Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

L'Odyssée de l'espace

 

« Dans ce territoire aride et désolé, seul le plus petit, le plus rapide ou le plus puissant pouvait croître et espérer survivre »

 2001 : L’Odyssée de l’espace, Arthur C. Clarke et Stanley Kubrick, 1968 

Propulsés par un investissement historique de 4,66 milliards d’euros dans Space42 jusqu’en 2043, les Émirats arabes unis renforcent leur positionnement dans la course à l’innovation spatiale. Cet accord, qui inclut la construction de deux satellites de nouvelle génération et leur lancement par SpaceX d’ici 2028, illustre les ambitions émiriennes pour devenir un acteur majeur de l’économie spatiale mondiale. Ce pari audacieux s’ajoute à des réalisations marquantes, comme l’envoi de la sonde Hope vers Mars en 2021. En quoi les investissements massifs des Émirats arabes unis dans la nouvelle économie spatiale peuvent-ils accélérer la transition vers une économie basée sur l’innovation ?

Cette ambition stellaire n’est pas nouvelle. En 2006, la création de la Mohammed bin Rashid Space Centre et de l’Emirates Institution for Advanced Science and Technology (EIAST) a marqué le lancement de leurs premiers projets orbitaux, mais leurs objectifs se limitaient essentiellement à des transferts de technologie. À titre d’exemple, EIAST et l’entreprise privée sud-coréenne Satrec Initiative se sont associées pour réaliser les satellites d’observation DubaiSat-1 (2009) et DubaiSat-2 (2013). Depuis 2014, avec la construction de leur première unité de production de satellites et la création de l’Agence spatiale des EAU (UAESA), les Emiriens ont fait de la conquête spatiale l’un des fers de lance de leur économie basée sur l’innovation et la connaissance.

Les ambitions spatiales émiriennes s’intègrent désormais pleinement dans la stratégie du pays de transition vers une économie diversifiée. Aussi sont-elles impulsées par des initiatives étatiques ambitieuses. Parmi elles, le Space Economic Zone Program des Émirats arabes unis vise à soutenir les start-ups et PME, en particulier celles actives dans le secteur des technologies spatiales, grâce à la création de zones économiques spéciales (la première étant implantée à Abou Dhabi en partenariat avec Masdar ; l'UAESA prévoyant d’étendre ce modèle à Dubaï et Sharjah). Les PME bénéficient dans ces zones d’un accès à des laboratoires spatiaux, d’espaces de travail, d’opportunités de financement et d’autorisations accélérées. A ce jour, le nombre d’entreprises actives dans le secteur spatial aux Émirats arabes unis a déjà augmenté, passant d’une cinquantaine d’acteurs (entreprises, institutions de recherche, etc.) en 2018 à plus de 80 entités spécialisées ou directement impliquées dans les activités spatiales employant 2800 salariés. Cette approche rappelle la théorie des grappes industrielles (clusters)[1], visant à créer des synergies entre entreprises technologiques. Par ailleurs, le National Space Fund, doté de 820 millions de dollars, a été lancé pour soutenir des programmes innovants impliquant des entreprises internationales et émiriennes dans le secteur spatial.

A l’échelle du Golfe, le secteur spatial des Émirats arabes unis est ainsi le plus avancé, avec des investissements totaux atteignant 10,9 milliards de dollars, contre 6 milliards de dollars en 2015. Aujourd’hui, les satellites émiratis répondent à 80 % des besoins nationaux, fournissant des solutions en matière d'internet, de diffusion satellitaire et de communications mobiles.

Bien que sa contribution à l’économie des Émirats soit encore modeste, la recherche spatiale pourrait devenir un moteur clé d’innovation. L'Agence spatiale des Émirats arabes unis a ainsi signé huit accords avec des universités locales pour développer des programmes éducatifs spécialisés dans les technologies spatiales. Des partenariats avec des entreprises internationales, comme celui avec Lockheed Martin, ont également été établis pour offrir des programmes d'entraînement spatial aux professionnels en début de carrière, soutenant ainsi le développement d'une expertise locale.  Dans une dynamique schumpétérienne, la R&D associée à des projets emblématiques comme la sonde Hope ou les nouveaux satellites est susceptible de favoriser des transferts de technologie vers d’autres secteurs industriels.

