Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions de l'antenne de Lagos et du Service économique d’Accra.

Nous rappelons à notre cher lectorat que le Service économique régional d’Abuja publie régulièrement sur l’actualité économique franco-nigériane et sur ses activités dans le pays à travers sa page LinkedIn. Il en est de même pour le Service économique d’Accra, sur LinkedIn.

LE CHIFFRE A RETENIR

66 millions : C’est le nombre de numéros de téléphone portable désactivés au Nigéria en septembre pour leur manque d’association à un numéro national d’identification (NIN) – soit près d’un tiers du nombre total de lignes.

FAITS SAILLANTS

Nigéria :

Monsieur l’Ambassadeur Marc Fonbaustier présente ses lettres de créance au Président Tinubu ; La CBN et l’IFC signent un accord d’1 Md USD visant à faciliter le financement des entreprises nigérianes ; Une étude réalisée par la SEMMARIS et financée par l’AFD propose au ministère nigérian de l’Agriculture une stratégie de modernisation des marchés de gros agroalimentaires ; La fintech nigériane Moniepoint lève 110 M USD et acquiert ainsi le statut de licorne.

Ghana :

Signature d’un accord de 260 M USD avec la Banque mondiale pour relancer le secteur de l’énergie au Ghana ; Le Ghana recule de 11 place au classement de l’Indice mondial des écosystèmes de startups 2024, se plaçant à la 88ème place.

 

Nigeria

Monsieur l’Ambassadeur Marc Fonbaustier présente ses lettres de créance au Président Tinubu

Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Marc Fonbaustier a présenté jeudi ses lettres de créance au Président Bola Tinubu. L’ambassadeur se réjouit de pouvoir dialoguer avec tous les secteurs de l'administration et de la société nigériane afin d'approfondir le partenariat entre le Nigéria et la France.

Le Président Tinubu a salué l’expérience en Afrique de Monsieur l’Ambassadeur Marc Fonbaustier. Avant de devenir ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire à Abuja, Marc Fonbaustier a été ambassadeur de France au Togo (2014-2017) et en Guinée (2020-2024).

La CBN et l’IFC signent un accord d’1 Md USD visant à faciliter le financement des entreprises nigérianes

La Société financière internationale (SFI), membre du Groupe de la Banque mondiale, et la Banque centrale du Nigeria (CBN) ont signé un accord le 28 octobre 2024 visant à faciliter l’octroi de financement en monnaie locale pour les entreprises nigérianes. La SFI a ainsi pour objectif d’investir plus d'1 Md USD dans les années à venir au Nigéria.

Ce partenariat permettra à la SFI d’atténuer son risque de change et d'accroître ses investissements en naira dans les secteurs prioritaires de l'économie comme l'agriculture, le logement, les infrastructures, l'énergie, les PME, les industries créatives et la jeunesse.

Ces secteurs peinent en effet à se financer, et le partenariat de la SFI avec la CBN sera un outil essentiel pour réduire les coûts de financement et en élargir l'accès. Cette collaboration permettra en outre aux entreprises d'accéder à des prêts de long terme en naira à des taux « économiquement viables », répondant ainsi à l'un des plus grands défis auxquels sont confrontées les entreprises nigérianes dans leur accès aux financements internationaux : la volatilité du taux de change.

« Cette collaboration marque un progrès significatif dans l'engagement de la CBN à fournir des initiatives de développement innovantes. Elle servira de catalyseur à la croissance économique et fera progresser le programme de diversification économique du gouvernement. »

Yemi Cardoso, gouverneur de la Banque centrale du Nigeria

« L'élargissement de l'accès au financement abordable en monnaie locale pour les petites entreprises au Nigeria est essentiel pour la SFI. Il permet de répondre à la demande croissante de diverses options de financement et de mieux gérer le risque de change. »

Makhtar Diop, directeur général de la SFI

La SFI détient un portefeuille d'investissements au Nigeria d'une valeur de 2,1 Md USD – le deuxième plus important en Afrique.

Une étude réalisée par la SEMMARIS et financée par l’AFD propose au ministère nigérian de l’Agriculture une stratégie de modernisation des marchés de gros agroalimentaires

La Société d'économie mixte d'aménagement et de gestion du marché d’intérêt national de Rungis (SEMMARIS) a réalisé une étude financée par l’Agence française de développement (AFD) sur la modernisation des marchés de gros agroalimentaires au Nigéria. Ce plan stratégique est appelé à jouer un rôle central dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et dans la promotion d’une croissance économique durable. Les principaux objectifs sont la réduction des pertes post-récolte, la minimisation des coûts logistiques et la réduction des embouteillages dans les principaux centres urbains.

