Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

L'économie hors hydrocarbures, une machine bien huilée 

 

Les pays du Golfe mettent régulièrement en avant les progrès de leur économie hors hydrocarbures, preuve de leurs efforts en matière de diversification économique. Il est vrai qu’en 2023, la croissance de ces pays a été particulièrement soutenue par la performance des secteurs hors hydrocarbures. La contraction de 2,8 % des activités du secteur pétrolier, résultant des réductions de la production de pétrole par l’OPEP+, a été largement compensée par l’expansion du secteur non pétrolier[i]. La croissance hors hydrocarbures[ii] est en effet estimée à 4%[iii] en 2023 et devrait continuer de croître au sein de la région, à 3,8 %[iv] en 2024. Ce rythme de croissance est soutenu par une dynamique favorable dans les secteurs du commerce de détail et des services ainsi que par une augmentation des investissements, principalement publics.

Au-delà des effets d’annonce, et même si cette dynamique est encourageante, sa portée réelle peut être nuancée. D’un point de vue méthodologique, les autorités statistiques nationales des pays du CCEAG définissent[v] assez strictement les activités pétrolières, comme toutes les activités liées à l’exploration, à la production et à l’exploitation du pétrole brut et du gaz naturel, ainsi qu’au raffinage. Par contraste, les activités non pétrolières comprennent toutes les autres activités marchandes. Cette partition statistique conduit ainsi à ignorer les vecteurs de contagion économique du secteur pétrolier vers le secteur non pétrolier.

Derrière ce clair-obscur statistique, l’influence du secteur pétrolier dépasse en réalité sa stricte définition, projetant une ombre plus vaste sur les économies du Golfe. Ce « halo » du pétrole, entendu comme l’ensemble des phénomènes de dépendances directes ou indirectes au secteur des hydrocarbures de l’économie hors-hydrocarbures, est protéiforme. Pourtant, cette notion doit nécessairement être intégrée à toute analyse critique de la diversification économique, étant donné que celle-ci repose sur l’autonomisation des activités non pétrolières et la décorrélation de leur croissance vis-à-vis des fluctuations du marché des hydrocarbures.

D’abord, l’activité hors hydrocarbures est historiquement tirée par l’investissement public, lui-même fortement dépendant des recettes tirées du secteur des hydrocarbures. Le pétrole représente aujourd’hui en moyenne 40% du PIB du Golfe soit une diminution de 8 points en 10 ans. Pourtant, les recettes pétrolières présentent toujours en moyenne pondérée 73% des recettes publiques du Golfe en 2023. Même aux Émirats arabes unis (pays dont l’économie est la plus diversifiée de la région et où le secteur pétrolier ne représente plus que 26% de la production économique réelle), 55% des recettes budgétaires proviennent des hydrocarbures en 2023. Dans ces conditions, la dynamique de croissance du secteur hors hydrocarbures n’empêche pas un maintien de la dépendance de l’investissement public à la rente pétrolière.

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Sur la même ligne, certaines branches d'activité, telles que la construction et le développement d'infrastructures, sont directement soutenues par les revenus tirés du pétrole et du gaz. Certes, Abu Dhabi a connu une croissance du non-oil en 2023 de 9,3%, principalement tractée par la croissance des secteurs de la construction et des infrastructures de transports (respectivement +13% et +17% en 2023), mais le financement de ces projets est principalement public, à hauteur de 64 milliards de dollars contre 20 milliards d’investissements privés, soit 76% des financements engagés dans ces secteurs.[i] Par extension, cette dynamique s’applique également aux États du Golfe recevant des aides directes de leurs voisins. Dans les pays à faible production d’hydrocarbures, comme Bahreïn, les ressources budgétaires restent largement tributaires des aides financières des Etats voisins. Bahreïn en 2021 a ainsi obtenu 10 milliards d’aide en provenance des Emirats, de l’Arabie Saoudite et du Koweït.

