Brèves de l'ASEAN semaine 39 (2024)
Région
Les banques centrales de l'ASEAN restent prudentes face à la baisse des taux de la Fed
Depuis le début de l'année, de nombreux pays asiatiques souhaitaient abaisser leurs taux d'intérêt. Bien que plusieurs banques centrales asiatiques aient exprimé leur intention de réduire leurs taux directeurs pour stimuler la consommation et soutenir la croissance économique, elles ont été contraintes par les niveaux historiquement élevés des taux d'intérêt aux États-Unis. La récente décision de la Réserve fédérale américaine d'abaisser son taux directeur de 50 points de base, à une fourchette de 4,75 % à 5 %, offre désormais un espace de manœuvre supplémentaire pour ces économies. Cependant, les banques centrales des pays de l'ASEAN ne cèdent pas à la tentation d'une réaction immédiate. Fortes de prévisions économiques relativement robustes, avec une croissance du PIB régional attendue à 4,5 % en 2024 par la Banque asiatique de développement, elles privilégient une approche graduelle. Les ajustements monétaires, s'ils se concrétisent, devraient rester modérés, avec des réductions estimées à 25 points de base par trimestre, reflétant une prudence qui reste de mise.
La Banque centrale de Malaisie, en particulier, semble déterminée à maintenir son taux directeur à 3 %, soutenue par une inflation maîtrisée. D’autres économies majeures de la région, telles que l’Indonésie et la Thaïlande, optent également pour une gestion attentive de leur politique monétaire, préférant attendre un contexte économique mondial plus favorable avant de procéder à des ajustements significatifs de leurs taux. Cette retenue témoigne de la volonté des décideurs de préserver la stabilité financière tout en tenant compte des incertitudes macroéconomiques internationales.
Prévisions de la Banque asiatique de développement : ajustements modérés pour l’inflation et la croissance en Asie du Sud-Est
La Banque asiatique de développement (BAD) a récemment ajusté ses prévisions d'inflation pour 2024 et 2025, anticipant un léger relâchement des pressions sur les prix. En Asie du Sud-Est, l'inflation prévue pour 2024 a été révisée à la hausse, atteignant 3,3 %, principalement en raison des dépréciations monétaires marquées au Laos et en Birmanie. Ce dernier pays fait face à une inflation estimée à 25 %, la plus élevée parmi les 46 économies en développement de la région. Pour 2025, la prévision d'inflation est légèrement revue à 3,2 %, contre 3,0 % précédemment, reflétant un contexte monétaire qui reste tendu, mais sous contrôle. En parallèle, les perspectives de croissance ont été revues à la baisse, avec une prévision pour 2024 ajustée à 4,5 %, contre 4,6 % initialement. Cette révision est attribuée aux prévisions économiques plus modestes pour la Birmanie, la Thaïlande et Timor-Leste. La Thaïlande, notamment, voit ses perspectives de croissance pour 2024 abaissées à 2,3 %, avec une reprise attendue à 2,7 % en 2025. En revanche, Singapour bénéficie d’une révision à la hausse de sa prévision de croissance à 2,6 % pour 2024, portée par une demande accrue dans les secteurs de l'électronique et des services financiers. Le rapport souligne néanmoins des risques économiques persistants, notamment liés aux tensions géopolitiques et au protectionnisme croissant, qui pourraient affecter les performances économiques de la région.
Indonésie
Le Parlement indonésien approuve le budget de l'État 2025
Le Parlement indonésien a approuvé le 19 septembre dernier le budget de l'État pour 2025, avec un objectif de recettes de 196,1 Md USD et des dépenses de 236,2 Md USD, anticipant ainsi un déficit de 40,2 Md USD. Le budget alloue 75,7 Md USD pour les dépenses engagées par les ministères et agences, et 60 Md USD pour les transferts aux régions, afin de stimuler le développement économique local. Les hypothèses macroéconomiques incluent une croissance de 5,2 % et une inflation de 2,5 %, un taux de pauvreté de 7 à 8 %, ainsi qu'un taux d'intérêt de 7 % pour les obligations d'État à 10 ans. Le programme de repas gratuits du président élu Prabowo Subianto bénéficie d'un budget de 4 Md USD. En outre, le gouvernement a réservé 870 M USD pour l'intensification des terres agricoles et le développement des rizières pour renforcer la sécurité alimentaire nationale. Le budget devra à présent être promulgué par le président.
