Marchés financiers émiriens : la main visible de l'Etat - Brèves Economiques de la Péninsule Arabique - Semaine du 18 au 24 novembre 2024
Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....
Marchés financiers émiriens : la main visible de l'Etat
Pour la première fois, la capitalisation combinée des marchés actions émiriens a atteint, cette semaine, 1000 milliards de dollars. Avec ce chiffre symbolique, les Emirats arabes unis s’affirment comme l’un des pays à la plus forte capitalisation au monde, dépassant désormais l’Italie ou le Brésil. Portés par plusieurs introductions en bourse levant plus d’un milliard de dollar, à l’image d’ADNOC Gas en 2023 (2,5 Mds de dollars), du groupe de supermarché Lulu en octobre (1,7 Mds de dollars) ou celle, à venir, du service de livraison à domicile Talabat (prévue à entre 1,5 et 2 Mds de dollars), les marchés émiriens connaissent une phase d’expansion particulièrement marquée.
A l’image de l’économie du pays, son système financier est bicéphale, partagé entre l’Abu Dhabi Securities Exchange (ADX) et le Dubaï Financial Market (DFM). Or, si DFM s’illustre par une croissance particulièrement forte (son index principal, le DFMG, a gagné 19 % en un an et a retrouvé les niveaux records de 2014, quand celui de sa concurrente, le FTSE d’ADX, a perdu 2 % sur la même période), le poids des marchés d’Abu Dhabi est prédominant. ADX représente en effet 80 % de la capitalisation des entreprises cotées aux Emirats arabes unis.
L’importante capitalisation des entreprises émiriennes masque cependant certaines faiblesses structurelles des marchés financiers du pays. A Abou Dabi comme à Dubaï, les entreprises publiques continuent de constituer la grande majorité des entreprises cotées, d’autant que de nombreux groupes introduisent simultanément plusieurs filiales : six filiales d’ADNOC sont ainsi présentes sur ADX. Par ailleurs, et alors que certaines introductions d’entreprises publiques répondent à de véritables besoins de financement (Dubaï a ainsi procédé, au cours des cinq dernières années, à plusieurs IPO de taille, dont le service d’eau et d’énergie DEWA pour 6,2 Mds de dollars en 2022, afin d’accélérer le désendettement de l’émirat engagé après la crise de 2009), d’autres semblent surtout avoir pour objectif de démontrer l’attractivité des bourses émiriennes et de générer des liquidités et une profondeur qu’ils n’ont pas encore.
Ces places financières sont également hautement concentrées. Sur ADX, la concentration du marché est éloquente : le conglomérat International Holding Group, encore petite entreprise de poissonnerie en 2005, et aujourd’hui société d’investissement internationale dans le giron de cheikh Tahnoun ben Zayed al-Nayhan, frère du Président des Emirats arabes unis, concentre aujourd’hui à lui seul 30 % de la capitalisation boursière d’ADX.
Les marchés financiers émiriens sont par conséquent très peu liquides, enregistrant un nombre de transactions journalières trois cent fois inférieure à celle des bourses asiatiques, pourtant de taille comparable. Cette viscosité est renforcée par des barrières qui continuent de limiter l’entrée d’investisseurs internationaux aux Emirats. En effet, malgré un mouvement d’ouverture remarquable au cours des dernières années, certaines entreprises n’autorisent toujours pas les ressortissants extérieurs au Conseil de coopération du Golfe (CCG) à entrer à leur capital, et d’autres, plus nombreuses, limitent leur actionnariat étranger à un pourcentage fixe du capital.
Enfin, à moyen-terme, la concurrence entre les bourses du Golfe limite le potentiel d’essor d’un centre financier d’échelle mondiale. Malgré un PIB inférieur d’un tiers à celui de la France, le CCG compte sept places financières, toutes caractérisées par une faible liquidité, et rivalisent entre elles pour le statut de principal hub financier régional. La bourse saoudienne, Tadawul, avec une valorisation de plus de 3 000 milliards de dollars, représente en particulier un concurrent de taille, porté par la mise en œuvre de la Vision 2030 à marche forcée.
