Notes souveraines : un crescendo, quelques bémols - Brèves Economiques de la Péninsule Arabique - Semaine du 25 novembre au premier décembre 2024
Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....
Notes souveraines : un crescendo, quelques bémols
Cette semaine, l'Arabie saoudite a vu sa note souveraine rehaussée par Moody's, passant de A1 à Aa3, pour la première fois depuis l'évaluation initiale de 2016. Trois pays du Golfe ont ainsi vu leurs notations progresser en 2024, un signal fort des efforts entrepris pour assurer la pérennité leurs modèles économiques.
Les récentes avancées économiques et sociales de l’Arabie saoudite ont été déterminantes dans ce rehaussement. Le Royaume poursuit sa transformation économique à travers Vision 2030, avec une part croissante des secteurs non pétroliers, qui représentent 52 % du PIB réel en 2024 (contre 47 % en 2016), et une croissance prévue de 4,6 % en 2025. Cette dynamique est soutenue par des investissements privés en hausse de 4,5 % en 2024 et des projets majeurs comme NEOM ou le Red Sea Project. Le PIB nominal devrait atteindre environ 1 060 milliards d’euros en 2025, contre 997 milliards d’euros en 2024. Sur le plan social, le taux de chômage des Saoudiens est descendu à 7,1 % au T2 2024, avec un objectif ambitieux de 5 % d’ici 2030, tandis que la participation des femmes dans la population active a atteint 35,4 %, dépassant déjà les objectifs de Vision 2030.
Cependant, des défis subsistent. Le budget 2025 prévoit une réduction des recettes à 85,1 milliards d’euros (-3,7 % par rapport à 2024) et des dépenses à 84,9 milliards d’euros (-4,5 %), tout en maintenant des investissements substantiels dans la diversification. Le déficit budgétaire, estimé à 2,8 % du PIB en 2024, devrait s’améliorer à 2,3 % en 2025, avant de se stabiliser autour de 2 % à moyen terme. La dette publique augmentera pour atteindre environ 325 milliards d’euros en 2025 (29,9 % du PIB), tout en restant inférieure à celle de nombreux pays aux notations similaires. Les réserves gouvernementales, maintenues à 97,5 milliards d’euros, offrent un filet de sécurité essentiel.
Le Qatar, noté AA par Fitch, s’appuie quant à lui sur une stratégie fondée sur la stabilité budgétaire et l’expansion de son leadership gazier. L’extension du North Field LNG augmentera la capacité de production à 126 millions de tonnes par an d’ici 2027, garantissant des excédents budgétaires constants, prévus à 6 % du PIB en 2025, et une réduction de la dette publique brute à 41 % du PIB. Ces performances permettent au Qatar de financer ses projets sans dépendre excessivement des marchés internationaux. Les réserves financières solides renforcent cette résilience, bien que le pays reste vulnérable aux fluctuations de la demande mondiale d’énergie.
Enfin, Oman a retrouvé une notation investment grade BBB- attribuée par S&P. Au cours de la dernière décennie, Oman a affronté des déséquilibres budgétaires significatifs, principalement dus à la volatilité des prix du pétrole et à une dépendance marquée envers les revenus hydrocarbures. Cette situation a conduit à une augmentation notable de la dette publique, atteignant environ 70 % du PIB en 2020. Face à ces défis, le gouvernement omanais a mis en œuvre une série de réformes fiscales et économiques visant à stabiliser les finances publiques. Les excédents budgétaires enregistrés en 2022 et 2023 ont permis de diminuer la dette publique à environ 35 % du PIB fin 2023. Aligné sur Oman Vision 2040, le gouvernement a intensifié ses efforts pour diversifier l'économie en investissant dans des secteurs tels que le tourisme, la logistique, la pêche et l'industrie manufacturière. Enfin, l’introduction de la TVA et la réduction des subventions ont contribué à augmenter les revenus non pétroliers et à rationaliser les dépenses publiques. Ce rehaussement reflète ainsi une gestion budgétaire rigoureuse, avec une dette publique projetée à 29 % du PIB d’ici 2027 et des excédents budgétaires modérés stabilisés à 1,9 % du PIB entre 2024 et 2027. Le Sultanat a également renforcé la gouvernance de ses entreprises publiques pour améliorer la stabilité financière.