Dans ce contexte, le développement continu de certaines industries parapétrolières permet aussi d’offrir des avantages contracycliques aux pays du Golfe. C’est notamment le cas lorsqu’il conduit à une intégration entre les activités en amont et en aval, permettant aux entreprises de me mieux se protéger contre les fluctuations du marché des hydrocarbures. Ainsi, quand les prix sont élevés, les activités en amont (production) génèrent des liquidités. A l’inverse, en période de baisse, les activités en aval (raffinage et pétrochimie) maintiennent les bénéfices grâce à la réduction des coûts des matières premières. Cette stratégie se reflète dans la récente acquisition de Covestro par ADNOC pour environ 13 milliards de dollars, ce qui constitue la plus importante opération jamais réalisée par la société émirienne. ADNOC cherche à passer du statut de producteur de pétrole brut à celui d’entreprise énergétique mondiale, en maximisant la valeur extraite des hydrocarbures. Covestro, entreprise allemande active dans les plastiques et produits chimiques, représente un réservoir de propriété intellectuelle et un segment lucratif des produits dérivés du pétrole. En 2019, l’acquisition de Sabic par Saudi Aramco pour 69 milliards de dollars répondait à une logique similaire. Ces opérations illustrent les paradoxes d’une économie qui cherche à réduire sa dépendance aux hydrocarbures tout en maximisant leur exploitation, comme pour combattre le feu par le feu.


[i] IMF Regional Economic Outlook for the Middle East and Central Asia, October 2023.

[ii] A des fins simplificatrices, les expressions « hors hydrocarbures » et « non-pétrolières » traduisent toutes deux la notion de non-oil et englobent indifféremment les activités liées à la production de pétrole stricto sensu et de gaz naturel liquéfié conformément à son usage par la littérature économique régionale.

[iii] Emirates NBD Research, Septembre 2024

[iv] Ibid.

Leila Larbi, Adjointe au chef de service et Conseillère financière régionale

Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier

 

Pétrole et gaz

Brent 04/10/2024 à 12h00 GST : 78,208 USD/Bbl

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Les cours du pétrole sont nettement remontés cette semaine, avec une hausse hebdomadaire de 6,3 dollars sur la semaine. Cette évolution est principalement liée à la crainte d’une possible escalade au Moyen-Orient, et en particulier en Iran. La surcapacité de production mobilisable par l’OPEP+ devrait néanmoins rester suffisante pour répondre à la demande mondiale.

Le baril de Brent a atteint 78,208 dollars ce vendredi, en hausse de 8,7% sur la semaine. Le WTI se négocie quant à lui à 74,420 USD/Bbl, tandis que le gaz naturel atteint son point le plus haut depuis un an, à 2,977 dollars/MMBtu (9,202 euros / MWh). Alors que le prix du Brent avait connu plusieurs chutes successives autour des 70 dollars au cours du mois de septembre, les prix ont connu une très forte hausse mardi, à la suite des tirs de missiles depuis l’Iran en direction d’Israël.  

La hausse des prix a été essentiellement liée aux inquiétudes sur la situation au Proche-Orient, et à une possible perturbation de l’offre iranienne. En effet, le gouvernement israélien, qui a annoncé préparer une réplique aux tirs de mardi, pourrait viser des installations pétrolières iraniennes dans le Golfe persique. Le président américain Joe Biden a par ailleurs annoncé que les Etats-Unis ne s’opposeraient pas à des représailles sur ces sites. En 2023, l’Iran avait produit 4,0 millions de barils par jour.

Les capacités de production mondiales demeurent néanmoins solides, alors que les pays de l’OPEP+ devrait abandonner une partie de leurs restrictions de pétrole. En Libye, l’activité a repris sur l’ensemble des champs pétrolifères et des terminaux, et pourrait rapidement retrouver son niveau de production de 2023 (1,3 mbpj). Côté demande, les dernières données de l’économie américain ont révélés un marché du travail plus fragile que prévu, laissant présager une stagnation des besoins énergétiques étasuniens.

Alexis Duloutre, analyste macroéconomique et financier

Brèves économiques 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Le taux de chômage continue de diminuer et atteint son nouveau plus bas niveau historique à 7.1 % au T2 2024. Selon la GASTAT, le taux de chômage parmi les Saoudiens a atteint un niveau historiquement bas de 7,1 % au T2 2024, marquant une baisse trimestrielle de 0,5 points de pourcentage (pp). Le chômage des saoudiennes a également connu une baisse significative, atteignant 12,8 % (- 1,4 pp en g.t.). Malgré une légère diminution du taux d’activité de 0,6 pp à 50,8 %, la dynamique positive se poursuit avec notamment la création récente de la plateforme Jadarat, facilitant l'accès à l'emploi dans les secteurs public et privé. Pour rappel, l’objectif de la Vision 2030 pour le taux de chômage des saoudiens est fixé à 7,0 %.

