Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

VISITE D'ETAT, VISITE DATA

« Economy first, prosperity first ». Anwar Gargash, conseiller diplomatique du Président des Émirats arabes unis, a ainsi défini la priorité de la première visite d’État de cheikh Mohamed bin Zayed (MBZ) à Washington cette semaine. Alors que le monde entre dans ce que Gargash désigne comme « the fall season of the hydrocarbon age », les Émirats cherchent à consolider leur coopération avec les États-Unis pour servir leur stratégie de diversification économique et réduire leur dépendance au pétrole, qui représente encore près de 30 % du PIB. En particulier, le développement de l’intelligence artificielle (IA) occupe une position centrale dans l’agenda économique des Émirats. L’IA a été au cœur des discussions lors de cette visite présidentielle, durant laquelle MBZ a successivement rencontré les PDG de Microsoft[1], BlackRock et Nvidia. 

Le pilier historique du partenariat US-EAU, à savoir la coopération militaire, demeure structurant, mais les priorités des deux pays évoluent[2]. Les Émirats investissent massivement dans des secteurs non liés aux hydrocarbures et visent à se positionner à la pointe de l’innovation. L’Amérique change également : bien que le Golfe continue de jouer un rôle essentiel pour la stabilité du marché mondial de l’énergie, et donc pour l’inflation, la dépendance des États-Unis au pétrole en provenance de cette région s’est largement réduite. Si la production pétrolière américaine n’atteignait pas les 4 millions de barils par jour en 2008, elle atteint aujourd’hui 13 millions de barils par jour, soit plus de trois fois son niveau initial et surtout, plus de quatre fois celle des Émirats. Si bien qu’aujourd’hui, les principaux marchés d’exportation des Émirats se situent en Asie, notamment en Chine et en Inde. 

Pour renforcer leur position dans des secteurs stratégiques, les Émirats intensifient leurs partenariats technologiques avec les États-Unis tout en maximisant leurs avantages compétitifs. D’une part, Dubaï cherche à devenir un pôle mondial d’attraction pour les start-ups spécialisées dans l’intelligence artificielle, en se distinguant par une règlementation souple et favorable à l’innovation. Sam Altman, Directeur général d’OpenAI, suggérait en février dernier que les Émirats deviennent un « bac à sable réglementaire » au niveau mondial pour expérimenter la réglementation relative à l’IA. D’autre part, Abu Dhabi, émirat richement doté en capital, accélère le développement de centres de données et de leur puissance de calcul, cherchant à faire de ces infrastructures de nouvelles sources de revenus durables et capables de compenser l’érosion de celles tirées des hydrocarbures. Grâce à ses faibles coûts énergétiques et à sa situation géographique, Abu Dhabi est parfaitement placée pour accueillir les vastes centres de données pouvant répondre aux besoins générés par le développement de l’IA. Certaines études estiment que l’IA devrait ainsi contribuer à hauteur de 96 milliards de dollars à l’économie émirienne, soit 13,6 % de son PIB, d'ici à 2030[3], soit l'impact économique le plus important au monde après les États-Unis et la Chine. Une course à l’investissement s'est engagée, prenant les contours d’une véritable rivalité entre d’une part les Émirats, qui créent un fonds d’IA de 100 milliards de dollars avec leurs partenaires américains[4], et d’autre part l’Arabie saoudite, qui souhaite s’associer avec Andreessen Horowitz pour créer un fonds de 40 milliards de dollars.

Les Émirats veillent à l’équilibre de cette approche partenariale, qui leur assure des transferts technologiques et une accumulation de capital humain. Google, Amazon et Microsoft établissent des sièges sociaux au Moyen-Orient, contribuant à la compétition entre Riyadh et Abu Dhabi. Pour consolider son rôle de pôle technologique mondial, Abu Dhabi a lancé au dernier trimestre 2023 deux entreprises de cloud, Core42 et AI71, qui utilisent Falcon (un modèle open source avec un langage plus étendu que Meta). Vu l’ampleur des investissements engagés, la data pourrait bien devenir le pétrole de l’ère numérique. Elle jette en tout cas les bases d’un partenariat stratégique renouvelé entre les Émirats et les États-Unis. 

