Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

ADIPEC : du baril au binaire

L’édition 2024 de l’ADIPEC à Abu Dhabi s’est déroulée dans une ambiance particulièrement dynamique, marquée par l’omniprésence des technologies d’intelligence artificielle (IA) au cœur des discussions. L’ADIPEC (Abu Dhabi International Petroleum Exhibition and Conference) est l’un des plus grands salons au monde dédié à l’énergie. Cette année, les leaders mondiaux du pétrole, dont les PDG de Shell, BP et TotalEnergies, se sont rassemblés aux côtés de figures de la tech comme Microsoft, d’acteurs financiers tels que Mark Carney et ceux de l’énergie propre pour échanger sur l’avenir énergétique dans un monde où l’IA redessine les besoins.

Selon Sultan al-Jaber, CEO d’ADNOC (principale compagnie pétrolière nationale des Émirats), l’essor spectaculaire de l’IA représente pour les géants pétroliers un levier de développement majeur. En intégrant des technologies comme EnergyAI, un logiciel conçu avec Microsoft et G42, ADNOC vise à analyser des volumes massifs de données et à identifier des améliorations opérationnelles à travers toute sa chaîne de valeur.

La taille des investissements annoncés dans l’IA et l’engagement affiché par les énergéticiens à ADIPEC reflètent une dynamique conjointe entre les deux secteurs. En effet, les avancées de l’IA passeront par une demande énergétique croissante, appelant une offre adéquate et capable de soutenir cette évolution. Pour réconcilier l'ampleur des objectifs des compagnies pétrolières concernant l’IA avec l’impératif de décarbonation, ADNOC a promis de réduire de 25 % les émissions par baril d’ici 2030. L’entreprise publique s’est également fixé un objectif ambitieux de zéro émission nette pour ses émissions directes, dites de scope 1 (issues de son activité) et indirectes, dites de scope 2 (résultant de l'achat d'énergie par l'entreprise pour ses propres activités) d’ici 2045. Enfin, ADNOC a annoncé une allocation de 23 milliards de dollars pour le développement de solutions bas carbone reposant sur l’IA.

En effet, en retour, l’IA doit également aider cet effort de décarbonation. Son intégration dans les processus de production d’énergie doit par exemple permettre une meilleure gestion des sources d’énergie en temps réel, donc à minimiser les pertes et leur impact environnemental, voire à améliorer l’efficacité des technologies de capture et de stockage du carbone. Ainsi, à ADIPEC, les discussions ont mis en lumière le rôle de l’IA comme vecteur de transformation énergétique, tout en soulignant la nécessité d’un modèle énergétique intégré, combinant renouvelables, stockage avancé, gaz et nucléaire.

Cette convergence des géants du pétrole et de la tech laisse donc présager une transformation profonde : l’IA ne se limite plus à optimiser les opérations de production énergétique ; elle devient également un levier pour l’évolution du secteur. La compétitivité reposera de plus en plus sur les progrès réalisés en matière de décarbonation, où l’IA promet d’aider.

Sur le plan opérationnel, l’IA va contribuer à l’automatisation des processus dans le secteur pétrolier (détection en temps réel des fuites de méthane grâce à des capteurs connectés, par exemple). Elle va aussi accélérer l’optimisation des chaînes de valeur, notamment dans la logistique, comme l’illustre ExxonMobil, qui utilise des modèles prédictifs pour adapter ses itinéraires de transport et a ainsi réduit ses coûts de carburant de 10 %. L’IA va aussi jouer un rôle clé dans l’optimisation du stockage de CO₂, en renforçant l’efficacité et la précision des projets de capture et de stockage du carbone. Ainsi, ADNOC, en partenariat avec G42 et Microsoft, utilise des modèles d’IA pour concevoir des projets de stockage de CO₂ à grande échelle. Selon ces sociétés, en 2024, ce projet devrait permettre de capturer 800 000 tonnes de CO₂, soit l’équivalent des émissions annuelles de 160 000 véhicules.

Enfin, si l’IA a vocation à permettre, à terme, une gestion plus efficiente de l’énergie et de contribuer à la décarbonation, elle demeure elle-même une grande consommatrice d’énergie. L’IA, bien qu’elle offre des opportunités pour améliorer l’efficacité des processus, repose sur des infrastructures coûteuses pour le traitement de données massives et le maintien de centres de données très énergivores. D’ici 2030, la consommation énergétique globale des centres de données IA pourrait atteindre 750 TWh, nécessitant des investissements annuels estimés à 600 milliards de dollars. L’idée d’un cercle vertueux, où l’IA favorise une meilleure efficacité énergétique et accélère la décarbonation, se heurte ainsi à un paradoxe : l’IA appelle, pour fonctionner, une grande quantité d’énergie qui n’est pas encore totalement décarbonée. Ce paradoxe souligne la complexité de transformer l’industrie énergétique tout en minimisant son empreinte écologique à court terme.

