Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

Sous l'ombre du Ghaf, le fleurissement d'une nouvelle épargne ?

 

Le fonds d’investissement Lunate, basé à Abou Dabi, a annoncé la création du fonds Ghaf Benefits offrant aux employés d’entreprises privées aux Émirats Arabes Unis (EAU), zones franches exclues, la possibilité de placer la provision pour indemnité de fin de service[1]  dans ce fonds plutôt que de la laisser en trésorerie. Ce mécanisme permet de structurer les indemnités de fin de service sous forme d’épargne investie, offrant une gestion potentiellement plus rémunératrice pour les employés (voire même plus sécurisée, puisqu’il existait un risque que l’employeur ne dispose pas des liquidités nécessaires au moment du paiement de l’indemnité, en cas de défaut de provisionnement). Les employés intéressés auront désormais le choix entre six fonds d’investissements présentant des niveaux de risque différents[2] et des caractéristiques distinctes (conventionnels ou conformes à la sharia).

Lunate est l’une des premières entités à avoir été licenciée par l’Autorité de Sécurité de Commodité et (ASC) pour la mise en œuvre du modèle Ghaf Benefits. Cette initiative permet d’instaurer un régime volontaire, représentant une alternative au versement traditionnel de l’indemnité de fin de service.

Dans le détail, les employeurs pourront verser mensuellement au fonds un pourcentage du salaire de base de l’employé basé sur la gratification légale de 21 jours de salaire par an avant 5 ans de service (5,83 %) et 30 jours par an après 5 ans (8,33 %). Une contribution additionnelle de l’employé, à hauteur maximale de 25 % du salaire annuel, est également possible.

Aux Emirats, bien que les nationaux comme les travailleurs étrangers soient éligibles à une indemnité de service[3], seuls les nationaux (ainsi que les citoyens du GCC) peuvent bénéficier d’un régime de retraite ou de sécurité sociale à travers l’Autorité Générale des Pensions et de la Sécurité Sociale (GPSSA). Cette annonce illustre la volonté de renforcer l’attractivité et la compétitivité du marché du travail aux EAU, en offrant à la vaste majorité de la population (composée d’environ 90 % d’expatriés) des garanties financières à plus long-terme. En renforçant la protection des salariés, elle consolide l’attractivité des EAU pour les talents internationaux et favorise leur fidélisation, un levier stratégique face à l’intensification de la compétition régionale. Elle peut d’ailleurs être mise en perspective avec d’autres mesures prises par le gouvernement émirien ces dernières années, notamment l’introduction d’une assurance chômage pour les locaux et certains travailleurs expatriés.

Plus généralement, ce système constitue également un levier de développement pour le secteur financier local. En orientant une partie des indemnités de fin de service vers des fonds d’investissement régulés, il dynamise le marché de la gestion d’actifs et stimule l’activité des institutions financières aux EAU. En l’espèce, les actifs sous gestion de Lunate, déjà supérieurs à 100 Md USD, devraient ainsi fortement augmenter, contribuant à l’émergence d’un important gestionnaire d’actifs pour compte de tiers aux EAU, aux côtés des acteurs souverains traditionnels.

Sur le plan régional, cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par l’évolution progressive des modèles de protection sociale dans l’ensemble du Golfe. Ainsi, l’Arabie saoudite a prévu, dès 2024, de mettre en œuvre un régime de retraite privé obligatoire pour les expatriés, assorti d’une contribution employeur de 9 %, tandis qu’à Bahreïn et Oman des projets similaires – respectivement, le lancement en mars 2024 d’un fonds dédié aux indemnités de fin de service des travailleurs migrants et une réflexion sur le régime des expatriés dans les zones économiques spéciales depuis 2023 – témoignent d’une volonté de refonte des régimes afin d’offrir plus de garanties sociales tout en dynamisant les économies locales.

Morgane Abbas, Analyste macroéconomique et financière


[1]  Obligatoirement versée dans un délai de deux semaines suivant la fin du contrat entre l’employeur et l’employé, l’indemnité de fin de service est une gratification versée aux travailleurs ayant effectué au moins un an en service continu au sein d’une entreprise opérant aux EAU. Son montant est calculé en fonction du nombre d’années en service et du salaire de base du travailleur.

[2] Un salaire minimum (à hauteur de 1100 euros/mois) est nécessaire pour pouvoir investir dans des fonds à risque moyen et élevé.