La comparaison entre la data et le pétrole n’est pas seulement d’ordre financier. La consommation d'énergie des centres de données générera d'importantes émissions de carbone, ce qui pose un défi environnemental. L’Agence internationale de l’énergie indique que la demande d’électricité des centres de données devrait doubler d’ici 2026[5], pour atteindre un chiffre équivalent à la consommation énergétique du Japon. Les Émirats anticipent cette évolution en poursuivant, en parallèle, des investissements massifs dans les énergies vertes et renouvelables. Ainsi, l’an dernier, le plus grand centre de données du monde fonctionnant à l’énergie solaire a ouvert ses portes à Dubaï. Le déploiement à grande échelle de l'énergie solaire et éolienne pour alimenter les centres de données poursuit toutefois encore son cours, l’industrie restant majoritairement dépendante des hydrocarbures pour ses besoins énergétiques. Du partenariat entre les États-Unis et les Émirats pourrait continuer de jaillir le carburant de l’économie moderne : la data. D’un pétrole, l’autre.


 

[1] Microsoft a investi 1,5 Mds de dollars dans G42, principale entreprise d’IA des Émirats arabes unis, en avril 2024.

[2] Les États-Unis et les Émirats arabes unis entretiennent en outre un partenariat commercial et d'investissement depuis plus de cinq décennies. En 2023, le commerce bilatéral entre les EAU et les États-Unis s'élevait à environ 31,4 milliards de dollars, les exportations américaines vers les EAU dépassant les 24,8 milliards de dollars, selon l'ambassade des EAU à Washington. Les Émirats arabes unis, qui produisent près de 4 % du pétrole mondial, ont également des investissements aux États-Unis qui s'élèvent à 1 000 milliards de dollars. Les fonds souverains des EAU, dont l'Abu Dhabi Investment Authority et Mubadala, sont d'importants investisseurs dans les secteurs américains de l'immobilier, des infrastructures et de la technologie.

[3] The potential impact of Artificial Intelligence in the Middle East - PwC Middle East

[4] BlackRock, Global Infrastructure Partners, Microsoft et la société d'investissement MGX soutenue par Mubadala ont également annoncé le 17 septembre 2024 le Partenariat mondial d'investissement dans l'infrastructure de l'IA, soulignant l'orientation stratégique des Émirats vers la technologie et l'IA américaines. BlackRock, Global Infrastructure Partners, Microsoft and MGX launch new AI partnership to invest in data centers and supporting power infrastructure - Stories

[5] Global data center electricity use to double by 2026 - IEA report - DCD (datacenterdynamics.com)

 

Leila Larbi, Adjointe au chef de service et Conseillère financière régionale

Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier

 

Pétrole et gaz

Brent 27/09/2024 à 12h00 GST : 71,754 USD/Bbl

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Le cours du Brent s’est à nouveau affaissé cette semaine, enregistrant une baisse de 3,5 dollars par rapport à vendredi dernier. La stabilisation de la situation politique libyenne, couplée à des annonces de responsables saoudien, laissent présager une augmentation de la production et ont pesé sur les prix. 

Le Brent se négocie vendredi à 71,754 dollars le baril, en baisse de 4% sur la semaine. Le cours s’était stabilisé aux alentours de 74 dollars le baril en début de semaine, avant de redescendre mercredi. Le WTI redescend quant à lui à 67,99 dollars le baril, perdant 4 dollars par rapport à lundi. A l’inverse, le gaz naturel enregistre une forte hausse (17% sur la semaine), passant de 2,339 $/MMBtu (7,155 euros / MWh) à 2,528 MMBtu (13,541 euros / MWh), porté entre autres par une forte demande et par l’ouragan Hélène, qui a mis à l’arrêt un tiers de la production off-shore américaine.  