Ces notations, loin d’être de simples indicateurs, deviennent des outils stratégiques pour renforcer la confiance, légitimer des visions économiques ambitieuses et asseoir la résilience des économies du Golfe dans un contexte global incertain. Elles permettent notamment d’attirer les investissements nécessaires à la transformation. L’Arabie saoudite ambitionne ainsi d’attirer 92 milliards d’euros d’IDE annuels d’ici 2030, bien que les 5,1 milliards d’euros enregistrés au premier semestre 2024 montrent encore le chemin à parcourir. Les « Visions », des partitions inachevées…
Leila Larbi, Adjointe au chef de service et Conseillère financière régionale
Luidgy Belair, Attaché macroéconomique et financier
Alexis Duloutre, Analyste macroéconomique et financier
Pétrole et gaz
Brent 22/11/2024 à 12h00 GST : 72,154 USD/Bbl
Le prix du pétrole est en baisse cette semaine, après la conclusion d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah lundi. Les deux camps se sont mutuellement accusés, dès mardi, d’avoir violé la trêve, mais les marchés restent confiants sur la sécurité de la production au Proche-Orient. Le risque de sanctions contre le brut iranien perdure néanmoins, alors que le pays a annoncé une extension de son programme nucléaire.
Le baril de Brent vaut vendredi midi 72,15 dollars, enregistrant une baisse de 3 % sur la semaine. Le WTI se négocie lui 68,45 dollars le baril, deux dollars de moins que vendredi dernier. Le gaz naturel, après une forte hausse suivant la publication du rapport de l’AIE, qui a mis en lumière une nette baisse des stocks américains, a stagné sur la semaine et termine à 3,3157 dollars / MMBtu (10,7321 euros / MWh).
Alors que le premium géopolitique semble s’éroder, l’OPEP+ a décidé de temporiser cette semaine, et a repoussé sa réunion, initialement prévue le 1er décembre, au 5 décembre. La plupart des analystes s’attendent à voir le cartel repousser à nouveau la levée de ses restrictions de production. La capacité d’action de l’OPEP+ sur les prix est toutefois limitée, alors qu’un certain nombre de pays, dont les Emirats, poussent pour abandonner le soutien aux cours. D’après Reuters, une telle décision pourrait faire tomber le prix du WTI en dessous des 50 dollars.
Si la situation tend à se stabiliser au Liban, des risques politiques pèsent toujours sur les cours : les frappes russes contre le système énergétique ukrainien laissent envisager une réplique, qui pourrait entraver la production et l’exportation du pétrole russe. Les offres iranienne et irakienne courent également le risque de sanctions renforcées sous la nouvelle administration américaine, alors que Washington s’inquiète de l’influence croissante des milices pro-Téhéran en Irak.
Côté demande, les estimations sont pessimistes. BMI a ainsi abaissé ses prévisions de prix du Brent pour 2025, passant de 78 à 76 dollars le baril, citant une économie chinoise toujours en difficulté.
Brèves économiques
Arabie saoudite
Macroéconomie & Finance
Notation financière : Moody’s a réhaussé la note de l’Arabie saoudite de A1 à Aa3 et changé la perspective de « positive » à « stable » – L’agence de notation financière Moody’s a revu à la hausse la note souveraine de l’Arabie saoudite de « A1 » à « Aa3 », soulignant les efforts de diversification économique, la croissance non pétrolière, et la politique budgétaire prudente du Royaume. Pour rappel, en septembre dernier, l’agence S&P avait confirmé la note « A » attribuée au Royaume et revu à la hausse la perspective de de « stable » à « positive », citant la croissance non pétrolière et la résilience de l’économie saoudienne.