[3] Conformément au décret-loi fédéral n°(33) de 2021 relatif à la réglementation des relations de travail.

  

Pétrole et gaz

Brent 07/02/2025 à 12h00 GST : 74,918 USD/Bbl

Le cours du Brent ce vendredi 07 février à midi est de 74,92 dollars le baril, affichant un recul de 3,2% par rapport à la fin janvier. Cette baisse s’inscrit dans un climat d’incertitudes alimenté par la combinaison de tensions géopolitiques persistantes, d’un surplus d’offre – renforcé par une hausse des stocks aux États-Unis – et d’une demande modérée en Asie, notamment en Chine. Les marchés ont réagi avec sensibilité aux récentes annonces, telles que les nouveaux tarifs douaniers imposés par la Chine sur le pétrole américain et aux incertitudes liées aux accords commerciaux nord-américains.

Du côté de l’offre, l’attention se porte sur l’OPEC+, qui maintient pour l’instant ses coupes de production jusqu’en avril, bien que les investisseurs anticipent un assouplissement progressif de ces cuts. Parallèlement, la production américaine continue de progresser, notamment dans le secteur du shale. Cependant, la prévision d’une hausse de 25 % des volumes dans le Bassin permien avancée par certains analystes paraît excessive au regard des tendances historiques ; une augmentation plus modérée, de l’ordre de 10 à 15 %, serait en réalité plus crédible, compte tenu d’un contexte d’investissements toujours dynamiques. Par ailleurs, les sanctions ciblant certains pays exportateurs comme la Russie et l’Iran contribuent à une redistribution des flux pétroliers, sans entraîner une baisse marquée de l’offre globale.

En matière de demande, la Chine reste au cœur des préoccupations. Si son industrie continue de croître de manière respectable, l’utilisation de diesel a légèrement reculé de 0,6 %, traduisant la prudence des industriels dans un environnement commercial mondial incertain, d’autant que les tensions entre Pékin et Washington – amplifiées par les mesures douanières américaines sur divers produits – ajoutent une dose supplémentaire d’instabilité. Par ailleurs, les rapports de l’Energy Information Administration (EIA) révèlent une hausse des stocks de brut aux États-Unis de 8,66 millions de barils sur la dernière période observée, soit presque le double des prévisions, accentuant ainsi la pression à la baisse sur les prix.

Sur le plan technique, le marché affiche une structure en backwardation avec un écart qui se réduit à 0,35 dollar par baril, indiquant un rééquilibrage progressif des échéances futures. Le niveau de support est identifié à 74,35 dollars, et certains analystes estiment qu’un plancher technique autour de 72,25 dollars pourrait devenir critique si la tendance baissière se prolonge. Les indicateurs de volatilité demeurent élevés, traduisant la nervosité persistante des opérateurs.

En définitive, la baisse du cours du Brent résulte de l’effet cumulé de plusieurs forces qui, pour l’instant, l’emportent sur les rares signaux de reprise potentiels (comme un éventuel relèvement des prix saoudiens pour le marché asiatique). La prochaine réunion de l’OPEC pourrait s’avérer déterminante pour stabiliser ou rediriger la tendance, en fonction de l’assouplissement des coupes et de l’évolution de la production américaine. Les acteurs du marché scrutent avec attention les développements de la politique monétaire aux États-Unis, le conflit commercial sino-américain et la situation en Russie et en Iran – autant de facteurs susceptibles de prolonger ou d’accentuer la volatilité observée ces derniers jours.

Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier

Brèves économiques 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

L’indice PMI de l’Arabie saoudite a atteint 60,5 en janvier 2025, son plus haut niveau depuis 10 ans – En janvier 2025, l’indice des directeurs d’achat* (PMI) de l’Arabie saoudite a atteint 60,5 (contre 58,4 en décembre), son plus haut niveau depuis 2014. Cette hausse reflète une accélération de la croissance dans le secteur privé non pétrolier, attribuée à une forte demande, les nouvelles commandes ayant augmenté à leur niveau le plus élevée depuis juin 2011 selon Riyad Bank. Près de 45 % des entreprises interrogées ont signalé une hausse de leurs ventes, soutenue par un climat économique favorable et l’essor des investissements dans les infrastructures. L’emploi continue de croître pour le neuvième mois consécutif, avec un renforcement des effectifs pour répondre à la demande. Les chaînes d’approvisionnement s’améliorent, avec des délais de livraison réduits et des stocks plus élevés. Toutefois, l’augmentation des prix des intrants a atteint un pic sur les quatre dernières années, sous l’effet de la hausse des prix des matières premières et des incertitudes dans la région. De nombreuses entreprises répercutent cette hausse en augmentant leurs prix de vente, cela au rythme le plus rapide depuis un an.