Le programme spatial des Émirats arabes porte une dimension stratégique majeure, combinant prestige international, positionnement géopolitique et ambitions économiques. Face à la compétition internationale, ils adoptent une approche hybride, mêlant « New Space » — axée sur l'innovation rapide et la collaboration avec le secteur privé, comme aux États-Unis — et « Big Space », soutenue par de vastes programmes étatiques, à l'image de la Chine.

Pour renforcer leur souveraineté spatiale, les EAU ont mis en place des cadres réglementaires solides encadrant les activités spatiales nationales et ont adhéré aux Accords Artemis, reflétant leur engagement en faveur d’une exploration pacifique et coopérative de l’espace. Cette approche vise à garantir leur indépendance technologique, essentielle pour la sécurité nationale, tout en exploitant les succès spatiaux comme outils de diplomatie économique et de soft power. Les partenariats stratégiques avec des acteurs globaux, tels que SpaceX, la NASA et le CNES, illustrent cette volonté d’intégration et d’influence de la scène internationale.

Bien que les Émirats arabes unis aient réalisé des avancées significatives dans le domaine spatial, leur programme repose encore sur une structure fragmentée, répartie entre différentes institutions propres à chaque émirat. Cette organisation décentralisée peut poser des défis en matière de coordination et d’efficacité, appelant une harmonisation renforcée pour optimiser les efforts nationaux dans le secteur spatial. Vers l’infini, et au-delà ?


[1] Le concept de grappe industrielle, également appelé cluster industriel, a été introduit et popularisé par Michael Porter dans son ouvrage The Competitive Advantage of Nations (1990). Porter y analyse comment la concentration géographique d'entreprises interconnectées, de fournisseurs spécialisés, de prestataires de services et d'institutions associées dans un domaine particulier peut créer des avantages concurrentiels pour une nation. Le développement de clusters est devenu un axe central de nombreux programmes gouvernementaux émiriens visant à stimuler l'innovation et la compétitivité économique.

Leila Larbi, Adjointe au chef de service et Conseillère financière régionale

Luidgy Belair, Attaché macroéconomique et financier

Alexis Duloutre, Analyste macroéconomique et financier

Pétrole et gaz

Brent 20/12/2024 à 12h00 GST : 72,394 USD/Bbl

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Le pétrole a baissé cette semaine, malgré le ralliement de membres de l’OPEP jusqu’ici hésitants à la décision de l’organisation, qui prévoit un maintien des coupes de production. La baisse des cours s’explique principalement par la hausse du dollar et par des incertitudes sur la demande chinoise.

Le baril de Brent s’échange vendredi midi 72,394 dollars, en baisse de 1,5 dollar sur la semaine. Le WTI se négocie quant à lui 68,971 dollars le baril, contre 71 vendredi dernier. Enfin, le gaz naturel américain atteint des records, à 3,6345 USD / MMBtu (11,9303 euros / MWh), alors que la demande, notamment européenne, en GNL connaît une hausse particulièrement marquée.

Le dollar fort (1 USD = 0,962 euros) pèse largement sur les cours, pour une commodité presque exclusivement en monnaie étasunienne mais essentiellement achetée par des acteurs non-américains. Après le dernier abaissement des taux de la Fed de 25 pdb, la banque centrale américaine a annoncé vouloir ralentir sa politique de baisse des taux, ce qui pourrait durablement rehausser le dollar et limiter la reprise de la demande en pétrole aux Etats-Unis.

Les inquiétudes persistantes sur la Chine ont également contribué à la baisse, alors que l’Etat chinois a annoncé que la demande intérieure en essence a connu un pic l’année dernière, avant de redescendre. Cette évolution pourrait s’avérer durable alors que le marché automobile s’oriente vers l’électrique.

Ces facteurs de tendance baissière l’ont emporté sur d’autres développements. Le Kazakhstan et les Emirats arabes unis, qui militaient jusqu’ici au sein de l’OPEP+ pour un assouplissement des restrictions de production, ont tous deux annoncés une limitation des exportations et un alignement sur les quotas du cartel. La baisse des inventaires américains se révèle également plus forte que prévue en décembre, mais n’a pas convaincu les marchés.