Finances publiques : le ministère des Finances (MoF) a approuvé le budget pour 2025 – Le déficit budgétaire pour 2024 est estimé à 31 Md USD (2,8 % du PIB), après 22 Md USD en 2023 (2,0 % du PIB). Le Royaume poursuit sa politique budgétaire expansionniste afin de soutenir la diversification économique, avec des déficits respectifs de -2,3 %, -2,9 %, et -3,0 % prévus sur 2025, 2026, et 2027. Les prix relativement faibles du pétrole, couplés aux baisses de production et aux besoins de financements, ont conduit les autorités saoudiennes à revoir leur prévision du déficit à la hausse. Le budget 2024 prévoyait un déficit de –1,9 % du PIB en 2024 et respectivement –1,6 % et –2,3 % pour 2025 et 2026. Les recettes atteindraient 328 Md USD en 2024, en hausse de 1,5 % par rapport à l’exécution budgétaire de 2023 et de 4,9 % par rapport au montant qui avait été budgété pour 2024, cela malgré la prolongation des réductions de la production de pétrole et un baril de Brent relativement faible (83 USD en moyenne sur les six premiers mois de 2024). Le MoF n’a pas publié le montant des recettes pétrolières et non pétrolières, mais les taxes ont représenté 30 % des recettes. On note que les recettes issues des taxes sur les revenus et les profits ont diminué de 22,4 % par rapport à 2023 à 8 Md USD. Pour rappel, en 2023, les recettes pétrolières (200 Md USD) avaient diminué de 12 % par rapport à 2022, tandis que les recettes non pétrolières (118 Md USD) avaient augmenté de 7,3 %. En 2025, le MoF prévoit des recettes de 316 Md USD, en baisse de -3,7 % par rapport à l’exécution de 2024, les autorités saoudiennes se voulant prudentes quant aux estimations des recettes pétrolières et non pétrolières dans le contexte actuel. Les dépenses atteindraient 359 Md USD en 2024, soit des hausses respectives de 4,0 % et 15,5 % par rapport aux dépenses exécutées en 2023 et 2022. Les dépenses de santé et sociales et les dépenses militaires ont formé les deux premiers postes de dépense en 2024, au même niveau à 69 Md USD. En 2025, les dépenses s’élèveraient à 315 Md USD (-3,7 % par rapport à l’exécution budgétaire de 2024). Le niveau de dette publique resterait limité autour de 29 % du PIB en 2024, contre 25,9 % en 2023. D’ici 2027, la dette publique devrait s’élever à 33,3 % du PIB selon le rapport.
L'Arabie saoudite revoit son objectif de taux de chômage des saoudiens à 5,0 % pour 2030, contre 7,0 % précédemment – Le ministre saoudien des Ressources Humaines et du Développement Social a annoncé lors du Budget Forum 2025 avoir revu l’objectif du Royaume pour le taux de chômage des saoudiens. Celui-ci est désormais fixé à 5,0 % en 2030, contre 7,0 % lorsque la Vision 2030 avait été lancée en 2016. L’amélioration du marché du travail engagée en 2017 s’est poursuivie en 2024. Selon la GASTAT, le taux de chômage global atteint 3,3 % au T2 2024, après 3,5 % au T1, son plus bas niveau historique. Le taux de chômage des nationaux a atteint son plus bas niveau à 7,1 %, soit – 0,5 point de pourcentage (pp) par rapport au trimestre précédent qui était déjà un plus bas. En 2018, le taux de chômage des nationaux s’élevait à 12,8 %. Cette nouvelle réduction au T2 2024 est principalement portée par la baisse des taux de chômage global des femmes (- 1,0 pp en glissement trimestriel à 10,8 %) et des saoudiennes en particulier (- 1,4 pp en glissement trimestriel à 12,8 %). Malgré une légère diminution du taux d’activité de 0,6 pp à 50,8 %, la dynamique positive se poursuit avec notamment la création récente de la plateforme Jadarat, facilitant l'accès à l'emploi dans les secteurs public et privé. Pour atteindre ses objectifs, le Royaume impose des règles contraignantes de « saoudisation » des emplois qui se sont progressivement renforcées.
