bn

fs

Région

Stabilité de la production manufacturière en octobre

L'indice PMI de S&P pour l'ASEAN s’est maintenu à 50,5 en octobre 2024 – un chiffre au-dessus de 50 indiquant une expansion de l’activité. Si la production industrielle a renoué avec la croissance après la baisse observée en septembre, la demande connaît depuis trois mois une progression timide. Les industriels ont donc adapté leurs stratégies d'achat et de recrutement en conséquence, entraînant une stagnation du marché de l’emploi. À signaler également, une augmentation des retards, indiquant une pression sur la capacité de production, et des pressions sur les coûts qui se sont atténuées, avec une hausse des prix des intrants au rythme le plus lent en 15 mois. Enfin, les projections de croissance ont été revues à la baisse car la confiance des industriels est à son plus bas niveau en quatre mois.

pmi

Profits record pour les entreprises de l’économie numérique en 2024

Selon la 9ème édition du rapport e-Conomy SEA publié conjointement par Google, Temasek, et Bain, les entreprises du secteur auraient vu leurs profits multipliés par 2,5 en deux ans, passant de 4 Md USD en 2022 à 11 Md cette année. L’Asie du Sud-Est émerge comme hub pour l’innovation et le développement de l’IA, avec près de 30 Md USD d’investissements dans les infrastructures IA au cours du seul premier semestre 2024. Singapour se distingue, avec un volume de transactions qui devrait atteindre 29 Md USD d’ici à la fin de l’année (+13 % en g.a.). La cité-Etat a par ailleurs reçu près de 9 Md USD d’investissements pour la construction de data centres recourant à l’IA sur les six premiers mois de l’année, juste derrière la Malaisie où le montant de ce type d’investissements grimpe à 15 Md USD.

num

Indonésie

Ralentissement de la croissance au T3 2024

L’économie indonésienne a progressé de 4,95 % en glissement annuel (g.a) au troisième trimestre 2024, selon l'Agence nationale de statistiques (BPS). Après une hausse de 5,11 % au T1 et de 5,05 % au T2, ce ralentissement marque une tendance baissière du taux de croissance annuel du PIB. Néanmoins, ce niveau de croissance reste légèrement supérieur aux 4,94 % observés au T3 2023, portant la croissance cumulée à 5,03 % entre janvier et septembre. Le secteur le plus performant est celui des transports et de l'entreposage, (+8,64 % en g.a), et le secteur de la restauration et de l'hébergement (+8,33 %). Le secteur de la construction a également progressé de 7,5 %. La consommation des ménages reste le principal moteur de la croissance, avec une augmentation de 4,91 % en g.a, bien que sa part dans le PIB diminue, passant de 54,93 % au T1 à 53,08 % au T3, signe d’un potentiel affaiblissement du pouvoir d’achat.

Hausse des réserves de change en octobre

À la fin du mois d'octobre 2024, les réserves de change de l'Indonésie s'élevaient à 151,2 Md USD, en hausse par rapport aux 149,9 Md USD enregistrés fin septembre. L'augmentation s'explique en partie par la hausse des recettes fiscales et de services, ainsi qu’aux emprunts extérieurs libellés en devises du gouvernement. Ce niveau de réserves représente 6,6 mois d'importations, au-delà du seuil international de trois mois d'importations.

Soutien aux PME avec la suppression des créances irrécouvrables

Le gouvernement indonésien a officialisé cette semaine un règlement (n°47/2024) pour effacer les créances de plus d'un million de petites et moyennes entreprises (PME) enregistrées dans les secteurs agricoles, de la pêche et des plantations, pour un montant d’environ 10 T IDR (610 M EUR) d’après le ministre des PME. Ce dispositif s'adresse spécifiquement aux PME affectées par des catastrophes naturelles, des séismes et la pandémie de Covid-19, avec des montants de dette plafonnés à 500 M IDR (29 500 EUR) pour les entreprises et à 300 M IDR (17 700 EUR) pour les individus, sur une période de dix ans. Cette initiative vise notamment à alléger les charges financières des PME touchées par le ralentissement de la consommation et à servir l’objectif de souveraineté alimentaire du nouveau président.