Brèves économiques 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Economie : les recettes commerciales de la Coupe du monde 2034 devraient dépasser de 240 M USD les prévisions de référence de la FIFA. D’après la Fédération Internationale de Football, la candidature de l'Arabie Saoudite à la Coupe du Monde 2034 offre de solides perspectives commerciales. La FIFA prévoit que les recettes saoudiennes de l’évènement pourraient dépasser de plus de 32 % les recettes de référence, soit 240 M USD supplémentaires. La FIFA estime également que les coûts d'organisation du tournoi en Arabie Saoudite seront inférieurs d'environ 450 M USD à la base de référence. Les principales économies sont identifiées dans des domaines tels que : i) les services de télécommunications (-43,3 M USD), ii) la sécurité (-58,9 M USD) et iii) les services techniques (-133 M USD).

L’inflation atteint 2,0 % en novembre 2024. Selon le dernier rapport de l’Autorité Générale des Statistiques saoudienne (GASTAT), l’indice mensuel des prix à la consommation a augmenté de 2,0 % en glissement annuel (g.a.) au mois de novembre 2024. Cette hausse est principalement attribuée à une augmentation de 9,1 % des prix du logement, de l’eau, de l’électricité, du gaz et des autres combustibles, ainsi qu’à une augmentation de 2,7 % des prix des biens et services.  Parallèlement, les prix des transports ont diminué de 2,5 %, reflétant une diminution de 3,9 % des prix des véhicules.

L’indice de production industrielle de lArabie saoudite en hausse de 5,0 % en octobre 2024. D’après la GASTAT, l’indice de production industrielle (IPI) saoudien a augmenté de 5,0 % en glissement annuel. Par rapport au mois d'octobre de l'année précédente, le sous-indice de l'activité manufacturière a augmenté de 12,4 %, soutenu par une hausse de la fabrication de produits pétroliers raffinés (+ 32,6%), ainsi que de produits chimiques (+0,6 %) et de produits alimentaires (4,8 %). La production et la distribution d'électricité et de gaz a enregistré une hausse annuelle de 6,2 % tandis que les activités de distribution d'eau, d'assainissement, de gestion des déchets et de dépollution ont augmenté de 8,4 %.

Energie, Industrie & Services

Transport : Les lignes rouge et verte du métro de Riyad sont désormais ouvertes au public. La Commission royale pour la ville de Riyad (RCRC) a annoncé le déploiement de deux lignes supplémentaires : Rouge (King Abdullah Road) et Verte (King Abdulaziz Road) du métro de Riyad. Avec ces ajouts, cinq des six lignes du projet de métro sont désormais opérationnelles. Pour mémoire, le métro a été inauguré le 27 novembre 2024 par le Roi Salman. A l’aide du métro, la RCRC espère réduire de jusqu’à 20 % le trafic routier de la ville et prévoit d’ores et déjà de consolider le maillage avec des réseaux de bus et de nouvelles lignes. En effet, les appels d’offres pour la phase 2 du projet de mobilité sont en cours. Celle-ci comporte l’extension de la Ligne 2 (rouge) et l’ajout d’une ligne supplémentaire, la Ligne 7, permettant de relier l’Aéroport international King Khaled au gigaprojet de divertissement Qiddiya.

Le PIF attribue un contrat de 111 M USD à Al-Tamimi pour la construction de stations balnéaires. Le Fonds souverain saoudien (PIF), à travers sa société Dan Company, a attribué un contrat de 111 M USD à l’entreprise locale Al-Tamimi. Le contrat porte sur la construction de trois complexes hôteliers dans le cadre de son projet Palm One à Al-Ahsa, dans la province orientale du royaume. Le site du projet couvre environ 1,8 km² et est situé à l'est de la capitale saoudienne. Il sera exploité sous le nom de Tuaja Luxury Resorts, une marque d'hospitalité locale lancée par Dan Company au début du mois de décembre. Tuaja Luxury Resorts comprend le Tuaja Premium Farm Resort, le Tuaja Eco Resort et le Tuaja Adventure Resort. De plus, Dan Company avait signé en mars dernier un accord avec la société américaine Hilton pour l’exploitation de ces trois complexes. LWK Partners (Hong Kong) a été identifié pour réaliser le design du projet.

