 40 % par rapport à l’année dernière, selon fäm Properties - Le mois dernier, 16 099 transactions ont été enregistrées, représentant une augmentation de 35,5 % en volume par rapport à février 2024, faisant de ce mois l’un des meilleurs jamais enregistrés. Le prix moyen au m² a également augmenté de 3,4 %, atteignant 1 551 AED (environ 422 USD). 

Airbus envisage de produire des composants majeurs de l’A400M aux EAU. Airbus envisage d’établir des installations complètes de maintenance, de réparation et de révision (MRO) pour l’A400M, ainsi qu’un centre de formation dédié - Cette initiative permettrait notamment une intégration plus poussée des entités basées aux EAU, telles que EPI et Strata, dans la chaîne d’approvisionnement mondiale de l’aérospatiale. 

Le groupe de télécommunications e& a cédé sa participation de 40 % dans Khazna Data Centre Holdings pour 2,2 Mds USD, dans le cadre d'un accord conclu avec G42, principal actionnaire de l'opérateur de centres de données - Cette transaction générera un gain en capital de 1,4 Md USD pour e& qui a précisé que les fonds seront utilisés pour réduire sa dette. Khazna a annoncé que MGX et l’entreprise américaine SilverLake deviendront des investisseurs minoritaires, en plus de l’actionnaire majoritaire G42. 

EDF Renewables North America et Abu Dhabi Future Energy Company (Masdar), copropriétaires du parc éolien Las Majadas au Texas, ont conclu un accord d’achat d’électricité (PPA) avec le développeur et opérateur de centres de données Soluna Holdings - Soluna achètera jusqu’à 166 MW de l’énergie produite par le parc éolien de Las Majadas pour alimenter un centre de données qu’elle construira à proximité du parc.

Le constructeur chinois de véhicules électriques BYD a annoncé avoir levé 5,59 Mds USD lors d'une vente d'actions primaires - Al-Futtaim a été un investisseur clé dans cette levée de fonds, et les deux entreprises prévoient de former un partenariat stratégique, sans préciser le montant investi.

Qatar

La société d'investissement qatarienne Qilaa International Group signe un accord avec le gouvernement indonésien pour construire un million de logements abordables - Le Président de Qilaa International, Cheikh Abdulaziz bin Abdulrahman Al-Thani, a signé le protocole d’accord aux côtés du ministre du logement indonésien, Maruarar Sirait. Le groupe qatarien financera et gérera le projet, tandis que les terrains pour les logements seront fournis par le gouvernement indonésien. Le montant de l’accord n’a pas été rendu public.

Le gouvernement australien approuve la participation minoritaire de 25 % du groupe Qatar Airways dans Virgin Australia - Via cet accord, Virgin Australia reprendra ses vols long-courriers en 2025, avec des vols au départ de Sydney, Brisbane, Melbourne et Perth vers Doha. Ces vols seront opérés par des avions loués avec équipage à Qatar Airways. Le secteur du tourisme pourrait bénéficier à hauteur de 3 Mds USD au cours des cinq prochaines années de cette participation. Pour rappel, les deux compagnies aériennes avaient en octobre 2024 signé un protocole d’accord portant sur les carburants d’aviations durables, la gestion des déchets et de l’énergie, les achats durables et la formation.

JPMorgan reclasse le Qatar et le Koweït comme marchés développés - Le retrait du Qatar et du Koweït de l'EMBI se déroulera sur six mois à compter du rééquilibrage de fin de mois, ce 31 mars. Désormais, les nouvelles émissions d'obligations de ces marchés ne seront pas incluses dans l'indice « Emerging » (EM). Cela comprend deux obligations souveraines qatariennes en dollars d’une valeur total de 3 Mds USD émises le 20 février. Cette reclassification pourrait potentiellement susciter des flux de capitaux de la part des investisseurs obligataires des marchés développés. Pour rappel, le budget 2025 du Qatar prévoit un déficit de 13,2 Mds QAR (3,62 Mds USD), qui sera en partie financé par des emprunts extérieurs. Le pays a également une obligation de 2 Mds USD arrivant à échéance en avril.

