Brèves de l'ASEAN semaine 42 (2024)
Région
Le Japon et l'ASEAN adoptent des règles communes pour réduire les émissions de carbone
A l’occasion de la deuxième réunion de l’Asia Zero-Emission Community (AZEC), les représentants du Japon, d'Australie et de l'ASEAN ont convenu d'établir des règles communes pour le calcul et le reporting des émissions de gaz à effet de serre. Dans une déclaration conjointe, ils ont souligné l'importance du « triple succès » : « lutter contre le changement climatique, promouvoir une croissance économique inclusive et assurer la sécurité énergétique ». Un plan d'action de 10 ans a également été adopté pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les membres de l'AZEC feront rapport sur leurs avancées lors d'un sommet en 2026 et coordonneront les méthodes de calcul et de reporting entre 2029 et 2034. Le plan inclut également des investissements dans les technologies propres au Japon et en Asie du Sud-Est, ainsi que des efforts visant à encourager les investissements privés dans l'énergie et les infrastructures. Le Japon ambitionne ainsi de jouer un rôle de premier plan dans l'élaboration des normes de décarbonation en Asie du Sud-Est.
Mobilisation de l’ASEAN contre les menaces cyber régionales
Opérationnelle depuis le 16 octobre, l'équipe de réponse aux incidents informatiques de l'ASEAN (ASEAN Regional Computer Emergency Response Team) contribuera à améliorer la cybersécurité à travers les pays de l'ASEAN. Singapour allouera 10 M USD (9,2 M EUR) au cours de la prochaine décennie pour soutenir les opérations de l'équipe. Elle facilitera également les collaborations entre l'industrie et le monde académique, et mènera des exercices de cybersécurité. Cette annonce a eu lieu lors de la neuvième conférence ministérielle de l'ASEAN sur la cybersécurité, qu is’est tenue dans le cadre de la Semaine internationale de la cybersécurité de Singapour. Dr Kao Kim Hourn, Secrétaire général de l'ASEAN, a appelé à une plus grande collaboration pour faire face à la montée prévue des menaces cyber. Les pays l'ASEAN se sont également engagés à adopter des principes non contraignants, dans le cadre d’une liste visant à standardiser la manière dont les agences gouvernementales utilisent les plateformes de technologie de l'information et de la communication. L'économie numérique de l'ASEAN devrait atteindre 1 T USD (920,8 M EUR) d'ici 2030.
Indonésie
L’Indonésie enregistre un excédent commercial de 3,3 Md USD en septembre
L’Indonésie enregistre un nouvel excédent de 3,3 Md USD au mois de septembre, après 2,8 Md USD au mois d’août 2024 mais en léger recul par rapport à septembre 2023 (3,4 Md USD). Les exportations indonésiennes ont progressé de 6,4 % en g.a., à 22,1 Md USD, au cours du mois dernier, tandis que les importations s’établissent à 18,8 Md USD (+8,6 % en g.a.).
Malaisie
Rapport de la Banque mondiale sur l’économie malaisienne
La Banque mondiale a présenté le 14 octobre son rapport semestriel sur l’économie malaisienne. Les prévisions de croissance pour 2024 s’établissent désormais à 4,9 % (contre 4,3 % initialement prévu) avec un renforcement de la consommation interne de 5,5 % et des investissements de 7,4 % (+4,7 % et +5,5 % en 2023). L’économie bénéficierait également d’une amélioration des exportations de 5,9 % (8,0 % en 2023) et l’inflation s’établirait autour de 2,0 %.
L’institution recommande par ailleurs l’adoption d’une stratégie budgétaire de long terme intégrant une planification des dépenses et une stratégie de recettes à moyen terme. Celles-ci doivent assurer notamment la stabilité des finances publiques face au vieillissement de la population et au changement climatique, dont l’impact représentera un surcroit de dépenses respectivement de +0,8 % de PIB et 0,2 % du PIB par an d’ici 2030. Ces stratégies doivent aussi permettre une meilleure acceptation des réformes fiscales.