Dans l’ensemble, ADIPEC ne marque pas une transition émirienne d’une économie fondée sur l’or noir vers une économie fondée sur les données, ni d’un passage de l’ère du baril à l’ère du binaire. L’IA, présentée comme un levier stratégique de transformation énergétique, va entraîner une augmentation massive des besoins en électricité et ouvrir de nouvelles opportunités pour les Emirats qui présentent, grâce au nucléaire et aux renouvelables, de nouveaux avantages comparatifs. L’IA pourrait ainsi être la première incarnation du slogan lancé à ADIPEC il y a deux ans par Sultan Al Jaber : « Maximum energy, minimum emissions ».

 

Leila Larbi, Adjointe au chef de service et Conseillère financière régionale

Luidgy Belair, Attaché macroéconomique et financier

Alexis Duloutre, Analyste macroéconomique et financier

 

Pétrole et gaz

Brent 08/11/2024 à 12h00 GST : 75,043 USD/Bbl

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Après une semaine marquée par l’instabilité, les prix du pétrole terminent en légère hausse sur la semaine, gagnant un dollar. Les marchés demeurent hésitants après la rélection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis d’Amérique, dans un contexte de baisse des taux de la Federal Reserve.  

Le Brent vaut vendredi midi 75,043 dollars le baril, en hausse de 1,2 % par rapport à la semaine dernière après une baisse de 2,9%, rapidement compensée, à l’annonce de l’élection de Donald Trump. Le WTI s’échange à 71,664 dollars le baril, en hausse de 1 dollar également. Coté gaz naturel, les cours terminent au même niveau que la semaine dernière, à 2,6945 dollars / MMBtu (8,5249 euros / MWh).

Les prix font face à des tendances contradictoires après l’élection américaine. A la baisse, la perspective d’un durcicement de la politique douanière américaine vis-à-vis de l’Europe et de la Chine pourrait fragiliser l’activité économique et par conséquent la demande mondiale, alors que les importations chinoises de pétrole ont à nouveau baissé de 2% en octobre. Les dégats de l’ouragan Rafael pouraient également se réveler moins importants que prévus, puisqu’il devrait éviter l’essentiel des installations du Golfe du Mexique.

L’incertitude liée à la politique étatsunienne à l'égard de l’Iran semble néanmoins l’avoir emporté. Un retour à la politique dite « de sanctions maximales » contre Téhéran pourrait en effet limiter les exportations iraniennes d’hydrocarbures et relancer les tensions au Moyen-Orient. La baisse des taux directeurs (-25 pdb) par la Fed mardi, tout comme l’annonce de l’extension de la limitation de production de l’OPEP+ jusqu’à 2025, ont également soutenu les cours.

A plus long terme, la production mondiale pourrait croître nettement en 2025. Alors que les Etats-Unis, le Guyana et le Brésil représentaient déjà l’essentiel de la hausse de production prévue, Trump a annoncé vouloir augmenter les concessions pétrolières sur le sol américain et encourager les entreprises à multiplier les sites de forage. Néanmoins, les perspectives de demande mondiale restent peu optimistes.

 

Brèves économiques 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Aramco annonce un bénéfice net de 27,6 Md USD pour le T3 2024. Le géant énergétique a annoncé un bénéfice net de 27,6 Md USD pour le troisième trimestre 2024, dépassant légèrement les estimations qui prévoyaient un revenu net de 26,9 Md USD. Le bénéfice net d’Aramco est toutefois en baisse de 15,4 % par rapport au T3 2023, en raison des conditions de marché difficiles, y compris la baisse des cours du pétrole brut, des produits raffinés et des produits chimiques. Toujours selon le communiqué, le revenu global des ventes d'Aramco s'est élevé à 110 Md USD au T3 2024, en baisse de 1,8 % par rapport au T3 2023. Enfin, en termes d’investissements, Aramco a alloué 13,2 Md USD au T3 2024, principalement dirigés vers le secteur gazier.

