bn

fs

Région

Ralentissement de la production manufacturière et reprise de l'emploi en ASEAN

En septembre, l'indice PMI de S&P pour l'ASEAN est descendu à 50,5, contre 51,1 en août, atteignant son plus bas niveau depuis février. Cette baisse reflète un ralentissement de la croissance économique, marqué par une contraction de la production manufacturière pour la première fois en trois ans et une croissance des nouvelles commandes à son rythme le plus faible en sept mois. Toutefois, l'emploi a légèrement progressé, soutenu par une amélioration des volumes de ventes, enregistrant ainsi la plus forte hausse de l'emploi en deux ans. L'inflation s'est atténuée, les prix des intrants ayant augmenté à leur rythme le plus lent en 13 mois. Parallèlement, la confiance des industriels s'est renforcée, atteignant son plus haut niveau d'optimisme depuis le début de l'année.

Indonésie

Baisse de l’inflation en septembre

L'inflation en Indonésie a chuté à 1,84 % en septembre en g.a, contre 2,12 % en août, principalement grâce à la baisse des prix des aliments et des transports, tandis que l'inflation sous-jacente reste stable à 2,1 %. L'appréciation de la roupie réduit les risques d'inflation importée. Certaines organisations professionnelles soulignent le fait que la consommation des ménages reste faible, bien que l'offre soit abondante, ce qui pourrait donner à voir une réduction du pouvoir d’achat des ménages

L’Indonésie s’engage dans un processus d'adhésion au CPTPP

Le ministre coordinateur des affaires économiques, Airlangga Hartarto, a rencontré les ambassadeurs des pays membres de l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) pour obtenir leur soutien à l'adhésion de l'Indonésie à cet accord commercial. La semaine dernière, l'Indonésie a officiellement soumis sa demande d'adhésion à la Nouvelle-Zélande, pays dépositaire du CPTPP. Airlangga Hartarto a réaffirmé l'engagement de l'Indonésie à rejoindre cet accord, qui permettrait au pays de renforcer ses échanges commerciaux et attirer des investissements. Pour mémoire, les membres du CPTPP sont l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, le Royaume-Uni et le Vietnam.

Malaisie

Projet d'investissement d'Oracle de 6,5 Md USD en Malaisie

La société américaine Oracle a annoncé le 2 octobre son intention d’investir plus de 6,5 Md USD en Malaisie pour la création d’un centre de données, qui permettra aux clients de la société d’accéder à des services d’intelligence artificielle. La Malaise deviendrait ainsi le second pays d’implantation pour la société en Asie du Sud-Est, après les deux installations basées à Singapour, s’ajoutant aux 50 infrastructures présentes dans 24 pays.

Publication d’un cadre d’orientation pour développer l’économie circulaire

Dans la suite de l’engagement de la Malaisie à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 45 % en 2030 (par rapport à 2005) et de la Nouvelle politique industrielle 2030 (NIMP 2030) lancée en 2023, le Ministère de l’Investissement, du Commerce et de l’Industrie (MITI) a présenté le 26 septembre un cadre d’orientation pour l’économie circulaire dans le secteur manufacturier pour 2024‑2030, après celui publié en août pour les déchets solides. Il doit permettre de réduire de 20 % les émissions de GES générées par les processus industriels et l’utilisation des produits d’ici 2030 et de répondre aux exigences d’entrée sur certains marchés étrangers, de l’Union européenne en particulier. La stratégie vise à augmenter la part d’utilisation de matériaux recyclés dans la fabrication des produits de 0,3 % en 2019 à 1,2 % en 2030 et à éviter ou réutiliser 14 Mt de déchets par an. Les principales mesures annoncées pour 2025 sont la publication d’une liste de matériaux soumis à des restrictions à l’exportation et l’instauration d’exigences minimales en matière d’incorporation de matières recyclées pour certaines catégories de produits, qui ne seront obligatoires qu’à partir de 2029. Elles s’accompagneront de normes de certification en matière d’étiquetage. Il est également prévu de mettre l’économie circulaire à l’agenda de la présidence malaisienne de l’ASEAN en 2025 en vue de la création d’une alliance régionale dans ce domaine. La transformation des processus industriels devrait conduire à une augmentation de la valeur ajoutée de l’économie circulaire de 1,5 Md USD en 2019 à 5 Md USD en 2030 (soit 1 % du PIB) et à la création de 200 000 emplois (90 000 en 2019). Elle nécessitera un montant total d’investissements estimé à 15,8 Md USD (plus de 3% du PIB) sur cinq ans.