LArabie saoudite enregistre une hausse de 23.4 % des IDE au T2 2024. Selon la GASTAT, l'Arabie saoudite a enregistré une hausse de 23,4 % des investissements directs étrangers (IDE) au T2 2024, atteignant 2,8 Md EUR, contre 2,3 Md EUR au T1 2024. Cette croissance s'inscrit dans les objectifs de la Vision 2030, visant à attirer 100 Md USD d'IDE d'ici 2030. Malgré une baisse de 7,5 pp par rapport à la même période en 2023, l'attrait du Royaume pour les investisseurs reste fort, grâce aux réformes récentes et à l'amélioration du cadre législatif. La nouvelle loi sur l'investissement promet notamment de renforcer la transparence et de simplifier le processus d'investissement.

Le promoteur saoudien ROSHN sécurise un prêt de 2,4 Md USD. Le promoteur saoudien du gigaprojet ROSHN a obtenu une facilité de crédit syndiquée de 2,4 Md USD pour soutenir ses projets de développement. Ce financement a été fourni par six banques locales, dont la Saudi National Bank, l'Arab National Bank, la Riyad Bank, la Bank Al-Bilad, l'Alinma Bank et la Saudi Awwal Bank. Selon le directeur financier Avinash Pangarkar, ces fonds serviront à soutenir la croissance et l'expansion de l'entreprise. Créée en 2018, ROSHN vise à augmenter le taux de propriété des Saoudiens à 70 % et prévoit de développer plus de 395 000 unités résidentielles dans plusieurs régions du Royaume.

La Diriyah Company lève 1 Md USD auprès dinvestisseurs européens. La société du PIF a annoncé avoir signé des accords d'investissement d'une valeur de plus d'1 Md USD avec des entreprises européennes pour son projet à Riyad. Ces accords ont été conclus avec une entreprise italienne et une entreprise française, et des discussions sont en cours avec d'autres investisseurs étrangers pour des participations dans des hôtels et des projets immobiliers. Pour rappel, le PIF a déjà investi 5,33 Md USD en 2023 et 2024, et prévoit d’investir 3,2 Md USD supplémentaires en 2025.

Energie, Industrie & Services

Hydrocarbures : le premier projet de stockage de gaz naturel en Arabie saoudite est opérationnel. Le Royaume a officiellement lancé les opérations de Hawiyah, le premier projet de stockage de gaz naturel du pays. Développée par Aramco, l’installation est conçue pour réintroduire jusqu’à 2 Md de pieds cubes par jour dans le Master Gas System, un vaste réseau de gazoducs qui relie les principaux sites de production et de traitement aux clients sur l’ensemble du territoire national. Cette initiative permet de répondre à la demande croissante en énergie dans le pays. L’Arabie saoudite souhaite également réduire sa dépendance au pétrole et compte pour cela sur les énergies renouvelables et le gaz naturel. Aramco a drastiquement freiné ses investissements dans le secteur pétrolier pour réinjecter davantage de moyens dans le gaz et répondre à la stratégie saoudienne visant à augmenter la production nationale de gaz de plus de 60 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2021.

Energie : la SEC attribue la centrale électrique de Rabigh à Elsewedy Electric et Siemens Energy. La Saudi Electricity Company (SEC) a attribué à l’entreprise saoudienne Elsewedy Electric ainsi que l’allemand Siemens Energy, un contrat EPC clé en main pour la centrale électrique à cycle combiné de Rabigh, située à 150 km de Djeddah dans l’Ouest du pays. La valeur du contrat s’établit à 1 Md USD et permettra d’ajouter 1,2 GW au réseau national, soit suffisamment pour fournir de l’électricité à environ 500 000 foyers par an. Pour mémoire, le projet avait été approuvé par la Saudi Power Procurement Company en octobre 2023 et s’inscrivait dans le cadre de la stratégie de la SEC visant à développer et accroître les capacités de son parc de production. La SPPC, détenue à 100 % par le gouvernement saoudien, est le principal acheteur d’électricité dans le royaume.

