L'alu met le feu - Brèves Economiques de la Péninsule Arabique - Semaine du 30 décembre 2024 au 5 janvier 2025
Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....
L'alu met le feu
En octobre 2024, au cours d’un litige avec le gouvernement de Guinée-Conakry, l’entreprise minière Guinea Aluminium Corporation (GAC) annonçait l’arrêt temporaire des exportations de bauxite. L’annonce du groupe, qui représente 20 % des exportations mondiales du minerai, a entraîné une nette hausse des cours de l’aluminium. Elle illustre surtout le rôle clé joué par les Emirats arabes unis sur le marché de « l’alu », depuis l’extraction minière jusqu’à la production, à travers l’entreprise Emirates Global Aluminium (EGA), détentrice de 100 % du capital de GAC et l’un des plus grands producteurs du métal blanc au monde.
Les Emirats ne sont pas le seul pays du Conseil de Coopération du Golfe à s’être lancé dans la métallurgie : Bahreïn, le Qatar et plus récemment l’Arabie saoudite et Oman ont tous fait de l’aluminium l’un des fers de lance de leur industrialisation, et sont pour certains devenus des leaders mondiaux dans le domaine. Les pays du CCG produisent aujourd’hui 6 Mt d’aluminium par an, soit 8 % de la production mondiale ; en excluant la Chine, qui domine largement le marché (environ 60 % de la production mondiale), cette part monte à 18 %. Pris ensemble, le CCG produit davantage que les Etats-Unis, l’Inde ou la Russie. Avec 2,7 Mt produites chaque année, les Emirats arabes unis sont aujourd’hui le 5e producteur mondial, et Bahreïn, avec 1,6 Mt, le 6e. De fait, exception faite de la pétrochimie, l’aluminium est l’une des seules industries où les pays du CCG sont parvenus à construire un secteur véritablement compétitif à l’échelle mondiale.
Bahreïn, qui bénéficia dès les années 1930 de la manne pétrolière, et que ses faibles réserves d’hydrocarbures poussèrent à une diversification précoce, fut pionnière dans la production métallurgique du Golfe. En 1968, Manama créa ainsi Aluminium Bahrain (Alba), qui reste aujourd’hui l’une des pépites industrielles du petit royaume. Le succès bahreïnien fut scruté avec intérêt aux EAU : en 1979, l’émirat de Dubaï fonda à son tour Dubaï Aluminium (DUBAL), concurrencé à partir de 2007 par Emirates Aluminium (EMAL) à Abou Dabi. Les deux groupes finissent par fusionner en 2013 au sein d’EGA, aujourd’hui détenu à parts égales par les fonds souverains Mubadala (Abou Dabi) et ICD (Dubaï), une situation rare – les champions des deux émirats se faisant généralement concurrence – et révélatrice de l’importance de l’industrie aluminium pour le pays. A partir des années 2000, le reste du CCG investit le secteur. Le groupe métallurgique saoudien Ma’aden est désormais le troisième producteur d’aluminium du Golfe, suivi de Qatalum, une joint-venture qataro-norvegienne, et de Sohar Aluminium, détenu par Oman Oil, TAQA et l’anglo-australien Rio Tinto.
Le choix de l’aluminium ne doit pas grand-chose au hasard. Les pays du CCG disposent en effet d’avantages compétitifs significatifs dans le domaine. Les fonderies d’aluminium exigent des quantités considérables d’énergie (180 Gj/t en moyenne, soit environ dix fois plus que pour une tonne d’acier classique) qui représentent environ 40 % des coûts de production totaux. Les pays du Golfe tirent donc avantage de leur énergie – en particulier d’origine gazière - abondante et peu chère pour produire en grande quantité et à coûts compétitifs. Les ressources financières des pays du Golfe leur ont aussi permis d’investir massivement dans des installations modernes, et de se spécialiser dans l’aluminium à haut degré de pureté nécessaire à l’aéronautique. Enfin, la situation géographique du Golfe, et ses infrastructures portuaires en font un hub logistique entre Asie, Europe et Amériques qui permet de multiplier les destinations d’exportations à moindre coût.