Ces limites ne doivent cependant pas masquer la bonne santé structurelle des marchés émiriens, qui semblent se décorréler progressivement du cours du pétrole et des tensions géopolitiques. En effet, si la croissance de DFM malgré la stagnation des cours du baril découle de la diversification de l’économie de l’émirat, qui ne dispose pas de ressources pétrolières, ADX connaît également une phase de croissance marquée depuis mai 2024.
Leila Larbi, Adjointe au chef de service et Conseillère financière régionale
Luidgy Belair, Attaché macroéconomique et financier
Alexis Duloutre, Analyste macroéconomique et financier
Pétrole et gaz
Brent 22/11/2024 à 12h00 GST : 74,645 USD/Bbl
Le prix du baril de Brent a connu une hausse nette cette semaine et a gagné trois dollars, tiré par un regain de tensions sur le front ukrainien après que les Etats-Unis aient autorisé Kiev à utiliser des armes américaines sur le sol russe. En retour, la Russie aurait lancé un missible ballistique moyenne portée sur la ville de Dnipro, un projectile capable d’acceuillir une tête nucléaire. Côté demande, les stocks américains ont continué leur baisse.
Le Brent a gagné 2 dollars mardi à l’annonce de l’escalade russo-ukrainienne, et termine à 74,646 dollars le baril, en hausse de 4% sur la semaine. Le WTI est quant à lui passé de XX à 70,67 dollars le baril. Enfin, le gaz naturel a lui aussi connu une forte hausse, à 3,3725 dollars / MMBtu (10,9325 euros / MWh) alors que les prévisions météorologiques pour l’hiver à venir se déteriorent et que des inquiétudes se précisent sur l’approvisionnement de l’Europe en gaz dans les mois à venir.
Outre le premium géopolitique, la hausse des prix a été soutenue par les annonces du gouvernement chinois, qui devrait mettre en place des mesures de soutient à l’importation d’hydrocarbures. La Chine s’efforce en effet de sécuriser son approvisionnement en énergie et d’augmenter des stocks avant une possible hausse des tariffs douaniers américains. Le risque de sanctions américaines exacerbées continue également de peser sur l’Iran. La hausse des inventaires américains de brut, de 545 000 barils la semaine dernière, a toutefois limité la hausse.
Tous les regards sont désormais fixés sur la réunion des pays-membres de l’OPEP le 1er décembre. La décision du cartel sur la fin de ses restrictions de production, initialement prévues pour octobre mais repoussées jusqu’ici, pourrait impacter significativement les prix.
Brèves économiques
Arabie saoudite
Macroéconomie & Finance
Pétrole : Les exportations de brut saoudien atteignent un pic de trois mois en septembre. Les exportations de pétrole brut de l'Arabie saoudite ont atteint près de 5,8 millions de barils par jour (bpj) en septembre, soit une hausse de 80 000 bpj par rapport à août, selon les données de la Joint Organizations Data Initiative (JODI), une initiative internationale de transparence des données sur l'énergie. Paradoxalement, la production a légèrement baissé à 9 millions de bpj. La consommation des raffineries saoudiennes a augmenté de 35 000 bpj, tandis que la combustion directe de brut a chuté de 296 000 bpj. En parallèle, l'OPEC a réduit ses prévisions de croissance de la demande mondiale pour 2024, citant des faiblesses en Chine et en Inde. De plus, l'Arabie saoudite a diminué le prix de son brut Arab Light destiné à l'Asie de 50 cents pour décembre.