RHQ : Morgan Stanley a obtenu l’autorisation d’installer son siège régional en Arabie saoudite – Après ses rivaux américains Citigroup et Goldman Sachs, la banque d'investissement américaine Morgan Stanley a obtenu l'autorisation du ministère saoudien de l’Investissement d'établir son siège régional en Arabie saoudite.
Pour rappel, depuis le 1er janvier 2024, les multinationales opérant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) et souhaitant contracter avec le gouvernement saoudien (appels d’offres dont le montant est supérieur à 1 M SAR soit 267 000 USD) doivent avoir un siège régional (RHQ) établi en Arabie saoudite. Cette initiative, pilotée par le ministère saoudien de l’Investissement (MISA), connue sous le nom de « programme RHQ » et annoncée pour la première fois en 2021, entre dans le cadre de la Vision 2030. Début novembre 2024, un total de 540 entreprises auraient obtenu leur licence RHQ selon le ministre de l’Investissement, contre 350 en 2023 et 80 en 2022. Le MISA s’était initialement fixé l’objectif d’octroyer 480 licences RHQ d’ici 2030, dépassant ainsi largement son objectif dès 2024. La majorité des RHQ seraient basés à Riyad, dans le King Abdullah Financial District (KAFD).
Energie, Industrie & Services
Transport : Alstom signe un accord de 80 M USD avec la SAR – L’entreprise française Alstom, spécialisée dans les solutions de mobilité durable, a annoncé avoir signé un accord d’un montant de 80 M USD avec Saudi Arabia Railways (SAR). Cet accord, signé lors du Saudi Rail Forum, porte sur de l’assistance technique et de la fourniture de pièces de rechange (TSSSA) dans le cadre du projet de corridor de fret est-ouest du pays. De plus, afin de numériser le processus de maintenance et de le rendre toujours plus efficace, les locomotives seront surveillées en continu et en temps réel par la solution numérique HealthHub d'Alstom. Cette technologie permettra d'adopter une approche de maintenance préventive, de réduire les temps d'arrêt et d'optimiser la disponibilité de la flotte. Grâce à ce contrat, Alstom renforce son engagement auprès de l’Arabie saoudite avec des réalisations importantes comme le métro de Riyad, le tramway à AlUla ou encore les navettes de l’aéroport de Djeddah.
Energie (1/2) : la SPPC annonce les entreprises qualifiées pour la sixième phase d’appels d’offres du NREP – La Saudi Power Procurement Company a annoncé les entreprises qualifiées pour les appels d’offres de la sixième phase du Programme national pour les énergies renouvelables (NREP). Celle-ci portait sur 5 nouveaux projets d’une capacité combinée de 4,5 GW, répartis entre 1,5 GW d’éolien et 3 GW de solaire. Parmi les entreprises qualifiées, on retrouve les français : EDF Renouvelables, TotalEnergies et Engie. Ce dernier s’y positionne à travers Kahrabel FZE qui gère et supervise le développement, la construction et l’exploitation des activités de production d’électricité et d’eau d’Engie au Moyen-Orient. On retrouve également Masdar (EAU), Marubeni (Japon), Alfanar (KSA), Al Jomaih (KSA), Korea Western Coporation (Corée du Sud), SPIC (Chine), etc.
Energie (2/2) : ACWA Power devrait prendre le relai du PIF sur l’hydrogène. L’entreprise saoudienne ACWA Power devrait remplacer le Fonds souverain saudien (PIF) pour assurer le mandat de livraison, d’exploitation et de co-investissement dans les futurs projets d’hydrogène vert en Arabie saoudite. Ceci fait suite à l’annulation, en octobre, du lancement d’Energy Solutions Company (ESC), une filiale du PIF qui devait devenir le champion national en matière de stockage, de transport et de commercialisation de l’hydrogène bas carbone. A noter que le Fonds souverain détiendrait actuellement 44 % des parts d’ACWA Power, contre 50 % lors de son introduction en bourse en 2021. ACWA Power est l’un des acteurs majeurs du secteur de l’hydrogène et l’un des trois partenaires, avec NEOM et Air Products (USA), pour le développement de l’usine d’hydrogène vert d’une valeur de 8,5 Md USD sur le gigaprojet au Nord-Ouest du pays. Ces affirmations n’ont toutefois pas été confirmées par la société pour le moment.