Gigaprojets : NEOM et Hyatt annoncent deux hôtels pour Magna. Hyatt a annoncé le lancement de deux hôtels de la marque Hyatt à Jaumur, l’une des destinations de Magna, située sur le golfe d’Aqaba au Nord-Ouest du pays. Les deux hôtels, Park Hyatt et Andaz Jaumur Marina, devraient ouvrir en 2027 et proposeront à eux deux 350 chambres et suites haut-de-gamme. Ces deux projets marquent une étape importante dans le développement de l’offre touristique à NEOM mais aussi dans l’ensemble du pays. En effet, l’atteinte des objectifs de la Vision 2030 en matière d’hospitalité dépend fortement des capacités d’accueil du pays et de ses infrastructures. Le pays dispose à ce jour de 135 000 chambres d’hôtels et devrait en ouvrir 320 000 supplémentaires d’ici 2030. Toutefois, 70 % de l’offre prévue se situerait dans les catégories « haut de gamme » ou « luxe », ce qui restreint le tourisme à une certaine clientèle relativement aisée.

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

ADX rapporte deux importantes transactions réalisées sur les actions de Modon Holding PSC et d’ADNOC Gas. La première opération a vu la vente de de 505,8 millions d’actions du conglomérat immobilier, pour une valeur totale de 2,44 Mds AED (600M EUR), tandis que la seconde, effectuée sur 71,5 millions d’actions de la filiale gazière du groupe pétrolier national, a été évaluée à 218,2M AED (53M EUR).

Alpha Dhabi Holding PJSC a annoncé avoir finalisé la vente de 49% du capital de sa filiale Alpha Dhabi Construction Holding au fonds souverain ADQ, pour un montant resté confidentiel. ADH restera l’actionnaire majoritaire de la société de construction.

Le PIB de l’émirat d’Abu Dhabi a cru de 4,1% au cours du deuxième trimestre 2024, d’après les dernières données publiées par le Centre Fédéral des Statistiques et de la Compétitivité. Cette croissance a été principalement tirée par l’activité hors hydrocarbures, avec une croissance de 6,6%, et en particulier par les secteurs de la finance et des assurances (+13,4% en glissement annuel), de la construction (+11,5%) et des télécommunications (+4,4%)

Energie, Industrie & Services

La société pétrolière Enoc envisage une nouvelle expansion de sa raffinerie de pétrole brut située à Jebel Ali. Enoc a entrepris une expansion majeure de l'installation au cours de la dernière décennie, augmentant sa capacité à 210 000 barils par jour. 

Adnoc a accepté d'acheter le producteur allemand Covestro pour 14,7 Mds EUR. Adnoc a annoncé qu'il lancerait une offre publique d'achat de 62 euros par action pour l'ensemble des actions de Covestro. ADNOC achètera également pour 1,17 Md EUR de nouvelles actions Covestro dans le cadre d'une augmentation de capital de 10 % afin d'améliorer son financement. 

Emirates Global Aluminium a annoncé avoir finalisé une transaction pour acquérir une participation de 80 % dans la société américaine de recyclage d'aluminium Spectro Alloys Corporation. La société a une capacité de production d'environ 110 000 tonnes par an, avec une intensité carbone de moins d'une tonne d'équivalent dioxyde de carbone par tonne d'aluminium produit. 

Dubaï a approuvé un projet de « Systèmes de Transport Suspendus » de 65 km reliant Umm Suqeim, Al Khor et Zabeel. Ce nouveau système a pour objectif d’augmenter la part des trajets en transports publics autonomes ou sans conducteur à 25 % d'ici 2030.

Egis a été confirmé comme consultant principal pour le plan d'expansion récemment approuvé de 10Mds AED (2,7 Mds USD) du Centre d'Exposition de Dubaï (DEC) à Expo City Dubaï. Egis a précisé que son champ d'action comprend la conception architecturale, structurelle, mécanique, électrique et de plomberie. Une fois achevé, le DEC deviendra le plus grand lieu d'expositions et d'événements intérieurs conçu à cet effet dans la région avec un espace total de 180 000m2.

Le gouvernement de Dubaï a approuvé une nouvelle stratégie immobilière visant à porter la valeur des transactions immobilières à 1 000 Mds AED (272 Mds USD) d'ici 2033 et à augmenter le volume total des transactions immobilières de 70 %. Cette stratégie de faire contribuer le secteur immobilier à hauteur de 73Mds AED au PIB de l’émirat d’ici 2033. 

La société nationale malaisienne Petronas, a reçu une nouvelle concession d'exploration pétrolière et gazière dans la région d'Al Dhafra à Abu Dhabi. La concession est la troisième accordée à Petronas et s’étend sur une superficie de 7 320 km².

