Dans le Golfe, l’Union fera-t-elle la force européenne ? - Brèves Economiques de la Péninsule Arabique - Semaine du 2 au 8 août 2024
Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....
Dans le Golfe, l’Union fera-t-elle la force européenne ?
Fin août 2024, le président du Conseil européen Charles Michel a effectué une tournée dans le Golfe pour poser les bases de la prochaine rencontre entre le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et l’Union européenne (UE), prévue pour octobre à Bruxelles.
Ces efforts témoignent d’une volonté claire de resserrement des liens, notamment économiques, entre les deux blocs. Le rapport d’Enrico Letta sur l’avenir de l’économie européenne, présenté aux dirigeants européens au printemps 2024, avertissait déjà de la nécessité de renforcer la coopération au sein l’UE pour établir des relations cohérentes et durables avec nos partenaires clés à l’international. Le rapport évoquait un risque de déclin économique et de perte de compétitivité des pays européens face à l’essor de puissants blocs mondiaux et insistait sur l’urgence pour l’UE de s’exprimer d’une seule voix sur la scène internationale, notamment sur les enjeux liés à la souveraineté économique.
L’UE s’efforce tant bien que mal, depuis des décennies, de structurer un dialogue économique avec le CCG (les bases d’une coopération renforcée ont été posées dès 1990 avec la signature d’un partenariat de coopération). Ce canal de discussion à échelle intégrée, complémentaire des relations bilatérales existantes, devrait en principe consolider la confiance et la compréhension mutuelles et favoriser la coopération dans de nombreux domaines (échanges commerciaux, lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, droits de l’homme, etc.).
Toutefois, les résultats des initiatives européennes restent encore peu visibles et difficiles à évaluer, car les indicateurs économiques tels que les investissements directs étrangers et les flux commerciaux ne permettent pas de distinguer ce qui relève de l’action européenne des initiatives nationales ou conjointes. Le succès des projets européens dépend aussi de l’adhésion des États membres à ces initiatives. Par exemple, un rapport de la Cour des comptes européenne publié à l’été 2024 souligne que, malgré l’intérêt marqué suscité par la plateforme AggregateEU, lancée en avril 2023 pour centraliser l’achat de gaz naturel liquéfié, le dénouement des transactions se fait majoritairement en dehors de ce cadre, limitant son efficacité et donc son impact sur les prix et la compétitivité. En somme, l’UE a les capacités de déployer des outils puissants par leur caractère subsidiaire, mais leur portée est souvent atténuée par les dynamiques propres à chaque État membre.
Les États européens cherchent naturellement à maximiser leurs avantages compétitifs dans le cadre de relations bilatérales avec les Etats membres du CCG, en particulier les plus importants d’entre eux. Ceux-ci favorisent aussi des partenariats stratégiques bilatéraux dans les secteurs clés pour bénéficier notamment d’une plus grande flexibilité dans la négociation des accords. Ces dynamiques contribuent à la concurrence entre pays européens, comme l’illustre l’évolution de la répartition des relations commerciales entre Etats membres et GCC ces dernières années : depuis 2019, la part de l’Italie dans les exportations européennes a bondi de 30 %, tandis que celle de la France a chuté dans la même proportion. L’Allemagne reste en tête, mais a vu sa part reculer de près d’un tiers en dix ans. Dans ce contexte, les avantages compétitifs propres à chaque État et les relations bilatérales qu’ils entretiennent avec les puissances du CCG doivent davantage être appréhendés comme des leviers d’intensification de la relation UE-GCC plutôt que comme de possibles obstacles.
Ainsi, réduire l’analyse des relations économiques entre l’UE et le CCG à une question de rapports de force internes entre Etats membres serait simpliste. En effet, dans un contexte de concurrence mondiale accrue, les principaux défis à la compétitivité des Européens sont plutôt exogènes, en particulier liés à l’importance croissance de l’Asie : en moins de dix ans, la part de l’UE dans les importations du Golfe a diminué de plus d’un tiers, tandis que celle de la Chine a progressé dans des proportions équivalentes. Ce glissement stratégique place désormais la Chine comme principal partenaire commercial du CCG, supplantant les autres blocs économiques.
