Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

Banques du Golfe : Too Small to Succeed?

 

Le secteur bancaire des pays du Golfe connaît une dynamique de croissance significative, portée par un secteur hors hydrocarbures en pleine expansion et un maintien de la demande de crédit, malgré un environnement de taux encore relativement élevés.

En 2023, les banques du Golfe ont enregistré des résultats remarquables, se distinguant par des performances supérieures à celles de leurs homologues mondiaux. Le ratio de rendement des fonds propres (« return on equity ») moyen des banques de la région, qui mesure la rentabilité des capitaux investis, a atteint environ 10,9 %, dépassant la moyenne mondiale de 9 %. De même, les banques du Golfe ont maintenu un ratio de marges d’intérêts nettes (qui reflète la différence entre les intérêts perçus sur les prêts et ceux versés sur les dépôts) de 2,3 %, supérieur à la moyenne mondiale de 1,4 %. Enfin, le ratio revenus sur actifs (« return on assets »), qui mesure la capacité des banques du Golfe à générer des profits à partir de leurs actifs, s'élève à 3,2 %, surpassant la moyenne mondiale de 2,3 %[1]. Un rapport récent indique que le rendement des fonds propres a continué à s'améliorer au cours du deuxième trimestre 2024, atteignant l'un des niveaux les plus élevés de ces dernières années, à savoir 13,6 %.[2]

La politique de taux de la Fed ces dernières années a indirectement stimulé la rentabilité des banques dans le Golfe. À l'exception du Koweït, toutes les monnaies des pays du CCG sont arrimées au dollar américain, ce qui fait que les taux d’intérêt régionaux évoluent en ligne avec ceux des États-Unis[3]. La hausse des taux d'intérêt américains a permis aux institutions financières de la région d’augmenter leurs marges de taux de façon significative, soutenues de surcroît par une demande de crédit dynamique[4]. Avec la détente des taux directeurs de la Fed en septembre 2024, les banques du Golfe pourraient connaître une contraction de leurs marges. Toutefois, cette baisse des taux pourrait simultanément davantage stimuler la demande de crédit.

Ces performances sont toutefois susceptibles de limiter les incitations à la consolidation bancaire. Or, la fragmentation qui caractérise le secteur à l’heure actuelle, dans l’ensemble de la zone, pourrait soulever des défis en cas de retournement du cycle économique, tout en limitant le potentiel de soutien des banques au développement des entreprises, essentiel à la diversification des économies. Aussi, bien que le crédit bancaire ne joue pas dans le Golfe un rôle aussi central pour le financement de l’économie qu’au sein des économies de marché développées, en raison notamment du poids prépondérant des fonds souverains et de l’investissement public, l’examen de la structure du secteur bancaire reste essentiel pour l’avenir. Il sera en effet un levier indispensable pour favoriser l’autonomisation du secteur privé, élément lui-même déterminant de la diversification économique.

Les rivalités entre capitales pour s’imposer comme hub financier régional constituent également un frein aux dynamiques de consolidation. Historiquement, le Koweït se positionne sur le segment de la finance islamique, tandis que Manama a tenté de s’imposer comme un centre financier régional. Les Emirats arabes unis voient émerger deux hubs rivaux, l’un à Dubaï, l’autre à Abou Dabi. In fine, en 2024, près de 250 banques sont implantées dans la région, dont à peu près 90 banques locales sur le segment retail pour une population de 65 millions d’habitants. La problématique d'une densité bancaire excessive se pose tout particulièrement aux Emirats arabes unis, avec à peu près 51 banques, dont 23 domestiques et 28 internationales dans le pays, malgré quelques consolidations les années passées.[5]

Ces dernières années, le marché a néanmoins enregistré quelques mouvements de consolidation bancaire, reflétant un désir de renforcement de l’efficacité et de la compétitivité du secteur. En 2021, la fusion de la National Commercial Bank (NCB) et du Samba Financial Group a donné naissance à la plus grande banque d'Arabie saoudite, avec plus de 239 milliards de dollars d'actifs. Au Qatar en 2021, la fusion de Masraf Al Rayan et Al Khaliji Commercial Bank a donné naissance au deuxième établissement de crédit du Qatar et à l'une des plus grandes institutions bancaires conformes à la charia de la région. Aujourd’hui, Banque nationale de Bahreïn (BNB) et Banque de Bahreïn et du Koweït (BBK) explorent aussi un projet de fusion.

Une vague de consolidation transfrontalière semble toutefois difficile à envisager. Les gouvernements des pays du Golfe semblent davantage orientés vers la création de champions nationaux, plutôt que de céder des participations dans leurs grandes banques locales, lesquelles jouent un rôle dans leurs stratégies de développement économique et bénéficient souvent du soutien de l'État. En outre, une part significative du secteur bancaire dans le Golfe est dominé par des filiales de grands groupes financiers internationaux, que les pays du Golfe cherchent activement à attirer dans la région, considérant leur présence comme un levier de rayonnement et de puissance économique.