Malaisie

Un pas en avant vers le nucléaire

Le ministre de l’Économie Rafizi Ramli vient d’annoncer que la Malaisie allait intégrer le nucléaire dans son mix énergétique à l’occasion du prochain plan quinquennal qui sera publié en 2025. Cette décision, prise au niveau du Conseil national de l’énergie et validée en Conseil des ministres, vient confirmer les signaux envoyés par les autorités depuis l’été 2023. Le ministère de la Transition énergétique et de l’Eau avec le ministère des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation seront chargés de superviser le secteur et s’attacheront dans un premier temps à établir un cadre législatif et réglementaire conforme aux normes internationales.

U Mobile attributaire surprise du second réseau 5G

L’annonce, le 1er novembre, par la Commission malaisienne des communications et du multimédia (MCMC) de l’attribution de la construction et de la gestion du second réseau d’infrastructure 5G à la société U Mobile a créé la surprise alors que les deux plus importants opérateurs télécom du marché, Maxis et CelcomDigi, avaient répondu à l’appel d’offres et semblaient faire la course en tête. Troisième opérateur malaisien, U Mobile détient 13 % du marché de la téléphonie mobile en Malaisie, contre environ 50 % pour CelcomDigi et 37 % pour Maxis. La société s’est engagée à réduire à 20 % la participation étrangère à son capital pour encourager celle d’investisseurs locaux et se dit prête à collaborer le cas échéant avec d’autres opérateurs malaisiens pour mener à bien le projet. Ses principaux actionnaires sont aujourd’hui la société singapourienne Straits Mobile Investments contrôlée par le fonds souverain Temasek (48,3 %) et l’actuel Roi de Malaisie (22,3 %).

Feu vert à la restructuration de l’actionnariat du gestionnaire d’aéroports Malaysia Airports

La Commission pour l’aviation civile malaisienne (MAVCOM) a donné son accord à l’offre publique d’achat amicale reçue par Malaysia Airports Holdings Berhard (MAHB) en mai de la part d’un consortium mené par son principal actionnaire, le fonds souverain Khazanah. Au terme de la transaction d’un montant estimé à 2,5 Md USD, MAHB serait contrôlée par Khazanah à hauteur de 40 % (contre 33 % au 15 mai) et par le fonds de pension malaisien du secteur privé EPF (30 % contre 8 %). Le fonds d’investissement américain GlobaI Infrastructure Partners (GIP) et le fonds souverain d’Abu Dhabi ADIA détiendraient alors respectivement 25 % et 5 % du capital restant. L’opération, qui reste soumise à la signature d’un accord entre actionnaires au plus tard dans les 12 prochains mois, permettra à la Malaisie de bénéficier de l’expertise de GIP pour la modernisation et l’augmentation de la capacité d’accueil des 39 aéroports (sur 41) gérés par MAHB dans le pays. Le fonds américain a une expérience reconnue dans ce domaine avec des investissements dans plusieurs aéroports au Royaume-Uni (London Gatwick, Edinburgh, London City) et en Australie (Sydney).

Singapour

La cité-Etat toujours en tête des investissements et transactions Fintech au sein de l’ASEAN

Selon un rapport publié cette semaine à l’occasion du Singapore Fintech Festival par la banque UOB, PwC et la Singapore Fintech Association, entre janvier et septembre 2024, Singapour a capté près de 745 M USD d'investissements en Fintech, soit plus de la moitié des financements dans le secteur à destination de l'Asie du Sud-Est. Pour la 10ème année consécutive, Singapour se hisse donc en tête du classement régional en matière d'investissement dans les technologies financières. Le pays est également en tête en termes de transactions Fintech, pesant 62 % du total régional. Singapour accueille six licornes, dont Atome et Nium. La Thaïlande se classe deuxième avec un financement de 341 M USD, devant l’Indonésie.

