Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

 Baisse des taux directeurs : baptême de feu ou tremplin pour les économies du Golfe ?

 

En réaction à la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de réduire ses taux directeur le 18 septembre, les principales banques centrales du Golfe ont immédiatement abaissé leurs taux[1]. La plupart des pays du Golfe alignent leur politique monétaire sur celle de la Fed, en raison de l’arrimage de leur monnaie au dollar (peg). Cette politique de taux fixe vise à maintenir la stabilité des devises et à limiter les fluctuations monétaires, essentielles pour ces économies fortement intégrées au commerce international des hydrocarbures, libellé en dollar.

L’assouplissement de la politique monétaire américaine apparaît comme un soulagement pour les économies du Golfe, qui s’étaient vues jusqu’ici contraintes de maintenir des taux élevés pour conserver leur parité avec le dollar, bien que l’inflation soit restée largement maîtrisée dans la région, en particulier ces derniers mois[2]. Cette baisse des taux conséquente, de 50 points de base, devrait faciliter l’accès au crédit dans la région, alors que les Etats du Golfe s’efforcent d’encourager l’investissement privé nécessaire à leur diversification.

Dans le même temps, les puissances du Golfe restent largement dépendantes des revenus pétroliers, qui représentent jusqu’à 80 % de leurs recettes publiques selon les pays[3]. Or, la baisse des prix du baril, qui a atteint début septembre son point le plus bas depuis 2021, pose des défis importants à ces économies. Une diminution prolongée des revenus issus des hydrocarbures pourrait les exposer à terme à des contraintes budgétaires et les obliger à réduire leurs dépenses publiques, en particulier en Arabie saoudite, affectant les investissements dédiés à la diversification économique.

La question est ainsi de savoir si l’impact macroéconomique favorable de la baisse des taux directeurs va compenser celui de la baisse du cours du baril en lien avec une conjoncture mondiale ralentie (en particulier en Chine). Dans des économies encore très dépendantes des ressources naturelles et, en l’occurrence, confrontées à une contraction des revenus qu’ils en tirent, la dynamique impulsée par la baisse des taux directeurs pourrait être limitée. La baisse de l’investissement public, liée à la baisse des revenus pétroliers, pourrait en effet mitiger l’effet de cette baisse de taux et alimenter plutôt un sentiment d’incertitude des investisseurs, en particulier étrangers, au moins dans certains de ces pays

Cette situation met en exergue l’intérêt pour ces économies de privilégier davantage des politiques budgétaires contracycliques afin de lisser les cycles économiques et optimiser le policy mix dont ils ne maîtrisent pas la composante monétaire. A cette fin, le recours à l’endettement public est une option, à condition qu’il soit prioritairement affecté à des dépenses d’investissement créatrices de croissance potentielle et diversifiantes. Toutefois, les pays du Golfe ne disposent pas à cet égard des mêmes marges de manœuvre, leurs niveaux et conditions d’endettement variant fortement[4].

A mesure que les pays du CCEAG se diversifient et que la part du pétrole dans le PIB se réduit, la question de l’adaptation de la politique monétaire, importée, pourrait se poser de plus en plus souvent. Une appréciation excessive des monnaies locales pourrait ralentir la diversification des exportations de ces pays, et une dépréciation excessive renchérir les importations, en particulier les denrées alimentaires, avec un effet inflationniste.

Ces risques apparaissent aujourd’hui limités, d’autant que la baisse des taux a un impact en général positif sur le cours du baril. Le scénario le plus probable est que ces baisses de taux soutiennent la croissance des secteurs non pétroliers sans trop affecter à court terme les comptes courants. A long terme, le succès des politiques de transformation dépendra de la nature de l’investissement public et de la poursuite des réformes structurelles. En parallèle, les gouvernements devront rester attentifs dans les prochains mois aux risques de surchauffe dans certains secteurs, notamment le secteur immobilier.