En théorie, la fragmentation du secteur bancaire crée un équilibre sous-optimal, non seulement en affaiblissant la résilience du système, mais aussi en limitant la rentabilité bancaire, ce qui peut réduire leur appétence pour le risque et, par conséquent, freiner le financement de l’économie. Une consolidation régionale offrirait aux banques l’opportunité de réaliser des économies d’échelle, réduisant leurs coûts opérationnels tout en renforçant leur compétitivité à l’échelle mondiale et en leur donnant les moyens d’investir dans l’innovation et l’optimisation de leurs opérations. En regroupant leurs actifs, les banques du Golfe seraient mieux positionnées pour jouer un rôle accru sur les marchés financiers internationaux, mais également pour répondre plus efficacement aux besoins de financement des grands projets d'infrastructure régionaux[6]. Les moyens publics actuels sont encore suffisamment solides pour que la création d’un secteur bancaire puissant ne soit pas indispensable à la couverture d’un éventuel déficit de financement de l’économie. En revanche, pour les gouvernements, cela pourrait constituer une stratégie pertinente en prévision de la baisse des revenus issus des hydrocarbures. Un secteur financier suffisamment développé jouant un rôle clé dans le financement d’une économie diversifiée et moins dépendante de l’investissement public.

Enfin, la fragmentation financière est plus particulièrement susceptible d’avoir des répercussions sur l’accès des petites et moyennes entreprises (PME) au crédit. En effet, elle peut se traduire par des coûts d’emprunt plus élevés, particulièrement pour les entreprises perçues comme plus risquées ou trop jeunes[7]. Ainsi, en Arabie Saoudite, une récente étude démontre que les entrepreneurs trouvent trop élevées les exigences des banques pour obtenir des prêts.[8] De même, aux Emirats arabes unis, malgré l'importance des PME dans l'économie, la part des prêts qui leur est accordée reste marginale, représentant seulement 3,85 % de l'exposition totale des banques en 2016.[9] Le développement de ce segment est pourtant crucial, car ses retombées positives en matière de diversification économique et d’innovation répondent directement aux priorités stratégiques des gouvernements de la région.



[1] Etude réalisée par McKinsey Panorama à partir des informations financières agrégées de 80 banques locales publiques et privées.

[2] Le rapport Kamco Invest – Banking Sector Q2 2024 analyse les données financières communiquées par 56 banques locales conventionnelles et islamiques cotées en bourse dans le Golfe au deuxième trimestre 2024. Les données des banques individuelles ont été agrégées. Au niveau des pays, les banques cotées aux Émirats arabes unis sont une fois de plus en tête de la région avec le RoE le plus élevé à la fin du T2-2024, soit 16,9 %, suivies par les banques saoudiennes et qataries avec des RoE de 12,8 %.

[3] Le dinar koweitien est indexé sur un panier de devises qui comprend une variété de devises majeures. Bien que ce panier ne soit pas exclusivement lié au dollar, la devise américaine y occupe une place prépondérante en raison de l'importance des exportations pétrolières du Koweït, qui sont largement libellées en dollars.

[4] Aux Emirats, les résultats du Credit Sentiment Survey montrent une augmentation substantielle de la demande de prêts aux entreprises au cours du deuxième trimestre 2024, avec un solde net de +26,3pp. 

[5] Créée en 2017 par la fusion de la National Bank of Abu Dhabi et de la First Gulf Bank, FAB est devenue la plus grande banque des EAU en termes d'actifs. En 2019, ADCB a fusionné avec Union National Bank et a acquis Al Hilal Bank, renforçant sa position sur le marché.

[6] Le royaume est confronté à un important déficit de financement pour Vision 2030, avec des projets évalués à plus de 1,1 billion de dollars en cours, notamment NEOM et le projet de la mer Rouge. Bien que les banques saoudiennes soient bien capitalisées, leurs liquidités sont insuffisantes pour répondre aux immenses demandes de financement. Cette situation a suscité un intérêt accru de la part des banques internationales et régionales qui cherchent à combler cette lacune. L'Arabie saoudite devrait être confrontée à un déficit budgétaire de 32 milliards de dollars en 2024, ce qui accentue encore la nécessité d'un financement extérieur.

[7] Calabrese, Raffaella et al. “Financial fragmentation and SMEs’ access to finance.” Small Business Economics 57 (2020): 2041 - 2065.

[8] Mohammed Saad Binzomah et al. "AN OBSTACLES OF FINANCING SMALL AND MEDIUM ENTERPRISES (SMEs) IN SAUDI ARABIA." TIJ's Research Journal of Economics & Business Studies - RJEBS, 5 (2016).

[9] Allen Baby et al. "Bank Finance Challenges Faced by UAE SME Sector." Arabian Journal of Business and Management Review, 2016 (2016): 0-0. https://doi.org/10.4172/2223-5833.1000S1:005.

