Actualités économiques Nigéria-Ghana | Semaine du 26 août 2024
Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions de l'antenne de Lagos et du Service économique d’Accra.
Nous rappelons à notre cher lectorat que le Service économique régional d’Abuja publie régulièrement sur l’actualité économique franco-nigériane et sur ses activités dans le pays à travers sa page LinkedIn. Il en est de même pour le Service économique d’Accra, sur LinkedIn.
LE CHIFFRE A RETENIR
80 M USD : Serait la valeur du potentiel transfert de la star nigériane de football Victor Osimhen au club saoudien Al Ahli.
FAITS SAILLANTS
Nigéria :
L’inflation nigériane a reculé au mois de juillet à 33,4 % en glissement annuel ; Le gouvernement fédéral émet une obligation en devises sur le marché local, une première dans l’histoire du pays ; Oando Plc obtient un prêt de 650 M USD d’Afreximbank pour financer l'acquisition de la Nigerian Agip Oil Company (NAOC) ; Le Nigeria va créer un Fonds contre la mortalité maternelle (MAMA) avec un prêt de 500 M USD de la Banque mondiale pour stimuler les soins de santé primaires.
Ghana :
Le taux d’inflation au Ghana en juillet 2024 diminue à 20,9 % ; Le Ghana, premier producteur d’or en Afrique, a inauguré une raffinerie d’or en août 2024 ; Le Ghana entame la construction du centre pétrolier Jomoro Petroleum Hub.
Nigeria
L’inflation nigériane a reculé au mois de juillet à 33,4 % en glissement annuel
L’inflation nigériane a reculé en glissement annuel au mois de juillet – une première depuis treize mois – à 33,4 %, selon les chiffres publiés par le Bureau national des statistiques nigérian (NBS). Le reflux de l’inflation observé en juillet s’explique en partie par l’effet de base lié à la hausse du prix de l’essence il y a un an. Par ailleurs, l’action plus déterminée de la Banque centrale du Nigéria, qui a désormais resserré sa politique monétaire et adopté une politique de ciblage de l’inflation à 21,4 % pour 2024, semble commencer à produire ses effets. Cependant, d’autres déterminants pourraient à court terme continuer de pousser les prix de l’alimentaire à la hausse, notamment la sécurité et les goulots d’étranglement des routes d’approvisionnement au sein du pays.
L'inflation demeure toutefois élevée. Selon le Bureau national des statistiques nigérian (NBS), elle est essentiellement portée par les prix alimentaires, les prix du transport, des médicaments et du logement. Plus précisément, la nourriture et les boissons non alcoolisées ont contribué à hauteur de 17,3 % à l'inflation globale au cours du mois de juillet, suivies par le logement, l'eau, l'électricité, le gaz et les autres combustibles à hauteur de 5,6 %, tandis que l'habillement et les transports ont contribué à hauteur de 2,5 % et 2,2 % respectivement.
Le gouvernement fédéral émet une obligation en devises sur le marché local, une première dans l’histoire du pays
Le gouvernement a lancé le lundi 19 août une émission de 500 M USD (minimum) sur le marché domestique, une première dans l’histoire du pays, avec un taux d’intérêt annoncé à 9,75 %. La souscription est ouverte jusqu’au 30 août, et vise un large public d’investisseurs entre les résidents du pays, la diaspora nigériane et les investisseurs institutionnels qualifiés. Dévoilée par le ministre des Finances Wale Edun à l’occasion d’un roadshow à Lagos, en présence de plusieurs investisseurs, cette obligation devrait être la première d’un programme d’émission qui vise à financer 2 Md USD sous ce format. Pour cette émission inaugurale, le gouvernement a choisi une maturité intermédiaire de cinq ans avec une taille minimale de 500 M USD. Le coupon annoncé est de 9,75 %, avec un paiement semi-annuel, en ligne avec les déclarations ayant précédé l’émission qui évoquaient un rendement proche de celui des Eurobonds actuels du Nigéria.
Oando Plc obtient un prêt de 650 M USD d’Afreximbank pour financer l'acquisition de la Nigerian Agip Oil Company (NAOC)
Afreximbank, la Banque africaine d'import-export, a octroyé un prêt de 650 M USD à Oando Plc, une multinationale nigériane du secteur de l'énergie, dirigée par Adewale Tinubu, un neveu du Président nigérian, pour soutenir l'acquisition de la Nigerian Agip Oil Company (NAOC) pour un montant total de 783 M USD.
Ce financement permettra à Oando d'acquérir la part de 20 % détenue par NAOC dans le partenariat NEPL/NAOC/OOL, renforçant ainsi sa position dans l'industrie pétrolière et gazière onshore du Nigeria en portant sa part dans les permis d'exploitation pétrolière (OML) 60, 61, 62 et 63 de 20 % à 40 %. Cela élargira également sa participation à tous les actifs de la coentreprise NEPL/NAOC/OOL, comprenant 40 champs pétroliers et gaziers découverts, dont 24 sont actuellement en production. En outre, cette expansion englobe des actifs d'infrastructure clés, notamment 1 490 kilomètres de pipelines, trois usines de traitement de gaz, le terminal pétrolier de Brass River, et les centrales électriques de Kwale-Okpai d'une capacité combinée de 960 MW.