Diriyah Company attribue un contrat de 202 M USD à China Harbour Engineering Company. Diriyah company, société en charge du développement du gigaprojet culturel et touristique, a attribué un contrat de 202 M USD à China Harbour Engineering Company pour entreprendre des travaux d’excavation dans le cadre de la deuxième phase du projet. Celle-ci couvre une surface totale de 14 km² et comprend des infrastructures comme l’opéra royal et l’arène de Diriyah, d’une capacité de 20 000 places chacun. Plus de 600 machines seront déployées sur le site pour mener à bien les travaux. Il s’agit là du dernier contrat attribué cette année par Diriyah Company après plusieurs emblématiques comme celui pour le quartier culturel de Qurain, celui pour la construction de quatre hôtels de luxe, la construction du Royal Diriyah Equestrian & Polo Club, totalisant près de 6 Md USD. Pour mémoire, le gigaprojet est estimé à 63 Md USD.

L’Arabie saoudite a accueilli la 19ème édition de l’Internet Governance Forum (IGF). Lors de l’ouverture de la 19ᵉ édition du Forum sur la gouvernance de l’Internet (IGF Riyadh 2024), organisé par les Nations Unies du 15 au 19 décembre, le Royaume d’Arabie saoudite a présenté la « Déclaration de Riyad », soutenue par SAR le Prince héritier et Premier ministre Mohammed Ben Salmane. Ce texte met en avant le rôle d’une intelligence artificielle inclusive pour améliorer l’accessibilité numérique, promouvoir le développement durable, protéger l’environnement et renforcer l’inclusion économique. Sous le thème « Construire notre avenir numérique multipartite », le forum a exploré des sujets clés tels que la cybersécurité, la protection de la vie privée et l’innovation responsable, tout en appelant à une collaboration entre gouvernements, secteur privé et société civile pour un avenir numérique inclusif et sécurisé.

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

CEPA / UEEA : Les EAU ont finalisé les négociations relatives à l'accord de partenariat économique global (CEPA) avec l'Union économique eurasienne (UEEA) afin de stimuler le commerce bilatéral non pétrolier. Le pacte commercial englobera les cinq membres de l’UEEA, à savoir l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan et la Russie. Les échanges non pétroliers entre les EAU et l'UEEA ont atteint 13,7 Mds USD au premier semestre 2024, soit une augmentation de 29,6 % en g.a.

Le taux d'inflation annuel de l'IPC (indice des prix à la consommation) de Dubaï s'est accéléré pour atteindre 3,0 % en g.a. en novembre, contre 2,4 % le mois précédent. Il s'agit du rythme de croissance annuelle des prix le plus rapide depuis le mois d'août, d'après Emirates NBD Research. Depuis le début de l'année, l'inflation annuelle globale s'élève en moyenne à 3,3 %, soit le même rythme qu'en 2023. Les transports continuent à peser sur l'indice global, mais le logement reste le principal moteur de l'inflation, en hausse de 7,2% en g.a.

ADGM a signé un protocole d'accord avec le Beijing Financial Street Service Bureau au cours de l'Abu Dhabi Finance Week 2024, en marge du UAE-China Investment Summit présenté par HSBC. Cet accord stratégique renforce l'engagement mutuel à favoriser les connexions entre les deux pays, en particulier dans les domaines du développement international et de la promotion de l'industrie. La signature du MoU a été annoncée officiellement par Zhang Yiming, ambassadeur de Chine aux EAU.

Le marché action de Dubaï a atteint ce lundi son plus haut niveau depuis près de dix ans, aidé par des gains dans l'immobilier et la finance, tandis que la plupart des autres marchés du Golfe ont légèrement progressé en attendant la décision sur les taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine, prévue pour la fin de la semaine. L'indice boursier de référence de Dubaï (DFMGI), a bondi de 3,7 % pour atteindre 5 010, son plus haut niveau depuis près de 10 ans. Emirates NBD a gagné 8%, et Emaar Properties a grimpé de 14,7% pour atteindre son plus haut niveau en près de 17 ans, après que le groupe immobilier ait annoncé qu'il avait prévu de déclarer des dividendes d’une valeur de 100% du capital social pour 2024 et les années à venir, soit 8,80 Mds AED (2,40 Mds USD).