Les EAU et le Ghana ont officiellement lancé un partenariat de 30M USD pour soutenir les objectifs climatiques du Ghana. La lettre d’intention identifie six domaines d’investissements clés notamment la biodiversité et l’agroécologie tout en mettant l’accent sur le soutien aux communautés locales. Les EAU et le Ghana prévoient de présenter certains projets lors de la COP29 à Bakou. 

International Resources Holding (IRH), filiale de IHC basée à Abu Dhabi, a signé un accord avec la Public Investment Corporation (PIC) d'Afrique du Sud pour investir dans des projets d'infrastructure ferroviaire et d’énergie verte. IRH et la PIC travailleront sur le projet de remplacement de la production d'énergie dominée par le charbon en Afrique du Sud par des sources d'énergies propres. Ils chercheront également à élargir la capacité logistique de l'Afrique du Sud en s'attaquant aux goulets d'étranglement dans le fret ferroviaire et les ports. 

La fusion entre Al Yah Satellite Communications Company PJSC (Yahsat) et Bayanat AI PLC (Bayanat) devrait être finalisée le 1er octobre 2024. Bayanat a indiqué qu'après la clôture des échanges le 30 septembre 2024, les actions de Yahsat seront retirées de l'ADX. À partir du 1er octobre, Bayanat deviendra « SPACE42 ».

Qatar

Schneider Electric inaugure ses nouveaux locaux à Doha et témoigne de son engagement renouvelé pour le Qatar. Schneider Electric a inauguré ce lundi 30 septembre ses nouveaux locaux à Mushreib Downtown, quartier intelligent et durable au cœur de Doha en présence d’Ali Al Kuwari, PDG de Msheireb Properties et de Manish Pant, Vice-Président de Schneider Electric pour les opérations internationales. Schneider Electric, qui emploie 135 personnes au Qatar, s'engage activement dans ce pays depuis plus de 25 ans. Grâce à son expertise dans le domaine de la gestion de l'énergie et des automatismes, le groupe français a accompagné le développement économique du Qatar au cours des dernières années dans de nombreux secteurs de son économie comme le pétrole et le gaz, le bâtiment, les télécommunications et l'industrie, tout en promouvant le développement durable.

La Qatar Investment Authority (QIA) annonce la fusion Qatar National Broadband Network (QNBN) et Gulf Bridge International (GBI) deux entreprises qui opèrent dans le secteur des télécommunications. QNBN est le principal fournisseur national de services de fibre optique passive au Qatar, avec une couverture nationale de plus de 95 % tandis que GBI est l'un des principaux fournisseurs de solutions de connectivité à haute capacité via des systèmes de câbles sous-marins et infrastructures terrestres au Moyen-Orient, en Europe et en Asie. Cette fusion de deux entreprises très complémentaires permettra de créer un leader de l'infrastructure numérique et de l'intelligence artificielle, neutre vis-à-vis des opérateurs, et renforcera la position mondiale du Qatar en tant que centre numérique. L'entreprise combinée visera des opportunités commerciales au sein du marché international du trafic de données. Pour rappel, dans le cadre de la 3ième stratégie de développement national du Qatar, le pays veut faire du développement de ses infrastructures numériques une priorité forte.

Le commerce extérieur du Qatar affiche un excédent de 19,8 Mds QAR (5,43 Mds USD) en août, en baisse de 7,2% sur un an. Les exportations totales de marchandises se sont élevées à 30,0 Mds QAR (une baisse de 4,6 % en glissement annuel) tandis que les importations se sont élevées à 10,2 Mds QAR (une augmentation de 0,9 % en g.a.) pour un excèdent commercial qui a donc baissé de 1,5 Md de QAR (une diminution de 7,2% en g.a.). La diminution des exportations est principalement due à la baisse en valeur des exportations de gaz de pétrole et de gaz qui a atteint 17,1 Mds QAR en août 2024, soit une baisse de 3,0 % en g.a. En août 2024, la Chine (19,6 % du total des exportations), la Corée-du-Sud (12,1 %) et l’Inde (10,2 %) ont été les principales destinations des exportations qatariennes tandis que les États-Unis (14,0 % du total des importations), la Chine (13,9 %) et par l'Italie (8,5 %) ont été les principaux pays exportateurs vers le Qatar.

