Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

L'Arabie saoudite refait le match 

En obtenant l’organisation de la Coupe du Monde 2034, l’Arabie saoudite consolide sa stratégie de diversification économique et renforce son soft power sur la scène internationale. Le succès économique de cet événement dépendra toutefois de la capacité du Royaume à éviter le piège de la surenchère. L’analyse des écueils observés au Qatar lors de l’édition 2022 offre des enseignements précieux pour optimiser les retombées économiques d’un tel événement.

Le financement de cette Coupe du Monde devra être envisagé avec prudence par l’Arabie saoudite, compte tenu des dépenses publiques déjà élevées liées aux nombreux projets ambitieux en cours et des incertitudes croissantes quant à l’évolution des revenus pétroliers futurs. Pour assurer la rationalité économique du projet, le Royaume devra chercher un point d’efficience optimale, en limitant les dépenses inutiles et en encourageant les partenariats public-privé. Ces derniers permettront de partager les coûts et les risques, tout en mobilisant l’expertise du secteur privé. Ils pourraient participer d’une gestion financière responsable, tout en répondant aux attentes liées à un événement de cette envergure.

Au-delà de l’allocation initiale des ressources, la question de leur réaffectation post-événement est également un élément central du projet. Les grands projets d'infrastructure peuvent générer des externalités positives, notamment à court terme, mais leur efficacité dépend de leur intégration dans une vision stratégique à long terme. L’exemple du Qatar, où des investissements estimés à plus de 200 milliards de dollars ont donné naissance à des infrastructures sous-utilisées, engendrant des coûts d’entretien récurrents disproportionnés par rapport aux bénéfices générés, souligne l’importance de planifier des usages multiples à ces infrastructures sportives dès leur conception.

Dans le cas de l'Arabie saoudite, la situation pourrait toutefois être différente. Le pays dispose d'une population beaucoup plus importante que ses voisins et cherche à développer son championnat de football national pour en faire un levier économique. La « révolution » de la Ligue professionnelle saoudienne en 2023-2024, marquée des transferts spectaculaires de joueurs de classe mondiale (notamment le français Karim Benzema) pour un montant total de presque un milliard de dollars, a non seulement donné au championnat saoudien une visibilité nouvelle à l’international, mais a aussi suscité un engouement populaire sans précédent à l’échelle nationale.

Derrière cette transformation, l’État saoudien agit en stratège économique, exploitant les opportunités de marché qu’offre un tel essor de l’industrie sportive. En investissant massivement via le Fonds d’investissement public (PIF), qui détient 75 % du capital de quatre des clubs les plus emblématiques du pays, le gouvernement saoudien ne se limite pas à un rôle de facilitateur : il devient un acteur central du marché. Son positionnement vise à structurer un écosystème économique autour du football, intégrant des revenus liés aux droits télévisés, au sponsoring, au tourisme sportif et à une consommation locale accrue. En d’autres termes, le développement de l’industrie sportive saoudienne illustre une dynamique économique où l’offre a le potentiel de générer sa propre demande.

L’un des principaux reproches adressés au Qatar en 2022 a été sa dépendance massive à la main-d’œuvre étrangère, qui a laissé peu de bénéfices structurels à l’économie locale et engendré de vives critiques concernant les conditions de travail des étrangers. L'Arabie saoudite peut inverser cette dynamique en profitant de cet évènement pour investir davantage dans le capital humain national. Le pays dispose ici d’atouts majeurs : l'importance numérique et la jeunesse de sa population[1]. La Coupe du monde est donc une occasion de renforcer les compétences nationales, de créer des emplois durables et de favoriser une redistribution équitable des bénéfices tirés de l’évènement. Par ailleurs, intégrer les entreprises et en particulier les PME locales dans les chaînes de valeur liées à l’événement (construction, approvisionnement, logistique) pourrait générer des effets multiplicateurs pour l’économie, tout en soutenant l’innovation et la montée en gamme des entreprises saoudiennes.

À condition de relever ces défis, l’Arabie saoudite pourrait même être en situation d’établir un nouveau standard pour l’organisation de ce type d’événements dans le Golfe. En mettant en avant des projets alignés sur des objectifs environnementaux, tels que l’utilisation d’énergies renouvelables ou la construction d’infrastructures neutres en carbone, tout en plaçant la question des Droits de l’Homme au centre de ses priorités, le Royaume pourrait chercher à se positionner comme un modèle de responsabilité économique et environnementale dans la région, ce qui servirait ses objectifs réputationnels.