Les pays du Golfe se sont initialement positionnés sur la partie intermédiaire de la chaîne de production, à savoir l’extraction de l’alumine, la fonte et le moulage, très énergivore et relativement peu complexe. Le problème de la sécurisation des matières premières s’est néanmoins rapidement posé. Seule l’Arabie saoudite dispose en effet de réserves de bauxite sur son sol avec la mine d’al-Baitha, qui permet d’extraire 4Mt de minerai chaque année (le Royaume est aujourd’hui le 10e producteur mondial de bauxite). Les Emirats ont fait, eux, le choix d’investir directement en Guinée (2e producteur mondial) qui fournit désormais à EGA 99,9 % de son minerai, tandis qu’Alba s’approvisionne directement en alumine (un matériau intermédiaire extrait de la bauxite) auprès de l’américain Alcoa, leader du marché[1].
L’expansion des activités vers l’aval s’avère toutefois nettement plus complexe. Si l’aluminium produit dans le Golfe est utilisé dans la construction – le conglomérat familial Al Ghurair est l’un des principaux clients d’EGA – les collaborations dans des domaines plus exigeants techniquement, comme l’aéronautique ou le domaine spatial, n’en sont encore qu’à leurs balbutiements. Les entreprises nationales peinent à absorber la production locale et l’effet d’entrainement reste relativement limité. L’essentiel du métal produit est donc exporté, principalement vers les Etats-Unis, l’Europe et le Moyen-Orient.
Les effets du développement de l’industrie aluminium sur les pays du CCG sont néanmoins positifs. Ils pèsent lourd dans les exportations : à Bahreïn, l’aluminium représente 38 % des exportations totales du pays, soit davantage que le pétrole (31 %), et représente 10 % du PIB national. Aux Emirats, il constitue le second poste d’exportation non-hydrocarbure (7 % des exportations)[2], devant la production pétrochimique. Si le poids relatif de l’aluminium est plus faible en Arabie saoudite (moins de 1 % des exportations), le potentiel minier et industriel est néanmoins conséquent. L’industrie aluminium constitue donc un véritable outil de diversification du commerce extérieur du Golfe, d’autant plus précieux que ce secteur est contracyclique. Dans des pays où la bonne santé de l’économie est étroitement corrélée à un prix du pétrole et du gaz élevé, la production aluminium, qui profite d’une baisse des coûts de l’énergie, agit comme un stabilisateur en cas de baisse du prix des hydrocarbures, même s’il est loin de pouvoir compenser à lui seul le poids du secteur pétrolier.
La principale interrogation qui porte sur le secteur est de nature environnementale. L’industrie aluminium est une grande émettrice de gaz à effet de serre (3 % des émissions mondiales) ; or, si les fonderies du Golfe, toutes alimentées au gaz naturel, polluent moins que la moyenne du secteur (où le charbon est surreprésenté, notamment en Chine et aux Etats-Unis)[3], le recyclage y est très peu développé. Même si EGA a annoncé des investissements massifs dans le secteur, le CCG devrait continuer à produire majoritairement de l’aluminium primaire jusqu’en 2050 au moins, de quoi freiner la transition énergétique de ces grands émetteurs.
Alexis Duloutre, Analyste macroéconomique et financier
[1] Alba a renouvelé en octobre 2024 son accord avec Alcoa, le premier s’engageant à fournir à l’entreprise bahreïnienne 16,5 M de tonnes d’alumine sur dix ans à partir de 2026. A moyen-terme, le rapprochement avec Ma’aden, qui détient désormais 20 % du capital d’Alba, pourrait néanmoins rediriger les lignes d’approvisionnement de Bahreïn, au profit de la bauxite et de l’alumine saoudiennes.
Pétrole et gaz
Brent 20/12/2024 à 12h00 GST : 75,884 USD/Bbl
Le prix du pétrole remonte nettement cette semaine, pour atteindre son point le plus haut depuis 3 mois. Cette hausse est principalement due à un nouvel optimisme des marchés quant à la demande chinoise à venir, tandis que les stocks américains ont continué de baisser cette semaine.