[1] L’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Oman et Bahreïn ont baissé leurs taux directeurs de 0,5 %, un montant calqué sur celui annoncé par la Fed. Le Qatar a quant à lui mis en place une baisse de 0,55%. Le Koweït, dont la monnaie, contrairement aux autres pays du CCG, n’est pas directement indexée sur le dollar, mais sur un panier de monnaie à la composition confidentielle, s’est contenté d’un assouplissement de 0,25%.

[2] L’inflation annuelle s’est établie, d’après GCCstat, à 1,2 % en juin 2024 (moyenne des pays du GCC), contre 3 % aux Etats-Unis et 2,5 % en zone euro.

[3] A titre d’exemple, les exportations d’hydrocarbures représentent 81 % des recettes fiscales du Qatar, et 61 % de celles de l’Arabie Saoudite. Source : IEA, SAMA, calculs du SER.

[4] Standard and Poor’s classe les bons du trésor des EAU (AA+), du Qatar (AA), du Koweït (AA-) et de l’Arabie Saoudite (A) en haute qualité, tandis que les dettes souveraines du Bahreïn et d’Oman sont toutes deux notées BB- (qualité moyenne supérieure).

 

Leila Larbi, Adjointe au chef de service et Conseillère financière régionale

Alexis Duloutre, Analyste macroéconomique et financier

 

Pétrole et gaz

 

Brent 20/09/2024 à 13h00 GST : 74,609 USD/Bbl

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Brèves économiques 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Économie : S&P revoit la perspective de l’Arabie saoudite de « stable » à « positive » et affirme sa note souveraine A/A-1. Dans son rapport, l’agence de notation financière indique que cette révision à la hausse de la perspective reflète les prévisions de croissance non pétrolière du pays et la résilience de son économie face à la volatilité des marchés pétroliers. L’agence a souligné les progrès des initiatives de la Vision 2030 et salué le recalibrage de certains grands projets d’infrastructure qui devrait contenir la pression sur les finances publiques saoudiennes. Elle prévoit une accélération des investissements étrangers dans les grands projets du royaume dont le montant total est estimé à plus de 1 000 Md USD.

Relations bilatérales : Le prince héritier aurait demandé au PIF d’injecter 5 Md USD en Égypte, selon le cabinet du premier ministre égyptien. Dans un communiqué officiel, le cabinet du premier ministre égyptien a déclaré lundi que le prince héritier saoudien, Mohammed bin Salman (MBS), a ordonné au fonds souverain saoudien d’injecter 5 Md USD d’investissements en Égypte dans ce qu’il appelle une « première phase ». Cette déclaration survient juste après la rencontre entre MBS et le premier ministre égyptien à Riyad ce lundi. Aucune information sur la nature des investissements n’a été révélée. Pour rappel, le PIF avait créé en 2022 la Saudi Egyptian Investment Company (SEIC), filiale détenue à 100 % par le fonds souverain et dédiée aux investissements en Égypte. De plus, l’Arabie saoudite détenait au 31 décembre 2023 des dépôts à long terme d’une valeur de 5,3 Md USD auprès de la banque centrale égyptienne.

RHQ : La banque franco-américaine Lazard a obtenu sa licence pour l’établissement de son RHQ en Arabie saoudite. Après Goldman Sachs en mai, Lazard est la deuxième banque de Wall Street qui décide d’établir un RHQ en Arabie saoudite, soulignant l’intérêt croissant des banques d’affaires pour le pays. La banque japonaise Mizuho avait emboité le pas en juin. Pour rappel, depuis le 1er janvier 2024, les multinationales opérant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) et souhaitant contracter avec le gouvernement saoudien (appels d’offres dont le montant est supérieur à 1 M SAR soit 267 000 USD) doivent avoir un siège régional (RHQ) établi en Arabie saoudite. Cette initiative, pilotée par le ministère saoudien de l’Investissement (MISA), connue sous le nom de « programme RHQ » et annoncée pour la première fois en 2021, entre dans le cadre de la Vision 2030. L’Arabie saoudite souhaite attirer 480 entreprises d’ici 2030. En février 2024, le MISA a annoncé que plus de 350 entreprises avaient déjà obtenu leur licence RHQ. Outre une favorisation pour les appels d’offres du gouvernement, le programme RHQ s’appuie sur diverses incitations dont notamment une exemption de « saoudisation » des emplois durant 10 ans.