Aramco annonce une baisse des prix du pétrole en décembre pour les pays d’Asie. L’entreprise pétrolière nationale a annoncé réduire son prix du pétrole brut Arab Light destiné aux acheteurs asiatiques pour le mois de décembre. Le prix de vente officiel a en effet été réduit de 0,50 USD, s’établissant à 1,70 USD par baril au-dessus du prix de référence régional. De même, les prix de vente officiels des références Arab Extra Light et Super Light ont été réduits de 0,50 USD par baril pour décembre, tandis que les prix de vente des références Arab Medium et Heavy ont diminué de 0,40 USD par baril. Aramco produit en effet cinq références de brut – Super Light, Arab Light, Arab Extra Light, Arab Medium et Arab Heavy – qui se distinguent par leur densité. Les marchés pétroliers sont sous pression ces derniers jours, les prix du baril ayant chuté de 2,5 % ce mercredi 6 novembre. Cette baisse peut être attribuée à un dollar américain plus fort suite à la réélection de Donald Trump à la présidence américaine. Un dollar plus fort a tendance à exercer une pression à la baisse sur les prix du pétrole et d'autres matières premières, les rendant plus chers pour les acheteurs utilisant d'autres devises. En conséquence, les contrats à terme sur le pétrole brut Brent sont tombés à 73,6 USD par baril, contre 75,5 USD lors de la clôture précédente.

Marché obligataire : la Chine prévoit d'émettre jusqu'àMd USD dobligations en Arabie saoudite, marquant ainsi sa première émission de dette en USD depuis 2021. Le ministère des Finances chinois a annoncé qu’il vendra jusqu’à 2 Md USD de titres à Riyad dans la semaine du 11 novembre. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du renforcement des liens économiques et financiers entre les deux pays, alignant la Nouvelle Route de la Soie avec la Vision 2030, dans la continuité des investissements bilatéraux qui ont augmenté depuis la visite du président Xi Jinping à Riyad en 2022. Cette rencontre a ouvert la voie à de nombreux investissements : le plus grand sidérurgiste chinois a doublé ses investissements en Arabie saoudite, tandis que le fonds souverain saoudien a acquis des participations dans certaines entreprises chinoises, comme Lenovo. En outre, deux fonds cotés en bourse, basés sur des actions de Hong Kong et de la Chine, ont été lancés en Arabie saoudite le mois dernier. Pour rappel, la Chine est le principal partenaire commercial de l'Arabie saoudite depuis 2014, avec un commerce bilatéral de 97 Md USD en 2023

Energie, Industrie & Services

L’Arabie saoudite étend ses coupes de production jusqu’à la fin de l’année 2024. Dans un communiqué publié le 3 novembre, le secrétariat de l’OPEP a annoncé que l’Arabie saoudite, et sept autres pays, ont décidé de prolonger d’un mois supplémentaire leur réduction volontaire de 2,2 millions de barils par jour (bpj). Ainsi, depuis juin 2023, l’Arabie saoudite produit en moyenne 9 M bpj, 3 M bpj de moins que sa capacité de production maximale. En juin dernier, les pays avaient pourtant convenu de diminuer progressivement les coupes de production unilatérales, prévoyant ainsi une porte de sortie et un retour à la normale. Cette hausse progressive a cependant été reportée au regard des prix toujours relativement bas du pétrole, qui s’est échangé en moyenne à 81,84 USD depuis le début de l’année 2024, contre 82,18 USD en 2023 et 99,02 USD en 2022. En parallèle, la GASTAT a publié les chiffres de la production pétrolière du pays pour l’année 2023. Il en ressort que celle-ci a diminué de 9,3 % par rapport à 2022, atteignant 3 506 millions de barils. Les exportations de pétrole brute ont subi une baisse similaire de 9,6 % par rapport à 2022, pour s’établir à 2 431 millions de barils.

EDF annonce le bouclage financier de l’infrastructure multiservices à Amaala. Le consortium mené par le groupe EDF et Masdar (EAU) a annoncé avoir réalisé le bouclage financier de leur infrastructure multiservices sur le site touristique d’Amaal, sur la Mer Rouge. Le coût total de la construction du projet s’élève à 1,5 Md USD et est développé par Red sea Global. Ce bouclage, réalisé à l’aide d’institutions financières locales et internationales comme First Abu Dhabi Bank, Riyad Bank, Saudi National Bank et Alinma Bank ; fait suite à l’attribution d’un accord de concession de 25 ans avec Red Sea Global en septembre 2023. L’installation multiservices devrait comprendre un système de production d’énergie renouvelable décarbonée, une batterie de stockage de 700 Mwh, une usine de dessalement d’une capacité de traitement de 37 M de litres par jour ainsi qu’une usine de traitement des eaux usées. Sur le segment de l’eau, le français SUEZ fait partie des principaux partenaires du projet.