Le baril de Brent vaut 75,884 vendredi midi dollars, en hausse de 2,5 dollars sur la semaine. Le WTI se négocie quant à lui dollars 73,063 le baril, contre 69 vendredi dernier. Enfin, le contrat à terme de gaz naturel américain redescend légèrement, à 3,5263 USD / MMBtu (11,6581 euros / MWh), malgré la fin des exportations de gaz russe via l’Ukraine.
L’évolution des cours du pétrole doit beaucoup à la trajectoire de l’économie chinoise, qui semble redémarrer après un stimulus mis en place par le gouvernement chinois. L’activité du secteur manufacturier est en hausse pour un troisième mois de suite, tandis que le marché action chinois a gagné sur l’année 2024. Les inventaires américains ont quant à eux baissé d’1,2 M de barils, mais cette chute est nettement inférieure à celle initialement prévue par les analystes.
L’année 2025 ne devrait pas connaître de hausse des prix durable, d’après l’OPEP et l’AIE. La reprise de la production de l’OPEP+, et notamment de l’Arabie saoudite, dans les mois à venir pourrait annuler les gains limités de cette semaine, tandis que les perspectives de croissance asiatique semblent limitées, malgré le rétablissement possible de la Chine.
Brèves économiques
Arabie saoudite
Macroéconomie & Finance
Le taux de chômage des saoudiens s’élève à 7,8 % au T3 2024, en hausse de 0,7 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent. Selon la GASTAT, le taux de chômage global au T3 2024 a augmenté de 0,4 point de pourcentage (pp) par rapport au T2 2024 pour atteindre 3,7 %, mais une baisse en glissement annuel (g.a.) de 0,5 pp. Le taux chômage des saoudiens s'élève à 7,8 %, en hausse de 0,7 pp en glissement trimestriel (g.t.) et une baisse de 1,0 pp en g.a., traduisant les progrès structurels en 2024. Le taux de participation au marché du travail s’élève à 66,6 % (+0,4 pp en g.t.), avec une dynamique notable chez les saoudiens (51,5 %, +0,7 pp). Le taux de participation des femmes saoudiennes a augmenté et atteint 36,2 % (+0,8 pp en g.t.), mais leur taux de chômage a également augmenté à 13,6 % (+0,8 pp en g.t.). Chez les hommes saoudiens, la participation grimpe à 66,9 % (+0,6 pp en g.t.), et le chômage se stabilise à 4,7 %. Enfin, le taux de participation des jeunes saoudiens (15-24 ans) a augmenté mais leur taux de chômage également et s’élève à 24,5 % (+0,9 pp en g.t.). Ces tendances traduisent une amélioration annuelle des indicateurs pour l’ensemble des groupes, malgré des variations trimestrielles suggérant des ajustements encore nécessaires sur le marché du travail.
Les banques saoudiennes ont émis 2,7 Md USD de prêts hypothécaires en novembre 2024, en hausse de 51 % par rapport à novembre 2023. Selon la SAMA, les banques saoudiennes ont émis 10 Md SAR (2,7 Md USD) de nouveaux prêts hypothécaires résidentiels en novembre, soit une hausse de 51 % par rapport au même mois de l'année précédente. Ce montant, le plus élevé depuis plus de deux ans, reflète une activité soutenue sur le marché immobilier résidentiel du Royaume. Les maisons représentent la majorité des prêts à hauteur de 65 %, suivies par les appartements (31 %) et les terrains (4 %). La demande résidentielle continue de croître, particulièrement dans les villes comme Riyad, Jeddah et Dammam, où les volumes de transactions ont augmenté au T3 2024. Les prêts pour les appartements ont affiché la plus forte croissance annuelle (+60,6 %), suivis par les maisons (+49 %) et les terrains (+24,4 %). La part croissante du financement des appartements, passée de 14 % en 2018 à 31 % en 2024, illustre un changement notable dans le paysage immobilier saoudien, les appartements répondant aux besoins de familles plus petites, d'expatriés et de jeunes saoudiens confrontés à des prix immobiliers en hausse. Parallèlement, la part du financement des maisons a diminué de 75 % en 2018 à 65 % en 2024, reflétant des préférences démographiques et de mode de vie changeantes. Riyad se distingue avec une demande croissante alimentée par l'afflux d'expatriés et la croissance démographique, mais l'offre de logements peine à suivre, entraînant des tensions sur les prix.