L’Etat de Sarawak en passe de devenir le principal actionnaire du groupe bancaire Affin

L’Etat fédéré de Sarawak a signé le 27 septembre avec le fonds de pension des forces armées malaisien LTAT et sa filiale Boustead Holding, un contrat pour l’achat d’actions représentant environ 26 % du capital du groupe bancaire malaisien Affin (Affin Bank). Le montant de cette transaction n’a pas été communiqué. Au terme de l’opération au 4ème trimestre 2024, le Sarawak deviendra le principal actionnaire d’Affin Bank avec une part d’environ 31% dans le capital (contre 4,81 % actuellement), devant le fonds LTAT et Boustead Holding (23 % du capital en cumulé contre 48,97 %). Après avoir obtenu le transfert des compétences de l’Etat fédéral sur le port de Bintulu, l’Etat de Sarawak disposera d’une banque pour soutenir son développement économique. Des négociations sont par ailleurs en cours pour l’acquisition de la compagnie aérienne régionale MASWings contrôlée par Malaysia Airlines Group. Affin Bank dispose d’un réseau de 126 succursales en Malaisie et présentait un montant total d’actifs de 25,2 Md USD en 2023 (soit 2,9% du total des actifs du secteur bancaire malaisien, 12ème rang).

Singapour

Chute des prix immobiliers et accès facilité au logement

Les prix des logements privés à Singapour ont chuté de 1,1 % entre juillet et septembre 2024, marquant la première baisse depuis le T2 2023 et la plus forte depuis le T3 2016. Les transactions de revente et de vente de logements neufs ont également diminué de près de 11 %, atteignant 4 372 unités au troisième trimestre. Parallèlement, les logements publics gérés par le Housing and Development Board (HDB) sont devenus plus accessibles, notamment grâce aux subventions pour les primo-accédants. Selon l’institut Demographia, le ratio prix/revenu médian à Singapour s'établissait à 3,8 en 2023, contre 7,0 à 16,7 dans des villes comme New York, Sydney, Londres ou Hong Kong.

Singapour et le Ghana : coopération sur les crédits carbone et appel à projets

Singapour et le Ghana ont lancé un appel à projets dans le cadre de leur coopération sur les crédits carbone, en accord avec l'Article 6 de l'Accord de Paris. Ce programme vise à financer des projets au Ghana qui réduisent les émissions, tout en apportant des avantages aux communautés locales, tels que la création d'emplois et l'accès à l'eau potable. Les entreprises à Singapour pourront utiliser les crédits carbone générés pour compenser jusqu'à 5 % de leurs émissions taxables.

Vietnam

Le gouvernement souhaite accélérer la création de centres financiers

Lors d’une récente réunion avec le Comité de pilotage chargé de la création de centres financiers régionaux et internationaux, le Premier ministre Pham Minh Chinh a demandé au Comité de pilotage ainsi qu’aux ministères concernés à Ho Chi Minh – Ville et Danang de finaliser l’élaboration du projet afin de le soumettre au gouvernement pour examen et validation. Le comité de pilotage doit définir les conditions nécessaires en termes d’infrastructures, de ressources humaines, ainsi qu'un cadre juridique attractif avec des incitations fiscales et l’octroi de visas. Le Premier ministre a demandé aux autorités de s'inspirer des modèles de centres financiers existants dans d’autres pays pour finaliser un projet réalisable et efficace. 