Ainsi, réduire l’analyse des relations économiques entre l’UE et le CCG à une question de rapports de force internes entre Etats membres serait simpliste. En effet, dans un contexte de concurrence mondiale accrue, les principaux défis à la compétitivité des Européens sont plutôt exogènes, en particulier liés à l’importance croissance de l’Asie : en moins de dix ans, la part de l’UE dans les importations du Golfe a diminué de plus d’un tiers, tandis que celle de la Chine a progressé dans des proportions équivalentes. Ce glissement stratégique place désormais la Chine comme principal partenaire commercial du CCG, supplantant les autres blocs économiques.
Leila Larbi, Adjointe au chef du Service Economique Régional
Alexis Duloutre, Analyste Macroéconomique et Financier
Pétrole et gaz
Brent 06/09/2024 à 12h00 GST : 73,022 USD/Bbl
Le prix du pétrole a lourdement chuté cette semaine, dans un contexte de ralentissement de la demande anticipée. Les cours ont atteint leur point le plus bas depuis près d’un an, affectés par des perspectives de croissance plus sombres que prévu en Chine et aux Etats-Unis.
Le Brent a perdu 6 dollars par rapport à la semaine dernière, soit une baisse de 7,8 %, et le WTI est passé sous la barre des 70 dollars. Les prix ont commencé leur chute mardi, alors que les derniers résultats de l’industrie manufacturière chinoise sont restés peu encourageants. Le PMI chinois est passé, pour la première fois depuis 6 mois, sous la barre des 50, laissant présager une baisse durable de la demande chinoise en pétrole. Les dernières données du marché du travail aux Etats-Unis, attendues vendredi, devaient également traduire un ralentissement de l’économie américaine, malgré un excellent début d’année.
La tendance s’est toutefois stabilisée en fin de semaine. L’OPEP+ a annoncé prolonger la restriction de sa production pétrolière pour octobre et novembre, tandis que les stocks de pétroles mondiaux ont baissés de 6,9 millions de barils, notamment du fait de la baisse des inventaires américains. La faiblesse du dollar a aussi soutenu la demande venue des acheteurs européens et asiatiques. Les cours restent malgré tout à un niveau bien inférieur à leur niveau de la semaine passée.
L’incertitude demeure forte, alors que la Fed devrait se prononcer dans les prochains jours sur une baisse de ses taux directeurs. Si celle-ci pourrait rassurer les marchés sur la future demande américaine, une absence de reprise économique malgré l’assouplissement de la politique monétaire serait quant à elle susceptible de peser sur les cours dans les mois à venir. Les nouvelles prévisions du FMI envisagent par ailleurs une demande en berne, ce qui devrait continuer à peser sur le prix du baril.
Brèves économiques
Arabie saoudite
Macro-économie et finance
La transformation économique sans précédent de l’Arabie saoudite progresse bien selon le FMI. Le FMI a publié hier son rapport au titre de l’Article IV pour 2024 de l’Arabie saoudite. L’institution internationale souligne les efforts de modernisation et diversification dans le cadre de la Vision 2030. Le récent exercice fiscal a facilité le recalibrage des dépenses publiques en redéfinissant les priorités des projets et à travers la mise en place de stratégies sectorielles. Les réductions de la production pétrolière ont entraîné une contraction de la croissance de 0,8 % en 2023, bien que le PIB non pétrolier ait augmenté de 3,8 %, porté par la consommation privée et l'investissement non pétrolier. Le taux de chômage a atteint des niveaux historiquement bas (7,6 % pour les saoudiens au T1 2024), et les taux de participation des femmes à la population active sont restés largement supérieurs à l'objectif de 30 % fixé pour 2030. Les événements géopolitiques n'ont pas eu pas eu d'impact majeur sur l'économie saoudienne jusqu'à présent. L’inflation a été contenue, bien que les loyers continuent d’augmenter à taux d’environ 10 % en raison de l’afflux de travailleurs expatriés et d’importants projets immobiliers.