L’impact d’une Coupe du Monde dépasse largement les indicateurs de PIB, en particulier dans le Golfe, où le sport est stratégiquement utilisé comme levier d’influence et de rayonnement international. Dans la théorie économique, Pareto suggère qu’un optimum est atteint lorsque tout effort supplémentaire cesse d’apporter des gains significatifs sans provoquer de pertes par ailleurs. Ce principe pourrait guider l’Arabie saoudite dans la gestion de ses investissements pour prévenir un risque de rendements décroissants, qu’ils soient économiques, sociaux ou liés aux aspects réputationnels. Contrairement au Qatar, où certaines dépenses ont été jugées disproportionnés, l’intégration de la Coupe du Monde dans le cadre plus large de Vision 2030 pourrait offrir une cohérence stratégique et un cadre d’ambition structuré à l’Arabie saoudite.

Si les défis sont nombreux, le potentiel de retombées économiques et sociales de cette Coupe du monde est tout aussi considérable. Si elle adopte une approche économique rationnelle, inclusive et durable, l’Arabie saoudite pourra faire de cet événement un catalyseur pour le développement du tourisme dans le pays, l’attraction d’investissements étrangers et l’émergence de nouvelles industries. La Coupe du Monde 2034 peut donc aider le Royaume à consolider sa position de leader économique et stratégique dans la région.



[1] En 2023, le pays compte 37 millions d’habitants, dont plus de 60 % ont moins de 30 ans, selon les données de la Banque mondiale. Cette structure démographique offre un potentiel significatif pour mobiliser une main-d’œuvre locale et développer des compétences nationales.

 

Pétrole et gaz

Brent 13/12/2024 à 12h00 GST : 73,666 USD/Bbl

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Le cours du pétrole est en hausse cette semaine, gagnant presque deux dollars par rapport à vendredi dernier. Cette tendance s’explique principalement par des annonces laissant présager un durcissement des sanctions occidentale contre certains producteurs clés. Côté demande, les prévisions pour 2025 ont également été revues à la hausse.

Le baril de Brent vaut 73,666 dollars vendredi midi, en hausse de 3 % sur la semaine. Le baril de WTI s’échange 70,426 dollars, deux dollars de plus que la semaine dernière. Cette semaine marque la première hausse des cours après trois semaines en baisse. Le gaz naturel américain se négocie quant à lui 3,4625 dollars / MMBtu (11,2617 euros / MWh).

L’administration américaine en place projette de nouvelles sanctions contre les exportations de pétrole russe, d’après Bloomberg. La flotte de pétroliers occultes transportant les hydrocarbures russes vers des pays consommateurs, en particulier l’Inde, la Chine et la Turquie. L’Union Européenne considère également un durcissement des sanctions à leur égard.

La demande, en 2025, pourrait être soutenue par une politique monétaire chinoise plus accommodante et de nouveaux stimuli, alors que les importations chinoises de brut ont augmenté pour la première fois depuis sept mois. L’AIE a réévalué ses prévisions pour la demande mondiale en 2025, de 900 000 bpj à 1,1 millions bpj.

Brèves économiques 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Fitch confirme la note « A+ » de Saudi Aramco avec une perspective stable, soulignant sa solidité financière et son rôle stratégique dans l’économie saoudienne. Fitch Ratings a réaffirmé les notes de défaut à long terme de Saudi Aramco à « A+ » pour les devises étrangères et locales, avec une perspective stable, reflétant la robustesse financière de l’entreprise. Cette évaluation est soutenue par un profil de crédit noté « AA+ », et une gouvernance jugée « très forte », mettant en avant la capacité stratégique du gouvernement saoudien à superviser les activités d’Aramco. En 2023, la production totale de pétrole d’Aramco a atteint en moyenne 10,7 M de barils par jour (bpj), tandis que la production d’hydrocarbures s’élevait à 12,8 M bpj, surpassant celle de grands acteurs mondiaux tels que Shell et BP. Fitch a également salué la politique financière conservatrice de l’entreprise, qui maintient un niveau d’endettement inférieur à celui de ses pairs internationaux. La performance d’Aramco est également marquée par une politique de dividendes ambitieuse, avec 124 Md USD prévus en 2024. Fitch prévoit également une baisse progressive des dépenses en capital, passant de 50 Md USD en 2024 à 35 Md USD d’ici 2028, tout en maintenant des dividendes annuels estimés à 82 Md USD. Malgré sa solidité, Fitch précise que la note d’Aramco reste contrainte par celle du souverain saoudien, le gouvernement détenant 81,48 % des actions de l’entreprise et influençant directement les niveaux de production conformément aux engagements de l’OPEP+. L’agence souligne néanmoins que la solide position financière d’Aramco n’a jamais nécessité d’intervention directe de l’État.