*Le PMI est une moyenne pondérée des cinq indices suivants : Nouvelles commandes (30 %), Production (25 %), Emploi (20 %), Délais de livraison des fournisseurs (15 %) et Stocks d'achats (10 %).

Aramco augmente le prix de son brut d’Arab Light pour les cargaisons de mars 2025 à destination de l’Asie – Le géant pétrolier saoudien a annoncé une hausse de ses prix officiels de vente pour son pétrole brut d’Arab Light livré en mars 2025 aux acheteurs asiatiques. Le prix du baril a été augmenté de 2,40 USD par rapport à février, s’établissant à 3,90 USD au-dessus de l’indice de référence régional (cotation d’Oman/Dubaï). C’est le prix le plus élevé depuis 1 an, alors qu’il avait atteint son prix le plus bas depuis 4 ans en janvier 2025. Pour rappel, l’Asie achète 70 % du pétrole saoudien. Des augmentations également ont été appliquées aux autres catégories : Arab Extra Light (+2,40 USD), Arab Super Light (+2,10 USD), Arab Medium (+2,50 USD) et Arab Heavy (+2,6 USD). Plus tôt cette semaine, l’OPEP+ a annoncé maintenir son calendrier de hausse de la production pétrolière, malgré les pressions de l’administration Trump pour l’accélérer.

Les prêts bancaires en Arabie saoudite se sont élevés à 788 Md USD en décembre 2024, en hausse de 14,4 % en g.a. Selon la Banque centrale saoudienne (SAMA), les prêts bancaires en Arabie saoudite ont atteint 788 Md USD en décembre 2024, en hausse de 14,4 % en glissement annuel (g.a.), soit la croissance annuelle la plus élevée depuis 2021. Les prêts aux entreprises représentent 54 % du total des prêts et ont augmenté de 18,6 % sur la période. Les prêts aux particuliers, qui représentent 46 % du total des prêts, ont augmenté de 9,9 %. Le secteur immobilier arrive en première position et a capté 21,0 % des prêts aux entreprises (+33,0 % en g.a.), stimulé par les projets de la Vision 2030. Le secteur de la distribution arrive en deuxième position et a représenté 12,5 % des prêts aux entreprises (+10,9 % en g.a.). On note également que les prêts au secteur de l’électricité, du gaz et de l’eau ont représenté 11,5 %, en hausse de 29,1 % en g.a..

Energie, Industrie & Services

Pétrole : l’OPEP+ maintient son calendrier de hausse de production malgré les pressions américaines – Les différents ministres en charge de l’Energie des pays membres de l’OPEP+ se sont réunis par visioconférence ce 3 février et ont décidé de maintenir leur calendrier de hausse progressive de la production. Malgré les pressions exercées par le Président américain Donald Trump, qui a explicitement demandé à l’alliance d’augmenter sa production à court terme, l’alliance a choisi de maintenir sa position et son calendrier initial. En effet, d’après le plan actuel, une première tranche de 2,2 millions de barils quotidiens doit être graduellement remise sur le marché à partir d'avril, à hauteur de 120 000 barils par jour en plus chaque mois pendant 18 mois. Pour mémoire, l’OPEP+ avait repoussé à plusieurs reprises la réintroduction de ces volumes, qui correspond aux coupes de production volontaires adoptées par huit pays dont l’Arabie saoudite. Lors d’une allocution à l’occasion du Forum économique mondial de Davos, Donald Trump s’était directement adressé à l’Arabie saoudite, lui demandant de baisser le coût de pétrole en passant par une hausse de la production. Le maintien du calendrier par le cartel montre une certaine prudence à l’égard du marché mondial et notamment les difficultés rencontrées par la Chine et les pays européens, principaux consommateurs en dehors des Etats-Unis.

