Autriche : toujours pas de reprise économique +++ Recul important de la production industrielle en 2024 +++ KTM : le plan de restructuration adopté +++ Aéroport de Vienne : 2024 a été une année record +++ Slovénie : nette hausse des salaires +++ Ferroviaire : accord conclu avec Alstom +++ Renault progresse fortement +++ Croatie : Mobilisation de l'épargne des ménages +++ Un nouveau ministre de l'Agriculture +++ Un projet ferroviaire ambitieux +++ Un consortium chinois pour la ferme solaire +++

Problématique de la sécurité des approvisionnements énergétiques en Autriche, Croatie et Slovénie

Une dépendance historique aux importations

Historiquement, les trois pays ont dépendu des importations pour satisfaire une partie significative de leurs besoins énergétiques, notamment en gaz naturel. L'Autriche, par exemple, importait une grande partie (80 % encore en août 2024) de son gaz de Russie via le gazoduc Trans Austria Gas (TAG). De même, la Slovénie importe aujourd’hui principalement son gaz via l'Autriche (environ 60 %) et l'Algérie via l'Italie (environ 40 %). La Croatie, produisant moins de 30 % de sa consommation domestique de gaz, dépend également des importations pour combler le reste de ses besoins (le gaz naturel représente 26 % de son mix énergétique).

Alors que, depuis les années 70, l'Autriche a toujours été un pays de transit, le hub de Baumgarten a perdu progressivement ce rôle au cours des dernières années, jusqu'à l'arrêt du transit par l'Ukraine. L'Autriche se trouve désormais dans la position inconfortable d'être en bout de chaîne : les coûts de transport pour acheminer le gaz de Norvège, d'autres hubs d'Europe occidentale (TTF aux Pays-Bas) ou du sud (Italie) vers l'Autriche sont plusieurs fois plus élevés que le transit par l'Ukraine.

 

Une diversification sous contrainte

Pour atténuer leur dépendance, les trois pays ont lancé des initiatives visant à diversifier leurs sources d'énergie. La Croatie a inauguré en 2021 le terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) de Krk, avec une capacité initiale de 2,9 milliards de m3 par an, prévue pour être étendue à 6,1 milliards de m3 d'ici 2026 dans le cadre de l’initiative RePowerEU. Ce terminal joue un rôle crucial dans la diversification de l'approvisionnement en gaz, non seulement pour la Croatie, mais aussi pour la région environnante. 

L'Autriche, quant à elle, s’est tournée vers l’Allemagne pour augmenter les capacités de flux de gaz norvégien d’ici 2027 (projet WAG Loop 1). Parallèlement le pays a augmenté ses capacités d’importations avec l’Italie pour s’approvisionner en gaz en provenance de l’Afrique du Nord, et investit dans la modernisation de son hub gazier de Baumgarten, tout en explorant des projets pilotes pour utiliser l'infrastructure existante du gaz naturel à des fins de transport d'hydrogène. 

En Slovénie, l’énergie nucléaire issue de la centrale de Krško constitue aujourd’hui la pierre angulaire du système énergétique du pays. Partagée avec la Croatie, la centrale nucléaire de Krško fournit un tiers de l’électricité slovène, et 15 % de celle de la Croatie. Les deux pays sont membres de l’alliance européenne du nucléaire. La Slovénie cherche à augmenter ses capacités nucléaires avec la construction envisagée d’un deuxième réacteur pour doubler la production et compenser la fermeture annoncée de la centrale thermique TEŠ6, et la Croatie envisage des solutions de type réacteurs SMR sur son territoire.

 

Des projets d’infrastructure ambitieux

L'Autriche, la Croatie et la Slovénie collaborent sur plusieurs projets transfrontaliers pour améliorer l'interconnexion de leurs réseaux énergétiques. Le terminal GNL de Krk en Croatie est aujourd’hui connecté à un réseau de gazoducs desservant la Croatie, la Slovénie et la Hongrie. Le projet de gazoduc Ionian Adriatic Pipeline (IAP) vise à relier ce terminal au réseau gazier des Balkans via le Trans Adriatic Pipeline (TAP), permettant de transporter du gaz vers la Croatie, la Slovénie et d'autres pays européens. 

Parallèlement, la Slovénie prévoit de renforcer ses interconnexions gazières avec la Croatie, l'Italie et la Hongrie, réduisant ainsi sa vulnérabilité aux perturbations d'approvisionnement.