Le PIF lance une nouvelle société de gestion hôtelière Le Public Investment Fund (PIF), fonds souverain saoudien, a annoncé le lancement d’Adeera, une société de gestion hôtelière qui ambitionne de devenir un leader national dans le secteur de l’hôtellerie saoudienne. Elle vise à créer de nouvelles marques d’hôtels allant du milieu de gamme à l’ultra-luxe et à renforcer les capacités locales grâce à des programmes de formation, en partenariat avec des groupes internationaux spécialisés.

Energie, Industrie & Services

Pétrole : l’Arabie saoudite prolonge ses coupes de production de pétrole. A l’issue de la 38ème réunion ministérielle de l’OPEP+, le cartel a annoncé des prolongations des réductions actuelles de production pétrolière pouvant aller jusqu’en décembre 2026. En effet, huit pays membres de l’organisation réductions – Arabie saoudite, Russie, Irak, Émirats arabes unis, Koweït, Kazakhstan, Algérie et Oman – ont décidé de prolonger les réductions volontaires d’1,65 millions de barils par jour (bpj), initialement annoncées en avril 2023, jusqu’en décembre 2026. En outre, les pays prolongement leurs coupes unilatérales de 2,2 M bpj, annoncées en novembre 2023, jusqu’en mars 2025, avec des ajustements progressifs en fonction des conditions du marché jusqu’à la fin du mois de septembre 2026. Cette réunion s’inscrit dans un contexte de stabilité des cours pétroliers, bien qu’à un niveau relativement bas en raison de la faible demande, notamment de la part de la Chine, et d’un moindre risque d’une escalade des tensions au Proche et Moyen Orient après le cessez-le-feu au Liban. Ainsi, au mois de novembre, le baril s’échangeait en moyenne à 73,4 USD, contre 78,7 USD au T3 2024 et 85 USD au T2 2024. Sur l’ensemble de l’année, le baril de Brent s’est échangé à 80,3 USD, contre 82,2 USD en 2023 et 99 USD en 2022. Côté Arabie saoudite, cette décision intervient alors que les recettes d'exportation pétrolière ont chuté en septembre à leur plus bas niveau depuis le premier semestre 2021. Les réductions volontaires devant se poursuivre, la production de l'Arabie saoudite devrait s'établir en moyenne à 8,99 M bpj pour l’année à venir, alors que le Royaume dispose d’une capacité de production maximale de 12 M bpj. En l’absence d’un retour à la normale, les recettes sont en passe d’afficher une nouvelle baisse annuelle pour 2025. Les dernières statistiques gouvernementales indiquent par ailleurs que les recettes liées à l’exportation pétrolière en Arabie saoudite étaient de 16,7 Md USD en septembre 2024, en baisse de 5,4 Md USD par rapport au mois de septembre 2023. Il s’agissait des recettes les plus faibles enregistrées depuis juin 2021, lorsque l'OPEP+ réouvrait progressivement les vannes suite aux coupes de production entamées au cours de la pandémie de COVID 19. La production saoudienne s'élevait alors à 8,94 M bpj. Par ailleurs, les ministres présents à la réunion ont félicité et reconnu les efforts de l’Arabie saoudite dans le maintien d’un consensus au sein du cartel ainsi que pour son rôle actif dans la stabilité des marchés pétroliers. La prochaine réunion ministérielle est prévue le 28 mai 2025.