Financement : Aramco augmente sa dette pour financer ses projets et maintenir des dividendes élevés. Aramco prévoit d'augmenter sa dette pour optimiser sa structure de capital et réduire le coût de son capital (CMPC), sans lien direct avec les dividendes, selon des déclarations de son directeur financier, Ziad Al-Murshed. En 2023, l'entreprise a levé 9 Md USD via des émissions d'obligations, dont 3 Md USD en sukuk (obligations islamiques) en septembre, et prévoit de distribuer 124,3 Md USD en dividendes en 2024. Bien que les ventes de dette soient prévues comme régulières mais espacées, aucune nouvelle émission n’est prévue pour 2024. Les bénéfices d’Aramco sont toutefois affectés par la baisse des prix du pétrole et les coupes de production, alors que la société continue de soutenir les objectifs de diversification économique de l’Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030.
Private Equity : Jadwa lève 266 M USD pour son premier fonds régional en capital-investissement. La société saoudienne Jadwa Investment a annoncé la clôture initiale de son premier fonds régional de private equity, « GCC Private Equity Fund 1 », avec un engagement total de 1 Md SAR (266 M USD). Ce fonds, basé sur un modèle d’investissement en « blind pool » (i.e. un fonds à capital non encore affecté), vise à investir dans des opportunités diversifiées dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Il a déjà réalisé trois investissements dans les secteurs de la vente au détail et de l’alimentation et prévoit d’être entièrement investi sur une période de trois ans. Les fonds en blind pool étant rares au Moyen-Orient, GCC Private Equity Fund 1 se distingue par sa taille et son encadrement sous la régulation de l’Autorité des marchés financiers saoudienne. Depuis 2007, Jadwa a géré 16 fonds de private equity axés sur des actifs uniques.
Energie, Industrie & Services
Engie signe un accord pour un projet photovoltaïque de 22 MW avec Al Jouf Cement. L’entreprise française a signé avec le saoudien Al Jouf Cement pour la construction et l’exploitation d’une centrale solaire de 22 MW sur son site de production à Turaif dans le Nord du pays. L’accord porte sur la construction et l’exploitation d’une centrale solaire pendant 25 ans. Une fois achevée, celle-ci devrait contribuer à environ 25 % des besoins en électricité de l'entreprise. Le contrat aura également un impact positif sur l'environnement en réduisant les émissions de carbone de 1,5 Md de tonnes, soutenant ainsi les efforts du gouvernement pour préserver l'environnement dans le secteur du ciment.
La plus grande usine d’hydrogène vert d’Arabie saoudite en bonne voie pour un lancement en 2026. NEOM Green Hydrogen, en construction dans le Nord-Ouest de l’Arabie saoudite, est en bonne voie pour commencer à produire d’ici décembre 2026 d’après son PDG, Wissam Al Ghamdi. Il a ajouté que la construction de l’usine est désormais achevée à 60 %. L’usine devrait être exclusivement alimentée par des sources d’énergies renouvelables (solaire et éolien), 4 GW au total, pour une production de 600 tonnes d’hydrogène vert par jour et de 1,2 million de tonnes d’ammoniac par an. L’hydrogène vert produit devrait par la suite être exporté sur différents marchés, européen et asiatique principalement, sous forme d’ammoniac ou bien par pipelines. Un accord d’achat « offtake » a par ailleurs été conclu avec l’américain Air Products sur une durée de 30 ans. Pour mémoire, NEOM Green Hydrogen avait été annoncé en juillet 2020 dans le cadre d’une co-entreprise à part égales entre NEOM (filiale du PIF), le groupe saoudien ACWA Power et Air Products.Le projet représente un investissement total de 8,5 Md USD.
Transport : le nombre de passagers ferroviaire a augmenté de 33 % en 2023. D’après les dernières données publiées par l’Autorité générale des statistiques (GASTAT), le nombre de passagers ferroviaires interurbains et intraurbains a atteint 30,3 millions en 2023, en augmentation de 33 % par rapport à 2022. Le rapport montre également que la longueur totale des lignes passagers interurbaines s’élevait à 3 064 km en 2023, dont 30 % de lignes électrifiées. Le fret représentait lui un réseau total de 2 093 km. Le réseau de lignes intraubraines était lui de 61,7 km pour l’année 2023. Le développement du secteur ferroviaire est une composante majeure de la Vision 2030 du Royaume. Le gouvernement a lancé en 2021 sa stratégie nationale pour le transport et la logistique qui comprend de nombreux projets comme le Saudi Landbridge pour relier les côtés est et ouest du pays. Toujours dans le cadre de cette stratégie, le Ministre de l’Investissement Khaled Al Faleh avait annoncé en janvier 2022 vouloir tripler la taille du réseau ferroviaire du pays avec 8 000 km de voies supplémentaires d’ici 2030.