La croissance non pétrolière reste soutenue en août, l’indice PMI s’établit à 54,8 contre 54,4 en juillet. Le secteur non pétrolier de l’Arabie saoudite continue de faire preuve de résilience économique. L’indice des directeurs d’achat* (PMI) de Riyad Bank s’est élevé à 54,8 en août, contre 54,4 en juillet, soulignant la relance de l’activité commerciale après un ralentissement cet été. Selon Riyad Bank, la création d’emplois a été l’un des principaux moteurs de cette dynamique en août. Les achats et les stocks ont également augmenté dans un contexte de légère reprise de la croissance des nouvelles commandes à l’exportation. Néanmoins, la croissance de la production du secteur privé non pétrolier se fait à un des taux les plus faibles depuis 2022, bien que les prévisions soient optimistes. Enfin, face à la nature concurrentielle des marchés internationaux, les entreprises saoudiennes ont dû réduire leur prix de vente pour le deuxième mois consécutif afin d’accélérer la relance de la demande. Les marges ont été réduites, mais dans une moindre mesure qu’en juillet, cela grâce à une hausse plus faible des coûts en août. Pour rappel, selon la GASTAT, la croissance du PIB non pétrolier s’est établie à 4,4 % au T2 2024 (Y-o-Y).
L’Arabie saoudite publie une nouvelle loi sur l’investissement. Le 11 août 2024, l’Arabie saoudite a publié sa New Investment Law qui vise à encourager l’attraction d’investissements internationaux et renforcer l’équité entre investisseurs locaux et étrangers. Elle entrera en vigueur six mois après sa publication au journal officiel (donc en février 2025). Cette nouvelle loi fait partie d’un ensemble plus large de développements règlementaires favorables introduits ces dernières années par le royaume (Civil Transactions Law, 2022 Companies Law, Special Economic Zones etc.). Les principales informations à retenir sur cette nouvelle loi sont :
- Une application à la fois aux investisseurs locaux et étrangers, contre un schéma actuel différent pour les investisseurs étrangers ;
- L’élimination de l'obligation pour les investisseurs d'obtenir des licences (actuellement connues sous le nom de « foreign investment licenses ») ;
- La possibilité d'accorder des incitations à l'investissement, sur la base de critères d'éligibilité et d'évaluation spécifiques, objectifs et annoncés à l'avance, qui seront détaillés dans les prochains règlements d'application ;
- Un accent mis sur les mécanismes de gouvernance destinés à protéger les investisseurs, notamment la mise en place d'un mécanisme transparent de traitement des plaintes, la prise en compte de l'expropriation directe et indirecte des transferts de capitaux et la sauvegarde des droits de propriété intellectuelle.
L’Arabie saoudite devrait attirer 24 Md USD d’IDE en 2024, soit deux fois plus qu’en 2023. Selon un rapport de la banque Standard Chartered, la croissance économique de l'Arabie saoudite cette année sera notamment tirée par une hausse des IDE entrants. La banque estime que le flux d’IDE entrant en Arabie saoudite en 2024 s’élèvera à 24 Md USD. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD), le flux d’IDE entrant en Arabie saoudite en 2023 s’est élevé à 12,3 Md USD (-56 % par rapport à 2022), ce qui signifie qu’il retrouverait presque son niveau de 2022. Pour rappel, l’Arabie saoudite s’est fixée pour objectif d’attirer 100 Md USD d’IDE par an d’ici 2030.
Energie, Industrie & Services
L’Arabie saoudite a attribué 31,7 Md USD de contrats au cours du T1 2024. La valeur des contrats attribués en Arabie saoudite a connu une forte hausse au cours du T1 2024 pour atteindre 31,7 Md USD, contre 17,7 Md USD au cours du T1 2023, soit une augmentation de 79 % en glissement annuel. Il s’agit par ailleurs de la valeur la plus élevée enregistrée au cours d’un trimestre depuis le T3 2015 où le montant des contrats attribués s’élevait à 39,2 Md USD. En glissement trimestriel, le montant des contrats attribués a augmenté de 110 % après avoir atteint 15,1 Md USD au T4 2023. Le secteur des hydrocarbures a représenté à lui seul 43 % du montant total au T1 2024, suivi par le secteur de l’immobilier (21 %) et celui de l’eau (20 %).