La baisse des cours est liée à une hausse probable de la production de l’OPEP +. En Libye, les autorités politiques concurrentes ont trouvé un accord sur la nomination d’un directeur à la tête de la banque centrale et annoncent une reprise prochaine de la production pétrolière. Dans le même temps, les autorités saoudiennes auraient laissé entendre que l’OPEP+ pourrait abandonner ses restrictions de production (2,2 millions de barils par jour) d’ici décembre.

Les prévisions sur la demande sont peu optimistes à moyen terme. Les inventaires américains ont baissé plus fortement que prévus (-4,471M de barils) mais la demande en Chine reste atone. L’OPEP a révisé à la baisse ses estimations pour 2024 et 2025, alors que l’organisation n’est pas parvenue à soutenir significativement les cours malgré les restrictions de production.

Alexis Duloutre, analyste macroéconomique et financier

Brèves économiques 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Les exportations non pétrolières (réexportations inclues) de l’Arabie saoudite ont augmenté de 19,0 % en g.a. en juillet 2024. Les exportations non pétrolières (réexportations inclues) ont augmenté de 19,0 % à 14 Md USD (53 Md SAR) en juillet 2024 par rapport à juillet 2023. Réexportations exclues, elles ont augmenté de 6,5 %. Les réexportations ont augmenté de 78,4 % sur la période pour atteindre 9 Md USD (34 Md SAR). Les produits chimiques forment le premier poste d’exportations non pétrolières (25,8 % du total) et la chine est toujours le premier client de l’Arabie saoudite (13,9 % des exportations saoudiennes). Quant aux exportations pétrolières, elles ont baissé de 3,1 % sur la même période.

Les envois de fonds des expatriés en Arabie saoudite ont atteint 3,4 Md USD en juillet 2024, leur plus haut niveau depuis deux ans. Selon la SAMA, les envois de fonds des expatriés en Arabie saoudite se sont élevés à 3,4 Md USD en juillet 2024, en hausse de 21 % par rapport à juillet 2023. Pour rappel, l’Arabie saoudite était en 2023 le 3ème pays émetteur avec des envois de fonds qui ont atteint 38,4 Md USD selon un rapport de la Banque mondiale. Les États-Unis et les Émirats Arabes Unis occupent les deux premières places. En 2023, les envois de fonds depuis les pays du CCEAG ont diminué de 13 % par rapport à 2022, reflétant une tendance à la baisse depuis 2019 après des années de hausse.

Marché de la dette : Aramco prévoit de lever 3 Md USD à travers l’émission de sukuks libellé en dollars. Le 24 septembre, Aramco a annoncé émettre des sukuks libellés en dollars à destination des investisseurs internationaux. Selon Reuters, le géant pétrolier prévoit de lever 3 Md USD avec des sukuks d’une maturité de 5 et 10 ans. Pour rappel, en juillet dernier, Aramco avait levé 6 Md USD avec l’émission d’un sukuk libellé en dollars et structuré en 3 tranches de maturité 10, 20, et 40 ans. Cette émission obligataire avait marqué le retour d’Aramco sur le marché de la dette après une interruption de trois ans.

Energie, Industrie & Services

Energie : lArabie saoudite lance la sixième phase dappels doffres de son Programme national pour les énergies renouvelables. La Saudi Power Procurement Company (SPPC) a lancé la sixième phase de son Programme national pour les énergies renouvelables (NREP), dirigé et supervisé par le Ministère de l’Energie, avec cette fois-ci 5 appels d’offres d’une capacité cumulée de 4,5 GW. Les projets sont les suivants :

  • La centrale éolienne IPP de Dawadmi (1,5 GW) qui sera située dans la province centrale ;
  • La centrale solaire photovoltaïque de Najran (1,4 GW) au Sud du pays ;
  • La centrale solaire photovoltaïque de Samtah (600 MW), au centre du pays ;
  • La centrale solaire photovoltaïque de Darab (600 MW) au Sud du pays ;
  • La centrale solaire photovoltaïque de Sufun (400 MW) au centre du pays.

Le NREP vise à développer d’ici 2030, 130 GW d’énergies renouvelables en Arabie saoudite répartis entre 70 % de solaire et 30 % d’éolien, afin de verdir le mix énergétique national à hauteur de 50 % de l’électricité consommée.