« Avec ce plan, nous prenons des mesures pour garantir et améliorer la sécurité, la sûreté et la qualité des aliments au Nigeria. Notre objectif est d'aider les agriculteurs en augmentant leurs revenus tout en créant des milliers d'emplois dans la chaîne de valeur agricole. »

Dr Aliyu S. Abdullahi, secrétaire d’Etat pour l’Agriculture et la Sécurité alimentaire

D’après le Secrétaire d’Etat Aliyu S. Abdullahi, le plan intègre des marchés formels et informels afin de rationaliser les chaînes d’approvisionnement entre les marchés ruraux et urbains et de relier les centres de production aux centres de consommation majeurs que sont les corridors Kano-Kaduna, Ibadan-Lagos et Owerri-Port Harcourt. Dr Abdullahi a tenu à souligner que cette intégration renforcerait les marchés traditionnels tout en établissant un système de distribution alimentaire plus moderne et plus efficace. Le secrétaire d’Etat a indiqué que le Nigeria était prêt à transformer la distribution de produits frais en s'inspirant du marché international de Rungis en France.

La fintech nigériane Moniepoint lève 110 M USD et acquiert ainsi le statut de licorne

Le 29 octobre, Moniepoint, fintech nigériane basée à Lagos et spécialisée dans les services bancaires et de prêt, a annoncé une levée de fonds de 110 M USD en série C. Cette levée a été menée par le fonds African Development Partners (ADP) III de Development Partners International. Parmi les autres investisseurs, on retrouve le Fonds d'investissement pour l'Afrique de Google et Verod Capital, l’une des plus grandes sociétés de capital-investissement en Afrique. Cette opération porte la valorisation de Moniepoint à 1 Md USD, lui conférant ainsi le statut de licorne. La startup rejoint donc le club nigérian composé d’Interswitch (devenue licorne en 2019), Opay (2021), Flutterwave (2021) et Andela (2021).

Créée en 2015, Moniepoint a d'abord proposé des solutions de paiement pour les banques et institutions financières, avant s’étendre en août 2023 aux services bancaires aux particuliers. La fintech a alors enregistré une croissance spectaculaire de 2 000 % de sa clientèle en finance personnelle sur un an, tout en affichant une augmentation annuelle moyenne de ses revenus de plus de 150 % ces dernières années. Moniepoint traite aujourd’hui plus de 800 millions de transactions, pour une valeur mensuelle totale excédant les 17 Md USD.

 

Ghana

Signature d’un accord de 260 M USD avec la Banque mondiale pour relancer le secteur de l’énergie au Ghana

La Banque mondiale et le Ghana ont signé un Programme de relance du secteur de l’énergie (P4R) de 260 M USD destiné à renforcer la reprise et la stabilité financière du secteur. Après avoir été approuvé par le conseil d’administration en juin et le Parlement en septembre, cet accord désormais signé se compose de 250 M USD de l’Association internationale de développement (IDA) et une subvention de 10 M USD pour le Programme d’assistance à la gestion du secteur de l’énergie (ESRP). Ce programme, qui s’étend sur quatre ans, vise à améliorer la viabilité financière de la distribution d'électricité au Ghana où entre 600 000 et 1 million de compteurs prépayés intelligents seront déployés pour améliorer la collecte des recettes et accroître la transparence. En outre, il vise à élargir l’accès à des solutions de cuisson propres (GPL) aux ménages, entreprises et écoles.

Ce programme s’attaque à des défis structurels, dans un secteur où le déficit dû aux pertes de distribution et aux faibles taux de collecte des recettes auraient coutés environ 1,2 Md USD en 2024 (environ 2 % du PIB ghanéen), selon le ministre des Finances du Ghana.

Les objectifs plus larges du programme P4R incluent également le renforcement de la responsabilité et de la transparence dans le secteur de l'énergie au Ghana.

Le Ghana recule de 11 place au classement de l’Indice mondial des écosystèmes de startups 2024, se plaçant à la 88ème place

En 2024, le Ghana se positionne au 88ème rang mondial selon l’Indice des écosystèmes startup élaboré par StartupBlink, enregistrant une baisse de onze places par rapport à 2023. StartupBlink est un agrégateur de données sur les startups et les centres de recherche dans l’écosystème d’innovation mondial. Parmi les pays d’Afrique, le Ghana se classe 9ème, l’Afrique du Sud étant le 1er. Le Ghana est désormais 4ème parmi les pays d’Afrique de l’Ouest (2ème en 2023), derrière le Nigéria (1er), le Cap-Vert (2ème) et le Sénégal (3ème).

Le rapport de 2024 souligne toutefois que l’écosystème ghanéen des startups est en pleine expansion, notamment dans la finance mobile et les services de paiement mobiles, l’agro-technologie et l'entrepreneuriat féminin. En 2023, les startups ghanéennes ont mobilisé 39,5 M USD de financement supplémentaire. Le projet de loi sur les startups et l'innovation (Ghana Startup & Innovation Bill) est en cours d'élaboration, tandis que des programmes gouvernementaux comme le Programme national pour l'entrepreneuriat et l'innovation (NEIP) et YouStart (lancée par la Ghana Enterprise Agency) proposent financement et mentorat pour soutenir les jeunes entrepreneurs.