Le ministère de l’Energie signe 9,3 Md USD de contrats d’achat d’électricité. La Saudi Power Procurement Company (SPPC) a annoncé avoir signé des accords d’achat d’électricité (PPA) pour cinq projets totalisant 9,2 GW. Ces nouveaux projets comprennent les centrales thermiques de turbines à gaz à cycle combiné de Rumah 1&2 et Nairyah 1&2. Rumah 1 (1,8 GW) et Nairyah 1 (1,8 GW) ont été remportées par le consortium ACWA Power, Saudi electricity company (SEC) et Korean Electric Power Corporation (KEPCO). Rumah 2 (1,8) et Nairyah 2 (1,8) ont été remportées par le consortium Abu Dhabi National Energy Company (TAQA) et JERA, filiale du local Al Bawani. En plus de cela, le projet photovoltaïque d’Al Sadawi (2 GW), annoncé dans le cadre de la cinquième phase du Programme national pour les énergies renouvelables (NREP), a été attribué au consortium composé de Masdar, KEPCO et GD Power Development. L’ensemble des projets devrait attirer des investissements totaux d’environ 9,3 Md USD.
Masdar remporte le projet photovoltaïque Al Sadawi de 2 GW. Le consortium dirigé par Abu Dhabi Future Energy Company (Masdar), et comprenant GD Power of China et Korea Electric Power Corporation (KEPCO), a remporté le projet Al Sadawi de 2 GW, lancé dans le cadre de la cinquième phase d’appels d’offres du Programme national pour les énergies renouvelables (NREP). La cérémonie s’est déroulée en présence du Prince Abdulaziz bin Salman, ministre saoudien de l’Energie. D’ici fin 2024, et depuis le lancement de la Vision 2030, le Royaume a signé 25 accords pour des projets portants sur le développement des énergies renouvelables, permettant de générer 23 GW d’électricité, soit près de 20 % de l’objectif de 130 GW d’ici à 2030.
Émirats arabes unis
Macroéconomie & Finance
Inflation : L’indice des prix à la consommation a baissé en octobre à Dubaï, atteignant son point le plus bas depuis plus d’un an. L’inflation a baissé à 2,4 % en glissement annuel, contre 2,5 % en septembre. Les prévisions pour l’année 2024 restent inchangées, et anticipent 3,3 % d’inflation annuelle dans l’émirat. Au niveau fédéral, l’inflation aux EAU est attendue à 2,3 % en 2024, d’après le FMI.
Black Rock a obtenu la licence nécessaire pour opérer à Abu Dhabi Global Market (ADGM). La décision du gestionnaire d’actifs américain (11,4 Mds USD d’actifs sous gestion) de développer ses activités aux EAU suit l’annonce, il y a quelques semaines, de l’ouverture d’un bureau régional en Arabie saoudite. Son PDG, Larry Fink, a été l’un des intervenants majeurs du Future Initiative Forum (FII) de Riyad le mois dernier.
Le Nasdaq Dubaï a annoncé aujourd'hui la cotation de deux obligations du ministère des Finances de la République populaire de Chine pour un montant total de 2 Mds USD. Il s'agit d'une part d'une obligation à trois ans d'un montant de 1,25 Mds USD et d'autre part d'une obligation à cinq ans d'un montant de 0,75 Mds USD. Au total, 22 Mds USD d’obligations d’Etat chinoises sont cotées au Nasdaq Dubaï.