Energie : ACWA Power et SEFE signent un protocole d’accord sur l’hydrogène vert – L’entreprise saoudienne ACWA Power a annoncé avoir signé un accord la société allemande SEFE (Securing Energy for Europe). Dans le cadre de cet accord, ACWA Power et SEFE établiront un pont hydrogène entre l’Arabie saoudite et l’Allemagne avec pour objectif initial de fournir 200 000 tonnes d’hydrogène vert par an d’ici 2030. ACWA Power sera le principal développeur, investisseur et exploitant des actifs de production d'hydrogène vert et d'ammoniac vert tandis que SEFE agira en tant que co-investisseur et principal fournisseur. Cette collaboration s'inscrit dans le cadre de la demande croissante d'hydrogène vert en Allemagne, qui constitue une solution durable pour décarboniser son économie et atteindre ses objectifs en matière de climat. Le protocole d'accord a été signé par Marco Arcelli, directeur général d'ACWA Power, et Egbert Laege, directeur général de SEFE. Il renforce également le portefeuille d'hydrogène vert d'ACWA Power qui s’impose progressivement comme acteur incontournable en collaborant avec de plus en plus de pays et d’entreprises leader dans le secteur notamment l’américain Air Products. Pour mémoire, l’entreprise a signé fin janvier un accord avec SNAM (Italie) pour renforcer la collaboration entre les deux pays dans le domaine de l’hydrogène vert.

Transport : La Mecque teste des bus à hydrogène pour promouvoir une mobilité durable – La Commission royale pour la ville de La Mecque et les lieux saints supervise, en collaboration avec le ministère de l’Energie ainsi que l’Autorité générale des Transports, les essais d’un bus alimenté par une pile à hydrogène au sein de la ville de La Mecque. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un protocole d’accord entre la Commission et le Ministère qui prévoit la mise en œuvre de cette nouvelle technologie sur des itinéraires déterminés. L’accord vise en effet à explorer les applications de l'hydrogène dans les transports, à acquérir une expertise commerciale et technique et à recueillir des informations en vue d'une éventuelle expansion future. Il vise également à sensibiliser le public à la technologie de l'hydrogène. De plus, grâce à cette initiative, la Commission cherche à introduire davantage de solutions de transport basées sur les énergies propres, afin d'améliorer la qualité de vie et réduire les émissions, objectifs clé de la Vision 2030. Le projet vise aussi à amélorer les services offerts aux pèlerins et améliorer leur expérience sur les lieux saints. En 2023, les deux pèlerinages (Hajj et Umra) ont comptabilisé respectivement 2 millions et 27 millions de personnes, dont 90 % venant de l’étranger pour le Hajj et 50 % pour la Umra. L'évaluation de l'essai portera sur l'efficacité, la performance, la durabilité opérationnelle, la rentabilité et le confort des passagers, afin que le système de transport public de La Mecque évolue vers un service plus durable

Infrastructure : la ville de Riyad lance un programme de développement des infrastructures routières de 2,1 Md USD La Commission royale pour la ville de Riyad (RCRC) a annoncé le lancement de huit projets dans le cadre de la deuxième phase du programme de développement des routes principales et périphériques de la capitale pour un montant total de 2,1 Md USD. Lancé par le Prince héritier et Premier ministre saoudien Mohamed bin Salman, ainsi que le Directeur général de la RCRC Ibrahim Al Sultan, ce programme de développement des axes routiers est conçu pour améliorer le trafic routier et décongestionner la ville tout en assurant une meilleure connectivité avec les régions avoisinantes. Cette initiative s’aligne sur les objectifs de la Vision 2030 qui souhaite positionner Riyad au rang des principales métropoles mondiales ainsi que comme une plaque tournante pour le transport durable et la logistique au Moyen-Orient. La première phase du programme avait été lancée en septembre 2024 pour un montant de 3,4 Md USD.

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

Commerce extérieur : le commerce extérieur non-pétrolier des EAU s’intensifie de 14,6% en glissement annuel pour l’année 2024, atteignant un montant record de 816,7 Md USD - Cette hausse 7 fois plus importante que le pourcentage mondial (2%), a été principalement portée par la multiplication de la signature d’accords de partenariat économique global (CEPA) par les EAU (Inde, Turquie, Israël...) dans le contexte de sa stratégie de diversification économique. Cheikh Mohammed Bin Rashid Al Maktoum a annoncé qu’à la fin de l’année 2024, l’objectif fixé à l’horizon 2031 d’atteindre les 1080 Md USD (4 trillions AED) a été atteint à 75%.