Baisse attendue des exportations d'huile de palme en 2024 en Indonésie
En 2024, les exportations d'huile de palme de l'Indonésie devraient diminuer de 2 M t par rapport à l'année précédente, pour atteindre 30,2 M t. La production, affectée par des conditions météorologiques sèches, devrait également reculer d'un million de tonnes, s'établissant à 53,8 M t. En 2023, l'Indonésie a augmenté la part d'huile de palme dans le biodiesel à 35 %. Cette mesure devrait porter la consommation intérieure à un niveau record de 24,2 M t en 2024, limitant ainsi les excédents destinés à l'exportation. Le gouvernement souhaiterait augmenter la teneur des biocarburants en huile de palme à 40 % en 2025, afin de réduire les importations de carburant.
Malaisie
Légère modération de l’inflation en août
L’inflation s’établit à 1,9 % en août en g.a. après s’être maintenue à 2,0 % les trois mois précédents. Cette légère modération s’explique principalement par le ralentissement de la hausse des prix dans les secteurs du logement et de la fourniture en eau et énergie (+3,1 % en août après +3,2 % en juillet, en g.a.), de l’hôtellerie et la restauration (+3,2 % après +3,4 %, en g.a.) et de la culture et des loisirs (+2,2 % contre +2,0 %, en g.a.). Les prix rebondissent à l’inverse dans l’alimentation (+1,7 % en g.a. contre +1,6 % en juillet) et les transports (+1,3 % après +1,2 %, en g.a.). L’inflation sous-jacente se maintient quant à elle à 1,9 % pour le cinquième mois consécutif.
Poursuite de l’érosion de l’excédent commercial en août malgré la hausse des exportations
Les exportations (29,7 Md USD) ont enregistré une hausse de 12,1 % en août en g.a. après celle de 12,3 % en juillet. Cette progression n’a toutefois pas freiné l’érosion de l’excédent commercial (1,3 Md USD) qui s’accentue (67,3 % contre 63,0 % le mois précédent) en raison du dynamisme des importations (+26,2 % après +24,4 %, en g.a.) qui s’établissent à 28,4 Md USD. Les exportations ont augmenté vers l’ensemble des principaux partenaires de la Malaisie, et en premier lieu vers Singapour (+14,6 % en g.a.), les Etats-Unis (+15,2 % en g.a.), la Chine (+12,0 % en g.a.) et l’Union européenne (+8,0 % en g.a.). Dans les secteurs électrique et électronique (39% des exportations) et de l’huile de palme (8 %), ces dernières ont progressé de 16,5 % et 21,0 % respectivement, en g.a. Elles ont reculé de 15,2 % en g.a. pour la filière des hydrocarbures et des produits pétroliers (13 % des exportations). La forte hausse des importations de produits électriques et électroniques (+46,2 % en g.a.), qui comptent pour 35 % dans le montant total, laisse présager d’un renforcement des exportations, tout comme celles de machines et équipements (8 % du total ; +32,8 % en g.a.). Les principaux pays fournisseurs de la Malaisie sont la Chine (21 % des importations ; +26,3 % en g.a.), les Etats Unis (13 % ; +115,7 % en g.a.) et Singapour (11 %, +4,4 % en g.a.).
Etablissement d’une Zone Financière Spéciale pour relancer le projet Forest City
Dans la suite de la déclaration du Premier ministre en août 2024 relatif à la création d’une zone financière spéciale (ZFS) au sein de Forest City (Etat de Johor), un ensemble de mesures fiscales a été annoncé le 20 septembre pour y attirer des investissements.