Marché de la dette : L’Arabie saoudite a clôturé son émission de sukuk de septembre pour 690 USD. L'Arabie Saoudite a clôturé son émission de sukuk libellés en riyals pour le mois de septembre, d'un montant total de 2,6 Md SAR, soit 690 M USD. En août, le Royaume avait émis des sukuk pour 6,0 Md SAR (1,6 Md USD). Cette baisse des émissions de sukuk est conforme à un rapport publié en août par l'agence de notation Fitch Ratings, selon lequel les émissions devraient ralentir au troisième trimestre avant de reprendre plus tard dans l'année en raison de la baisse des taux d'intérêt et des prix du pétrole. L’émission de septembre a été divisée en six tranches : une première de 255 M SAR qui arrivera à échéance en 2027, une deuxième de 375 M SAR qui arrivera à échéance en 2029, une troisième de 638 M SAR (2031), une quatrième de 1,0 Md SAR (2034), une cinquième de 202 M SAR (2036), et enfin une sixième de 112 M SAR (2039). Un rapport publié par S&P Global en avril indiquait que l'émission mondiale de sukuk devrait se situer entre 160 et 170 Md USD en 2024 (168,4 Md USD en 2023 et 179,4 Md USD en 2022). L’agence de notation a relevé la forte activité de l’Arabie saoudite sur le marché de la dette cette année.

Energie, Industrie & Services

Logistique : le Royaume enregistre une hausse de 14,6 % du trafic de conteneurs en 2023. Les ports saoudiens ont connu une hausse de 14,6 % du trafic de conteneurs en 2023 par rapport à l’année précédente. En effet, selon la GASTAT, le trafic de conteneurs entrants dans les ports du pays a atteint 3,4 M EVP (équivalent vingt pieds), tandis que le trafic sortant s’est élevé à 2,2 M EVP. Le rapport a également révélé que la quantité totale de marchandises chargées et déchargées dans les ports s’élevait à 334 M de tonnes. Le port islamique de Djeddah a enregistré le plus grand volume de marchandises déchargées, 38,9 M de tonnes, tandis que celui de Yanbu a enregistré la plus grande quantité de marchandises chargées, 89,8 M de tonnes. Le trafic maritime a lui aussi augmenté de 33,8 % par rapport à 2022, avec un total de 19 082 navires. Le développement du secteur maritime fait partie des objectifs de la Vision 2030, l’Autorité portuaire saoudienne, Mawani, avait indiqué vouloir atteindre une capacité de traitement de 40 M EVP par an, contre 10 M EVP actuellement. Le pays souhaite également améliorer sa place dans les classements internationaux comme l’indice de performance logistique (Banque mondiale). L’Arabie, qui était 55ème sur 139 en 2018, se positionne maintenant à la 38ème place, et ambitionne de se positionner parmi les 10 premiers pays du classement d’ici 2030.

Gigaprojets : l’Arabie saoudite attribue un nouveau contrat pour la station de ski Trojena. NEOM a attribué à l’entreprise turque Kolin construction un contrat de 266 M USD pour développer de nouvelles infrastructures routières à Trojena, la station de ski du gigaprojet. Celle-ci doit en effet accueillir les Jeux asiatiques d’hiver de 2029. Philip Gullet, Directeur du projet, a déclaré en mai dernier que le projet était complété à hauteur de 30 %. Lancée par le prince héritier Mohamed bin Salman, Trojena devrait, à terme, être une destination touristique ouverte toute l’année et proposer des sports d’hiver ainsi que nautiques, des résidences familiales, des commerces, etc. L’achèvement du projet est prévu pour 2026 et de nouveaux lots devraient être attribués dans les semaines à venir.

