Sovereign Trillionaire - Brèves économiques de la Péninsule arabique - Semaine du 6 au 12 janvier 2024
Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen.
Sovereign Trillionaire
En 2024, Mubadala, l’un des fonds souverains d'Abu Dhabi, s’est imposé comme le premier investisseur souverain mondial, déployant 29,2 milliards de dollars à travers 52 transactions, soit une augmentation de 67 % par rapport à l'année précédente, selon le cabinet Global SWF. Parmi ces transactions, on compte notamment un co-investissement en septembre dans Smartsheet aux États-Unis, en partenariat avec Blackstone et Vista, un commitment auprès de Polus Capital Management au Royaume-Uni, ainsi qu’un investissement dans Premier Energies en Inde.
En parallèle, Mubadala a désinvesti 122,7 milliards de dollars entre 2018 et 2022, soit un montant presque équivalent à celui de ses investissements sur la même période. Le fonds a réalisé plusieurs sorties stratégiques issues des portefeuilles hérités de l’IPIC (par exemple, 37 % de CEPSA, 64 % de Borealis et 25 % d’OMV) et de l’ADIC (par exemple, le Chrysler Building à New York, ainsi qu’UNB et Al Hilal, fusionnés avec ADCB). D’autres monétisations ont été effectuées via des placements privés ou des introductions en bourse de champions domestiques, tels que Masdar, partiellement cédé à ADNOC et TAQA ; Aldar, dont une part a été vendue à Alpha Dhabi ; et YahSat, introduit en bourse.
Ses homologues du Golfe ne sont pas en reste : Abu Dhabi Investment Authority (ADIA), ADQ, Public Investment Fund (PIF) d'Arabie saoudite, et Qatar Investment Authority (QIA) figurent également parmi les dix plus grands investisseurs mondiaux selon Global SWF. Une réorientation notable des allocations s’est opérée en 2024, avec une attention accrue pour les technologies, les services financiers, le private equity et le crédit privé. Parmi les transactions majeures, on peut citer l’acquisition par le PIF de TAWAL, principal opérateur de tours télécoms au Moyen-Orient, pour un montant de 3 milliards de dollars. En parallèle, les investissements dans des entreprises domestiques en intelligence artificielle et des startups américaines se sont intensifiés. Ainsi, la région du CCEAG représentait à elle seule 40 % des 13 000 milliards de dollars d'actifs souverains mondiaux, soit environ 5 000 milliards de dollars. D’ici 2030, les 19 fonds souverains du Golfe pourraient cumuler 7 600 milliards de dollars d’actifs, une projection qui pourrait dépasser les 11 000 milliards de dollars en intégrant les fonds de pension et les banques centrales de la région. Ce chiffre ne prend pas en compte les capitaux significatifs gérés par les Private Offices des familles régnantes. A Abu Dhabi, elles représentent un montant de 344 milliards de dollars américains.
La gestion des capitaux souverains du Golfe repose sur deux modèles principaux. Aux Émirats arabes unis, et particulièrement à Abu Dhabi, le gouvernement a mis en place plusieurs fonds souverains aux missions distinctes, chacun présidé par des membres différents de la famille royale. Historiquement, ADIA a été le seul investisseur souverain majeur depuis sa création à Londres en 1967. Par la suite, IPIC a vu le jour en 1984, en tant que coentreprise avec ADNOC, pour réaliser des acquisitions stratégiques à l’étranger. Mubadala a été fondé pour attirer des compétences et des activités nouvelles aux Émirats, tandis qu’ADIC s’est concentré sur les investissements nationaux après son détachement d’ADIA en 2007. Plus récemment, ADQ s’est imposé comme un investisseur stratégique polyvalent. Ce modèle repose sur une logique d’attribution spécifique, évitant théoriquement les chevauchements.