Alfanar obtient 5,3 Md USD de contrats avec la SEC. L’entreprise saoudienne Alfanar, spécialisée dans les solutions électriques, a annoncé avoir signé plusieurs contrats avec la Saudi Electricity Company (SEC) pour un montant total de 5,3 Md USD. Les contrats comprennent un projet de courant continu à haute tension (CCHT), mené par Alfanar en partenariat avec China Energy Equipment Group (CET). Il s'agit du plus grand projet CCHT du Moyen-Orient, avec des stations de conversion CCHT et une ligne d'interconnexion, reliant les régions centrale, occidentale et méridionale du Royaume avec une capacité de transmission de 7 GW. Alfanar fait également avancer plusieurs autres projets stratégiques, notamment des systèmes de stockage d'énergie par batterie, des centres de distribution, et l’intégration des centrales d'énergie renouvelable au réseau de transmission national. Ces accords s'inscrivent dans le cadre de la Vision 2030 et soutiennent une stratégie globale visant à renforcer le secteur énergétique de l'Arabie saoudite en améliorant la stabilité du réseau, réduisant les pertes d'énergie et promouvant la durabilité et l'efficacité énergétique. L’Arabie saoudite souhaite renforcer son réseau électrique actuellement composé de 92 000 km de lignes et a pour objectif d’atteindre un réseau total de 160 000 km permettant de couvrir l’ensemble du territoire national d’ici 2030.

L’Arabie saoudite annonce 798 M USD de projets dinfrastructures routières. L’Autorité générale des routes d’Arabie saoudite (RGA) a annoncé que le secteur routier de la région de Riyad devrait bénéficier de transformations significatives avec des projets en cours d’une valeur de 798 M USD. Selon la RGA, 23 projets ont été finalisés dans la région de Riyad, dont 20 projets d'entretien couvrant 215 km pour un coût total de 45 M USD, et trois projets visant à améliorer la sécurité du trafic, pour un montant similaire. 18 autres projets sont en cours de mise en œuvre, couvrant une longueur de 516 km pour un montant de 400 M USD, en plus de 48 projets de maintenance préventive sur 2 500 km s’élevant à 270 M USD, ainsi qu’un autre projet de 33 M USD pour l'amélioration de la sécurité. Le secteur routier est un élément essentiel de la Vision 2030 et soutient de nombreux autres secteurs, y compris l'industrie, le tourisme, le commerce et les services logistiques. Cette politique d’amélioration permettrait de renforcer le statut du Royaume en tant que centre logistique mondial et lui permettre de gagner davantage de places dans les classements internationaux.

Tourisme : l’Arabie saoudite gagne 15 places dans le classement de UNWTO pour les dépenses touristiques. Selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale du tourisme (UNWTO), le pays a fait un bond de 15 places, et s’établit désormais au 12ème rang des dépenses touristiques mondiales pour l’année 2023. Le rapport fait également état des lieux d’une augmentation de 73 % du nombre de visiteurs internationaux et une hausse de 207 % des recettes touristiques internationales de janvier à juillet 2024 par rapport à la même période en 2019. Afin de tirer parti de cette dynamique, le secteur touristique a relevé son objectif de 100 millions à 150 millions de visiteurs d’ici 2030, avec un potentiel d'augmentation supplémentaire si celui-ci est atteint plus tôt que prévu, selon Mahmoud Abdulhadi, vice-ministre du Tourisme.

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

Le groupe de supermarchés Lulu Retail Holding (Lulu) a conclu son offre publique d’achat. Le prix de son offre a été fixée à 2,04 AED (0,56 USD) par action, plus haut qu’attendu initialement, ce qui implique une capitalisation boursière de 21,1 Mds AED. Lulu a levé 1,72 Mds USD par le biais de l'introduction en bourse, ce qui en fait la plus grande IPO des EAU de 2024. Plus de 82 000 investisseurs particuliers ont souscrit à l'offre

Les EAU dévoilent une nouvelle stratégie nationale d'investissement 2031, lors des assemblées annuelles du gouvernement à Abu Dhabi. La réunion, qui a rassemblé plus de 500 hauts fonctionnaires de différents secteurs, a souligné l'engagement des EAU à renforcer leur position en tant que destination mondiale d'investissement. Dans le cadre de cette vision stratégique, le cheikh Mohammed a souligné l'augmentation record des investissements directs étrangers (IDE) aux EAU en 2023, qui ont atteint 112,6 Mds AED (30 Mds USD), soit une hausse de 35 % malgré les défis économiques mondiaux. 