Pétrole : Aramco baisse le prix de son brut dArab Light pour les cargaisons de janvier 2025 à destination de lAsie. Le géant pétrolier saoudien a annoncé une baisse de ses prix officiels de vente pour son pétrole brut d’Arab Light à destination des acheteurs asiatiques en janvier 2025. Le prix a été réduit de 0,8 USD par baril par rapport à décembre, s’établissant à 0,9 USD au-dessus de l’indice de référence régional (cotation d’Oman/Dubaï). C’est le prix le plus faible depuis 4 ans, alors que l’Asie achète 70 % du pétrole saoudien. Des réductions similaires ont été appliquées aux autres catégories : Arab Extra Light (-0,6 USD), Arab Super Light (-0,7 USD), Arab Medium (-0,7 USD) et Arab Heavy (-0,7 USD). Pour le marché nord-américain, le prix officiel de l’Arab Light a été fixé à 3,8 USD au-dessus de l’indice Argus Sour Crude. Les perspectives de hausse de la production par l’OPEP+ à partir d’avril 2025, couplées à une demande mondiale affaiblie, pèsent sur les cours. La baisse des prix officiels de vente par Aramco est souvent interprétée par les analystes comme le signe de deux facteurs : une demande faible et une tentative de regagner des parts de marché face à la concurrence.

L’Arabie saoudite accueillera le Congrès mondial sur le dessalement d’eau en 2026. L’Association internationale pour le dessalement et la réutilisation de l’eau (IDRA) a choisi l’Arabie saoudite pour accueillir sa conférence annuelle en 2026. La ville de Riyad a été choisie lors du congrès IDRA 2026 qui se tient actuellement dans la capitale des Émirats arabes unis, à Abu Dhabi ; et devrait avoir pour thème « Faire face à la pénurie d’eau ». L’Arabie saoudite est l’un des principaux acteurs à l’échelle mondiale dans le dessalement d’eau avec un important parc de 41 unités de production pour une capacité totale de production de 11 M m3/j. En mai dernier, lors du 10ème Forum mondial de l'eau à Bali, l'Autorité saoudienne de l'eau a annoncé son ambition d’atteindre d’ici 2030 une production d’eau provenant à 90 % d’eau dessalée. Cette annonce fait écho au lancement en 2020 d’un ambitieux programme de construction de 14 usines de dessalement sur la période 2020-2026.

Le Gouverneur d’Al Ahsa inaugure le premier bus à hydrogène du pays. Le prince Saud bin Talal bin Badr, Gouverneur d'Al-Ahsa, a inauguré le premier bus à hydrogène du Royaume, en présence de Rumaih Al-Rumaih, vice-ministre des Transports et de la Logistique et Président de l'Autorité saoudienne des transports publics (TGA). Le bus, qui peut transporter 45 passagers et parcourir jusqu'à 635 km avec une seule charge, reliera la ville de Dammam à Al-Ahsa en parcourant une distance totale de 359 km par jour. Il fait notamment partie des services de transport interurbain fournis par SAPTCO ALSA for Transportation. Cette initiative fait partie des projets de développement durable développés par la TGA pour réduire les émissions de carbone liées au secteur et soutenir les objectifs environnementaux de l’Arabie détaillés dans la Saudi Green Initiative. Ce bus à hydrogène est par ailleurs le fruit d’une collaboration entre plusieurs entités gouvernementales et privées. Al-Majdouie-Hyundai est le fournisseur du bus, tandis que Saudi Aramco et Air Products sont responsables de l'exploitation et de la supervision de la station de ravitaillement en hydrogène. Enfin, Abdullah Hashim Company fournit l'hydrogène gazeux à l'aide de camions-citernes spécialisés.

Tourisme : le Royaume lance son premier navire de croisière à Djeddah. Cruise Saudi, entreprise consacrée au développement de l’industrie des croisières en Arabie saoudite, a mis en service son premier navire, baptisé AROYA, dans le port islamique de Djeddah. Le navire compte 19 ponts et 1 678 cabines et suites, et peut accueillir jusqu'à 3 362 passagers. Il comporte également 12 restaurants et 17 cafés, servant des plats des cinq continents tout en mettant en valeur la gastronomie saoudienne. L'AROYA est équipé de diverses installations de divertissement, notamment une zone commerciale, un théâtre de 1 018 places, des aires de jeux pour les enfants, etc. Enfin, il propose plusieurs infrastructures sportives tels qu'une piste de marche et des terrains de football et de basket-ball. La mise en service de ce navire marque une étape importante dans le renforcement du tourisme maritime dans le Royaume et de la diversification des activités du pays.