Agro-alimentaire : Nestlé construira sa première usine saoudienne à Djeddah. Le géant alimentaire suisse Nestlé a signé un accord afin d’établir sa première usine de fabrication en Arabie saoudite. La nouvelle usine sera située à Djeddah sur un site de 117 000 mètres carrés au sein de la 3rd Jeddah Industrial City. La cérémonie de signature s’est tenue en présence de Majed Al Argoubi, PDG de l’Autorité saoudienne pour les villes industrielles et technologiques (MODON), Robert Helou, PDG de Nestlé en Arabie saoudite, et Bandar Al Khorayef, Ministre saoudien de l’Industrie et des Ressources minérales. L’usine, dont l’ouverture est prévue pour 2025, représente un investissement initial de 72 M USD et devrait produire 15 000 tonnes de marchandises par an particulièrement des aliments pour enfants. Cette usine permettre par ailleurs au royaume d’achever sa stratégie de renforcement des capacités de production locales et de la sécurité alimentaire. L’Arabie saoudite cherche en effet à être en mesure de répondre à la forte demande locale tout en développant des capacités suffisantes pour permettre l’exportation vers d’autres marchés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Infrastructure : l’Arabie saoudite lance l’appel d’offres pour la ligne 7 du métro de Riyad. La Commission royale pour la ville de Riyad (RCRC) a publié l’appel d’offres pour la conception et la construction de la ligne 7 du métro de Riyad. La date de soumission des offres a, elle été fixée au 10 mars 2025. Parmi les entreprises qui se positionnent sur le projet, on retrouve Alstom (France), Siemens (Allemagne), Hitachi (Japon) et CRRC (Chine). Le projet prévoit la construction d’une ligne reliant le gigaprojet de Qiddiya à l’aéroport King Khaled en passant par King Salman Park, Misk City et Diriyah. La longueur totale de la ligne sera de 65 km, dont 47 km souterrains et 19 km aériens, avec un total de 19 stations. Cette ligne s’inscrit dans la deuxième phase de développement du réseau de métro, la première comprenant 6 lignes et 84 stations, dont la moitié devraient être inaugurées d’ici la fin de l’année 2024.

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

Commerce extérieur : Les EAU et lAustralie signent un accord de partenariat économique global (CEPA). L’accord devrait diminuer les droits de douanes apposés sur les produits australiens de 99%. Le commerce entre les deux pays a atteint 2,3 Mds USD hors hydrocarbures au premier semestre 2024, en hausse de 10% par rapport à l’année précédente. Les émirats sont aujourd’hui le premier partenaire commercial de l’Australie au Moyen-Orient.

La firme de private equity émirienne Gulf Capital a annoncé la mise en place d’un fond commun avec Qazaqstan Investment Corporation (QIC), filiale du fonds souverain du Khazakstan. Le fonds, d’un montant de 800M USD, doit permettre de faciliter et de structurer les IDE émiriens à destination d’Asie Centrale. QIC avait déjà conclu un accord similaire en décembre dernier avec ADQ

CBUAE / AML-CFT : La banque centrale émirienne inflige une amende à une banque étrangère pour des déficiences constatées dans ses dispositifs de sécurité liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. La banque, dont le nom n’a pas été rendu public, a été condamnée à payer 5M AED (1,22M EUR). La CBUAE avait déjà condamné, en août dernier, une banque émirienne pour des disfonctionnements similaires. 

Energie, Industrie & Services

La National Central Cooling Company (Tabreed) envisage de potentiels projets pilotes pour des centrales de refroidissement géothermiques destinées aux centres de données. Ce projet fait suite au succès de la centrale de refroidissement géothermique lancée en décembre 2023 par Tabreed et Adnoc qui répond à 10 % des besoins de Masdar City. 

Veolia / Sharjah : Sidem et sa société mère, Veolia, ont remporté le contrat (EPC) du projet dusine d'eau indépendante (IWP) de Hamriyah, dans l’émirat de Sharjah pour un montant de 682M USD. La société saoudienne Acwa Power, est chargée du développement et de l’exploitation du projet qui aura une capacité d’environ 400 000 mètres cubes par jour.