Augmentation des ventes au détail de 2 % en g.a. en septembre, portées par le secteur automobile

Les ventes de véhicules ont en effet augmenté de 29,6 % sur un an, permettant au commerce de détail d’afficher une croissance plus importante que les estimations initiales (2 % contre 1,8 %). Hors secteur automobile, les ventes au détail ont cependant reculé de 1,4 %. La croissance du commerce de détail au troisième trimestre a montré une dynamique positive, qui devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année selon Chua Han Teng, économiste chez DBS. Six des 14 catégories de vente au détail ont connu une croissance d'une année sur l'autre, avec les véhicules automobiles et les services de restauration en tête. La force du dollar singapourien a par ailleurs favorisé les achats à l’étranger, entraînant une chute des ventes de vêtements sur place comme celles des grands magasins. Les services de restauration ont connu une légère baisse d'un mois à l'autre, mais ont tout de même augmenté de 1,6 % sur un an, portées par les ventes en ligne (qui représentaient 23,9 % des recettes du secteur).

7ème forum sur le commerce et l'investissement Singapour-Chine (SCTIF) : signature de 15 MoU pour une valeur de 45,5 M USD

Des protocoles d’accord ont été signés dans des domaines tels que le commerce transfrontalier, les technologies de la construction, l'éducation, les soins de santé et la logistique. Parmi les participants notables figuraient ONE Championship, Alibaba Intime ou encore Crimson Logic. L'événement, auquel ont participé plus de 300 chefs d'entreprise, a mis en lumière à la fois les efforts de Singapour pour soutenir les entreprises locales qui se développent en Chine et dans la région, ainsi que l'intérêt de la Chine à renforcer sa présence à Singapour et dans l'ASEAN. Le PDG de la Singapore Business Federation (SBF), Kok Ping Soon, s'est quant à lui félicité du rôle du forum dans la stimulation des échanges commerciaux entre Singapour et la Chine. Pour rappel, la Chine est le premier partenaire commercial de la cité-État depuis 2013.

Vietnam

27,3 Md USD d’IDE entrants au cours des dix premiers mois 2024

Ce montant est en croissance de 1,9 % par rapport à la même période de l’année dernière. Les IDE décaissés ont atteint 19,6 Md USD, chiffre en augmentation de 8,8 % en glissement annuel. Singapour reste le premier investisseur étranger au Vietnam, avec 7,8 Md USD. Suivent ensuite la Chine (3,6 Md USD), la Corée du Sud (3,6 Md USD) et le Japon (3 Md USD). La France se place au 25ème rang avec 25,7 M USD (6ème rang parmi les investisseurs européens). Le secteur de la production industrielle demeure, de loin, le principal récipiendaire de ces investissements étrangers (62,6 % du total). En stock, à fin octobre, les IDE au Vietnam s’élèvent à 492,3 Md USD, avec la Corée du Sud en tête (87,4 Md USD), suivie de Singapour (81,1 Md USD) et du Japon (77,4 Md USD). La France se situe au 16ème rang avec 3,9 Md USD. Pour rappel, le Vietnam a accueilli 36,6 Md USD d’IDE en 2023, ce qui constitue son record historique.

La hausse du crédit immobilier inquiète des experts

Lors de la troisième semaine de travail de la 8ème session de la 15ème Assemblée nationale, la Banque centrale du Vietnam (SBV) a annoncé que le crédit immobilier avait enregistré une croissance de 9,15 % par rapport à fin 2023 alors que le crédit total de l’économie n’avait augmenté que de 9 %. Selon Nguyen Quang Huy, expert financier de l’Université Nguyen Trai, bien que la SBV ait mis en place des politiques de contrôle, la croissance du crédit immobilier dépasse toujours celle de l’économie. Ce phénomène, conjugué avec une offre limitée du secteur immobilier fait grimper les prix immobiliers, créant un risque de bulle. D’ailleurs, le crédit immobilier se concentre notamment dans les projets haut de gamme, ce qui pourrait fragiliser les banques si leurs clients ne peuvent pas rembourser, ou dans le cas où la demande pour ce type de produits immobiliers diminue.