 

Leila Larbi, Adjointe au chef de service et Conseillère financière régionale

Luidgy Belair, Attaché macroéconomique et financier

Alexis Duloutre, Analyste macroéconomique et financier

Pétrole et gaz

Brent 18/10/2024 à 12h00 GST : 74,459 USD/Bbl

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Le prix du pétrole a nettement baissé mardi avant de se stabiliser aux alentours de 74 dollars le baril. Les inquiétudes liées à la stagnation de la demande mondiale à moyen-terme, couplées aux évolutions des stocks américains, ont pris le pas sur les risques que la situation au Proche-Orient continue de faire peser sur la production du Golfe, alors que la mort de Yahya Sinwar, tué jeudi par l’armée israélienne, pourrait entraîner une nouvelle escalade du conflit.

Le Brent s’échange vendredi midi à 74,459 dollars le baril, en baisse de 6% sur la semaine. Les prix ont perdu deux dollars dans la nuit de lundi à mardi, enregistrant la plus forte baisse depuis un mois, après la publication du rapport mensuel de l’AIE. Le baril de WTI vaut quant à lui 70,579 dollars, en baisse de 5 dollars par rapport à vendredi dernier. Le gaz naturel continue de redescendre après avoir atteint son prix le plus haut depuis un an début octobre. Il se négocie 2,3535 dollars/MMBtu (7,3905 euros/MWh), contre 2,7106 (8,5119 euros/MWh) la semaine dernière.

La baisse du prix du pétrole fait suite à la publication des nouvelles prévisions de l’AIE et de l’OPEP+, qui ont toutes deux revu leurs estimations de la demande à la baisse. D’après l’AIE, la demande chinoise, en baisse depuis quatre mois, s’est encore contractée de 500 kb/j en août, tandis que la demande mondiale devrait progresser de 900 kb/j en 2024 et de 1 Mb/j en 2025, un net ralentissement comparé à 2023. La demande reste toutefois à un niveau supérieur à celui de la période pré-pandémie. Par ailleurs, le plan de soutien à l’immobilier annoncé jeudi semaine en Chine n’a pas convaincu les marchés, qui restent sceptiques quant à une reprise de la demande intérieure chinoise en 2025.

A l’inverse, la production de pétrole devrait continuer d’augmenter en 2024, tirée par les pays non-membres de OPEP+. Les prévisions de l’organisation restent inchangées et tablent sur une hausse d’1,2 Mb/j, principalement due aux productions étasunienne, canadienne et brésilienne, malgré les dégâts causés par plusieurs ouragans dans le sud des Etats-Unis. La capacité de production non utilisée de l’OPEP+ a par ailleurs atteint un niveau record, à 5 Mb/j. La situation politique au Proche-Orient reste susceptible de perturber la production, mais Washington aurait obtenu de Tel Aviv que la riposte contre l’Iran épargne ses sites d’extraction pétrolière, d’après Reuters.

Enfin, les stocks de pétrole brut ont baissé plus que prévu aux Etats-Unis en septembre, enregistrant une baisse de 3,1 Mb, ce qui a pesé sur les cours. Les stocks mondiaux de brut ont atteint leur point le plus bas depuis 2017. Toutefois, les stocks de produits pétroliers raffinés ont atteint, eux, leur point le plus haut depuis trois ans, faisant pression sur les marges des raffineries. 

 

Brèves économiques 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

L’indice PMI de l’Arabie saoudite a rebondi pour atteindre son plus haut niveau depuis mai. En septembre 2024, l’indice des directeurs d’achat* (PMI) de l'Arabie saoudite a atteint 56,3, son niveau le plus élevé depuis mai, indiquant une accélération de la croissance dans le secteur privé non pétrolier. Cette augmentation de 1,5 point par rapport à août s’explique notamment par une hausse marquée de la production et des nouvelles commandes. La croissance a été soutenue par une demande intérieure robuste, l'approbation de nouveaux projets, ainsi que des efforts promotionnels. Cependant, des pénuries de main-d'œuvre qualifiée ont freiné les capacités des entreprises, bien que l'emploi ait continué à croître. Les entreprises ont également fait face à une concurrence accrue, ce qui a conduit à une réduction des prix de vente pour le troisième mois consécutif. Malgré une augmentation des coûts, les stocks d'intrants sont restés élevés, poussant certaines entreprises à réduire leurs efforts d'approvisionnement, marquant la plus faible croissance des achats depuis trois ans.​

Les émissions d’obligations durables* ralentissent au Moyen-Orient, mais l’Arabie saoudite reste un acteur majeur. Selon un rapport de S&P, le total des émissions d'obligations vertes, sociales, durables, et liées au développement durable au Moyen-Orient s’est élevé à 16,7 Md USD sur les neuf premiers mois de 2024, en baisse de 18 % par rapport à la même période en 2023. L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis représentent à eux deux 60 % des émissions. En Arabie saoudite, les banques Al Rajhi Bank et Saudi National Bank ont chacune émis des sukuk durables d'une valeur de 1 Md USD. Les sukuk représentent entre 35 % et 40 % des émissions d'obligations vertes, sociales, durables, et liées au développement durable dans la région, en hausse par rapport à la fourchette de 25-30 % à la fin de 2023. Ces émissions financent principalement des projets liés à la transition énergétique, ainsi que des initiatives sociales, notamment le soutien aux petites et moyennes entreprises. Le PIF a également émis un sukuk vert de 500 M USD au T3 2024. Malgré un ralentissement global attribuable à la hausse des taux d'intérêt, l'Arabie saoudite continue d'enregistrer une activité notable dans le cadre de ses efforts de diversification économique et de transition énergétique​.