Aramco et China National Building Material Group signent un accord de collaboration. Le géant pétrolier saoudien Aramco a signé un partenariat de cinq ans avec China National Building Material Group afin de renforcer leur collaboration dans l’industrie métallique et plus particulièrement la fabrication de pales d'éoliennes dans le royaume. L'accord-cadre de coopération comporte également des projets d’ouverture d’usines de fabrication en Arabie saoudite pour les réservoirs de stockage d'hydrogène, les matériaux de construction à faible teneur en carbone et les solutions de stockage de l'énergie. L'accord s'appuie par ailleurs sur le partenariat existant entre Aramco et CNBM, suite au lancement en 2021 à Pékin du Nonmetaalic Excellence and Innovation Center, et confirme le partenariat de longue date d'Aramco avec la Chine sur des secteurs de plus en plus variés.

Gigaprojets : Falcon’s creative group a été choisi comme maître d'œuvre du parc d’attractions Dragon Ball de Qiddiya. La société américaine Falcon’s creative group, spécialisée dans le design expérientiel, a annoncé avoir été choisie pour mener le masterplan du futur parc à thème Dragon Ball de Qiddiya. Le parc s’étendra sur plus de 500 000 m² et comprendra sept zones inspirées de la franchise japonaise. Le projet comporte également la construction d’hôtels pour accueillir les visiteurs. En mars dernier, Qiddiya Investment Company (QIC) avait annoncé le lancement du parc après avoir signé un accord avec Toei Animation (Japon), producteur de Dragon Ball. Outre ce parc, le projet de destination de divertissement de Qiddiya inclut une aire dédiée au e-sport, un parc de courses automobiles avec des circuits de F1, des terrains de golf, un parc aquatique ainsi qu’un autre parc à thème Six Flags, remporté lui par l’entreprise française Bouygues Construction en 2021, pour un montant d’1 Md USD.

Numérique : le National Technology Development Program lance l’initiative Tamkeen pour soutenir les TPE et PME saoudiennes. Le ministère des Communications et des Technologies de l'information (MCIT), en partenariat avec le National Technology Development Program (NTDP), a lancé l'initiative Tamkeen, qui vise à autonomiser les professionnels saoudiens de la tech travaillant dans des micros, petites et moyennes entreprises. Le programme a vocation à leur fournir les compétences et les ressources nécessaires, et ce afin de favoriser la croissance de l'économie numérique, pilier de la Vision 2030 du royaume. L'initiative encourage notamment les entreprises à embaucher des talents saoudiens et à soutenir la continuité de leurs activités grâce à un ensemble de mesures incitatives. Parmi ces avantages, on retrouve des packages financiers comme des subventions pouvant aller jusqu’à 86 000 SAR par salarié.

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

La CBUAE a révisé à la hausse sa prévision de croissance du PIB pour 2024, la portant à 4 % contre 3,9 % compte-tenu de la performance améliorée du secteur pétrolier. Pour 2025, la croissance devrait atteindre 6 %, car l'élan dans le secteur non hydrocarbures devrait se poursuivre, tandis que la production d'hydrocarbures devrait augmenter de manière significative.

La Nouvelle-Zélande a annoncé la conclusion d’un accord commercial avec les EAU. Cet accord supprimera les droits de douane sur 98,5 % des exportations néo-zélandaises, et cette proportion devrait atteindre 99 % dans les trois ans.

Le fonds ADQ émet 2 Mds USD dobligations sur les marchés. Lopération a été réalisée en deux emprunts, lun à échéance 7 ans et le second à échéance 30 ans. Plusieurs banques ont coordonné l’émission, parmi lesquelles BNP Paribas, la Bank of China, FAB et JP Morgan. ADQ avait déjà émis 2,5 Mds USD d’obligations en avril. Le plus petit des fonds souverains de la capitale émirienne appartient à 100% au gouvernement de l’émirat d’Abu Dhabi et gère 225 Mds USD d’actif en 2024.