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

Les EAU vont augmenter limpôt sur les sociétés à compter du 1er janvier 2025. Les multinationales ayant des revenus consolidés de 750M EUR (793M USD) devront payer une taxe de 15% (contre 9% actuellement) à partir de janvier 2025. Le Ministère des Finances a indiqué que cette étape visait à établir un « système fiscal équitable et transparent » aligné sur les normes internationales de l’OCDE. De nouveaux incitatifs fiscaux, pour la recherche et le développement par exemple, sont envisagés par le Ministère.

PMI :  La croissance de l'activité du secteur privé non pétrolier des EAU s'est maintenue en novembre, tandis que l'amélioration de la demande a stimulé la croissance des nouvelles affaires, selon une enquête publiée vendredi. L'indice S&P Global UAE Purchasing Managers' Index, corrigé des variations saisonnières, a progressé à 54,2 en novembre contre 54,1 en octobre, restant au-dessus de la barre des 50,0 qui indique une croissance, bien que le taux de croissance reste plus faible que celui observé en début d'année.

Le Cabinet a approuvé un Conseil de l’entrepreneuriat des Emirats, qui sera dirigé par Alia Al Mazrouei. Un fonds de 300M AED a également été alloué pour soutenir l’entrepreneuriat chez les plus jeunes. 

AlpInvest Partners : L'un des principaux investisseurs mondiaux en capital-investissement et filiale de Carlyle, et Mubadala Investment Company ont formé un nouveau partenariat de co-investissement en matière de crédit. Le partenariat s'appuie sur la relation de longue date entre Mubadala et Carlyle et représente une avancée majeure dans la stratégie de financement de portefeuille d'AlpInvest, qui a été initialement lancée en 2018. Depuis sa création, AlpInvest a réalisé environ 4 Mds USD de transactions de financement de fonds de portefeuille.

Standard Chartered prévoit d'augmenter son équipe de banquiers privés de 20% aux Emirats Arabes Unis, dans le cadre d'une stratégie plus large visant à répondre aux besoins de ses clients fortunés et très fortunés. StanChart, comme ses homologues cotés à Londres tels que Barclays et HSBC, cherche à stimuler la croissance de ses capacités de gestion de patrimoine pour compenser la baisse des revenus provenant des prêts dans un environnement de baisse des taux d'intérêt de la banque centrale.

Les prix de l'immobilier à Dubaï devraient augmenter de 8 % en 2025, soutenus par une forte demande. Sur les neuf premiers mois de l’année, les prix sont 19,9 % plus élevés qu’à la même période l'année dernière, avec un nombre record de transactions atteignant 47 269 au troisième trimestre, soit une augmentation de 41,8 % par rapport à 2023. Les ventes ont dépassé 306 Mds AED sur les neufs premiers mois de l’année.

Energie, Industrie & Services

IA / Microsoft / G42 : Le gouvernement américain a autorisé l’exportation de puces avancées dédiées à l’intelligence artificielle vers une installation Microsoft aux EAU, dans le cadre de son partenariat avec G42. 

Space42 et ICEYE ont formé une coentreprise aux EAU pour fabriquer des satellites SAR, en s'appuyant sur la réussite du lancement du satellite Foresight-1 en août 2024. Cette initiative soutiendra le programme d'observation de la Terre des Émirats. Les nouvelles installations d'assemblage à Abu Dhabi serviront de hub pour l'écosystème SAR local.

Adnoc / XRG : Le Président des EAU a approuvé la composition du conseil d’administration de XRG, le nouveau bras d’investissement international d’Adnoc estimé à plus de 80 Mds USD axé sur l’énergie à faible émission de carbone. Jon Gray de Blackstone et l’ex-PDG de BP, Bernard Looney font partie du conseil d’administration tandis que Sultan Al Jaber, PDG d’Adnoc a été nommé président exécutif de XRG. 

La construction du terminal de fret East Midfield Cargo Terminal à l’aéroport international de Zayed (AUH) a débuté. Conçue pour traiter entre 1 million et 1,5 million de tonnes de fret/an, cette installation d’une superficie de 90 000 m2 renforcera les capacités de fret de logistique de l’AUH. 