CBUAE : La Banque centrale des Émirats arabes unis (CBUAE) a décidé de réduire le taux de base applicable à la facilité de dépôt au jour le jour (ODF) de 25 points de base, de 4,65 % à 4,40 %. Cette décision a été prise à la suite de l'annonce faite par la Réserve fédérale américaine de réduire le taux d'intérêt sur les soldes de réserve (IORB) de 25 points de base. La CBUAE a également décidé de maintenir le taux d'intérêt applicable à l'emprunt de liquidités à court terme auprès de la CBUAE à 50 points de base au-dessus du taux de base pour toutes les facilités de crédit permanentes.

Fonds souverains : Une unité de l'Abu Dhabi Investment Authority (ADIA) et la société immobilière britannique Grosvenor ont vendu collectivement à Landsec une participation de 92 % dans le centre commercial Liverpool ONE au Royaume-Uni, dans le cadre d'une transaction évaluée à 490 M £ (592 M €). L'investisseur souverain des EAU était un actionnaire majoritaire du complexe commercial de référence et a vendu une participation de 69 % à la société d'investissement immobilier britannique, Grosvenor cédant une participation de 23 %. Ce dernier accord intervient quelques mois après qu'ADIA se soit retiré d'un accord de 350 M £ visant à vendre sa participation dans Liverpool ONE à Landsec.

Energie, Industrie & Services

Kezad : Khalifa Economic Zones Abu Dhabi (KEZAD Group) et Witthal Gulf Industries ont signé un MoU pour établir la première usine de recyclage de batteries lithium des EAU. L'installation sera capable de recycler 5 000 tonnes de déchets de batteries chaque année d'ici 2027 et devrait commencer ses opérations complètes d'ici le deuxième trimestre 2027. 

EPI / Airbus Atlantic : EPI, une entité du groupe EDGE, a conclu un accord stratégique avec Airbus Atlantic pour la fabrication de composants pour les avions ATR72 et ATR42.

Les investissements dans le secteur spatial ont atteint 40 Mds AED (10,9 Mds USD) a souligné Cheikh Hamdan bin Rashid Al Maktoum. Les dépenses en recherche et développement pour les projets d'exploration spatiale ont augmenté de 14,8 % par rapport à l'année précédente. Le secteur a enregistré une croissance annuelle de 29 % du nombre d'entreprises opérant dans ce domaine, le financement et les investissements du secteur privé représentant 44,3 %.

Métro / Dubaï : L'Autorité des routes et des transports de Dubaï (RTA) a attribué le contrat principal d'une valeur de 20,5 Md AED (5,5 Md USD) pour la construction du projet de ligne bleue du métro de Dubaï. Le contrat a été attribué au consortium composé de Limak Holding (Turquie), Mapa Group (Turquie), et de China Railway Rolling Stock Corporation (CRRC). Ce consortium a soumis la proposition la plus basse plus tôt ce mois-ci, après une demande de la RTA aux entreprises de soumettre des offres révisées. La ligne bleue aura une longueur de 30 kilomètres (km) et comptera 14 stations. Le périmètre du contrat comprend également la fourniture de 28 trains et atteindra une capacité de 46 000 passagers par heure. Le projet devrait être achevé en septembre 2029. 

Le gouvernement des EAU a attribué à Space42 un contrat d'une valeur de 18,7 Md AED (5,1 Md USD) pour fournir des services de communication sécurisés jusqu'en 2043. Ce contrat inclut la gestion des satellites existants Al Yah-1 et Al-Yah 2, ainsi que l'ajout de deux nouveaux satellites, Al-Yah 4 et Al-Yah 5, qui seront lancés respectivement en 2027 et 2028. Space42 recevra 3,7 Md AED pour la construction des nouveaux satellites et travaillera avec Airbus et SpaceX pour la fabrication et le lancement.

Le Département de la Culture et du Tourisme d'Abu Dhabi (DCT) a signé un partenariat stratégique avec le fournisseur de services de voyages chinois Trip.com Group pour promouvoir Abu Dhabi comme destination touristique mondiale et encourager les séjours prolongés. L'annonce a eu lieu lors du sommet annuel des partenaires mondiaux de Trip.com, qui a réuni plus de 2 000 leaders du secteur.