Le ministère des Transports fournit quelques précisions sur le projet de TGV Nord-Sud

Le ministère des Transports a tenu le 1er octobre dernier une conférence de presse afin de clarifier certains éléments relatifs au projet de Ligne à grande-vitesse devant relier Hanoï à Ho-Chi-Minh-Ville. Pour rappel, le dernier projet envisagé comprendrait 23 gares pour passagers ainsi que 5 gares dédiées au fret ferroviaire, réparties sur 1 541 km. Le coût total estimé est pour l’instant de 67,3 Md USD. Deux informations apparaissent comme importantes à ce stade. Tout d’abord, le choix de privilégier le projet ayant une vitesse maximale de circulation de 350km/h et non de 250km/h. Ensuite, le choix de faire financer le projet principalement par des investissements nationaux (budget central et des provinces ; prêts contractés par l’Etat auprès de banques nationales et internationales ; entreprises). L’utilisation de fonds d’Aide publique au développement (APD) est envisagée, mais uniquement si des conditions concessionnelles (c’est-à-dire des prêts en dessous du taux de marché) sont disponibles. La raison avancée pour ce choix est de permettre au Vietnam d’être pleinement autonome et de choisir ses partenaires, notamment parmi ceux proposant des transferts de technologies. Le projet doit être présenté lors de la prochaine session de l’Assemblée nationale, débutant en octobre prochain. S’il est validé, les travaux devraient débuter entre 2026-27, pour un achèvement – officiellement - en 2035. 

PV Power obtient un financement international pour la centrale à gaz de Nhon Trach 3 et 4

Le président du conseil d’administration de PV Power, Hoang Van Quang, a annoncé avoir obtenu un financement de 521,5 M USD par un consortium de deux banques étrangères (ING et Citi) pour la construction des centrales électriques Nhon Trach 3 et 4. Le projet devrait être la première centrale thermique à entrer en opération, parmi les 13 centrales prévues par le Power Development Plan VIII prévues d’ici 2030, alors que ces centrales devaient initialement entrer en opération à partir de 2023. Malgré le franchissement de cette étape importante, des problèmes réglementaires continuent d’affecter le projet, notamment relatifs à la définition du prix de vente de l’électricité produite avec du gaz naturel liquéfié (GNL). Il semblerait en outre que le financement intégral du projet ne soit pas encore bouclé : l’annonce fait état d’un financement sécurisé de 884 M USD, contre un coût initialement estimé à 1,4 Md USD.

Thaïlande

Google investit 1 Md USD dans des centres de données

Google a récemment annoncé un investissement de 1 Md USD (32,6 Md THB) dans des centres de données à Bangkok et Chon Buri, qui devraient créer 14 000 emplois selon Google. D'autres acteurs comme Microsoft et AWS (Etats-Unis), NextDC (Australie), CtrlS (Inde), STT GDC et Evolution Data (Singapour) prévoient des investissements significatifs dans ce secteur en Thaïlande. Selon CGS International, bien que Singapour possède la plus grande capacité de centres de données parmi les pays d'Asie du Sud-Est, ses contraintes en termes de terres et d'énergie pourraient pousser les opérateurs de centres de données à explorer d'autres emplacements dans la région.

Gulf Energy met en service une nouvelle centrale au gaz à Rayong

Gulf Energy Development a lancé une nouvelle centrale électrique au gaz de 662,5 MW à Rayong, soutenant les ventes d'électricité à long terme au réseau électrique thaïlandais. La filiale Gulf PD du groupe opérera cette centrale, qui s’ajoute à trois autres unités de même capacité. Gulf a signé un contrat d'achat d'électricité de 25 ans avec EGAT (Electricity Generating Authority of Thailand). Alors que la Thaïlande s’est donnée comme objectif d’augmenter la part des énergies renouvelables à 51 % d'ici 2037, le plan de développement des capacités installées pour 2024-2037 (Power development plan) soumis à consultation publique en juin dernier compte pour cela sur une forte croissance de la demande en électricité et la construction de nouvelles capacités renouvelables, notamment solaires. La capacité installée en gaz, qui représente actuellement 60 % de la production d’électricité, varierait peu, passant de 33 GW aujourd’hui à 28 GW en 2037. Le plan prévoit ainsi la construction de huit nouvelles centrales au gaz pour compenser les arrêts de centrales plus anciennes, ainsi que deux centrales nucléaires (SMR), pour renforcer la transition énergétique du pays. Ces dernières années, Gulf Energy est devenu un acteur dominant dans le secteur de la production d’électricité en Thaïlande à travers plusieurs filiales développant et opérant des projets de centrales gaz et solaires.