À l’inverse, l’Arabie saoudite a centralisé ses efforts d’investissement au sein d’un seul fonds souverain, le PIF, qui joue un rôle clé dans la transformation économique du pays et la réalisation de la Vision 2030. Créé en 1971, le PIF s’est initialement concentré sur le soutien aux entreprises saoudiennes avant d’être placé sous l’autorité du Conseil des affaires économiques et du développement, dirigé par le prince héritier Mohamed bin Salman (MBS), en 2015. Depuis, il s'est affirmé comme l’un des fonds souverains les plus actifs au monde. Une série d’entreprises locales a vu le jour dans différents secteurs de l’économie, s’inscrivant dans une stratégie globale visant à stimuler les investissements privés, accroître les dépenses domestiques des entreprises du portefeuille, renforcer le carnet de commande des fournisseurs nationaux et consolider les chaînes d’approvisionnement domestiques. Dans le secteur des transports, le PIF a ainsi lancé Riyadh Air, une compagnie aérienne au budget de 30 milliards de dollars, et développe sa propre marque de véhicules électriques, Ceer. Sur le plan industriel, il a acquis Saudi Iron and Steel Company (Hadeed) pour 3,3 milliards de dollars. Enfin, dans les domaines du sport et du divertissement, il poursuit une stratégie ambitieuse avec des investissements majeurs dans les jeux vidéo, le golf et le football, qu’il souhaite utiliser comme tremplin pour soutenir le rayonnement de son économie nationale.
En outre, depuis quelques années, de grandes évolutions s’observent dans les stratégies adoptées par les fonds souverains du Golfe dans leurs collaborations avec des fonds de Private Equity internationaux. En tant que limited partners (LPs) et dans un environnement difficile pour la levée de fonds en 2024, ils ont pu exiger davantage d’opportunités de co-investissement, permettant de réduire les frais de gestion et de développer une expertise institutionnelle en collaborant avec les general partners (GPs) dans le processus d'investissement. Au début et au milieu des années 2000, ils fixaient généralement leurs co-investissements ciblés entre 20 % et 25 % des actifs sous gestion (AUM) investis dans chaque fonds de GP. En 2024, cette proportion est bien plus élevée, en particulier pour les investissements de plus grande envergure. Ainsi, selon Private Equity International, l’Abu Dhabi Investment Authority (ADIA) a vu la part de ses co-investissements et investissements directs dans le private equity passer de 45 % en 2019 à près de 60 % en 2024.
De plus, certains fonds souverains s'efforcent de collaborer avec des GPs dans le cadre de la formation et du développement de leurs propres talents. Cela inclut la création d’opportunités de détachement de personnel. Par ailleurs, plusieurs investisseurs ont opté pour l’acquisition stratégique de participations dans des GPs afin de renforcer leurs capacités. Ainsi, en 2024, Mubadala a acquis une participation significative dans Fortress Investment Group, illustrant une démarche visant à consolider leur expertise en matière d’investissement direct, devenu une priorité stratégique. Cette orientation se reflète dans la croissance remarquable des opérations d’investissement direct réalisées par les fonds souverains, enregistrant une progression annuelle moyenne de 29 %, ce qui souligne leur rôle croissant dans le paysage du buy-out.
Enfin les réalignements géopolitiques et les incertitudes liées aux tensions commerciales modifient progressivement les dynamiques d’allocation des capitaux à l’échelle mondiale. Alors que de nombreux investisseurs occidentaux réduisent leur exposition à la Chine, entraînant une chute de la valeur des transactions dans le pays de 6 % de la valeur mondiale en 2020 à seulement 2 % en 2024, les fonds souverains du Golfe poursuivent leur expansion transfrontalière dans le pays et dans les économies émergentes. ADIA, par exemple, a renforcé ses investissements dans les technologies et infrastructures en Asie, tandis que Qatar Investment Authority a intensifié, dès 2022, ses engagements financiers en Asie du Sud-Est et en Afrique.
Dans le paysage institutionnel des fonds souverains, marqué par une stabilité de long terme voire parfois une forme d’inertie, la plupart des acteurs du Golfe font preuve d’innovation et connaissent des mutations rapides qui les positionnent désormais comme des investisseurs pleinement actifs, influents, exigeants, fortement dotés en capital mais aussi en talents du meilleur niveau.
Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier
Pétrole et gaz
Brent 10/01/2025 à 12h00 GST : 78,714 USD/Bbl
Cette semaine, les prix du pétrole ont poursuivi leur hausse, avec les contrats à terme du Brent dépassant les 77 dollars le baril, atteignant 77,71 dollars vendredi midi, en progression de 1,4 % sur la semaine. De son côté, le WTI a également enregistré une hausse de 1,4 %, se négociant à 74,96 dollars le baril. Cette tendance haussière est principalement attribuée à des attentes optimistes concernant une demande accrue, stimulée par des températures exceptionnellement froides dans l'hémisphère nord, ce qui devrait augmenter la consommation de combustibles de chauffage.
Les stocks de brut aux États-Unis ont continué de diminuer pour la septième semaine consécutive, renforçant les inquiétudes sur l'offre. Par ailleurs, les exportations pétrolières maritimes de la Russie ont chuté à leur niveau le plus bas depuis août 2023, accentuant les préoccupations liées à l'approvisionnement. Toutefois, ces gains ont été partiellement freinés par des signes de demande faible en Chine ainsi que par un renforcement du dollar américain, rendant le pétrole moins attractif pour les acheteurs internationaux.
Le marché pétrolier semble confronté à des forces opposées : une demande saisonnière soutenue par les conditions hivernales rigoureuses et des données macroéconomiques favorisant un dollar plus fort à moyen terme, ce qui peut limiter les gains des acheteurs. Certains analystes anticipent une augmentation significative de la demande mondiale de pétrole de 1,4 million de barils par jour en janvier 2025, principalement due à la consommation accrue de fioul de chauffage dans l'hémisphère nord et à une reprise anticipée des voyage en Chine pour les fêtes du Nouvel An lunaire.
Sur le plan géopolitique, les tensions persistent avec des sanctions supplémentaires potentielles contre l'Iran et la Russie. Joe Biden devrait annoncer de nouvelles sanctions visant l'économie russe cette semaine, dans le cadre des efforts pour renforcer l'effort de guerre de l'Ukraine avant l'inauguration de Donald Trump le 20 janvier. Ces sanctions pourraient encore restreindre l'offre mondiale de pétrole, contribuant ainsi à la hausse des prix.
Techniquement, le Brent montre des signes de consolidation avec une possible rupture au-dessus des 78 dollars, ce qui pourrait ouvrir la voie à des mouvements haussiers supplémentaires. Cependant, une correction vers les niveaux de support à 75 dollars ou 74,55 dollars (moyenne mobile à 100 jours) reste possible avant de poursuivre son ascension.
À court terme, les prix du pétrole pourraient osciller entre 67,55 dollars et 77,95 dollars jusqu'en février, en attendant une clarification des politiques de l'administration Trump et de nouvelles mesures de relance en provenance de Chine. Malgré des préoccupations concernant les stocks américains en hausse et un dollar robuste, la demande saisonnière et les contraintes d'approvisionnement offrent un contexte favorable à une légère tendance haussière.
Brèves économiques
Arabie saoudite
Macroéconomie & Finance
La banque française Crédit Agricole CIB a été choisie par le ministère saoudien des Finances pour l’ouverture d’une ligne de crédit renouvelable – Crédit Agricole CIB Arabia Financial, filiale saoudienne de la banque française, fait partie des trois banques qui ont ouvert une ligne de crédit renouvelable de 2,5 Md USD pour le ministère saoudien des Finances, aux côtés de Abu Dhabi Islamic Bank et Dubai Islamic Bank. Cette ligne de crédit renouvelable, ou crédit revolving, sera effective trois ans. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de dette à moyen terme du royaume, visant à diversifier les sources de financement pour répondre aux besoins de trésorerie.