Le rapport met également l’accent sur la numérisation du secteur agricole comme levier de croissance. La stratégie proposée repose sur 3 piliers : investissement en biens publics, investissement dans l’écosystème d’innovation et création d’un environnement favorable. Il s’agit notamment de renforcer la traçabilité des produits par l’utilisation de technologies « blockchain », d’améliorer la connectivité en zones rurales et de développer un écosystème d’incubateurs et d’accélérateurs pour soutenir les startups spécialisées en technologies agricoles et pour favoriser l’innovation en technologies financières numériques (« Agri Fintech »).
Moindre croissance de la production industrielle en août
La production industrielle a augmenté de 4,2 % en août en g.a., moins fortement que le mois précédent (+5,4 % en g.a.) en raison notamment du ralentissement des activités d’extraction de pétrole et gaz naturel (6,4 % après 5,0 % en juillet en g.a.). Les industries manufacturières ont enregistré une hausse de 6,6 % en g.a. (après +8,0 % en juillet en g.a.), portée principalement par la fabrication de produits électroniques qui a accéléré (+8,7 % après +5,0 % en g.a.). La progression est de 4,3 % en g.a. pour la génération d’électricité.
Réduction en août d’un taux de chômage déjà faible
Selon les derniers chiffres pour le mois d’août du département des statistiques (DOSM), le taux de chômage s’est réduit à 3,2 % après s’être stabilisé à 3,3 % depuis juin 2023. Pour les jeunes, celui-ci s’est établi à 10,4 % (après 10,5 %). La part de population active participant au marché de travail se maintient à 74,1 % pour le 3ème mois consécutif mais reste faible pour les femmes, à 56,7 % contre 83,3 % pour les hommes.
Les personnes ayant un emploi (16,7 M en août), en hausse de 1,9 % sur un an, représentent 68,1 % de la population (contre 67,7 % en août 2023). Leur croissance est principalement le fait de l’augmentation du nombre de salariés (75,0 % des emplois ; +1,4 % en g.a.) et de ceux exerçant en indépendants (18,5 % ; +3,7 % en g.a.), les travailleurs familiaux non rémunérés (2,9 %) enregistrant une baisse de 1,1 % sur un an.
Singapour
Le PIB augmente de 2,1 % au T3 en raison d’un rebond du secteur manufacturier
Le pays a enregistré une croissance de 4,1 % en g.a., dépassant l'estimation des économistes qui était de 3,8 %. Le secteur manufacturier a augmenté de 7,5 % sur ce trimestre en g.a., se redressant d'une contraction de 1,1 % au trimestre précédent. Le secteur de la construction a crû de 3,1 % sur ce trimestre en g.a., en légère baisse par rapport à une croissance de 4,8 % au trimestre précédent.
Les exportations de septembre en hausse de 2,7 %, mais en dessous des attentes
Les exportations domestiques non pétrolières ont augmenté de 2,7 % en g.a. en septembre, soutenues par la croissance des produits électroniques (+4 %) et non électroniques (+2,3 %). Cette hausse reste cependant inférieure aux prévisions du sondage Reuters, qui anticipait une progression de 9,3 %. En données corrigées des variations saisonnières, les exportations domestiques non pétrolières ont enregistré une hausse de 1,1 % en septembre par rapport au mois précédent, après une contraction de 4,7 % en août. Les analystes s'attendaient à une augmentation de 4,9 %.
Parmi les principaux marchés d'exportation, les livraisons vers l'Union européenne, l'Indonésie et la Corée du Sud ont fortement progressé, tandis que les ventes vers les États-Unis, le Japon et Hong Kong ont diminué.
Politique monétaire inchangée à Singapour, malgré une inflation qui persiste
L'Autorité monétaire de Singapour (MAS) a maintenu ses paramètres monétaires inchangés, poursuivant ainsi sa politique de gestion du dollar singapourien dans une trajectoire d'appréciation graduelle. Cette approche se distingue des actions prises par plusieurs économies développées, où des banques centrales, de Washington à Wellington, ont procédé à des hausses de taux d’intérêt significatives de 50 points de base lors de leurs récentes réunions. Cette décision s'explique en partie par une dynamique inflationniste globale en recul, qui n’a cependant pas encore pleinement impacté Singapour, importateur net de biens essentiels.