Système de retraite : la note du système de retraite de l’Arabie saoudite est passée de C à C+. Selon le dernier Mercer CFA Institute Global Pension Index, la note du système de retraite du Royaume est passée de C à C+, ce qui le place au même niveau que les États-Unis, les Émirats arabes unis et l'Espagne. Le score de l'indice global des pensions de l'Arabie saoudite est passé à 60,5 en 2024, contre 59,5 l'année précédente, en raison de réformes continues. Le Royaume a augmenté l'âge de la retraite de 60 à 65 ans et prolongé la période de cotisation pour la retraite anticipée. L'Arabie saoudite se classe 28ème parmi 48 systèmes mondiaux, avec des améliorations en termes de durabilité, mais des défis subsistent concernant l'adéquation et l'intégrité.

Energie, Industrie & Services

CEVA Logistics et Almajdouie Logistics signent un accord pour la création d’une coentreprise. À l’occasion du Global Logistics Forum qui s’est tenu à Riyad du 12 au 14 octobre à Riyad Les deux leaders de la logistique ont signé l’accord final portant sur la création de leur coentreprise en Arabie saoudite, CEVA Almajdouie Logistics. Cette coentreprise vise à répondre à la demande croissante de solutions logistiques intégrées du pays. Une fois achevée, elle comptera environ 2 000 employés en Arabie Saoudite et disposera d’une flotte locale de plus de 2 000 équipements. Cet accord fait notamment suite à la visite du PDG de CMA CGM, Rodolphe Saadé, en début d’année 2024.

Technip Energies et Aramco signent un accord pour explorer conjointement des solutions robotiques. Aramco et Cybernetix, filiale de Technip Energies, ont signé un protocole d’accord afin d’explorer les opportunités liées aux solutions robotiques intégrées pour des opérations d’inspection et de maintenance. Cet accord marque une étape importante dans l’évolution de la robotique et de l’automatisation sur les sites d’Aramco qui souhaite développer une stratégie matérielle et logicielle complète pour transformer et optimiser ses opérations d’inspection, de surveillance et de maintenance. Cette initiative pourrait par ailleurs s’intégrer dans le cadre du projet SAAR (Saudi Aramco Autonomous Robotics).

l’Arabie saoudite a dépensé 50 Md USD dans le cadre de la mise en œuvre de sa Stratégie nationale pour les transports et la logistique. Le ministre saoudien des Transports et de la Logistique, Saleh Al Jasser, a déclaré que 50 Md USD, sur les 250 Md USD prévus, ont été dépensés dans le cadre de la Stratégie nationale pour les transports et la logistique lancée en 2021 par le Prince héritier Mohammed bin Salman. Cette annonce a été faite à l’occasion de l’inauguration du Global Logistics Forum. Le ministre a également ajouté que ces investissements ont permis à l’Arabie saoudite de gagner 17 places dans le classement mondial de l’Indice de performance logistique (LPI) de la Banque mondiale. En effet, l’Arabie était classée 38/139 en 2023 contre 55/139 en 2018, et souhaite se hisser parmi les 10 premières places du classement d’ici 2030. Pour y parvenir, le Royaume a lancé d’importants chantiers notamment l’extension de l'aéroport international King Salman, ainsi que la modernisation des réseaux ferroviaires et le développement des ports sur ses deux façades maritimes. Pour rappel, l’Arabie ambitionne de devenir un hub mondial d’ici 2030.

l’OPEP révise à la baisse ses prévisions de croissance de la demande de pétrole. Dans son rapport mensuel d’octobre, l’OPEP a réduit ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2024 de 106 000 barils par jour (bpj), pour s’établir à 1,9 million bpj. Le cartel a également réduit ses prévisions de croissance de la demande pour 2025 de 102 000 bpj pour atteindre 1,6 million bpj. Malgré ces révisions à la baisse, l'OPEP a souligné que la demande de pétrole reste robuste, au-dessus de la moyenne prépandémique d’1,4 million bpj. La demande est notamment soutenue par une forte mobilité aérienne et routière, ainsi que par les activités industrielles, de construction et agricoles. Pour mémoire, en septembre dernier, huit membres de l’OPEP+ avaient annoncé vouloir prolonger leurs réductions volontaires de production jusqu’à la fin du mois de novembre, alors qu’un retour progressif à des niveaux de production normaux avaient été décidés en juin 2024. Cette décision avait été impulsée par les prix relativement bas du pétrole depuis le début de l’année (72,8 USD en moyenne en septembre). Néanmoins, selon un récent rapport de Capital Economics, l'Arabie saoudite pourrait bientôt augmenter sa production, une perspective de plus en plus probable en raison d'un manque de cohésion au sein du cartel, comme l’a rapporté le Financial Times dans un article publié au début du mois. L'Arabie saoudite se préparerait alors à abandonner son objectif de maintenir le prix du baril de 100 USD et à augmenter sa production pour regagner des parts de marché, même si cela implique une baisse des prix.