le PIF a investi 200 M USD dans un ETF lancé par State Street – Le Public Investment Fund (PIF) a investi 200 M USD dans le fonds négocié en bourse, ou ETF*, SPDR J.P. Morgan Saudi Arabia Aggregate Bond UCITS** ETF. Cet ETF a récemment été lancé par le gestionnaire d’actifs américain State Street et s'agit du premier ETF obligataire conforme aux normes UCITS spécifiquement conçu pour l'Arabie saoudite et commercialisé en Europe. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où les investisseurs internationaux s’intéressent de plus en plus au marché obligataire saoudien. Elle reflète également la volonté du PIF de diversifier ses sources de financement à travers l’attraction d’investisseurs internationaux. Le PIF détient par ailleurs des participations dans d'autres ETF listés en Asie (Hong Kong, Shanghai, Shenzhen et Tokyo). Le SPDR J.P. Morgan Saudi Arabia Aggregate Bond UCITS ETF est inscrit à la Bourse de Londres et à la Xetra de Francfort, et suit l'indice J.P. Morgan Saudi Arabia Aggregate. Cet indice couvre les instruments financiers du royaume, tels que les obligations souveraines et quasi-souveraines en dollars et en riyals saoudiens, ainsi que les sukuks (obligations conformes à la finance islamique). Le fonds est accessible dans plusieurs pays européens, notamment en France, en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni, et dans les pays nordiques.
l’Arabie saoudite est toujours le premier marché du capital-risque dans la région MENA en 2024 – L'Arabie saoudite a confirmé sa position de premier marché du capital-risque au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2024 en attirant 75 M USD, selon un rapport de MAGNiTT. Ce montant représente 40 % du total des investissements en capital-risque dans la région, avec une hausse de 16 % des transactions par rapport à l'année précédente. Le royaume a enregistré 178 transactions, le plus grand nombre dans la région. Le plus grand financement de la région a été réalisé par la plateforme saoudienne Salla, qui a levé 13 M USD. Bien que les startups de la région MENA aient collectivement levé 1,9 Md USD en 2024, cela représente une baisse de 29 % par rapport à 2023, reflétant un ralentissement général du marché du capital-risque dans les marchés émergents.
Production industrielle : l’indice de production industrielle de l’Arabie saoudite a augmenté de 3,4 % en glissement annuel – En novembre 2024, l'indice de production Industrielle (IPI) de l'Arabie saoudite a augmenté 3,4 % par rapport au même mois de l'année précédente. Cette croissance a été principalement soutenue par les secteurs des mines et carrières, de la manufacture et des activités d'approvisionnement en eau, de gestion des déchets et de remédiation. Toutefois, par rapport au mois précédent, l'IPI a diminué de 2,3 %. Le sous-indice des activités de mines et carrières a augmenté de 1,2 % en glissement annuel (g.a.), porté par une augmentation de la production pétrolière, atteignant 8,93 millions de barils par jour contre 8,82 millions en novembre 2023. Sur une base mensuelle, ce sous-indice a légèrement reculé de 0,5 %. Concernant le sous-indice des activités manufacturières, il a augmenté de 7,2 %. Cette progression résulte principalement d'une augmentation de 17,6 % dans la fabrication de coke et de produits pétroliers raffinés. Les activités pétrolières ont progressé de 3,8 % en g.a., tandis que les activités non pétrolières ont augmenté de 2,4 %, soutenues par des gains dans toutes les activités non pétrolières, à l'exception de celles liées à l'approvisionnement en électricité et gaz. Sur une base mensuelle, les activités pétrolières et non pétrolières ont reculé respectivement de 2,1 % et de 2,7 %.
Energie, Industrie & Services
Omrania, filiale d’Egis, remporte un contrat de 113,6 M USD pour le gigaprojet Diriyah – Omrania a annoncé avoir remporté un contrat pour la conception du quartier des boulevards de Diriyah pour un montant de 113,6 M USD. Omrania sera en charge de la conception détaillée et de la supervision de la construction de l’ensemble de la zone. Pour mémoire, le français Egis a fait l’acquisition du cabinet d’architecture et d’ingénierie saoudien Omrania en novembre 2023, lui permettant ainsi de renforcer ses capacités locales. Cette acquisition a également permis à Egis d’étendre sa présence dans le Royaume en participant à des projets clés comme les gigaprojets, celui de Diriyah étant estimé à 61 Md USD.