Zones franches : Ajman a annoncé le lancement de l'Ajman NuVentures Centre Free Zone (ANCFZ), une nouvelle zone franche conçue pour rationaliser la création d'entreprises et favoriser l'innovation économique. Les entreprises devraient pouvoir y obtenir une licence commerciale en moins de deux heures, et un visa d’affaires en 24h.
Energie, Industrie & Services
Avec 68,6 millions de passagers accueillis sur les neuf premiers mois de l’année, DXB est en bonne voie pour dépasser ses précédents records de trafic, avec une prévision atteignant 91,9 millions de passagers d’ici fin 2024. Un des changements notables en 2024 est l’augmentation du trafic direct, avec un nombre croissant de passagers arrivant sur des vols non correspondants. L’Inde est le premier marché avec 8,9 millions de passagers, suivi de l’Arabie Saoudite (5,6) et le Royaume-Uni (4,6). Londres reste la destination préférée (2,9 millions de passagers), tandis que Riyad affiche la plus forte croissance (+25,8 %, soit 2,3 millions de passagers).
DDP World envisage de réorienter ses investissements de 3 Mds USD prévus dans de nouveaux plans d’expansion en Afrique, vers d’autres pays comme l’Inde où l’entreprise opère dans six Etats.
Le marché immobilier de Dubaï est en passe de connaître une croissance de 30 % d'ici la fin de 2024 par rapport à l’année dernière, porté par des records en matière de ventes, de prix, d’hypothèques et de lancements de projets, selon une étude de Property Monitor. Avec plus de 151 000 transactions de vente enregistrées à ce jour, les volumes de transactions ont déjà dépassé de 13,4 % ceux de fin 2023. Les prix de l'immobilier ont atteint un nouveau record, avec une augmentation de 1,73 % en octobre, atteignant 1 473 AED/sqft.
Mubadala et Safran ont signé un accord-cadre stratégique pour accélérer l’innovation et le développement dans le domaine de l’aérospatiale aux EAU. Annoncé lors de l’Abu Dhabi Air Expo, cet accord se concentre sur des domaines de la maintenance, la fabrication, le développement des talents locaux, les matériaux avancés et l’espace. Cette collaboration s’appuie sur les actifs aérospatiaux de Mubadala, notamment Strata Manufacturing et Sanad.
COP29 : Le financement d'un projet d'agriculture respectueuse du climat mené par les États-Unis et les EAU a atteint 29,2 Mds USD ont annoncé les deux pays lors du sommet sur le climat COP29 à Bakou. La mission d'innovation agricole pour le climat (AIM for Climate) a été lancée en 2021. Dans le cadre de ce programme, les gouvernements, les entreprises et les ONG s'engagent à financer des projets visant à réduire l'impact de l'agriculture sur le climat et à rendre l'agriculture plus résiliente face aux effets du réchauffement climatique.
Masdar et Socar Green ont atteint la clôture financière pour les projets solaires de 445 MW à Bilasuvar et de 315MW à Neftchala en Azerbaïdjan. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque asiatique de développement (BAD) et la Banque asiatique d'infrastructure et d'investissement (BAII) financent ces deux projets solaires, dont le coût total devrait dépasser 600M USD. Selon Masdar, la construction des projets devrait être achevée d'ici le premier trimestre 2027.
Schneider Electric a conclu un partenariat avec DP World afin d'accélérer le développement des compétences des jeunes Émiratis dans les domaines de la durabilité et des technologies numériques. Dans le cadre de cet accord, Schneider Electric et DP World collaboreront sur un programme d'« Echange d'expériences » et un programme de « Futurs leaders en durabilité ».
Sharjah Communication Technologies Authority (SCTA) a signé un MoU avec « Khazna Sharjah », une coentreprise entre Beeah et Khazna, afin de développer des centres de données dans l’émirat de Sharjah. Pour développer ces centres de données comme des modèles d'infrastructure numérique durable, la SCTA, Beeah et Khazna explorent l'utilisation de la conversion des déchets en énergie comme source d'alimentation.