Agro / Kenya : Al Dahra, une entreprise agroalimentaire des EAU, est en discussion avec le Kenya pour louer 200 000 acres de terres agricoles, avec un accord possible début 2025. L'entreprise pourrait investir 800M USD dans un projet d'irrigation pour exploiter ces terres. Al Dahra, détenue en partie par le fonds souverain d'Abu Dhabi (ADQ), gère plus de 400 000 acres de fermes dans plusieurs pays à travers le monde, notamment en Roumanie, Serbie, Amérique du Nord, Égypte, Namibie et Maroc.

Qatar

L’Emir, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, nomme Abdullah Ali Abdullah Al Theyab en tant que Président de la Qatar General Electricity and Water Corporation (Kahramaa). Al-Theyab dispose de plus de 25 ans d’expérience dans le secteur de l’énergie au Qatar et occupait précédemment le poste de Directeur des réseaux électriques de Kahramaa.

Le Ministère de l'Environnement et du Changement climatique (MoECC) vise à classer 30 % des zones terrestres et maritimes du Qatar en réserves naturelles d'ici 2030. Le ministre de l’Environnement et du changement climatique (MoECC), Abdullah bin Abdulaziz bin Turki Al Subaie, a déclaré qu’environ 27 % de la superficie terrestre du pays est classée comme réserve naturelle, tandis que moins de 2 % des zones maritimes sont protégées. Cette déclaration s’inscrit dans les ambitions qatariennes de réduire la pêche intensive et de promouvoir l’aquaculture.

Le ministre des Transports (MoT), Cheikh Mohammed bin Abdulla bin Mohammed al-Thani, pose la première pierre d'une usine d'assemblage de bus électriques. Ce projet réunit l’entreprise publique qatarienne spécialisée dans les services de transport public, Mowasalat (Karwa), la Qatar Free Zone (QFZ) ainsi que le fabricant chinois d’autobus Yutong, avec un objectif d’achèvement prévu pour 2025. L’usine sera chargée de produire 300 bus par an, destinés aux marchés local, régional et européen. Ce projet s’inscrit dans la stratégie du MoT visant l’électrification du système des transports publics à 100 % d’ici 2030.

QatarEnergy (QE) renforce sa présence dans le bassin d’Orange namibien en acquérant une participation de 27,5 % dans la licence d’exploration pétrolière offshore du bloc 2813B (PEL0090). Dans le cadre de cet accord, QE s’associe avec l’opérateur Harmattan Energy Limited (HEL), une filiale de Chevron Corporation, qui conserve une participation de 52,5 %. Les autres partenaires de ce bloc sont Trago Energy Limited et la National Petroleum Corporation of Namibia (NAMCOR), détenant chacun 10 % des parts. Pour rappel, QE avait annoncé en novembre dernier un accord avec TotalEnergies pour acquérir des participations supplémentaires dans deux blocs offshores situés dans le même bassin.

QatarEnergy (QE) sélectionne la coentreprise composée du japonais Mitsui OSK Lines (MOL) et du chinois COSCO Shipping LNG Investment (CSLNG) pour la construction et l’exploitation (TCP) de six navires de taille QC-Max dédiés au transport de GNL. Ces six navires seront construits en Chine par Hudong-Zhonghua Shipbuilding Group, une filiale de la China State Shipbuilding Corporation (CSSC). Ces navires représentent la dernière série du programme de construction navale de QE, composée de 128 navires de GNL, dont 104 navires conventionnels et 24 navires QC-Max. La JV avait déjà signés en 2022, des contrats TCP à long terme pour sept navires GNL conventionnels.

L’entreprise indienne Gail India Ltd. sécurise un contrat d’approvisionnement de GNL qatarien d’une durée de cinq ans. Selon les termes de l’accord, la première livraison est prévue pour avril 2025. L’Emirat s’est imposé comme le principal fournisseur de GNL de la 5e puissance économique mondiale, représentant la moitié de ses achats totaux en 2023.

