Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions de l'antenne de Lagos et du Service économique d’Accra.

Nous rappelons à notre cher lectorat que le Service économique régional d’Abuja publie régulièrement sur l’actualité économique franco-nigériane et sur ses activités dans le pays à travers sa page LinkedIn. Il en est de même pour le Service économique d’Accra, sur LinkedIn.

LE CHIFFRE A RETENIR

7,5 Md USD : C’est le niveau des réserves internationales brutes du Ghana en août 2024 – soit 3,4 mois d’importations, contre 1,7 mois fin 2023.

FAITS SAILLANTS

Nigéria :

La Banque mondiale accorde 1,6 Md USD au Nigéria pour soutenir la santé et améliorer la sécurité des barrages et les services d'irrigation ; Le Gouvernement met en place de nouvelles mesures fiscales pour favoriser le développement du secteur pétrolier et gazier ; En 2023, la consommation d’essence s’est fortement réduite à la suite de la hausse des prix à la pompe.

Ghana :

Lancement de l’initiative des « Villes durables » à Tamale (Nord Ghana) financée par l’UE et mise en œuvre par Expertise France ; La Banque du Ghana baisse son taux directeur de 200 points de base, désormais à 27 %, tandis que l’inflation remonte en septembre 2024, à 21,5 %.

 

Nigeria

La Banque mondiale accorde 1,6 Md USD au Nigéria pour soutenir la santé et améliorer la sécurité des barrages et les services d'irrigation

La Banque mondiale a approuvé le financement de trois projets totalisant 1,6 Md USD pour aider le Nigéria à renforcer son capital humain et sa résilience climatique. Le financement comprend 500 M USD pour le programme HOPE-GOV, qui vise à améliorer la gouvernance dans l'éducation et la santé, 570 M USD pour le renforcement des soins de santé primaires (HOPE-PHC), et 500 M USD pour le projet SPIN, axé sur la sécurité des barrages et l'irrigation.

En outre, HOPE-GOV doit améliorer la gestion financière et des ressources humaines dans l'éducation et la santé, tandis que HOPE-PHC, avec un impact sur 40 millions de personnes, vise à réduire la mortalité maternelle et infantile. Le projet SPIN, quant à lui, a pour objectif de protéger jusqu’à 950 000 personnes contre les inondations et la sécheresse en améliorant la sécurité et l'exploitation des barrages, tout en augmentant la productivité agricole sur 40 000 hectares grâce à une meilleure gestion de l’irrigation.

Le Gouvernement met en place de nouvelles mesures fiscales pour favoriser le développement du secteur pétrolier et gazier

Le ministre des Finance, Wale Edun, a annoncé le 2 octobre l’introduction de deux incitations fiscales afin de réduire le coût de la vie et revitaliser le secteur pétrolier et gazier : une exemption avec effet immédiat de la TVA pour les produits pétroliers et gaziers (auparavant à 7,5 %) ainsi que des allègements fiscaux pour la production offshore en eaux profondes. Ces réformes font partie d'un ensemble plus vaste de mesures adoptées en mars 2024 par le Président Tinubu, visant à améliorer l'attractivité des opportunités d’investissements au Nigéria afin de positionner le pays comme la principale destination des investissements dans le secteur pétrolier et gazier en Afrique.

En 2023, la consommation d’essence s’est fortement réduite à la suite de la hausse des prix à la pompe

Selon le Bureau national des statistiques (NBS), 20 milliards de litres d’essence ont été consommé en 2023, soit une baisse de 17 % par rapport à 2022. Cette nette baisse de la consommation coïncide avec la hausse des prix à la pompe (NBS). Avant que le prix de l’essence ne soit multiplié par deux, entre mai et juin 2023, la consommation mensuelle moyenne était de 2 milliards litres. Elle a ensuite chuté à 1,4 milliards de litres sur les 7 mois suivant.

Par ailleurs, entre 2022 et 2023, la production locale de kérosène domestique a bondi de 56 %, répondant à l’intégralité de la demande nationale. Concernant le diesel, la hausse de la production locale entre 2022 et 2023 (7 %) a été surpassé par l’augmentation des quantités importées (24 %).

 

Ghana

Lancement de l’initiative des « Villes durables » à Tamale (Nord Ghana) financée par l’UE et mise en œuvre par Expertise France

Dans le cadre du Partenariat entre l’Union européenne et le Ghana, la phase I du Projet « Villes durables » de 14,7 M EUR financée par l’Union européenne a été lancée le 25 septembre 2024 à Tamale, pour une durée de cinq ans. Ce projet a pour objectif de renforcer les politiques municipales en faveur d’un développement urbain durable dans six villes du Nord du pays : Tamale, Yendi, Bolgatanga, Wa, Nalerigu et Damongo. Il sera mis en œuvre par l’AFD via Expertise France, sous la supervision du ministère de la Gouvernance locale, de la Décentralisation et du Développement rural.

Le projet s’articule autour de cinq principaux chantiers, à savoir le soutien à la gouvernance urbaine, la promotion d’une croissance économique verte, l’amélioration de la gestion des déchets solides, l’accès à l’eau ainsi que la promotion de l’inclusion et l’égalité des sexes. Il vise à renforcer la gouvernance locale, à améliorer la transparence et à favoriser l’implication des citoyens dans la gestion urbaine.

La création d’un observatoire urbain permettra notamment d’améliorer la collecte de données pour appuyer la planification et la gouvernance.

La Banque du Ghana baisse son taux directeur de 200 points de base, désormais à 27 %, tandis que l’inflation remonte en septembre 2024, à 21,5 %

Le Comité de politique monétaire de la Banque du Ghana a annoncé la réduction du taux d’intérêt directeur de 200 points de base, le portant à 27 %, l’inflation étant en baisse continue entre avril et août 2024. Selon le gouverneur de la Banque du Ghana, l’inflation devrait continuer à diminuer pour atteindre l’objectif de fin d’année situé entre 13 % et 17 %, avant de converger progressivement vers la cible de moyen terme de la Banque centrale, fixée entre 6 % à 10 %, d’ici à fin 2025.

De façon presque simultanée, le Service statistique du Ghana (GSS) a publié ses données concernant l'inflation de septembre, faisant état d’une remontée à 21,5 % en septembre après 20,4 % en août 2024. Cette résurgence est principalement portée par l’augmentation des prix des produits alimentaires (4,2 % entre août et septembre 2024).

Dans ce contexte, le Gouvernement ghanéen a manqué son objectif en matière d’émission de bons du Trésor, obtenant 64,1 % de l'objectif de 7,4 Md GHS (466 M USD). La baisse du taux directeur peut contribuer à expliquer une plus faible demande pour cette émission, en réduisant le coupon associé et augmentant l’attractivité relative des obligations d'État précédemment émises.  À deux mois des élections présidentielles, le gouvernement espérait pourtant valoriser la bonne croissance économique enregistrée au deuxième semestre à 6,9 %.