ADQ :  Le fonds souverain d'Abu Dhabi ADQ a annoncé s'être associé à Orion Resource Partners pour créer une coentreprise dédiée à l'investissement dans les métaux et les mines, dans le cadre de son expansion dans le secteur des minéraux stratégiques. Cette coentreprise à parts égales (50-50), basée à Abu Dhabi, prévoit d'investir 1,2 Md USD sur une période de quatre ans dans des entreprises minières situées en Afrique, en Asie et en Amérique latine, a indiqué ADQ. 

FAB : La First Abu Dhabi Bank (FAB), première banque des EAU, a augmenté son bénéfice net de 4% en 2024 (en g.a), équivalent à une somme de 4,6 Mds USD. Le résultat d’exploitation de la banque, en hausse de 15% (en g.a) et équivalent à une somme de 8,5 Mds USD, a permis de compenser la hausse des provisions nettes pour dépréciation (27% en g.a). 

PMI : S&P Global a estimé l’indice des directeurs d’achat (PMI) des EAU à 55,0 pour le mois de Janvier 2025, témoignant de la robustesse et du dynamisme du secteur non-pétrolier dans le pays. Toutefois, cela correspond à une légère baisse par rapport au mois de décembre (55,4), notamment attribuée à la pression exercée sur la capacité de production des entreprises malgré des conditions de marché favorables.

Arcapita/ADGM : Arcapita Group Holdings Limited, leader mondial spécialisé dans les investissements alternatifs (gestion d’environ 500 M USD d’actifs immobiliers industriels et 650 M USD en capital-investissement), ouvre un bureau à Abu Dhabi après avoir obtenu une licence auprès de l’Abu Dhabi Global Market (ADGM), marquant un renforcement de sa présence régionale. L’entreprise a déjà réalisé plus de 1,3 Md USD de transactions aux EAU.

UAB : La United Arab Bank (UAB) a publié ses résultats financiers pour l’année 2024, enregistrant une croissance de 30% de son profit net pour l’année 2024, passant de 255 M AED en 2023 à 606 M AED en 2024.

 

Energie, Industrie & Services

Méthanol / Taziz : Taziz a attribué le principal contrat d'ingénierie, d'approvisionnement et de construction (EPC) pour la construction de la première usine de méthanol des EAU au sud-coréen Samsung E&A. La capacité de production nominale du complexe de méthanol prévu est de 1,8 million t/a. La valeur du contrat EPC s'élève à 1,7 Md USD et devrait être achevé en 2028.

IA : Le PDG d'OpenAI, Sam Altman, prévoit de se rendre aux EAU cette semaine afin d'aborder la levée de fonds avec MGX. Le fonds d'Abu Dhabi a participé à un tour de financement de 6,6 Md USD pour OpenAI en octobre dernier. L’escale d’Altman à Abu Dhabi intervient à un moment clé alors que les entreprises américaines établies font face à un nouveau défi avec l’émergence d’une alternative chinoise moins chère, DeepSeek.

Abu Dhabi Airports : Abu Dhabi Airports, l’opérateur des cinq aéroports commerciaux de l’émirat, enregistre un record de 29,4 M de passagers en 2024, soit une hausse de 28,1 % (22,9 M en 2023). L’autorité a également enregistré une croissance substantielle du trafic cargo, avec 678 990 tonnes en 2024 (+21 %). L’aéroport international Zayed (AUH) a été le principal moteur de cette croissance, avec un réseau de plus de 125 destinations. L’aéroport a également accueilli huit nouvelles compagnies aériennes dans son réseau dont British Airways, Air Astana, US Bangla Airlines, Flynas et Turkmenistan Airlines. AUH a par ailleurs été désigné « L’aéroport le plus beau du monde » lors des Prix Versailles – The World Architecture and Design Award

Tourisme médical : Cheikh Hamdan bin Mohammed bin Rashid Al Maktoum, Prince héritier de Dubaï, a approuvé le développement du projet Therme Dubaï.  Ce projet intégrera des infrastructures de détente, de loisirs, de divertissement familial, de santé et d'environnements naturels. Le projet sera développé à Zabeel Park, en collaboration avec le groupe Therme, réputé pour la création de complexes de bien-être innovants à travers le monde. D’un coût estimé à 2 Md AED (544 M USD), le projet financé par un consortium d’investisseurs locaux et internationaux, sera achevé d’ici 2028.