Les revenus générés par les investissements qui seront réalisés dans la ZFS par les « Single Family Office », sociétés de gestion de patrimoine travaillant exclusivement pour une même famille, pourront être exonérés d’impôt sur une période de 10 à 20 ans. Le montant minimum d’investissement est fixé à 2,37 M USD (10 M MYR). Les centres mondiaux de services financiers aux entreprises, les sociétés de technologies financières (« Fintech ») et les opérateurs de systèmes de paiements étrangers bénéficieront pour leur part d’un taux d’imposition sur les bénéfices fixé à 5 % sur une durée de 10 à 20 ans. Pour répondre au besoin de main d’œuvre qualifiée, le taux de l’impôt sur le revenu est fixé à 15 % pour les travailleurs intellectuels et les Malaisiens.
Enfin, pour relancer les investissements immobiliers, il est prévu, pour les acquéreurs étrangers, une exonération fiscale à 100 % sur le produit de la vente des biens détenus depuis au moins cinq ans ainsi qu’une exemption de 50 % sur les droits de timbre perçus sur les transferts de propriété. Ces mesures doivent permettre de relancer le projet, aujourd’hui à l’arrêt, de développement de la ville nouvelle de Forest City, évalué à 100 Md USD et lancé en 2015 sous l’impulsion de la société chinoise Country Garden en partenariat avec des investisseurs privés locaux.
Singapour
Hausse de l'inflation sous-jacente en août, l'Autorité monétaire de Singapour anticipe des pressions modérées en 2024
L'Autorité monétaire de Singapour (MAS) a annoncé une hausse de l'inflation sous-jacente à 2,7 % en août, principalement en raison de la flambée des prix des services, notamment dans les secteurs des voyages et des forfaits touristiques. Parallèlement, l'inflation globale est restée à son plus bas niveau depuis plus de deux ans, témoignant d'une détente dans d'autres secteurs économiques. Les prix des vacances ont considérablement augmenté, même si les tarifs aériens ont enregistré une légère baisse. L'inflation alimentaire s'est maintenue à 2,7 %, tandis que celle des prix de l’électricité et du gaz est restée stable à 6,6 %. L'inflation dans le secteur du logement a légèrement diminué à 2,9 %, et les coûts des transports privés ont baissé de 1 % en août, après une hausse de 0,9 % en juillet, en raison de la chute des prix des véhicules. Pour l'ensemble de 2024, la MAS prévoit que l'inflation sous-jacente oscillera entre 2,5 % et 3,5 %, tandis que l'inflation globale devrait se situer entre 2 % et 3 %.
Singapour mobilise 2,1 milliards SGD issus des émissions d'obligations vertes à l'expansion du réseau ferroviaire électrique
Singapour a alloué environ 2,1 milliards SGD (1,6 milliard USD) provenant des produits de ses obligations vertes – notamment de la dernière émission réalisée en mai 2024 – pour financer l'expansion de son réseau ferroviaire électrique au cours de l'exercice fiscal 2023. Les fonds financeront la Jurong Region Line, achevée en 2029 avec 24 stations, et la Cross Island Line, la plus longue ligne souterraine, achevée en 2032 avec 50 km de voies. Les autorités estiment que ces deux lignes permettront de réduire entre 99 900 et 122 100 tonnes de CO2 par an, soit le retrait de 22 000 voitures. Les projets financés devraient réduire les émissions de 4 700 à 7 100 tonnes de CO2 annuellement.
Forte hausse de la production industrielle à Singapour, portée par l'électronique
En août, la production industrielle de Singapour a connu une hausse notable de 21 %, dépassant largement les prévisions des économistes qui tablaient sur 8,6 %. Ce bond a été principalement alimenté par le secteur de l'électronique, en progression de 49,1 %, grâce à une demande accrue et une faible base de production en 2023. Hors secteur biomédical, la production industrielle a augmenté de 27,5 %. Les semi-conducteurs ont particulièrement performé avec une croissance de 54,6 %, soutenant une dynamique positive pour le PIB au troisième trimestre.