Pétrole : le cabinet saoudien approuve une nouvelle loi pour réglementer le secteur du pétrole et de la pétrochimie – Cette semaine, le Ministre saoudien de l’Energie, le Prince Abdulaziz bin Salman, a annoncé l’approbation par le cabinet saoudien d’une nouvelle loi sur le pétrole et la pétrochimie afin d'assurer un approvisionnement fiable et sûr des produits dans le royaume. La loi, qui a été approuvée le 7 janvier, est conçue pour optimiser l'utilisation des matières premières dans le secteur et soutenir la localisation de la chaîne de valeur. La nouvelle législation remplacera l'actuelle loi sur le commerce des produits pétroliers et devrait permettre d'atteindre plusieurs objectifs clés, notamment la réglementation des opérations pétrolières et pétrochimiques. Elle vise à accélérer la croissance du secteur, à favoriser le développement économique et à encourager l'augmentation des investissements dans l'industrie. La loi réglementera l'utilisation, la vente, l'achat et le transport des produits pétrochimiques, et supervisera l'exploitation des stations de distribution et des installations pétrochimiques.
Energie : PowerChina remporte un contrat auprès d’ACWA Power pour la construction d’un projet éolien d’1,1 GW en Egypte – La société chinoise a signé un contrat d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction (EPC) avec ACWA Power pour le projet éolien Suez, d’une puissance d’1,1 GW, situé dans le Nord-Est de l’Egypte. ACWA Power a également annoncé le bouclage financier de ce projet, qui s’élève à 1,2 Md USD. La centrale électrique, qui devrait produire environ 4,3 TWh/an et compenser les émissions de 2,2 Mt CO2/an, sera mise en œuvre en deux phases d'une capacité de 550 MW chacune. Elle comportera un total de 138 turbines fournies par la société chinoise Envision Energy. Ce nouveau projet permet de renforcer l’empreinte du champion saoudien à l’international qui accompagne désormais plus d’une quinzaine de pays dans le développement de solutions de production d’énergie propre parmi lesquels l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc et le Sénégal. En octobre dernier, à l’occasion du Future Investment Initiative, ACWA Power avait signé plusieurs accords à hauteur de 1,78 Md USD pour développer des projets d’énergie renouvelable notamment au Koweït et en Ouzbékistan.
Infrastructure : l’Arabie saoudite inaugure sa première route construite à base de matériaux recyclés – L’autorité générale des routes (RGA) a annoncé avoir terminé avec succès la construction de sa première route utilisant des déchets de construction et de démolition recyclés dans son mélange d’asphalte, en collaboration avec la municipalité d’Al-Ahsa, dans l’Est du pays et le National Center for Waste Management (MWAN). Cette initiative permet de soutenir les efforts mis en œuvre par le pays pour parvenir à un taux de recyclage de ses déchets de 60 % d’ici 2035 et renforcer ainsi l’économie circulaire du pays. Ainsi, elle permet non seulement de minimiser l’impact environnemental des déchets, mais aussi de réduire la dépendance de l’Arabie saoudite à l’égard de certaines matières premières.
Émirats arabes unis
Macroéconomie & Finance
Selon un nouveau rapport, les banques des Émirats arabes unis devraient continuer à bénéficier d'une économie nationale forte en 2025. Elles verront également la qualité de leurs actifs s'améliorer et leurs pertes de crédit diminuer, même si leurs bénéfices devraient diminuer légèrement en 2025 alors que leur portefeuille de prêts continue de s'étendre, indique S&P Global Ratings dans son rapport intitulé « United Arab Emirates Banking Sector 2025 Outlook : Balancing Growth And Risks Amid Economic Expansion ».
Etihad Credit Insurance (ECI), la société fédérale de crédit à l'exportation des Émirats arabes unis, a signé un protocole d'accord avec Al Maryah Community Bank, la première banque numérique locale du pays agréée par la Banque centrale des Émirats arabes unis (CBUAE). Cet accord fait de la banque un partenaire clé de l'initiative « Xport Xponential » de l'ECI, qui vise à améliorer le potentiel des fabricants et des exportateurs des EAU, à renforcer l'économie nationale et à diversifier les ressources du pays.