Bien que les prix à la consommation aient légèrement fléchi en 2024, ils demeurent élevés. L'inflation sous-jacente – qui inclut les prix des produits alimentaires et des carburants, tout en excluant les coûts liés au logement et aux transports privés – a atteint 2,7 % en glissement annuel en août, dépassant les attentes du marché. La MAS n’a pas de cible inflationniste explicite, mais a indiqué qu’un taux d’inflation sous-jacente juste en dessous de 2 % serait « compatible » avec une stabilité des prix à long terme.
Vietnam
Revue à la hausse des prévisions de croissance du Vietnam par HSBC
Selon HSBC, le Vietnam devrait enregistrer une croissance de 7 % en 2024, contre 6,5 % estimé précédemment. Cette revue à la hausse est due à la performance économique vietnamienne plus forte que prévu au troisième trimestre (+7,4 %), tirée par le secteur manufacturier (+11,4 %) et des exportations (+15,8 %). Bien que le typhon Yagi ait brièvement affecté la production, la reprise reste solide. Par ailleurs, l'investissement étranger direct (IDE) reste robuste (+11,6 % au T3). HSBC prévoit une inflation à 3,6 % pour cette année, niveau en dessous du seuil fixé par le gouvernement (4,5 %) et une croissance de 6,5 % pour 2025. Pour rappel, la Banque Mondiale et le FMI prévoient pour leur part une croissance de 6,1 % pour le Vietnam en 2024.
Hausse de 4,8 % du prix de l’électricité
La compagnie d’électricité du Vietnam (EVN) a annoncé l’augmentation du prix de détail moyen de l’électricité de 2 006,9 VND à 2 103,1 VND par kWh (hors TVA), soit une hausse de 4,8 %. Cette décision fait suite à des pertes record d’environ 1,7 Md USD qu’EVN a enregistrées sur la période 2022-2023 malgré deux augmentations du prix de l’électricité en 2023 (+3 % en mai et +4,5 % en novembre). Si l’effet sur les foyers devait être limité, il devrait particulièrement être ressenti par les entreprises, fortes consommatrices d’énergie, qui ont déjà exprimé leur inquiétude à ce sujet. Sur le plan économique, selon EVN, cette hausse ne fera augmenter que de 0,04 % le CPI de 2024, niveau faible qui n’affectera pas l’inflation et la croissance économique du pays. Pour rappel : le Vietnam est extrêmement dépendant des énergies fossiles, particulièrement lors des pics de demande. Sur les trois premiers semestres de 2024, 49,6 % de la consommation totale d’électricité (115,3 Md kWH, en croissance de 18 kWh) était issue du charbon. Si des projets de centrales à énergies alternatives (LNG, éoliens offshore) sont envisagés, ils peinent encore à sortir de terre.
Mise en place du marché de crédits carbone entre 2025 et 2028
Selon le projet de création et de développement du marché de crédits carbone du Vietnam dont l’élaboration est en cours de finalisation depuis 2022, le pays devrait établir un marché du crédit carbone à titre expérimental entre 2025 et 2028. Aucune vente à l’étranger ne sera possible durant ce pilote, sauf dans le cadre d'accords existants. À partir de 2029, le marché devra être entièrement opérationnel et pourra être relié avec les marchés internationaux. Le vice-Premier Ministre Tran Hong Ha a souligné que la mise en place du projet devait être alignée sur les pratiques internationales.