PMI : Le Purchasing Managers’ Index hors-hydrocarbures des EAU est en hausse au mois d’octobre. D’après S&P, l’indice a atteint 54,1 sur le mois, légèrement au-dessus des 53,8 du mois de septembre. L’activité économique hors hydrocarbure a ainsi connu une hausse de production notable. Toutefois, la croissance pourrait s’infléchir dans les mois à venir, puisque la demande intérieure commence à ralentir, et les créations d’emploi ont atteint leur point le plus bas depuis un an et demi. A Dubaï, le PMI a connu une baisse modérée, à 53,2 contre 54,1 en septembre.

CQG Partners investit 500 M USD dans Alpha Dhabi et souhaite sinvestir durablement sur le marché financier dAbu Dhabi (ADX). CQG Partners Inc est un gestionnaire d’actif d’ampleur mondiale, coté à la bourse australienne (ASX) et basé en Floride. Avec une capitalisation boursière d'environ 112,2 Mds AED (30,4 Mds USD) et plus d’un millier de filiales, le conglomérat Alpha Dhabi est quant à lui un acteur majeur de l’économie émirienne, présent à la fois dans les secteurs de l’immobilier, de la santé ou de la gestion d’actifs financiers. 

Energie, Industrie & Services

Climat : Les EAU se sont engagés à réduire d'ici 2035 leurs émissions de gaz à effet de serre de 47% par rapport aux niveaux de 2019 dans leur nouveau plan national sur le climat, publié avant la COP29 qui se tiendra la semaine prochaine en Azerbaïdjan. Les EAU, qui ont accueilli l'an dernier le sommet des Nations unies sur le climat à Dubaï, sont les premiers grands émetteurs à présenter leur stratégie actualisée, connue sous le nom de contributions déterminées au niveau national (CDN), avant la date limite de février 2025.

Assainissement Dubaï : Dubaï Municipality a annoncé une augmentation des prix dassainissement sur trois ans à partir de 2025. L’autorité prévoit que la population de l'émirat atteindra 7,8 millions d'ici 2040 contre 3,74 millions de résidents au deuxième trimestre 2024. 

Le gouvernement de Dubaï a lancé une stratégie immobilière visant à augmenter de manière significative l’impact économique du secteur sur l’émirat. Parmi les objectifs, la feuille de route vise à doubler la contribution du secteur au PIB pour atteindre 73 Mds AED (19,9 Mds USD), augmenter le taux de propriété à 33%, améliorer l'Emiratisation du secteur, augmenter les transactions de 70 % et atteindre une valeur de marché de 1 000 Mds AED (272 Mds USD). 

ADNOC a annoncé l'attribution d'un contrat à BGP Inc., une filiale de China National Petroleum Company (CNPC), d'une valeur de 490M USD, pour étendre le périmètre du plus grand projet de levé sismique tridimensionnel combiné, terrestre et offshore, lancé en 2018. Le contrat se concentrera sur l'identification de nouvelles ressources en pétrole et en gaz dans les champs terrestres en production d'ADNOC. ADNOC et BGP utiliseront des outils avancés d'intelligence artificielle pour accélérer l'interprétation des données sismiques, maximiser la récupération des ressources et l'utilisation des infrastructures existantes. 

Le ministère de l'Intérieur du Koweït a signé un contrat avec le groupe EDGE, pour renforcer les capacités de sa flotte nationale de la marine et de la garde côtière. L'accord inclut un programme complet pour la reconstruction, la réparation, le développement et la modernisation des navires existants. Cet accord fait suite au MoU signé entre EDGE et le constructeur naval italien Fincantieri pour concevoir, développer et créer conjointement des solutions avancées de systèmes sous-marins habités et non habités aux EAU. 

ADNOC L&S signe des contrats d'une valeur de 4,4 milliards de dollars pour la construction de 23 supertankers. La société, par l'intermédiaire de sa coentreprise AW Shipping, a attribué des contrats d'une valeur de 1,9 milliard de dollars pour la construction de neuf transporteurs d'éthane (VLEC) et de quatre transporteurs d'ammoniac (VLAC) avec le chantier naval de Jiangnan en Chine. ADNOC L&S a également signé des contrats d'une valeur de 2,5 milliards de dollars avec les sociétés coréennes Samsung Heavy Industries et Hanwha Ocean pour construire jusqu'à 10 méthaniers, renforçant ainsi sa capacité à répondre à la demande mondiale d'énergie à faible émission de carbone.