Ajeej Capital et Nuwa Capital annoncent un partenariat pour la mise en place d’un fonds de 100M USD destiné à financer des crédits dans le secteur des hautes technologies. Les deux gestionnaires de fonds dubaïotes affirment vouloir concentrer leur offre de crédits sur les startups du Moyen-Orient, en particulier en Arabie Saoudite et aux EAU. D’après Sharaf Sharaf, PDG du fonds commun, ce projet vise à répondre à un déficit d’offre de venture capital et de crédit aux start-ups dans la région.

ESG : Emirates NBD met en place un mécanisme de financement indexé sur les performances ESG de Chalhoub pour un montant de 26,7 Mds USD. Le groupe Chalhoub, leader de la distribution des marques de luxe au Moyen-Orient verra le coût d’une partie de ses emprunts auprès d’Emirates ENB corrélé à la tenue de ses engagements environnementaux et sociétaux. L’entreprise basée à Dubaï s’est notamment engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2030.

Le prix de l'or à Dubaï atteint un nouveau record dans les premiers échanges ce lundi. La flambée de l’or a été stimulée par les réductions des taux d'intérêt de la Fed et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Le 24 carats a atteint 318,5 AED (77,99 EUR) le gramme à l'ouverture des marchés. Il a gagné plus de 16 AED (3,9 EUR) par gramme au cours du mois de septembre.

Brookfield Asset Management a levé 2,4 Mds USD pour le Catalytic Transition Fund (CTF), destiné à financer la transition énergétique dans les marchés émergents. Le CTF a été lancé lors de la COP28 à Dubaï et est soutenu par un engagement de 1 Md USD d’Alterra, fonds d’investissement climatique basé aux EAU.

Dubaï Exhibition Centre : L’émir de Dubaï a approuvé un plan d’expansion de 10 Mds AED pour le Dubaï Exhibition Centre (DEC) à Expo City. Une fois achevé, le DEC deviendra le plus grand centre d'expositions et d'événements intérieur de la région. Le plan directeur prévoit l'expansion du site en trois phases pour un espace d’exposition intérieur total de 180 000 m2, soit 1,5 fois plus grand que le Dubaï International Convention and Exhibition Centre (DICEC). 

Energie, Industrie & Services

La société Emirates Electrical & Instrumentation Company (EEIC), basée à Dubaï, a signé un accord avec MediSun Energy, basée à Singapour, pour distribuer la solution « Wegen » visant à améliorer l'efficacité énergétique dans les processus de dessalement de l'eau. Des dirigeants des deux entreprises ont récemment signé un MoU permettant à EEIC de devenir le distributeur exclusif du produit aux EAU alors que trois usines de dessalement par osmose inverse à eau de mer sont en construction à Abu Dhabi et à Dubaï.

Enova, une coentreprise entre Majid Al Futtaim et Veolia, spécialisée dans les services intégrés de gestion de l'énergie, a annoncé le lancement de son Assistant Virtuel Enova basé sur l'Intelligence Artificielle (AIEVA). Développée avec Google Gemini, cette solution a pour objectif d’améliorer l'expérience client. 

Al Seer Marine : La filiale de lInternational Holding Company a récemment reçu la livraison des M.T. Betelgeuse et M.T. Bellatrix, les deux premiers d'une série de six nouveaux pétroliers MR construits par K Shipbuilding en Corée. Ces nouveaux navires visent à répondre à la demande croissante pour le transport de produits pétroliers propres et de produits chimiques. 

Taqa Water Solutions se prépare à soumissionner sur de nouveaux contrats de traitement d'eaux usées et de dessalement suite à l'acquisition de SWS Holding pour 1,7 Md AED (463M USD). En plus de ses projets à l’étranger, à l’instar du développement conjoint avec Marubeni et Suez d’une station de traitement des eaux usées en Ouzbékistan, la société a également été préqualifiée pour le projet IWP de Ras Al-Khaimah. Taqa Water Solutions continuera d'investir et aurait mis en place un plan quinquennal pour allouer 10 Mds AED (2,72 Mds USD) à environ 80 projets d’infrastructures à Abu Dhabi.  