Energie, Industrie & Services
Aramco augmente le prix du diesel de 44,3 % au 1er janvier 2025 par rapport au 1er janvier 2024, et réduit les prix du propane et du butane. Saudi Aramco a augmenté le prix du diesel en Arabie Saoudite à 1,66 riyal saoudien (0,44 $) par litre à compter du 1er janvier 2025, marquant une hausse de 44,3 % par rapport au début de 2024. Les prix de l’essence, en revanche, restent inchangés, à 2,18 riyals pour le Gasoline 91 et 2,33 riyals pour le Gasoline 93. Cette révision annuelle s’inscrit dans le cadre du mécanisme de tarification introduit en 2022, et constitue la quatrième révision depuis sa mise en place. Malgré cette hausse, les prix du diesel en Arabie Saoudite demeurent compétitifs par rapport à ceux des pays voisins, comme les Émirats Arabes Unis (0,73 $/litre) et le Qatar (0,56 $/litre). Aramco a également annoncé des réductions dans les prix de vente officiels (OSP) du propane (-10 $/tonne) et du butane (-15 $/tonne) pour janvier 2025. Ces deux types de gaz de pétrole liquéfié (GPL), couramment utilisés pour le chauffage, comme carburant pour véhicules et comme matière première dans l'industrie pétrochimique, jouent des rôles distincts selon leurs points d'ébullition. Les OSP d'Aramco pour le GPL servent de références clés pour les contrats d'approvisionnement entre le Moyen-Orient et la région Asie-Pacifique. La demande de propane augmente généralement en hiver, en raison de son usage intensif pour le chauffage domestique, entraînant des fluctuations de prix en fonction des dynamiques de l'offre et de la demande, conformément aux principes économiques fondamentaux.
Industrie : l’Arabie Saoudite attribue cinq sites pour des complexes miniers dans les régions de la Mecque et de l’Asir. Le ministère de l’Industrie et des Ressources minérales saoudien a alloué cinq sites pour l’établissement de complexes miniers dans les régions de la Mecque et de l’Asir. Parmi les sites désignés, 4 se trouvent dans la province de Taïf : North Nimran Mining Complex No. 1 (3,47 km²), North Nimran Mining Complex No. 2 (2,77 km²), South Nimran Mining Complex (5,12 km²), et East Nimran Mining Complex (15,76 km²). Un cinquième site, South Wadi Ya’ra Mining Complex, s’étend sur 15,08 km² dans la province de Khamis Mushait. Ces allocations, qui s’inscrivent dans le cadre des efforts visant à faire de l’exploitation minière le 3ème pilier de l’économie industrielle saoudienne après le pétrole et la pétrochimie, permettront d’exploiter un potentiel minier estimé à 2,5 trillions USD) répartis sur plus de 5 300 sites identifiés. En novembre 2024, le Royaume a également octroyé 11 licences d’exploration couvrant six sites sur une superficie totale de 850 km². Ces permis, émis dans le cadre du programme d’exploration accélérée, visent à attirer des investisseurs nationaux et internationaux.
Droit saoudien : 2 nouvelles lois saoudiennes vont entrer en vigueur en 2025 afin de faciliter les enregistrements commerciaux et la gestion des noms commerciaux. L'Arabie Saoudite a introduit 2 nouvelles lois visant à simplifier les processus d'enregistrement commercial et de gestion des noms commerciaux, marquant une étape clé dans sa stratégie de diversification économique Vision 2030. Adoptées en septembre 2024, ces lois entreront en vigueur dans les prochaines semaines et devraient considérablement améliorer l’environnement des affaires pour les entrepreneurs locaux et internationaux. Le secteur commercial saoudien a enregistré 104 000 nouvelles inscriptions au T1 2024, soit une hausse de 59 % par rapport à l’année précédente. Les nouvelles lois remplacent des cadres juridiques datant de 1995 et 1999, introduisant un système unifié et électronique pour l’enregistrement des entreprises. Elles offrent également une meilleure protection des noms commerciaux et simplifient leur transfert, favorisant une concurrence équitable. Ces réformes s’inscrivent dans un cadre plus large incluant la modification des lois sur l’investissement et le travail, visant à attirer davantage d’investissements étrangers. Selon des experts, ces mesures permettront une transparence accrue, une réduction des conflits et une meilleure conformité aux standards internationaux.