Mines : Vedanta signe un protocole d’accord de 2 Md USD avec l’Arabie saoudite pour des projets liés au cuivre. Vedanta Copper International (Inde) a signé un protocole d’accord avec le ministère de l’Investissement ainsi qu’avec le ministère de l’Industrie et des Ressources minérales pour investir 2 Md USD dans d’importants projets de cuivre au sein du Royaume. Les projets comprennent une nouvelle fonderie et raffinerie de cuivre de 400 kilotonnes par an (KTPA), ainsi qu'un projet de barres de cuivre de 300 kilotonnes par an (KTPA). Ces initiatives s'inscrivent dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, qui vise à valoriser les ressources minérales du pays estimées à 2 500 Md USD et à faire passer la contribution du secteur des minéraux au PIB de 17 à 64 Md USD d'ici 2030.
Logistique : l’Arabie saoudite signe 9,3 Md USD d’accords pour renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement – Lors du Global Supply Chain Resilience Initiative (GSCRI) à Riyad, le pays a signé 9,3 Md USD d’accords visant à renforcer sa connectivité et appuyer sa diversification économique. Les accords couvrent des secteurs clés comme l’aviation, l’industrie et la logistique. Ces projets s'inscrivent dans le cadre de l'objectif de GSCRI d'attirer 150 Md USD d’investissements d'ici à 2030. Ces investissements ont permis à l’Arabie saoudite de gagner 17 places dans le classement mondial de l’Indice de performance logistique (LPI) de la Banque mondiale. En effet, le pays était classé 38/139 en 2023 contre 55/139 en 2018, et souhaite se hisser parmi les 10 premières places du classement d’ici 2030.
Infrastructure : Nesma & Partners et MAN Enterprise forment une JV pour un projet d’1,54 Md USD – Le conglomérat saoudien Nesma & Partners a annoncé la création d’une joint-venture avec MAN Enterprise, spécialisée dans la construction et la gestion de projets. L’investissement est estimé à 1,54 Md USD. Cette coentreprise a pour vocation de réduire la dépendance aux sous-traitants en optimisant les ressources et en permettant ainsi à l'équipe d'effectuer elle-même les activités de finition. La coentreprise se concentrera dans un premier temps sur des projets à Diriyah et particulièrement sur la construction d’infrastructures commerciales et hôtelières du gigaprojet historique situé à l’Ouest de la capitale et estimé à plus de 50 Md USD.
L’Arabie saoudite annonce une aide de 931 M USD pour les projets touristiques d’Al Ahsa – Le ministère saoudien du Tourisme a annoncé son soutien à 17 initiatives touristiques dans la région d’Al Ahsa, à l’Est de Riyad, d’une valeur de 931 M USD. Ces initiatives permettront notamment d’ajouter 1 800 chambres d’hôtel supplémentaires. Ahmed Al Khateeb, ministre saoudien du Tourisme, a déclaré vouloir faire de la région une destination touristique majeure à l’échelle régionale. Il s’y est rendu afin de rencontrer les potentiels investisseurs. Le tourisme a été identifié comme secteur clé de la Vision 2030 et contribuait à hauteur de 4,4% du PIB, avec 68 Md USD de recettes touristiques enregistrées en 2023, contre 3,6 % du PIB et 44 Md USD de recettes en 2019. Le Royaume s’était fixé comme objectif d’atteindre 100 M de touriste d’ici 2030, cible atteinte dès 2023 avec 109 M de touristes enregistrés, répartis entre 82 M de touristes domestiques et 27,4 M de touristes internationaux.