Suhail Al Mazrouei, ministre de l'Énergie et des Infrastructures, a déclaré que les EAU prévoient d'investir jusqu'à 200 Mds AED pour répondre à la demande en énergie durable au cours des six prochaines années, dans le cadre de la stratégie Net Zero 2050 du pays et réduire l'intensité carbone des opérations pétrolières et gazières de 25 % supplémentaires au cours de la prochaine décennie. 

La RTA a présenté les plans de développement des routes 2024-2027, estimé à 16 Mds AED (4,3 Mds USD). Ce plan, destiné à améliorer la mobilité urbaine de l’émirat, comprend 22 projets liés au réseau routier, incluant la construction de nouvelles routes et ponts visant à réduire la congestion routière. L’extension du réseau de tramway de Dubaï est également présente dans ce plan. 

ADNOC appliquera pour la première fois une IA autonome et agentique sur ses activités, en partenariat avec G42, Microsoft et AIQ, a déclaré Sultan Al Jaber sur le salon ADIPEC. Selon le PDG du géant énergétique, cette technologie permettra d’augmenter la précision des prévisions de production jusqu’à 90%. 

Qatar

Le Ministre d’Etat chargé des affaires énergétiques et Directeur général de QatarEnergy, Saad Al Kaabi, s’est rendu en Corée du Sud et au Japon. Du 4 au 6 novembre, Saad Al Kaabi, s’est entretenu avec ses homologues coréens et japonais, Ahn Dukgeun et Yoji Muto. Les deux pays asiatiques entretiennent une coopération économique étroite avec le Qatar, particulièrement dans le secteur de l’énergie. Le Japon et la Corée du Sud figurent parmi les principales destinations du GNL qatarien (respectivement 8% et 12,6% des volumes en 2023). Les entreprises japonaises ENEOS Corporation, Idemitsu Kosan et Haldia Petrochemicals ont notamment signé en juin 2024 des accords de fourniture à long terme en naphta avec QE. Quant aux sociétés coréennes, elles ont remporté des contrats significatifs, dont ceux relatifs à la construction des méthaniers de QE (Samsung Heavy Industries, Hyundai Heavy Industries et Hanwha Ocean) et le développement de la deuxième centrale solaire du pays IC Solar (Samsung C&T). Les sociétés japonaises et coréennes sont partie prenante de projets de production pétrolière. L’entreprise japonaise Cosmo Energy est positionnée sur le champ pétrolier d’Al-Karkara tandis que la société coréenne Hyundai Heavy Industries participe au développement du champ pétrolier d’Al-Shaheen.

S&P maintient la note souveraine du Qatar à « AA/A-1 ». S&P justifie cette note par les excédents commerciaux et budgétaires considérables générés par l’Emirat grâce à l’exploitation des hydrocarbures, dont le GNL, qui alimente son fonds souverain, la QIA. En conséquence, S&P évalue positivement le doublement des capacités de production d’ici 2030, en raison des projets d’expansions du champ gazier North Field. L’agence de notation indique que les actifs liquides du gouvernement représenteront en moyenne 165 % de son PIB de 2024 à 2027. Cependant, elle souligne les risques liés à l’instabilité du contexte géopolitique régional et la forte exposition des banques nationales aux engagements extérieurs.

La Banque centrale du Qatar (QCB) émet des bons du Trésor d'une valeur de 2,7 Mds de riyals qataris (0,74 Mds USD). Le montant cumulé des offres faites par les investisseurs pour acheter ces bons s’est élevé à 11 Mds de QAR, témoignant de la qualité de la signature souveraine du Qatar. Leurs échéances varient entre une semaine et un an. La dernière émission de bons du Trésor qatariens date de février 2023.

Le Qatar participe à la 40e session ministérielle du Comité permanent pour la coopération économique et commerciale de l’Organisation de la coopération islamique (COMCEC). Le Ministre du Commerce et de l’industrie, Sheikh Mohammed bin Hamad bin Qassim Al-Thani, a dirigé la délégation qatarienne à Istanbul, où l’objectif d’augmenter le commerce intra-OCI à 25 % d’ici 2025 a été réaffirmé.