Thai Airways avance vers la sortie de son plan de réhabilitation

Thai Airways prévoit d'émettre de nouvelles actions d'une valeur de 1,3 Md USD (42 Md THB) d'ici décembre 2024, une étape clé pour sortir de son plan de réhabilitation supervisé par la justice thaïlandaise. La compagnie aérienne, mise en difficulté par la pandémie, a entamé une restructuration de sa dette en 2020. Thai Airways prévoit d'effectuer une conversion de dette en actions pour ses créanciers principaux, dont le ministère des Finances. Grâce à l'amélioration de ses finances, stimulée par la reprise post-covid, la compagnie espère reprendre la cotation de ses actions à la Bourse de Thaïlande en 2025. Elle a réduit ses effectifs de moitié et sa flotte à 64 avions, tout en réorganisant ses opérations pour assurer un retour vers la rentabilité. Une fois ces mesures finalisées, Thai Airways demandera à la Cour centrale des faillites la sortie officielle de son plan de réhabilitation.

La reprise des exportations de riz indien accentue la pression sur le marché thaïlandais

L'Inde se prépare à reprendre ses exportations de riz non-basmati avec un prix plancher fixé à 490 USD par tonne. L'Inde a également réduit les droits d'exportation sur le riz étuvé à 10 %, contre 20 % auparavant. Cette initiative devrait augmenter les exportations indiennes et mettre une pression concurrentielle sur les pays comme la Thaïlande, le Vietnam, la Birmanie et le Pakistan, qui pourraient devoir baisser leurs prix. En conséquence, les prix du riz thaïlandais à l'exportation ont chuté à 560 USD par tonne, leur plus bas niveau depuis juillet 2023. Malgré une demande modérée en provenance de l'Indonésie, les concurrents se tournent vers des fournisseurs moins chers. La hausse du baht pourrait également affecter les exportations agricoles thaïlandaises dans les prochains mois.

Philippines

Uniformisation de la taxe sur les services numériques pour les entreprises étrangères

Le 25 octobre, le gouvernement philippin a élargi l'application de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 12 % pour inclure les services numériques fournis par des entreprises étrangères, qui n'étaient pas assujetties à cette taxe auparavant. Désormais, tous les services numériques offerts par des entreprises, qu'elles aient une présence physique ou non aux Philippines, seront soumis à cette législation. Le ministère des Finances estime que cette mesure devrait générer entre 80 et 145 Md PHP (1,4 à 2,6 Md USD) entre 2025 et 2028, entraînant une hausse de la TVA collectée annuellement de 4 à 8 %, en comparaison aux 475 Md PHP (8,6 Md USD) recueillis en 2023. A noter toutefois que les services d’intérêt public, d’éducation accrédités, et bancaires seront exonérés.

CMA-CGM lance la première ligne de fret maritime 100% étrangère aux Philippines

Le 27 septembre 2024, la société française de transport maritime et de logistique CMA-CGM a lancé la première ligne de fret maritime 100 % étrangère aux Philippines, suite à la libéralisation du secteur permise par la réforme du Public Service Act en 2022. Cette nouvelle ligne, opérée par le navire CNC PILIPINAS sous pavillon philippin, avec une capacité de 1 037 EVP, relie chaque semaine les ports de Manille, Cagayan de Oro et Cebu. Elle établit ainsi des connexions régulières entre Luzon, les Visayas et Mindanao, dans un contexte où les liaisons maritimes inter-régionales sont encore limitées, permettant alors de réduire les coûts et les temps de transit. Cette ouverture devrait permettre à CMA-CGM de capter près de 5 % du marché local là où l’entreprise occupe déjà la première place dans le fret international à destination des Philippines avec 10 rotations par semaine, 7 bureaux répartis dans le pays et 14% de parts de marché.