Vietnam
Réduction d’impôts et de taxes en faveur des entreprises touchées par le typhon Yagi
Selon le gouvernement, les dégâts causés par le Typhon Yagi qui a fait 350 morts s’élèveraient à 1,6 Md USD. Plusieurs mesures de soutien aux victimes du typhon Yagi sont mises en place afin de soutenir la reprise d’activité dans les zones affectées par cette catastrophe naturelle, notamment des réductions d’impôts et taxes sur les entreprises. Celles-ci bénéficieront, entre autres, d’une réduction d’impôts sur le revenu sur la base des dégâts subis et d’une réduction de droits d'accise pouvant aller jusqu’à 30 % des droits à payer. Elles auront également un report de paiement d'impôts de deux ans et des exemptions de pénalités dues au retard de paiement. Pour la taxe foncière non agricole, une réduction de 50 % est accordée si les dégâts représentent 20 à 50 % de la valeur imposable.
Alors que les constructeurs chinois continuent à s’intéresser au Vietnam, le Vietnam retravaille sa stratégie de développement de son industrie automobile
A l’instar de ses concurrents nationaux BYD et Great Wall Motor, le constructeur chinois privé, Geely (propriétaire de Volvo, Proton, Lotus, etc.), aurait signé un accord de coentreprise avec Tasco, afin de créer une usine d’assemblage de véhicules dans la province de Thai Binh (nord) pour un montant de 168 M USD. Contrôlée à 64 % par Tasco, cette usine pourrait être opérationnelle dès 2026 et assembler des véhicules Geely et Lynk. Alors qu’un nombre croissant d’investissements étrangers affluent dans le secteur, le ministère de l’Industrie et du Commerce (MoIT) a indiqué travailler à la mise à jour de sa stratégie de développement de l’industrie automobile du Vietnam jusqu’en 2030. Il est prévu des ventes d’1 à 1,1 M véhicules par an à cet horizon (soit un taux de croissance annuel moyen compris entre 14 et 16 %) et de se focaliser sur le développement de l’assemblage et de la production de véhicules à énergies nouvelles (cible de 350 000 véhicules à énergies renouvelables ou hybrides produits à l’horizon 2030, pour un objectif de production total de 600-700 000 véhicules). Par ailleurs, alors que le taux de localisation moyen pour les voitures (< 9 places) atteint aujourd’hui 7-10 % (la stratégie actuelle prévoyait un taux de 45 % à horizon 2025), le Vietnam ambitionne d’atteindre d’ici 2030 un taux de localisation de 55 à 60 % sur les motopropulseurs, les équipements de transmission et les moteurs.
Le Vietnam publie deux stratégies visant à se positionner dans les chaines de valeurs mondiales de l’électronique
Le Premier Ministre vietnamien a approuvé le 21 septembre 2024 une feuille de route à horizon 2050 visant à développer une industrie des semi-conducteurs au Vietnam. Ce document est complémenté par un programme de développement des ressources humaines dans le secteur, approuvé le même jour. Ces deux documents étaient attendus depuis près d’un an. Aux termes du premier document, le Vietnam envisage dans une première phase (2024-2030) d’attirer des IDE de manière sélective afin d’accueillir sur son territoire d’ici 2030 au moins 100 sociétés spécialisées dans la conception de puces (100 en 2040, 300 en 2050), une fonderie de petite taille (2 fonderies à horizon 2030, et 3 à horizon 2050), et au moins 10 sociétés spécialisées dans les tests et l’encapsulage de semi-conducteurs (15 en 2030, 20 en 2050). A horizon 2050, le Vietnam a pour objectif de constituer une industrie générant un chiffre d’affaires supérieur à 100 Mds USD dont 20 à 25 % de valeur ajoutée produite dans le pays. Le pays devra aussi maîtriser la R&D et disposer d’un écosystème autonome et leader dans certains segments (non précisés) de la chaine de valeur. Alors qu’un nombre croissant de pays se livrent à une concurrence féroce dans le secteur, aucun outil financier n’est à l’heure actuelle prévu pour financer cette stratégie.