Émirats arabes unis
Macroéconomie & Finance
Mubadala Capital, le fonds souverain d'Abu Dhabi, va privatiser CI Financial dans le cadre d'une transaction de 12,1 Mds de dollars canadiens (8,66 Mds USD), a déclaré lundi le gestionnaire d'actifs et de patrimoine canadien. Mubadala paiera à CI Financial 32 dollars canadiens par action.
La municipalité métropolitaine d'Istanbul organise des réunions d'investisseurs aux Émirats arabes unis et à Doha. Les réunions, organisées par Istanbul Buyuksehir Belediyesi (Municipalité Métropolitaine d'Istanbul), se tiendront à Doha (lundi 9 décembre), Abu Dhabi (mardi 10 décembre) et Dubaï (mercredi 11 décembre). Emirates NBD Capital et HSBC participent à l'organisation de ces réunions.
AFL/CFT : La banque centrale des Émirats arabes unis a suspendu les activités d'Al Razouki Exchange, une maison de change opérant aux EAU, pour une période de trois ans. Les succursales d'Al Razouki à Deira et Al Murar ont été fermées, et les autorités émiriennes ont annoncé que les mesures administratives ont été prises conformément à l'article 14 de la loi sur la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (AML/CFT).
Energie, Industrie & Services
Energie : EDF est en discussion avec la municipalité de Ras Al Khaimah pour construire une centrale hydroélectrique de pompage de 5GW dans l’émirat. Capable de stocker de l’énergie jusqu’à 12h, cette initiative vise à équilibrer l’approvisionnement en électricité aux EAU.
Le Silk Road Fund chinois a accepté d’investir jusqu’à 2,8 Mds USD dans des projets menés en collaboration avec Masdar dans le domaine des énergies renouvelables à travers les pays membres de l’initiative Belt and Road (BRI). Dans le cadre de cet accord, Masdar et le Silk Road Fund établiront un partenariat stratégique pour explorer des opportunités de co-investissement dans des projets développés, financés ou exploités par Masdar. L'initiative BRI de la Chine vise à connecter l’Asie, l’Europe, l’Afrique et d'autres régions du monde via un réseau de projets d’infrastructure et de commerce.
Emirates a réceptionné son premier avion A350-900. La compagnie aérienne a commandé un total de 65 A350-900 dans le cadre de ses plans ambitieux visant à soutenir l'Agenda économique de Dubaï, qui prévoit d'ajouter 400 villes à la carte des échanges commerciaux internationaux de la ville au cours de la prochaine décennie. L'A350 jouera un rôle clé dans l'établissement du nouveau méga-hub Dubai World Central (DWC).
AD Ports a signé un accord-cadre avec le gouvernement égyptien pour la construction, l’exploitation et le transfert d’une zone économique à Port-Saïd Est. Cet accord s’inscrit dans la continuité d’une série d’investissements d’AD Ports Group dans les secteurs égyptiens de la logistique et du maritime. En juin, AD Ports a signé un accord de concession définitif avec l’Autorité des ports de la mer Rouge (RSPA) pour développer, exploiter et gérer trois terminaux de croisière aux ports de Safaga, Hurghada et Charm el-Cheikh.
Qatar
L’Emir, Sheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, en visite au Costa Rica et en Colombie. Ces visites ont été l’occasion de signer différents protocoles d’accord dans les domaines notamment de la santé, du sport, des médias et de l’information, du tourisme et des infrastructures portuaires.
QatarEnergy (QE) renforce ses participations dans deux blocs d’exploration offshore en Namibie en acquérant des parts de TotalEnergies. Avec l’acquisition respectivement de 5,25% dans le bloc 2913B (PEL 56) et de 4,695% dans le bloc 2912 (PEL 91), Qatar Energy détient désormais 35,25% et 33,025% aux côtés de TotalEnergies (45,25% et 42,48%).