Augmentation du salaire minimum de 7 à 15 % dans trois régions du pays

À partir du 17 octobre, le salaire minimum sera revalorisé dans les régions de Cagayan Valley, Central Luzon et Soccsksargen, avec des hausses de 30 PHP (0,54 USD) à 66 PHP (1,19 USD) par jour, selon les secteurs et les régions soit une augmentation de 7 à 15 % par rapport aux taux journaliers minimum en vigueur. Pour rappel le salaire minimum varie selon les régions, de 316 PHP (5,69 USD) par jour à Mindanao à 645 PHP (11,61 USD) dans la région de Manille (NCR). Selon le Department of Labor and Employment, ces augmentations devraient directement bénéficier à 905 000 travailleurs au salaire minimum, ainsi qu’indirectement à 1,7 million de salariés avec les ajustements en cascade.

Cambodge

Une croissance qui se maintient malgré tout

Selon les dernières prévisions du FMI, l’économie cambodgienne croîtrait de 5,5 % en 2024, contre 5 % en 2023. Dans un contexte économique peu favorable, cela reste une bonne performance pour une économie largement orientée vers les exportations. Toutefois, les premières prévisions du FMI pour 2024 – publiées en octobre 2023 – faisaient état de 6,1 %. Malgré des exportations dynamiques depuis le début de l’année, le Royaume fait face à des vents contraires. D’abord, le tourisme. Même si les arrivées internationales sont proches des niveaux pré-pandémiques, les recettes sont encore en retrait d’un tiers environ. Ensuite, la construction et l’immobilier. Le secteur, fortement alimenté par les investissements chinois, est en panne, avec un maintien des projets industriels et résidentiels de très haut de gamme. Enfin, les exportations. Dynamiques depuis le début de l’année (textile, agriculture, caoutchouc), elles restent fortement dépendantes des demandes américaines et européennes.

Tourisme ? Encore un petit effort !

En 2019, dernière année pré-pandémique, le Cambodge avait accueilli 6,6 millions de touristes internationaux, dont 36 % originaires de Chine. Pour les 8 premiers mois de 2024, le Royaume en a accueilli 3,5 millions, dont 10 % de Chine. Les premiers touristes à visiter le Cambodge sont désormais les Thaïlandais et les Vietnamiens. Et près des deux tiers arrivent par voie terrestre. De fait, les casinos cambodgiens situés à proximité des frontières attirent beaucoup. Ces touristes passent bien souvent les frontières pour de courts séjours, dépensant peu (les recettes n’atteignent que 63 % des niveaux de 2019). Et, malgré la présence de 31 compagnies aériennes internationales, seuls des vols en provenance d’Asie desservent le Cambodge. Les touristes lointains semblent donc bouder le Royaume. Il faut dire que Vietnam, Thaïlande, Malaisie, Laos – même si c’est de manière plus limitée – n’exigent pas de visa d’entrée. Du coup, le chiffre d’affaires de nombre d’entreprises du secteur est en retrait par rapport à 2023.

Une énergie plus propre

Le Cambodge s’est engagé à la neutralité carbone en 2050. Alors que son électricité est déjà décarbonée à plus de 50 %, il privilégie les énergies propres. Solaire photovoltaïque, éolien, hydraulique, biomasse… sont mis en avant. Les autorités viennent de valider 21 nouveaux projets – au Cambodge la production énergétique est le fait d’acteurs privés – pour une capacité de près de 4 GW et un montant de 5,8 Md USD. Des capacités de stockage, destinées à effacer l’intermittence, sont également prévues à hauteur de 2 GW. Et c’est bien le solaire, avec un potentiel de 22 GW, qui tient la corde. Mais, l’intégration de plus d’intermittence dans le réseau de transport électrique nécessite de le développer. Le ministre des mines et de l’énergie a d’ailleurs fait le choix de privilégier les fermes solaires, qui permettent des effets d’échelle et sont plus faciles à gérer. Les toitures solaires sont vues avec circonspection. Toutefois, face à une consommation électrique de pointe qui a progressé de 22 % au cours de l’année écoulée, cette politique pourrait évoluer.