Thaïlande
La Banque de Thaïlande réduit son taux directeur de 0,25 points à 2,25 %
Le 16 octobre, le Comité de politique monétaire de la Banque de Thaïlande (BOT) a voté une réduction du taux directeur de 0,25 point, une première en quatre ans, le ramenant à 2,25 %. Cette décision a notamment été motivée par la volonté d’alléger le poids de la dette privée, tout en maintenant une politique monétaire cohérente avec le potentiel économique. Une baisse du principal taux de la BOT était demandée de longue date par le gouvernement, qui mène actuellement une politique budgétaire expansionniste, mais aussi plus récemment par certaines associations professionnelles représentant les PME, telle que la FTI, ou le secteur du tourisme, qui s’inquiétaient notamment de l’appréciation rapide du baht depuis le mois d’août. La croissance de l’économie thaïlandaise devrait demeurer principalement tirée par le tourisme, la consommation privée et les exportations. Certains secteurs, notamment les PME, sont confrontés à des obstacles structurels. Le gouverneur de la banque a souligné que des réformes structurelles sont nécessaires pour soutenir durablement l'économie. La dette des ménages (91 % du PIB) reste un défi majeur, limitant les marges de manœuvre monétaires.
Semi-conducteurs : montée en gamme du secteur avec une première usine front-end et de nombreuses annonces d’investissements chinois et taïwanais sur le segment des PCB
Le secteur des semi-conducteurs de la Thaïlande se diversifie vers des processus plus avancés, avec la première usine de front-end du pays prévue pour être opérationnelle dès 2027. Le Board of Investment (BOI) a approuvé un projet de 345 M USD (11,5 Md THB) par FT1, une coentreprise entre le groupe public thaïlandais PTT, spécialisé dans le pétrole et le gaz, et Hana Microelectronics. L’usine produira des plaquettes en carbure de silicium, un matériau plus efficace énergétiquement, pour répondre à la demande croissante liée aux véhicules électriques et centres de données. Les tensions géopolitiques auraient poussé les investisseurs à choisir la Thaïlande comme base "neutre" pour minimiser les risques d'approvisionnement. Ce développement vise à renforcer l'écosystème des semi-conducteurs du pays.
Le secteur des circuits imprimés (PCB) en Thaïlande connaît également une forte croissance grâce à un plan gouvernemental visant à soutenir les industries technologiques et numériques. Les fabricants étrangers de PCB, principalement de Chine et de Taïwan, ont investi 4,8 Md USD (162 Md THB) en Thaïlande au cours de l'année écoulée et ont sollicité des incitations du Board of Investment (BOI) pour 95 projets. Parmi les investisseurs, on retrouve des entreprises établies comme Mektec et KCE, ainsi que des nouveaux entrants tels que Unimicron et Compeq. Well Tek Electronics, filiale chinoise de Welgao, a ouvert une usine de PCB à haute densité en juin, avec un investissement initial de 75 M USD (2,5 Md THB). Environ 40% de la production de cette usine est destinée au marché intérieur, tandis que 60% de la production sera destinée à l’exportation.
National Energy Plan : de nouveaux montants d’investissement annoncés
La Thaïlande prépare un National Energy Plan (NEP) qui devrait être publié dans les prochains mois. Celui-ci devrait générer des investissements à hauteur de 87,3 Md USD (2 900 Md THB) sur les 13 prochaines années. Ce plan vise notamment à réduire la part des combustibles fossiles dans le mix énergétique à 48 %, tout en augmentant la part des énergies renouvelables (EnR) à 51 %, avec une priorité à l'énergie solaire. Sur ce montant, 45,7 Md USD (1 520 Md THB) devraient être dédiés au développement des EnR, tandis que 12,8 Md USD (425 Md THB) iraient aux nouvelles technologies énergétiques comme le stockage de carbone et les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR). Le développement des réseaux électriques intelligents devrait recevoir 12,5 Md USD (415 Md THB). Le NEP prévoit 9,3 Md USD (310 Md THB) d’investissements dans des projets pétroliers et gaziers, et 3,5 Md USD (115 Md THB) dans les véhicules électriques et le transport pétrolier par pipeline. Enfin, 3,4 Md USD (114 Md THB) seront investis dans les biocarburants, dont les carburants aériens durables.