Le secteur du tourisme aux EAU a généré 33,5 Mds AED de revenus au cours des neuf premiers mois de 2024, représentant une augmentation de 4% par rapport à la même période en 2023. Le taux d’occupation des hôtels dans les sept émirats a atteint 77,8%, l’un des plus élevés au monde.

Jeux en ligne / IA : Abou Dabi prévoit de lancer un fonds de 150M USD axé sur l’industrie du jeu en ligne. Le fonds fermé Beam Ventures disposera d’un programme d’accélérateur qui travaillera avec des startups en phase de démarrage spécialisées dans le jeu Web3 et l’intelligence artificielle. 

Qatar

La visite d’Etat de l’Emir, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, au Royaume-Uni, renforce la coopération financière et numérique entre les deux pays. Le Qatar et le Royaume-Uni ont signé un protocole d'accord visant à consolider la coopération dans les services financiers. De même, le ministre des Finances, Ali bin Ahmed Al-Kuwari, a assisté à l’ouverture de la London Stock Echange Group (LSEG), où a été célébré l’enregistrement des obligations vertes du Qatar sur la bourse de Londres. Il s'agissait de la première émission d'obligations vertes réalisée par le Qatar. Les deux pays ont également lancé une commission conjointe de recherche sur l’intelligence artificielle, dirigée par la Queen Mary University of London (QMUL) et l’Université Hamad bin Khalifa (HBKU), en collaboration avec le Ministère des Affaires étrangères (MOFA) qatarien, le Ministère qatarien des Communications et des technologies de l’information (MCIT) et le Qatar Research Development and Innovation Council (QRDI).

En marge du Forum de Doha 2024, le Qatar et l’Egypte renforcent leurs liens économiques. L’Emir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, s’est entretenu avec le Premier Ministre égyptien, Dr. Mustafa Madbouly, qui a annoncé lors du forum que l’accord visant à éliminer la double imposition sur les revenus et à prévenir l’évasion fiscale entrerait en vigueur en janvier 2025. Cela fait suite au déplacement du Premier ministre qatarien, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, au Caire le 27 novembre dernier, lors duquel les deux pays ont dévoilé leurs intentions de développer un projet d’investissement immobilier sur la côte nord de l’Egypte. Le Qatar a réalisé de nombreux investissements en Egypte, notamment dans les secteurs de l’énergie, des télécommunications et du tourisme.

Le ministre des Affaires énergétiques et PDG de QatarEnergy (QE), Saad Al-Kaabi, émet des réserves sur la directive relative au devoir de vigilance en matière de durabilité des entreprises (CS3D) de l’Union Européenne (UE) lors du Doha Forum 2024. Le ministre qatarien a déclaré que QE, qui devrait doubler sa capacité de production de GNL d’ici 2030 grâce aux projets d’expansion North Field, «ne pourra pas atteindre le Net Zéro » et a interrogé l’UE sur ses intentions à continuer à importer du GNL qatarien. Al-Kaabi a également rappelé que la Qatar Investment Authority (QIA) pourrait être incitée à se retirer de certains investissements européens en raison des risques liés aux pénalités inscrites dans la directive.

Qatar Navigation (Milaha) signe un accord d'affrètement à long terme avec la société allemande Asian Spirit Steamship Company (ASSC). Selon les termes de l’accord, Milaha déploiera deux navires équipés de filtres hybrides permettant de réduire de 35% la consommation de carburant et de 40% des émissions de CO2 par unité transportée, par rapport aux tonnages alternatifs. Ces navires, d’une capacité de 1 200 EVP chacun, emprunteront les voies de services du Golfe et du sous-continent indien.

Ooredoo, Microsoft et l’entreprise croate de télécommunications Infobip inaugure AI Hub, un outil d'intelligence artificielle conversationnelle. AI Hub, développé par Infobip, mêle les modèles d’OpenAI sur Azure aux plateformes de messageries (WhatsApp etc.). Ooredoo souhaite que cet outil bénéficie aux entreprises présentes sur le marché qatarien.