Foxconn renforce son implantation au Vietnam

Shunsin Vietnam Technology Co., une filiale du géant de la fabrication électronique Foxconn, est en cours d’obtention des autorisations pour la construction d’une usine de circuits électroniques dans la province de Bac Giang. Cette usine, qui devrait être opérationnelle d’ici 2026 pour fournir principalement le Japon et les pays occidentaux, fait suite aux autres projets de la firme taïwanaise dans le pays. Celle-ci a reçu en juillet dernier une licence pour la construction d’une usine à hauteur de 383 M USD dans le nord du Vietnam, portant son investissement total au Vietnam à 3,2 Md USD depuis son implantation dans les années 2000. Pour contexte, Foxconn n’est pas la seule entreprise du secteur voyant un fort potentiel au Vietnam, qui met les produits électroniques au cœur de sa stratégie de croissance. En 2022, les produits électroniques représentaient ainsi 30,5 % des exportations vietnamiennes (vs 14 % en 2010). Le gouvernement ambitionne de voir les produits dits « de haute technologie » représenter plus de la moitié des exportations en 2024 (contre 13 % en 2010). C’est pourquoi les autorités ont récemment présenté leur 1ère stratégie de développement de l’industrie des semi-conducteurs ainsi qu’un un programme visant à former une main-d’œuvre spécialisée.

Thaïlande

Elections américaines : réaction prudente des acteurs politiques et économiques

Face au résultat de l’élection présidentielle américaine, les milieux d’affaires et institutionnels thaïlandais soulignent le fait que l’ouverture économique de la Thaïlande et sa neutralité politique l’ouvrent tant à des opportunités qu’à des difficultés. Le ministre des Affaires étrangères Maris Sangiampongsa a déclaré avant le résultat que les relations entre la Thaïlande et les États-Unis resteraient fortes, quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle américaine. Il a réaffirmé la solidité de ces liens, indépendamment des politiques spécifiques. Le ministre du Commerce, Pichai Naripthaphan, a par ailleurs déclaré que la Thaïlande pourrait bénéficier des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. La Thaïlande pourrait bénéficier de tarifs élevés imposés aux produits chinois, mais ses propres exportations via la Chine pourraient être touchées. Par ailleurs, Trump envisage une hausse globale des tarifs de 10 à 20 % pour les produits étrangers et jusqu'à 60 % pour ceux en provenance de Chine, attirant potentiellement plus d’investissements chinois en Thaïlande. Le ministre a souligné que la Thaïlande entretient de bonnes relations avec les deux nations. Il a également évoqué des investissements croissants attendus des États-Unis, de la Chine et d'autres pays, qui voient la Thaïlande comme un acteur neutre dans la géopolitique mondiale. Les récents projets d’investissement américains, qui étendent leurs opérations en Thaïlande, notamment dans les infrastructures numériques, devraient également contribuer à cette dynamique. La priorité environnementale de la Thaïlande pourrait toutefois pâtir de la faible attention de Donald Trump au climat, posant un défi supplémentaire dans un contexte de catastrophes climatiques récentes. Le secteur privé thaïlandais surveillera quant à lui les répercussions possibles sur les exportations vers les États-Unis. Le président de la Chambre de commerce thaïlandaise, Sanan Angubolkul, souligne la nécessité pour le gouvernement de se préparer à la hausse des droits de douane.