JinkoSolar remporte un contrat de 3 GW pour des modules photovoltaïques auprès d’ACWA Power. L’entreprise chinoise a annoncé avoir signé un contrat avec ACWA Power pour la fourniture de 3 GW de modules photovoltaïques pour le projet PIF4. Le contrat couvre plus particulièrement deux sous-projets : Haden et Al Khushaybi. La centrale solaire photovoltaïque de Haden, d'une capacité d'environ 1,2 GW, est sous contrat avec China Energy Engineering Group Consortium. Elle utilisera les modules photovoltaïques de type N Tiger Neo series 78 de JinkoSolar. Le projet de centrale électrique d'Al-Khushaybi, d'une capacité de 1,8 GW, a été confié à la société indienne Larsen&Toubro et utilisera les modules photovoltaïques Tiger Neo series 66. Par ailleurs, cet accord s’inscrit dans le prolongement d’un partenariat de longue date qu’entretiennent les deux entités. Pour rappel, un accord similaire avait été signé en 2022, permettant à Jinko de se positionner comme partenaire privilégié de l’Arabie dans l’accompagnement de sa transition énergétique.

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

La croissance des EAU devrait croître de 3,3% en 2024 et de 4,1% en 2025, d’après le dernier rapport régional Moyen-Orient et Afrique du Nord publié par la Banque Mondiale. La croissance moyenne de la région MENA en 2025 est estimée à 3,8%. Ces chiffres sont significativement plus bas que ceux du FMI et de la Banque Centrale des Emirats arabes unis, qui prévoient pour les EAU 4,0% de croissance en 2024, puis 4,2% (selon le FMI) ou 6,0% (selon la CBUAE). 

Le Kenya est entré en négociations avec les EAU pour lobtention dun prêt de 1,5 Md USD. L’emprunt, à maturité sept ans, pourrait être conclu avec un taux d’intérêt de 8,25%, moins cher que l’Eurobond (2 Mds USD à 10,7%) arrivé à maturité en février 2024. Les entreprises émiriennes ADNOC et ENOC sont deux des trois fournisseurs choisis par le pays l’année dernière pour s’approvisionner en pétrole à long terme

Le tout premier sommet UE CCEAG sest ouvert mercredi 16 octobre à Bruxelles. Cette rencontre entre les deux organisations internationales doit permettre d’approfondir le dialogue et la coopération entre le CCG et l’UE, en particulier dans les domaines économiques, énergétiques et environnementaux.

ADQ rachète Odeabank à Audi Bank. Le fonds souverain d’Abu Dhabi a racheté 96% d’Odea Bank A.S., la filiale turque d’Audi Bank, l’une des plus importantes banques du Liban. Les actionnaires minoritaires, dont la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement, ont accepté de céder les 4% restants. Le montant de la transaction est resté confidentiel.

Finance Islamique : La Dubai Islamic Bank a émis 500M USD de sukuk AT1. Les sukuk feront l'objet d'une double cotation sur Euronext Dublin et Nasdaq Dubai, avec des investisseurs issus de banques privées et de gestionnaires de fonds d'Europe, d'Asie et du Moyen-Orient. Al Rajhi Capital, Dubai Islamic Bank, Emirates NBD Capital, FAB, HSBC, Sharjah Islamic Bank et Standard Chartered Bank participent à l'opération en tant que chefs de file et teneurs de livre conjoints.

Energie, Industrie & Services

La société française de capital-investissement Ardian évalue un co-investissement dans des projets dhydrogène vert avec Masdar aux EAU et explore un partenariat pour des opérations communes avec le Fonds d’investissement public d’Arabie Saoudite (PIF). Aux EAU, Ardian prévoit d’annoncer le premier investissement conjoint l’année prochaine à travers son fonds dédié à l’énergie propre de 2,2 Mds USD. 

La 44ème édition du Gitex Global a débuté lundi aux EAU. Se déroulant du 14 au 18 octobre au Dubaï World Trade Center, sous le thème «Global Collaboration to Forge a Future AI Economy», le GITEX accueillera des entreprises technologiques mondiales, ainsi que des gouvernements, des investisseurs, des experts, des startups, des universitaires et des chercheurs. En parallèle de Gitex Global 2024 se déroule Expand North Star, un des plus grands salons de startups et d'investissements au monde, au Dubai Harbour du 13 au 16 octobre. 

Face au retard de livraison du modèle Boeing 777X, la compagnie Emirates a annoncé investir plus de 3 Mds USD dans un programme de modernisation visant à prolonger la durée de vie de 191 avions Boeing 777 et Airbus A380. 

DEWA a annoncé avoir délivré à Tesla et UAEV les deux premières licences dopérateur de points de charge indépendants pour des stations de recharge des véhicules électriques. 