Le groupe T&T et JTA International Investment Holding ont signé un protocole d'accord pour la construction d'un complexe sportif et d'un parc d'attractions de 4,5 Mds USD à Hanoï. Le conglomérat qatarien JTA, se place comme principal financeur du projet, qui comprend un complexe sportif d’une valeur de 1,3 Mds USD et un parc d’attractions d’une valeur de 3,2 Mds USD. La signature a lieu dans le cadre de la visite d’Etat du Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh au Qatar, alors que les deux parties ambitionnent d’intensifier leur relation économique. En 2022, les échanges commerciaux bilatéraux ont connu une croissance de 33 % (2 Mds QAR contre 1,5 Mds QAR en 2021). Le Vietnam importe principalement du GNL, exporte des produits agricoles et représente une destination attractive pour les investissements qatariens en raison de son potentiel dans divers secteurs (agriculture, industrie, tourisme, immobilier, finance, etc.).

Qatar National Bank (QNB), en partenariat avec Dibsy devient la première banque au monde à déployer la version améliorée Click to Pay de Visa avec authentification biométrique. La collaboration entre la principale banque qatarienne, QNB, et la plateforme de paiement digital, Dibsy, marque le déploiement initial de la solution Click to Pay avec authentification biométrique au monde. Au Qatar, les transactions de commerce électronique sur le réseau VISA ont augmenté de 200 % au cours des quatre dernières années.

Le Ministre du Commerce et de l’industrie (MoCI) préside les réunions ministérielles du 53e Comité de coopération industrielle, du 67e Comité de coopération commerciale et le 8e Comité ministériel de standardisation des normes des pays du Conseil de Coopération du Golfe. En marge de ces réunions, les membres des Comités ont rencontré le Secrétaire d’Etat aux affaires et au commerce britannique Jonathan Reynolds dans l’optique de faire le point sur les récentes négociations menées à Londres concernant l’accord de libre-échange entre les pays du GCC et le Royaume-Uni. Les membres du comité ont également signé avec le ministre néo-zélandais du commerce, Todd McClay, la déclaration finale des négociations sur l’accord de libre-échange entre le CCG et la Nouvelle-Zélande.

Les bénéfices nets de la société d'investissement Estithmar Holding enregistrent une hausse de 15% en g.a. Les résultats de la filiale de Power International Holding ont atteint 353 M QAR (97 M USD) en septembre 2024 contre 307 M QAR (84,3 M USD) en 2023. La division santé d’Estithmar Holding, Apex Health, a enregistré une croissance significative, soutenue par le développement continu de ses projets à l’international (Algérie et Irak). Le groupe opère aussi dans le secteur du tourisme avec des développements au Qatar, en Jordanie, en Irak et aux Maldives.

Les entreprises britannique Cargostore (solutions logistiques) et qatarienne HALEYS (services spécialisés pour l’industrie énergétique et offshore) annoncent un partenariat stratégique destiné à remodeler le paysage logistique offshore au Qatar. Ce partenariat ambitionne de fournir des unités de transport de marchandises (CCU), notamment des conteneurs frigorifiques, pour répondre à la demande croissante générée par les projets d’expansion du champ gazier North Field. Alors que le pays cherche à atteindre ses objectifs de doublement de la production de GNL d’ici 2030, un accès fiable à des conteneurs de haute qualité pour les opérations offshore est indispensable.

Koweït

Le Koweït sécurise un surplus budgétaire de 150 M KD. Le Koweït a enregistré un excédent budgétaire de 150,4 m KD au premier semestre de l'exercice 2024/2025, contre un déficit de 1,45 M KD au cours des six premiers mois de l'exercice précédent, selon les chiffres publiés par le ministère des Finances mardi. C’est le résultat d'une augmentation combinée des recettes et d'une baisse des dépenses, selon les chiffres du ministère. Les revenus pétroliers, qui constituent la majorité des recettes publiques, ont augmenté d'environ 12 % pour atteindre 8,88 milliards KD en fin septembre, contre 7,95 M KD au cours de la période correspondante de l'année fiscale précédente. Les recettes non pétrolières ont fait un bond de 53 %, passant de 806 M KD à 1,23 M KD, principalement en raison du doublement des recettes provenant des produits de base et des services, qui ont atteint 908 m KD, selon les chiffres du ministère des finances.