JEDCO et Tarshid s’associent pour améliorer l’efficacité énergétique à l’aéroport King Abdulaziz. L’aéroport international King Abdulaziz (KAIA) à Djeddah renforce son engagement en faveur de la durabilité grâce à un partenariat stratégique avec la National Energy Services Company (Tarshid). Cet accord vise à améliorer l’efficacité énergétique et à réduire les émissions des installations de l’aéroport, tout en soutenant les objectifs de la Vision 2030 et de l’Initiative Verte saoudienne. Signée en présence du prince Abdulaziz bin Salman, ministre de l’Énergie et président du conseil d’administration de Tarshid, cette collaboration inclut des études techniques et des audits énergétiques menés par Tarshid pour identifier des solutions innovantes. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme de durabilité environnementale de l’aviation civile, aligné sur les objectifs climatiques mondiaux de l’Accord de Paris et de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Parmi les initiatives déjà en place, l’aéroport intègre des panneaux solaires, des technologies intelligentes pour économiser l’électricité et l’eau, et des systèmes de recyclage pour réduire les émissions carbones. Créée en 2017, Tarshid s’est spécialisée dans la modernisation énergétique des bâtiments publics et privés.
ROSHN lance son premier projet résidentiel à La Mecque. Le promoteur immobilier saoudien ROSHN a inauguré son premier projet résidentiel à La Mecque, baptisé Al-Manar Community, marquant une étape clé dans ses efforts pour améliorer les standards de vie dans la ville tout en soutenant les objectifs de la Vision 2030. Le lancement s’est déroulé sous le patronage du prince Khaled Al-Faisal, gouverneur de La Mecque, et a rassemblé des personnalités majeures, dont le maire de La Mecque, Musaed bin Abdulaziz Al-Dawood, et le PDG par intérim de ROSHN, Khaled Jawhar. Idéalement situé, le projet Al-Manar se trouve à 20 minutes de la Grande Mosquée, à moins d’une heure de l’aéroport international King Abdulaziz à Djeddah et à deux minutes de l’entrée ouest de La Mecque. Conçu pour intégrer harmonieusement l’héritage culturel et architectural de la région, ce projet couvre une superficie de 21 millions de m² et comprendra plus de 33 000 logements, ainsi que 150 installations, telles que des écoles, des mosquées, des centres commerciaux, et des espaces de loisirs. Ce développement s’inscrit dans les ambitions du gouvernement saoudien d’atteindre un taux de propriété de 70 % d’ici 2030, tout en répondant à la demande croissante en logements de qualité.
Émirats arabes unis
Macroéconomie & Finance
Le fonds Mubadala a représenté environ 20 % des 136,1 Md USD dépensés par les fonds souverains dans le monde l'année dernière, dépassant le fonds d'Arabie saoudite (PIF). Mubadala et ses filiales ont déployé 29,2 Md USD en 2024, contre 17,5 Md en 2023, selon un rapport annuel préliminaire du spécialiste du secteur Global SWF. Le PIF d'Arabie saoudite a perdu son rang de fonds souverain le plus actif au monde après avoir réduit ses dépenses d'investissement de 37 % à 19,9 Md USD en 2024, contre 31,6 Md l'année précédente, selon le rapport.
Les EAU ont enregistré une croissance du PIB réel de 3,6 % en glissement annuel au premier semestre 2024, selon les données préliminaires du FCSA. Le PIB non pétrolier a dépassé le secteur pétrolier en augmentant de 4,8 % au deuxième trimestre. En conséquence, l'économie non pétrolière a représenté 74,9 % du PIB au deuxième trimestre, un niveau historiquement élevé, porté les secteurs de la logistique et du transport (+9,3 %), de la construction (+8,3 %) et des services financiers (7,2 %).