Philippines
La banque centrale baisse de nouveau son taux directeur de 25 points de base
La Banque centrale des Philippines (BSP) a ramené, lors de la réunion du 16 octobre de son comité monétaire, son taux directeur de 6,25 % à 6,0 % avec une deuxième baisse consécutive de 25 points de base après sa précédente réunion du mois d’août dernier. Cette phase de baisse, qui devrait se poursuivre dès le mois de décembre et tout au long de l’année prochaine, devrait permettre au taux directeur de la BSP de retrouver progressivement les niveaux qui ont précédé la phase de 27 mois d’augmentation des taux entre 2 % et 6,5 %. Elle est facilitée par le ralentissement de l’inflation qui a diminué en septembre (+1,9 % en g.a. contre +3,3 % en août et +4,4 % en juillet), atteignant son niveau le plus bas depuis 4 ans (+1,6 % en g.a. en mai 2020) après le pic de janvier 2023 (+8,7 %) grâce en particulier à la moindre progression du prix du riz (+5,7 % en g.a. en septembre contre +14,7 % en g.a. août).
La liste des projets approuvés pour des partenariats public-privé (PPP) de près de 55 Md USD
Le PPP Center du gouvernement philippin a annoncé dénombrer 169 projets en cours de préparation sous forme de PPP pour un montant total d’investissement de 3 180 Md PHP (54,1 Md USD) en augmentation de 32 % sur un an. Parmi ces projets, 116 sont nationaux (dont 75 initiés par l’Etat dits « sollicited » et 38 proposés par des conglomérats privés dits « unsollicited ») et 56 locaux (16 sollicited et 40 unsollicited). Les derniers projets approuvés portent sur la privatisation de plusieurs aéroports, la construction d’un centre de cancérologie, la création d’un service de dyalise, une station de traitement des eaux ainsi que différentes infrastructures routières dont un pont.
Le ralentissement de la croissance des ventes automobiles en septembre ne devrait pas remettre en cause le record attendu pour l’ensemble de l’année 2024
La croissance des ventes automobiles a atteint avec +2,4 % en septembre, son niveau le plus bas depuis le mois de mars (+1,6 %) en nette baisse par rapport aux mois précédents (+6,6 % en août, +6,1 % en juillet et +7,6 % en juin). Ce ralentissement provient principalement de la vente des véhicules commerciaux qui représentent 73 % des ventes (+0,1 % en septembre, contre +9,2 % pour les voitures particulières). La croissance des ventes automobiles reste malgré tout supérieure à la croissance du pays (+9,4 % depuis le début de l’année 2024) et la Chamber of Automotive Manufacturers of the Philippines prévoit que les ventes devraient atteindre un nouveau record de 500 000 unités en 2024 en augmentation de 16,3 % par rapport à 2023.
Cambodge
Récente graduation du Cambodge, le prix du succès
En tant que PMA, le Cambodge bénéficie d’avantages commerciaux pour ses exportations, comme le régime « Tout sauf les armes » (TSA). En mai 2024, le Conseil économique et sociale des Nations-Unies a validé les bons résultats économiques du Royaume et sa sortie de la liste des PMA en 2029. Cette réussite, avec la perte d’avantages commerciaux qu’elle représente, est également un défi. Dès lors, à l’occasion des 20 ans de l’adhésion du Cambodge à l’OMC, CHAM Nimul, ministre du commerce, a annoncé la stratégie commerciale destinée à gérer cette transition. Le pays prévoit ainsi de renforcer ses accords de libre-échange, d’améliorer l’environnement des affaires, d’accélérer la numérisation et le commerce en ligne… En revanche, rien de prévu à ce stade sur les politiques à mettre en œuvre pour bénéficier d’un accès privilégié au marché européen avec le régime SPG+. Il passe par le plein respect de conventions internationales – toutes signées et ratifiées par le Royaume – en matière des droits de l’homme et de droits syndicaux.
Paiement par QR-code sans frontières
Depuis lundi, le système de paiement par QR code Alipay+, développé par le groupe chinois Alibaba en 2020, est accepté au Cambodge. Symétriquement, les consommateurs cambodgiens utiliseront leurs propres systèmes de paiement par QR code dans les commerces proposant Alipay+. C’est par le système Bakhong, véritable chambre de compensation mise en place par la Banque nationale du Cambodge – et sécurisée par la blockchain – que cette interopérabilité est possible ; y compris au-delà des frontières. Jusqu’ici seuls les touristes coréens, laotiens, malaisiens, thaïlandais et vietnamiens avaient des systèmes de paiement QR code reconnus au Cambodge. La reconnaissance d’Alipay+ par Bakhong permettra aux touristes chinois, singapouriens et philippins de faciliter leurs transactions avec les quelque trois millions de commerces cambodgiens reconnus par le système Bakong. Cela favorisera les activités des commerces correspondants, d’autant qu’Alipay+ revendique 1,6 milliards d’utilisateurs ; la plupart Chinois.