ACWA Power signe des accords de financement de 2,6 Md USD pour des projets photovoltaïques de 5,5 GW. L’entreprise leader des énergies renouvelables en Arabie saoudite, ACWA Power, a signé des accords de financement pour trois grands projets solaires : Haden (2 GW), Muwayh (2 GW) et Al Khushaybi (1,5 GW), situés dans les provinces de La Mecque et de Qassim. Les accords ont été signés par les sociétés en charge des projets : Buraiq Renewable Energy, Moya Renewable Energy et Nabah Renewable Energy. Ces sociétés sont détenues conjointement par ACWA Power, Badeel (filiale à 100 % du Fonds souverain), et Saudi Aramco Power. Le financement garanti s’élève à 2,6 Md USD pour une durée de 27 ans afin de développer, concevoir, construire et exploiter les trois centrales solaires photovoltaïques. Un consortium de banques locales, régionales et internationales a accepté de financer les projets dont la Banque Saudi Fransi, Emirates NBD, First Abu Dhabi Bank, HSBC, Mizuho Bank, Riyad Bank, Saudi National Bank et Standard Chartered Bank. Les trois projets, d’une valeur combinée de 3,3 Md USD sont attribués dans le cadre du Programme national pour les énergies renouvelables (NREP) et devrait être opérationnels au cours du T1 2027.
Egis et Systra obtiennent un contrat pour le projet BRT de la ville de Médine. L’autorité en charge du développement de la région de Médine, Al-Madinah Region Development Authority (MDA), a désigné le consortium composé des deux cabinets d’ingénierie français Egis et Systra, pour des services de conseil dans le cadre du projet BRT (Bus Rapid Transit) de la ville de Médine. Il s’agit d’un contrat PMCM (Project, program and construction management) qui comprend : la supervision de l’ingénierie et la surveillance de la conception, de la construction, des essais et de l’exploitation ; la gestion de la sûreté et de la sécurité des systèmes ; ainsi que les travaux de génie civil tels que les voies de bus, les stations et les arrêts. Le projet BRT fait partie du programme Pilgrim Experience du Royaume qui s’inscrit dans le cadre de la Vision 2030 du pays. Par ailleurs, en octobre dernier, la MDA avait annoncé les entreprises et consortiums qualifiés pour répondre à l’appel d’offres, parmi lesquels les français Transdev et Keolis.
Hydrocarbures : Saipem remporte des contrats offshore d’1 Md USD auprès d’Aramco. L’entreprise italienne, spécialisée dans la recherche et les forages pétroliers, a annoncé avoir remporté deux contrats offshores dans le cadre de son accord de long terme avec Saudi Aramco, pour un montant total d’1 Md USD. Le premier contrat comprend l’ingénierie, l’approvisionnement, la construction et l’installation (EPCI) de trois modules de plateforme de production, 33 km de pipelines sous-marins et 34 km de câbles d’alimentation au sein du champ de Marjan. Le second contrat porte lui sur les champs de Zuluf et Safaniyah avec la construction de cinq plateformes, 22 km de pipelines sous-marins et 35 km de câbles d’alimentation. Par ailleurs, Saipem réalisera les travaux de fabrication au sein de son usine saoudienne, Saipem Taqa AlRushaid, située à Dammam et destinée à développer les capacités industrielles locales. Pour mémoire, Aramco avait signé en novembre 2020 des accords de partenariat de long terme d’une durée de 6 ans avec huit entreprises. Ces contrats avaient été élaborés pour notamment mettre en valeur la saoudisation, le contenu et les chaînes d’approvisionnement locaux. Ils prévoyaient en effet un engagement minimum de 39 % de contenu local dans un premier temps, puis de 60 % au terme des 6 ans du contrat.
La Commission royale pour la ville de Riyad attribue 3,4 Md USD de contrats d’aménagement routier. La Commission royale pour la ville de Riyad (RCRC) a annoncé le lancement d’un programme visant à développer les axes routiers de la capitale. Pour cela, la commission a attribué quatre premiers projets d’un montant total de 3,4 Md USD. Le développement des axes routiers permettra d’améliorer le système de transport de la ville ainsi que sa connectivité afin d’en faire un hub majeur pour la fourniture de services de transport et de logistique au Moyen-Orient. Ces quatre premiers projets comprennent notamment : la mise en œuvre d’un deuxième périphérique Sud sur 56 km, s’étendant de la route d’Al-Kharj à l’Est à la route de Djeddah à l’Ouest ; la construction de deux ponts parallèles au niveau de la route de Djeddah ; le développement de la partie Ouest de l’axe routier Al-Thumama ; et l’extension de la route de Taif jusqu’au gigaprojet Qiddiya sur 16 km.