Soutien aux petits débiteurs face à la hausse des créances douteuses

Selon le ministre des Finances, Pichai Chunhavajira, les petits débiteurs en difficulté doivent plus de 410 Md USD (1 400 Md THB) aux banques. En réponse, le gouvernement compte collaborer avec les banques du pays pour exempter d'intérêts pendant trois ans les emprunteurs rencontrant des difficultés, ciblant ceux dont les paiements sont en retard de 30 à 90 jours, avec potentiellement une extension jusqu'à un an. L'Association des banquiers (TBA) mettra bientôt en place un nouveau programme de restructuration de la dette. Le programme prévoit la suspension des paiements d'intérêts pour les emprunteurs vulnérables. Les emprunteurs éligibles pourront bénéficier d'une ligne de crédit maximale de 20 421 USD (700 000 THB) pour les prêts automobiles et de 88 000 USD (3 M THB) maximum pour les prêts hypothécaires et aux petites entreprises. Le financement pourrait provenir en partie d'une réallocation de la contribution des banques au Fonds de développement des institutions financières (FIDF). Les participants ne rembourseront que le capital, réduit de moitié, sur une période plus longue. Des discussions avec la Banque de Thaïlande devraient avoir lieu prochainement pour aborder un assouplissement des conditions de prêts immobiliers à travers la révision du ratio prêt-valeur (LTV).

FTA : la Thaïlande souhaite négocier un accord de libre-échange avec l’Union économique eurasienne

La Thaïlande cherche à conclure un accord de libre-échange avec l'Union économique eurasienne (UEE), composée de la Russie, de l'Arménie, de la Biélorussie, du Kazakhstan et du Kirghizistan, représentant un bloc économique de près de 200 M de personnes et un PIB combiné de 5 000 Md USD. La Thaïlande discute avec la Russie pour accélérer ce processus. Le ministre thaïlandais du Commerce, Pichai Naripthaphan, a souligné l'intérêt pour des collaborations dans les hautes technologies et l'intelligence artificielle, où la Russie souhaite étendre ses capacités de production. Sur les 9 premiers mois de 2024, les échanges avec la Russie représentent 0,26 % du commerce total thaïlandais (190 Md USD), avec un excédent commercial de 32 M USD. Les exportations vers la Russie incluent le caoutchouc, les automobiles et les machines, tandis que les importations principales sont des engrais et des produits chimiques.

Philippines

Croissance solide au T3 2024 mais affectée par la série de typhons

La croissance du PIB a ralenti au T3 (5,2 % en g.a. contre 6,4 % en g.a. au T2) pour atteindre son niveau le plus bas depuis plus d’un an (4,3 % en g.a. au T2 2023), pâtissant principalement des dégâts causés par les typhons sur le secteur agricole (-2,8 % de croissance en g.a. au T3 contre +0,9 % au T2), ce qui porte la croissance moyenne du pays à 5,8 % en 2024 en g.a., en dessous de l’objectif du gouvernement fixé entre 6 et 7 %. Il faudra une croissance de 6,5 % au T4 pour atteindre cet objectif selon le secrétaire du National Economic Development Authority. Les Philippines affichent malgré tout le deuxième meilleur taux de croissance de l’ASEAN au T3, derrière le Vietnam (7,4 %), devant l’Indonésie (4,9 %) et Singapour (4,1 %), notamment grâce aux de baisses de taux successives de 25 points de base en août et octobre et à la hausse de la consommation au Q3 (5,1 % en g.a.).

Poursuite de l’augmentation du prix du riz malgré la baisse des droits d’importation le 1er août

Le prix du riz a augmenté de 9,6 % au mois d’octobre après une augmentation de 14,7 % en août et 5,7 % en septembre malgré la baisse des droits d’importations de 35% à 15% au 1er août dernier qui devrait priver l’Etat de 277,8 M USD de recettes. Cette augmentation est à nouveau le premier responsable de la hausse globale des prix à la consommation représentant 30,8 % du taux d’inflation du mois d’octobre (2,3 %). Elle affecte principalement les ménages plus pauvres, qui y consacrent 18% de leur dépense contre 9% pour la moyenne nationale. Le Department of Agriculture a annoncé vouloir rencontrer les présidents des grands marchés de riz la semaine prochaine « pour déterminer les causes de cette hausse ininterrompue ».  Les importations de riz représentaient 23,7 % de la consommation de riz du pays en 2023.