Le gouvernement de Sharjah a réduit sa participation directe dans Invest Bank après avoir cédé plus de 47 Md d'actions à une autre entité publique. L'émirat a confirmé mardi avoir transféré 20,48 % de sa participation dans la banque cotée à Abu Dhabi, au Sharjah Social Security Fund (SSSF).
Energie, Industrie & Services
Le groupe NMDC a obtenu un contrat de pipeline offshore de 1,14 Md USD à Taiwan. La Taiwan Power Company (Taipower) a attribué le contrat à NMDC Energy et NMDC Dredging and Marine, les filiales du groupe NMDC. Ces deux entités collaboreront pour concevoir, construire et installer des pipelines offshore allant de 10 à 55 mètres de profondeur, reliant Taichung et Tongxiao sur la côte ouest de Taïwan.
Le premier vertiport pour taxis volants de Dubaï, le Dubaï International Vertiport (DXV), développé par la société britannique d’infrastructure de mobilité aérienne avancée Skyports, sera situé à proximité de l’aéroport international de Dubaï, selon l’Autorité générale de l’aviation civile (GCAA). Les opérations commerciales devraient débuter en 2026. Trois autres vertiports sont prévus à Palm Jumeirah, au centre-ville de Dubaï et à Dubai Marina.
Le satellite d’observation terrestre MBZ-SAT est prêt pour son lancement en janvier 2025 et partira accompagné d’un CubeSat nommé « HCT-SAT 1 ». Les deux satellites seront lancés à bord de la fusée Falcon 9 de SpaceX depuis la base de Vandenberg Space Force en Californie, aux États-Unis.
Hussain Sajwani, fondateur du groupe Damac, a promis d’investir 20 Md USD pour développer des centres de données à travers les Etats-Unis. La filiale de Damac, Edgnex, construit d’ores et déjà deux centres de données en Arabie saoudite, qui fourniront 55 MW. Des plans pour un centre de données en Jordanie, et en Turquie en partenariat avec Vodafone sont également en cours. En mai, Damac a annoncé son entrée sur le marché indonésien avec des projets de construction d’un centre de données de 15 MW à Jakarta.
DP World a atteint les 100 millions d’EVP (équivalents vingt pieds) de capacité de manutention de conteneurs. Cette réalisation est le résultat d’un investissement de plus de 11 Md USD au cours de la dernière décennie. La capacité de l’entreprise a augmenté de 33 % depuis 2014, consolidant sa part de marché mondiale à 9,2 %.
Qatar
Le Qatar enregistre un excédent de sa balance commerciale de 57,7 Mds QAR (15,85 Mds USD) au 3ieme trimestre 2024. Cet excédent commercial est en baisse par rapport aux 60,9 Mds QAR (16,7 Mds USD) observés lors du troisième trimestre 2023. Cette diminution est principalement attribuée à une réduction en valeur des exportations de combustibles minéraux (6,5 % en g.a) et d’articles manufacturés divers (22 % en g.a). Au cours du troisième trimestre 2024, l’Asie était la principale destination des exportations du Qatar (75,9 %). Autour de 40 % des importations qatariennes étaient issues de cette même région. Le Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCEAG) a, pour leur part, représenté 11,6 % des exportations qatariennes et 11,3 % de ses importations. Enfin, l’Union Européenne, troisième fournisseur de l’Emirat (26 %), était la troisième destination des exportations qatariennes (7,7 %).
Plus de cinq millions de visiteurs se sont rendus au Qatar en 2024. Le nombre de touristes a augmenté de 25 % par rapport à 2023. 41% de ceux-ci sont composés de nationaux issus du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCEAG). Le Qatar semble ainsi être sur la bonne voie pour accomplir son objectif de 6 millions de visiteurs d’ici 2030, grâce à une stratégie touristique soutenue par la tenue d’évènements internationaux.
Un nombre en hausse de conteneurs et de marchandises pour les ports de Hamad, Ruwais et Doha en 2024. Selon Mwani, autorité responsable de la gestion des ports, le Qatar a enregistré une augmentation de 23 % du fret transbordé par rapport à 2023. Environ 1,5 M de tonnes de marchandises et 1,3 M de conteneurs ont été traités en 2024.