Thaïlande
Digital wallet : première phase du programme lancée pour 4,4 Md USD
Le gouvernement thaïlandais a lancé la première phase de son programme de distribution (via le système PrompPay) de 10 000 THB par personne (soit 306,2 USD) à 14,6 M de bénéficiaires, dont 12,4 M de détenteurs de cartes de sécurité sociale et 2,1 M de personnes handicapées. Cette première allocation, représentant 4,4 Md USD (145 Md THB), vise à stimuler l'économie touchée par des crises successives. Les versements ont commencé le 25 septembre 2024. Le programme, qui devait initialement toucher 50 M de thaïlandais, a été réduit à 45 M de personnes. La Première ministre s’est engagée à poursuivre les distributions via un système de portefeuille numérique, comme initialement prévu, mais les premières distributions sont sous forme de distribution monétaire classique. A ce stade, seulement 3,1 M de personnes ont reçu l’aide en raison de limitations techniques. Les autres bénéficiaires de la première tranche devraient recevoir l’argent sur leur compte d’ici la fin de l’année. Ce programme, critiqué notamment par la Banque centrale de Thaïlande pour son coût et son manque de ciblage, vise pour le gouvernement à relancer l’économie en stimulant la consommation privée.
Baisse de la production et des ventes dans le secteur automobile thaïlandais
Le secteur automobile thaïlandais subit une forte baisse de la production et des commandes, notamment en raison du resserrement des règles d’accès au crédit auprès des banques, dans un contexte où la dette des ménages est estimée à au moins 484 Md USD (90,8 % du PIB). La production du secteur a chuté de 20,6 % en août 2024, et les ventes intérieures sont à leur plus bas niveau depuis 14 ans. Le secteur prévoit de produire 1,7 M de véhicules en 2024, contre 1,9 M en 2023. Les exportations de pick-up, qui représentent 67 % des exportations de véhicules, ont chuté de 8,7 % cette année. Les entreprises du secteur réduisent leurs coûts face à cette situation. A titre d’exemple, le nombre d'employés chez Techno-Metal a diminué de 1 200 à 900 en un an. Du fait du durcissement des règles d’accès au crédit, les prêts pour les pick-up considérés comme non performants par les banques ont augmenté de 40 %, atteignant 148 Md THB (4,46 Md USD). En parallèle, l'Autorité des parcs industriels de Thaïlande (IEAT) a lancé une campagne de promotion à Shenzhen du 22 au 25 septembre 2024, pour attirer davantage d’investissements chinois dans le pays. De nombreuses entreprises chinoises ont en effet choisi d’investir en Thaïlande pour y construire des usines de production de véhicules électriques, comme BYD. L'IEAT aurait engagé des discussions avec des entreprises chinoises telles que Foxconn et Zhonghong Pulin Medical Products.
Le fonds public Vayupak attire plus de souscriptions que prévu, dans un contexte de restructuration de son portefeuille
Un fonds public dit « Vayupak 1 » a été ouvert à souscription dans le cadre des mesures de stimulus du gouvernement. Il doit permettre d’acheter sur le marché boursier thaïlandais, en forte baisse depuis près de deux ans, des titres jugés sous-cotés pour le compte de l’Etat. Il a suscité un fort engouement, atteignant des souscriptions pour un montant de 190 Md THB (5,8 Md USD), bien au-delà des 150 Md THB (4,6 Md USD), montant maximum de collecte suggéré par le ministère des Finances. Cette souscription a été enregistrée tant auprès d’investisseurs particuliers qu'institutionnels. Si cet engouement et la mobilisation des fonds récoltés sur le marché boursier pourrait soutenir le cours de bourse, le ministère des Finances, gérant un portefeuille d'actions d'une valeur de 400 Md THB (12,2 Md USD) dont plus de 340 Md THB (10,4 Md USD) proviennent du Fonds Vayupak, a également dit vouloir réévaluer son portefeuille et envisage de vendre certaines participations peu rémunératrices ou considérées comme non stratégiques.