Adia / Smartsheet : Une filiale entièrement détenue par l'Autorité d'Investissement d'Abu Dhabi (Adia) a été nommée parmi les trois fonds qui acquièrent le logiciel de collaboration américain, Smartsheet, dans le cadre d'un accord d'une valeur de 8,4 Mds USD.

SUEZ, Siemens et TAQA ont signé un protocole d'accord pour participer à la Mohamed bin Zayed Water Initiative, qui vise à garantir un accès durable et abordable à l'eau dans les pays émergents. Pour cela, les entreprises se sont fixées comme objectif de développer une technologie de dessalement innovante et rentable. 

EDGE a lancé une nouvelle entreprise, FADA, afin de développer des capacités spatiales souveraines et fabriquer des technologies satellitaires aux EAU en s’appuyant sur des partenariats nationaux et internationaux favorisant les transferts de technologies.

Masdar prévoit dacquérir Saeta Yield auprès de Brookfield Renewable pour une valeur de 1,40 Md USD. L'acquisition comprend un portefeuille de 745MW d'actifs principalement éoliens, 63 MW d'actifs solaires photovoltaïques, ainsi qu'un pipeline de développement de 1,6GW. 

Uber Technologies a annoncé un partenariat avec WeRide pour intégrer les véhicules de cette entreprise chinoise spécialisée dans la technologie de conduite autonome sur sa plateforme de covoiturage, en commençant par les EAU. 

Microsoft établit un centre d'ingénierie dédié à lintelligence artificielle, la cybersécurité et les technologies cloud à Abu Dhabi, quelques mois après avoir annoncé un investissement stratégique de 1,5 Md USD dans G42 et suite à la création du partenariat d’investissement en infrastructures IA (GAIIP). 

Projets TSMC / Samsung : Deux des plus grands fabricants de semi-conducteurs au monde, Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) et Samsung Electronics, seraient en discussions préliminaires pour établir des installations de fabrication de semi-conducteurs aux EAU

L'entreprise agrotech Pure Harvest Smart Farms cherche à lever au moins 100M USD d'ici la fin de l'année. Cela permettra notamment à l’entreprise de s’étendre à Singapour, au Maroc et au Koweït. 

Joe Biden a reconnu les EAU comme un partenaire de défense majeur des États-Unis. Les deux Présidents ont appelé à des livraisons d'aide humanitaire "urgentes et sans entrave" à Gaza et ont partagé leur engagement en faveur d'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Le conflit au Soudan a également été évoqué entre les deux parties. 

Qatar

Macroéconomie & Finance

Les émissions d'obligations au Qatar ont augmenté de 59 % en glissement annuel pour atteindre 12,4 Mds USD sur le 1ier semestre 2024. Ces émissions sont majoritairement le fait d’entités souveraines, les entreprises qatariennes ayant un accès limité au marché de capitaux de dette (DCM). A la fin du 1ier semestre 2024, l’encours d’émission obligataire s'élevait à 130 Mds USD au Qatar - un montant stable par rapport à l’année précédente – et la majorité de l’encours (65 %) est libellée en dollars américains. Si le régulateur qatarien a pris des mesures pour stimuler son marché de capitaux, la préférence des entreprises pour le financement bancaire aux obligations ainsi que la concentration de la base d'investisseurs limitent l’émergence du marché DCM au Qatar. Pour rappel, le marché de capitaux de dette du Qatar est le 3ième plus important du CCEAG après l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