L’aéroport international Hamad (DOH) a accueilli 52,7 millions de passagers en 2024, soit une augmentation de 15 % par rapport à l’année précédente. Quant au fret traité, ce dernier a totalisé 2,6 millions de tonnes, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2023. Selon le rapport 2024 sur la connectivité de l'industrie aéroportuaire publié par le Conseil international des aéroports (ACI), l’aéroport international Hamad a été classé comme le meilleur aéroport du Moyen-Orient en termes de connectivité.
Qatar Executive, la division de jets privés de Qatar Airways (QA), ajoute deux Gulfstream G700 supplémentaires à sa flotte, portant le nombre total de sa flotte à 24 appareils. Qatar Executive dispose désormais de six Gulfstream G700. Quatre autres appareils de ce modèle devraient être livrés en 2025 et début de 2026. La flotte de Qatar Executive comprend également 15 avions Gulfstream G650ER.
Qatar pourrait cesser d’approvisionner l’Union Européenne en GNL si sanctionné par les pénalités de la directive sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises (CS3D). Dans un entretien accordé au Financial Times le 22 décembre dernier, le ministre d’Etat chargé des affaires énergétiques et PDG de QatarEnergy (QE), Saad Al-Kaabi, a averti que l’UE pourrait être privée de gaz si elle mettait en œuvre la directive CS3D. Selon la directive, les Etats membres sont tenus d’imposer des pénalités, d’un montant de 5 % du chiffre d’affaires mondial, aux entreprises qui ne répondent pas aux critères en matière d’émissions de carbone, de droits de l’Homme et de droits du travail.
La société d’investissement américaine dirigée par Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, a levé 1,5 Md USD auprès de la Qatar Investment Authority (QIA) et du gestionnaire d’actifs basé à Abu Dhabi Lunate. La société investit principalement dans des entreprises américaines et israéliennes. Ses sources de financement proviennent en grande majorité du gouvernement saoudien.
Le Qatar accueille du 4 au 5 février la Conférence et Exposition Seatrade Maritime Qatar. Cet événement, organisé par Seatrade Maritime en partenariat avec Mwani Qatar, autorité responsable de la gestion des ports qatariens, et placé sous l’égide du Ministère des Transports (MoT), a réuni des experts de l’industrie, des compagnies maritimes, ainsi que des entités gouvernementales et semi-gouvernementales.
Koweït
Evolution de la fiscalité des entreprises au Koweït au 1er Janvier 2025 : généralisation d’un IS au taux de 15%. Sur la base des revenus déclarés en 2023, le ministère des finances estime qu'une vingtaine de sociétés koweïtiennes seront assujetties à ce nouvel impôt (elles en étaient exemptées auparavant). Le taux applicable serait égal à la différence entre le taux d'imposition dont elles bénéficient actuellement et le minimum de 15 %. Cette fiscalité additionnelle concernera en outre 300 à 350 entités étrangères. Selon les premières estimations, cet impôt pourrait générer environ 250 M KWD (780 M USD) par an, certaines prévisions faisant même état de 300 M KWD (950 M USD). Cette mesure s'inscrit dans le cadre de « Vision Koweït 2035 » et vise à réduire les fuites de recettes et à améliorer les pratiques fiscales. La loi stipule que toute entité appartenant à un groupe multinational, coentreprise ou entité affiliée, sera soumise à l'impôt sur les sociétés multinationales au taux de 15% sur les profits nets réalisés. Cette disposition s'applique si l'entreprise est détenue à 50 % ou plus par l'entité mère du groupe et si les recettes totales de l'entreprise et de ses entités affiliées dépassent 750 M USD/an. Des décrets d’application encore à venir définiront les conditions précises de mise en œuvre de ces dispositions.
Le Koweït devrait lancer sous peu un appel d'offres d’un montant de 1 Md USD pour la construction d’un oléoduc. Publié en janvier 2025, ce marché s’inscrirait dans le cadre du projet visant à porter la capacité de production à près de 3 Mb/j d’ici à la fin de l’année. L’oléoduc desservira les champs pétrolifères du nord du pays. La Koweït Oil Company (KOC), devrait attribuer le contrat d’ici à six mois, a indiqué le quotidien arabophone Alqabas qui ajoute qu’il s’agirait du plus grand contrat de pipeline de l’histoire de la KOC.