Le PDG de la Qatar Investment Authority (QIA), Mohammed Al-Sowaidi, annonce réaliser des « transactions de grande envergure » en 2025. Dans une interview accordée au Financial Times, Al- Sowaidi a déclaré que la QIA restait optimiste quant aux opportunités d'investissement aux États-Unis, ainsi qu'au Royaume-Uni et en Asie, avec une priorité donnée aux secteurs de la technologie, de l'intelligence artificielle, de la santé, de l'immobilier et des infrastructures. La QIA envisage également d’élargir ses investissements en Chine tout en explorant de nouvelles opportunités dans ce pays. Par ailleurs, elle prévoit de renforcer ses bureaux aux États-Unis et à Singapour.

Qatar Airways (QA) cherche à retirer le modèle Boeing 737-10 de son carnet de commandes. La compagnie qatarienne avait finalisé l’accord pour ces 737 en 2022, alors qu’elle était en conflit avec Airbus, ce qui avait conduit à l’annulation d’un contrat d’achat de 50 avions A321 à fuselage étroit. Une fois le différend résolu, Airbus a rétabli cette commande. Afin d’optimiser la commande du constructeur américain, QA envisagerait de se tourner vers des 737-8 plus petits, susceptibles d’être attribués à des partenaires comme RwandAir et Virgin Australia Holdings Ltd, qui exploitent déjà ce modèle.

Lesha Bank renforce son portefeuille aéronautique avec l'acquisition stratégique de cinq avions Boeing 777-300ER en location auprès d'une grande compagnie aérienne. La valeur de la transaction s'élève à environ 1 milliard de QAR. Cette démarche s’inscrit dans leur stratégie de développer une expertise dans l'aviation et d'établir ce secteur comme un pilier clé.

La Bourse de Shanghai (SSE) signe un protocole d'accord (MoU) avec la Bourse du Qatar (QSE). En vertu de cet accord, les deux bourses exploreront des opportunités de collaboration dans des domaines tels que les produits ETF (fonds négociés en bourse), les produits de données et les indices. Ce protocole s’inscrit dans les efforts de la Banque Centrale du Qatar (QCB) d’approfondir son marché des capitaux.

La Banque centrale du Qatar (QCB) lance un système de règlement brut en temps réel (QA-RTGS), dans le cadre de la troisième stratégie du secteur financier. Ce système traite et règle directement les transactions financières entre les banques. Il vise à améliorer l'efficacité et la rapidité des transferts financiers et de la gestion de la liquidité dans les banques du Qatar.

Le conseil d'administration d'Ooredoo nomme Cheikh Nasser Bin Hamad Bin Nasser Al Thani en tant que nouveau PDG régional du groupe pour le Moyen-Orient. Ce dernier avait précédemment occupé le poste de Directeur Commercial chez Ooredoo.

Koweït

Le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (KFAED) a signé dimanche un accord de subvention avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pour un montant de 5 M USD destiné à financer le projet visant à l’élimination de maladies tropicales orphelines « Expanded Special Project for Elimination of Neglected Tropical Diseases » (ESPEN). Cette subvention marque la neuvième collaboration entre le KFAED et l'OMS dans le domaine de l'aide humanitaire. Depuis 1994, le Koweït a contribué à financer huit projets différents de l’OMS à hauteur d’environ 20 M USD.

L’organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) change de nom. Au cours de la 113ème réunion ministérielle qui s’est tenue dimanche au Koweït, l’institution a officiellement approuvé sa refonte et dévoilé son nouveau nom : Organisation arabe de l'énergie (OEA). La restructuration, proposée par l'Arabie saoudite, fait suite à une évaluation globale des défis et des opportunités auxquels est confronté le secteur de l'énergie aux niveaux régional et mondial. Le secrétaire général de l'OPAEP, Jamal Al-Loughani, a souligné que ces développements nécessitent une approche plus large de la part de l'organisation, englobant tous les domaines liés à l'énergie, afin de renforcer la coopération et de faciliter le partage d'expertise entre ses membres. D'autres discussions ont porté sur les mises à jour sur les conditions du marché pétrolier, les développements dans le domaine du gaz naturel liquéfié (GNL) et de l'hydrogène ainsi que les défis liés au changement climatique, ainsi que sur les progrès de sa banque d'informations et d'autres activités.