Qatar
Le ministère de l’Environnement et du changement climatique (MoECC) dévoile sa stratégie 2024-2030. La stratégie rappelle l’objectif du Qatar de réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Elle comprend quatre axes dont (i) la durabilité environnementale et la lutte contre le réchauffement climatique, (ii) l’innovation et la transformation numérique, (iii) la gouvernance et la régulation ainsi que (iv) la prise en compte de la durabilité dans les pratiques gouvernementales. La stratégie a pour mission de restaurer 30% de la superficie des ressources naturelles affectées par le réchauffement climatique, de protéger 30% des zones insulaires et côtières, et de préserver 17 espèces endémiques menacées. Le Qatar est le 1e émetteur de GES par habitant au monde.
La Qatar Stock Exchange (QSE) conclut sa tournée promotionnelle (roadshow) aux Etats-Unis. Cette tournée, qui s’est conclue par des réunions avec Bank of America, avait pour objectif de promouvoir des entreprises qatariennes cotées. Elle s'inscrit dans la troisième stratégie pour le secteur financier qui décline plusieurs mesures afin d’attirer davantage d'investissements étrangers (30 à 40 % des revenus moyens de la QSE) et de développer les marchés de capitaux au Qatar. La délégation menée par QSE était composée de grandes banques (Qatar National Bank, Commercial Bank of Qatar, Qatar Islamic Bank, Masraf Al Rayan), d’entreprises des secteurs industriel et énergétique (Mesaieed Petrochemical, Industries Qatar, QAMCO), du transport maritime (Milaha, Nakilat) et des assurances (Qatar Insurance, Gulf International Services)
Le sud-coréen Samsung E&A et le groupe taïwanais CTCI, remportent un contrat de 418 M USD auprès de Ras Laffan Petrochemicals (RLP), co-entreprise de QatarEnergy et Chevron Philips, pour la construction d’une usine de stockage d’éthylène (Qatar RLP). Ce projet comprend la construction d'installations de stockage d'éthylène de 30 000 tonnes métriques et s’inscrit dans le complexe pétrochimique de Ras Laffan, mégaprojet annoncé en 2023 pour un investissement estimé à 6 Mds USD.
QatarEnergy (QE) a signé un accord de fourniture de soufre à long terme avec OCP Nutricrops, filiale du marocain OCP, leader mondial des engrais phosphatés. Aux termes de cet accord de 10 ans, QE fournira jusqu'à 7,5 millions de tonnes de soufre à OCP Nutricrops. OCP Nutricrops est une entreprise spécialisée dans le développement de solutions de nutrition des sols.
La Qatar Free Zone (QFZ) et le groupe chinois Luyi Holding signent un accord pour développer un parc industriel dans la zone franche d'Umm Alhoul au Qatar. La première phase couvrira une superficie de 282 000 mètres carrés et comprendra des unités industrielles polyvalentes allant de 5 000 à 30 000 mètres carrés. Ces unités répondront aux besoins de divers secteurs à forte demande, notamment la production de biens en plastique et en métal, de matériaux de performance et de panneaux solaires.
La Banque centrale du Qatar (QCB) annonce l’utilisation prochaine de la carte nationale Himyan pour les paiements auprès des agences gouvernementales. La QCB a précisé que ce mode de paiement fait partie d'une initiative de transformation numérique progressive qui débutera dès février 2025. Elle vise à améliorer la sécurité des transactions gouvernementales et à réduire les coûts associés au traitement des paiements. Pour rappel, le Qatar ambitionne de digitaliser les services publics qatariens, comme en atteste début 2024 le lancement du Digital Agenda 2030.
Ooredoo Fintech et l’américain PayPal annoncent un nouveau partenariat stratégique. Les consommateurs et les petites entreprises d'Ooredoo Money au Qatar pourront désormais effectuer des achats directement auprès du réseau mondial de commerçants de PayPal mais aussi de profiter de la flexibilité de transférer des fonds entre leurs portefeuilles PayPal et Ooredoo Money. Via cette collaboration, PayPal s'associe pour la 1e fois à une fintech de mobile money dans le Golfe.