Qatar Islamic Bank (QIB) signe un protocole d’accord (MoU) avec PayLater, une fintech qatarienne spécialisée dans les solutions Buy Now, Pay Later (BNPL). Ce partenariat vise à offrir des services BNPL conformes à la charia aux clients et aux commerçants du Qatar. Lors de la signature de MoU, le Directeur général de la QIB, Bassel Gamal, a indiqué que cette initiative s’aligne avec celles de la Banque Centrale du Qatar (QCB), qui a pour mandat d’accompagner la digitalisation des services bancaires et financiers, et encourager la coopération entre les banques et les fintechs.

Koweït

Le ministère de l'électricité, de l'eau et des énergies renouvelables finalise actuellement les procédures relatives à un appel d’offres visant à la fourniture, l'installation et l'exploitation de systèmes de cellules photovoltaïques sur les auvents des voitures et les bâtiments des centrales électriques du sud du pays. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'engagement du ministère à promouvoir les énergies renouvelables et soutenir les pratiques environnementales durables. Ce projet fait partie d’une initiative plus large visant à utiliser l'énergie renouvelable, et notamment le solaire dans le cadre du plan d'État 2035. Ces projets comprennent les deuxième et troisième phase du projet Al-Shagaya (solaire), prévu pour produire 1 700 mégawatts. Mahmoud Bushehri, ministre de l'électricité, de l'eau et des énergies renouvelables, a annoncé que six entreprises étaient pré-qualifiées pour répondre à l’appel d’offre.

S’il était adopté, un projet de loi sur l'impôt sur les bénéfices des entreprises, en cours de discussion, instaurerait un impôt de 15 % sur les activités commerciales des entreprises opérant au Koweït et des entreprises koweïtiennes opérant sur plusieurs marchés. Une exemption significative est toutefois envisagée - les entreprises dont le CA annuel ne dépasse pas un million et demi de dinars au cours de l’exercice seraient exemptées. La taxe s'appliquerait aux bénéfices réalisés à compter du 1er janvier 2025, et ciblerait plus particulièrement les groupes internationaux. A compter du 1er janvier 2027, la taxation serait significativement élargie. Les exemptions ne concerneraient plus que les revenus des personnes morales détenues à 100 % par l'État. Les revenus d'entreprise provenant de la zone neutre (séparant le Koweït de l’Arabie Saoudite) seraient soumis à un taux d'imposition de 30 %, taux bénéficiant d’un abattement de 50 % si l’entreprise a déjà été imposée par l'Arabie saoudite. Un impôt supplémentaire serait également mis en place pour les multinationales dont les taux d'imposition effectifs sont inférieurs au taux minimum de 15 %. Enfin, le régime fiscal prévoirait plusieurs possibilités de déduction.

Selon Fitch, le prix du pétrole restera suffisant pour que les pays du CCG équilibrent leurs budgets en 2025. Malgré ses prévisions de baisse des prix du brut en raison d'une croissance modeste de la demande et de l'abondance de l'offre mondiale, Fitch estime que leur niveau restera suffisant en 2025 pour équilibrer les budgets de la plupart des pays du Golfe. L'agence a abaissé ses prévisions pour le prix moyen du pétrole en 2025 à 70 USD le baril, contre une estimation précédente de 80 USD, mais a noté que les réformes financières et les dépenses d'investissement importantes renforcent la capacité des pays du Golfe à absorber les prix bas du pétrole. Le dernier rapport du Fonds monétaire international publié en octobre prévoyait que le seuil de rentabilité du prix du pétrole pour l'année prochaine serait de 90,9 USD le baril pour l'Arabie saoudite, 50 USD pour les EAU, 124,9 USD pour le Bahreïn, 81,8 USD pour le Koweït, 57,3 USD pour le Sultanat d'Oman et 44,7 U8SD pour le Qatar.

Le Koweït réaffirme que la lutte contre le changement climatique passe par le multilatéralisme. Le représentant permanent du Koweït auprès des Nations Unies et des organisations internationales à Vienne (et Ambassadeur du Koweït en Autriche) a affirmé que « l'action multilatérale devait être le socle permettant de faire face aux défis mondiaux.  Les Nations Unies demeurent la pierre angulaire de cette coopération internationale et sa charte représente le cadre pour tous les efforts visant à relever les défis mondiaux, y compris ceux causés par le changement climatique ».  M. Al-Fassam a évoqué l'appel du Koweït pour une coopération internationale accrue et rappelé que l’émirat figurait parmi les premiers pays à signer la Convention-cadre sur les changements climatiques, à adhérer au Protocole de Kyoto et à ratifier l'Accord de Paris. Il a réitéré le plein engagement du Koweït envers ces accords et affirmé la détermination de son pays à adopter les mesures nécessaires pour atténuer les effets du changement climatique et s'y adapter.