Cinq pays totalisent à eux seuls 62,6% des 1,74 Mds KD (environ 5,5 Mds USD) d’IDE enregistrés au Koweït en 2024.  Avec 500 M KD (1,6 MD USD), les Pays-Bas représentent à eux seuls plus du quart de ce total (28%), suivis en deuxième position par les entreprises chinoises avec près de 220 M KD (680 M USD), soit 12,5% du total des IDE. Les Iles vierges britanniques occupent la 3ème place du podium avec 147 M KD. Suivent l’Irlande, le Canada, l’Espagne, la Turquie et les Etats-Unis. Au total ce sont 34 pays qui ont investi au Koweït, l'Europe arrive en tête avec 60 % du total, suivie de l'Asie avec 28,5 %, de l'Amérique du Nord avec 9,5 % et de l'Afrique avec 1,9 %.

La Kuwait Oil Company (KOC) s'apprêterait à publier un appel d'offres pour un projet de traitement du pétrole connu sous le nom de deuxième phase du projet de développement économique environnemental durable (SEED-2). Le projet fera l'objet d'un contrat de service de cinq ans et l'appel d'offres devrait être lancé au cours du premier trimestre 2025 sur trois zones différentes : La région nord, la région ouest et la région sud-est. Le projet comprend notamment le traitement de 4 millions de m3 de sol et est estimé à 50 M KD (130 M USD). Le projet sera financé par la KOC, contrairement aux projets précédents, qui ont été mis en œuvre avec des fonds du budget de l'ONU pour le Programme de réhabilitation environnementale du Koweït (KERP). Le KERP initial était un projet pilote lancé en 2012 pour assainir les sols du champ pétrolifère de Burgan, le deuxième plus grand au monde et la base principale des réserves de pétrole du Koweït.

Oman

Le ministère des Transports, des Communications et des Technologies de l'information, en lien avec le ministère de l'Économie, va établir un centre pour les technologies de la quatrième révolution industrielle en coopération avec le Forum économique mondial. Opérationnel dès le premier trimestre 2025, le centre devrait accélérer l’adoption des technologies émergentes et des applications d’intelligence artificielle, en encourageant le dialogue entre des parties prenantes de divers secteurs, afin de stimuler la numérisation des industries et de l’économie omanaise, conformément à la stratégie nationale numérique.

Barheïn

Finances : Le Fonds d'Abu Dhabi pour le Développement (ADFD) a financé 33 projets de 6,26 Md USD au Bahreïn. Depuis 1974, l’ADFD a contribué au développement de projets d'infrastructure et de développement durable au Bahreïn en finançant 33 projets d'une valeur de 6,26 Md USD. Ces projets couvrent des secteurs clés tels que le logement, l'énergie, les transports et la santé, et ont permis de répondre aux besoins de financement et de soutenir le programme d'équilibre budgétaire pour 2023 et 2024, stimulant ainsi la croissance économique du pays. Parmi les projets clés, on retrouve : le projet de logement de la ville de Salman, le projet de développement de Sitra Est, l’expansion de la route Sheikh Zayed.

Industrie : le programme Tamkeen a accompagné 41 000 Bahreïnis en 2024. Plus de 41 000 Bahreïnis issus du secteur privé ont bénéficié de l’aide du Fonds pour l’emploi (Tamkeen), soit la plus grande promotion depuis le lancement du programme il y a 18 ans. Celui-ci comporte plusieurs initiatives axées sur la création de nouvelles filières d'emploi, la formation et la qualification des talents nationaux, et l'amélioration des perspectives de développement de carrière. En 2024, plus de 15 200 Bahreïnis ont reçu une aide pour faciliter leur entrée sur le marché du travail, tandis que plus de 25 700 ont bénéficié de programmes d'amélioration des compétences et de développement de carrière. Enfin, plus de 8 500 entreprises ont reçu un soutien pour promouvoir la croissance et la productivité. Les petites et moyennes entreprises (PME) représentaient 51 % du soutien total aux entreprises ainsi que 54 % des bénéficiaires d'un soutien financier. Pour l’année 2025, Tamkeen s’est fixé comme objectif d’accompagner 50 000 Bahreïnis et 9 000 entreprises en mettant l’accent cette fois-ci sur la numérisation et la transition écologique et énergétique.