Le Qatar accueillera les 5 prochaines éditions du Mobile World Congress - Le ministre des Communications et des technologies de l'information, Mohammed bin Ali al-Mannai, et le PDG de la Global System for Mobile Communications Association (GSMA), John Hoffman, ont signé l'accord lors d'une cérémonie en marge du Mobile World Congress (MWC) 2025 à Barcelone. L'édition inaugurale du MWC Doha, prévue du 25 au 26 novembre 2025, mettra en lumière les dernières avancées en matière de technologie mobile, d'intelligence artificielle, de technologie financière et de connectivité intelligente.

Le ministère du Commerce et de l'industrie (MoCI) a signé un partenariat stratégique avec Ooredoo Fintech afin de simplifier les transactions commerciales, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME) - L’accord permet l’intégration d’Ooredoo Money avec la plateforme Single Window du ministère, offrant aux entrepreneurs un accès facilité aux services financiers tels que les portefeuilles commerciaux, le système de protection des salaires (WPS) et les paiements groupés.

Le groupe QNB et Archer Daniels Midland Company (ADM), la multinationale américaine et leader mondial de la chaîne d’approvisionnement agricole, ont lancé ADM STF LLC au sein du Qatar Financial Centre (QFC) - ADM devient le premier négociant en agro-produits agréé par le QFC, ouvrant la voie aux acteurs du commerce agricole et des matières premières souhaitant s’implanter dans la région. Grâce à son réseau mondial, son portefeuille de produits diversifié et son expertise, ADM vise à renforcer la sécurité alimentaire et à améliorer la nutrition à l’échelle mondiale.

Qcloud, entreprise qatarienne spécialisée dans les services data centers, annonce une expansion de ses activités au sein de la Ras Bufontas Free Zone - Cette décision suit la signature d’un accord entre la Qatar Free Zone (QFC) lors du Web Summit Qatar 2025. QCloud s’est établi en 2020 au sein de la QFZ et a depuis collaboré avec Meeza, Quantum Switch et Ooredoo.

L’entreprise américaine spécialisée dans les solutions d’autosuffisance énergétique basées sur l’IA pour les bâtiments à énergie zéro (ZEBs), EnergyX, inaugure un centre de recherche et développement (R&D) au Qatar - Cette initiative s’inscrit dans son projet d’expansion au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG), avec un investissement prévu de plus de 100 M USD sur cinq ans.

Oman

Asyad Shipping lève 128,1 millions de rials dans le cadre de son IPO à Oman - Asyad Shipping a fixé le prix final de son introduction en bourse (IPO) à 123 baisas par action, au sommet de la fourchette annoncée (117-123 baisas), pour des produits bruts de 128,1 M OMR (332,8 M USD). La capitalisation boursière de l'entreprise sera de 641 M OMR (1,66 Md USD) lors de la cotation. L'IPO concerne 1 041 748 856 actions existantes, représentant 20 % du capital social total. 75 % des actions ont été allouées à des investisseurs institutionnels et 25 % aux investisseurs particuliers. Mars Development et Falcon Investments ont souscrit 30 % des actions offertes. Cette IPO marque la première fois à Oman qu'un gestionnaire de stabilisation des prix est nommé. Les actions devraient commencer à être échangées autour du 12 mars 2025 sous le symbole "ASCO".

Une diversification en progression malgré des défis dans le secteur pétrolier- L'économie d'Oman a affiché une croissance stable en 2024, avec un PIB atteignant 28,15 Md OMR à fin septembre, soit une hausse de 1,86 %. La croissance a été principalement portée par les activités non pétrolières (+4,17 %), représentant 20,53 Md OMR, tandis que le secteur pétrolier a diminué de 2,76 %, à 8,88 Md OMR. L'inflation est restée maîtrisée à 1,0 %. En revanche, les investissements directs étrangers ont connu un recul de 22,94 % à 3,72 Md OMR, bien que le stock d'IDE ait augmenté de 16,18 %. Le prix moyen du pétrole a quant à lui chuté de 12,8 %, à 72,5 $ le baril. Les exportations non pétrolières ont diminué de 16,26 %, soulignant la nécessité de renforcer les partenariats commerciaux et d’attirer davantage d'investissements étrangers. A l’horizon 2040, les secteurs envisagés comme les plus porteurs de croissance et de diversification demeurent la logistique, l’industrie et le tourisme.