Le marché immobilier en pleine croissance. Avec un total de 3,7 Mds KWD de transactions en 2024, le marché progresse de 36% par rapport à 2023. C'est au quatrième trimestre que la valeur des transactions a été la plus élevée, sous l'effet d'une augmentation de l'investissement, en particulier en décembre. L'immobilier commercial a totalisé 745 M KWD de transactions, soit une augmentation de 75,3 % par rapport à 2023. Ce secteur a bénéficié de la réduction des taux d'intérêt et des changements dans les lois anti-monopoles et l'augmentation des facilités de crédit. La demande globale sur le marché est restée forte, stimulée notamment par la hausse des demandes de logement
Importants mouvements dans le secteur bancaire koweïtien : le groupe AlGhanim cède à Warba Bank l’ensemble de sa participation dans Gulf Bank. La transaction, estimée à plus de 1,6 Mds USD, est encore en attente de l'approbation des autorités réglementaires », a déclaré le prêteur koweïtien dans un document déposé à la bourse.En juillet dernier, Gulf Bank, la cinquième banque du Koweït, et Boubyan Bank, la deuxième banque islamique du pays, avaient déclaré qu'elles étudiaient la possibilité d'une fusion pour créer une banque islamique dotée de 53 Mds USD d'actifs. Dans le même temps, « Kuwait Financial House » (KFH Group) a cédé à trois acheteurs pour 351 M USD sa participation de 18,18 % dans « Sharjah Islamic Bank ». Les acquéreurs sont le fonds de dotation de Sheikh Sultan bin Mohammed bin Saqer Al Qasimi, le fonds de sécurité sociale de Sharjah et la « Sharjah Islamic Bank » elle-même. KFH étudie également la possibilité de se retirer du marché malaisien et de vendre son portefeuille de banque de détail dans le pays, KFH Malaysia. Enfin, « Burgan Bank » a obtenu en décembre dernier l'approbation des banques centrales du Koweït et de Bahreïn afin d’acquérir pour 190 M USD une participation de 100 % dans la banque bahreïnie « United Gulf Bank ». L'acquisition devrait être finalisée au premier trimestre 2025. Commentaire : Burgan Bank et UGB appartiennent toutes deux à la société d'investissement « Kuwait Projects Co » (KIPCO).
L'Autorité koweïtienne des marchés de capitaux (CMA) met l’accent sur le renforcement de la compétitivité du marché et l’amélioration climat d'investissement. Le Président du Conseil des Commissaires de l'Autorité des Marchés des Capitaux (CMA), Ahmad Al-Melhem a évoqué les efforts entrepris pour renforcer le marché boursier koweïtien, à améliorer sa compétitivité et favoriser un meilleur climat d'investissement. Parmi les initiatives évoquées, la principale vise à établir d’un courtier central pour le marché boursier qui à terme intégrerait le marché des produits dérivés. La modernisation des sociétés de courtage financier implique l'introduction d'une nouvelle licence, ainsi que l’adoption d’un cadre législatif ad hoc pour les fonds négociés en bourse (ETF), les obligations et les Sukuk (obligations islamiques).
Bahreïn
Alba et Comvision s’associent pour améliorer la gestion des stocks du géant de l’aluminium – Aluminium Bahrain (Alba) a annoncé un partenariat stratégique avec la société indienne Comvision pour améliorer les systèmes de gestion et de suivi des stocks d’Alba à l’aide de solutions technologiques innovantes. Les deux PDG ont signé un accord de fourniture et de services, en vertu duquel Comvision développera un système de pointe basé sur la technologique RFID (radio-identification). Celui-ci devrait offrir à la société bahreïnie une visibilité et un suivi en temps réel des stocks dans tous les chantiers navals, ce qui permettra d’optimiser les opérations et de réduire les coûts. Le produit développé conjointement, appelé « Albavision », sera commercialisé et licencié par Comvision, Alba recevant une part des revenus de ces ventes.