Microsoft : Selon un rapport de l’International Data Corporation (IDC), dévoilé au cours du GITEX, l'écosystème cloud de Microsoft devrait stimuler l'économie des EAU à hauteur de 74 Mds USD de revenus, créant plus de 150 000 emplois d'ici 2028.

ADNOC a finalisé l'acquisition d'une participation majoritaire dans Fertiglobe, portant sa part à 86,2 %. La capacité de Fertiglobe passera de 1,6 million de tonnes par an d'ammoniac et d'urée à 8,6. 

DP World a annoncé sa volonté d'investir 1,3 Md USD dans l'expansion de son port à conteneurs London Gateway, afin de faire de cette installation le plus grand port du Royaume-Uni dans les cinq prochaines années. 

Amazon Web Services (AWS) a signé un accord de 1 Md USD avec le fournisseur de télécommunications e&. Cet accord de six ans se concentre sur la fourniture de services cloud. 

Khazna Data Centres, a annoncé son intention de créer le plus grand centre de données IA du pays dans l'émirat d'Ajman. L’installation devrait coûter environ 1 Md AED (272M USD) et aura une capacité de 100 MW. Le projet devrait être achevé dans un délai de 15 mois. 

Palm Jebel Ali : Le promoteur immobilier Nakheel (Dubai Holding), a attribué trois contrats d'une valeur de 5 Mds AED (1,3 Md USD) pour la construction de 723 villas dans son projet Palm Jebel Ali à Dubaï. Les contrats ont été attribués à des entreprises locales, dont Ginco General Contracting, Shapoorji Pallonji et United Engineering Construction Company (Unec).  

Selon le rapport Renewables 2024 de l'Agence Internationale de l'Energie, l'ambition combinée des pays de la région MENA est d'atteindre 201 GW de capacité renouvelable d'ici 2030. L'Arabie saoudite, l'Égypte et l'Algérie représentent près de 60 % de l'ambition totale et les EAU devraient dépasser leurs ambitions pour 2030. La capacité solaire photovoltaïque au Moyen-Orient et en Afrique du Nord devrait croître de 84 GW d'ici 2030, avec plus de la moitié provenant de l'Arabie saoudite et des EAU.

Borouge a annoncé que plus de 700 000 tonnes de polyoléfines avaient été transportées au cours de sa première année d'opération avec Etihad Rail. Depuis septembre 2023, plus de 36 000 conteneurs Borouge ont été transportés d'un terminal de fret ferroviaire situé à Al Ruwais Industrial City jusqu'au port de Khalifa à Abu Dhabi. Ce partenariat soutient le programme de valeur ajoutée nationale, avec 88 % de la valeur revenant à l'économie locale. 

IA : Le cabinet des EAU, présidé par l’émir de Dubaï, a approuvé la position officielle du pays concernant la politique internationale sur l'intelligence artificielle. La politique de l'IA des EAU repose sur six principes fondamentaux : avancement, coopération, communauté, éthique, durabilité et sécurité. En juin de cette année, Dubaï a nommé 22 responsables en IA dans diverses entités gouvernementales de l'émirat. 

Selon la société de conseil Turner & Townsend, le coût moyen de construction de centres de données aux EAU a augmenté en 2024 avec un coût de 8,80 USD par watt contre 8,35 USD en 2023. En Arabie Saoudite, le coût moyen par watt est désormais de 10,80 USD, contre 10,00 USD en 2023. 

EAU / FAO : Les EAU serviront de pays hôte pour le premier Centre d'Excellence Régional pour la Transformation des Systèmes Alimentaires. Cette annonce a été faite lors de l’atelier organisé par le ministère des Changements Climatiques et de l'Environnement des Émirats (MOCCAE), en collaboration avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). 

Qatar

Qatar

L’Emir détaille la politique générale et son engagement pour le développement économique de l’Etat du Qatar lors la session annuelle du Conseil consultatif du Qatar (Shura).

  • L’Emir a fait état du ralentissement de l’économie qatarienne en 2023 avec un PIB à prix constants qui s'est tenu à 1,2%. Si la croissance du secteur hydrocarbure s’est maintenue (1,4%), la croissance du secteur non-hydrocarbure est-elle plus limitée (1,1 %). Une reprise progressive de l’activité est attendue dès 2024 (2% selon le FMI), attendue plus franche à moyen terme (taux de croissance moyen de ~4% sur la période 2025-2029) en lien avec l’extension du champ gazier North Field (quasi-doublement des capacités de liquéfaction de GNL à l’horizon 2030) et le déploiement progressif de la Vision 2030 du Qatar.
  • L’Emir a rappelé les priorités budgétaires du Qatar. L’Etat affectera ses excédents budgétaires à la réduction de la dette publique (il a rappelé que le niveau de la dette publique est passé de 73 % du PIB en 2020 à moins de 44 % à la fin de 2023) ainsi qu’à l'augmentation des réserves financières (Banque centrale, fonds souverain du Qatar). Sur le prochain budget, L’Emir rappelle que les dépenses, mesurées, seront allouées prioritairement aux différents secteurs (commerce, industrie, numérique, tourisme, capital humain) au cœur de la Vision 2030 du Qatar.
  • Il a souligné les mesures mises en place par le Qatar pour soutenir la qatarisation des emplois et la localisation. Il est revenu sur la mise en œuvre du programme d’In-Country value (ICV) dans les marchés publics depuis août 2022 et a indiqué un objectif ambitieux de croissance annuel d’au moins 10 % de la valeur locale. Plus spécifiquement, l’Emir a indiqué le soutien étatique, via la Qatar Development Bank (QDB) aux entreprises de l’agroalimentaire notamment ainsi que les initatives visant à soutenir le secteur immobilier, pour rappel caractérisé par un important surplus d’offre au Qatar.
  • Il a enfin rappelé les efforts du Qatar en termes environnementaux.Le Qatar a émis des obligations souveraines vertes sur les marchés mondiaux de la dette, largement sursouscrite (plus de 6 fois), ce qui témoigne de la confiance des investisseurs internationaux dans l’économie qatarienne. 