Bahreïn

Construction : La croissance du secteur de la construction devrait atteindre 3,5 % en 2025 La croissance du secteur de la construction au Bahreïn devrait atteindre 3,5 % en 2025, soutenue par des investissements publics et privés dans les projets industriels, commerciaux et énergétiques, ainsi que par une forte augmentation des montants des appels d’offres attribués. En 2024, ces derniers ont augmenté de 145 % par rapport à 2023, après une hausse de 114 % en 2023, selon l’Autorité publique responsable de la supervision et de la régulation des appels d’offres publics du gouvernement bahreïni (Tender Board). Malgré cette dynamique, les coûts salariaux élevés et une baisse des prêts au secteur de la construction pourraient freiner la croissance. Selon la Banque centrale de Bahreïn, la valeur moyenne des prêts et dans l’immobilier et la construction a diminué de 2,3 % sur les 11 premiers mois de 2024. Sur la période 2026-2029, la croissance annuelle moyenne du secteur devrait atteindre 4,9 %, portée par des investissements dans les transports et les énergies renouvelables.

Koweït

La cour des comptes koweïtiennes a approuvé le marché alloué par la « Public Authority for Roads and Transportation » (PART) à une entreprise turque pour la rédaction des documents d'appel d'offres pour la construction d’un tronçon ferroviaire domestique - Le montant du marché représente 2,4 M KD (7,4 M €) et le rapport est attendu pour la toute fin d’année 2025. Il s’agit de la première phase de connexion avec le réseau ferroviaire du Golfe. Le tracé s'étend de la frontière sud avec l’Arabie Saoudite (Nuwaiseeb), desservira la gare de passagers de Koweït, qui serait développée à proximité de l'aéroport international pour un total de 111 kms. Une seconde phase prolongerait vers le nord (port de Mubarak Al-Kabeer) le tronçon de 154 kms supplémentaires.  

Examen des pairs GAFI : l'unité d'enquêtes financières du Koweït (FIU) s’adjoint les services d’un cabinet de conseil viennois pour renforcer ses capacités AML/CFT - Le Bureau d'audit de l'État (SAB) a validé le principe d’un contrat direct avec le cabinet FTA qui court sur une période de 19 mois pour un montant total de 6,1 M€. Le cabinet Financial Transparency Advisors (FTA), basé à Vienne, fournira une assistance technique à la FIU afin de soutenir les efforts du Koweït dans le renforcement de son cadre de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, en réponse aux observations du Groupe d'action financière (FATF).

Le géant chinois Gezhouba signe deux contrats d’infrastructures avec la « Public Authority for Housing Welfare » (PAHW) du Koweït - Les contrats alloués à « China Gezhouba Group Company » (CGGC)  totalisent 172 M KD (560 M USD) et couvrent la construction et l'entretien de réseaux routiers, d'infrastructures, de réservoirs d'irrigation et de sous-stations dans la nouvelle ville de South Saad Al-Abdullah, située à environ 25 km au sud-ouest de Koweït City, a rapporté l'agence de presse gouvernementale Xinhua.

Microsoft renforce son partenariat avec le Koweït et annonce son intention d'établir au Koweït une région Azure optimisée pour l'IA - Microsoft a conclu un accord de partenariat stratégique avec le gouvernement du Koweït, représenté par l'Agence centrale des technologies de l'information (CAIT) et l'Autorité de régulation des technologies de la communication et de l'information (CITRA), afin d'aider à accélérer les efforts de transformation numérique. Omar Saud Al-Omar, ministre d'État chargé des communications, a déclaré que le partenariat avec Microsoft s'inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre de la Vision 2035 pour le Koweït. Le partenariat prévoit d'établir une région Azure (cloud de Microsoft) alimentée par l'IA. En outre, Microsoft et le gouvernement du Koweït collaboreront sur l'initiative « Cybersphere » afin d’améliorer la cybersécurité du gouvernement. Enfin, une initiative globale de qualification sera lancée former les koweïtiens en matière d'IA, de cybersécurité et de technologies émergentes.