Émirats arabes unis
Macro-économie et finance
AML / CFT : Les EAU annoncent le lancement d’une nouvelle stratégie nationale de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le Haut Comité en charge de la stratégie nationale a approuvé onze objectifs, parmi lesquels l’amélioration de la coopération internationale en matière de délits financiers ou une surveillance plus étroite du service privé aux EAU. Cette initiative suit le retrait des Emirats de la liste grise du GAFI en février dernier.
ADNOC émet des obligations à moyen terme pour un principal cumulé de 4 Mds USD. L’opération, réalisée par la filiale du groupe spécialisée dans l’émission de titres sur les marchés, ADNOC Murban RSC Ltd, prolonge une série de grands emprunts lancés par plusieurs entreprises cotées aux EAU ces derniers jours.
La branche doubaïote de l’Agricultural Bank of China émet 400 millions USD de nouvelles obligations à taux variable. Elles arriveront à échéance en 2027. Il s’agit de la seconde émission d’obligations de la banque chinoise à Dubaï, annoncée en présence d’Ou Boqian, consul général de Chine.
Energie, Industrie & Services
Le Groupe AD Ports s'est hissé pour la première fois dans le top 20 des opérateurs portuaires mondiaux, selon une nouvelle étude de Drewry. AD Ports possède actuellement 33 terminaux dans huit pays et 27 sont opérationnels, de nouveaux terminaux devant être mis en service. En 2023, AD Ports a déclaré un débit de conteneurs de 4,91 millions TEU, soit +13% en glissement annuel.
Etihad WE / Sharjah : Etihad Water and Electricity (Etihad WE), basée à Sharjah, a officiellement inauguré quatre nouvelles installations, dont trois centrales électriques et une station de pompage dans les EAU. Les installations comprennent deux sous-stations à Ajman, une à Fujairah et une à Ras Al-Khaimah.
DP World a acquis la société Cargo Services Far East Ltd., basée à Hong Kong. Selon un rapport de Bloomberg, la transaction pourrait valoriser la société à près de 800M USD. Le portefeuille de Cargo Services comprend le fret maritime, le fret aérien et l'entreposage pour une gamme variée de secteurs.
ADNOC Gas a lancé l'appel d'offres principal pour un projet d'extension du deuxième terminal de traitement du soufre (SHT-2) à Ruwais. L'objectif principal du projet est d'augmenter la capacité de traitement du soufre de SHT-2 à 27 000 t/j (contre 22 000 t/j aujourd’hui).
Emirates Nuclear Energy Corporation (ENEC) a annoncé le début de l'exploitation commerciale de l'unité 4 de la centrale nucléaire de Barakah. Barakah, construite par le groupe sud-coréen Korea Electric Power Company (KEPCO), désormais pleinement opérationnelle, fournit 25 % de l'électricité des EAU et produit 40 TWh par an.
Etihad Rail a signé un MoU d'une valeur de 2,3 Mds USD avec le ministère jordanien des transports et des entreprises locales pour le développement d'une ligne de chemin de fer pour le phosphate en Jordanie. D’autres MoU ont également été signés pour le transport annuel de 16 millions de tonnes de phosphate et de potasse. L'appel d'offres pour la construction principale devrait être lancé en 2026 et le projet devrait être achevé en 2030.
Aéroport Al Maktoum : L’équipe composée de la société autrichienne Coop Himmelb(L)au et de la société libanaise Dar Al-Handasah a été confirmée comme consultant principal pour la planification et la conception de l'agrandissement de l'aéroport international Al-Maktoum de Dubaï. Cinq fois plus grand que DXB, il disposera de la plus grande capacité de traitement de passagers au monde, soit 260 millions de passagers par an et pourra traiter 12 millions de tonnes de fret par an. Les travaux de construction de la première phase du projet devraient être achevés d'ici 2032.