Laos

Monnaie dévaluée, déficit augmenté

Depuis le début de l’année, la balance commerciale laotienne est déficitaire. Le pays reste fortement dépendant des importations de carburant, d’équipements, des véhicules, mais aussi d’une partie de son alimentation. Or, depuis début 2021, le kip a perdu près de 60 % de sa valeur face aux devises de ses principaux partenaires commerciaux (Thaïlande, Vietnam et Chine), mais aussi au dollar. Et si la dépréciation est d’à peine 4 % depuis le début de l’année, les termes de l’échange sont doublement défavorables. Les exportations laotiennes sont dominées par des produits minéraux et agricoles bruts ainsi que par de l’électricité. Et les importations sont fortement renchéries par la faiblesse du kip. A court terme, une remontée du kip aiderait, ce qui passe par un traitement de la dette. A moyen terme, le développement de la valeur ajoutée des exportations semble plus prometteur que la substitution de produits locaux aux importations, politique volontiers mise en avant par les autorités.

Une augmentation bienvenue du salaire minimum

Depuis le 1er octobre, le salaire minimum a été porté à 2,5 millions de kips, soit 114 dollars (contre environ 80 jusqu’à présent). Cette hausse de 42,5 % est destinée à soutenir le pouvoir d’achat. En effet, l’inflation a atteint 31,2 % en 2023 et devrait se maintenir autour de 30 % en 2024. Du coup, nombre de travailleurs laotiens émigrent vers des cieux plus cléments. On estime, peu de chiffres précis en la matière car nombreux sont en situation irrégulière, qu’il y a au moins 400 000 travailleurs laotiens en Thaïlande aujourd’hui ; plus qu’en 2019. Pas étonnant car ces travailleurs gagnent au moins 250 USD par mois de l’autre côté de la frontière. Les autorités laotiennes sont sur la corde raide : les bas salaires laotiens font partie des atouts du pays, mais les entreprises peinent à recruter. L’amélioration de la formation et de la productivité des travailleurs laotiens permettrait de justifier les hausses de salaires, mais elle prend du temps.

Birmanie

Exportations de riz : des résultats en deçà des objectifs

Selon la Fédération du riz birmane (MRF), les exportations de riz et de brisure de riz ont atteint 718 000 tonnes au cours des cinq premiers mois de l’exercice en cours 2024-2025 (avril-août) pour une valeur estimée à 353 M USD. La fédération a fixé pour l’ensemble de l’exercice (avril 2024 à mars 2025) un objectif de 2,5 Mt exportées, qui ne pourra être atteint sans une accélération importante du rythme des exportations sur le reste de l’exercice. La Belgique se classe au premier rang des pays importateurs avec plus de 162 900 tonnes, suivi de la Chine (157 200 tonnes) et de l’Indonésie (plus de 145 000 tonnes). L’objectif d’exportation du dernier exercice (avril 2023-mars 2024), également de 2,5 Mt pour 1 Md USD de revenu attendu, n’avait pas été atteint et seulement 1,6 M tonnes pour une valeur de 845 M USD avaient été enregistrées.

PMI : légère hausse mais toujours inférieur à 50

En septembre 2024, l’indice PMI de S&P Global atteint 45,5 après avoir enregistré son plus bas niveau de huit mois à 43,4 le mois dernier. Malgré cette hausse, il s’agit du troisième mois consécutif de contraction de l’activité manufacturière, la production continuant d’être fortement réduite, sous l’effet de la baisse des nouvelles commandes. Bien que la contraction de la production se soit atténuée, elle est restée importante par rapport aux normes historiques en raison des contraintes de production persistantes causées par les pénuries de matières premières et de personnel. L’emploi continue de baisser, les arriérés de travail s’accumulant rapidement. Dans le même temps, l’activité d’achat a chuté, les entreprises essayant de minimiser les stocks d’intrants dans un contexte de faiblesse de la monnaie locale, et les délais de livraison des fournisseurs se sont allongés. Sur le front des prix, l’inflation des coûts des intrants a diminué par rapport au pic d’août, et l’inflation des prix de vente a également ralenti. Enfin, le climat des affaires s’est amélioré pour la première fois en cinq mois, mais est resté modéré en raison de la faiblesse de la demande et des pénuries persistantes de matières premières.

Conjoncture octobre 2024

c1

c2

gf