Le Nigeria va créer un Fonds contre la mortalité maternelle (MAMA) avec un prêt de 500 M USD de la Banque mondiale pour stimuler les soins de santé primaires
Le Nigeria prévoit de mettre en place un Fonds d'action contre la mortalité maternelle (MAMA) dans le cadre de négociations en cours avec la Banque mondiale pour obtenir un prêt de 500 M USD. L'approbation de ce prêt est attendue le mois prochain. Ce fonds de 15 M USD aura pour objectif de renforcer les services de soins de santé primaires (SSP) dans les zones rurales et mal desservies, dans le but de réduire les taux de mortalité maternelle et infantile.
Ce fonds s'inscrit dans le cadre du programme HOPE Health, une initiative de 65 M USD visant à améliorer l'accès aux services de santé de qualité à travers le pays. Le programme comprend plusieurs sous-composantes clés, telles que la transformation numérique du secteur de la santé avec une allocation de 15 M USD pour la numérisation des systèmes d'information de santé. Il prévoit également la création d'une plateforme d'assistance technique coordonnée, dotée de 2,5 M USD, pour renforcer la durabilité des interventions en matière de soins de santé.
Ghana
Le taux d’inflation au Ghana en juillet 2024 diminue à 20,9 %
En juillet 2024, l’inflation annuelle du Ghana a chuté à son niveau le plus bas depuis 28 mois, atteignant 20,9 % selon les données du Service Statistique du Ghana (GSS). C'est le quatrième mois consécutif de baisse, après un niveau à 23 % en juin 2024 et 25,8 % en mars 2024.
L'inflation alimentaire a montré des signes de modération, enregistrant 21,5 % en juillet contre 24,0 % en juin. L'inflation non alimentaire a légèrement baissé à 20,5 % par rapport à 21,6 % le mois précédent. Les biens importés ont connu une inflation de 15,6 %, contre 23,3 % pour les produits locaux.
Le taux d'inflation mensuel, mesurant le changement de prix entre juin et juillet 2024, était de 2,1 %, par rapport à l'augmentation de
3,2 % observée en mai, indiquant que les prix continuent d'augmenter, mais à un rythme plus lent.
Cette inflation en baisse pourrait inciter la Banque centrale du Ghana (BoG) à envisager une baisse des taux d'intérêt pour stimuler davantage l'activité économique, alors qu’elle a maintenu son taux directeur à 29 % en juillet dernier.
Parallèlement, l’indice des prix à la production (IPP) a augmenté de 29,1 % en juillet 2024, soit une augmentation de 3,5 points de pourcentage par rapport au taux de 25,6 % enregistré en juin 2024, avec des hausses marquées dans les secteurs des mines et carrières (48,8 %) et de la construction (30,5 %).
Le Ghana, premier producteur d’or en Afrique, a inauguré une raffinerie d’or en août 2024
Le Ghana, premier producteur d’or en Afrique, a inauguré une raffinerie d’or commercial de 100 M USD à Accra. La Royal Ghana Gold Refinery est le fruit d’un partenariat entre Rosy Royal Minerals d'Inde, détenant 80 %, et la Banque centrale du Ghana (BoG), détenant 20 % des parts. La raffinerie produira de l’or 24 carats avec une pureté de 99,99 %, et ses accréditations, notamment par la London Bullion Market Association (LBMA), permettront au Ghana de mieux gérer ses réserves d’or et de réduire sa dépendance aux emprunts extérieurs.
La Royal Ghana Gold Refinery a une capacité de traitement de 400 kilogrammes d’or par jour. Elle se fournira en or auprès des mineurs à petite échelle et artisanaux avant d'obtenir des licences pour traiter l’or provenant des grands producteurs. Avec cette capacité de traitement, le Ghana pourrait raffiner tout l’or exporté du pays à raison de 300 jours ouvrables par an. Le Ghana, qui vise une production d’or entre 4,3 et 4,5 millions d’onces en 2024, continue de voir une grande partie de sa production artisanale, appelée galamsey, introduite en contrebande à l’étranger, tandis que l’or des producteurs agréés est exporté sous forme brute.
Le Ghana entame la construction du centre pétrolier Jomoro Petroleum Hub
Le 19 août 2024, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a lancé la construction d’une raffinerie de pétrole à Jomoro, dans le sud-ouest du pays. Le projet Jomoro Petroleum Hub de 20 000 acres sera financé par un consortium comprenant Touchstone Capital Group Holdings (UK), UIC Energy Ghana (GH), China Wuhan Engineering Co. (CH) et China Construction Third Engineering Bureau Co. (CH).
La première phase du projet, d’un investissement de 12 Md USD, comprendra une raffinerie d’une capacité de 300 000 barils par jour (bpj), une usine pétrochimique d’une capacité de 90 000 bpj, des réservoirs de stockage de 3 millions de m3 et une jetée avec des infrastructures portuaires.
Le gouvernement espère que ce projet fera du Ghana le principal centre de raffinage de pétrole d’Afrique de l’Ouest d’ici 2036. Cependant, le projet fait l’objet de critiques. Bright Simons d’IMANI Africa dénonce l’absence de stratégie d’investissement solide, tandis que certains agriculteurs et propriétaires locaux, notamment représentés par la Coalition of Concerned Nzema People, s’opposent à l’utilisation des terres émettant des préoccupations concernant les déplacements, l’impact environnemental et les droits fonciers. Le Président a demandé au Ministère des Finances de débloquer 200 M GHS (12,8 M USD) pour indemniser les communautés locales affectées.