Le ministre de l’Energie, Saad bin Sherida Al Kaabi, s’entretient avec son homologue sud-africain, Kgosientso Ramokgopa. La rencontre a eu lieu le 24 novembre à Doha et s’inscrit dans la continuité de la coopération énergétique entre les deux pays. En effet, QatarEnergy a acquis des participations dans le projet offshore sud-africain du bassin d’Orange, tandis que la QIA, en collaboration avec Enel Green Power (EGP), a financé la construction de trois parcs éoliens en Afrique du Sud.
Qatar Electricity and Water Authority (QEWC) a attribué un contrat de 2,84 Mds USD à Samsung C&T Construction Group pour la construction du projet Facility E, une centrale électrique à cycle combiné à Doha. Le projet, représentant un investissement total de 3,7 Mds USD, comprend la construction d’une centrale électrique à cycle combiné au gaz d’une capacité de 2,4 GW et d’une usine de dessalement capable de produire 500 000 tonnes d’eau par jour. L’électricité et l’eau dessalée seront fournies à la Qatar General Electricity and Water Corporation (Kahramaa) dans le cadre d’un accord de 25 ans. Une fois terminée en 2029, la centrale devrait fournir 16% de l’électricité totale et 17% de l’eau dessalée du Qatar. La banque sud-coréenne Woori Bank sera le chef de file financier du projet.
La société britannique Synectics, spécialisée dans les technologies de sécurité et de surveillance, remporte un contrat de 2,27 M USD auprès de la North Oil Company (NOC). Selon les termes du contrat, Synectics fournira sa technologie de station de caméra COEX pour renforcer la sécurité du plus grand champ pétrolier du Qatar, Al-Shaheen.
La Qatar Development Bank (QDB) investit dans la Fintech Wahed, spécialisée dans les produits conformes à la charia. Créée aux Etats-Unis en 2015, Wahed gère 1 Md USD d’actifs pour 400 000 clients à travers le monde entier. La Fintech se développe au sein du CCEAG.
La Qatar Investment Authority (QIA) investit dans un fond de continuation chinois au profit de McDonald’s Chine. Le fonds souverain du Qatar serait le principal investisseur dans la levée de fond de 1Md USD opérée par Trustar Capital, société chinoise de capital-investissement pour ce fonds de continuation qui détiendra une part majoritaire dans McDonald’s Chine. Trustar Capital est la filiale de capital-investissement de CITIC Capital Holdings, dans laquelle Qatar Holdings a investi en 2012.
Le Qatar figure au premier rang de l’indice de gouvernance du CCEAG. Selon la Banque Mondiale, l’Emirat a obtenu des scores de 84,36% pour la stabilité politique et 80,19% pour l’Etat de droit. Le Qatar a récemment réalisé une avancée significative dans l’indice de développement de l’administration en ligne des Nations Unies (EDGI), passant de la 78e place en 2023 à la 53e en 2024.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Ooredoo, le principal opérateur de télécommunications qatarien, annoncent une initiative commune visant à accélérer la transformation numérique dans les pays arabes. Cette initiative, en collaboration avec la GSM Association, une organisation professionnelle mondiale représentant les intérêts des opérateurs de télécommunications, a pour objectif d’œuvrer en faveur de la mise en place de réglementations et de politiques du numérique durables.
Le Qatar prend part à la 5e édition de la semaine arabe du développement durable au Caire. L’évènement, qui a débuté le 24 novembre, a accueilli une délégation qatarienne, dirigée par le ministre plénipotentiaire des Affaires étrangères, Ahmed bin Mohammed Al Zuwaidi.
Le ministre du Commerce et de l’industrie (MoCI), Sheikh Faisal bin Thani Al-Thani, inaugure le salon dédié au tourisme, Qatar Travel Mart. L’évènement, qui s’est déroulé à Doha du 25 au 27 novembre, a attiré plus de 300 exposants en provenance de 60 pays. Pour rappel, le Qatar a identifié le tourisme comme un secteur clé de sa diversification économique, visant à attirer 6 millions de visiteurs d’ici 2030.