Philippines
Réduction du déficit budgétaire de 4,9% sur les 8 premiers mois de 2024
Entre janvier et août 2024, le déficit budgétaire de l’État s’est réduit de 4,9 % en g.a (12,4 Mds USD, contre 27,1 Mds sur l’ensemble de l’année 2023), illustrant une maîtrise efficace des finances publiques. Cette diminution intervient malgré une augmentation des dépenses de 11,3 % (65,9 Mds USD) principalement attribuée à l'accroissement des fonds alloués par le gouvernement central aux collectivités locales. L’amélioration du déficit s'explique alors par une hausse de +15,9 % en g.a des recettes publiques (53,4 Mds USD), notamment des recettes fiscales (+10,8 % soit 45,7 Mds USD). Par ailleurs, les recettes non fiscales ont également cru de 58,66 % (7,8 Mds USD), soutenues par les versements de dividendes et d’intérêts des entreprises publiques. A noter que ce suivi budgétaire s’inscrit dans une volonté du gouvernement à ramener le ratio déficit/PIB à 3,7 % d'ici 2028.
La BAD maintient ses prévisions de croissance pour les Philippines à 6% pour 2024 et 6,2% en 2025
La Banque asiatique de développement a maintenu ses prévisions de croissance pour les Philippines, en dépit de résultats encourageants de l’inflation susceptibles d’impacter positivement l'économie. Cette dernière prévoit une croissance de 6 % pour 2024 et 6,2% en 2025, répondant ainsi aux objectifs gouvernementaux (de 6 à 7 %), mais échapperait à la cible de 2025 (6,5 à 7,5 %). Par ailleurs, la BAD anticipe une poursuite de la trajectoire favorable de l’inflation, avec des prévisions de 3,6 % et 3,2 % respectivement pour 2024 et 2025. Cette dynamique devrait ainsi permettre à la Banque centrale de continuer son cycle d’assouplissement monétaire.
Le Sénat philippin ratifie l’accord de libre-échange avec la Corée du Sud
Le Sénat philippin a approuvé cette semaine l’accord de libre-échange signé par le gouvernement avec la Corée du Sud en septembre 2023. Cet accord, dont les négociations ont débuté en 2019, permettra ainsi l’élimination des droits de douane sur près de 95 % des produits avec le 5ème partenaire commercial des Philippines avec des échanges bilatéraux s'élevant à 12 Md USD (dont 3,53 Md USD d'exportations et 8,49 Md USD d'importations).
Cambodge
Encore des billets pour Angkor
Deux nouvelles lignes d’avions desserviront, dès le mois prochain, l’aéroport international de Siem Reap ; reliant Bangkok (Thai Airways) et Phuket (AirAsia). La première sera ouverte le 27 octobre, et la seconde le 29 octobre. Une troisième ligne, dont l’ouverture est prévue le 9 novembre, devrait relier Singapour à Siem Reap (AirAsia). La baisse de la fiscalité cambodgienne sur les compagnies aériennes aide sans doute. D’après le ministère du tourisme du Royaume, Siem Reap a accueilli 650 000 touristes internationaux au cours des huit premiers mois de de l’année (+31 % comparé à la même période de 2023). Cela reste toutefois inférieur aux 1,2 million de touristes internationaux pour la même période de 2019. Les touristes internationaux ayant atterris à Siem Reap venaient des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de France (dans cet ordre), sans plus de précision.