La Qatar Investment Authority (QIA) annonce la vente d'une participation de 351 M USD dans la chaine de supermarchés britannique Sainsbury. Le fonds souverain qatarien possédait 14,2 % de la 2e plus grande épicerie britannique avant la vente de sa participation de 4,1 % (351 M USD). L'action a baissé de 49 % depuis que la QIA a révélé sa participation dans la société en avril 2007, alors que l'indice FTSE 100 a dans le même temps progressé de 28 %. Pour rappel, Sainsbury's est un des premiers investissements de la QIA au Royaume-Uni, fonds qui a tenté par la suite, sans succès, de racheter l'ensemble de l’entreprise. Pour rappel, la QIA possède de nombreuses participations au Royaume-Uni dans la banque (Barclays), l’aviation civile (British Airways), le négoce (Glencore), le luxe (grand magasin Harrods), dans l’énergie (Rolls-Royce SMR) mais aussi dans l’immobilier (Canary Warf).

Déplacement à Doha de Mehmet Şimşek, ministre du Trésor et des Finances de la République de Turquie. Le ministre a participé au panel « Opportunités d'affaires et d'investissement en Turquie » qui s’est tenu le 9 octobre à Doha en présence de Khalifa bin Jassim Al Thani, Président de la Qatar Chamber (QC) et de Faisal bin Qassem Al Thani, Président de Qatar Business Association (QBA) ainsi que de plusieurs chefs d'entreprise qatariens et turcs. Mehmet Şimşek a mis en avant les réformes économiques et financières mises en œuvre par la Turquie visant à diminuer l'inflation, réduire le déficit budgétaire, et de créer une transformation structurelle favorable aux investissements étrangers. Il a ainsi indiqué que son pays encourageait tant les entreprises et les hommes d'affaires turcs à investir au Qatar dans le secteur manufacturier notamment que favoriser les investissements qatariens en Turquie. Sheikh Khalifa Al Thani a salué les solides relations entre le Qatar et la Turquie, soulignant l'engagement des dirigeants des deux pays à renforcer ces liens. Pour rappel, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 1,3 Md USD en 2023.

Le ministre d'État chargé des affaires énergétiques, Saad Al Kaabi, appelle les pays Arabes à faire de leurs industries sidérurgiques une priorité lors du 17e Sommet arabe de l’acier. Saad Al Kaabi a appelé à positionner fermement l'industrie sidérurgique arabe sur la carte mondiale et à créer les conditions réglementaires et d'investissement appropriées pour améliorer sa compétitivité. Il a également souligné les différents défis auxquels est confrontée l'industrie sidérurgique dans le monde arabe. Les producteurs font face à des difficultés alors que la demande diminue et l’offre reste excédentaire - alimentée par la Chine notamment. Les pays arabes produisent environ 40 millions de tonnes de fer et d'acier par an sur une production mondiale d'environ 2 Mds de tonnes. Pour rappel, si le Qatar est un important producteur d’aluminium, son industrie de l’acier est vieillissante.

Plusieurs salons de la construction et de l’immobilier (CityScape Qatar, Big 5 Qatar, Qatar Real Estate Forum, INDEX Design Qatar...) se sont déroulés à Doha du 13 au 15 octobre, organisés sous le patronage du Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Sheikh Mohammed. Les projets immobiliers des principaux promoteurs du pays ainsi que les dernières tendances qui façonnent le secteur ont été mis en valeur. Plusieurs panels ont été organisés autour du (i) rôle que le secteur immobilier joue dans la promotion du tourisme au Qatar ainsi que (ii) l’attractivité du marché immobilier du Qatar et les opportunités d’investissement. Dans un marché qatarien de la construction en ralentissement, l’évènement a été marqué par plusieurs annonces, dont celle de United Development Company (UDC) relative au projet immobilier Crystal Residence, situé au centre de l'île de Gewan en périphérie du Pearl et constitué de 586 unités résidentielles de luxe