Au cours des sept premiers mois de 2024, Dubaï a accueilli un total de 10,62 millions de touristes, soit une augmentation de 8 % par rapport à la même période l'année dernière (9,83 millions de visiteurs). Les pays d'Europe occidentale ont été la première source de touristes à Dubaï, avec environ 2,086 millions de visiteurs, soit environ 20 % du total des visiteurs. L'Asie du Sud suit de près avec 1,848 million de touristes (17%). Les pays du CCG se classent en troisième position, avec 1,537 million de touristes (14%).
Défense : Le groupe EDGE a signé un contrat de partenariat stratégique avec la marine brésilienne pour achever le développement complet du missile antinavire national (MANSUP) d'ici à fin 2025. Le contrat fournit également le cadre permettant au groupe EDGE d'utiliser la technologie et les données techniques du MANSUP pour le développement du MANSUP-ER.
Qatar
Macro-économie et finance
Le Qatar a accueilli la 13e réunion du Comité des chefs et directeurs des services fiscaux des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCEAG) à Doha, le 2 septembre 2024. La réunion, présidée par M. Khalifa Al-Kuwari, Président de l'Autorité fiscale du Qatar (Qatar General Tax Authority), s'est concentrée sur l'amélioration des politiques fiscales et la promotion de l'échange d'expertise et d’une meilleure coordination entre les États membres du CCEAG.
La Chambre de commerce du Qatar et le Conseil suédois du commerce et des investissements (Business Sweden) signent un MoU pour faciliter les opportunités d'investissement entre le Qatar et la Suède. L'accord a été signé le mardi 3 septembre à Stockholm, en marge de la visite officielle de l'Émir Sheikh Tamim bin Hamad Al-Thani en Suède, en présence des ministres qatariens et suédois du Commerce. Cette visite d'État a marqué la célébration des 50 ans des relations bilatérales entre le Qatar et la Suède. À cette occasion, six autres accords ont été signés, couvrant des domaines tels que les consultations politiques, la coopération militaire, l'aide humanitaire et le développement, ainsi que le transport terrestre et les services logistiques.
Energie, Industrie & Services
QatarEnergy annonce la construction d'un nouveau méga-complexe de production d'urée* qui devrait propulser le Qatar en leader mondial de cette industrie, dans laquelle l'émirat est actif depuis 50 ans. Ce mégaprojet, comprenant trois lignes de production d'ammoniac alimentant quatre nouveaux trains de production d'urée, permettra au Qatar de plus que doubler sa production, passant d'environ 6 à 12,4 millions de tonnes par an (mtpa). Le complexe, qui sera situé dans la zone industrielle de Mesaieed, permettra au Qatar de capitaliser davantage sur ses infrastructures existantes pour développer sa filière pétro-gazière aval. QatarEnergy a également souligné que cette augmentation de la production d’engrais reflétait la volonté du Qatar de contribuer davantage aux enjeux mondiaux de sécurité alimentaire. Le premier train d'urée devrait entrer en service d'ici 2030. *L'urée est un engrais chimique fabriqué à partir d'ammoniac, lequel est produit en utilisant du gaz naturel comme matière première.
QatarEnergy annonce la construction d'une méga centrale solaire d'une capacité de 2 GW à Dukhan, portant la capacité totale de production solaire photovoltaïque du Qatar à près de 4 GW d'ici 2030. Ce nouveau projet solaire viendra s'ajouter au portefeuille existant de QatarEnergy, qui comprend la centrale solaire d'Al-Kharsaah, inaugurée en 2022 (capacité de 800 MW), ainsi que le projet IC Solar qui se décompose en deux parcs solaires dans les villes industrielles de Mesaieed et de Ras Laffan (capacité totale de 875 mégawatts) et dont la mise en service est prévue d’ici la fin 2024. Avec ce nouveau projet, le Qatar se rapproche de son objectif de produire 5 GW d'énergie solaire d'ici à 2035.
Visit Qatar, la marque de marketing et de promotion de Qatar Tourism, a annoncé une nouvelle structure organisationnelle qui comprend plusieurs postes clés visant à renforcer les capacités à développer de nouvelles attractions touristiques et à diversifier le calendrier d’événements du pays. Parmi les nouvelles recrues figurent des spécialistes du développement de produits numériques, de festivals et d’événements, de la gestion financière et de la planification de projets stratégiques. Pour rappel, dans le cadre de la Qatar Tourism Strategy 2023, l'émirat ambitionne d'attirer 6 millions de visiteurs par an d'ici 2030.