WUC : La 3ème édition du World Utilities Congress, un des principaux salons du pays dédié à la transition énergétique, a débuté hier à Abu Dhabi. La part d’énergie propre dans le mix énergétique des EAU aurait atteint 27,83% en 2023 selon le ministre des énergies et des infrastructures, Suhail Al Mazrouei, avec un objectif de plus de 30% d’ici 2030. L'énergie solaire représente 6 GW, l'énergie éolienne 110 MW et l'énergie nucléaire 5,6 GW.  La valeur totale des projets d’énergie renouvelable achevés est estimée à plus de 45Mds AED (12,25 Mds USD). 

Dubaï Municipality / DSST : La municipalité de Dubaï prévoit d'attribuer le premier lot de son mégaprojet Dubaï Strategic Sewerage Tunnel, d'une valeur de 25 Mds AED (6,8 Mds USD) d'ici la fin de l'année 2025. La société américaine Parsons, qui est le conseiller technique pour le projet, a indiqué que le DSST sera en six lots. Les travaux de DSST comprennent la construction de deux tunnels pour les eaux usées, ainsi que les stations de pompage et les égouts de liaison associés. 

Mubadala et Aldar Properties ont formé un partenariat pour gérer et développer des actifs d'une valeur de 30 Mds AED (8,17 Mds USD) à Abu Dhabi. Les deux acteurs vont se partager – 60-40 pour Aldar et Mubadala respectivement - quatre nouvelles coentreprises pour la gestion de ces actifs

Microsoft et G42 ont annoncé la création de deux nouveaux centres à Abu Dhabi dédiés à leurs objectifs communs en matière d'IA responsable. Le premier centre, cofondé et cofinancé par G42 et Microsoft avec le soutien du Conseil des technologies avancées et de l'intelligence artificielle des Émirats (AIATC), sera dédié à la promotion des meilleures pratiques et normes industrielles pour l'utilisation responsable de l'IA dans la région ainsi que dans le Sud. Le second centre consiste en l'expansion du laboratoire de recherche "AI for Good" de Microsoft à Abu Dhabi.

RTA / Joby Aviation : Le premier des quatre vertiports de Dubaï pour taxis volants devrait entrer en service au cours du premier trimestre 2026 selon la RTA. Propulsés par Joby Aviation, les taxis volants fonctionneront depuis les quatre vertiports situés à l'aéroport international de Dubaï, Palm Jumeirah, Dubaï Marina et le centre-ville. Ils pourraient transporter un pilote et quatre passagers à une vitesse de 320 km/h. 

Qatar

Macroéconomie & Finance

La Fondation Education Above All (EAA), le Ministère des Finances du Qatar et la Banque Mondiale annoncent un partenariat stratégique alliant soutien à l’éducation et réduction de la dette souveraine dans les pays à revenu faible et intermédiaire, notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Ce partenariat prévoit l'utilisation d'outils financiers innovants, tels que les "debt-for-education swaps", qui permettent de convertir la dette souveraine des pays bénéficiaires en investissements dans leurs systèmes éducatifs. En parallèle, des programmes cofinancés seront mis en place pour renforcer la rétention scolaire et contribuer à l’emploi chez les jeunes.  

Le Qatar accueille le 13e dialogue macroéconomique entre le Conseil de Coopération des Etats Arabes du Golfe (CCEAG) et l'Union Européenne (UE), appelant à intensifier la collaboration dans des domaines clés tels que le commerce, l'investissement, l'énergie et le développement durable.

La Chambre de commerce du Qatar (QC) a accueilli lundi une délégation chinoise composée du Conseil pour la promotion du commerce international (CCPIT) et de la Chambre de commerce internationale de Chine. Les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération économique et commerciale bilatérale, l'exploration des opportunités d'investissement dans les deux pays, ainsi que l'expansion des partenariats entre les secteurs privés des deux pays. La valeur des échanges de biens entre la Chine et le Qatar a fortement augmenté en moins de deux décennies : de 900 M USD en 2005 à 26 Mds USD en 2022. La Chine premier client du Qatar représente 16% des exportations qatariennes pour un montant de 21 Mds USD en 2022, essentiellement des hydrocarbures et produits pétrochimiques, dont 60% de GNL.