Cambodge

Pour les gourmets, durians et nids d’hirondelles

Le durian, ce fruit à l’odeur singulière et surnommé le « roi des fruits », fait la convoitise de nombreux consommateurs, en particulier chinois. Le Cambodge avec sa variété locale, durian de Kampot, n’échappe pas à ce phénomène. Depuis 2018, de nombreuses discussions ont eu lieu entre le Cambodge et la Chine pour l’exploitation et l’exportation de durian. Le ministère de l’Agriculture s’est montré très enthousiaste pour le projet. De fait, le durian se vend 28 000 KHR (7 USD) le kilo sur le marché cambodgien, mais jusqu’à 84 CNY (12 USD) sur le marché chinois. Le pays en produit environ 36 000 t/an. Les ambitions agricoles cambodgienne portent également sur l’exportation de nids d’hirondelles (approximation, car il s’agit toujours de nids de salanganes). L’association des producteurs cambodgiens assure pouvoir en produire 100 t/an. En 2022, le Cambodge en avait exporté 500 000 t. Mais, entre janvier et juillet 2024, les exportations ont fléchi à 147 000 t.

Laos

L’axe du tourisme

En 2019, dernière année avant crise, le Laos avait accueilli 4,8 millions de touristes pour des recettes directes de 935 M USD (5 % du PIB). En 2023, ces chiffres étaient respectivement de 3,4 millions et 340 M USD (2,2 %). Ils s’améliorent en 2024, mais lentement, surtout s’agissant des recettes. Les autorités laotiennes s’activent donc. Après l’année Visit Laos 2024, les exemptions temporaires de visas pour une vingtaine de pays, la possibilité de faire un visa commun à plusieurs pays de l’ASEAN, elles travaillent à faire revenir les touristes chinois. Ce n’est pas si simple. Ainsi, le train Boten-Vientiane, qui passe par Luang Prabang a transporté plus de 3 millions de passagers cette année ; mais à peine 110 000 ayant traversé la frontière avec la Chine. Profitant de ses liens profonds avec la Russie, le Laos souhaite attirer plus de touristes russes désormais. Ces derniers sont aujourd’hui deux fois moins nombreux que les touristes français.

Lutte contre les arnaques en ligne

Les autorités de la province de Bokéo s’allient au gestionnaire de la zone économique spéciale du Triangle d’or pour lutter contre les arnaques en ligne. On le sait, ces arnaques sont très répandues en Asie du Sud-Est, et tout particulièrement au Laos et au Cambodge. Elles représentent un « chiffre d’affaires » excédant largement les 15 Md USD en Asie du Sud-Est selon l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime. La réputation des pays concernés est ternie, ce qui fait peser un risque sur leurs économies. Investisseurs et touristes peuvent alors être circonspects. Les autorités laotiennes ont donc enjoint aux sociétés de jeux en ligne de regrouper physiquement leurs activités, afin de mieux les contrôler. Quant aux investisseurs chinois conduisant des fraudes aux télécommunications, ils sont simplement priés de conduire des affaires plus légales. Pour mémoire, le dirigeant de la zone économique spéciale du Triangle d’or, ZHAO Wei, a été sanctionné par les britanniques, les canadiens et les américains pour ses nombreux et divers trafics.

En avant pour le 10ème plan !