Meeza conclut un accord de plus de 27,5 M USD avec un hyperscaler international pour louer la capacité restante de 1 MW de son centre de données M-Vault4 jusqu'en 2036. Le contrat s'inscrit dans les objectifs de l'Agenda numérique 2030, qui prévoit la mise aux normes et la valorisation des infrastructures numériques existantes du Qatar. Meeza possède déjà près de la moitié des centres de données du Qatar et prévoit, au cours des deux ou trois prochaines années, d’étendre ses activités liées aux centres de données de 80% pour atteindre une capacité d'environ 26 MW. Cette capacité devrait atteindre 50 MW d'ici à 2030. Meeza estime que sur le long terme, son activité datacenter représentera environ ¾ de la valeur du groupe contre environ 58 % en 2022.
Koweït
Le Qatar et le Koweït signent un nouveau contrat de gaz naturel liquéfié. QatarEnergy s’est engagé à fournir 3 millions de tonne par an (mtpa) de LNG au Koweït pendant 15 ans, en collaboration avec Kuwait Petroleum Corporation (KPC). La valeur du contrat est restée confidentielle. Le Koweït, grand exportateur de pétrole, a vu sa consommation de gaz naturel augmenter sensiblement ces dernières années pour répondre à une demande croissante en énergie. KPC espère aussi augmenter sensiblement la production domestique de gaz dans les années à venir.
Oman
Le Sultanat d'Oman a enregistré un excédent budgétaire de 391 M OMR (1 Md USD) au premier semestre 2024 selon le ministère des Finances, contre un excédent de 656 M OMR (1,7 Md USD) sur la même période en 2023, soit une baisse de -40,4% sur un an. La baisse de l’excédent en glissement annuel s’explique en partie par la baisse des revenus (-2%) notamment gaziers (-15%). Les autorités ont profité de cet excédent budgétaire au premier semestre 2024 pour réduire le niveau de la dette publique à 14,4 Md OMR (37,4 Md USD) contre 15,3 Md OMR (39,8 Md USD) fin 2023, via notamment le remboursement anticipé de crédits bancaires. Pour rappel, Fitch avait prévu que le pays rembourse 2,9 Md USD à la fin du premier semestre 2024.
L’agence de notation Moody’s relève la perspective sur la note souveraine d’Oman de stable à positive, en réaffirmant la note Ba1. L’agence salue ainsi la capacité renforcée de l’économie omanaise à absorber les chocs liés aux fluctuations du prix du baril et aux taux d’intérêt élevés grâce à une forte réduction de la dette publique qui ne représente plus que 36,5% du PIB à fin 2023 (24% du PIB pour la seule dette externe) et 34% du PIB à fin juillet 2024.
Omanisation des emplois dans les secteur informatique et transport / logistique : 22 métiers interdits à terme aux étrangers : le ministère des Transports, des Communications et Technologies de l’information annonce vouloir réserver à des salariés de nationalité omanaise les métiers d’analyste système, spécialiste réseau et maintenance d’ordinateurs d’ici janvier 2025, puis à partir de 2026 ceux de programmateur, ingénieur informatique et développeur de softwares. Dans le transport et la logistique, les métiers de manutention, d’agent de voyage, de contrôleur maritime, etc. seront réservés à des employés omanais. Le processus d’omanisation se fera progressivement jusqu’en 2040 et le Gouvernement l’accompagnera en mettant en place des quotas d’emplois d’Omanais et des programmes de formation auprès des entreprises, d’une part, et en étant plus sélectif sur la délivrance des permis de travail octroyés aux travailleurs immigrés, d’autre part.
Bahreïn
Tatweer Petroleum attribue un contrat pour un projet de gazoducs – L’entreprise publique bahreïnie Tatweer Petroleum a attribué au groupe néerlandais Van Leeuwen Pipe and Tube un contrat pour un projet de gazoducs. Ce contrat s’inscrit dans le cadre d’un projet plus vaste de transport d’hydrocarbures et dont la première phase comprend la pose de deux séries de 24 gazoducs. Tatweer Petroleum produit en moyenne 42 400 barils de pétrole brut par jour et 1,67 Md de pieds cubes de gaz par jour.