Jozef Sikela, ministre de l’industrie et du commerce tchèque, s’est rendu à Doha le lundi 23 septembre 2024. Il a coprésidé la session inaugurale du « Comité mixte Qatar-République tchèque pour la coopération économique, commerciale et technique » avec son homologue Qatarien, Cheikh Mohammed bin Hamad bin Qassim al-Thani. Il s’est notamment entretenu avec le ministre de l’énergie et PDG de Qatar Energy, S.E.  Saad al-Kaabi avec qui il a évoqué la coopération qataro-tchèque dans le domaine énergetique. Durant sa venue et en présence de Mohamed bin Twar Al Kuwari, premier vice-président de la Chambre du Qatar (QC), s’est déroulé la réunion d'affaires Qatar-République Tchèque lors de laquelle un protocole d’accord a été signé entre la Chambre du Qatar (QC) et la Confédération de l'industrie de la République tchèque visant à renforcer leur coopération surtout dans le domaine portuaire et les relations entre les secteurs privés des deux pays. Pour rappel, les échanges commerciaux entre les deux pays s'élevaient à environ 170 M USD en 2023 et les entreprises de la République tchèque opèrent au Qatar majoritairement dans le secteur de l’hôtellerie, de la consultance sportive et du commerce alimentaire.

Le ministre des Finances Ali Al Kuwari a rencontré le Président de la République d’Ouzbékistan, Shavkat Mirziyoyev, en marge de la 9e réunion annuelle du conseil des gouverneurs de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII) qui se tient actuellement à Samarkande, Ouzbékistan. Au cours de la réunion, ils ont discuté des relations bilatérales entre les deux pays dans les domaines économique et commercial, et des moyens de les développer, ainsi que des aspects de coopération conjointe. Le ministre des Finances a également rencontré, à la même occasion, le ministre des Finances de l’Inde M. Nirmala Sitharaman.

Energie Industrie & Services

Le groupe turc de la construction Atlas Yatirim s’associe à Qatar Energy pour le développement d’un site de production de sel d’une capacité de 1 million de tonnes par an. La co-entreprise nommée Qatar Salt Products Company. (QSalt) sera détenue par la filiale de Qatar Energy, Mesaieed Petrochemical Holding Company (40 % des parts), de Qatar Industrial Manufacturing Co. (30 % des parts) ainsi que par la société turque Atlas Yatirim Planlama (30 % des parts). Elle construira une usine de production de sel dans la région d'Um Al Houl au Qatar qui sera exploitée par une co-entreprise de Qatar Energy et Total Energies la Qatar Petrochemical Company (QAPCO) et Qatar Vinyl Company (QVC). Cette usine - d’une capacité de 1 million de tonnes par an - produira des sels industriels et alimentaires et réduira donc considérablement la dépendance du Qatar dans l’importation de matières premières alors que le pays importe actuellement 850 000 tonnes de sel par an. Pour rappel, ce projet a été initialement annoncé le 10 juin 2024.

La ministre des Transports du Qatar, Jassim bin Saif Al Sulaiti s’est entrenu avec le ministre des Transports de la République populaire de Chine Li Xiaopeng. S.E. Jassim Al Sulaiti s’est rendu en Chine pour participer à l’édition 2024 du Forum mondial du transport durable, qui s’est tenu à Pékin du 25 au 26 septembre 2024. En marge de cette visite il s’est entrenu avec son homologue chinois, réunion durant laquelle ils ont discuté de la coopération bilatérale entre les deux pays dans les domaines des transports et des ports, et des moyens de la renforcer, en particulier en ce qui concerne les technologies de transport écologiques et intelligentes. Le ministre des Transports SE Jassim Saif Al Sulaiti a déclaré que le Qatar avait atteint l’électrification à 73% de son parc d’autobus publics.

Le Groupe Ooredoo obtient un contrat de financement de 2 Mds QAR pour accélérer la croissance de son centre de données et de ses activités d’intelligence artificielle. L’accord de financement a été signé avec QNB, Doha Bank et Masraf Al Rayan. La facilité de crédit sur 10 ans, revêt un caractère hybride, comprenant à la fois des tranches commerciales et islamiques. Il s’agit de la plus importante transaction – en termes de valeur et de teneur – jamais réalisée dans le secteur technologique du Qatar.

L’Autorité de l’aviation civile du Qatar (QCAA) a signé un protocole d’accord (MoU) avec la Commission africaine de l’aviation civile (AFCAC) à Dakar, au Sénégal. Le protocole d’accord vise à renforcer la coopération opérationnelle et technique dans de nombreux domaines liés au secteur de l’aviation civile tels que la sécurité aérienne, la sûreté aérienne, les installations, le transport aérien, la protection de l’environnement, la formation et l’échange d’expertise.