Le Qatar Economic Forum (QEF), événement d’affaires d’ampleur, se tiendra du 20 au 22 mai 2025. L’événement co-organisé par Media City Qatar et Bloomberg réunit des dirigeants d'entreprises et de gouvernements, des universitaires et des entrepreneurs du monde entier pour discuter des grands défis mondiaux et des tendances émergentes qui façonnent la géopolitique, les affaires, l'économie et les technologies dans le monde et au Qatar. L’édition 2023 a réuni de nombreux Chefs d’Etat et ministres de plusieurs pays (Pologne, Turquie, Malaisie, Indonésie, Arabie saoudite), des responsables politiques et hommes d’affaires qatariens (Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Gouverneur de la Banque centrale, PDG de QatarEnergy et Qatar Airways) ainsi que des dirigeants d’entreprises dans le secteur de l’énergie (PDG de TotalEnergies et Exxon Mobil) et de l’investissement notamment (PDG de Bridgewater  de Brookfield Asset Management ainsi que de Citadel).

Koweït

La NBK conserve sa place de première banque du pays et affiche un excédent record. La banque nationale du Koweït a engrangé un bénéfice net de 457 M KD (1,5 Md USD) sur les neuf premiers mois de l’année 2024, contre 431 M KD (1,4 Md USD) pour la période correspondante en 2023, soit une amélioration de 6,0 % en glissement annuel. Le revenu net d'exploitation du groupe a augmenté de 7,8 % au cours la même période, pour atteindre 931,0 M KD (3,1 Mds USD).

L’Union koweïtiennes des sociétés d’investissement appelle à préserver un équilibre entre hausse de recettes fiscales et attractivité pour les investisseurs étrangers. Afin d’atteindre un équilibre entre l'augmentation des ressources financières de l'État par le biais des impôts et le maintien d'un environnement d'investissement favorable à la croissance des entreprises locales et étrangères. « L'UIC travaille sur des recommandations visant à atteindre un équilibre entre augmentation des impôts et maintien de l’attractivité ». La décision de généraliser l’IS (c’est-à-dire l’étendre aux entreprises koweïtiennes) devrait tenir compte de l'environnement concurrentiel au Koweït plutôt que d'« alourdir le fardeau des investisseurs ».

La valeur des marchés publics attribués par le gouvernement koweïtien aux entreprises a chuté de près de 38 % au cours des neuf premiers mois de 2024. Selon le journal Alanba la valeur des marchés publics attribués en 2024 a fortement chuté, passant de 1,3 Md KWD (4,29 Mds USD) au cours des neuf premiers mois de 2023, à 823 M KWD (2,72 Mds USD) au cours de la même période de 2024. L'un des contrats les plus importants de cette année a été attribué par le Ministère de l’électricité, de l’eau et des énergies renouvelables à la société koweïtienne « Heavy Engineering Industries and Shipbuilding Company » (Heisco). Cette dernière installera des turbines à vapeur à la centrale électrique d'Al-Zour pour un montant de 136,6 M KWD (env. 450 M USD). Le koweïtien « Combined Group Contracting Company » (CGCCO) est le plus grand bénéficiaire des contrats alloués en 2024. Avec 12 marchés pour un montant total de 284 M KWD (environ 940 M USD), CGCCO cumule le tiers de la valeur des contrats attribués au cours des neuf premiers mois de 2024. L’attribution des marchés d’un montant supérieur à 75.000 KWD devant être approuvée par la « Kuwait’s Central Agency for Public Tenders » (KCAPT), certains observateurs font valoir que le ralentissement enregistré pourrait résulter de laccumulation de centaines de dossiers depuis la pandémie dont l’agence n’arrive pas à réduire le stock.

Oman

Dans une circulaire, la Banque Centrale Omanaise a émis des nouvelles exigences en matière de finance durable et verte afin de renforcer la résilience du secteur bancaire omanais aux risques liés au climat tout en s’alignant aux objectifs nets zéro du Sultanat. Les banques devront dorénavant évaluer leurs pratiques actuelles et élaborer un plan de mise en œuvre – à soumettre à la BCO avant le 30 juin 2025. Ce plan devra permettra aux banques de mettre en œuvre de manière graduelle et progressive les nouvelles exigences (gouvernance, stratégie, gestion des risques, recommandations ESG, déclaration des états financiers) jusqu’au 31 décembre 2026. En plus de souligner l'importance d'intégrer la gestion des risques climatiques dans les opérations globales des banques, la circulaire met l’accent sur les besoins en termes de formation des banques et de ses employés, notamment sous l’angle des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). La circulaire invite également les banques à développer des instruments de finance durable et à financer des actifs et des projets verts. Si la banque centrale joue un rôle de régulateur proactif sur le sujet de finance verte, elle a d’ailleurs décidé d’adopter une démarche inclusive et totale en lien étroit avec les institutions financières et bancaires afin de faire évoluer le cadre du système financier durable au Sultanat. Pour rappel, le Sultanat a été le premier pays de la zone CCG à initier, via le ministère des Finances, un document de cadrage pour la mise en place de mesures de finance durable en janvier 2024.