Un secteur du bâtiment à deux vitesses
Lors des 5 premiers mois de 2024, le Cambodge n’a approuvé que 1 330 projets de construction, soit une baisse de 9 % par rapport à la même période l’année précédente. Le secteur, largement déserté par les sociétés et investisseurs chinois, connaît un certain marasme. Toutefois, un récent rapport de l’agence immobilière internationale CBRE, note que ce n’est pas le cas pour les complexes d’appartements de luxe ou l’immobilier pour les activités industrielles. Ce qui explique en partie la hausse de 59 %, des importations de fer et d’acier pour janvier-août 2024 (404 M USD contre 254 M USD pour la même période en 2023). En effet, ce phénomène s’explique par une implantation d’entreprises dans le pays et un développement des infrastructures cambodgiennes ; à l’image de Honda qui vient d’annoncer vouloir augmenter ses ventes de motos et donc ses capacités de production au Cambodge, ou encore le début de la construction d’une nouvelle usine Minebea Mitsumi (électronique) dans la province de Pursat.
Laos
CLMV alternative à la GMS ?
En marge de réunions de l’ASEAN, les ministres chargés des affaires commerciales du Cambodge, Laos, Birmanie et Vietnam se sont réunis à Vientiane le 18 septembre. Le secrétaire général de l’ASEAN y était également. Cette zone ressemble à la Grande région du Mékong (GMS), sans la Chine et la Thaïlande… Ils souhaitent unir leurs efforts pour favoriser le développement de leurs quatre pays, afin d’attendre collectivement le statut d’économie à revenu intermédiaire supérieur d’ici 2030. L’ambition est sans doute excessive. Ces pays concentrent des échanges commerciaux de près de 770 Md USD ou 21,6 % des échanges de l’ASEAN et ont attiré 24,6 Md USD d’IDE. Le renforcement du dialogue et des coopérations entre ces voisins, en revanche, ne peut qu’être positif. Sous réserve, dans la logique de la Communauté économique de l’ASEAN, qu’il permette de fluidifier échanges et investissements.
AMEM, ACEN, APUA, ASCOPE, APAEC, APSA...
C’est d’accord, les questions énergétiques sont centrales dans le développement des pays de l’ASEAN. Au-delà des enjeux de sécurité énergétique, de coûts de l’énergie et des infrastructures, de protection de l’environnement, de décarbonation… qui s’y retrouve vraiment dans cette jungle de sigles, qui représente autour d’initiatives, d’organisation, de réunions ? Et il ne faut pas oublier l’ambitieux APG (ou réseau de transport électrique de l’ASEAN), outil puissant pour atteindre ces objectifs. L’APG, toutefois, résume bien la situation. Lancée en 1997, l’initiative n’a produit que bien peu de résultats concrets. Il faut dire que les besoins sont énormes, les réseaux nationaux disparates, quand ils sont eux-mêmes complets et les intérêts nationaux souvent divergents. Cela rend tout progrès lent et difficile. N’oublions pas que l’unité du réseau en Europe a pris quelques années aussi.
Birmanie
Mobilisation internationale en faveur des victimes du typhon Yagi en Birmanie
La queue du super typhon Yagi a apporté le 10 septembre de fortes pluies, des glissements de terrain, des inondations ont largement touché 65 communes dans les régions de Mandalay, Sagaing, Magway, Nay Pyi Taw et Bago ainsi que dans les Etats de Kayah, Kayin, Mon, Rakhine et sud de Shan (Est). Ces inondations sont parmi les pires de l’histoire moderne et de vastes zones sont submergées. Plus de 887 000 personnes ont été impactées par le typhon, y compris les personnes déplacées, et plus de 100 000 animaux touchés, 300 000 hectares de rizières et d’autres cultures ont été détruites. Les aides internationales humanitaires ainsi que les dons des citoyens partisans affluent pour soutenir les efforts de secours et de réhabilitation. L’Union européenne a décidé d’allouer une aide humanitaire de 1,2 M EUR, la Norvège à hauteur de 500 000 USD, l’Australie à 1,7 M USD et le bureau de la coordination des affaires humanitaires a approuvé une allocation pouvant atteindre 4 M USD pour les secours d’urgence. Le centre l’humanitaire de l’ASEAN, le PAM, ainsi que l’Inde, la Thaïlande, la Chine, le Japon et Singapour ont d’ores et déjà envoyé des secours d’urgence et acheminé des biens de première nécessité.