 

Une transition amorcée vers les énergies renouvelables et l’hydrogène

L'Autriche, qui a renoncé à l’énergie nucléaire, bénéficie d'une production hydroélectrique abondante liée à une topographie favorable, fournissant environ 60 % de son électricité, et s’est donné le triple objectif d’une sortie complète du charbon d’ici à cette année, de neutralité carbone d’ici 2040 et de 100 % d’électricité issue des énergies renouvelables d’ici 2030. Des projets tels que H2Future visent à développer des capacités d'hydrogène vert à partir des surplus d'électricité renouvelable. 

En avril 2023, RAG Austria AG a mis en service le premier stockage mondial pour stocker de l’hydrogène pur dans un ancien gisement. Le projet EUH2STARS vise à faire la démonstration d'un stockage souterrain d'hydrogène (UHS) compétitif, complet et qualifié dans des réservoirs de gaz naturel poreux épuisés, au niveau de maturité technologique (TRL) 8, d'ici la fin de la décennie. 

La Croatie, de son côté, explore l'utilisation du terminal de Krk comme plateforme d'importation et de distribution d'hydrogène liquide. La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute en Croatie est par ailleurs de 28,1 % (supérieure à la moyenne de l'UE). L'objectif du pays est d'atteindre une part des énergies renouvelables de 42,5 % d'ici 2030. 

La Slovénie s'efforce, enfin, d'intégrer davantage d'énergies renouvelables dans son mix énergétique, avec un objectif de porter la part des énergies renouvelables à 33 % d'ici 2030.

 

AUTRICHE

 

 Le chiffre du mois à retenir

Chiffre retenir Autriche  - février 2025 

 

Zoom sur...

 

Rebond politique en vue de parvenir à une coalition stable : l’extrême-droite (FPÖ) de M. Herbert Kickl n’est pas parvenue à trouver un accord avec les conservateurs de l’ÖVP : les désaccords portaient notamment sur la politique étrangère et la répartition des portefeuilles ministériels. Les négociations tripartites, entre conservateurs (ÖVP), sociaux-démocrates (SPÖ) et libéraux (NEOS) ont repris, et les trois chefs de parti ont annoncé le 27 février qu’un accord avait été trouvé sur un programme de Gouvernement. En raison du recul significatif de la production manufacturière (-9,5 % en 2024) et de la morosité persistante du climat des affaires, les prévisionnistes devraient, en mars, revoir à la baisse la perspective de croissance pour cette année (+0,6 %).  

 Tableau macro AT FEV25

 

etc.

 

SLOVENIE

Le chiffre du mois à retenir

 Chiffre à retenir Slovénie février 2025

 

Zoom sur…

 

Le secteur bancaire slovène dans son ensemble a enregistré en 2024 un bénéfice net en recul de 2,1 % (1,1 Mrd EUR) malgré une hausse des bénéfices avant impôts. Toutefois, la croissance des actifs bancaires (2,2 %) et la hausse des revenus d’intérêts (12 %) soulignent une dynamique positive du secteur. Le groupe bancaire NLB, détenant 31% du marché, affiche une tendance similaire avec un bénéfice net de 514,6 M EUR, une baisse de 7 % par rapport à l’année record de 2023, et cela malgré une progression de 14 % de son chiffre d’affaires. Par ailleurs, jusqu’en 2028, les banques slovènes sont tenues de payer une taxe de 0,2 % sur le total des actifs pour lever des fonds pour la reconstruction après les inondations d’août 2023.

etc.

 

CROATIE

Le chiffre du mois à retenir

 Chiffre à retenir Croatie février 2025

 

 

Zoom sur…

 

Le gouvernement croate a récemment dévoilé son projet de cadre stratégique pour le développement des marchés de capitaux, accompagné d’un plan d’action pour la période 2025-2026. Ce projet, élaboré par le ministère des Finances et l'Agence croate de supervision des services financiers (HANFA), bénéficie du soutien technique de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ainsi que de la collaboration de diverses institutions financières et associations croates.

Cinq grandes orientations stratégiques pour les marchés de capitaux ont été définies d'ici 2030 : l'intégration régionale, la numérisation, l'amélioration de la gouvernance d'entreprise, le renforcement de la liquidité du marché, et le développement de nouveaux produits d'investissement et de financement. Parallèlement, une initiative horizontale vise à optimiser le cadre législatif pour soutenir cette dynamique.

L’objectif est également une meilleure intégration de la bourse de Zagreb avec les autres bourses des pays d'Europe centrale et orientale. Le plan d’action prévoit la création de fonds spéciaux destinés à investir dans les petites et moyennes entreprises et à lever des fonds pour les collectivités locales et régionales. La proposition sera en consultation publique jusqu’au 7 mars.

 

 etc.

 

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