La 4ième édition du Dialogue national du Qatar sur le changement climatique (QNDCC) s’est déroulée du 1ier au 2 octobre 2024. Cet évènement a été organisé par Earthna et le ministère qatarien de l’Environnement et du changement climatique (MoECC) avec le support de l’Ambassade d’Allemagne au Qatar et de la German Chamber of Commerce and Industry (DIHK). Le ministre de l'environnement et du changement climatique, S.E. Dr Abdullah bin Abdulaziz bin Turki Al-Subaie et Ambassadeur d’Allemagne au Qatar, Lothar Freischlader ont prononcé le discours d’ouverture. Tout au long de ces deux jours, les tables-rondes et discussions ont porté sur l’adaptation au changement climatique, la mitigation des émissions, les solutions basées sur la nature ainsi que le partage de meilleures pratiques dans plusieurs secteurs dont l’industrie, l’énergie, la logistique et le tourisme. Plusieurs représentants d’entités étatiques (Earthna, Ministère de l’environnement et du réchauffement climatique, Invest Qatar, Qatar Tourism, Qatar University), semi-étatiques qatariennes (QNB, QTerminals) et d’organisations internationales (IFC - Groupe Banque Mondiale) ont participé aux différents panels. On relève également une participation marquée du secteur privé allemand (Siemens, DHL, Roland Berger) ainsi que du gouvernement allemand (Office des affaires étrangères).

Participation du ministre qatarien du Commerce et de l’industrie, S.E. Sheikh Mohammed bin Hamad bin Qassim Al Thani au 2ième forum d'affaires du Dialogue pour la coopération asiatique. L’évènement, qui a eu pour thème l'intelligence artificielle et les nouveaux modèles commerciaux, a eu lieu en marge du 3e Sommet du dialogue pour la coopération asiatique qui s’est tenu à Doha cette semaine. Le ministre assuré que le Qatar souhaite renforcer la coopération en matière d'économie et d'investissement avec les pays asiatiques, alors que leurs échanges commerciaux continuent de croître entre les deux blocs. Il a indiqué que ces relations ont connu un développement significatif ces dernières années, grâce à des visites officielles de haut niveau, à des projets d'investissement conjoints et à une coopération soutenue au sein du secteur privé. Pour rappel, le Qatar est membre du Dialogue pour la coopération asiatique, une organisation intergouvernementale qui rassemble 35 pays asiatiques et qui vise à rapprocher les différents blocs asiatiques (ASEAN, GCC, SAARC).

Koweït

Dialogue FMI – Koweït. Après la visite préparatoire du printemps, Francisco Parodi, à la tête d’une équipe du FMI, a rencontré la ministre des Finances du Koweït, Nora Al-Fassam, afin de discuter du rapport sur l'économie du pays que le Fonds publie annuellement. Au cours de cet échange, la ministre a souligné l'engagement du Koweït en faveur de la croissance financière et l'importance qu’elle attachait à la diversification des revenus domestiques -au-delà du secteur pétrolier- pour attirer durablement les investissements étrangers.

L’accès à internet fortement perturbé pendant plusieurs jours. L'Autorité koweïtienne de régulation des communications et des technologies de l'information (CITRA) a annoncé le 25 septembre qu’un câble sous-marin international (Falcon) exploité par la société GCX, reliant le Koweït à Al-Khobar, en Arabie saoudite, avait été sectionné dans une zone située en dehors des eaux territoriales koweïtiennes. Cet incident a fortement limité l’accès à Internet dans tout le pays. Afin d’assurer la continuité du service, la CITRA s’est appuyée sur les fournisseurs de services afin que le trafic de données soit rerouté via des câbles internationaux alternatifs ce qui a permis de rétablir 30% du trafic en quelques heures et un retour à la normale en trois jours. Environ 60% du trafic internet au Koweït transite par deux câbles sous-marins (Falcon et GBI), le reste empruntant trois lignes terrestres connectées à des opérateurs saoudiens. Au printemps 2024, le gouvernement koweïtien avait annoncé vouloir ajouter trois câbles supplémentaires au dispositif existant afin d’accroître et stabiliser la capacité maximale du trafic, actuellement estimée à 8.600 gbits/s.