Koweït
First Group, une filiale du groupe Emeel Abdallah, s'apprête à développer trois projets résidentiels au Koweït, avec un investissement total de 400 millions de dinars koweïtiens (1,3 milliard de dollars), a déclaré le PDG de la société. Fady Emeel Abdallah a déclaré à Zawya Projects que chaque projet comprendra 1 500 villas.
Oman
Le fonds monétaire international a conclu sa visite au Sultanat dans le cadre de ses consultations au titre de l’article IV du 30 octobre au 13 novembre 2024. Le fond estime que l’économie d’Oman continue de se développer – principalement soutenue par les recettes d’hydrocarbures encore trop volatiles. La croissance du PIB au 1e semestre 2024 a atteint +1,9% en g.a., contre +1,3% sur l’année 2023. A noter que le secteur hors hydrocarbures a progressé de +3,8 % au 1e semestre 2024 grâce à l’expansion des secteurs de la construction, de l’industrie manufacturière et des services. L’inflation a ralenti à 0,6 % entre janvier et septembre 2024, contre 0,9 % en 2023. Le FMI a rappelé que la mise en œuvre des réformes dans le cadre du plan stratégique Vision 2040 se poursuit, avec notamment des progrès réalisés dans le renforcement du régime de sécurité sociale, l’amélioration de l’environnement des affaires et du marché du travail, le tout couplé à la privatisation en marge accélérée par l’OIA et des politiques climatiques et de numérisation dynamique. Si le fond souligne l’amélioration de la situation des finances publique et la positon extérieur du pays, ayant permis à ce dernier de passer en catégorie « investissement », il a aussi rappelé la nécessité pour le Sultanat d’accélérer les reformes afin de renforcer la part les recettes hors hydrocarbures, encore trop peu développées.
Le Sultanat d'Oman a enregistré un excédent budgétaire de 476 M OMR (1,2 Md USD) sur les neufs premiers mois de 2024 selon le ministère des Finances, contre un excédent de 801 M OMR (2 Md USD) sur la même période en 2023, soit une baisse de -40,5% sur un an. La baisse de l’excédent en g.a. s’explique en partie par la hausse des dépenses (+7,7%) notamment de développement (+25%) et des montants de subventions en forte croissance (+45%). Les recettes ont quant à elle enregistré une croissance de +3,5% en g.a., principalement du fait d’un prix en hausse (+ 2 USD sur un an).
Bahreïn
Bahreïn conclut son Salon international de l’aviation sur d’importants accords. Bahrain International Airshow a vu la conclusion d’accords d'une valeur de 300 M USD, selon le directeur général de l'événement. Ce salon a attiré 87 000 visiteurs, issus des secteurs civil et militaire, et a accueilli 226 délégations de 59 pays et exposé plus de 125 types d’aéronefs. Bahrain Airport Company (BAC) a signé un partenariat de 25 ans avec DHL pour établir une installation MRO régionale et un accord avec Ryanair pour la maintenance des A320 et B737. Gulf Air a élargi son partenariat avec Joramco pour ses services MRO et Gulf Aviation Academy (GAA) a collaboré avec Export Facilitators pour introduire un simulateur de formation de pointe. Enfin, Infracorp et Mena Aerospace ont lancé un projet de hangars d'avions, tandis qu'Asterion Systems a annoncé un bureau régional pour développer des solutions de détection de drones.
Thales renouvelle son contrat de maintenance AMHS de l’aviation civile de Bahreïn. L’Autorité de l’aviation civile du Bahreïn (BCAA) a choisi le français Thales pour la maintenance du système TopSky – Aeronautical Messaging Handling System (AMHS). Thales fournira ainsi une assistance étendue tout au long de la durée de vie du système de messagerie, tout en veillant à sa conformité aux dernières réglementations établies par l’Organisation de l’aviation civile internationale (ICAO). Servant de lien entre les services de trafic aérien, les compagnies aériennes et les autres parties prenantes de l'aviation, la solution assure une transmission transparente et fiable des informations.