Flash Conjoncture Pays avancés - Les tensions sur le marché du travail se résorbent progressivement au Royaume-Uni
Les tensions sur le marché du travail se résorbent progressivement au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, le ratio du nombre de personnes au chômage rapporté au nombre d’emplois vacants augmente progressivement depuis début 2022, même s'il reste encore nettement inférieur à sa moyenne historique : au 3e trimestre 2024, il y avait 1,8 personne au chômage pour 1 emploi vacant (contre une moyenne de 3,4 sur la période 2010-2019). Cela reflète principalement la baisse du nombre d’emplois vacants, à 831 000 sur la période août à octobre 2024 contre un pic à plus de 1,3 M de mars à mai 2022. Après avoir été relativement stable depuis 2023, le taux de chômage calculée sur les trois derniers mois a connu une hausse de 4,0 % en août à 4,3 % en septembre. Cette augmentation doit toutefois être interprétée avec prudence car (i) elle s’inscrit à rebours de la baisse observée entre les mois de mai (4,4 %) et d’août (4,0 %) et (ii) la qualité des informations provenant de l’enquête sur la population active s’est significativement détériorée suite à une baisse du taux de réponses collectées.
Cette détente sur le marché du travail a notamment contribué à un ralentissement des salaires depuis mi-2023. Hors bonus, les rémunérations des salariés ont augmenté de +4,8 % en glissement annuel en septembre 2024, contre un pic à +7,9 % en août 2023. Les rémunérations ont progressé à un rythme similaire dans le secteur privé (+4,8 %) et le secteur public (+4,7 %). Selon la Banque d’Angleterre (BoE), les revalorisations dans le secteur public (entre +4,75 % et +6 %) annoncées en juillet et le relèvement plus important que prévu (+6,7 %) du salaire minimum en avril 2025 devraient toutefois soutenir la croissance des salaires à l'avenir. L’augmentation du taux de cotisations patronales (de 13,8 % à 15,0 %) annoncée fin octobre dans le budget d’automne aurait un effet inverse.
Les tensions sur le marché du travail continuent de soutenir l’inflation des services, qui est le premier déterminant de l'inflation britannique (contribution de +2,4 pts pour une inflation totale de +1,7 % en septembre). Huw Pill, le chef économiste de la Banque d’Angleterre (BoE) a par ailleurs relevé, suite à la publication des indicateurs de chômage et de salaires, que compte tenu de l’évolution attendue de la productivité, le rythme de croissance des salaires restait « difficile à réconcilier avec la cible d’inflation » de la BoE.