10 ans de prison et 6M KD d’amende pour une fraude à l’assurance médicale en Europe. La Cour de cassation a confirmé le verdict dans l'affaire de détournement de 15 M KD provenant de fonds alloués à la prise en charge de traitements médicaux à l'étranger. Le tribunal a condamné un Égyptien à 10 ans de prison et à une amende de 6 M KD. Le second accusé, un citoyen koweïtien et ancien fonctionnaire du ministère de la santé, a été condamné à 7 ans de prison et à une amende de 300 000 KD pour avoir facilité le détournement des fonds. Le ministère de la santé a confirmé que, profitant de l'absence d'un bureau de santé dans un pays européen, les accusés avaient émis et traité de fausses factures relatives à des traitements médicaux et des réservations d'hôtel bénéficiant à des citoyens koweïtiens.  NdR – Les citoyens koweïtiens souffrant de pathologies ne pouvant être prises en charge dans le pays bénéficient d’une prise en charge de leurs dépenses de santé à l’étranger, notamment aux Etats-Unis mais aussi en France et en Allemagne.

Le ministère de l'électricité et la Banque mondiale discutent de l'amélioration du climat des entreprises au Koweït. Le ministère de l'électricité, de l'eau et des énergies renouvelables du Koweït rencontre une équipe de la Banque mondiale pour discuter des réformes visant à améliorer le classement du Koweït dans le programme d'amélioration de l'environnement des entreprises. Les discussions portent sur la rationalisation des procédures pour les investisseurs, l'accélération des transactions et l'amélioration de la fiabilité et de l'efficacité des services d'électricité et d'eau. Les sujets abordés comprennent la simplification des cadres réglementaires, l'amélioration de la connectivité des services et la promotion de l'efficacité énergétique, en particulier dans les projets d'énergie renouvelable.

Oman

Le ministère de l’Énergie et des Minéraux a annoncé la création du Oman Center for Zero Neutrality, remplaçant l’Oman Sustainabilty Center. Le nouveau centre assura diverses missions :  i) préparation et actualisation de la stratégie Net Zero ; ii) approbation des programmes exécutifs dans divers secteurs ; iii) suivi de projets Net Zéro ; iv) soutien et conseil aux entités et institutions concernées par la neutralité carbone ; v) sensibilisation des individus et instituions aux objectifs de neutralité et vi) gestion des demandes de certification carbone et hydrogène. Un comité de pilotage, présidé par le ministre de l'Énergie et des Minéraux et composé de représentants des ministères des Affaires étrangères, des Finances et de l'Économie, de l’Environment Authority et de l'OIA, a été créé. Ce comité approuvera les plans stratégiques, suivra les progrès et assurera l'alignement avec les objectifs durable du pays. Le centre facilitera également l’adoption de technologies et de pratiques internationales de pointe tout en favorisant l’innovation, la recherche scientifique et les capacités nationales.

Barheïn

Industrie : 30 usines du pays obtiennent le label « Usine verte » Le ministre bahreïni de l'Industrie et du Commerce, Abdulla bin Adel Fakhro, a décerné à 30 usines le label « Usine verte », dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement pour développer un secteur industriel respectueux de l’environnement et en phase avec les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Le Royaume s’est fixé comme objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060 et a mis en œuvre plusieurs initiatives, dont celle des usines vertes, pour y parvenir. Ce label est attribué aux usines qui réutilisent 10 % de leurs déchets industriels dans leurs processus de production, qui utilisent 10 % d'énergie renouvelable pour faire fonctionner leur installation industrielle, qui appliquent des politiques de gouvernance environnementale et sociale, qui disposent de systèmes de surveillance des émissions de polluants atmosphériques et environnementaux, de systèmes de calcul des gaz à effet de serre ou qui disposent d'une unité de capture du carbone.