Les EAU continueront d'augmenter le nombre de leurs accords de partenariat économique global (CEPA) en 2025, en ciblant des pays supplémentaires, a déclaré le Dr Thani bin Ahmed Al Zeyoudi, ministre d'État chargé du commerce extérieur. Depuis le lancement du programme en septembre 2021 jusqu'à début décembre 2024, les EAU ont signé 24 CEPA avec des pays et des blocs internationaux, couvrant environ 2,5 milliards de personnes, soit environ un quart de la population mondiale. Au cours du premier semestre 2024, le commerce extérieur du pays a dépassé 365 Md EUR, reflétant une croissance de 11,2 % par rapport à la même période en 2023.
Energie, Industrie & Services
ADNOC prévoit d’injecter 200 Md AED (54,4 Md USD) dans l’économie des EAU au cours des cinq prochaines années grâce à son programme In-Country Value (ICV). Depuis 2022, ADNOC a signé des accords avec des entreprises nationales et internationales d’une valeur de 72 Md AED pour encourager la production locale de produits industriels, avec l’objectif d’atteindre 90 Md AED de production locale d’ici 2030. Selon l’entreprise, en 2024, son programme ICV a permis de réinvestir 55 Md AED dans l'économie du pays ainsi que la création de 5 500 emplois dans le secteur privé pour des ressortissants émiriens.
Dubaï Aerospace Enterprise (DAE), société dubaïote spécialisée dans les services aéronautiques a acquis 83 avions en 2024 contre 68 ventes. Au cours de l’année, DAE a signé des accords d’achats définitifs pour acquérir 36 avions pour un montant global de 1,6 Md USD. Dans sa division ingénierie, DAE a augmenté sa capacité de hangars de 30%, portant le nombre de quais à 22.
Le marché immobilier de Dubaï a atteint un nouveau record en 2024, avec 180 900 transactions totalisant 522 Md AED, selon la société immobilière fam Properties. Les volumes de vente ont augmenté de 36% tandis que la valeur totale des transactions a progressé de 27% par rapport aux 133 100 transactions représentant 411 Md AED enregistrées en 2023.
Les prix des biens résidentiels à Dubaï devraient se modérer en 2025 avec une augmentation prévue de 5 à 10% selon les professionnels du secteur. Les propriétés en construction (« off-plan ») devraient enregistrer une demande robuste parallèlement à un attrait durable pour les résidences de luxe.
Dubaï Duty Free a clôturé l’année 2024 avec un nouveau record de chiffre d’affaires annuel de 7,9 Md AED (2,16 Md USD), soutenu par une forte augmentation des ventes en fin d’année. Tout au long de l'année, Dubai Duty Free a enregistré plus de 20,7 M de transactions de vente, soit une moyenne de 56 649 transactions par jour. Un total de 55 M d’unités de marchandises a été vendues avec environ 13,7 M de clients visitant les magasins dans les zones d’arrivée et de départ.
Le gouvernement a promulgué une nouvelle loi pour réglementer les produits médicaux, les pharmacies et les entreprises pharmaceutique sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones franches. Ce cadre réglementaire vise à organiser la délivrance de licences, la supervision et la gestion des établissements pharmaceutiques et des biobanques, et définit les rôles des institutions gouvernementales. La législation précise que les sanctions comprennent, notamment, des amendes pouvant atteindre 1 M AED pour les établissements concernés.
Qatar
Commerce : le Qatar enregistre un excédent commercial de 15,8 Md USD au T3 2024. Le Qatar a enregistré un excédent commercial de 57,7 Md QAR (15,8 Md USD) au troisième trimestre 2024, en baisse par rapport aux 60,9 Md QAR (16,7 Md USD) du T3 2023. Selon les données de l'Autorité de la planification et des statistiques, les exportations totales, y compris les réexportations, ont atteint 87,8 Md QAR (24,2 Md USD), soit une baisse de 2,2 % sur un an. Cette diminution est principalement attribuée à une réduction des exportations de combustibles minéraux (-6,5 %) et d'articles manufacturés divers (-22,0 %). Toutefois, les exportations ont enregistré une légère hausse trimestrielle de 3,3 %, reflétant une reprise partielle, notamment dans les produits chimiques (+24,5 %) et les équipements de transport (+53,3 %). En parallèle, les importations du Qatar ont atteint 30,1 Md QAR (8,3 Md USD), en hausse de 4,1 % par rapport à l'année précédente, principalement en raison d'une augmentation des importations de machines et équipements de transport (+6,7 %) et de produits chimiques (+17,2 %). L'Asie reste le principal partenaire commercial du Qatar, représentant 75,9 % de ses exportations et 39,7 % de ses importations.