Koweït

Une transition vers la fiscalité islamique. Le décret-loi n° 99 de 2024 a été publié approuvant l'adhésion de l'État du Koweït à l'Union des autorités fiscales des pays islamiques. Le décret stipule que « l'adhésion à l'Union est née d'un désir de faciliter l'amélioration de l'administration fiscale et de renforcer la conformité du système fiscal avec la loi islamique, avec une référence particulière à la Zakat ».

Le Koweït entérine plusieurs accords fiscaux bilatéraux.  Plusieurs décrets ont récemment été publiés approuvant des lois visant à éviter la double imposition entre le Koweït, d'une part, et le Royaume d'Arabie saoudite, les Émirats et l'Irak, d'autre part. Un protocole avec la Confédération suisse a également été approuvé qui modifie l'accord signé par les deux pays, afin d'éviter la double imposition en matière d'impôts sur le revenu et sur le capital, sans créer d'opportunités d'exonération fiscale, par l'évasion ou la fraude fiscale, ou par la réduction d'impôt.

InvestGB s’associe à la plateforme Avaloq - Avaloq unifiera tous les systèmes et données d’InvestGB au sein d’une seule infrastructure, améliorant ainsi le service pour les clients d’InvestGB et de Gulf Bank. Il offre des avantages tels qu’une visualisation intuitive du portefeuille, une transparence accrue grâce à des fonctionnalités avancées en libre-service et les dernières mesures de sécurité, ce qui rend les investissements plus efficaces et plus sûrs. InvestGB est une société koweïtienne par actions fermée, au capital de 10 M KD. Elle offre une vaste gamme de services dans les domaines de la gestion de patrimoine et d’actifs, de l’investissement et du conseil aux particuliers fortunés et aux investisseurs institutionnels.

Oman

Pour son introduction en bourse de Mascate de 25% du capital, prévue du 30 septembre au 10 octobre, OQ Exploration and Production (OQEP), offrira 2 milliards d’actions. Le montant de l’introduction en bourse devrait représenter 780 M OMR (2 Md USD) – à un prix par action plafonné à 0,39 OMR. La cotation se déroulera en deux tranches : catégorie I (60% de l’offre dont 40% pour des investisseurs institutionnels et 20% pour les principaux investisseurs) et catégorie II (40%). D’ores et déjà, six principaux investisseurs, principalement locaux, se sont engagés à acquérir 20% de l’offre toute tranche confondue : I) Al-Hosn Investment Company (souscription de 46,9 M OMR) ; II) BankDhofar (8,1 M OMR) ; III) Mars Development and Investment (20,3 M OMR) ; IV) Tanmia (8,1 M OMR) ; V) Salim & Partners LLC (10,1 M OMR) et le VI) Social Protection Fund (62,5 M OMR).

Dans le sillage de l’annonce par la Réserve fédérale américaine (FED) dune révision à la baisse de ses taux directeurs, la Banque centrale d’Oman (CBO) a décidé de rabaisser son taux de refinancement REPO de 50 points de base, à désormais 5,5%. Elle imite ainsi les autres banques centrales du Golfe et préserve la parité du riyal omanais avec le dollar.

Bahreïn

Industrie : le conseil d’administration d’Alba approuve un projet de production de 30 M USD. Aluminium Bahrain (Alba) a annoncé que son conseil d'administration avait approuvé un projet estimé à 30 M USD visant à augmenter la capacité de production de l'entreprise. Le projet, connu sous le nom de Lines 4-5 Creep-up, devrait permettre d'augmenter la capacité de production de métaux d'Alba de 8 000 tonnes métriques par an. Pour mémoire, la capacité de production actuelle de l’entreprise est de 1,62 million de tonnes par an. Cette décision intervient à la suite de l’annonce par Saudi Basic Industries Corporation (Sabic), actionnaire d'Alba, de son intention de vendre sa participation dans l'entreprise qui s’élève à 20,62 %, ce qui représente près d’1 Md USD.