Les autorités laotiennes ont élaboré le nouveau plan de développement socio-économique. Le 10ème du nom couvre la période 2026-2030. Il vise à atteindre les objectifs du développement durable, définis par les Nations-Unies, et à faire face au défi de la graduation de la catégorie des PMA ; à gérer la transition verte. Du coup, les autorités multiplient les occasions de présenter ce plan, notamment aux partenaires de développement (Round Table Meeting prévu le 14 novembre). Ces derniers sont encouragés à le commenter, mais surtout à aligner leurs politiques de développement sur les objectifs du 10ème plan. Ce plan s’inscrit toutefois dans un contexte macroéconomique et financier difficile. Sa mise en œuvre nécessitera la mobilisation d’importants moyens, ce que l’état d’endettement du Laos et la faiblesse de ses ressources budgétaires rendra bien difficile. On parle, en effet, de mobiliser de très importantes ressources, non chiffrées à ce stade, pour la réalisation de tous ses objectifs. Il faudra faire des choix.

Birmanie

Le FMI révise ses prévisions de croissance pour 2024

Dans son dernier rapport (octobre 2024) sur les perspectives économiques mondiales, le Fonds monétaire international a revu à la baisse sa prévision de croissance pour la Birmanie en 2024, à 1 % contre un 1,5 % dans son précédent rapport (avril 2024). Pour 2025, la croissance resterait faible, à 1,1 %, soit une révision à la baisse par rapport à la prévision de 2,0 % en avril 2024. Le FMI rejoint ainsi les prévisions de la Banque mondiale de juin 2024 qui avait également abaissé ses prévisions de croissance à 1 % pour 2024-2025. Le ralentissement du taux de croissance attendu en 2024 intervient alors que l’activité a été considérablement perturbée par l’escalade du conflit dans les régions frontalières depuis octobre 2023, en particulier les échanges commerciaux terrestres transfrontaliers qui ont eu un impact sur les chaînes d’approvisionnement et la productivité manufacturière et agricole, tandis que les IDE restent faibles. Les coupures d’électricité persistent et la dépréciation de la monnaie locale continue de faire grimper le coût des biens importés. L’inflation devrait ralentir à 22 % en 2024 et 14,2 % en 2025, contre 27,1 % en 2023 (prévisions de 15 % en 2024 et 7,8 % en 2025 par son rapport d’avril 2024). Au cours des années 2016-2020 précédant le coup d’État de février 2021, le taux d’inflation avait été en moyenne de 6,8 % et la croissance de 4,8 %.

Nouvelles sanctions de l’UE et du Royaume-Uni

Le 29 octobre, l’Union Européenne a ajouté 3 individus et une entité à la liste des personnes sanctionnées, associées à la junte militaire et responsables d’opérations frauduleuses basées dans le pays. Le Royaume-Uni de son côté a annoncé que six nouvelles sociétés fournissant des équipements et du kérosène à l’armée birmane étaient sanctionnées.

Amélioration temporaire de l’indice manufacturier

L’indice PMI de S&P Global atteint 48,4 en octobre 2024 contre 45,5 en septembre, signalant un ralentissement de la contraction du secteur manufacturier. Il s'agit du quatrième mois consécutif de contraction de l'activité manufacturière, mais la baisse la plus faible depuis juillet, les baisses de production étant les plus faibles depuis quatre mois tandis que les nouvelles commandes ont diminué de manière modérée. L'emploi a continué de baisser, mais les suppressions d'emplois ont été les plus faibles depuis 12 mois, tandis que les retards de livraison se sont accumulés. Dans le même temps, l'activité d'achat a chuté à son plus bas niveau depuis trois mois tandis que les délais de livraison ont continué de s'allonger sensiblement, en lien avec les contraintes réglementaires à l’importation et la situation sécuritaire. En ce qui concerne les prix, l'inflation des coûts des intrants et de production a diminué pour atteindre son plus bas niveau depuis 11 mois grâce aux promotions de certaines entreprises. Enfin, la confiance des entreprises s'est affaiblie en raison de l'instabilité du marché, des pénuries de matériaux et de la faiblesse de la demande.

Conjoncture novembre 2024

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