Qatar

University of Doha for Science and Technology (UDST) signe un protocole d’accord avec Airbus, ENAC, ISAE-SUPAERO et Qatar Airways (QA). En vertu de cet accord, les cinq organisations coopéreront dans la création de programmes universitaires conjoints (premier et deuxième cycle) et le développement de formations dans le domaine de l'aéronautique. En plus de l'organisation d'événements et de conférences, la collaboration s'étend aux programmes d'échanges de personnel universitaire et d'étudiants et à la collaboration en matière de recherche.

Le ministre des Transports, Cheikh Mohammed bin Abdulla bin Mohammed Al Thani, et le ministre libyen des Transports, Muhammad Salem Al Shahoubi, signent une mise à jour de l’accord sur les services aériens conclu entre le Qatar et la Libye en 2004. Cette initiative permettra à la compagnie nationale qatarienne d’étendre son réseau et de desservir un plus grand nombre de destinations à l’échelle mondiale.

L’entreprise qatarienne Rasmal Ventures et la filiale de la banque émirienne NBD, Deniz Ventures, annoncent un investissement conjoint de 7,6 M de USD dans TeamSec, première plateforme de titrisation au monde alimentée par l’intelligence artificielle. Grâce à cette levée de fonds, TeamSec accélère ses opérations de croissance, en mettant l’accent sur une expansion rapide dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).

Le ministre de l’Economie croate, Ante Šušnjar, rencontre le ministre des affaires énergétiques et PDG de QatarEnergy (QE), Saad Al-Kaabi à Doha. En parallèle, la Chambre de commerce du Qatar et la Chambre de commerce de Croatie ont signé un protocole d’accord visant à faciliter l’échange d’informations économiques, en particulier le commerce extérieur, la production et les opportunités d’exportation entre les deux pays.

Le ministre qatarien du Commerce et de l’industrie, Cheikh Faisal bin Thani bin Faisal Al-Thani, et le ministre du Commerce et de la promotion des investissements du Sultanat d’Oman, Qais bin Mohammed Al-Yousef, inaugure le Forum d’affaires Oman-Qatar à Mascate. L’inauguration s’est déroulée en marge de la visite de l’Emir, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani au Sultanat d’Oman. Cheikh Faisal a indiqué à cette occasion que le volume des échanges commerciaux entre l’État du Qatar et le Sultanat d’Oman avait dépassé 1,8 Md USD en 2024.

La Comité Suprême Mixte de Coopération entre le Qatar et le Koweït a tenu sa sixième session au Diwan Amiri. La session a été présidée par le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani et le ministre des Affaires étrangères Abdullah al-Yahya. En marge de la session, le Qatar et le Koweït ont signé plusieurs protocoles d’accord, dont un sur le développement des exportations industrielles.

Le ministère du Commerce et de l’Industrie (MoCI), en collaboration avec Manateq, opérateur des zones industrielles du Qatar, annonce une réduction de jusqu’à 50 % des loyers de location dans les zones industrielles, logistiques et commerciales pour une durée de cinq ans. Cette décision vise à renforcer le rôle du secteur privé, à attirer des investisseurs étrangers et à promouvoir l’entrepreneuriat.

Ooredoo Group s’associe à l’entreprise française Alcatel Submarine Networks (ASN) pour la construction d’un nouveau câble sous-marin reliant sept pays de la région – le Qatar, Oman, les Émirats arabes unis, Bahreïn, l’Arabie saoudite, le Koweït et l’Irak. L’entreprise française est spécialisée dans la fabrication et l’installation de câbles sous-marins. Le projet Fiber in Gulf (FIG) offrira à tous les pays du CCG une connexion à faible latence, plus courte et sécurisée vers un nouveau corridor reliant l’Europe, avec jusqu’à 24 paires de fibres et une capacité pouvant atteindre 720 Tbps.

La Bourse de Qatar (QSE) annonce la signature d’un protocole d’accord (MoU) avec Arqaam Capital, une banque d’investissement spécialisée dans les marchés émergents et frontaliers. Ce partenariat vise à fournir aux entreprises cotées sur la QSE un accès aux capacités de recherche d’Arqaam Capital et à son réseau de distribution institutionnelle.

