Le déficit du compte courant à son plus bas niveau depuis 13 ans malgré la reprise des rapatriements des dividendes et des bénéfices des IDE.

Le déficit du compte courant pour l’année budgétaire 2024 (période allant de juillet 2023 à juin 2024) s’établissait à 681 MUSD (0,2 % du PIB), en recul de 79 % par rapport à l’année budgétaire 2023 (3,27 Mds USD). Ce déficit est le meilleur résultat enregistré depuis 2011, année pendant laquelle le pays avait connu un excédent de 200 MUSD.

La balance commerciale des biens s’est améliorée de 11 % pour atteindre 22 Mds USD au cours de l’exercice 24, principalement en raison de l’augmentation des exportations et de la faiblesse des importations (+1% Par rapport à 2023). Cependant, le déficit du commerce des services a augmenté de 122 % pour atteindre 2,3 milliards de dollars, les importations de services ayant augmenté de 17 % pour atteindre 10 milliards de dollars, tandis que les exportations de services atteignaient 7,8 Mds USD (en augmentation de 3 %).

Les envois officiels de fonds des Pakistanais de l’étranger ont augmenté de près de 11 % (30,25 Mds USD) pendant l’exercice budgétaire 2024 du fait de la fermeture d’agents de change non-autorisés.

On note un début de rapatriements de bénéfices et de dividendes d'une valeur d'environ 2 milliards de dollars essentiellement en mai et juin 2024) par les sociétés étrangères opérant au Pakistan. Toutefois, tous les capitaux ne sont pas rapatriés à ce stade.

Fiscalité : le FBR a quasiment atteint son objectif de rentrées fiscales pour l’année budgétaire 2024.

L’administration fiscale (Federal Board of Revenues - FBR) a collecté 9 300 Mds PKR pour l’année budgétaire 2024 contre l’objectif initial de 9 400 Mds PKR, reflétant un déficit de 100 Mds PKR et une augmentation substantielle de 30 % de la collecte d'impôts au cours de l'exercice 2024 par rapport à l’année budgétaire 2023.

L’augmentation des revenus de cette année budgétaire est liée à la systématisation de l’impôt sur le revenu sur les salariés et à l’augmentation de la TVA. Mais contrairement à ses engagements, le FBR n’a pas réussi, pour la troisième année consécutive, à élargir l’assiette fiscale vers les grandes fortunes. Certains experts considèrent que la corruption est un des principaux moyens utilisés par les grandes fortunes pour échapper à leurs obligations fiscales.

A court terme, Fitch reste pour des raisons liées au risque politique relativement inquiète sur la viabilité de la dette extérieure du Pakistan.

Le denier rapport de Fitch Solutions Macro Research (ex-rapports « BMI » avant l’acquisition de BMI par Fitch) s’inquiète à court terme de la viabilité de la dette extérieure du Pakistan malgré les reports de remboursements de dettes effectués notamment avec la partie chinoise. Pour autant, Fitch considère que les décideurs politiques pakistanais et leurs partenaires internationaux devraient réussir à éviter une « crise aiguë de la dette » dans les douze à dix-huit mois prochains mois.

L’inquiétude porte avant tout sur la situation politique interne du fait des batailles juridiques auxquelles sont confrontés M. Imran Khan et son parti, le PTI menacé d’interdiction. Ce sujet se combine dans l’analyse de Fitch avec des problèmes de sécurité d’une part et avec un manque de soutien populaire du gouvernement d’autre part. Après la publication de ce rapport, une réunion a eu lieu entre les représentants de l’agence et le ministre pakistanais des Finances.

Fitch estime que le niveau d’endettement du pays restera élevé au cours des 10 prochaines années pour des raisons qui tiennent à une croissance moyenne trop faible. Les rédacteurs du rapport Pakistan indiquent : « Entre 2023/24 et 2032/33, nous prévoyons une croissance moyenne du PIB par habitant de seulement 3,5 % au Pakistan, contre 5,4 % sur les marchés émergents. Cette performance relativement médiocre verra le PIB par habitant du Pakistan reculer davantage par rapport à celui de l’Inde. Alors que le PIB par habitant du Pakistan représentait 78 % de celui de l’Inde en 2019, ce ratio devrait chuter à 51 % d’ici 2032 ».

Le Premier ministre rend public un contrat avec le cabinet de conseil en stratégie américain Kearney qui porte sur la politique d’attraction des investissements en matière de privatisation.

Kearney a commencé à consulter 15 ministères et institutions indépendantes du gouvernement fédéral impliquées de près ou de loin dans la politique d’attractivité du Pakistan pour les investissements étrangers. Le cabinet de conseil qui a identifié 97 projets prioritaires de privatisation ou de partenariats publics privés élabore actuellement un plan d'action qu’il remettra au Premier ministre. Le rapport mettra également l’accent sur l'amélioration du cadre réglementaire des entreprises du secteur public. La presse indique que Kearney doit fournir dans un second temps une assistance concernant la privatisation des entreprises publiques.

Privatisation de PIA : report de l’appel d’offres final.

On avait précédemment laissé entendre que le gouvernement voulait finaliser la privatisation de la PIA d’ici au 14 août. Le processus d’appel d’offres PIA qui devait avoir lieu au cours de la première semaine d’août devait comporter six sociétés et ou consortiums (Air Blue, Arif Habib Corporation, Blue World City, Fly Jinnah, Pak Ethanol Consortium et YB Holdings Consortium) qui avaient été pré-qualifiées au préalable par la commission de privatisation.

La commission de privatisation suspend provisoirement le processus de privatisation de la compagnie aérienne pakistanaise Pakistan International Airlines (PIA) à la demande des soumissionnaires potentiels (les sociétés préqualifiées (et peut être d’autres sociétés non-sélectionnées). Les soumissionnaires potentiels seraient selon la presse préoccupés par le retard dans la création de la structure de défaisance qui devra accueillir les dettes de la PIA et par le flou existant au niveau de l’accord d’actionnariat (quelle pourrait être la part de l’Etat dans la nouvelle structure ?). La commission de privatisation n’a pas précisé un nouveau calendrier, selon le Business Recorder le processus d’appels d’offres pourrait reprendre d’ici la fin septembre prochain.

Baisse de la production d’électricité au cours de l’année budgétaire 2024.

Au cours de l’année budgétaire 2024, la production d'électricité du Pakistan a baissé de 1,9 % pour atteindre 127 165 GWh.  Cette situation est liée : (i) au fait que l’hiver 2024 a été relativement doux, (ii) au ralentissement de l'activité économique notamment du secteur textile et de la baisse de la demande dans un contexte de hausse des tarifs.

Au cours de l’année budgétaire 2024, l’hydro-électricité a représenté 31 % du mix de production électrique, les centrales à turbines à gaz ont représenté 28% du mix énergétique (à 70% produit à partir de LNG importé et à 30% produit à partir du gaz produit localement), les centrales nucléaires produisent 18% de l’électricité, le charbon représentent 16 % de l’électricité produite, les fermes éoliennes représentent 3% de la production et les centrales à mazout ou à pétrole lourd représentent 2% de la production électrique du pays, à égalité avec le solaire.