La contraction des échanges commerciaux du Koweït se poursuit au T1 2024. Le bureau des statistiques du Koweït a publié ses données du commerce extérieur en les rebasant (2022 devient la nouvelle base 100). Les statistiques confirment une forte contraction en valeur (‑17%) pour 2023 par comparaison avec 2022, malgré une légère évolution des volumes (+1,2%). Si en 2024 cette dégradation ralentit en valeur (-0,8% T1 2024/T1 2023) elle s’accentue en volume (‑7,4% T1 2024/T1 2023). Cette évolution ressort principalement du fort ralentissement des exportations pétrolières qui continuent de représenter plus de 80% des ressources du pays.

La ministre koweïtienne des Travaux publics, Dr. Noura Al-Mashaan, en déplacement à Pékin, a réaffirmé l'engagement du Koweït en faveur du transport durable lors du Forum mondial sur le transport durable (GSTF). Elle a mis l'accent sur les initiatives visant à promouvoir le transport vert et à réduire les émissions conformément à la Vision 2035 du Koweït et au Programme de développement durable des Nations Unies. Elle a également évoqué un plan stratégique de l'« Autorité publique koweïtienne des routes et des transports » qui comprendrait plusieurs appels d'offres pour des projets routiers et a participé à des discussions sur la coopération mondiale en matière de transport. Par ailleurs, Al-Mashaan et sa délégation ont visité des entreprises chinoises, notamment celles impliquées dans le projet de port de Mubarak Al-Kabeer ainsi que les installations des constructeurs du port intelligent de Tianjin et un laboratoire capable de générer des vagues artificielles. Au-delà de la participation à une ministérielle sur le développement durable, on relèvera la durée inhabituellement longue du séjour chinois pour un ministre : Al Mashaan aura passé une semaine hors du pays.

La Banque centrale du Koweït a annoncé lundi l'émission d'obligations et de tawarruq d'une valeur de 240 M KD (environ 792 M USD). Elle a précisé dans un communiqué que cette émission est valable trois mois et offre un rendement de 4,125%.

Oman

L’agence de notation Standard and Poor's (S&P) a annoncé une révision à la hausse de la note souveraine du Sultanat d’Oman, passant de (« BB+ »à (« BBB- »), avec une perspective associée neutre. Cette annonce permet au Sultanat de repasser dans la catégorie « investissement », catégorie que le pays avait quitté en 2017 en raison des effets des crises (baisse des prix mondiaux du pétrole et pandémie de COVID-19). L’agence a souligné les efforts de désendettement du gouvernement omanais, y compris pour les entreprises publiques, qui devrait permettre au Sultanat de réduire son niveau de dette publique à 29% du PIB en 2027. Au même moment, la banque centrale omanaise a publié son rapport annuel en annonçant que les perspectives économiques d’Oman restent favorables.

Selon la banque centrale omanaise, les remises de fonds au Sultanat ont augmenté de 4% en g.a. soit 3,63 Md OMR (9,4 Md USD) – retour au niveau pré-crise Covid-19. Cette hausse des remises de fonds s’explique principalement par le retour de travailleurs expatriés (+8% en 2023).

Bahreïn

Hydrocarbures Jereh Oil & Gas remporte un contrat des projets gaziers auprès de Bapco. La société chinoise Jereh Oil & Gas Engineering Company s’est vue attribuer par la Bahrain National Petroleum Company (Bapco) un contrat EPPC (ingénierie, approvisionnement, construction et mise en service) portant sur six stations de surpression et une station de compression d’une valeur de 316 M USD. Les 27 unités de compression utilisées dans le cadre du projet seront par ailleurs conçues, fabriquées et fournies par Jereh. Une fois achevé, le projet servira de source de gaz pour des installations industrielles telles que la centrale électrique de Bahreïn et la raffinerie de Bapco.

Energie : Bahrain inaugure des stations de distribution deau et d’électricité à Hidd City. Le Vice-Premier ministre bahreïni, Shaikh Khalid bin Abdullah Al Khalifa, a inauguré une station électrique ainsi qu’une station de distribution d’eau dans le projet de logement de Hidd City. Le coût total des projets s’élève à 85 M USD. La station électrique de 220 kV devrait alimenter 40 000 usagers. La station de distribution d’eau dispose elle d’une capacité de stockage de près de 9 M de litres pour fournir en eau potable les résidents du projet. Le financement du projet s’est par ailleurs fait à l’aide du Saudi Development Fund (SFD) qui s’est engagé dans le développement de programmes en faveur des secteurs de l’énergie, des transports et des infrastructures sociales dans le pays.