Aamal augmente sa participation à 40 % dans Frijns Structural Steel Middle East. La société qatarienne Aamal, leader diversifié, a annoncé une augmentation de 20 % de sa participation dans Frijns Structural Steel Middle East, portant sa part totale à 40 %. Cette acquisition, réalisée auprès d'une partie liée, s'inscrit dans la stratégie de croissance d'Aamal visant à renforcer sa position dans le secteur de la fabrication industrielle. Frijns Structural Steel M.E., actif sur le marché qatari depuis 2009, est un acteur clé dans la production d'acier pour des applications pétrochimiques et industrielles. L'entreprise offre des services intégrés, allant de l'ingénierie à la protection contre la corrosion, en passant par la construction et l'assemblage.
Les ports qataris enregistrent une fréquentation en forte hausse en décembre 2024. Les ports du Qatar, menés par Hamad, Ruwais et Doha, ont enregistré une forte croissance en décembre 2024, consolidant leur rôle stratégique dans la diversification économique et la transformation du pays en un hub commercial mondial, conformément à la Vision nationale 2030. Par rapport à décembre 2023, les volumes de conteneurs, unités RORO, bétail et navires ont tous connu des augmentations significatives, soulignant l'importance de ces infrastructures dans la logistique nationale. Hamad Port, principal point d'entrée du commerce mondial pour le Qatar, a traité un record de 16 681 unités RORO en décembre, tandis que les ports qataris ont enregistré une hausse globale de 17 % par rapport à novembre. Les indicateurs clés incluent une augmentation de 13 % des volumes de conteneurs, un doublement des unités RORO et une hausse de 80 % du transport de bétail. En 2024, les ports qataris ont accueilli 2 542 navires et traité 1,53 million de tonnes de marchandises générales, 127 947 unités RORO, 1,33 million d’EVP de conteneurs, 499 376 têtes de bétail, et 278 742 tonnes de matériaux de construction. Ces performances reflètent les investissements massifs du Qatar dans des infrastructures portuaires modernes, alignées avec les normes maritimes internationales.
Koweït
Le ministère des finances a annoncé que le Koweït appliquerait une nouvelle taxe sur les entités multinationales d'au moins 15 %. Les entreprises ou entités multinationales sont celles dont la propriété est contrôlée par plusieurs nationalités et gérée par des personnes de différentes nationalités, et qui exercent leur activité dans plusieurs pays étrangers, bien que leurs stratégies, politiques et plans d'affaires soient conçus à leur siège au Koweït, et que leur activité dépasse les frontières du pays et s'étende à d'autres pays appelés pays d'accueil, à condition que leurs revenus annuels atteignent 750 millions.
La Fédération koweïtienne de football a officiellement annoncé aujourd'hui qu'elle s'était portée candidate à l'organisation de la Coupe d'Asie de l'AFC 2031, à l'issue de la Coupe du Golfe arabe, qui se déroule actuellement au Koweït jusqu'au 4 janvier.Le Cheikh Ahmed Al-Yousef, président de la Fédération koweïtienne de football, a confirmé aujourd'hui que plusieurs dispositions étaient en cours pour que le stade du Fahaheel Club soit prêt d'ici février 2025, en plus de la préparation d'un certain nombre d'autres stades.
Bahreïn
Le Ministère bahreïni de l’Intérieur commande neuf hélicoptères H145 auprès d’Airbus. Sheikh Rashid bin Abdullah Al Khalifa, ministre de l’Intérieur du Bahreïn, a signé un contrat avec Airbus pour l’achat de neuf hélicoptères H145. Ces appareils seront exploités par la police nationale pour des missions de maintien de l'ordre et des services médicaux d'urgence dans le royaume. Désormais, ce sont plus de 60 H145 qui sont en service au Moyen-Orient et plus de 1 700 à l’échelle mondiale.