Première place pour SYSTRA sur le projet ferroviaire au Koweït ? L'Autorité centrale des marchés publics a annoncé son invitation aux entreprises participant à l'appel d'offres ferroviaire du Koweït (avant-projet, travaux d'étude, conception détaillée et préparation des documents de l'appel). S'agissant de la première phase qui se tiendra le mercredi 6 novembre, l'Autorité a invité les entreprises à assister à la réunion d'ouverture des enveloppes financières de l'appel d'offres et elle a aussi indiqué que la demande d'ouverture des enveloppes financières est intervenue seulement après avoir complété toutes les données et informations liées à l'appel d'offres, et après l'adoption du rapport du Comité technique d'étude des appels d'offres. Sur un total de 9 entreprises qui ont postulé pour mettre en œuvre l'appel d'offres, 5 entreprises internationales ont été approuvées pour mettre en œuvre le projet : Systra, China Railway, Proyapi, Sener et JFA Engenharia.

Oman

Le Sultanat d’Oman, à travers le Ministère du développement social, a publié une nouvelle directive (décision 336/2024) en ce qui concerne la réglementation pour la collecte des fonds caritatifs. Dans le détail, la nouvelle réglementation prévoit que toutes organisations privées doivent au préalable obtenir une licence du ministère – à condition que l’activité soit à but caritative, aucune licence ne sera délivrée à des fins personnels. Des nouvelles méthodes de collectes ont également été préemptées (organisation d’événement, marché de charité, paiement numérique, etc.). En plus de réguler les activités de collecte, le ministère pourra infliger des sanctions (avertissements, suspensions de licence voire révocation, amendes allant jusqu’à 500 OMR, etc.) et saisir les fonds collectés en cas de violation de ces règles.  Le nouvel encadrement prévoit des mesures pour renforcer la transparence (obligation d’enregistrer les opérations et transactions pendant au moins dix ans, obligation de soumettre un rapport détaillant les recettes et dépenses de la collecte sous 15 jours) et la lutte contre les fraudes (interdiction de spéculation financière, autorisation au préalable pour la collecte par une personne physique, etc.). Cette annonce constituen une première étape pour une surveillance plus étroite des activités de collecte de fonds.

Dans le cadre du programme nationale de neutralité carbone NET ZERO, les autorités omanaises ont lancé un paquet d’environ 212 projets sous l’appellation « Neutrality 3 » afin d’accélérer la réduction des émissions carbones. S’inscrivant dans la « stratégie nationale pour une transition ordonnée vers la neutralité zéro », ces projets couvrent divers secteurs comme les transports, l’énergie, ou encore l’agriculture, notamment en améliorant l’efficacité énergétique ou en favorisant l’utilisation de sources électrique vertes (biogas, EnR, etc.). Dans ce sillage, l’agence pour l’Environnement d’Oman a annoncé sa feuille de route pour la COP 29. Si la COP29 permettra au Sultanat de faire la promotion de la Oman Climate Week, qui se déroulera du 24 au 27 février 2025 à Mascate, elle devrait également pousser le pays à finaliser son plan directeur pour un avenir durable – suite aux nombreuses consultations dans le cadre du dialogue sur le climat d’Oman. Pour rappel, à l’occasion de la COP 28, le Sultanat d’Oman avait annoncé la révision à la hausse de son objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à 21% en 2030, contre 7% dans son deuxième Contributions déterminées au niveau national (CDN) de 2021. 

Bahreïn

Hydrocarbures : Petrofac remporte un contrat auprès de Bapco. L’entreprise britannique Petrofac, l’un des principaux fournisseurs de services d’ingénierie dans le domaine des hydrocarbures, a annoncé avoir remporté un contrat de plusieurs millions de dollars auprès de Bapco Upstream. Le montant exact n’a pas été communiqué par l’entreprise. Dans le cadre de ce contrat d’une durée de deux ans, Petrofac soutiendra les plans de production de Bapco Upstream en fournissant des raccordements de puits, les pipelines associés et des raccordements pour plusieurs nouveaux puits, et ce afin de répondre à la demande croissante de gaz du Royaume.

Infrastructure : Beyon signe un protocole d’accord avec Aecom pour le plan directeur du projet « Digital City ». L’entreprise Bahreïnie Beyon a annoncé la signature d’un protocole d’accord avec le bureau d’études et de conseil en ingénierie américain Aecom pour le plan directeur de son projet « Digital City ». L’annonce a été faite lors du Gateway Golf Investment Forum qui s’est tenu les 3 et 4 novembre à Manama. Ce projet de ville numérique s’inscrit dans les ambitions de l’entreprise d’accélérer la transition numérique du pays en améliorant la connectivité et les infrastructures liées. Le projet répond également à l'engagement de Beyon en matière de durabilité, avec comme objectif d’obtenir la certification LEED des bâtiments, ainsi que l'utilisation de sources d'énergie renouvelables et la mise en œuvre de pratiques efficaces de gestion des ressources.