Le rapport de transparence 2024 de la coalition Export Finance for Future (E3F) présente les avancées réalisées en matière de finance climat, soulignant l'engagement des membres de la coalition pour soutenir la transition écologique mondiale. La publication s’inscrit dans une démarche de transparence à l’égard de la société civile et souligne le caractère précurseur de la coalition dans l’univers des financements publics internationaux.

La publication du rapport 2024 de la coalition E3F marque une étape importante dans le suivi des engagements des engagements pris au titre de l’Accord de Paris pour le financement des projets contribuant à l’atténuation et l’adaptation au changement climatique.

Une déclaration de principes au cœur de l’action de E3F

Afin de promouvoir le rôle du financement des exportations dans le verdissement de l’économie, la coalition Export Finance for Future (E3F) a été créée en avril 2021 à l’initiative de la France et regroupe aujourd’hui dix pays : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède. La coalition s’est engagée à contribuer à la réalisation des objectifs climatiques de l'Accord de Paris, à soutenir la transition vers la neutralité climatique et à poursuivre l'action multilatérale en ce sens.

 

À cette fin, une déclaration de principes a été adoptée, qui définit trois piliers :

 

  1. Mettre progressivement fin au soutien export public des industries fossiles : Cette approche vise à orienter les financements vers des projets plus durables et moins polluants.
  2. Renforcer l’accompagnement des projets durables : Des financements sont désormais ciblés sur des projets respectueux de l'environnement, au soutien d’une transition juste et effective vers des économies bas-carbone.
  3. Mettre en place une transparence des portefeuilles des agences de crédit export des Etats membres :  Un suivi renforcé est effectué depuis 2021 sur l'exposition des agences de crédit export aux projets fossiles et durables, afin de suivre l’alignement des financements publics avec les objectifs climatiques.

 

Transparence des financements climatiques

La transparence est l’un des piliers de la coalition E3F. A ce titre, cette édition marque un tournant en élargissant notablement le périmètre couvert, initialement limité au secteur de l’énergie et désormais étendu aux financements durables dans les secteurs du transport ferroviaire, de l’eau et assainissement, et de l’industrie verte pour la période 2015-2023. En rendant compte de manière détaillée des financements mobilisés, la coalition E3F a pour objectif d'inspirer ses pairs et de montrer comment les engagements climatiques se traduisent concrètement dans les flux financiers internationaux.

 

Une réorientation progressive du soutien financier public aux exportations

La part des transactions liées aux énergies fossiles décline depuis la signature de l'Accord de Paris en 2015, baisse qui s’est accentuée depuis 2021, à la suite de la signature de la Déclaration de Glasgow (COP26) : elle passe de 69% des nouvelles transactions énergétiques en 2015 à 13% en 2023.

En termes de portefeuille global, le volume de financement par E3F de « projets durables » s’élève à 56,2 Mds€ entre 2015 et 2023, avec une hausse continue des montants octroyés annuellement : de 2,8 Mds EUR en 2015, le volume dédié aux projets durables a régulièrement augmenté pour atteindre 13,6 Mds€ (soit 40% du soutien octroyé en 2023).

Le soutien à l’export public français a contribué à hauteur de 6,6 Mds€ sur le période 2015-2023 au financement des projets durables contre 1,8 Mds€ au secteur des énergies fossiles (avant la fin du soutien export aux fossiles début 2023). Les projets durables financés se répartissent entre énergies renouvelables et infrastructures électriques (2,9 Mds€), le transport ferroviaire faible émission (2,7 Mds€) et l’eau et assainissement (902 M€).

 

Perspectives et défis

Le rapport 2024 souligne également les défis qui demeurent à relever pour renforcer l’efficacité des financements climat. L’accélération des engagements financiers en faveur de la transition climatique, l’extension des initiatives à de nouveaux secteurs économiques et la coordination renforcée entre acteurs publics et privés sont autant de leviers à activer pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.