Laos
Retour des vols, et des touristes ?
Depuis le début de l’année 2024, désignée Visit Laos Year par Vientiane, plusieurs compagnies aériennes étrangères ont remis des vols en place vers Vientiane ou Louang Prabang. Après Vietjet Air de Ho Chi Minh-Ville, Myanmar Airways de Rangoun ou AirAsia de Kuala Lumpur… c’est la compagnie à bas-coûts singapourienne Scoot qui augmentera le nombre de ses vols de Singapour à compter de décembre. Bonne nouvelle avec l’arrivée de la saison haute et alors que le tourisme peine un peu à reprendre au Laos. Tout comme au Cambodge, le nombre de touristes arrivant au Laos pourrait dépasser les chiffres de 2019 cette année ; ce n’est pas le cas des recettes tirées du tourisme. Pour mémoire, l’aéroport de Vientiane accueille plus de 200 vols internationaux par semaine ; celui de Louang Prabang 70 vols internationaux par semaine. Ils desservent la Birmanie, Chine, la Corée, la Malaisie, la Thaïlande, le Vietnam, et désormais Singapour.
Serpent de fer ?
L’origine du projet de ligne ferroviaire destiné à désenclaver le centre du Laos en reliant Vientiane à Vung Ang, port en eau profonde de la province de Ha Tinh, remonte aux années 1930. PetroTrade (Laos) et Deoca Group (Vietnam) devaient lancer la construction de la première section de la ligne, de 139 km entre Thakhek (province de Khammouane) et la frontière vietnamienne, au plus tard début 2024. Il n’en a rien été. La totalité de la ligne, en voie unique et électrifiée, s’étendrait sur un peu plus de 550 km, nécessiterait de nombreux ouvrages d’art et pourrait coûter 5 Md USD. Outre le port sec de Thanaleng à l’extrémité laotienne de la ligne, deux autres centres logistiques seraient construits, à Thakhek et Vung Ang. Les deux entreprises auraient bénéficié d’une concession en contrepartie du financement intégrale du projet. Finalement, à l’occasion du sommet ASEAN-Corée, le président sud-coréen a annoncé que son pays pourrait soutenir le projet. L’occasion de le mettre sur les rails ?
Birmanie
La banque asiatique de développement revoit sa prévision de croissance à la baisse pour 2024
Selon son dernier rapport sur les perspectives économiques en Asie, la Banque asiatique de développement (ADB) a revu à la baisse ses prévisions de croissance économique pour la Birmanie pour 2024 à 0,8 %, au lieu de 1,2 % prévu en avril dernier. La croissance devrait augmenter légèrement à 1,7 % en 2025 (au lieu de 2,2 %). L’inflation devrait ralentir, à 20,7 % en 2024 contre 27 % en 2023, mais serait nettement supérieure aux 15,5 % estimés par l’ADB en avril. L’inflation en 2025 devrait ralentir à 15 %. Plusieurs causes sont mises en avant par l’ADB pour expliquer cette dégradation des perspectives de l’économie. Le conflit en cours, associé à la détérioration de la gouvernance, entrave considérablement les perspectives économiques du pays. L’instabilité économique est exacerbée par la hausse de l’inflation, la dépréciation de la monnaie et la baisse des investissements et de la production. Les secteurs clés, notamment celui de la confection, sont confrontés à des défis persistants en raison de l’augmentation des coûts des intrants et de l’allongement des délais de livraison. Enfin, la situation est aggravée par l’augmentation des déplacements internes et de la pauvreté, ce qui crée des risques importants de détérioration de l’économie.