Oman

Oman lance un appel d’offres pour trois blocs pétroliers stratégiques - Le ministère de l'Énergie et des Mines d'Oman a lancé un appel d'offres pour l'exploration de trois blocs pétroliers et gaziers terrestres, situés dans des bassins géologiques stratégiques pour le pays (Blocs 36, 43A, 66). Ce processus, mené en partenariat avec OQEP et Scotiabank, s'inscrit dans une stratégie visant à attirer des investissements étrangers dans un secteur crucial pour l’économie omanaise, représentant 79,1% des IDE, soit 21,1 Md OMR. Ces blocs offrent un potentiel notable, notamment le bloc 36, qui couvre 18 557 km² dans le bassin de Rub Al Khali. Rappelons en contrepartie que la production pétrolière a tout de même enregistré une baisse de 5,1% en 2024, reflet de l'engagement d'Oman aux réductions de production imposées par l’OPEC+.

Croissance de la masse monétaire et de l’activité bancaire en Oman en 2024 - La masse monétaire (M2) d'Oman a augmenté de 11% à 24,82 Md OMR fin novembre 2024, selon les données préliminaires du Centre National de Statistiques et d'Information (NCSI). Cette augmentation de M2 témoigne d'une politique monétaire accommodante, facilitant l'accès aux liquidités et soutenant la consommation. En revanche, la monnaie émise a diminué de 5,2% à 1,505 Md OMR, reflétant le poids croissant des paiements électroniques. La masse monétaire étroite (M1) a enregistré une hausse significative de 22,1%, atteignant 7,05 Md OMR. Les actifs étrangers de la Banque centrale d’Oman ont progressé de 8,1%, s’élevant à 7,04 Md OMR. Les dépôts du secteur privé dans les banques commerciales et islamiques ont crû de 9,2% pour atteindre 20,64 Md OMR, soulignant un climat de confiance favorable à l'épargne locale. Parallèlement, les prêts et financements ont augmenté de 4,2%, s'établissant à 32,17 Md OMR. Le taux d’intérêt moyen sur les prêts a augmenté de 3,3% à 5,667%, tandis que l'indice du taux de change effectif du rial omanais a diminué de 1,3%.

Koweït

Le fonds souverain Koweïtien (KIA) dépasse la barre symbolique des 1 000 Mds USD d’actifs, et se classe au 5ème rang mondial - (2ème rang dans le monde arabe, derrière Abu Dhabi). Selon les données publiées par le « Sovereign Wealth Funds Institute » (SWFI), les actifs de la « Koweit Investment Authority », le fonds souverain koweïtien ont augmenté par rapport à leur dernière évaluation (fin 2023), qui était de 980 Mds USD. Il s’agit du plus ancien fonds souverain au monde. En termes d'actifs sous gestion, le fonds norvégien occupe la première place avec 1.740 Mds USD d'actifs, suivi par la « China Investment Authority » avec 1.330 Mds de dollars. NDLR : La législation koweïtienne ne permet pas à la KIA de publier un bilan ou de communiquer sur ses opérations. Les niveaux indiqués ne sont donc que des estimations.

Le projet de budget de l’état koweïtien pour l’exercice 2025/26 comprend un nombre sans précédent de projets de construction. La ministre des Finances et des Affaires économiques et à l'Investissement a précisé que le budget de l’Etat intégrait le financement de 124 projets d’infrastructures (dont 69 directement fléchés dans les budgets des Ministères) pour un total de plus de 1,7 Mds KD d’investissements (plus de 5 Mds €). A titre de comparaison, seuls dix projets ressortaient dans le budget de l’émirat pour l’exercice en cours.

Bahreïn

Eau : WABAG remporte un contrat de 14 M USD pour l’exploitation d’une station d’épuration au Bahreïn – La société multinationale WABAG (VA Tech Wabag) a remporté un contrat auprès de Bapco Refining pour l’exploitation d’une station d’épuration des eaux usées industrielles (IWTP) située dans le Royaume de Bahreïn. Le contrat, d’un montant de 14 M USD, s’étend sur une durée de 7 ans. La station d’épuration traite près de 17 mètres cube d’eaux usées par minute et est basée sur une technologie de bioréacteur à membrane (MBR), qui répond aux dernières normes environnementales et industrielles. Avec ce nouveau contrat, WABAG enrichit davantage son portefeuille de projets à Bahreïn. L’entreprise assure en effet déjà l’opération et la maintenance de la station d’épuration de Madinat Salman depuis novembre 2018.