Koweït
L’IIF table sur une progression du PIB Koweït de 2,9% pour 2025 contre 1% pour 2024. L'Institute of International Finance (IIF) a prédit un bond du PIB pour la région du Golfe l'année prochaine, sous l'impulsion des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite, la hausse de la production pétrolière devant compenser l'impact de la baisse attendue des prix du brut. L'économie serait stimulée par la poursuite d'une forte croissance dans le secteur non pétrolier, en particulier dans les secteurs du numérique et de l'intelligence artificielle. Selon un récent rapport de l'institut le PIB des six pays du CCG augmenterait de 4,4 % en 2025, contre seulement 1 % prévu pour l'année en cours, tandis que le secteur non pétrolier connaîtrait une croissance de 4 %, tirée par la consommation privée et l'investissement public. L’IIF s'attend à ce que le PIB du Koweït connaisse une croissance de 2,9 % l'année prochaine, alors que les estimations prévoient une récession de 2,2 % cette année. Les estimations de croissance pour le Bahreïn pour 2025 sont de 3,4 %, celle d'Oman de 2,6 % et celle du Qatar de 1,4 %. En 2025, les estimations les plus élevées concernent les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, avec une croissance respectivement de 5,1 % et 4 %.
Un premier pas vers la dépollution des routes koweïtiennes…Le Conseil des ministres a chargé la municipalité de Koweït de mettre en place des mesures pour enlever des routes les pneus endommagés et usagés qui s’y accumulent, en particulier dans la zone de Salmiya. Le nombre total de véhicule immatriculés au Koweït approchait les 2,7 M en décembre 2024 pour une population de 5 M alors que les faiblesses des infrastructures et les conditions climatiques diminuent fortement la durée de vie des pneumatiques.
Le Koweït aspire à renforcer son partenariat économique avec la Chine…Evoquant le lancement de plusieurs joint-ventures, des diplomates koweïtiennes participant au 3ème forum sino-arabe des jeunes leaders, à Zuhai (province de Guandong), ont souligné l’importance de la coopération bilatérale. Cette dernière « n’a cessé de croître au cours des dernières années et contribue remarquablement à la stabilité régionale ». Les échanges commerciaux bilatéraux ont presque doublé entre 2013 et 2023 (respectivement 12,3 Mds et 22,4 Mds USD), ce qui fait de la Chine le premier partenaire du Koweït depuis 2015.
Le 45ème sommet des chefs d’Etat du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) se tient ce dimanche 1er décembre à Koweït. Selon le Ministre koweïtien des Affaires étrangères, le échanges devraient porter en priorité sur les questions économiques, la cybersécurité et l’avancement des projets régionaux dans les domaines ferroviaires et de l’électricité.
Oman
Depuis le 24 novembre, OQ Base Industries (OQ BI) offre 49% de son capital à la bourse de Mascate, soit 1,7 milliards d’actions. Le montant de l’introduction en bourse devrait représenter 188 M OMR (490 M USD) – à un prix par action plafonné à 0,111 OMR. La cotation se déroulera en trois tranches : catégorie I (30% pour des investisseurs institutionnels), catégorie II (30% pour les principaux investisseurs) et catégorie III (40% entre grands et petits investisseurs de détail). D’ores et déjà, quatre principaux investisseurs se sont engagés à acquérir 30% de l’offre toute tranche confondue à part égale (7,5% chacun soit 14,1 M OMR) : i) Saudi-Omani Investment, ii) Falcon Investment (QIA), iii) Gulf Investment Corporation et le iv) Social Protection Fund. Si cette introduction constitue la deuxième de l’année 2024 pour l’OIA, après celle d’OQ EP début octobre, le fond entend privatiser, par introduction en bourse, deux autres filiales en 2025 – Asyad et Oman Electricity Transmission Company. Pour rappel, OQ EP a levé 2 Md USD à la bourse de Mascate. Cependant, lors du premier jour en bourse, le titre de l’action avait chuté de 8,2% du fait de la revente par des investisseurs de leurs titres après avoir pu réaliser des plus-values dès l’ouverture grâce à un prix supérieur au prix d’achat – décote de 10% maximum sur des prix déjà rabaissés dans certains cas à la souscription.