Energie Industrie & Services

Ooredoo annonce un partenariat stratégique avec Oracle pour moderniser son infrastructure de base de données et accélérer sa transformation numérique. Ce partenariat inclut une mise à niveau complète de l'ensemble des bases de données d'Ooredoo vers Oracle Exadata Cloud@Customer (ExaCC), une base de données cloud déployée dans le centre de données d'Ooredoo et l’intégration de Database 23c AI.

L'Agence nationale de cybersécurité annonce la Stratégie nationale de cybersécurité 2024-2030, ce 17 septembre sous le patronage du Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani. La stratégie repose sur cinq piliers, incluant la sécurité et la résilience du cyberespace, la législation, l'innovation économique, la culture et le développement des talents, ainsi que la coopération internationale. Elle représente une feuille de route pour relever les défis cybernétiques actuels et futurs.

Koweït

Le ministère des Finances fixe le calendrier budgétaire 2025-26. L’administration a demandé aux ministères de lui soumettre leurs budgets prévisionnels pour 2025/2026 avant le 30 septembre 2024 sur la base des lettres plafonds qu’elle prépare. Elle recommande que les estimations budgétaires reflètent les objectifs du plan de développement annuel, et intègrent les budgets des nouveaux projets sur la base de ces mêmes priorités. Le ministère des finances a également souligné l’importance d’une diversification des sources de revenus en favorisant les ressources issues des secteurs non-pétroliers. Enfin, le ministère rappelle l’importance de réduire les dépenses et d’augmenter les revenus sans réduire la qualité des services publics.

L’agence Fitch maintient la notation AA- du Koweït, et l’assortit d’une perspective stable. Cette décision reflète la « robustesse » des bilans du Koweït malgré la persistance de « défis structurels », notamment en matière de gouvernance. Le Koweït est confronté à plusieurs défis : sa dépendance aux revenus pétroliers, un système de protection sociale extensif et un secteur public important. L’agence anticipe une baisse des revenus du Koweït et a averti qu’une période prolongée de prix du pétrole faibles conduirait à une détérioration des positions du pays et, partant, l’abaissement de sa note. A contrario, le Koweït pourrait voir sa note s’améliorer si le pays mettait en place un plan crédible et efficace de réduction du déficit, capable de résister à la baisse des prix des hydrocarbures.

Le pays connaît un déficit énergétique saisonnier - Le dernier rapport statistique du ministère de l'Électricité, de l'Eau et des Énergies renouvelables du mois d'août a révélé que le Koweït a importé 514,6 mégawatts d'électricité du réseau du Golfe, tout en n'en exportant que 18 mégawatts. Le rapport souligne que le 27 août la charge électrique de pointe du pays a atteint un niveau sans précédent de 17.640 mégawatts, le plus élevé de l'histoire du Koweït.

Oman

OQ Exploration (OQ EP), filiale du groupe OQ, prévoit d’introduire 25 % de son capital en bourse de Mascate, début octobre. Le montant de l’opération devrait représenter 770 M OMR (2 Md USD). L’introduction en bourse se déroulera en deux tranches : catégorie I (60% de l’offre) et catégorie II. Tout en étant un mouvement de privatisation des acteurs nationaux pétro-gaziers déjà observé dans la zone, l’introduction permettra au groupe OQ de libérer des marges de manœuvres pour financer d’autres projets d’infrastructures notamment dans le transport de l’hydrogène.

Selon le National Center for Statistics and Information, les échanges commerciaux du Sultanat d’Oman ont enregistré une hausse de +8,2% en g.a., soit 18,8 Mds OMR (48,9 Md USD), sur les six premiers mois de l’année 2024. Dans le détail, la hausse s’explique surtout par l’augmentation des importations omanaises (+10,8%), portée par la demande domestique pour les produits miniers (carburants, minerais) et les machines et équipements électriques, respectivement +22,5% et +20,2%. De leur côté, les exportations omanaises ont enregistré une hausse de +6,2% du fait des ventes de pétrole brut (+7,2%) et de produits raffinés (+12,8%). La Chine continue de capter une part très importante du brut omanais (96% des volumes de brut exportés). A noter que le pétrole brut représente un peu moins de la moitié des exportations omanaises.